05/05/2024
Carte blanche (61)
Laissée à Kobus van Cleef
Crépuscule des vampyrs et continent obscur
Trente-et-unième partie
le cigare russe (comme il existe des cigarettes, ces petits biscuits croustillants) ayant largué son contenu pacifique, ledit contenu pacifique ayant été carbonisé par un pilote vronzais, trop remonté par sa hiérarchie, on peut s'attendre à ce que Vladimir, le seul, l'unique, se mette à grogner
ce qu'il ne manque pas de faire, par l'intermédiaire de son ambassadeur à l'ONU
Serguïeï , puisque c'est lui, se lève pour prendre la parole dans l'enceinte sacrée, quasiment la fosse aux lions, où, bien des années avant lui, un illustre dirigeant du PCUS a martellé le pupitre de sa chaussure (s'agissait-il d'une valenki? en ce cas est il resté en portanki? ou bien était il chaussé de cuir fin, comme un boyard? nous en sommes réduits à des conjectures), on en voit encore les traces
on voit encore une embossure dans le pupitre en bois rare avec plein de petites échardes, à présent noyées dans le vernis de la réparation, quel travail dégueu, franchement y a plus de bons ébénistes outre amérique
il sort de sa sacoche un petit laius écrit serré en cyrillique, s'éclairci la voix alors que les représentants nord américains , otaniens et raéliens, se bourrent les oreilles avec de la mie de pain ( alors qu'Odisséus utilisait de la cire d'abeilles du Péloponèse)
pourquoi ces cons là s'obstruent les cages à miel?
pour éviter d'entendre ce que Serguiéï veut leur dire?
suffisait des sortir, ou alors d'aller à la buvette de l'assemblée
mais bast, on pourra se passer de leur approbation
au moment où Serguiéï ouvre la bouche pour débuter le discours, la réincarnation du souabe (si vous avez bien compté, il s'agit de la 5ème) déboule dans le fond de l'amphi en hurlant "c'est la cata nukléer, on va tous mourrrriiiirrrr"
"serait temps que ce guignol s'en rende compte" marmonne le diplomate russe
et effectivement, le guignol en question, vêtu d'un slip sale, et d'un gros nez rouge, se précipite dans l'espace laissé libre par l'orbe des bancs et des pupitres
sa brioche malsaine tressaute à chaque pas, ses bajoues de hamster ballottent en rythme et ses ratiches claquent au vent de ses paroles
"on va tous mourir, oné foutus, Vlad a pris le mors aux dents et va nous atomiser"
Lavrov, puisque c'est lui qui représente la voix du peuple russe (et de ses dirigeants, faut le dire), lève un sourcil, moins broussailleux que ceux de Tchernienko en son temps, mais quand même bien fourni
"et pourquoi donc le prrrrésident Poutine devrait-il vous atomiser?"
là, le misérable répond toute honte bue
"pasqu'on a merdé, merdé grave grave, comme molleglandes lorsqu'il a expulsé les dibranoches vers le grossovo"
"quelles glandes, quel gros dans le sovo, quels dibranoches, faut qu'on m'explique, là"
à peine a-t-il prononcé ces mots que l'alerte sonne dans le vénérable bâtiment, qui a vu des crises, mais des costaudes de cet accabit jamais
tut tut tut
merde qu'est ce que c'est que ce foutoir?
