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05/01/2022

Carte blanche (34)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici et la deuxième ici.

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Troisième partie

 

Se concertant,nos trois gousbyres décident d'une approche discrète, furtive, mais devant nécessairement aboutir à la capture de l'espion ( en angluche courant spie, en russe moudern' szpion)
Blumroch se glisse depuis la véranda puis coupe par les ribines pour rejoindre la face postérieure du bingalo, le Dr réprouvé fera du barouf dans son cabinet d'aisance, pour détourner l'attention et Kob's fera le guet, le chouf, le pet depuis une lucarne sur le toit
Tout se met en place rapidement, Blum, silencieux et rapide comme le guépard parvient, à l'issue d'un mouvement tournant napoléonien, à mettre la main sur l'individu, lequel tente de se soustraire à sa poigne mais ouat ! autant demander à un aveugle s'il veut voir
Arrivé en renfort, kobus entrave assez brutalement le suspect, puis se met en devoir de l'interroger
Alors mon brave, on espinche les gensses chez zeux ?
C'est assez peu urbain,dites nous pourquoi donc
Le mec, sans âge, sans émotions, fixe le mur en face
Ce qui enrage Kob's, évidemment
Il roue de coups leur prisonnier, à tel point que Blumroch le retient, il nous fait un coup de calgon là, l'artiste, c'est le treponeme qui lui est monté au cerveau ?
Enfin, la gueule en sang, les yeux pochés, respirant avec peine à travers son nez éclaté, le suspect avoue

 

Oui son nom est Frank
Il est là pour un truc lié à quelqu'un de sa famille
Nom de djieu !
Frank, la famille...!
Ça fait tilt dans la cervelle des autres, c'est Frank,LE Frank ?
Allez vas y Frankie,crache tout, déballe, sans rien celler !
Un ou deux horions solidement appliqués sur le museau relancent la confession, faut dire que kobus, fatigué,a passé la main à Blumroch
Où l'on apprend que Frankie cherche depuis la fin du conflit mondial, non pas sa fille, la petite Anne ( Anne comment, crétin ! s'exclame Blum, Anne de Bretagne ? tu m'as l'air d'avoir une sacrée tête de breton, tiens, bien dure mais pas autant que mon gourdin ! et les baffes pleuvent sur la trogne du muet épisodique, pour le rendre plus locace) mais l'archiviste de la maison birro, les précurseurs de la pointe bic, pour pouvoir faire antidater certains écrits,falsifier l'archivage de la composition de l'encre et donc faire remonter certaines pages de certain journal dans le passé

 

Vous vous rendez compte ?
Le mec avoue chercher un putatif faussaire, dans le but de falsifier des archives !!!
Et faudrait laisser passer ça ?
Sans rien dire ?
D'ailleurs il n'a pas tout dit, allez kamerad Blumroch, travaille le un peu, qu'il crache le reste, si les coups n'y suffisent pas on pourra se rabattre sur la peur, tiens fumier, on va t'accoupler avec la Fatou, on verra dans quel état seront tes couillettes une fois passées à l'essoreuse de sa libido
Parle, connard,soulage ta conscience !
Non non,noooooonnnn pas la Fatou, je dirai tout, mais passsss la Fatou
Laquelle Fatou déboule, une lardoire à la main, dans le but inavoué d'occire tous ces malfaisants qui ont pris le bingalo d'assaut mais elle glisse,ses grands pieds plats ayant élargi ses ignobles savattes puantes, et vlan ! la lardoire lui échappe pour venir se planter dans sa fesse grasse et tremblotante,sectionnant directement l'artère fessière, à peine une agonie de 5 minutes où elle remercie son bon maître de l'avoir recueillie, nourrie et logée, "et pouwtant bwana, je vous twahissai dans votwe dos, j'ai dewobe pendant des années twois ouefs chaque semaine dans votwe cellier, et j'ai aussi couché avec votwe voisin, pas qu'il me plaisait mais il insistait le bougwe et puis aussi...."

