13/06/2022
Carte blanche (43)
Laissée à Kobus van Cleef
La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici, la sixième ici, la septième ici, la huitième ici, la neuvième ici, la dixième ici et la onzième ici.
Crépuscule des vampyrs et continent obscur
Douzième partie
Et il a pas été malade ? Je croyais que vous ne supportiez plus le sang dans l'alimentation ?
Penses tu, mon gendre ! Fort comme un bœuf, le bouzet ! On contrôle, tu penses bien, mais il pousse il grossit il grandit, c'est l'essentiel !
Il faut d'ailleurs que tu lui en fasses d'autres, à Szuzanna, je veux dire, de grands et beaux nenfants vampyrs !
Ha... il faut savoir,beau papa, que ce ne seront que des métis, des hétérozygotes, c'est peut être grâce à ça que Szuzanna a pu le porter, et puis pensez, s'ils tiennent du géniteur et qu'ils se trouvent frappés de priapisme et de satyriasis à chaque rayon de lune ?
Ça fera pas riche comme histoire à raconter lors des longues veillées dans les montagnes afwicaines...
Foin de vos montagnes afwicaines !
Nous repartons aux europes !
Notre régénération est assurée
Avec l'aide de vos genitoires
À ce propos, d'ailleurs, mettez vous à l'œuvre, les demi sœurs de Szuzanna, Erzebeth, Emesse et Vesna, vous attendent avec impatience, après les avoir foutues et engrossées, nous vous relâcherons, promesse de vampyr
Ho bon gû, l'ergastule se profile à nouveau...
Ergastule sexuel mais ergastule quand même
Ha, la dénomination des demi sœurs de Szuzanna est passée à la trappe
Pourtant il y aurait eu de quoi jaser
L'une portait le prénom de l'arrière arrière arrière grand tante, inhumée sur les rives du Balaton, l'autre de la maîtresse de son mari ( hé oui,ces choses arrivaient sous l'imperium ostrichien), avec qui elle vécu après la mort de l'époux volage,mort survenue lors d'un transport au cerveau comme on disait alors, la dernière, celui d'une gouvernante ( autre mot pour domestique, mais dans ma famille ruinée, on a des prétentions demokratiks) venue pieds nus de krajina ( et pourtant elle avait un prénom slovène, à n'y rien comprendre)
Bref, kobus voit se profiler l'esclavage sexuel, l'ergastule de la bite, tu penses si ça l'amuse
Beau papa, patelin,a confié le marmot à un vampyr de sexe indéterminé, et a sorti une bouteille de bikaver pour sceller le marché
À moins qu'il ne s'agisse de tokaji
Il souligne le fait qu'il renonce à autopsier le Kob's, il se contentera de quelques graines de vie ( ethymolojikment, ça colle,sperma/graine, zois/vie, verifiez mais je suis certain de mon fait), d'une pinte de sang, de l'assurance d'une grossesse pour chacune des vampyresses et de quelques échantillons de selles
En parlant de selles, le Kob's se sent ballonné depuis qu'on lui a implanté le symbiote
Beau papa s'en émeut, tu penses, comment forniquer avec un prout coincé dans le rectum, il le fait allonger, palpe la vaste panse du malade imaginaire, percute avec délicatesse les flancs pour percevoir un tympanisme anormal, interroge entre quatzyeux l'abdomino-souffrant, et tes selles ? blanches, jaunes, noires,sanglantes, odorantes,liquides,graisseuses, rares,profuses, lithiformes ?
À chaque fois cette réponse insupportable pour un clinicien bien formé, hé je sais pas, moi...
À bout de ressources, beau papa enfile un doigtier en jus d'évea, sonde le rectum du Kob's d'un index investigateur ( qui fait encore, de nos jours, un toucher rectal en pratique quotidienne ?) et se fait mordre cruellement par le symbiote
Saloperie !
Et ça veut pas me lâcher !
Il retire le doigt du rectum de notre pauvre ami, et entraîne avec lui toute l'anse sigmoïde à travers le sphincter, causant une évagination ( les pupuristes diront invagination mais là, lorsqu'un segment est extériorisé, je soutiens qu'il faut parler d'évagination)
Ce faisant, le symbiote viens avec, tu penses, accroché à l'index
Un coup de machette sépare la tête du reste de la bestiole, corps produisant des anneaux gravides qui essaiment dans les chiottes occasionnels que notre ami a croisé
Autant de symbiotes qui pourront, un jour où l'autre,reinfecter la populace locale
Bref, le corps de la bestiole se tortille, tout glaireux et saigneux, Blum pousse la bestiole en question dans le sable, ainsi enfarinée, elle sera plus préhensible et pourra être autopsiee ou exterminée
Pas de formol pour la conserver, on se met en quête d'une fourmilière, la colonie est gentiment bousculée vers une bassine mise sur le feu, au bout de peu,se dégage l'acide formique, ça pique les yeux, la mixture est allongée d'eau douce puis filtrée, ne reste qu'à immerger le symbiote dedans
Dans le même temps,beau papa retire une par une les épines céphaliques du prognomen de la bête, saloperie, ça fait un mal de chien
Le rostre est lui aussi immergé dans le formol où il se tortille avant de s'immobiliser, gnathus béant
Ne reste qu'à désinfecter largement et l'affaire est entendue
Pas tout à fait, le vieux vampyr, tombe en pamoison tant tellement c'est insoutenable, saturé des toxines prélevées chez Kob's et séquestrées dans les glandes sub cloaquales du rostre symbiotique, je sais pas si vous me suivez
Pendant ce temps, syncope du Kob's, avec la moitié du côlon ( enfin, un peu moins) extériorisé
Panique des deux autres, faut lui réintégrer ça dans le bide sinon ça va nécroser, l'infarctus du méso sigmoïde, genre, d'ailleurs on voit déjà des pétéchies sur la muqueuse, là, c'est dégueu, Blum fronce les sourcils, tu veux pas t'y coller ?
Jean Eudes n'écoute que son courage, il pousse des deux pouces sur le bout de tripaille tout gluant, saigneux et pas bien ragoûtant, centimètres par centimètres, ça redisparait dans l'abdomen du ventru
Faut repousser plus loin encore, comment faire ?
Pression idrolik, on lui branche un tuyau au ku et hop on ouvre le robicot, doucement
On trouve un segment de tuyau, une durite qui trainait par là,hop on connecte à un bocal quelconque, on remplit avec précaution en élevant le truc, borborygmes puis plus rien, le niveau baisse rapidement dans la callebasse, zut on a t-y perforé la tripe du misérable ?
Non, il ouvre un œil,vomit un liquide fécal puis les derniers anneaux genitropes du symbiote
Il expulse ensuite la durite
Le voilà sauvé
Gloire à la médecine tropicale !
Ha, personne ne moufte, faut croire que les prouesses médicales de nos amis vous passent au dessus
C'est bien dommage, invagination intestinale chez l'adulte c'est une urgerie là aussi
Enfin, c'que j'en dit.... ça peut servir à l'occasion, des fois que vous soyez coincés dans un bounquaire , sans rien pour diagnostiquer,traiter et surveiller ( surveiller et punir), mais bon, dans nos époques hyper technophiles, le côlon qui coule entre les jambes à la façon d'une queue d'animal, ce côlon qu'on tente de réintégrer comme une banale hernie ( c'est un peu le cas, mais en plus compliqué), c'est normal que ça fasse pas vibrer les foules,y en a que pour les AVC avec artères débouchées par l'intérieur, les anévrismes rompus sauvés par le collage majik et le cancer multi métastasé où on fait fondre les bouboules avec du faisceau laser
oué, avec moi, c'est horrible
heureusement que pas un de la famille n'a l'idée de venir lire ici
bref
pendant qu'il se remet lentement, Bruno Kremer, lui , s'aggrave brutalement
ça commence par un coma, puis le doigt gonfle, la main, le bras!
les ganglions sous l'aisselle (les glandillons comme on dit par ici) puis de taches rougeâtres essaiment sur la peau, le souffle devient court, puis stertoreux, la peau se trempe de sueurs
maverdave, on va l'perdre, et ce con n'avait pas été cap' de coucher par écrit son accord avec le kob's.....pour sûr, lorsque les autres vampyr apprendront l'état dans lequel il est ( et ils l'apprendront certainement, tout se sait aux afwiques) ils feront tout pour nous mettre la main dessus et là, mes petits fieux, je donne pas cher de nos peaux respectives
Jean-Eudes, très grand seigneur, ballaye les inquiétudes de Blum d'un revers de main "hé bé quel tracassin, y suffit de prévenir ses filles, elles ont d'ailleurs des noms poétiques, qui pourraient porter à la chose, et si l'ami Kobus manquait d'entrain, nous pourrions nous relayer entre les bras tendres de ces ...."