jamais tranquille, bon gû
loin, très loin d'ici, des vieux gousbyres sont assis sur un banc en attendant une audition
audition qui va décider de leur avenir
ceci dit l'avenir des morts, hein, tu m'as compris tu m'as
il s'agit de kobus, jean eudes, blum et quelques autres, les pasdars, la traductreuse tatouée nattée et piercée, ainsi que la fille patate et leon
ils attendent que le taulier, saint pierre lui même en personne, veuille bien les éclairer sur la suite des choses
morts ils sont, mais après la mort, y a soit l'enfer, soit le purgatoire, soit le paradis, contrairement à ce que disaient les révolutionnaires de 1793, au delà il n'y a pas rien
le gros kobus, à bout de nerfs, sort une blague à tabaque de sa poche et entreprend de se bourrer une chiffarde
il est vite repris par un ange, qui n'a pas, le pauvre, une tête d'ange, mais une trogne d'huissier de ministère
le ton, monte, évidemment, le gros kob's explique qu'il est mort depuis plusieurs semaines, mort dans la destruction du bouif de kiev et que ça commence à faire, d'abord dans les limbes, puis dans cette antichambre, assis sur ce siège mal fichu, tant tellement qu'il va en choper des durillons au cul, alors qu'on aille me chercher le taulier, j'aurais des recommandations à faire
hé bien justement, le taulier arrive, tunique blanche, barbe du même métal, pieds nus dans les sandales, une clé dorée (qui vaut mieux que bonne renommée) passée dans un lacet, autour du cou
mais pour la blancheur du poil, le gros kobus n'a peur de personne
et s'il n'a pas de tunique (il est à poil, ou peut être à poils, car ils sont nombreux) il a gardé ses croquenots et son bracelet montre
il est d'ailleurs tant tellement nu qu'on peut se demander où il a rangé sa chiffarde et son tabaque, mais là n'est pas la question
La discute s'engage entre les deux
Ventrus, degarnis du chef et, pour ce qui en reste, blancs, la barbe en desordre, vieux, des carricatures de ce que les gentilles zactivistes feminasses et woke a cheveux bleus pourraient appeler des vieux males blancs de plus de 50 ans (largement plus )
Le taulier excipie du fait qu'il est souverain, pas pour rienqu'on lui a confie les cles, et puis qu'est ce qu'un mortel viens l'emmerder a lui dicter sa conduite? On n'a encore jamais vu ca, bordel de nom de l'autre, merdalors!
Tas d'immortelles? Non, t'as dit mortel? Mais je suis pas mortel, je suis resucite au moins une fois! Meme toi, le chaouch, le bawab, tu peux pas en dire autant!
La, y a comme un blanc
Les deux vieux blancs sont comme des lutteurs qui se seraient agripes au colback, et qui soufflent un instant avant de remettre ca
L'autre,qui est omniscient, ce silence soudain, ca le derange
Il ne deteste pas, entre deux cantiques, observer la cohorte des ames en peine qui attendent un jugement provisoire
C'est pour ca qu'il descend, siivi d'un areopage d'anges, d'archanges, de saints, un peu comme un mandarin hospitalier qui va faire sa visite
Bon, y manque la surveillante confite d'admiration, vieille fille et secretement amoureuse ( a l'epoque, c'etait l'expression du "respect professionel") mais on s'en passera, parce que merde
Et, jamais pris au depourvu, il s'exclame "mais c'est cet eccellent ami kobus! Vouzissi, incroyable, j'ignorais que vous fussiez des notres, installez vous mon ami, que puis je pour vous?"
La, le portier deconfit, lache la barbe du gros kob's qui en profitte pour lui envoyer en douce un coup dans les roustons, cet homme ( ce mort? oui ce mort) est la perfidie incarnee, ou pire, on sait plus trpp
bon, le genoux du gros kobs est passé dans le vide, normal, les morts ont des corps éthérés, ainsi que les anges et les saints
l'autre fixe notre ami kobus de son regard pénétrant et omniscient, mille oiseaux volettent autour de lui et se posent dans sa barbe
"alors mon brave, expliquez nous les raisons de votre irritation, de vos débordements, de votre emportement, nous sommes aux portes du paradis, mieux, dans l'antichambre, là faudrait pas oublier, du calme, du respect, de la dignité, surtout de l'eutaraxie"
"c'est que, bordel de toive, je suis mort depuis quelques mois et qu'on n'a toujours pas statué sur mon sort, à force d'à force, c'est lassant"
"certes, mais il s'agit d'un cas trrrrrrès particulier, un mort déjà mort, puis revenu spontannément à la vie, pas un ressuscité , non, ça c'est trop exceptionnel, il n'y en a qu'un à ma connaissance, et c'est moi, enfin mon fils, enfin nous deux, bref c'est un peu délicat à expliquer en deux mots surtout à un profane"
"oui enfin, profane, d'accord, mais délicat à expliquer, n'exagérons rien, j'ai eu mon bachot quand même, certes en mathélème et non filo, mais bon, combien en seraient cap' de nos jours, hein?"