 

Les trois compères sont penchés autour de la mourante, le vieux confrère sans nom lui tient la pogne puis murmure "ego te absolvo" et ajoute à l'adresse des deux autres "ça peut pas faire de mal, même si la bougresse était islamoanimiste, comme tous par ici,sauf les chefs coutumiers, ils sont animistes à part entière, quand aux jeunes, ça se divise entre islamistes rigoristes, islamistes très rigoristes et chrestos évangéliques" un dernier spasmes et la pauvrette n'est plus
C'est ce moment sacré, que dis je, intouchable, où l'âme rejoint son créateur, ce moment que nul n'a le droit de troubler, c'est ce moment que le prisonnier choisit pour tenter la belle
Ordure,va !
Y a des gens qui ne respectent rien !
Vif comme un agent du fisc, le confrère dégaine son vieux webley & Scott,arme le chien,tire
Long feu !
Je sais pas comment ils entretiennent leurs armes et leurs maisons, dans ce pays, mais ça laisse à désirer
Alors que le type a déjà passé le seuil de la pièce, il réarme posément, prends appui sur son autre avant bras replié,poum ! le coup part emportant les testicules du fuyard ( effet de rime entre part et fuyard)
Le pauvre diable s'agite un instant,ses jambes pédalent dans le vide, alors que son esprit est tendu vers le grand large
Il murmure"forgerie, falsifications, et puis quoi, toulmonde le fait, toulmonde en profite, pourquoi pas moi ?"
Puis il meurt

 

Les deux compères se tournent vers le confrère, lequel fixe d'un œil alarmé sa petoire
Deux morts en 5 minutes, ça fait vite ça fait fort c'est l'afwique en somme
Serait il temps d'interroger le folliculaire de la société birro ?
Avant qu'elle ne soit rachetée par Bic ( et son baron)?
Malheureusement, c'est plus possible, le mec est mort d'une paralysie générale l'an dernier, le treponeme,mal soigné, ça tue encore, et puis à ce stade,franch'ment, on pouvait plus rien pour lui
Mais sa bicoque n'a pas été rachetée, on peut visiter, j'ai gardé la clé puisque j'allais m'enquérir de son état, et lui essuyer les trois sueurs de l'agonie ( ça a duré longtemps)
Sitôt dit sitôt fait, le taudis est à deux maisons du bingalo de notre ex confrère, en deux enjambées, on y est
Maverdave !
Le lieu est squatté par une bande de crève la faim, éleveurs peuls repoussés de leurs pâtures par l'avancée du désert et celle de la ville
Kes ki foutent là, ceux là ?
Il suffit de brandir le webley & Scott pour obtenir place nette

 

Bon, une fois les scouateures dégagés,y va bien falloir expertiser le merdier laissé par l'archiviste de la défunte société birro
Un cadeau
Si vous aimez.... en plus, sous les tropiques, avec les insectes, on pateauge dans une bouillie moitié cellulose moitié chitine, avec les animalcules vivants qui vous bourdonnent aux zoreilles
Ho que c'est détestable !

 

poursuivons donc
où donc sont rangées les archives?
dans la cave? mais y a pas de cave sous les tropiques
au grenier? sous les feuilles de latanier? mais la vermine bouffe tout, non?
dans un coffre en chuiche? faut trouver la banque et le numéro du coffre, et ça, c'est pas gagné
sous le lit?
ils entrent dans la chambre, il y a une forme humaine sur le lit, un blanc on dirait
enfin une momie, un cadavre desséché avec plein de trous dans l'épiderme, on pige que les peuls aient pas insisté pour rester (ça et le rigoustin du médecin local)
kes ki fout là , encore un scouataire?
et non un scoutaire, ça c'est pour un président de petite taille et à fort IMC
on s'approche tout de même, curiosité morbide , sûrement
pas de trace de blessure, la tête est restée en place, donc c'est pas un décès chariatique
on lui expertise les rares possessions qu'on peut trouver, une montre lip depuis longtemps arrétée, une paire de brodequins sans âge, un couteau chuiche, un écusson de scout d'europe (tu connais cette obédience chez les toucheurs de p'tits garçons? question de l'un à l'autre, lancée sans espoir d'une réponse, histoire de meubler la gène qui s'abat sur eux à mesure qu'ils violent le repos du défunt), ha, du sérieux, un larfeuille pauvrement fourni, des papiers d'identité décolorés au nom d'un pondu de golines (quel blase à la con j'te d'mande un peu), deux trois billets démonétisés (des francs céfa, on va pas loin avec ça), une confession, d'une écriture tremblottante, descendante
"moi reivax pondu de golines, à la veille de rendre l'âme par un accès de palud mal soigné-la faute à l'interdiction de la quinine, dans sa forme de sulfate d'hydroxi- avec une hémoglobinurie comme j'en ai jamais eu- la cuvette des chiottes était quasi noire- atteste sur l'honneur n'avoir aucun rapport, lien ou intérêt commun avec le mec dont le nom ressemble au mien, c'est l'âme en paix que je quitte ce monde, ayant trouvé à m'abriter dans ce bingalo désert, j'y ai d'ailleurs trouvé de quoi ravir les historiens des décennies à venir, j'ai caché ça dans
on tourne la page
rien
merde, y a pas une autre page?
les peuls s'en sont servis pour se torcher? pas trop leur genre, leur truc c'est plutôt les galets plats
pour allumer le feu ? ça c'est plutôt le truc de Johnny
pour noter la liste des courses? ouai...ça peut se concevoir
on se met à la recherche de ladite liste
faut chercher longtemps