"vampyresses, de ces vampyresses, l'ami! tu oublies la façon dont Kob's a été instrumenté, gréffé du gêne, puis mort , rappelé à la vie et ensuite sexuellement exploité..."
"c'est qu'après plusieurs décennies aux afwiques, il me plairaît assez être un objet sexuel pour une femme blanche ne rechignant pas za l'ouvrage..."
à cet instant précis, les mursis arrivent en grande délégation
les raies et dessins qu'ils tracent usuellement sur leurs peaux ont laissé place à un crépi de glaise, uniforme, blanc, ou blanc grisâtre
ils ont soulignés leurs yeux de charbon de bois, les voilà donc déguisés en spectres, c'est d'un effet saisissant, dans les lueurs fugaces que projettent les flammes d'un feu de broussaille mourant
ils ne mouftent pas mais rudoient nos aminches du talons de leurs lances
merde, mais kes ke c'est k'ça encore, on n'est jamais peinard, pas possib'!
les mursis emportent le corps du Bruno K, le grand karpatique, en opisthotonos, en fouettant devant eux nos deux amis, lesquels trainent le kobs à peine reveillé de ses ennuis intestinaux
en définitive, coxés dans une case obscure du bled des mursis, sur les rives du Turkana, nos trois amis ruminent, moroses
le Kobs est sorti de son abrutissement, il n'a plus rien du loup priapique qu'il était quelques heures auparavant, il a aussi piteuse allure que ses deux compagnons d'infortune
les heures passent, on entend d'incessants palabres, des cris suraigüs, de la jovialité feinte, toute une comédie surjouée qui n'enchante guère Jean-Eudes
il refuse d'ailleurs de répondre à leurs questions, tout juste s'il acquiesce à une question de Blum "dis donc, l'absence délibérée de motifs géométriques sur leurs peintures corporelles, c'est quoi? retour aux sources? volonté sacrificielle? sentier de la guerre?"
un "mmmh" dubitatif clôt la question
un monôme de natifs entame une danse rituelle en ces régions, ça traîne des pieds, ça clique de la langue, ça s'ébroue, on entend le choc des talons des lances sur le sol latéritique durci par le soleil et le cheminement du bétail
on a bien conscience que pour nous, ça va plus traîner....
on te les entrave, nos trois infortunés, on te les traîne au milieu de l'aire à bestiaux, sur une sorte de trône (deux caisses de castel empilées, te dire si ça va pas chercher loin, c'est pas l'artisanat des dogons) s'est assis un ouigre replet et suant sous le soleil d'éthiopie, il chique à l'immobilité des idoles et des chefs, mais son aspect grassouillet, ses brusques mouvements lorsque les insectes le frôlent, sa montre en toc made in china, tout cela parle assez d'une imposture manifeste au milieu des mursis hiératiques et décharnés
on projette les entravés au sol, où ils rejoignent le grand karapatique, toujours dans le coma, respiration stertoreuse, rigidité de décérébration (comme on disait quand j'étais jeune)
sur un signe du grassouillet, assis sur ses caisses de bière, un mursi vient kicker le kob's à coup de talons
ho merde, kes ki lui prend au gros nez, là, fait chier!
alors, on retrouve sa voix, môssieur le priape? on va voir si tu chantes aussi bien que tu fais le phata-phata!
là c'est le grassouillet qui cause
illico, Jean Eudes lève la tête et glisse à Blumroch "c'est lui! le mec dont on a trouvé le docu d'identité délivré par le ministère des musées et du tourisme réuni, l'est point mort!"
hé non, il est même très vivant
et il va exprimer cet élan vital plus encore en exigeant du Kob's le secret de son incroyable, inépuisable virilité
"alors, nez rose, dis moi comment tu arrives à satisfaire la naine et les génisses ici présentes, et peut être, si ça marche, je t'accorde la vie, à tes compagnons et à toi"
"ordure, tu nourris des sentiments coupables envers Gundula! laisse la en dehors de cette affaire, elle n'y est pour rien, pour le priape érigé, c'est une malédiction, mes compagnons peuvent en répondre, et sinon le karpatique étendu ici, et qu'il faudrait sauver!"
la réponse n'a pas l'heur de plaire au ghébréiésous, d'un signe de tête il commande à un autre mursi décharné de s'emparer de Bruno Kremer, le comateux est traîné au milieu de l'aire, son bras est posé sur un billot, le membre du mursi se lève, un sourire mauvais s'épanoui sur la face de pleine lune du ghébré, dont les yeux sont dissimulés par les lunettes du colonel trinquier (la bataille d'alger, gillo pontocorvo)
c'est alors que.....
pouf, le mursi exécuteur s'effondre, fauché par une balle à haute vélocité
ses frères de races s'égaillent en hurlant à qui mieux mieux "les Hamers, les Ghalebas, les Dassanetchs, les Sourmas!!" puisqu'on sait que ces peuples, frères et, pour ainsi dire, semblables, sont ennemis et se haïssent avec ferveur, se volent le bétail, se surinent aux points d'eau, enlèvent leurs femmes et filles nubiles, bref, se font une guerre antique et sans merci
mais leur fuite n'a pour effet que de hâter leur fin
le poussa reste seul en lice, tétanisé sur son trône (modeste, le trône, y aura pas de game télévisuel avec, si j'peut me permettre), l'entrejambe du pantalon déshonorée par une tache humide
nos trois comparses, voyant une possibilité de fuite, rampent au travers des cadavres en devenir, convulsés dans des poses atroces, à tel point que tu croirais les immolés d'Hambourg, noirs et maigres (et, là, licence poétique, la glaise dont ils se sont enduits ne les décolore plus, magie de la littérature...), ils parviennent à l'orée du bled, lorsque l'ombre du cosaque Apo Gogavline leur barre le chemin
d'où qu'il sort ce con là?
attifé comme un gameur, avec un gillie et des boots en peau retournée façon désert, mais où y s'croit?
on sait pas où mais il s'y croit, le bougre, il nous braque avec son makarov, le dragounov pendant à la bretelle, pour lui, plomber les doux pasteurs (doux, pas plus que ça, on a vu qu'ils étaient prêts à amputer le karpatique), ça lui a fait ni chaud ni froid, des cibles faciles dans sa lunette de visée, distance moyenne, enchaînement des tirs, toussa
Bref le mec nous braque
On lève les bras, le moyen de faire autrement ?
Il nous ramène vers l'aire à bestiaux, où le karpatique gît toujours, secoué de soubresauts convulsifs à chaque inspiration, nous le désigne, et nous barjaque un truc dans son idiome slavique
Mais on pige rien, nouzautres, bordel, on est comme Sganarelle dans don Juan, parlez chrestien messire, si vous voulez qu'on vous entende !
La récrimination n'atteint pas le tueur, il hausse les sourcils, détache une sacoche passée à sa ceinture, la pousse vers nous de la pointe de la rangeo, nous désigne à nouveau Bruno Kremer
OK, on va le soigner,ton pote
Expertisons toudmeme les moyens qui nous sont alloués.... garrot, ça c'est bien, compresses, bon ça peut servir, des petites ampoules, avec des seringues auto percutantes, morphine ou adrénaline, probablement, et ça ? oué.... des capotes, y en a même des nervurées, avec des picots pour contenter la/le partenaire...du gel, aloe Vera, hé ben, libéré, le tireur longue distance.... et là, un litron, on débouche, vodka frelatée, du méthanol quasi pur, si tu deviens pas aveugle avec ça c'est que tu l'étais déjà.... un petit sachet... poudre blanche, on a bien compris,va....
Blumroch prend les affaires en main, il ouvre la bouche du karpatique convulsé au sol,y verse la moitié du litron, Kremer a un soubresaut, ouvre les yeux éructe et laise tomber ces mots "il en faudrait plus pour me tuer mais c'est pas passé loin"
Il se soulève sur un coude,avise le contenu de la trousse first aid en dotation chez les Wagner, en retire le sachet de poudre et s'octroie une ligne longue comme un pedigree de noblesse castillan
On le traîne à l'ombre parcimonieuse des épineux qui bordent la place
On se tourne vers le Wagner
Bon, on l'a réanimé votre pote, serait temps de nous lâcher les tongs
On ébauche donc un demi tour,vite interrompu par un mouvement du canon du Wagner
Y a pas, ce mec va nous séquestrer ici jusqu'à quand ?
