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22/01/2023

Carte blanche (51)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

Dix-huitième partie

Dix-neuvième partie

Vingtième partie

 

d'ailleurs, continuer à se baguenauder en véhicules totomobiles, facilement traçables par voie aérienne et/ou satellitaire, n'est pas la meilleure idée
on en revient donc à notre idée première
se fondre dans la masse , comme le guerillero maoïste ou l'activiste du sentier lumineux, ne point lever le nez, marcher le regard fixé sur ses chaussures (métaphoriquement)
on abandonne donc les caisses dans une campagne quelconque, on passe par le travers pour gagner la place du village, nos trognes d'hommes amortis autant que la beauté paisible de nos compagnes n'appellent pas la curiosité des rares chalands
coup de bol, un bus est stationné là, un écriteau indique une destination improbable, provinciale, on s'acquitte du passage, le nautonier encaisse la monnaie, on s'entasse, avec les plébéïens dans le fond du bus, contact, breum breum, le vieux diesel s'ébranle, empuanti la gare routière, et hop nous voilà partis, silencieux comme des mafieux (ça rime) anodins comme des citoyens ordinaires


bon, jusqu'au chef lieu de canton, ça se passe bien
on se serre dans le fond du bus pour gagner ensuite Taormina, il y a des mémées avec des gosses débiles, des vieux avec des fringues élimées, rapiécées (viens me dire que l'Europe c'est l'opulence ....), des pépères avec des cageots, des oeufs dans des paniers, le nautonier se gendarme un peu lorsque un patriarche veut caser son agneau à coté de lui (drôle d'idée, c'est point la saison, trop vieux pour faire un bon gigot, pas assez tendre) mais il renonce bientôt à expulser le contrevenant, devant la bronca des autres passagers
et ça roule lentement dans la poussière et le soleil de cet automne finissant
on quitte les plateaux dorés (la Sicile, grenier à blé de l'empire romain, mais c'était avant) pour gagner la plaine côtière et ses jardins, et là, ça y va les couleurs, les formes, y a de grandes cucurbitacées qui font au moins un mètre, fines, des aubergines serpent comme on dit, des tomates, de la verdure (vous croiriez que je tire à la ligne en pompant honteusement un reportage du figaro ou de paris match, hé bien non, la bande côtière en Sicile j'y suis passé, c'est riche, l'hiver il pleut, puis c'est chaud, ça pousse bien, ça plus la vigne)
à Taormina, même topo qu'à Agrigente, les panneaux routiers ont été chamboulés pour dérouter un peu le chancre mondialiste et d'extrème gauche, mais le chauffeur n'en a cure, pour lui le terminus est là où il l'a toujours connu, à la gare routière
et après il va à la trattoria voisine, où il a ses habitudes (c'est une petite cousine à sa femme, le poisson est d'anthologie, et très bon marché)
nous, tout ça nous a donné faim
et on a pour principe de faire comme les romains à Rome, comme les siciliens en Sicile et tout à l'avenant
on le suit
on se pose au fond, table avec toile cirée un peu collante, rideau en perles pour filtrer les mouches, les images pieuses sur les murs, les éclats d'une conversation animée en cuisine (c'est la taulière qui réprimande son incapable de mari-et serveur, également- pour une raison obscure, le chauffeur, qui nous a pas regardé depuis la descente du bus, met un terme à l'échange en l'appelant , car il est assoiffé et affamé, le bougre "Amalia, Amalia!", très méditéranéen, cette façon d'user du verbe)
elle sort de son antre, précédée par son ombre sur les tomettes et l'ondulation du rideau

À propos de bestiaire, la patronne de la Trattoria, Amalia, arrive précédée d'une petite ménagerie, une chèvre un porcelet, deux poules et les matous règlementaires, sans lesquels aucune femme n'est vraiment accomplie
Une vraie femme s'entend,pourvue de formes, bonheurs,chagrins en nombre et intensité raisonnable, ainsi que du livre de recettes indispensable qu'on stocke dans la cuisine mais qui ne sent jamais la friture

 