 

et finalement, dans le local poubelle, on trouve un bout de papelard chiffonné
d'un coté , une liste, effectivement, de courses "chocapics, papier ku, réglisses du bon pasteur(un gros paquet), café (moulu fin pour perco)...."
de l'autre....rien
maverdave!
comment faire?
c'est aussi pire que lorsque ma moitié égare ses clés
où peut on cacher des archives ?
archives d'une entreprise qui avait nécéssairement une certaine surface, tant commerciale qu'en termes de réputation....
c'est là que l'illumination éclaire le kamerad Blumroch
la lettre cachée d'Edgar Poe!
le papier peint!
le foutu papier peint!
il se rue sur un des murs, le sonde, le gratouille, le renifle.... tire sur un lé depuis le sol (facile, l'humidité des tropiques détrempe puis la saison sèche déssèche) frrt frrt, le pan de papier se décolle, à son avers on retrouve des colonnes de chiffres (de l'arabe sefr, zéro) des essais de missives ou de compte rendus de réunion qui se débinent et tombent en tas sur le sol....
tiens si ma fille avaient réussi l'école des chartes, c'est une ruse que je lui aurait soufflée "ma fille, si tu veux débusquer des archives, décolle le papier peint, même si c'est du Zuber qui a trois siècles, ou plutôt , surtout si c'est du Zuber...."
allez on se met à exploiter le truc....
merde, c'est du magyar....et moi je sais dire puztza, paprika, pàlinka....on n'est pas rendus

 

Au milieu du classement des papiers, une voix s'élève
Celle de notre chose frère exilé pour efficacité trop grande des inséminartifs par lui pratiquées
Que faire des différents de cujus ?
Les laisser en vrac c'est bien, toutefois n'oublions pas que j'habite ici, il est possible qu'on m'en demande raison, et on aura du mal à prétendre qu'ils sont tout deux ( pour l'ancillaire et le ré-écrivain d'histoire) morts de syphilis, comme notre ami ici présent
À ces mots, kobus se renfrogne, alors que le kamerad Blumroch entre en méditation

 

Les inhumer nuitamment ?
Ici il y a toujours un crétin qui rôde, risqué
Les trimballer en pleine cambrousse en espérant que la faune en aura raison ?
Pas mieux, le vol des vautours attirera le public, et sinon, la faune de grande taille disperse les ossements, on en retrouve partout, comme dans le désert des mazdeens

 

Les griller ?
Tu n'y penses pas, la fumée, l'odeur, la chaleur...
L'humusation ?
Kes ke c'est ke ce truc là ? demande l'exilé virtuose de l'inséminartif
Le fait de faire des lasagnes, une couche de cadavre, une de copeaux de bois, une de sable, arroser abondamment,renouveller les copeaux, touiller de temps en temps...
Oui, c'est le temps, le facteur limitant, en plus, même topo, la faune sauvage sera attirée, bref, c'est pas possib'
L'hydrolyse alors ?
Mais kes ce donc ?
Même topo, une cuve,du liquide alcalin ( de la soude, en un mot) un courant électrique,du continu, c'est mieux, et en une dizaine d'heures, ne restent que les osses
Banco

 

On se met en quête d'un réceptacle assez vaste, d'un transfo électrique, de bouteilles de destop
On met la main sur une manière de baignoire sabot en cuivre, on dirait celle dans laquelle défunta Marat, un autre confrère, baignoire dans laquelle il passait le plus clair de ses journées ("savez vous de quoi il souffrait, hé bien on a parlé d'un eczéma généralisé, mais pourquoi pas une galle ? Ou alors une érythrodermie médicamenteuse ? À l'époque, ils bouffaient n'importe quoi dans l'espoir de guérir, tiens, de la syphilis par exemple.... faites pas la gueule, mon ami, on n'en arrivera pas à ces extrémités avec vous"), avec des coulées d'oxydation sur les bords ( à vrai dire, on peut se demander où le cuivre est intact)
On débusque un transfo totalement hors d'âge et quelques bidons de destop, au besoin on ira en chercher d'autres chez le libanoche du coin ( il y a toujours un enfant du pays du cèdre, où que tu sois dans le monde, pour te vendre ce dont tu as besoin, et aussi ce dont tu n'as nul besoin)
On trimballe tout ça sans trop réveiller les échos de la bourgade chez notre exilé, on balance un premier corps dans le baquet, celui de la Fatou,enfer et putréfaction !
L'ancillaire est configurée de telle sorte qu'elle se coince par les fesses !
On a beau appuyer,tirer, rien à faire
Maverdave, comment faire ?