On va donc s'installer à côté du grand karpatique
Il délire doucement, maintenant, secouant la tête de gauche à droite, et proférant des sons inaudibles
Au bout d'un moment on commence à piger, il cause de ses demi filles, les appelant par leurs prénoms élaborés
Le karpatique, apparemment sauvé des toxines du symbiote intestinal hébergé par Kob's, le karpatique donc, délire un peu, sédaté par la vodka et la coke
Les prénoms de ses filles reviennent dans son marmottement
Szuzanna, Erzebeth, Emesse, Vesna, il les appele tendrement, on dirait le père Goriot....fifine, nasie... mais y a un quelque chose de plus, genre les filles de Loth, avec un Loth qui aurait pas été tout à fait endormi, voyez ?
Bon, après tout c'est pas notre affaire
On attend que les toxines, le méthanol et la coke s'éliminent
Au centre de la place, le soleil a tourné, il tombe en plein sur le ghebreiesous, le mec suinte sa graisse comme une dinde au four, thermostat 8
On l'envisage quand même, c'est lui qui avait tarabusté le Kob's pour avoir le secret de la virilitude, faut voir s'il est cap' d'assumer
On l'apostrophe, doucement d'abord, puis avec véhémence
Hé toi,oui toi, tu voulais le secret de la virilitude ultime ?
Montre d'abord ce que t'as dans le cal'çon ( qui est l'anagramme de sale con)
Alors,vazy, baisse ton froc, t'étais prêt à faire couper un bras au beau papa putatif du Kob's, faut montrer à quoi ça peut servir
L'obése se renfrogne mais ne fait pas mine de s'exécuter
Jean Eudes et Blum se lèvent, sous les exclamations indignées du Kob's, laissez le ce pauvre type, vous voyez bien que c'est l'ennemi vaincu, et hop, le défroquent ( en des temps reculés on parlait de calebardisation)
Un tout petit vermisseau, une bistouquette de nouveau né, on peut piger que le mec aie tenté d'améliorer son ordinaire
Leur dédain se mue en compassion
Pas pour toulmonde, puisque Apo, le cosaque Wagner,. éclate d'un rire libérateur
il se claque les cuisses, pouffe, éructe, puis tout rouge, crache par terre
finalement, il montre le démembré du doigt avec un sourire narquois sur la face
c'en est trop pour le Ghébréiésous, qui se lève en furie, avec l'intention évidente d'en découdre
las, un solide coup de rangeos dans l'aine le réduit à l'état d'une larve rampante, faut dire qu'il avait déjà fait du chemin, étant donné son morphotype
lorsque le pseudo guide local n'est plus qu'une flaque graisseuse sanglottante, Kobus demande "bon, kes kon fait maint'nant?"
question d'importance, on se voit mal prendre racine dans ce bled avec ce supplétif sadique des vampyrs et le beau père putatif qui peut nous claquer dans les doigts si ça lui chante
effectivement, kes ke vous feriez, vous?
pour le moment, attendre, ça coule de source
mais y a du mouvement
on voit apparaître un superbe congo-laid, rutilant, un type d'home vraiment gracieux, pas un sapeur comme à Abidjan, mais un homme robuste et souriant, vêtu d'un boubou et d'un calot en léopard
il a aussi un bâton de cérémonie, on croirait un noble du royaume d'Ouida
il se penche sur la larve gémissante, lui tient à peu près ce discours
"elle est où la dent? elle est où LA DENT? DONNE LA DENT!"
une dent de phacochère, pense Blum
une dent d'éléphant? là, c'est Kob's, qui ignore qu'il s'agit d'une défense
la larve ne répond pas, rampe eencore
et encaisse une volée de coups de pieds dans les côtes
le noble ouïdien se lâche, et bien, il cogne tant tellement que son boubou se retrousse, là aussi on voit ses cuisses variqueuses
un ordre, intimé en russe "stoï!" le fait reculer
Gogavline, le grand cosaque, se rue et satonne d'importance le malheureux à terre
ça cogne, ça braille, ça hurle
puis il se recule et montre, d'un geste fort urbain, mais droite inclinée dans un "après vous, messire" le misérable secoué de sanglots au ouïdien courrouçé
lequel remercie d'un mouvement de tête, avec un bon sourire
et recommence à cogner le Ghébréiésous à terre
19:46 | Lien permanent | Commentaires (57)
Commentaires
C'en est trop pour Blum
Il se lève, un peu hésitant, couvert par le Makarov de Gogavline, lève un peu les mains dans un geste signifiant "pas de problème, j'assure" s'approche du ouigre costumé, l'écarte doucement
L'autre s'interroge, puis le laisse prendre place
Blumroch s'accroupit devant le malheureux supplicié
Allez, mon brave,dites nous où est la dent, vous voyez que vous avez mis ces garçons dans une rage incontrôlable...
Le misérable ne répond pas, tout occupé à chercher un peu d'air, il a surement quelques côtes cassées plus un trauma du massif facial, éventuellement une plaie de rate, bref son affaire est claire à court terme si on ne fait rien
Blum tente une autre approche, il se dresse sur ses jambes qui sont longues, comme on le sait, et tonne "allez, crétin, dis nous où tu as planqué la dent ou bien on recommence !"
Il ne joint pas le geste à la parole, de peur de faire trépasser le pauvre bougre
Écrit par : Kobus van Cleef | 14/06/2022
Puis il se tourne vers le sapeur improvisé
Dites moi, mon ami ( je n'ose pas écrire"mon brave" , ça m'a un jour échappé au magasin Bio, où je me fourni, en apostrophant un chaouch chargé d'approvisionner les automats à graines-voui ça existe, les automats à graines-"dîtes moi, mon brave, on dirait que la bécane est dans l'sac, là", ça a provoqué de la part de ma voisine un soupir et un regard mi langoureux mi désespéré), de quelle dent s'agit il ?
La dent du dragon de la cathédrale de Vienne ?
La dent de l'odontoide de la cervicale vertèbre, deuxième en partant du haut ?
La dent de la roue crantée de la molette du remontoir de la Patek ci devant propriété paternelle ?( auquel cas j'en revendique la possession, disparue à la libération dans les fouilles profondes d'un geôlier stalinien et néanmoins vronzais)
Que nenni, le détrompe le Congo-laid, que nenni
Il s'agit d'une dent, de l'unique dent ayant réchappé de l'ignoble assassinat puis de l'ignoble incinération de notre prophète et guide....( là, toulmonde pense iesous ou baphomet, et bien non, tu vas voir) Patrice Lumumba !
Oui,Patrice Lumumba, liquidé par des mercenaires belges ( à la solde de la gubernature ouigre de l'époque, on ne le dira jamais assez), mercenaires belges qui étaient un peu l'équivalent de vos Wagner d'aujourd'hui, avec deux autres ministres, puis dépecés et brûlés, il n'en est resté qu'une dent,dont un poulissier belge a revendiqué récemment la propriété, une protestation internationale s'est fait entendre ( comprenez protestation ethnique noire afwicaine), pour la restitution de cette relique, relique qui sera incluse dans un mémorial, mémorial édifié sur les lieux de son martyre
Un peu comme les reliques de vos saints en Europe, ou les vieux cadavres ( mais pas seulement, voyez le cercueil de Geneviève A...de G..., ne contient que du sable, y a pas qu'elle, d'ailleurs), que vous stockez dans votre déchetterie republiconne
Écrit par : Kobus van Cleef | 15/06/2022
//REMARK ON
Après la dent de Lumumba, manque plus que l'autre précieuse relique des Afriques : le crâne de Sankara enfant. ;-)
Incidemment, sa fiche de police[1] m'apprend que Burkina Faso signifie "Pays des hommes intègres". Je comprends mieux les raisons de son assassinat. Pour un gauchiste, il ne semble pas avoir été entièrement méprisable, ne serait-ce que pour ce constat visant par anticipation la situation de l'eurogau R'B'[2] encore appelé France par indifférence : "Le bulletin de vote et un appareil électoral ne signifient pas, par eux-mêmes, qu'il existe une démocratie. Ceux qui organisent des élections de temps à autre, et ne se préoccupent du peuple qu'avant chaque acte électoral, n'ont pas un système réellement démocratique."