"holà, faut pas vous échauffer l'ami, je suis omniscient, je connais les limites de tout un chacun et tant qu'on y est, citez moi les 7 merveilles du monde"
"quel rapport? bon, je m'exécute, mostafa, j'attend la copie!"
"gneu?"
"bin, oui, entité divine, c'est la mnémoteknik....mo, comme mausolée d'alicarnasse, sta comme statue de zeus à olympie, un concurrent- fa comme phare d'alexandrie ja comme jardins suspendus de babylonne, tand comme temple d'artemis à éphèse , co comme colosse de rhodes pie comme pyramides de guizhe, ça fait sept et là on a oublié la très belle Emesse, où est elle, on ne l'a pas vue ni elle ni ses soeurs depuis qu'on fait antichambre chez le clitophore"
ha....l'entité supérieure a un bon sourire, mais elle paraît emmerdée quand même
si tu es ici, ainsi que tes amis, c'est parce que tu es mortel, a priori
alors je sais que tu vas excipier de ton immortalité présumée et puis de la mienne aussi, de celle de l'homme aux clefs d'or que voici, pour exiger un traitement de faveur, mais dis toi bien qu'ici, nous n'acceptons que les humains, mortels de surcroît et en attente de décision
ce qui exclue, bien évidemment les vampyrs, êtres démoniaques et immortels, ainsi que tu as pu le constater
ha mais pardon! j'ai pu constater que leur population s'amenuisait ce qui contredit l'immortalité
un blanc
dans la conversation
l'entité supérieure et divine reprend sans se décontenancer
on avait parlé de la complexité du truc, et tu avais opposé ton bachot, je crois qu'il va falloir être un peu plus réceptif mon p'tit gars...
Receptif?
Qu'est ce a dire?
Bordel de toive, tu pretends a l'omniscience sans en infuser le moindre atome dans tes terlocuteurs, entite divine esprime toi un peu plus zumainement, si je puis me permettre...
L'entite divine se recueille puis mets le marche dans les mains du gros kob's, une visite au paradis, a ses chers defunts, une autre sur terre, a son gynecee, et retour dans la salle d'attente sous la houlette du clitophore boutros
Kobus hesite, tergiverse, louvoie
Finalement accepte
Et le voila en plein paradis
Devant lui , son pere
Pas dans ses derniers jours, non, dans sa cinquantaine triomphante, beau comme alors, les yeux bleus, les tempes grisonnantes, un acteur hollywoodien, avec accent cevenol
Papa?
Mon fils, mon grand fils...
Il lui tombe dans les bras, et se met a chialer comme une madeleine
Decidemment, gros kob's, t'es une mauviette
ils sont interrompus par un saint pierre visiblement pas fana des épanchements familiaux
"ça va , les fragiles? il a poussé sa larmiche le p'tit gros? bon, la mission prochaine, si tu l'acceptes, c'est de redescendre illico sur terre, de claquer la bise à ton harem et de rejoindre la salle d'attente, magnes toi le boule, y a as que ça à faire, si tu laisses passer ton numéro dans la file on te remets au bout, derrière les autres, allez, caltes, fissa!"
et voilà mon kob's propulsé cul par dessus tête dans une Sibérie qu'il ne reconnaît pas, toute rabougrie, couverte d'une fine poussière grisâtre
première rencontre, la glaciale Szuzanna, marmoréenne, une peau sous laquelle courent les veines bleuâtres, un air de défi sur le museau
à peine le temps de tenter d'esquisser un petit bisou, le voilà en face de la très belle Emesse
amincie, on ne voit plus le ventre, mais le caraco reste gonflé, l'oeil un peu alangui, plus belle que jamais
et l'enfant?