 

C'est Kob's, avec son esprit pragmatique, qui trouve la solution
"On va l'hydrolyser par moitié, lorsque les membres inférieurs auront fondu, on pourra appuyer et dissoudre peu à peu la partie supérieure, tronc, membres et tête"
Pas con, le mec,banco ( à nouveau, faudrait que je change d'expression)
Un câble de batterie sur le rebord de la baignoire, préalablement remplie par sa bonde de vidange ( tout en bas) un autre sur le petit doigt de la défunte et hop, on envoie le jus
Au début, rien ( un peu comme dans le journal de chasse de Louis XVI) puis peu à peu, la température s'élève, la couleur du réceptacle se modifie, une buée ténue se forme, des bulles gazeuses tentent de se frayer un chemin entre le métal de la baignoire et la peau de la Fatou, blup blup prout...

 

mais que ce passe-t-il?
le cadavre s'anime!
ses yeux se révulsent, ses doigts trémulent, ses tétins s'érigent, elle ouvre un large bec et laisse tomber ces mots "ce que vous cherchez n'existe pas, fuyez pauvres fous, fuyez, fuyez, attassion au diable bleu, au diable jaune et aux diables toucouleurs, attassion au génie de la rivière"
plait-il?
mais kes kelle dit l'ancillaire?
attendez, je vais l'exorciser, j'ai quelques notions, dit notre exilé sur performant en inséminartifs
ça va pas nous aider à comprendre son baragouin, lance Kamerad Blumroch, essayons plutôt de lui faire répéter
il tend l'oreille
mmm, mm, crayon, crayon
kes kelle dit ?
un crayon, il lui faut un crayon
on glisse entre les doigts de la morte une mine de plomb (le bois du crayon a été digéré par la vermine qui court sous ces latitudes)
rien ne bouge
on monte la tension aux bornes du transfo, le cadavre s'anime, sa main trace des orbes heurtées, puis se ralentit, et dessine la silhouette d'un priape fort généreusement pourvu par la nature
puis, elle trace un gribouillis en dessous, on se penche, on déchiffre "merde pour celui qui le lira"
on se regarde dans les yeux, qu'est ce que ça signifie?
rien, à l'évidence
puis le pôle sud du cadavre se liquéfie d'un coup, bloup, son tronc disparaît dans la baignoire et commence à bouillir, une vapeur méphitique s'élève comme un prout monstrueux
nos amis reculent

 

Un autre prout, ne restent dans le fond que le squelette et un fétiche, que le guérisseur local lui avait implanté dans la peau du périnée, depuis la vulve
Curieux, elle avait les côtes en long, murmure l'exilé virtuose de la fécondité artificielle
On se penche, c'est difficile à trancher, la dépouille s'étant ratatinée dans le pôle inférieur de la marmite ( car comment nommer autrement un objet qui te permet d'obtenir une telle réduction ?)
À l'autre, maintenant
Allez hop, on bascule Frankie tête première dans le bouillon issu de la Fatou, on branche le câble à son orteil,, on rajoute des cristaux de soude caustique, on branche le transfo sur petite vitesse et on va prendre un apéro bien mérité
Kobus, pour sa part, prends ses antibiotiques et s'essaie à des mictions forcées, histoire de réhabiliter sa vessie et son appareil sphinctérien ( faudrait lui dire que c'est dans la prostate qu'est le problème, c'est là que gît le microbe)