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Sankara
[2] République Bananière, à prononcer en ricain comme R'n'B.
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 15/06/2022
Ha, mais la dent de Lumumba est tout ce qu'il y a d'authentique
Je veux dire par là qu'effectivement un poulissier belge a déclaré posséder une ratiche , ratiche par lui attribuée au martyr de l'accession à la podestas ( une fois les blancs évincés) quand à dire dans quelles circonstances il se l'était procurée, impossible de le savoir
Et qu'une prise de conscience ethnoraciale (qui existe, quoi qu'on en pense) aux afwiques, tente de récupérer l'organe pour le monter dans une châsse ( Perrine était servante,bis, chez Monsieur le curé, digue don da don daine.... on fit monter son crâne, bis, pour faire un bénitier.... rien sur une châsse)
Écrit par : Kobus van Cleef | 15/06/2022
On se retourne vers la larve gémissante, on l'invective "alors, la dent du martyr,bordel, la dent ! Tu voudrais pas garder une relique pareille ?"
En tout cas, si c'était que du ressort de kobus, il l'enfouillerai pour la mettre dans son cabinet de curiosités, à côté de la baignoire de Marat, mais elle a grillé avec son contenu humain au début du récit
La dent, la dent,laaaaa deeeeent, elle aaaaa jamais..... puis il meurt
Merde, mais kes kil voulait dire ?
Oui,kes kil voulait dire ?
Et je vous le demande, à vous, lecteurs,mes semblables mes frères, que voulait dire ce misérable ?
Que la dent n'existait pas ? Qu'elle n'avait jamais existé ? Qu'elle n'existerait jamais ?
Allons plus loin
Et que si, probabilité improbable, impossible, insoutenable, la dent n'existait pas, n'avait pas existé, alors le propriétaire de la dent, Lumumba lui même, n'aurai, lui non plus, jamais existé ?
Et que sans preuve physique, sans dent pour ainsi dire, ou alors sans dents, voyez, pas de martyr pas de martyre pas d'accession au pouvoir, pas de pouvoir, pas de pouvoir et donc pas de possibilité de revendiquer, d'exiger, bref pas de raison d'exister
Ça peut être utilisé pour d'autres choses, voyez
Mettons une religion bien connue, qui commence par catho et se termine par licisme
À tel point qu'on a dû inventer le concept même de relique pour rendre palpable ce qui n'était qu'evanescent, cette notion du sacré qui a dû être traduite en termes physiques, taille poids texture puis plus tard, en terme fiduciaire, pécuniaire
Hé oui, les reliques ont engendré une industrie, un commerce un marché un trafic
Écrit par : Kobus van Cleef | 15/06/2022
HS
Je me visionne, de façon entrecoupée, un film "vers la bataille" Aurélien ( pas taché, voyons) Vernhes-Lemusiaux
Ça démarre beaucoup comme le magnifique road mouvie "dead man" de....???
Bon, après, ça perd un peu de l'innocence initiale mais y a de belles images
Le fotograf' est fringué comme Johnny Depp, visage un peu moins maigre, le faire valoir est un local, la nature ressemble à la Californie du Nord ( brumeuse) bien qu'il s'agisse du Mexique ( mais le Mexique a une grande diversité de paysages et de climats depuis le désert jusqu'à la forêt tropicale), et ça grouille d'opportunistes et d'aigrefins
Écrit par : Kobus van Cleef | 15/06/2022
Voilà, Jim Jarmusch 1995
Et une bande son qui claque
Je me demande pourquoi, au nom du ciel, le kino vronzais ne produit de bons films que de façon épisodique ?
Parce que nous sommes nombrilistes ?
Abreuvés aux subventions ?
Que nos écoles formatent les étudiants ?
D'ailleurs y a-t-il des écoles de kino à l'estranger ?
Genre la femisse ( qui sonne comme pénis, si j'peut m'permettre)?
Ou alors on balance les scénaristes direct dans l'bain ?
Probablement pas, puisque tous les films estrangers que je vois ont des réa et des scripteurs qui ont étudié, et à moscouilles,buda et warsaw,y avait des écoles je le sais de source sûre
Mais pourquoi leurs réalisations sont plus sympa, plus tentantes ?
Et pourquoi nos films sonnent creux,faux, avarié ?
Écrit par : Kobus van Cleef | 15/06/2022
Fin du HS
On considère l'émissaire Congo-laid ( on aurait pu écrire congo-lait, mais il n'a rien de laiteux en lui, pas même le blanc des yeux, puisqu'une ophtalmie parasitaire,onchocerca volvulus, l'affecte méchamment) avec une attention bienveillante, et pourtant la bienveillance, d'habitude, j'en mets pas trop dans mon café du matin
Pas plus que dans mon ouisquie du soir, d'ailleurs, ceci dit, ça fait des lustres que j'ai pas bu un ouisquie, et d'une façon générale, fait des excès de boisson
Mon pauvre ami, ça va être dur de faire édifier votre mausolée après ça,si vous n'avez rien à mettre dedans, comment allez vous faire, je vous sens très déçu...
Déçu, c'est vrai, d'autant plus que j'en suis, pour le moment, d'un myons de francs CFA ( il prononce céfa comme pour s'efface), et que plus le temps passe plus la note s'allourdit
On pige pas, on lui demande de nous expliquer
Voyez, les choses sont simples,limpides, nos fragiles gouvernements ne tiennent que sur la mathématique ethno-électorale, Lumumba étant un...., sa mémoire ne peut être reverée que par un gubernamen entièrement composé de membres de sa tribu, ou de son ethnie, comme vous dîtes aux europes
Ce qui devrait, en théorie conforter les équipes en place depuis la disparition des empires coloniaux
Toutefois, ici aussi,aux afwiques, nous subissons des poussées migratoires, que, comme vous, nous devons gérer tant bien que mal
Au nombre des conséquences de ces poussées,se retrouve en premier lieu la modification de la composition ethnique, une baisse des autochtones, et, corrélativement, une hausse des allogènes
Pour tenter de garder la main sur les autochtones il faut les radicaliser, exactions supposées ( ou bien réelles) des allogènes, compèt ekonomik avec ces derniers,martyrs historiques, tout est bon
Lumumba étant le premier martyr historique du Congo Kinshasa, il fera l'affaire, comme Jomo Kényatta l'a fait chez les luos des hauts plateaux et Mandela chez les décérébrés zoulous, tsossi et chez vos dégénérés blancs d'afwique australe
Je me suis donc mis sur les rangs pour réaliser la quête de l'impossible,du Graal de tout natio congo laid, la dent de Lumumba
Mais pour pouvoir me mettre sur les rangs il a fallu allonger les facilitations, acheter un fonxionere, dont la bienveillance à mon endroit ne cesse de se monayer, heure après heure, un genre de compteur de taxi parisien, si vous me suivez
Certes, nous suivons, et ça nous horrifie, nous lui en faisons part
Il en convient, mais il nous signale qu'il n'est pas le seul dans ce cas, ils sont plusieurs centaines à battre les berges du lac Victoria et les forêts du Katanga
Le vainqueur sera à l'honneur de la nation et surtout pourra obtenir une prébende ou alors piocher sans retenue dans les crédits lors de l'édification du mausolée
Jean Eudes rigole, ouvre le bec du Ghebreiesous d'un coup de talon, déchausse une incisive en faisant levier de la pointe de la chaussure, la fait rouler dans la poussière, luisante de bave et de sang et laisse tomber ces mots "ben tiens, tu l'as là,ta ratiche,oublie pas de la calciner un peu, ça corrompt l'ADN, et de toutes façons, il est à craindre qu'avec votre libido tropicale exacerbée, il s'en trouve une séquence de Lumumba dans celui là, pour nous, on a autre chose sur le feu"
Écrit par : Kobus van Cleef | 15/06/2022
Blumroch > Etre de gauche ne fait pas de quelqu'un un gauchiste.
Kobus van Cleef > Quoique qu'aujourd'hui depuis la triomphe du wokisme c'est la même bouillie émétique.