Amalia donc s'avança, précédée par une poitrine ayant dépassé le stade émouvant pour se positionner dans le registre abondant
Ou même surabondant
En tout cas une bonne réclame pour sa trattoria
Ça et les senteurs d'ail frit, de tomates compotées et de basilic qu'elle véhicule autour d'elle ( tenaces, les parfums de la cuisine ont élu domicile dans sa tignasse)
On s'agite sur nos chaises, elle s'approche de son parent ( par alliance), s'en suit une conversation que ma flemme naturelle m'évitera de reproduire ici, sachez simplement que le dialecte doit beaucoup au castillan ( Huit siècles d'occupation) au berbère, au vronzais ( quelques décennies d'occupe par des nobliauds normands)
Elle s'approche enfin de nouzautres pour prendre la commande
Ce sont les femmes qui intercédent pour nous, question truchement elles s'y entendent
On aura des filette d'alici, des rougets de roche, aubergines alla grillada tout ça en vrac,a la sanfasso ( sans façons)
Un café pour finir puis l'addition,acquitable en euros
Pas se lever de table trop tard ou trop lourd
On s'est enquis de l'embarcadère pour Reggio de Calabre et c'est avec regrets qu'on lève le camp, certains de nous fondre dans la masse du populo sicule
Dans commun accord on descend donc jusque zau port, exactement comme dans le Cid

 

À l'embarcadère, cohue usuelle, populo méditerranéen qui cause fort, incompétence notoire des organismes de surveillance européenne, Durex est en stand by, les services raeliens et leurs alliés gloglosaxistes sont sur le pied de guerre, mais en dépit de tout, on passe sans accroc, en ayant un rabais en plus, rapport au vieux karpatique que l'on pousse dans son fauteuil roulant
Traversée sans encombres, n'est pas Odysséus qui veut
Touchons terre à la pointe de la botte, là encore sans lézard
Débarqués, hagards, cherchons un hébergement, fait pas franchement un temps à mettre un vampyr dehors, bourrasques d'automne et bruine, heureusement l'hôtel du Bon pasteur nous tend les bras et c'est avec grand plaisir que nous nous engouffrons dans son entrée
Peut on réellement parler d'hôtel, plutôt de dortoir
Avec intimité préservée mais dortoir quand même
Et c'est parti pour une nuitée de 18 heures ponctuée de toux, raclements de gorge et ronflements

 

Sommeil réparateur, hériterons nous de puces, de poux ?
Voire même de punaises ?
Rien de tout cela
Au matin, courbaturé mais heureux, kobus se réveille entre Emesse, la très belle et Szuzanna la glaciale, dans le coin de la chambre, le grand karpatique, sur la carpette, Abbas le pasdar avec son ieut'nant Darius
Les autres se sont répartis dans les cellules qui forment l'ossature de la machine à dormir
On secoue la troupe, pas d'eau pour la douche, on se contentera de se décamoter le museau avec un fond de tasse, après tout, à la guerre comme à la guerre

 

Un expresso et un genre de croissant dégueu comme seuls les italiens savent en faire, on se dirige vers la gare routière
Objectif, un bus jusqu'à vibo del valentia, par l'A3, une bonne pincée de kilomètres, ça nous permettra de nous reposer, puisque le chauffeur s'y colle
Allons y donc
Surtout qu'il n'y a que deux bus par jour, un aller, l'autre retour, comme quoi,y a pas qu'en vronze que les services communautaires sont à la débine
On a le temps de payer le passage,replier le fauteuil roulant, pisser une goutte, embarquer, c'est parti
Monotone, la route
Dire qu'une poignée de kilomètres au nord ( disons deux bonnes centaines) c'est la côte amalfitaine ( kobus connaît bien, dans une autre existence les virages lui ont donné des céphalées épouvantables) pitoresque et tourmentée
Là c'est tout plat

 