 

mais le malheureux est torturé par la verge et les boules
c'est atroce, il maudit sa partenaire trop entreprenante (ça peut faire, là aussi une allitération) tape du talon en tentant de vider une vessie qui renâcle
ce faisant il se prend le talon dans le tapis de salle de bain, dérape, et toujours pissant goutte à goutte, arrose autour de lui
fatalitas!
le jet touche la prise électrique insuffisamment isolée, un court circuit se produit chazam!
ça lui cautérise en un instant la prostate l'utricule et les vésicules, blouf!
lorsqu'il reprend conscience, il est penché sur la cuvette et les larmes du célibataire coulent librement, il est enfin guéri, un frisson, et hop l'affaire est close
(tu sauras, lecteur complice, de quel ouvrage cet épisode est extrait? sans payer de droits d'auteur, ce qui est abject de ma part, mais d'un autre coté, je préviens et d'un autre , la diffusion de mes délires est quasi confidentielle)
il sort tout faraud des lieux du pouvoir, en se rebraguettant, façon matamore, tout juste s'il ne siffle pas un couplet grivois
les autres sont attablés devant un apéro conséquent en dépit du fait que l'exilé expert en fécondation assistée aie dû tout se taper (la Fatou morte, puis hydrolysée, il est désormais le seul à savoir où sont rangés les verres à pied, enfin, plus prosaïquement le contenu de la cambuse)

 

Kob's s'attable avec les autres, chauchichon, beaujolais (oui, j'en conviens, un tel cliché....les exilés qui font un boeuf lors du beaujolais nouveau lorsqu'ils sont terrés aux afriques....mais là c'est indispensable pour la suite de l'histoire)
on devise gaiement, on se promet de répandre le bouillon de réduction de Frankie, mêlé à celui de la Fatou dans le plus proche cours d'eau, pour améliorer l'ordinaire des crocodiles

 

Commentaires

bon, on dirait que mes références littéraires n'inspirent pas la communauté
dommage


nos trois bougres sont donc solidementattablés devant un repas frugal, baujeau, chauchichon, pain lardé, rien que de l'hautement toxique pour les artères
mais ils s'en foutent de leurs artères, n'ont ils pas échappé, pour l'un, à un procès intenté pour excès de zèle dans son boulot (on peut dire, sans mentir, qu'il a honoré le serment d'Hypocrate) pour les deux autres, à un road trip ouest afwicain, à un bouffement compliqué d'un rapport éclair et néanmoins contaminant pour Kobus et road trip simplex pour Blumroch
plus les a cotés, la dépouille de leurs impédimentas, les sbires des falsificateurs historiques et la confrérie vampyresque

mais ils n'en ont cure, le soleil des tropiques réchauffe leurs scalps et leurs vieilles carcasses dévasté.e.s par l'âge, le vin bleu hexagonal réchauffe pareillement leurs intérieurs, et la mangeaille concocte de futures chimies intimes revigorantes
en plus, Kobus a guéri de sa chtouille, alors que demander de plus?

que demander?
hé bien en premier lieu , l'identité de cet étrange personnage qui s'approche, fiérot, treillis bien repassé, lunettes de soleil aviateur aux verres miroir, béret vert juché sur un crâne dolichocéphale ( en afrique de l'est, ils sont plutôt brachycéphale, d'où le sobriquet "les têtes d'ampoule", sur la façaade atlantique, c'est surtout des dolicho)
l'homme les interpelle "alors, on se prélasse?"
"si fait, mon brave, y voyez vous un inconvénient?" lance Blumroch, très châtelain, à son habitude
"ce n'est certes point moi qui irait reprocher quelque chose au bienfaiteur de la région et à ses hôtes, mais vous seriez mieux dans mon modeste établissement, j'y ai des boissons diverses, servies par des donzelles dont vous me direz des nouvelles"
enfer et putréfaction, il s'agit d'un proxo de brousse, et Kobus, relevant d'une torgnole de Vénus, n'est plus partant pour ce genre de mélange
"et j'ai aussi des nouvelles...des nouvelles qui n'ont pas encore été rendues publiques, ce sont les Bakary papers!"
il rit comme on sait le faire ici, haut, jovialement, de façon inépuisable
on présume donc que c'est lui, Bakary

Écrit par : kobus van cleef | 06/01/2022

tout en riant, il rafle un bout de chauchichon dans un ramequin, l'enfourne, se tait
puis s'agite, bat des bras, dégrafe son col de treillis, en panique, tombe de sa chaise bat des jambes un moment, émet des sons affreux
Blum se précipite "le malheureux s'étouffe, faites donc quelque chose!"
Kobs ouvre de grands yeux "une manoeuvre d'Heimlich? tentons!"
au lieu de relever le proxo pourvoyeur de nouvelles, il saute à pieds joints sur l'estomac du bonhomme, le bout de chauchichon, propulsé à travers la trachée, la glotte puis les airs, va percuter un mourride qui passait par là (c'est improbable, on est trop au sud mais tant pis)
celui là n'a jamais vu un porc de sa vie, mais là, mystérieusement, il identifie du premier coup l'origine haram du truc
il ameute la foule des croyants (enfin, si on veut, lorsque t'es un mourride, hein, les croyances ou la croyance,, tu m'as compris) et en moins de peu, les rues se remplissent d'une plèbe couleur bleu pétrole, fermement décidée à en découdre