ça va , y s'débrouille
mais où? et toi, ça va, les rayons, toussa?
n'aie crainte, l'époux, on s'en est toujours sorties, nouzautres les vampyresses, on s'en sortira encore...
il tente le rapprochement, promets moi de...il bafouille, le con, avec un air vraiment consternant affiché sur le groin
la vision de son aimée se dissipe qu'il hurle encore "j'te suis fidèle! au delà d'la mort!"
ça fait comme une séance de drague adolescente interrompue par le père de la fille ou le surgé du lycée, tu vois?
bing!
le revoilà le cul sur le banc, à coté de Blum
et il laisse échapper ces mots
"la mort, mon fieux, c'est pas des raisins secs"
(sauras tu, lecteur assidu, de quelle oeuvre est extraite cette citation?)
Blum se tourne vers lui
il marmonne "dans le village d'Orenstkoïé...."
et puis se tait
(là , vous avez les deux citations qui devraient vous permettre d'identifier, à la fois l'oeuvre et le perso dans lequel se projette le gros kobus)
Blum se tourne à nouveau vers le kobs
dans les yeux du petit gros commencent à briller des larmes, puis ça perle au bord des paupières, puis ça coule sur les joues
sans honte, pudeur ou retenue
kes ki va pas mon gros kobus? c'est la belle Emesse? t'as pu la revoir, c'est pas si mal....
le p'tit gros ne répond pas, il baisse le chef, pour cacher son museau défiguré par les larmes, bouffi de chagrin
Blum l'enlace fraternellement, un bras musclé autour des épaules
allez mon fieux, chiale un bon coup, a y pas de honte à ça
c'est là qu'intervient un ange, tout péteux et pétri de morgue, hautain comme une mandarine (ou une clémentine)
holà les deux vieux, là, vous vous croyez où?
pas de scène, attitude correcte!
et là Blumroch s'insurge
ho mais ça commence à faire, à force d'à force, pas fumer, pas parler, pas pleurer, ça serait plus simple de nous dire ce qui est autorisé!
18:28 | Lien permanent | Commentaires (36)
Commentaires
kobus van kleef > Avec tout ce rififi céleste je ne sais toujours pas d'où vient la citation viticole.
Écrit par : Pharamond | 05/05/2024
@ Pharamond : je suis comme vous, je sèche comme un raisin...
Mais je tente : citations tirées du blogue Guerre Civile et Yaourt Allégé ?
Sinon, je le trouve un peu infernal ce paradis, nom de Zeus ! Et puis le Saint Pierre pas sympa et cause très mal. Ça a l'air très ennuyeux cette maison de retraite. Je vais écrire au Michelin tiens. Heureux les vivants finalement...
Écrit par : Martin-Lothar | 07/05/2024
Martin-Lothar > Avec kobus les choses sont toujours un peu bizarres, attendons la suite. Et d'accord avec vous, dans tous les cas : heureux les vivants.