Et ça y va les arrêts semi ruraux semi urbains, mais bon, on se laisse porter
Il faudrait toutefois tenir un genre de conseil de guerre histoire d'avoir une ligne de conduite commune
Jusqu'où aller ?
Avec qui ?
Contre qui ?
Reculer, à quel moment ?
Et surtout, qui va payer ?
Pour ça, on a déjà la réponse, les services secrets raeliens et l'organisme dont le drapeau bleu avec des étoiles se décline en quatre lettres
On peut même leur soutirer du pognon, si on a des problèmes d'intégration dans la société vers laquelle on se dirige
Interrogé à ce sujet par jean Eudes, kobus acquiesce vigoureusement, hochant frénétiquement un chef prématurément blanchi et dégarni
Assurément, nous changeons de pays, de société, de système de soins et de retraite
Comme nous avons changé d'existence
Et nous pouvons nous estimer heureux
Autour de nous, à ce que nous pouvons lire des manchettes des quotidiens italiens, tout foire aux europes
Dette, pollution, migrons, guerre à l'est, guerre interne, guerre au Sud, c'est la cagade totale, la foirade complète, l'uber merdage
Et il faudrait qu'on replonge là dedans ?
Que nos efforts cautionnent la poursuite de cette expérience ratée ?
Que nenni !
Nous allons nous fondre dans la masse, d'ailleurs kobus a un peu de vampyr en lui, dans la masse des pompeurs d'hémoglobine, qui ne sont pas, après tout, de si mauvais bougres
Et puis des gensses qui comptent parmi eux de si belles amies,telles Emesse, Szuzanna, ses sœurs et demi soeurs, ne peuvent pas être tout à fait mauvais, pas vrai les gars ?
Et puis nous avons charge d'âme
Pourrions nous encore nous regarder dans la glace le matin en nous rasant si nous abandonnions les deux pasdars, Abbas et Darius ( prononcer dariouch')?
À l'objection attendue de "on leur doit rien" kobus s'insurge "nous leur devons, au minimum, une gay pride à Bucarest, ou à Cibiu"
Et c'est ainsi qu'en dépit de l'existence de moitiés respectables au pays, kobus parvient à convaincre Blumroch de refaire sa vie avec une issue de la tribu vampyresque, à la peau blanche comme le lait et aux formes émouvantes
Tout ça dans un bus italien errant sur les routes calabraises

 

Allons y donc,pense Blum en coulant un regard concupiscent sur la chute de reins d'Erzebeth
Laquelle,mutine, lui adresse en retour un sourire qui vaut son poids de promesses ( mais qu'est ce qui me prend d'écrire aussi bien, aussi propre, aussi châtié ?)
Est ce que c'est cette promesse dans ses yeux clairs qui lui fait quitter la route du regard ?
Toujours est il que la trajectoire du bus s'éloigne du nord est pour piquer franchement vers le sud est, direction le golfe de Tarente ( ho le beau carosse, ne dit pas qu'il est à ma rente,dit plutôt qu'il est de mes rentes, même dans des situations scabreuses, kobus trouve toujours moyen de blaguer et de convoquer les auteurs anciens)
C'est pas ce qui était prévu
Le chauffeur a-t-il été circonvenu par les raeliens ?
Y aura-t-il un arrêt inopiné avec comité d'accueil genre DIGOS ou autre ?
Connaîtrons nous la paille humide des cachots et la déco minable des salles de torture de la CIA ?
Non point
Si le chauffeur a pointé vers Catanzaro, Crotone et au final, Tarente, c'est que le bus y va
Soit on s'est trompés, possible, soit le déroutement du bus obéi à des impératifs routiers, économiques ou en rapport avec la politique de désenclavement de la région
Faut dire que la Calabre, hein, c'est beaucoup le parent pauvre de la péninsule, encore plus que l'emilie Romagne, c'est littéralement le ku du monde
Même si c'est peuplé, une fois que les pedzouilles ont voté, peu importe d'ailleurs pour qui, ça continue comme avant, ni routes ni ponts ni services publics
Un peu comme en France, si vous voyez

 

On arrive à traverser le talon de la botte, on ne sait comment,stop,cariole à bras, tortillard, nous composons une troupe assez reconnaissable, pas très ordinaire, avec un vieillard en chaise roulante, quatre gonzesses au charme tranquille, deux pédérastes effrénés qui ne cessent de se tripoter dans les coins sombres, trois semi vieux dont un de petite taille et bedonnant, plus un mutant au museau constellé d'acné,nul doute que nos poursuivants ne nous rattrapent au prochain franchissement de détroit ou d'estuaire
Il nous faut donc adopter une stratégie intelligente ( pour nous) et déroutante ( pour nos suiveurs)
C'est arrivés sur le contrefort de la botte quelques kilomètres au dessus de Bari, là où tant d'albanoches ont échoué lors des derniers jours d'Enver Hoxja que kobus présente son idée
Plutôt que d'être en mouvement, soyons statiques, nous sommes le paysage, c'est les autres qui vont se démasquer, ensuite on les liquide ( lacet, couteau, galet ou boulons dans une chaussette, peu importe) on fait disparaitre les de cujus puis longtemps après on reprend la route
Les deux autres s'esclaffent
Quel pitre ! Tu prends vraiment les raeliens pour des crétins !
Ils nous attendent, quelque part et toi tu penses les surprendre ?
Vraiment, tu es naïf, ou sous dimensionné des neurones...
Retires ça, tousuite !
Et d'abord, l'intelligence n'est pas une affaire de neurones mais de connexion, de câbles ( de caaaaaables, comme dans ze big lebowski)
On les surprendra ici, au Gargano, ce mont saint Michel italien !
Les quatre grâces seront soit des nonnes, soit des crêpières soit des marchandes de bondieuseries, les paydays persans seront des employés des restau à touristes, nous serons guides de langue française pour le mont et le mutant fera un pèlerinage pour soigner sa vilaine peau
Aucun contact, des boitolettres mortes seulement, une vacation/message par jour, en cas d'urgence, j'allume un feu au sommet de l'abbaye, c'est parti !

