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27/12/2021

Carte blanche (33)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici.

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Deuxième partie

 

Soins de thanatopraxie que ni le kamerad Blumroch ni moi ne sommes disposés à régler de notre poche
Qu'on envoie donc la note à l'évêché ivoirien, après tout, le pygnos( contraction de pygmée et d'albinos) faisait partie de leurs ouailles
Nous descendons donc du carrosse, fort fâchés de cette interruption
Mais à notre vue, les agresseurs refluent en désordre
Heureusement, d'ailleurs, nous serions prêts à en découdre avec une petite poignée, mais une tribu entière, il nous faudrait du renfort, ou du matériel
Lesquels agresseurs ont une drôle de bobine, quand même, non seulement pygmées eux zaussi, mais zencore albinos, mais de plus malformés, on ne compte plus les mains bottes, les gueules tordues et les echines courbées, une triste humanité ou plutôt, une humanité triste à contempler

 

Holla, de la populace, que nous vaut cet arrêt intempestif? Là c'est Blum qui appostrophe la gent trotte menu
Il n'en fallait pas plus, toute la troupe détale, nous laissant seuls au milieu de la pampa, pas âme qui vive, des arbres, de la poussière, des mouches qui se coagulent sur le cadavre de l'infortuné driver ( c'est hallucinant la façon dont le naturel reviens au galop, tant dans l'écriture que dans la narration) et, pour tout arranger, pas d'eau
Après avoir pillé le coffre de la bagnole, nous formons un baluchon ( un seul, pas deux) et nous piquons plein est, avec un peu de bol il se trouvera bien quelqu'un pour nous indiquer le chemin
Pendant ce temps, à Léopoldville, les exilés hemophages, ayant eu vent de notre arrivée ( un secret ne reste jamais secret en afwique) se sont réunis
Deux parties s'affrontent, l'une pense à nous liquider sans autre forme de procès, l'autre voudrait bien nous entendre avant de nous dépêcher

 

Blum et Kob's descendent du carrosse, avisent les aggresseurs, albinos et contrefait , des pygnos voyez, ou des albimées, les mettent en déroute en tentant de leur causer et se retrouvent à arquer dans le bled au milieu de la poussière et des mouches sous un soleil de plomb (lorsqu'on pense afwique, on pense pas assez aux mouches, et pourtant....)

 

pendant ce temps à Léopoldville les éxillés carpatiques débattent du sort que subiront nos amis
empalés?
vidés de leur sang, ça c'est normal, j'oserai même dire que c'est lamoindéchoz
mais ensuite?
les corps livrés à la vindicte des troupes locales, ou alors transformés en fétiches pour touristes sur les chanzés ? (les célèbrissimes africonneries)
allez banco
va-t-on dépêcher une troupe pour les alpaguer?
non, point !
ils sont assez grands pour venir ici, dans l'antre de Vlad!

 

chemin faisant dans la savane afwicaine, les ombres s'allongent, les enjambées raccourcissent, et le souffle se fait râpeux
mais ne voit on point là bas, à l'horizon, un nuage de fumée, nuage tremblotant, un instant dérobé au regard par une courbe du terrain, puis rendu à la vue par la magie des anticlinaux, et le nuage évanescent s'accompagne d'un bourdonnement de moteur thermique (l'ennemi de nouzautres occidentaux repus, jamais loin d'une prise de 220volts 50 hertz, mais ici, hein, ici, tu te rends bien compte que c'est théorique, cette obsession de l'élektrok)
au bout de peu, on voit survenir le cheik amadou bâ, au guidon d'un side car ural, de la bonne année, car il a fait moscou berlin sans coup férir, puis retour et il termine là une existence glorieuse, les coopérants russes l'ont abandonné sur le port de Kabinda, avec le lot rituel de pelles à neige et de passe montagne, ainsi qu'un chasse neige qui, malheureusement, n'est plus, victime d'un choc latéral contre un rhinocéros