Écrit par : Pharamond | 15/06/2022
@Pharamond : Pour moi, si ! ;-)
Écrit par : Blumroch | 15/06/2022
//REMARK ON
Et voilà. A cause du Kamerad Kobus van Cleef, et malgré les solos à la guitare, je vais bientôt avoir *deux* Jim Jarmusch dans ma collection de DVD -- le premier étant évidemment *Ghost Dog*, revu récemment, dont le point de départ m'est toujours un mystère (je ne vois pas l'utilité, pour la mafia, de liquider le tueur samouraï au motif que la fille du chef à tête de mort l'a vu : elle a de qui tenir et saura se taire comme elle saura reprendre l'affaire paternelle).
En majorité, à ce que j'ai cru comprendre, les scénaristes et metteurs en scène ricains passent par des écoles qui écrasent presque toutes les individualités (comme les écoles de design pour les bagnoles) et les incitent à utiliser des formules jusqu'à la nausée, raison pour laquelle les développements, astuces et morceaux de bravoure sont souvent analogues et prévisibles, dans les feuilletons comme dans les films. Reste que parfois, certains résistent. C'est une sélection qui en vaut d'autres. Au minimum, on a d'honnêtes artisans ; plus rarement, des artistes ; dans tous les cas, on doit séduire le spectateur.
En euroFrance, la sélection ne se fait pas sur la technique mais sur la soumission et le goût des subventions, qui dispensent de plaire au public. Les résultats ne sauraient être les mêmes.
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 16/06/2022
Aucun rapport avec la malpensance, mais à considérer toutes les mauvaises nouvelles -- présentes et futures --, ça pourra faire sourire :
https://www.youtube.com/watch?v=eH3GH7Pn_eA
Écrit par : Blumroch | 16/06/2022
Je sais, parfois je suis fautif ( et non fauteuil)
En offrant la ratiche du Ghebreiesous, Jean Eudes provoque la colère du chercheur de reliques
Mais que voulez-vous que je fasse d'une relique inauthentique, d'une forgerie, d'un Fake, comme vous dîtes par chez vous,aux europes ?
Allons allons, l'ami, l'histoire, la religion, les religions, l'histoire des religions, tout cela est plein,archi plein, déborde de fakes, de forgeries
Et d'ailleurs,kes ki compte pour vous, l'ami,kes ki est ultra prioritaire, incontournable, hein ?
Le pognon, la rétribution,pardi, le flouze, le blé, la thune, la caillasse !
Et là, grâce à nous, vous vous en sortez !
Et même mieux que bien
Alors là, on a droit au lamento afwicain sans retenues, oui le pognon,car on va pas cracher sur du blé facile, aussi facile que de tondre un mugu, mais l'authenticité, hein l'authenticité et la vérité,kes k'on en fait de la vérité, la vraie vérité, s'entend, afwicaine, avec son cortège de petits arrangements, d'omissions, de silence pudique, la vérité humaine en définitive, celle qui n'essaie pas de sortir nue du puits, car le puits n'est pas encore creusé
Ha, tu nous emmerdes, tu nous pompes l'air, cette dent c'est la vraie, il la planquait dans sa bouche pour la véhiculer incognito, personne n'aurait eu l'idée de chercher la ratiche de Lumumba dans une bouche encore bien pourvue
D'ailleurs lorsqu'il s'est adressé à kobus, il zozotait, c'est un signe
Écrit par : Kobus van Cleef | 16/06/2022
//REMARK ON
Argh, au tribunal du Grand Juge Kamerad Kobus van Cleef, je plaide la distraction : la réclame devait aller dans les commentaires du billet Musique 619. Mea maxima culpa.
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 16/06/2022
//REMARK ON
"Le pognon, la rétribution, pardi, le flouze, le blé, la thune, la caillasse !"
Je cite de mémoire, ayant la flemme d'aller retrouver le texte.
Dans une soirée, un abbé mondain avait entrepris d'attaquer Bergier sur *Le matin des magiciens* :
-- Avouez au moins que c'était une bonne affaire !
Et Bergier de répondre en souriant :
-- Pas tant que l'Eglise, mon père, pas tant que l'Eglise.
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 16/06/2022
et , remarquez, c'est la seule dent qui a giclé sans que j'y mette trop d'entrain, lorsque j'ai fait cette tentative de descellement
alors hein, si c'est pas un signe...
le congo-laid tombe à genoux, puis se prosterne
Saint Patrice, je retrouve enfin cette relique que je ne suis pas digne de toucher, mais va ben falloir que je le fasse, ne serait ce que pour la débarrasser du sang et des sanies qui la souillent, la terre d'afwique peut rester collée dessus, c'est un juste retour des choses, terre afwicaine pour martyr afwicain
il frotte la ratiche du pan de son boubou, elle luit faiblement, son vieil ivoire prenant des nuances riches, orangées, il se découvre et pose l'organe dans l'écrin improvisé fait du calot (en vrai léopard) arrangé d'un subtil tapotement sur le sommet
puis il éclate en sanglots, et entame une litanie imbécile que seuls les vrais crédules peuvent maîtriser totalement
"saint patrice, toive qui est mort sur la terre d'afwique pour nos péchés, toive dont le nom aété donné à l'université de la détestation entre les races à moscouilles, saint patrice, saint entre les saints qui ont foulé la terre d'afwique, avec scipion et tippo tipp, pardonne cet écrin misérable où je recueille ta relique, je te ferais une châsse digne de toi et de ton rayonnement lorsque j'en aurai les moyens"
on regarde ce bougre d'homme, abattu, les larmes autour de lui ont détrempé la lattérite
Écrit par : kobus van cleef | 20/06/2022
//REMARK ON
Sans le Kamerad Kobus van Cleef, nul ne prêtait la moindre attention à cette vaguelette perdue dans le flot des micro-événements :
https://www.egaliteetreconciliation.fr/RDC-61-ans-apres-son-assassinat-le-cercueil-de-Patrice-Lumumba-rentre-chez-lui-68667.html
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 22/06/2022
certes, la dent du martyr congo-laid est un monument à elle seule, le crépuscule des vampyrs pourrait s'effacer devant mais poursuivons
Écrit par : kobus van cleef | 22/06/2022
//REMARK ON
"le crépuscule des vampyrs pourrait s'effacer" : ah non ! "Nous sommes quelques-uns, plus nombreux sans doute qu'on ne le soupçonne, à vouloir connaître la fin du Crépuscule des Vampyrs avant la fin du monde."
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 22/06/2022
Blumroch > Oui j'ai vu. Les magouilles d'alors des politiques au service de la finance débouchent aujourd'hui à la haine du (petit) Blanc qui n'y est pas pour grand chose...
Moi aussi je veux savoir comment finit l'anabase du trio.
Écrit par : Pharamond | 22/06/2022
il nous fait peine un peu cet homme
on passe à coté, on lui pose la main sur l'épaule, allez va, on comprend ta peine,, mon pauvre
mais voilà-t-il pas que le bougre prend le mors aux dents, il se rebiffe, dis donc, et nous injurie bassement
c'est de vôtre faute s'il est mort, bande d'ordures, vous l'avez tué!
holà, mon brave, vous prenez un peu la confiance, non?
excusez vous tout de suite les blancs, toussuite, là maintenant!
ho mais ça va pas, là, il a trop pris la confiance, le ouigre, il va pas nous casser les claouis?
le très laid congo-laid se lève prêt à la castagne
il se plante face à Jean-Eudes, en éructant "oui coupables, l'occident est coupable de tous les malheurs du monde, vous paierez! ordures!"
on paiera? un autre jour, mon garçû
et Jean-Eudes l'étale d'un coup de boule, pile entre les deux yeux, ça fait crac, le ouigre roule les quatre fers en l'air
Kobus se penche, envisage le mec, et le finit d'un coup de saton dans le ventre
pas très urbain , ça, renâcle Blumroch, à la fois sa diatribe et votre façon d'y couper court, enfin on ne se refait pas
puis il tapote ses poches, les retourne, se rapproche d'un Gogavline un peu éberlué par ce déchaînement de violence que rien ne laissait prévoir et lui fait la mimique universelle, deux doigts discrêtement disjoints, portés à la bouche, les joues creusées par une aspiration imaginaire et l'interrogation "papiross?"
le cosaque porte la main à sa poche, c'est plus qu'il n'en faut pour que Blum lui attrape le bras, le torde, lui béquille la cuisse et le désarme, d'un seul mouvement, souple et coulé comme un entrechat de Nijinski
Écrit par : kobus van cleef | 23/06/2022
Blum le déleste de ses autres possessions, dragounov, munitions, et lui tient ce discours qui tombera dans l'oreille d'un sourd, et pour cause, Gogavline (Apo de son sobriquet) n'est pas francophone (le con! alors qu'aux afwiques c'est le vernaculaire indispensable, j'ai raison? j'ai pas raison?)