Écrit par : kobus van cleef | 06/01/2022

// REMARK ON
"Bon, on dirait que mes références littéraires n'inspirent pas la communauté.
Dommage."
Pareil : récemment, Homère, Giraudoux et... Le Luron dans un même paragraphe ; rien d'ésotérique donc, et pourtant le flop.
On s'y fait. :-(
Plus sérieusement, qui aurait l'audace sacrilège d'intervenir dans le récit du Kamerad Kobus van Cleef ? Un tel fleuve imprévisible et déchaîné ne saurait souffrir le moindre affluent. Seul le silencieux Kamerad EQUALIZER pourrait s'y risquer.
// REMARK OFF

Écrit par : Blumroch | 06/01/2022

Les sectaires brandissent des machettes, et, effectivement, en décousent
Premièrement avec Bakary, le pourvoyeur de nouvelles, sa tête est proprement décousue de son tronc, et, roulant dans la poussière, devient l'enjeu disputé d'une partie de foutabaule endiablée
La plèbe, satisfaite de ce rebondissement ( dans tous les termes,ha ha ha !) va s'en prendre à nos trois héros
Et là,deus ex machina, on entend tonner l'aboiement gras d'un purdrey, fousile à éléphant dont un seul projectile creuse un trou du diamètre d'une assiette à soupe
La foule se tait,se fige, s'écarte
Un grand blanc apparaît, short à pinces,rangeos, casque en liège, mostach'argentées et cirées, le purdrey au creux du bras, il se tient crânement devant les émeutiers
Si ce n'était la copie conforme du professeur Bernard L..., ce pourrait être lui
Ou son frère

Écrit par : Kobus van Cleef | 07/01/2022

Ou son neveu, son fils, bref un homme de son illustre lignée
D'un mouvement nonchalant du canon, il congédie la foule des mourrides, allez hop, je ne vous montre pas le chemin,mes braves, n'oubliez pas de remporter vos détritus

Écrit par : Kobus van Cleef | 07/01/2022

Les mourrides s'exécutent, le corps démembré de Bakary disparaît ainsi que son chef, on pourra toujours le monter pour faire un fétiche, si c'est dans une châsse, on le vendra aux chrestos comme martyr de la foi, ne reste qu'une flaque de sang, qui se confond rapidement avec la latterite
Ces débiles ont occis leur crieur public, enfin, son équivalent, pauvre bougre, de toutes façons, avec l'avènement de la téléphonie mobile il était quasiment au chômage
Là c'est le sosie du professeur Bernard L... qui s'exprime, puis relevant la tête, hé bien mes amis, que me vaut le plaisir de votre visite ?

Écrit par : Kobus van Cleef | 07/01/2022

Ha c'est toute une histoire, permettez que nous vous la contions autour d'un verre ?
C'est l'honoreur de serment d'Hypocrate qui s'exprime ainsi
Si fait, si fait, acquiesce leur sauveur
En ce cas prennez place avec nous ?
Jamais au vu des indigènes, un blanc, que dis je, un grand blanc doit garder ses distances, différents, nous sommes, ils sont, tous différents, on ne saurait brader l'héritage de Lyautey, nous pouvons les côtoyer, les comprendre, les apprécier parfois, mais de façon strictement séparée
Et, avec un phrasé du Béarn, il développe, en entraînant les autres vers l'intérieur du bingalo
Il me semble qu'il vous manque du personnel de maison, je me tromp( ce qui donne "je meu trommpe ?")
Certes, l'ancillaire ne pourra pas nous servir aujourd'hui, la malheureuse nous a quitté
Vous renvoyez vos boys ? drôle d'idée,gardez les donc, ils vous seront fidèles, au besoin,gardez l'œil dessus et ne lâchez pas la chicotte ( dans sa bouche, les boys deviennent des boilleuss, ce qui est tout de suite plus explicite)