 

ledit rhino a défunté aussi, mais bast, l'afwique est grande et la faune y est abondante
et même surabondante, comme peuvent en attester les autochtones qui n'ont point l'heur de pouvoir chasser les pachydermes qui dévastent leurs cultures
pour l'instant le cheik et les deux marcheurs se font face
cheik amadou bâ a rejetté en arrière ses lunettes de soudeur qui font tant tellement staïle, ça lui donne l'air de James Coburn dans il était une fois la révolution, les deux autres ne sont pas en reste, hautains et morgués comme des junkers poméraniens
et ce petit monde se dévisage, l'air d'en avoir deux
deux chacun ce qui fait six en tout
Kob's tient longtemps, au jeu de la barbichette à la maison c'est toujours lui le gagnant, mais là, ouat! il glousse puis éclate d'un rire grinçant auquel les deux autres font chorus
lorsque toulmonde est calmé, cheik bâ claque sa paume contre le réservoir et annonce "si messeigneurs veulent se donner la peine, la route est encore longue"
Kob's se juche derrière le driver, ses courtes cuisses lui permettent toutefois d'attraper les calle pied, Blum se tasse comme il peut dans la nacelle, ses longues cannes repliées, les genoux quasi sous le menton, et breum, nous voilà repartis
on s'enquiert toutefois de la destination, puisqu'on ne voit aucune mission poindre à l'horizon, mais seulement la piste latéritique qui déroule ses volutes poussiéreux
hé non, on ne va pas à Lambaréné, ou assimilé
on va mieux, on va plus , on va à la fois plus loin et bien , bien mieux

 

Et nous traçons vers l'afwique pwofonde
Le bicylindre cogne, la suspension couine, la faune locale grésille,cacarde, bêle
Nous voilà arrivé, quelques cases au pied d'un baobab, des Fatou qui pile le mil, des enfants dévorés de mouches, des vieux en train de mater des porno sur des téléphones portables, tout bien
Le James Coburn noir béquille sa bouzine et avec un geste théâtral nous fait les honneurs du lieu "mon domaine,mes gens..."
Nous nous inclinons "très honorés"
Une bougresse à peine nubile, le tétin ferme et haut placé, la tignasse ramassée dans un filet orné de cauris, il nous la désigne "ma femme, la dernière" nous lançons des regards obliques que la belle intercepte
"Et maintenant, la fête,mes amis, un bouffement d'anthologie, une beuverie à décorner les buffles"( on ne sait pourquoi l'hospitalité de cet homme doit s'accompagner de tels excès)
Nous passons à table, au menu des choses modestes mais goûteuses, phacochère grillé, sauce banane plantain, caviar de fourmis, steaks de piton

 

Des libations à n'en plus finir, des alcools au goût fort ou alors putride, on ne sait trop, le bavardage de notre hôte, les cris d'acquiescement des vieillards, aiguës et surjoués
Et, un moment, dans ce pandemonium, une sensation étrange, celle d'un corps qui se meut lentement, dans le dos de Kob's, une odeur musquée puis une mollesse femelle.... c'est la jeune épousée du cheikh qui se frotte contre lui
Gêné, on le serait à moins, Kob's tente de s'éloigner mais va pas croire, plus facile à dire qu'à faire, finalement il pense avoir mis assez de distance entre les ardeurs lascives de la fille et lui, il va pisser derrière une case
C'est là que la jeune épousée le chope.... une façon de saisir l'occasion par le manche, peut on dire
Plus tard, beaucoup plus tard, l'assemblée entière psalmodie encore des chansons à boire, de moins en moins fort puis s'endort à table, comme dans les mariages bretons

 

Le lendemain, la troupe se lève vers les midi bien sonné
Tête lourde mains gourdes
Cheikh leur démarre la moto, en plaisantant "lorsque je touchais les allocs à Paris, la ville lumière,mes cartes portaient la mention expresse-fait démarrer les motos russes- sauf que l'ural est une prise de guerre, à la base c'est allemand,zundap ou assimilé, plus fiable, voyez faut abaisser le kick jusqu'à sentir la résistance et ensuite appuyer"
Blum écoute religieusement, Kob's semble plus distrait, un peu tremulant, les yeux dans le vague, il enfourche le bolide, pique vers le centre du continent avec son compère
Deux kilomètres plus loin, il s'arrête,va pisser et reviens les yeux pleins de larmes
Blumroch l'avise et lui demande "c'est la fille ?"
"Ha oui, la gourgandine, atteindre la soixantaine pour essayer un soufflet de Vénus, c'est pas de chance"
"Trouvons un medicastre" propose Blumroch
"Ici ? Ça semble miction impossib'" rétorque le contaminé qui n'a pas perdu son habitude des limericks