"merci pour votre hospitalité mon ami, mais sincèrement, nous n'en pouvions plus de ces contraintes, on nous a séquestré, roués de coups, esclavagisés sexuellement, on nous a fait dévier de notre route, on nous a soustrait nos impédimentas, on s'est permis de nous mettre au régime, alors stop nos chemins se séparent, vous prenez soin des vampyrs, nous reprenons le cours de notre périgrination"
Écrit par : kobus van cleef | 24/06/2022
et sur ces fortes paroles, il s'emporte avec ses deux comparses, Kobs et Jean Eudes
on aimerait dire qu'il s'emporte vers des cieux meilleurs, mais non, au bout du chemin, voici une théorie de personnages gémissants, arrasés, poussiéreux, podagres, ils se soutiennent les uns les autres en marchant
c'est le reste du groupe "frontières zultimes" épouses d'inspecteurs de cacadémie et administrateurs de la camif et de la mgen, qui en suivant le sentier des chèvres dans la montagne, a réussi à rallier un endroit habité, où ils pourront trouver secours, boissons et draps frais, du moins le pensent ils
ils tentent d'arrêter nos trois amis qui envisageant la troupe qui sur eux s'avance, ont pris le petit trot
leurs mains se font suppliantes, attendez, où sommes nous, faut qu'on téléphone à Aubervilliers, ou à Brétigny, où peut on se doucher, faut que je prenne mes antidépresseurs, faut que je fasse caca (bin partout, y a la place, non?)
Kobus, bon comme le bon pain, serait bien tenté de glisser une indication à ces misérables, mais Blum le presse, pasque lui, la bienveillance il en mets très peu dans son café du matin, pour tout dire, il en a quine des afwiques, de leurs cortèges de malades mentaux et de la violence afférente
Écrit par : kobus van cleef | 24/06/2022
//REMARK ON
"voici une théorie de personnages" : Balzac et Barbey seraient en vie qu'ils feraient du Kamerad Kobus van Cleef un de leurs grands personnages. Ce discret rappel du grec, c'est digne de Wodehouse qualifiant le majordome Sebastian Beach, quelque part dans le cycle de Blandings, de "procession solennelle composée d'un seul homme" -- faisant au passage (trop) crédit à ses lecteurs d'avoir reconnu cette reprise du *Miles gloriosus* de Plaute.
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 24/06/2022
On dépasse donc cette troupe d'éclopes, sans leur accorder le moindre regarde, parce que merde, on le vaut bien ( mieux que le vicomte, on peut dire), pour tomber au bout du bled sur trois plantureuses karpatiques, chevelure sombre et lisse, paupières charbonneuses, peau diaphane, caracos avantageux.... les demi sœurs de Szuzanna !
On les avait oubliées !
Et pas moyen de tourner les talons, les croulants de l'educ naze bloquent l'autre issue !
On se résoud donc à croiser ces beautés, lesquelles, les mains sur les hanches, nous dévisagent sans fard ( hé oui, pourtant elles sont fardées assez brutalement, à la façon des Balkans, si vous me suivez) une moue interrogative sur leurs lèvres peintes, on dirait des actrices italiennes des 50, dans un vieux Vittorio de sicca en noir et blanc...
Et lorsque nous passons devant, on entend,sussuré du bout des lèvres.... kobus ? kobusssss.... genre sifflement, pas sournois mais suggestif, ou plutôt suggessssstif....
Kobus baisse les oreilles, et la mine basse, tente d'éviter les regards, mais Jean Eudes lui casse la baraque
Hé mec, on te cause, la dame envisage peut être un commerce charnel avec toi...
Impossible, rétrospectivement, de savoir comment ça s'est passé, mais nous nous retrouvons à crapahuter dans l'afwique pwofonde, avec ces créatures accrochées à nos basques, l'une tiens fortement le Kob's par la main, l'autre s'est arrimée à Blum, en le serrant fort par la taille, la dernière a cramponné Jean Eudes par le petit doigt et le couvre de regards brûlants
Écrit par : Kobus van Cleef | 25/06/2022
HS
Petit pestacle ce ouiquende
Pestacle en rapport avec le grand siècle, celui d'avant les lumières ( celles qu'on a rallumées le 10 mai,oui oui vous vous en souvenez)
Grand Siècle dit royauté vronzaise, royauté vronzaise dit Versailles, Versailles dit controverse, controverse dit aphatie, et ce moment sublime où il déclarait à la télé,face kamera ( enfin, oblique,pasque face avec sa tête de chèvre, c'est cruel) "moa, si j'étais élu présidengueu deu la Républiqueu,jeu leu ferai raser le châto deu Versailleux"( je vous épargne les congueu que j'aurai pu ajouter, tant tellement sa voix charie de vulgarité foutebaulistik)
Et la seule question qui vaille, et qui ne lui a pas été posée, c'est l'esprit de l'escalier, c'est celle ci "hé putaingue congueu,par quoi tu le remplace le château de Versailles une fois que tu l'as rasé ?"
Et là on peut dérouler la totalité de ce que son maître a tenté
Des salles de mariage pour paydays ?
Des cages pour n'haigres, dans le cadre du 20% municipal ?
Une piscine à débordement avec des putes ukrainiennes et de la dope à gogo ?
Une partouzes géante avec les ouigres de la garden party de l'Elysée et le nounours venant fustiger les participants trop mous du bout ?
Un monome des pommiers de cordée, à poil, recouverts de leurs quitus d'exemption fiscale ?
Et on peut dérouler la liste jusqu'au bout
Fin du HS
Écrit par : Kobus van Cleef | 26/06/2022
//REMARK ON
Parmi les hypothèses énumérées par le Kamerad Kobus van Cleef, j'irais bien attribuer aux cages la plus haute probabilité, tant c'est en accord avec le détestable air démagogique du temps. Au service du régime, j'aurais bien laissé un champ de gravats recouvert de sel de Guérande (ça fait bio), pour rappeler que là où les merdias passent, la beauté trépasse.
Autre idée, dérivée d'une scène de *The Fountainhead* : nommer une commission d'architectes incapables -- hidalgogoliens peut-être -- pour qu'ils aillent défigurer le château avec des modifications *contemporaines* et lui donner l'allure de la nouvelle cathédrale touristique de Paris.
Flemme de citer le roman (pour qui, d'ailleurs ?) ; voici un extrait du film qui en donnera une idée :
https://www.youtube.com/watch?v=vDI-afx6ejk
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 26/06/2022
Fin du HS
On divague un peu dans la montagne, flanqué de nos belles ( de jour et de nuit)
Il faut se résoudre à trouver un bivouac pour la nuit
Sur la piste, une forme cubique, c'est le minibus de frontières zultimes, déserté par ses occupants et toujours constellé d'autocollants marqueurs de vertu sociale ("ultimate frontières,we8borders")
Blumroch monte à bord, précédé du canon du Makarov dérobé à Gogavline, le grand cosaque Wagner
Pas âme qui vive
Alors c'est bien on pourra s'y abriter
On s'installe à la façon mahométane, stricte séparation des sexes ( qui constitue un parfait palindrome à condition de rester au pluriel)
Les naufragés de l'educ naze ont laissé quelques couvrantes derrière eux, la nuit afwicaine nous sera donc douce ( encore une allitération qui claque sa mère, si je voulais j'écrirai entièrement en rimes de rappeur.... mais point ne voudrais d'un mode d'expression aussi pauvre)
On néglige de poster une sentinelle, puisque les mursis et l'ultime cosaque sont neutralisés
Extinction des feux
Au milieu de la nuit, une mélopée féminine avec accompagnement de couinement d'amortisseurs vieillissants réveille Blum et Jean Eudes, c'est Emesse qui a réussi à réveiller le Kob's et qui l'a enfourché, hop, façon langoureuse, presque paresseuse
Bientôt les trois demi soeurettes se sont mises à l'ouvrage puis sont parvenues à leurs fins
Pas de coit sauvage de loup garou touché par un rayon lunaire, non, la rencontre simple et vraie d'êtres de sexes différents ( palindrome encore ! J'adore) perdus dans l'immensité afwicaine, sous le ciel sans nuage ni pollution
Écrit par : Kobus van Cleef | 26/06/2022
//REMARK ON
Autre idée, inspirée du brillant *Miqué ou les oreilles de Dieu* par Lafcadio Mortimer[1] : transformer Versailles en une succursale kitsch de Disneyland afin d'illustrer la vieille formule "ubi Disneylandum faciunt, Paradisum appellant".