Écrit par : Kobus van Cleef | 07/01/2022

On explique, ce qui l'étonne
Parbleu, vous avez disposé d'elle un peu vite, c'est assez malpoli, surtout envers sa famille, ses proches,sait on si elle était liée à quelqu'un ?
On avoue notre ignardise, il soupire
Inutile de se lamenter sur le lait renversé,montrez moi ses restes, que nous puissions les accomoder de façon honorable, enfin, à leur façon...
On le conduit devant la baignoire infernale, il tique
On dirait qu'elle était fort volumineuse, ou alors, elle avait une jumelle inconnue, car je vois deux crânes dans cette baignoire

Écrit par : Kobus van Cleef | 07/01/2022

On termine les explications, ça le rend pensif
Birro,birro,bic, inconnus au bataillon, en revanche, un Frankie, ça me dit quelque chose, mais je n'arrive pas à cerner, pour l'instant
Attablons nous et ça me reviendra

Écrit par : Kobus van Cleef | 07/01/2022

Kobus van Cleef > L'histoire semble partie pour durer ; nous sommes suspendus à... comment dit-on ?...à vos lèvres ? non cela ne veut rien dire dans le cas présent... à votre clavier ? non plus... Bref, on attend la suite.

Écrit par : Pharamond | 07/01/2022

on lui sort une assiette en carton, une serviette en papier, il tique
vous savez, mes frères en couleur, aux afriques, il faut savoir se conduire selon sa carnation, et la vôtre, la mienne, la nôtre, obligent
obligent sinon à de la porcelaine armoriée et des couverts monogrammés, du moins de ne point se servir avec les doigts dans une galtouze commune, on dirait des députasses au parlement
prenons donc des fourchettes, des verres, n'oublions pas que les maladies communautaires se transmettent par la nourriture et les mains mal lavées
on acquiesce, que de sagesse dans ces quelques mots
pas dégueu ce chauchichon, concède-t-il, et le baujeau aussi
revenons à nos affaires, sur la piste de l'émigration transylvaine et néanmoins hématophage, vous tombâtes (pardonnez moi, je parle un français désuet, l'influence des populations autochtones je suppose) sur un falsificateur à la recherche d'un complice involontaire pour peréniser sa forgerie, ce faisant vous occîtes accidentellement le malfaisant, trouvâtes un trésor d'archives et une méthode pour disposer de cadavres encombrabnts
on peut dire que vous méprisez les lignes droites (dans sa bouche, ça donne quelque chose comme "les ligneux droâteux") et que vous y allez par le plus long
soit, je vais vous apporter mon concours

Écrit par : kobus van cleef | 11/01/2022

//REMARK ON
Une ligne droite méprisée est presque certainement une ligne courbe, laquelle peut être jolie comme le rappelle la note 1 ici :
http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2020/05/28/musique-539-6241852.html#c8920818
;-)
Glad Kobus van Cleef is back at work !
//REMARK OFF

Écrit par : Blumroch | 11/01/2022

partons donc pour le plus long, chargeons notre nef (une solide 404 break car qu'avons nous à faire de landrovaire ou d'autre djipes? à la limite une uaz, qui supporte aussi bien les sables du karakorum que les neiges de sibérie, mais une djipe, hein, cadeau pour ceux qui aiment, moi, je n'aime pas) quelques provisions de bouche et le nécéssaire en ustensiles pour les accommoder (traduit en pratique, des casseroles estampillées de Villedjieu les poils, les poëles plutôt) du carburant dans des bidons, de quoi s'opposer (le purdrey gardera sa place sur ses genoux, on chinera quelques G3 dans les environs, mauser gewher drei, robuste et précise, plus l'approvisionnement), cartes boussoles , quelques couvrantes, pelles pioches haches et câbles pour s'extraire des ornières si fréquentes sous ces lattitudes
nous voilà partis!
dans le tonnerre d'un échappement non bridé, nous avalons les premiers kilomètres ainsi que la poussière de la route

Écrit par : kobus van cleef | 11/01/2022

À peine ont ils codrommé quelques kilomètres que kobus s'exclame "faut revenir, on a laissé la Fatou et le Frankie dans la bouilloire !"
Trop tard, concède le sosie, de toutes façons, la providence nous tirera de ce pétrin
Et la providence en effet,met en contact deux spires du transfo par la grâce d'un éclat de l'isolant, éclat tombé sur le sol, échauffement du transfo, étincelle, qui allume les combustibles de la kouizine ( pétrole lampant pour le poêle), incendie de la baraque puis du kortier favorisé, on en parle encore sous l'arbre à palabres
Chemin faisant, un Kob's totalement rétabli, un Blumroch en forme, un honoreur de serment d'Hypocrate tarabustent leur drivaire au sujet de sa présence opportune sur les lieux
C'est très simple, au cours de ma formation ethnographique, je me suis intéressé à beaucoup de choses,fors la confrérie des mourrides
C'est en apprenant la mésaventure nioulloirquaise de grosse boutique, que ça a fait tilt
Nafissatou est peut être d'extraction mourride