 

Essuyer, pas essayer
Mais Vénus est vraiment dure avec lui, en plus des brûlures, ça lui tourne la tête,nom de djieu, lui qui a toujours réussi à passer entre les gouttes, le voilà crucifié par la lubricité
Au bout de peu ils traversent un assez gros bourg, kortier réservé avec baraques de planteurs ou de colons, il est aisé de voir que l'une d'entre elle arbore fièrement un écriteau "docteur Livingstone, de la faculté de nulle part, consultations seulement avant l'heure de l'apéro"
Sitôt vu, sitôt fait,nos deux compères toquent à l'huis
Une sombre servante les accueille en ces termes "le bwana il est point là,y fo reweniw"

 

J't'en foutrais, moi, revenir ?
Être éconduit par une Fatou d'un quintal pour un mètre cinquante ?
Ils bousculent l'ancillaire, déboulent dans le salon du mec
Un blanc assez considérable occupe le fauteuil télé,, mostach' argentées rejoignant des favoris de grand duc, crâne chauve et luisant, durillon de comptoir, charentaises... seul le holster garni d'un rigoustin de gros calibre détonne
Et pour ces messieurs, qu'est ce que ce sera ?
De quoi guérir ma chaude pisse, tout bonnement, lance kobus, qui arbore les signes manifestes de la gonococcie, trépidations, marche precautionneuse
Si c'est pour une simple chaude lance, point besoin de forcer ma porte, mais dans la région, ça ne se limite pas à ça
Pseudomonas, herpès,candida, tout, vous dis je,y compris la syphilis
Sans indiscrétion, quelle partenaire vous a refilé ça ?
Ou quel, je suis pas sectaire
Blum se hâte de mettre au courant le confrère, lequel éclate de rire
Ha, je la connais, celle là, rétive à toute prophylaxie, à croire qu'elle a fait serment de plomber la populace d'ici et d'ailleurs, vous avez bien fait de passer
Tenez, on commence le traitement, de la TAO pour commencer, du flagyl aussi, dans le ku, bien sûr, mettons deux injections par jour, et des quinolones
Si vous résistez à ça, on passera aux méthodes anciennes, antimoine et lavage d'uretre
Il ne peut poursuivre, Kob's viens de tomber dans les pommes

 

Peu à peu, le Kob's reviens à lui
Le chose frère, tout jouace de trouver une oreille attentive, s'ouvre au kamerad Blumroch
Tout y passe depuis son internat à Paris dans des grandes maisons obstétricales ( à beaudeloque, excuse du peu) jusqu'à son arrivée ici, au ku du monde, la facilité avec laquelle on peut recruter du personnel de maison,temoin la gorgone de l'entrée, la façon dont le soleil raccorni la peau et desséche l'organisme, d'où les crises de goutte ce qui explique les charentaises
La satisfaction enfin, de voir ce monde se consumer au rythme des copulations effrénées de la populace locale et des naissances consécutives "et pas besoin d'obstetricien, l'ami, elles mettent bas toutes seules, quasi en marchant, c'est pas de l'européenne fragile ni de l'Asiatique étroite du bas, une minute d'arrêt pour pondre et hop,reparties à l'assaut, l'assaut du mâle, je précise, une libido jamais prise en défaut, à se demander comment leurs hommes survivent"

 