Écrit par : Pharamond | 07/05/2024
je confirme, avec moive c'est toujours un peu compliqué
là, par exemple, j'écrit du boulot avec le dinateur du boulot, piétinant mon serment, mais je sais de source sûre que ce dernier va être changé rapidement et c'est bien le diable si quelqu'un arrive à se connecter dessus, une fois qu'il aura été mis au dépotoir
bon, les deux citations sont extraites du "don paisible" ("sur le don paisible" pour le titre original) de Mikail Cholokov, prix Nobel , roman terminé en 1928, Nobel attribué en 1965 (prix très politique, l'autre oeuvre marquante du bonhomme étant intitulée "ils ont combattu pour la patrie")
Écrit par : kobus van cleef | 13/05/2024
ça doit donc faire de moi un cosaque
et, lorsque je circule en moto, j'ai tout du cosaque dans la steppe, effectivement, dents serrées, écumant, et à fond la caisse (chevauchant pourtant des engins pas conçus pour ça, à l'origine, plutôt faits pour le cruise peinard, voyez, gros bicylindre amerloque bruyant et lourdingue)
Écrit par : kobus van cleef | 13/05/2024
// REMARK ON
*Mutatis mutandis* :
https://www.youtube.com/watch?v=uVQbMkfr3mM
(vers 00:01:00)
// REMARK OFF
Écrit par : BR | 13/05/2024
là, le système s'emballe, puisque BR en furie apostrophe le taulier, djieu himself
le somme de faire cesser cette torture raffinée qui interdit de moufter lorsqu'on attend le verdict de l'au delà, avec deux sanctions possibles, passer l'éternité à se faire iech à chanter les louanges de l'entité créatrice ou se geler les génitoires en enfer
ho mais ça peut être pire, bien pire mon brave, lui rétorque l'entité en question, on peut vous adresser au purgatoire, où vous n'aurez d'autre ressource pour vous distraire que de vous compter les poils de ku, ou au tardenois qui est un enfer où ça bastonne et où vous ne serez certes pas vainqueurs ou bien retour sur terre où ça va très mal si j'en crois mes informateurs
là Blum se prend au jeu
ça va mal, vraiment, mais kes kis pass' hein kes kis pass'?
mais c'est la guerre nucléaire mon bon ami, depuis ce matin même, le sénile bidon a lâché son prout (comprenne qui pourra) et les zéropéens pour pas être en reste en ont envoyé un, en préventif disent ils, sur Moscouilles
depuis c'est un échange sans discontinuer, ça pète de partout, les chieurs de rue s'y sont mis eux aussi en profittant de l'aubaine, je crois pas me tromper en affirmant qu'aucune terre émergée n'est épargnée
Écrit par : kobus van cleef | 30/05/2024
ce soir, si je rentre pas trop tard, un nouvel épisode
Écrit par : kobus van cleef | 11/06/2024
puis se fait entendre une sourde rumeur, un grommellement, où l'on peut reconnaître des "poussez pas, y a pas l'feu, bon gû, mais quel merdier ici"
alors qu'est ce qui se passe, hein?
hé bien c'est les âmes mortes qui arrivent au paradis
en masse
et ça se marche sur les pieds
et tout ce petit monde exige qu'on arrête de les entasser dans des conditions pareilles, merdalors!
Écrit par : kobus van cleef | 21/06/2024
révolte servile?
holà pas de ça ici!
l'entité supérieure intime l'ordre à son chaouch préféré d'intervenir
Saint-Pierre se propulse donc vers la multitude, précédé par son petit bidon de septuagénaire bien portant, petit bidon qui ballotte au rythme de ses pas
hé bien , kes kis pass'ici, hein, kes kis pass?
du calme, bordel de l'autre, du calme!
en rang tout l'monde, en rang!
les cathos romains à droite, les protestoches à gauche, les évangélistes au milieu, les chouifs derrière, les rabzas au fond, les indouistes, les shintoïstes, les animistes, les autres , loin derrière
et les athées aux chiottes
mouvement de foule au fond
c'est les indouistes qui renaudent, pas joyeux d'être ainsi apostrophés
d'ailleurs il y a comme un problème d'orientation
en aucun cas un indouiste ne peut se retrouver au paradoche
à moins bien sûr que ça ne soit la fin des temps
mais on n'a pas fait le cycle requis
les mecs dénombrent, comptent sur leurs doigts, au bout de 100 lacks de réincarnation, ils s'embrouillent, recommencent le dénombrement
Écrit par : kobus van cleef | 22/06/2024
//REM ON
Hem, Kamerad KvB, techniquement, y'a plus d'athées, dans ces circonstances, tout au plus d'anciens athées, forcés maintenant de reconnaître le Tétragramme, ce qui ne signifie d'ailleurs pas s'incliner devant "L"ui -- voir la nouvelle de Lester del Rey.