[1] https://excerpts.numilog.com/books/9782878740301.pdf
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 26/06/2022
Kobus van Cleef > Des logements sociaux, pardi !
Écrit par : Pharamond | 26/06/2022
il faudra songer à éditer les cartes blanches de KVC ! un recueil en livre par exemple ?
Écrit par : EQUALIZER | 26/06/2022
//REMARK ON
Me semble que le site Penthésilée permet de proposer des exemplaires imprimés à la demande. J'imagine bien un recueil intitulé *Contes de la guerre civile et du yaourt allégé* avec les principaux textes des Kameraden Kobus van Cleef, EQUALIZER et Pharamond. Légèrement plus onéreuse, l'édition "Deluxe", comme disent les ricains, comportera une dédicace personnalisée faite au stylo bille.
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 27/06/2022
@ pharamond, oui logement zozio, c'est le minimum minimorum
@ equalizer, surtout pas de livre ou alors anonyme, je serai encore fichu de m'en vanter et je sais comment ça se finirait avec Mme van Cleef
Écrit par : Kobus van Cleef | 27/06/2022
@ Blum
Au stylo bic, la dédicace !
Écrit par : Kobus van Cleef | 27/06/2022
//REMARK ON
J'avais oublié de préciser la marque, évidente, du stylo bille. ;-)
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 27/06/2022
j'avais oublié des chattes de soule ou des salles de shoot, pour junkies impénitents
avec les fournisseurs à deux pas, attendant que les misérables addicts soient en baisse de sérotonine, fournisseurs équipés de toute la pharmacopée indispensable (et aussi, heureusement, dispensable)
bref
revenons à nos montagnes afwicaines
la guérilla qui avait arraisonné le quat-quat clitophore de l'ONG "sauvons les clitos!" (on se demande bien pourquoi, dans un monde qu'on voudrait dépourvu de portes, on veuille sauver les clés et, partant, les serrures, puisque, éthymologiquement, clitos, c'est la clé, mais bon), quat-quat dans lequel Gogavline se trouvait, la guérilla donc, rôde dans la montagne
elle ne monte plus de barrage, au vu du succès rencontré par la dernière opé, non, elle fait des patrouilles
et la patrouille du petit jour repère le minibus
enfin, elle repère du mouvement auprès du minibus
c'est Erzebeth qui va pisser, la vigueur de Jean-Eudes ayant déclenché la bien connue cystite de la jeune mariée, quoiqu'elle ne soit ni jeune ni mariée (mais elle a bien aimé l'ardeur de l'universitaire vronzais en dispo de son corps d'origine, ne nous trompons pas, la disponibilité ne concerne que le corps administratif, les corps physiques de Jean-Eudes et d'Erzebeth étaient, pour leur part, disponibles, mais pas administrativement, disponibles physiquement, et ils en ont disposé, à leur guise peut on dire)
Écrit par : kobus van cleef | 27/06/2022
bref le guetteur de la rébellion anti gouvernementale anti corruption anti occidentale anti tout ce qu'on voudra, le guetteur donc, signale à ses acolytes la présence d'une femme blanche et désirable auprès du minibus abandonné (réservoir percé barre de traction et direction dans le sac)
ce qui donne, traduit de l'amharique (j'aurais pu choisir une des 60 langues de ce pays improbable, je me limite au vernaculaire pasque sinon, on va s'y perdre) "hé les mecs, une chouette nénette, exotique en diable avec moultes courbes harmonieuses"
le chef du gromando lève un sourcil
"je te rappelle jeune guetteur , que nous sommes là pour collecter de la thune et reprendre possession de notre territoire"
"justement, nous emparer de la femme blanche sera un argument pour faire décaniller les nez roses"
"ça mérite réflexion en effet"
reflexion, certes, mais pas trop longue, car Jean Eudes vient de rejoindre son élue dehors, quelque chose lui a semblé louche, toute une vie passée en Sénégambie prédispose à l'analyse des subtils changements extérieurs en Ethiopie
"Chérie, faut pas rester là, on se met à couvert, j'ai entendu un truc"
en fait il a entendu le silence, silence que les insectes, oiseaux et rongeurs ont fait lorsqu'ils ont été dérangés par la lente reptation des miliciens de la rébellion anti tout
car ces néfastes s'avancent
en rampant, pas bien vite, mais ils s'avancent
Écrit par : kobus van cleef | 27/06/2022
EQUALIZER > L'auteur ne semble pas d'accord (voir son commentaire un peu plus loin).
Blumroch > Tu es bien aimable d'avoir cité mes laborieuses historiettes pour figurer dans le recueil diabolique ;-)
Écrit par : Pharamond | 27/06/2022
@KVC : "et je sais comment ça se finirait avec Mme Van Cleef"... chez Van Cleef et Arpel ? hors de prix :-D
Écrit par : EQUALIZER | 27/06/2022
@ equalizer
effectivement, pour me faire pardonner, ça pourrait aller chercher loin...
Écrit par : kobus van cleef | 27/06/2022
@Pharamond : Pas toutes, mais plusieurs. ;-)
Écrit par : Blumroch | 27/06/2022
Blumroch > Ce n'est déjà pas si mal. Tu me diras à l'occasion celles qui ont ta préférence.
PS : j'attends toujours que tu te lances car je suis sûr que tu as en tête - ou peut-être même déjà écrites - quelques histoires qui intéresseraient notre petit lectorat.
Écrit par : Pharamond | 27/06/2022
@Pharamond : Je ferai une liste.
Nope. Je n'ai aucune imagination. Au reste, ce que j'inflige à tes visiteurs n'a déjà pas l'heur d'intéresser grand'monde ; alors des nouvelles... ;-)
Écrit par : Blumroch | 28/06/2022
ha Blumroch nous fait un petit trip désespéré? sur le mode j'intéresse pas grand monde... si si, je vois ses yeux de pauvre petit chat malade
lorsque mon frangin faisait ça, ma mère nous signalait "faites rien, vous allez l'encourager"
bien
les amharas rampent vers Erzebeth, occupée à extirper les dernières gouttes brûlantes de sa vessie (vulvodynies post coïtales, comme je l'ai dit plus haut), elle rabaisse ses juppailles, cachant ainsi une splendide paire de fesses et de cuisses blanches comme le lait
le tomber de rideau agit comme un électrochoc sur les amharas rebelles anti tout, ça leur rabaisse la tête entre les épaules
mouvement infime, furtif, mais que Jean Eudes a constaté, frémissement inhabituel dans les hautes herbes si vous voyez?
avec un hurlement béarnais, il s'élance, dious de castrous! empoigne une branche d'épineux qui traînait par là et l'abat sur le museau du premier malfaisant , qui , alerté par le cri et le mouvement, se levait
ça fait schlaffff, le bruit des épines qui lacèrent le scalp
et ouille, le cri du mec qui s'effondre en se tenant l'occiput
mais putain, ça fait mal, il est con le mec ou quoi?
les autres se lèvent , pas menaçants mais outrés, oué, ça fait mal ce genre de trucs, t'es con mec? regarde il a la gueule en sang, notre pote, va falloir le recoudre et la mutuelle des rebelles couvre pas du tout ce genre de sinistre (on n'est pas en vronze, y a pas l'AME, faut l'savoir)
tout à leurs contestations ils en ont oublié qu'ils sont surarmés par rapport à nos amis, lesquels n'ont qu'un dragounov et un makarov pour tout viatique
qu'à cela ne tienne, Kobs surgit traitreusement par derrière, désarme le guetteur s'empare de son automat kalachnikov et tire une courte rafale en l'air puis couvre le groupe par un mouvement tournant
ha ha mes gaillards, les rôles sont renversés, à présent
d'héberluance, les autres lèvent les bras au ciel et perdent leurs urines respectives
tu parles de guerriers....