Le seul point sur lequel le docteur Livingstone ( mais nous pourrions le nommer Petiot, Mabuse ou Mengele, personne n'y trouverai à redire) élude, c'est la raison pour laquelle il s'est retrouvé aux afwiques
Dévoré de curiosité, Blumroch tente une approche, vite rebuffé par le maître des lieux, il ne se décourage pas,avise un pèle mêle de photos mouflets dans les bras de mères éperdues de reconnaissance, le désigne et glisse un "belle famille, ce sont vos filles ?"
Pas vraiment, soupire leur hôte, plutôt mes patientes

 

Vos patientes ?
Là, Blum fait l'âne pour avoir du foin
Et certes, il va en avoir
Ha, mon brave monsieur, mon ami bloume, si j'peut m'esprimer Raincy, m'exprimer ainsi plutôt, j'en ai connu, de ces malheureuses qui venaient, la matrice sèche et la vulve ravagée,me voir,moi, ephraim tetelbaum, pour expier dans une grossesse douloureuse leur trop plein d'activité hormonale, et pour cette raison même, elles étaient brehaignes, brehaignes jusqu'à la glotte, la chatte, tout quoi
Et elles me suppliaient de leur procurer un enfant, rien qu'un, un qu'elles puissent chérir
Et ça y allait, on peut l'dire, les cycles d'inseminartif, pendant deux trois, cinq ans
Et lorsque en désespoir de cause je me donnais à fond, vous m'avez compris, ça marchait, ça marchait, témoin,tous ces petits rouquemoutes,tous ces blondinets, qui nous sourient sur ces fotos
Enfin, pas tous, bien sûr, mais une partie
Et ces crétins,ces crétines, se font tester ADN pour pouvoir se construire
J'vous d'mande un peu, construire,se construire, lorsque les matériaux sont bons,y a pas pas de questions à se poser

 

Mais là, c'est fatal, faut s'poser des questions
Quel mot y zont pas compris dans insémination par sperme de donneur anonyme ?
Et de toutes façons je suis resté anonyme toutes ces années, j'ai jamais revendiqué la moindre paternitude, le moindre droit de visite, je me suis contenté de donner, donner, c'est un mot qu'ils pigent pas tous ces cons ?
Bref, parce que j'ai donné de ma personne, je suis l'objet et la victime d'une caballe
La suite vous l'avez sous les yeux, déshonoré, contraint à l'exil, heureusement pas dans la zermi, manquerai plus que ça mais quand même,merde quand même !
Enfin, je me distrait en devisant gaiement avec les visiteurs de passage, à condition qu'ils respectent l'anonymat de ma retraite, mais je sais reconnaître des hommes d'honneur

 

Car vous êtes des zomms d'honneur, je ne me trompe pas, j'ai l'œil
Si fait,se rengorge Blumroch, hommes sommes, et d'honneur encore plus
Pendant ce temps, Kob's a repris connaissance, il a vaguement pigé le truc, pour l'instant, trempé de sudation il accuse le coup de la blenno compliquée de syphilis, de pseudomonas, et du reste
Plus qu'à espérer que les germes se détruisent les uns les autres, mais pour ça, tu peux rêver
Les jambes flageolantes il se lève et s'approche du fenestron du réduit où on l'a mis à purger ses humeurs malignes
Surprise !
Une silhouette hiératique se tient sous les banians, c'est un blanc, façon haulde scoule, chapeau de brousse, short large et chaussettes hautes dans des pataugas, qui s'est tapis là et observe le ku du bingalo

 

Qui s'est tapi
Ou alors tapis ?
Ou tapie ?
Non, ça on le trouvera jamais dans le Bescherelle
Bref le type est là, lunettes miroir, il observe, rentre dans l'ombre lorsqu'il présume un mouvement
Kobus, un peu étonné, s'en va quérir son acolyte et,par la même occasion, son sauveur et confrère
Mais ki est donc cet inconnu ?
Hein,ki mais ki donc ?
Est ce un enfant accouché par notre inséminateur héroïque ?
Est ce un détective dépêché par la congrégation des vampyrs ?
Un vampyr ?(quoiqu'ils aient autre chose à faire)
Un amateur de moto russe ?
Un acteur des ONG qui enquête sur les MST afwicaines et leur mode de transmission ?( fastoche, même moi je peux répondre à ça, les MST se transmettent sexuellement, comme leur nom l'indique, pour le pannel des MST par contre, on a le choix, ici plus qu'ailleurs)

Commentaires

@Pharamond : Me semble que cette "carte blanche(33)" devrait inclure les textes à partir d'ici :
http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2021/12/22/carte-blanche-32-6356526.html#c8990539
de manière à ce que notre auteur puisse continuer directement.