Écrit par : Kobus van Cleef | 12/01/2022

Et la rançon réclamée pour prix de sa fellation ( ça rime, rançon fellation, chouette, non ?) , étant destinée au cheikh, ça expliquerait son montant disproportionné
Disproportionné par rapport à quoi ?( là c'est kobus qui joue l'âne pour avoir du son, très fort dans ce rôle)
Par rapport à la donzelle voyons, vous avez vu le treuil, le trumeau, le tableau ?
Un baleineau qu'aucun homme de goût ne voudrait approcher
Un homme de goût, certes, mais un détraqué, un niqueur de bonniche, en un mot un futur.... là, les mots me manquent... pas question de faire fermer ce blogue, mais les rares lecteurs auront pigé

Écrit par : Kobus van Cleef | 12/01/2022

Bref, cette disproportion entre la rançon et le physique de la donzelle m'a interpellé
Il faut dire que, parmi mes nombreux écrits, j'entretiens une recension retraçant l'évolution de la dîme par les mourrides dûe à leur cheikh, ses fluctuations au cours des temps, il y a des erreurs de transcription bien sûr, tout n'est pas archivé, on trouve certaines sources dans des appendices situés dans les marges des corans de Tombouctou, vous vous doutez bien que c'est un travail de bénédictin, et là,pof, une moukere qui vient du Sud, de la côte !
Alors voilà, je me suis dit "Jean-Eudes,oui c'est mon prénom, un peu vieillot j'en conviens, il y a là, dans ce triangle peuhl, un isolat mourride, de nouvelles sources, l'occasion d'apporter une nouvelle contribution au savoir universel ! Et je me suis mis en route !"
Il fait un écart, pour éviter un phacochère, reprend la direction d'une main de fer
Car le savoir n'a pas de nationalité, pas de passeport, pas d'idéologie, il est!
Parcellaire, incomplet, fragmentaire, fragile, mais il est !
Et c'est nous qui le faisons vivre !
Hourra, hourra, hourra !

Écrit par : Kobus van Cleef | 12/01/2022

//REMARK ON
"les rares lecteurs" : le bon critère d'évaluation du poids des lecteurs -- leurqueurs ou non --, ce n'est pas leur quantité mais leur qualité. ;-) Comme le disait Nietzsche l'Apocryphe dans *Le groupuscule des gondoles* : "Comment ? Tu cherches à te multiplier par dix, par cent ? Tu cherches des... *[zé]lecteurs* ? -- Cherche alors des z{é|eu}ros !"
//REMARK OFF

Écrit par : Blumroch | 12/01/2022

En l'eau cul rance, il s'agissait de souligner la qualité du lectorat
Nos héros motocyclistes ont une pensée émue pour le side car Ural qui, abandonné devant le bingalo de l'honoreur de serment,a dû finir dans une casse, désossé ou bien sous les fesses d'un patriarche et de sa trop nombreuse famille ( à l'origine,ces bécanes sont faites pour des petites ukrainiennes de 59 kg, au nez mutin et à la poitrine menue, pas pour des Fatou engraissées au riz manioc tjiboudjien bouillon kub Knorr) mais déjà la piste sinueuse accapare toute leur attention, ornières et phacochères ( ça aussi, ça rime,me voici devenu rimailleur à temps partiel) les tiennent en éveil
Eveil évidemment lucide et combatif, raison pour laquelle la tentative d'un bandit de grand chemin de se dissimuler au bord du fossé ne leur échappe pas
Holà mes braves, jouons un tour à notre façon à ce coupeur de route, fanion au vent, nous allons lui faire rendre gorge !
Sur ce, chacun s'arme, on garni les chargeurs, on dégrafe les étuis, les cartouches montent dans les chambres et les sûretés sont libérées

Écrit par : Kobus van Cleef | 12/01/2022

J'ai écrit 59 kg pour les petites ukrainiennes ?
Erreur !
Funeste erreur, c'est 10 kg de moins qu'il fallait noter
Au bas mot
Et si elles font dans les soixante, elles les portent bien

Écrit par : Kobus van Cleef | 12/01/2022

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