Pépiements (276)

Ce matin sur le Pont de pierre dévolu par la grâce de Juppé aux modes de transports doux – c'est le terme officiel – des policiers municipaux avaient établi un barrage pour arrêter les vélos sans dispositifs d'éclairage. Il va sans dire qu'ils n'étaient pas bredouilles le cycliste se sentant généralement au-dessus des lois puisqu'il est à l’avant-garde de la lutte contre le réchauffement climatique ou complètement fauché. Un peu plus loin un homme et une femme se disputaient tout en pédalant côte à côte. La seconde reprochait au premier de ne pas s'être écarté pour qu'on puisse le doubler. J'aime bien me rendre au travail à pied, on a le temps d'apprécier ce qui nous entoure.

 

Musique (695)

Endless story about Sun and Moon

Kai Engel

Pépiements (275)

C'est curieux, en voyant le spectacle répugnant de ce tas d'ordures il me vient des idées que je ne me soupçonnais pas capable d'avoir et qui me vaudraient, si elles étaient mises à exécution, outre l'inimitié définitive de la gent démocratique quelques décennies dans les geôles de la République.

Pépiements (274)

Sur le chemin qui mène à mon lieu de travail il y a un SDF qui fabrique à même le trottoir un modèle réduit d'une sorte de château-cathédrale avec du carton et des baguettes en bois. Quand je passe il est souvent endormi sous sa couverture, mais le vendredi, comme j'embauche plus tard, je le vois à l’œuvre. Ce matin, comme j’étais un peu en avance j'ai voulu en savoir plus. Je m'arrête, le salue, le félicite sur son travail et lui demande ce qu'il en fera une fois celui-ci terminé. Il me répond avec un fort accent étranger qu'il ne sait pas. Je lui demande ensuite si je peux prendre une photo. Il me répond que c'est impossible. Croyant avoir mal compris, je lui repose la question et il me répond agacé :

- Pas possible, je travaille.

Je suis reparti un peu dépité.

Pépiements (273)

"L'adulte-enfant occidental moderne, dont toute l'éducation a consisté à le convaincre que ses ancêtres étaient des ordures mais que lui-même se trouve à l'avant-garde du Bien, se sent infiniment supérieur à tout ce qui l'entoure. Depuis son safe space géant dominé par le Marché et Hollywood., il voit le Russe comme un ivrogne brutal, le Chinois comme une fourmi sans individualité, l'Indien comme un informaticien entouré de mendiants, le musulman comme un barbu endoctriné qui bat sa femme. Moralement, économiquement, historiquement, militairement, culturellement parlant, ces gens ne font pas le poids face à sa splendeur. Et même lorsqu'il se défend de toute xénophobie en se flagellant publiquement des méfaits historiques de ses ancêtres, l'enfant occidental reste convaincu de la supériorité morale que lui confère cette fausse capacité à l'autocritique. En réalité, loin de faire alors preuve d'introspection, il se plie aux injonctions de sa propre société, qui valorise le mépris de soi et la destruction symbolique de tout le passé, avec pour effet d'atomiser les individus en communautés déracinées et de les livrer ainsi entièrement désarmés aux fauves du Marché."

L'immaturité permanente (2024)

Thomas Boussion

 

Pépiements (272)

Je viens de perdre une chatte à laquelle j'étais très attaché. On a dû l'euthanasier car ses reins ne fonctionnaient plus ; elle avait 15 ans. C’était un animal très indépendant qui partait parfois des semaines et revenait maigre et fatigué, mais qui a vécu comme il le voulait. Je travaillais quand le vétérinaire est passé et je n'ai pas pu lui dire au revoir. C'est fou comme une créature aussi petite peut laisser un vide aussi grand.

Pépiements (271)

Cette affiche vue en ville comporte une curieuse inversion, Paris has fallen et La chute de Londres, là où il aurait plus logique de lire : « London has fallen » et « La chute de Paris ».

Le casting, Canal + oblige, est lui sans surprise :

Les gentils sont gauche de l'image et le méchant à droite.

 

Source picturale : Allociné