Écrit par : Blumroch | 29/12/2021

Blumroch > Je les mettrai dans la carte blanche (34).

Écrit par : Pharamond | 29/12/2021

34 c'est l'Hérault, département de naissance de mon père

Écrit par : Kobus van Cleef | 30/12/2021

Kobus van Cleef > Pour le mien c'est Rabat, je crois, en Algérie...

Écrit par : Pharamond | 30/12/2021

Sans blague ?
Ouais, à cette époque, l'Algérie c'était la vronze
Aucun rapport avec aujourd'hui, puisque la vronze c'est l'Algérie
Enfin, si c'était uniquement l'Algérie, bon, on pourrait faire avec
Mais c'est bien pire, c'est l'ONU !

Ce soir ou demain, promis, je poste une ou deux pages sur la suite

Écrit par : Kobus van Cleef | 31/12/2021

Il devrait y avoir, en toute logique, une lectrice, première ou deuxième visite, qui devrait passer par ici, mais je pense qu'à la vue de ce que nous écrivons, collectivement, elle a dû battre en retraite, pétrifiée d'horreur, la pauvre chérie
À moins, qu'à son habitude, elle reste muette ( niemski, en russe, ça désigne aussi les Hallemands, de façon collective et parfois péjorative, mais pas toujours)

Écrit par : Kobus van Cleef | 31/12/2021

poursuivons donc
où donc sont rangées les archives?
dans la cave? mais y a pas de cave sous les tropiques
au grenier? sous les feuilles de latanier? mais la vermine bouffe tout, non?
dans un coffre en chuiche? faut trouver la banque et le numéro du coffre, et ça, c'est pas gagné
sous le lit?
ils entrent dans la chambre, il y a une forme humaine sur le lit, un blanc on dirait
enfin une momie, un cadavre desséché avec plein de trous dans l'épiderme, on pige que les peuls aient pas insisté pour rester (ça et le rigoustin du médecin local)
kes ki fout là , encore un scouataire?
et non un scoutaire, ça c'est pour un président de petite taille et à fort IMC
on s'approche tout de même, curiosité morbide , sûrement
pas de trace de blessure, la tête est restée en place, donc c'est pas un décès chariatique
on lui expertise les rares possessions qu'on peut trouver, une montre lip depuis longtemps arrétée, une paire de brodequins sans âge, un couteau chuiche, un écusson de scout d'europe (tu connais cette obédience chez les toucheurs de p'tits garçons? question de l'un à l'autre, lancée sans espoir d'une réponse, histoire de meubler la gène qui s'abat sur eux à mesure qu'ils violent le repos du défunt), ha, du sérieux, un larfeuille pauvrement fourni, des papiers d'identité décolorés au nom d'un pondu de golines (quel blase à la con j'te d'mande un peu), deux trois billets démonétisés (des francs céfa, on va pas loin avec ça), une confession, d'une écriture tremblottante, descendante
"moi reivax pondu de golines, à la veille de rendre l'âme par un accès de palud mal soigné-la faute à l'interdiction de la quinine, dans sa forme de sulfate d'hydroxi- avec une hémoglobinurie comme j'en ai jamais eu- la cuvette des chiottes était quasi noire- atteste sur l'honneur n'avoir aucun rapport, lien ou intérêt commun avec le mec dont le nom ressemble au mien, c'est l'âme en paix que je quitte ce monde, ayant trouvé à m'abriter dans ce bingalo désert, j'y ai d'ailleurs trouvé de quoi ravir les historiens des décennies à venir, j'ai caché ça dans
on tourne la page
rien
merde, y a pas une autre page?
les peuls s'en sont servis pour se torcher? pas trop leur genre, leur truc c'est plutôt les galets plats
pour allumer le feu ? ça c'est plutôt le truc de Johnny
pour noter la liste des courses? ouai...ça peut se concevoir
on se met à la recherche de ladite liste
faut chercher longtemps