Y'a donc aucune raison de leur infliger cet insultant traitement, sinon un accès de méchanceté gratuite à la Boche : Schadenfredeu ! ;-)
//REM OFF
Écrit par : BR | 22/06/2024
je confirme; les athées aux chiottes, c'est tout ce que nous méritons, mais pour les besoins de l'histoire, nous squattons les bancs de la salle d'attente
et là, mouvement de foule, révolte servile, perte de foi, ce que vous voudrez, mais ça devient tangent pour le(s) dogme(s) et la/les religion/s, et pour la croyance néolithique d'un après
vous me direz, après tout, les morts sont morts, c'est pas eux qui font le fond de commerce du paradis ou de la /les religions
certes
cependant, y a eu guerre nucléaire, et, consécutivement, il n'y a plus que les morts pour croire, le flux est devenu stock, qu'il change d'opinion, et c'est la banqueroute
Écrit par : kobus van cleef | 25/06/2024
c'est un genre de gel des positions, comme à la bourse, voyez
sauf que là, on bloque les échanges, tout se retrouve solidifié, qu'une âme dans la salle d'attente fasse du mauvais esprit, et ça pète, les gus désertent en masse
Écrit par : kobus van cleef | 25/06/2024
dans son palais paradisiaque, l'entité créatrice a bien saisi l'ampleur du problème
l'homme aux clés d'or est devant lui, à regarder ses sandales, il est assez fin pour avoir pigé qu'une mauvaise gestion des arrivants est à la source de la situation actuelle
pourquoi les avoir entassés ensemble comme harengs en caque?
c'est qu'on manque de place, 7 myards d'humains et une guerre nucléaire, on serait embouteillés à moins, entité suprême
n'a-t-il point des recessus, des labyrinthes, des sas pour les séparer, les fragmenter, les perdre, les distraire?
Écrit par : kobus van cleef | 25/06/2024
ha ça, pour ce qui est des diverticules dans le bouzin, y en a
mais y sont tous occupés, y en reste plus un de libre, comme disait l'homme d'acier "l'humanité est faite de plus de morts que de vivants"
je sais ce que disait Staline, simplement, tu avais la gestion des arrivées, t'as pas su gérer, tires en les conclusions qui s'imposent
l'homme aux clés d'or, ce genre de remarques fielleuses, il insupporte
il se rebelle d'un coup, on y parle pas comme ça à lui Saint Pierre!
merdalors!
déjà que l'autre merdeux bedonnant lui a fait un sketch avec l'attente, si en plus la hiérarchie s'y met, où va-t-on, je vouldemande, chère petite lectrice?
Écrit par : kobus van cleef | 26/06/2024
Ou on va, je sais pas mais pour le moment, le taulier et son bawab se sont empoignes par le colback et soufflent en se regardant dans le blanc des yeux
Écrit par : kobus van cleef | 28/06/2024
Pas facile avec un téléphone potable
Écrit par : kobus van cleef | 25/07/2024
Portable
Écrit par : kobus van cleef | 25/07/2024
On en était resté à l'algarade entre le taulier, djieu soit même en personne, et son concierge, saint pierre, l'homme aux clés d'or
Ça a pas l'air de trop bien se passer, voyez, on entend des vociferations échangées mezzo voce et le bruit de horions qui claquent malgré tout
Au bout d'un moment, n'y tenant plus, nos compères jettent un œil, histoire de savoir sur quel vainqueur miser la somme qu'ils ne possèdent pas (une vie d'efforts et de servitude ne leur a pas appris à déléguer ce job ingrat et risque aux subalternes)
Les voilà bien emmerdés, l'entité divine et son chaouch se tant tellement mélangés dans un tel enchevêtrement qu'on dirait une partie carrée homosexuelle et gériatrique
Écrit par : kobus van cleef | 25/07/2024
kobus van cleef > Ne vous inquiétez pas, nous saurons patienter pour connaître la suite de cette aventure.