Écrit par : kobus van cleef | 28/06/2022
allez les têtes d'ampoule, les mains sur la tête, et à plat ventre, exécution, bavordavel, épuvit'que ça! (comprendre "et plus vite que ça" sur un ton comminatoire)
et si y en a un qui bronche, j'en fais de la chair à chauchiche!
les zigues se regardent puis s'éxecutent, d'abord à genoux puis à plat ventre, on dirait des gauchysses gagnés par l'émotion des black lies matter
Blum passe entre les allongés pour leur soustraire leur armement, au passage ses doigts s'égarent dans certaines musettes (chez moi, en mes cévennes ombreuses, on dit "biasse" pour musette)
que vois je ?
des tarpés, roulés, prêts à l'emploi...il les enfouille, parce qu'il les vaut bien
ceci, joint aux diams bruts qu'ils ont retrouvé dans le cercueil du gros van de pute, leur fera un viatique plus qu'honorable
Écrit par : kobus van cleef | 28/06/2022
Blumroch > Merci. Elles sont classées dans "Historiettes, contes et vaticinations".
Tss-tss pas de fausse modestie.
L'imagination + le style = kobus van cleef
kobus van cleef > Et ça marchait avec votre frère ?
Écrit par : Pharamond | 28/06/2022
non, ça n'a jamais bien marché
par contre, pour me réduire au silence, genre rayon paralysant de la responsabilité des aînés, c'était d'enfer (comme disent les gosses)
Écrit par : kobus van cleef | 28/06/2022
kobus van cleef > Ce n'est pas toujours facile d'être l'ainé. Je dis ça mais je suis le dernier de ma fratrie.
Écrit par : Pharamond | 28/06/2022
bon, si Jean Eudes pouvait crier "cap dé dious!" avec sa grosseu voix et ses grosseus moustacheux, ça aurait vraiment de la gueule
la vérité c'est qu'il a crié pour se donner du courage
et la main ne lui a pas manqué pour aligner l'amhara sur la trogne
sensation un peu écoeurante du bâton freiné par de la viande puis, libéré, s'envolant vers le ciel
un peu comme le sabre du duelliste lorsqu'il accroche sa cible
jouissance de rester debout et vivant, ho combien vivant, alors que l'antagoniste se tord par terre en maugréant
bref
pour Jean Eudes, bien qu'il aie son comptant de bastons estudiantines, de fusillades de gros gibier et de régulation de chourineurs, ça et la splendide chevauchée qu'Erzebeth lui a offert cette nuit, c'est au bas mot, trente ans qui s'éffacent de son état civil
Écrit par : kobus van cleef | 28/06/2022
//REMARK ON
@Kobus van Cleef : Vous voyez bien, Kamerad : deux réactions seulement (Pharamond et vous) pour les films de bazar et d'essais. Pas grand'monde -- du pas grand'monde de qualité, certes mais pas grand'monde. Ah !
Leurkeurz are dead people too.
@Pharamond : Je crois que s'impose Carte blanche (44). ;-)
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 28/06/2022
Blumroch > Je vais peut-être attendre un peu, il y a beaucoup de commentaires "hors récit".
Écrit par : Pharamond | 29/06/2022
trente ans de moins, il se sent léger
il pourrait marcher des heures sous le cagnard afwicain, tirer sur la faune australe, déchiqueter à belles dents un cuissot d'éléphant ou d'antilope, déclamer l'iliade en grec ancien
d'ailleurs il s'y met
"chante, muse, le choc des armes et leur beauté, le courage des héros..."
les autres le regardent quand même d'un drôle d'air
"allez on y va les enfants! en incluant les filles, voui on est bons princes, nous allons codromer de concert!"
les filles, pas versées dans les langues latines (bien qu'elles bavassent en roumain) pigent quand même l'intention générale, elles époussettent leurs jupailles fortement éprouvées par la nuit à la belle étoile et hop, elles se lèvent
on fait le point, plein est, marche!
les amharas restent le ku dans le sable
on leur a rendu leurs pétoires moins deux, les autres ont été privées de leurs percuteurs, on garde les munitions, on les déleste aussi de leurs impédimentas, sandouiches, boissons
Écrit par : kobus van cleef | 29/06/2022
on est à un des points culminants des afwiques, la rive est du riff
y a qu'à se baisser pour trouver nos ancêtres
c'est du moins ce que prétend Jean-Eudes
on a beau regarder à nos pieds...rien
Écrit par : kobus van cleef | 30/06/2022
il va falloir installer un bivouac, mais dans l'instant, on peut arquer encore un peu
et y a intérêt les distances sont longues, aux afwiques
mais bon, l'horizon s'éclairci, le sentier montagneux emprunté puis rendu se jette dans une ravine plus large et ainsi de suite jusqu'à une départementale
un camion citerne (super important, aux afwiques, soit le carburant est livré en petits jerricans, soit en fût, soit en citernes, ça dépend de la route, et le carburant, là bas, c'est indispensable pour s'éclairer, pour les groupes et pour se déplacer, y a pas que l'occident à être dépendant du pitroul') les prend en stop, le mec est jouace de discutter, peut être aussi de goûter un des tarpés roulés main que Blum lui a proposé
au bout de peu, on devient les meilleurs amis du monde, et le gus nous propose de passer la nuit dans un compound de sa connaissance, tenu par une vague relation familiale, mais faut dire que là bas, toulmonde est parent, alors...
Écrit par : kobus van cleef | 01/07/2022
Compound, on comprend ce que ça signifie
Un caravansérail en somme
Clos de murs pour les véhicules et leurs chargements,car là bas, c'est toujours une affaire de pognon,biens, marchandises, esclaves se monayent et s'échangent
Ça tombe bien d'ailleurs, on a résolu de faire route vers dar es salam, dans le petit creux sous la corne de l'Afrique, puis de là vers Zanzibar
On pourra alors se fondre dans la masse des négociants, piquer plein est vers la péninsule arabique et l'émirat d'Oman puis de là vers la Perse, à partir de ce point, plus de problème, soit le Caucase après une traversée de la caspienne, soit obliquer vers la Syrie par le Kurdistan puis traverser la mare nostrum et direct sur les côtes gauloiches, chez les celtoligures et les phocéens
Ça ressemble un peu au voyage d'odysseus mais après tout, on n'est pas si mal accompagné que ça ( et là, Jean Eudes lance un regard suggestif à Erzebeth qui, de façon inattendue,se trouble et rougit)
Reste à discuter des modalités du voyage, et du règlement de la facture
Six adultes, blanches et blancs, qui plus est, ça commence à chiffrer
On a bien les tarpes des guérillas amharas pour entamer les négociations, il y a fort à parier que l'on doive convertir les diams bruts en autant de kilomètres...
Écrit par : Kobus van Cleef | 02/07/2022
s'ensuit une négociation acharnée
pour aller jusqu'à la côte? une pincée de diams
de la côte à dar es salam? une autre pincée
jusqu'à zanzibar? (le port des noirs, en arabe)...encore une autre pincée
de là aux rives persanes? ....on pourra s'engager comme matelots, simbad le marin, toussa
ce n'est point par pingrerie, mais nôtre viatique risque de fondre assez vite
on tope là et chaque partie, satisfaite du marché (en angluche moudern, du deal , prononcez dile, en angluche littéraire, ze bargain, prononcez bargaigne, en bon vronzais, discutance de marchands de tapis) va se coucher
au milieu de la nuit, kobus, qui a le sommeil léger, est réveillé par des frôlements
"Emesse, ma chérie, pas ce soir j'ai mal à la tête..."
tu parles d'attentions féminines!
ce sont nos hôtes qui veulent nous détrousser façon auberge rouge!
alarm!
kobs se rue sur sa pétoire, bordel de moive, introuvable!
se met à genoux, fauche devant lui dans la pénombre une paire de genoux cagneux, choc d'un corps qui tombe au sol, détonation (le mec portait une rame, vraisemblable), il se remet debout complètement, shoote dans une tête d'ampoule, cri désolé du receveur, fallait pas te mettre dans mon chemin si tu voulais faire long feu, l'ami, s'empare de l'arme du malfaisant, la retourne contre son proprio, un ridicule rigoustin que chez nous on aurait honte de donner aux enfants, presse deux fois sur la détente, le ouigre mal intentionné s'affaisse
au bout du couloir on entend "à la rescousse, cap de dious!"
suivi du bruit précipité de l'automat de jean Eudes
ça chauffe pour de bon...
Écrit par : kobus van cleef | 07/07/2022
C'est pour de vrai, bataille !
Les éclairs des coups de feu illuminent brièvement les décors, l'odeur de cordite brûlée sature l'air, c'est Douaumont, Verdun,verdoun !
Écrit par : Kobus van Cleef | 08/07/2022
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