Écrit par : kobus van cleef | 31/12/2021

et finalement, dans le local poubelle, on trouve un bout de papelard chiffonné
d'un coté , une liste, effectivement, de courses "chocapics, papier ku, réglisses du bon pasteur(un gros paquet), café (moulu fin pour perco)...."
de l'autre....rien
maverdave!
comment faire?
c'est aussi pire que lorsque ma moitié égare ses clés
où peut on cacher des archives ?
archives d'une entreprise qui avait nécéssairement une certaine surface, tant commerciale qu'en termes de réputation....
c'est là que l'illumination éclaire le kamerad Blumroch
la lettre cachée d'Edgar Poe!
le papier peint!
le foutu papier peint!
il se rue sur un des murs, le sonde, le gratouille, le renifle.... tire sur un lé depuis le sol (facile, l'humidité des tropiques détrempe puis la saison sèche déssèche) frrt frrt, le pan de papier se décolle, à son avers on retrouve des colonnes de chiffres (de l'arabe sefr, zéro) des essais de missives ou de compte rendus de réunion qui se débinent et tombent en tas sur le sol....
tiens si ma fille avaient réussi l'école des chartes, c'est une ruse que je lui aurait soufflée "ma fille, si tu veux débusquer des archives, décolle le papier peint, même si c'est du Zuber qui a trois siècles, ou plutôt , surtout si c'est du Zuber...."
allez on se met à exploiter le truc....
merde, c'est du magyar....et moi je sais dire puztza, paprika, pàlinka....on n'est pas rendus

Écrit par : kobus van cleef | 01/01/2022

Au milieu du classement des papiers, une voix s'élève
Celle de notre chose frère exilé pour efficacité trop grande des inséminartifs par lui pratiquées
Que faire des différents de cujus ?
Les laisser en vrac c'est bien, toutefois n'oublions pas que j'habite ici, il est possible qu'on m'en demande raison, et on aura du mal à prétendre qu'ils sont tout deux ( pour l'ancillaire et le ré-écrivain d'histoire) morts de syphilis, comme notre ami ici présent
À ces mots, kobus se renfrogne, alors que le kamerad Blumroch entre en méditation

Écrit par : Kobus van Cleef | 02/01/2022

Les inhumer nuitamment ?
Ici il y a toujours un crétin qui rôde, risqué
Les trimballer en pleine cambrousse en espérant que la faune en aura raison ?
Pas mieux, le vol des vautours attirera le public, et sinon, la faune de grande taille disperse les ossements, on en retrouve partout, comme dans le désert des mazdeens

Écrit par : Kobus van Cleef | 02/01/2022

Les griller ?
Tu n'y penses pas, la fumée, l'odeur, la chaleur...
L'humusation ?
Kes ke c'est ke ce truc là ? demande l'exilé virtuose de l'inséminartif
Le fait de faire des lasagnes, une couche de cadavre, une de copeaux de bois, une de sable, arroser abondamment,renouveller les copeaux, touiller de temps en temps...
Oui, c'est le temps, le facteur limitant, en plus, même topo, la faune sauvage sera attirée, bref, c'est pas possib'
L'hydrolyse alors ?
Mais kes ce donc ?
Même topo, une cuve,du liquide alcalin ( de la soude, en un mot) un courant électrique,du continu, c'est mieux, et en une dizaine d'heures, ne restent que les osses
Banco