Écrit par : Pharamond | 25/07/2024
Les jupailles de nos deux protagonistes se sont relevées, et c'est une vision d'horreur absolue qui mêle des mollets variqueux et poilus, des roustons avec pilosité anarchique et surface bosselée, des gros bides couturés, des aisselles suhintantes
Le gros kobus qui veut interrompre la Basten en s'enquierant de l'avancée de leurs dossiers respectifs se fait proprement envoyer chez plumeau entre deux imprécations et trois ahannements
Écrit par : kobus van cleef | 26/07/2024
Y a pas que lui, d'ailleurs, à bader les lutteurs
Nos amis Blum, les pasdars, la traductreuse, Léon, la fille patate bref toulmonde
À une question plus incisive de l'assistance, on entend, proféré mezzo voce, cette adresse "t'vas voir si j'te chope, p'tit salopard, attend qu'j'en finisse avec l'aut'connard "
Écrit par : kobus van cleef | 26/07/2024
Et là, pof, sans que personne ne comprenne quoi que ce soit, ils se retrouvent tous dans une salle d'attente genre expert comptable des 90/2000 en province ( française, car l'auteur ignore si cette déplorable profession existe ailleurs)
Que je vous décrive les lieux, quand même, ça serait dommage de passer à côté
Basse de plafond, dans un bâtiment qu'on peut supposer moudern, fenêtres avec huisseries métalliques, rupture de pont thermique et moisissures débutantes en périphérie, fausse moquette aux murs avec début de décollement, genre papier épais, rayé et poussiéreux, au sol tapis de jutte poussiéreux idem, sièges plastoc thermo-moules, table basse avec revues hors d'âge, Paris match à la gloire du scoutairiste de l'elysee ( bientôt 10 ans....), les échos et l'expansion, le tout cafardeux à crever
Écrit par : kobus van cleef | 27/07/2024
Mais merdasse kes kon fout là ?
Là c'est le gros kobus qui interroge, toujours nu jusqu'à la ceinture ( par le bas), croquenots aux pieds, en train de pétrir sa blague à tabaque
Aucune idée, lui rétorque Léon, qui lui aussi, paraît déphasé, essaye donc la porte
La porte c'est vite dit, l'ami, laquelle d'abord ?
Car il y en a un paquet, de portes
Il en pousse toutefois une au hasard, se retrouve dans un couloir moquetté de grisâtre poussiéreux avec des néons clignotants au plafond et au bout, une photocopieuse moudern qui clique claque avec des éclairs verdâtres
Le long du couloir, des portes dûment verrouillées arborant diverses pancartes indiquant les identités et raisons sociales des occupants
Écrit par : kobus van cleef | 27/07/2024
En plus de tout ça j'ai une envie de pisser qui me prend à la gorge, effroyable
On pourrait penser que des corps éthérés, bousculés de l'antichambre du paradis soient libérés de ce genre de préoccupations
Que nenni, l'ami !
Là, faut qu'il y aille, le gros, sinon ça va ruisseller sur le béton des murs moi je vous le dit !
Il tourne la première poignée en vue, pas de bol, c'est un placard à balais, se laisse pas distraire, avise le réceptacle à balais brosse humide, avec presseur de franges, flanque le truc à côté, saisi sa tige, dirige un jet impétueux dans le seau à eau sale
Bruitage de cataractes, accompagné de flatulences grasses
Ha bon gu, j'sais pas si ça enrichi mais ça soulage !
Encore une caisse, vlan, un secouage, un frisson bienvenu et hop, le voilà frais et dispo, apte à la réflexion et, pourquoi pas, au combat
Écrit par : kobus van cleef | 27/07/2024
Étrange comme on réfléchis mieux lorsque le cerveau n'est plus noyé dans la pisse...