Écrit par : Kobus van Cleef | 02/01/2022

On se met en quête d'un réceptacle assez vaste, d'un transfo électrique, de bouteilles de destop
On met la main sur une manière de baignoire sabot en cuivre, on dirait celle dans laquelle défunta Marat, un autre confrère, baignoire dans laquelle il passait le plus clair de ses journées ("savez vous de quoi il souffrait, hé bien on a parlé d'un eczéma généralisé, mais pourquoi pas une galle ? Ou alors une érythrodermie médicamenteuse ? À l'époque, ils bouffaient n'importe quoi dans l'espoir de guérir, tiens, de la syphilis par exemple.... faites pas la gueule, mon ami, on n'en arrivera pas à ces extrémités avec vous"), avec des coulées d'oxydation sur les bords ( à vrai dire, on peut se demander où le cuivre est intact)
On débusque un transfo totalement hors d'âge et quelques bidons de destop, au besoin on ira en chercher d'autres chez le libanoche du coin ( il y a toujours un enfant du pays du cèdre, où que tu sois dans le monde, pour te vendre ce dont tu as besoin, et aussi ce dont tu n'as nul besoin)
On trimballe tout ça sans trop réveiller les échos de la bourgade chez notre exilé, on balance un premier corps dans le baquet, celui de la Fatou,enfer et putréfaction !
L'ancillaire est configurée de telle sorte qu'elle se coince par les fesses !
On a beau appuyer,tirer, rien à faire
Maverdave, comment faire ?

Écrit par : Kobus van Cleef | 02/01/2022

C'est Kob's, avec son esprit pragmatique, qui trouve la solution
"On va l'hydrolyser par moitié, lorsque les membres inférieurs auront fondu, on pourra appuyer et dissoudre peu à peu la partie supérieure, tronc, membres et tête"
Pas con, le mec,banco ( à nouveau, faudrait que je change d'expression)
Un câble de batterie sur le rebord de la baignoire, préalablement remplie par sa bonde de vidange ( tout en bas) un autre sur le petit doigt de la défunte et hop, on envoie le jus
Au début, rien ( un peu comme dans le journal de chasse de Louis XVI) puis peu à peu, la température s'élève, la couleur du réceptacle se modifie, une buée ténue se forme, des bulles gazeuses tentent de se frayer un chemin entre le métal de la baignoire et la peau de la Fatou, blup blup prout...

Écrit par : Kobus van Cleef | 02/01/2022

// REMARK ON
En quelques phrases, le Kamerad Kobus van Cleef rivalise avec deux scènes atroces de *Millennium* et de *Nikita 2010*, qui mettaient en scène, elles aussi, un problème à base de cadavre, baignoire, produits dissolvants et instruments tranchants.
Supériorité de l'écrit sur l'image, même animée.
Vivement la suite !
// REMARK OFF

Écrit par : Blumroch | 02/01/2022

Blumroch > L'Afrique inspire Kobus, on dirait du vécu.

Écrit par : Pharamond | 02/01/2022

@Pharamond : Réplique de film : "Van Cleef. Kobus van Cleef. Nettoyeur." ;-)

Écrit par : Blumroch | 02/01/2022

effectivement, dans Nikita, on tente de dissoudre un imparfaitement défunt dans une baignoire
toutefois elle est à sa taille
bon, j'avoue, je n'ai aucune connaissance de Millenium, nobody iz perfect
mais que ce passe-t-il?
le cadavre s'anime!
ses yeux se révulsent, ses doigts trémulent, ses tétins s'érigent, elle ouvre un large bec et laisse tomber ces mots "ce que vous cherchez n'existe pas, fuyez pauvres fous, fuyez, fuyez, attassion au diable bleu, au diable jaune et aux diables toucouleurs, attassion au génie de la rivière"
plait-il?
mais kes kelle dit l'ancillaire?
attendez, je vais l'exorciser, j'ai quelques notions, dit notre exilé sur performant en inséminartifs
ça va pas nous aider à comprendre son baragouin, lance Kamerad Blumroch, essayons plutôt de lui faire répéter
il tend l'oreille
mmm, mm, crayon, crayon
kes kelle dit ?
un crayon, il lui faut un crayon
on glisse entre les doigts de la morte une mine de plomb (le bois du crayon a été digéré par la vermine qui court sous ces latitudes)
rien ne bouge
on monte la tension aux bornes du transfo, le cadavre s'anime, sa main trace des orbes heurtées, puis se ralentit, et dessine la silhouette d'un priape fort généreusement pourvu par la nature
puis, elle trace un gribouillis en dessous, on se penche, on déchiffre "merde pour celui qui le lira"
on se regarde dans les yeux, qu'est ce que ça signifie?
rien, à l'évidence
puis le pôle sud du cadavre se liquéfie d'un coup, bloup, son tronc disparaît dans la baignoire et commence à bouillir, une vapeur méphitique s'élève comme un prout monstrueux
nos amis reculent

Écrit par : kobus van cleef | 02/01/2022

// REMARK ON
N'ayant vu que les dix premières minutes du film de Besson (c'était assez pour en dire le déroulement et la fin), je faisais allusion à une scène du feuilleton de 2010 -- pas certain d'en avoir vu une comparable dans celui de 1997, aussi bon mais différemment. Faute d'avoir les DVD, c'est invérifiable.
*Millennium* est un autre excellent feuilleton à l'ambiance très RGB(0,0,0) :
https://en.wikipedia.org/wiki/Millennium_(TV_series)

Va falloir changer le titre de la carte blanche : c'est de plus en plus Creepy Crépuscule ! ;-)
// REMARK OFF

Écrit par : Blumroch | 02/01/2022

Un autre prout, ne restent dans le fond que le squelette et un fétiche, que le guérisseur local lui avait implanté dans la peau du périnée, depuis la vulve
Curieux, elle avait les côtes en long, murmure l'exilé virtuose de la fécondité artificielle
On se penche, c'est difficile à trancher, la dépouille s'étant ratatinée dans le pôle inférieur de la marmite ( car comment nommer autrement un objet qui te permet d'obtenir une telle réduction ?)
À l'autre, maintenant
Allez hop, on bascule Frankie tête première dans le bouillon issu de la Fatou, on branche le câble à son orteil,, on rajoute des cristaux de soude caustique, on branche le transfo sur petite vitesse et on va prendre un apéro bien mérité
Kobus, pour sa part, prends ses antibiotiques et s'essaie à des mictions forcées, histoire de réhabiliter sa vessie et son appareil sphinctérien ( faudrait lui dire que c'est dans la prostate qu'est le problème, c'est là que gît le microbe)

Écrit par : Kobus van Cleef | 02/01/2022

mais le malheureux est torturé par la verge et les boules
c'est atroce, il maudit sa partenaire trop entreprenante (ça peut faire, là aussi une allitération) tape du talon en tentant de vider une vessie qui renâcle
ce faisant il se prend le talon dans le tapis de salle de bain, dérape, et toujours pissant goutte à goutte, arrose autour de lui
fatalitas!
le jet touche la prise électrique insuffisamment isolée, un court circuit se produit chazam!
ça lui cautérise en un instant la prostate l'utricule et les vésicules, blouf!
lorsqu'il reprend conscience, il est penché sur la cuvette et les larmes du célibataire coulent librement, il est enfin guéri, un frisson, et hop l'affaire est close
(tu sauras, lecteur complice, de quel ouvrage cet épisode est extrait? sans payer de droits d'auteur, ce qui est abject de ma part, mais d'un autre coté, je préviens et d'un autre , la diffusion de mes délires est quasi confidentielle)
il sort tout faraud des lieux du pouvoir, en se rebraguettant, façon matamore, tout juste s'il ne siffle pas un couplet grivois
les autres sont attablés devant un apéro conséquent en dépit du fait que l'exilé expert en fécondation assistée aie dû tout se taper (la Fatou morte, puis hydrolysée, il est désormais le seul à savoir où sont rangés les verres à pied, enfin, plus prosaïquement le contenu de la cambuse)

Écrit par : kobus van cleef | 05/01/2022

Kob's s'attable avec les autres, chauchichon, beaujolais (oui, j'en conviens, un tel cliché....les exilés qui font un boeuf lors du beaujolais nouveau lorsqu'ils sont terrés aux afriques....mais là c'est indispensable pour la suite de l'histoire)
on devise gaiement, on se promet de répandre le bouillon de réduction de Frankie, mêlé à celui de la Fatou dans le plus proche cours d'eau, pour améliorer l'ordinaire des crocodiles

Écrit par : kobus van cleef | 05/01/2022

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