Écrit par : kobus van cleef | 27/07/2024
à ce moment, un gus dans la quarantaine avancée se redresse de derrière la photocopieuse, fringues corporates floquées du macaron "rank xerox" , casquette du même métal, basquettes éculées, boîtaoutils sonore
bon, c'est le modulateur de machin qu'est foutu, je peut vous commander la carte, ça prendra deux semaines, rapport aux délais de livraisons impactés par la guerre en Ukraine
Écrit par : kobus van cleef | 28/07/2024
Là, Blumroch reprend son tonus habituel
Deux semaines ?
Y a maldone, enfant de la maintenance, comment qu'on fait pour photocopier les bilans comptables et les blagues carambar ?
Réduisez le délai à deux jours et on se quittera bonzamis, sinon on revoit le contrat d'entretien
Mais quel contrat, elle est hors d'âge, cette bécane, y a pu rin qui marche dedans !
Le technicien de soutien, après cet éclat verbal s'emporte ailleurs avec sa boitaoutils
Nous le suivons dans les entrailles du bâtiment, sans le perdre de vue un seul instant, à cause de ses changements de cap et des franchissements de portes marquées "accès limité " ou "crew only "
Écrit par : kobus van cleef | 29/07/2024
C'est que le mec s'active, on peine, avec notre cortège hétéroclite, à le suivre
Au bout de peu, nous voilà largués dans les sous-sol d'un complexe inconnu, béton souillé de louches émanations de gaz oil et de poubelles pas ramassées, tuyauteries avec calorifugeage apparent, signalétique contradictoire, un vrai bonheur kafkaïen
Écrit par : kobus van cleef | 29/07/2024
kobus van cleef > L'inspiration et les moyens techniques semblent être au mieux :-)
Écrit par : Pharamond | 29/07/2024
Ressourçage, effet bénéfique des vacances sous la pluie
Écrit par : kobus van cleef | 30/07/2024
perdus!
perdus dans les sous sols d'un...d'un quoi, au fait?
ça ressemble à un hospital soviétoïde ou à une mairie du neuf cube, béton, poubelles pas ramassées, portes blindées mais battantes, vent coulis et rumeurs lointaines, propagées par les tuyaux
pas une pancarte ni un fléchage au sol, de toutes façons effacé par le piétinement continu qu'on suppose être la règle
Écrit par : kobus | 11/08/2024
et alors, que faire? se laisser choir au sol et se lamenter?
invoquer les djieux pour se tirer de ce mauvais pas?
lorsqu'on sait que c'est eux qui nous y ont conduit....
que non!
nos amis, corps éthérés malgré tout, se lancent dans une aktion salvatrice, ils démantibulent les tuyauteries qui courent au plafond, sur les murs, partout
bientôt la fibre optique, le cuivre porteur et la gaine thermique creuse gisent au sol en vomissant qui des étincelles, qui des données, qui de la vapeur chaude
Écrit par : kobus | 12/08/2024
la suite ne se fait pas attendre
on penserait qu'un costaud en bleu de travail ou en selvedge (après tout, on pourrait être aussi bien au japon, pour ce que nous en savons) se pointe, toutes griffes dehors pour nous expliquer que merdalors faut pas abimer le matos
hé non....
c'est un bureaucrate avec une planche à clip qui radine, l'air affairé, impersonnel, passe partout, costard gris sous la blouse blanche, cravate commune et chaussures de ville, plates , ce qui fait contraste avec les croquenots de kob's ou les basquettes haute performance de Léon
Écrit par : kobus van cleef | 13/08/2024
kobus van cleef > Je vais rebooster l'intérêt pour cette histoire en mettant en ligne la partie 32.
Écrit par : Pharamond | 13/08/2024
bonne idée
Écrit par : kobus van cleef | 13/08/2024
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