 

Et le grand karpatique, hein,kes kil tiendra comme rôle,t'y as pensé ?
Ce sera le vénérable du couvent, celui sur lequel tous ses frères moines veillent
D'ailleurs, émacié,blanchi et en fauteuil roulant, je vois pas ce qu'il pourrait incarner

 

Sitôt dit, sitôt adopté
On monte au Gargano, on se costume, qui en serveur payday pour restau à touristes, qui en vendeur de carte postale, en refourgueur de perche à selfie, en livreur de boissons gazeuses, en moine tonsuré et impotent, en splendide crêpière, en bonne soeur à l'avant scène perturbante, et on attend
Il ne faut pas une semaine pour voir arriver une théorie de touristes, tard dans la saison, débarquant d'un bus immatriculé en Albanie, avec d'énormes appareils photo et des bagages rigides
Et les gus n'ont pas l'air de se passionner pour l'architecture du lieu
Ni pour les dévotions usuelles
Mal leur en prend,car le mutant, d'un coup de canine creuse, saigne à mort un supposé pépère puis dissimule le corpus delicti, plat et vidé comme un porte monnaie de retour de congés, sous les sacs de ciment de l'entreprise garofaldo qui reprenait les joints du pignon de la maison d'hôte ( du monastère)
Vu l'ardeur que mettent les maçons à la tâche, ardeur elle même facteur des délais de paiement du monastère, pas certain qu'on le trouve avant des mois
D'autant que le mutant,averti de la possibilité de la présence d'une puce lektronik, à dépecé la dépouille avant que d'en disposer,a isolé le dispositif, et l'a tout bonnement balancé dans les poubelles municipales
Risqué, ça
On connaît le délai de prise en charge des ordures, surtout dans le mezzogiorno, mais le bougre a finement observé, et juste après s'être débarrassé du dispositif, les employés de la voirie sont venus avec le camion poubelle pour bacquer les escoubilles vers ailleurs
Cet ailleurs reste incertain, peut être un champ d'épandage en Calabre ( oui les ordures voyagent, parfois plus que les hommes, ça dépend essentiellement des pratiques politiciennes et des sommes reversées), le fond de l'Adriatique, ou la côte ouest africaine ?
Bref
Le deuxième raelien a défunter est une raelienne, une souris grise à laquelle tu aurais donné le bon djieu après confession, petit museau de rongeuse, occupée à guider la visite des pèlerins albanoches chrestiens ( hé ouais, ça existe, les albanoches chrestos, c'est même assez courant, pas autant que les misilmons mais quand même, et ils ont la foi les bougres ! Pas étonnant non plus au regard des persécutions qu'ils subissent chez eux)
Raelienne occupée à tenir sa troupe de dévots et à vérifier sur un calendrier ses dates d'ovulation ( la très disgracieuse est brehaigne et sollicite toute la puissance de la farmassie industrielle pour échapper à son destin, ses soirées sont rythmées par les bips de son infuseur de gonadotrophines et ses poubelles sont remplies de coton souillé de sang, rapport aux injections qu'elle s'impose)

 

Celle là, c'est Blumroch qui l'occis, hop, la gonadotrophine humaine du labo fisteur ( la meilleure qualité, la plus chère aussi, on n'a rien sans rien), a été remplacée par une ampoule de chlorure de potassium ( disons trois ou quatre, histoire d'assurer le coup) KCl pour les puristes, et c'est la souris grise qui se l'injecte elle même, dans la chambre du diffuseur, ça a beau tourner à petite vitesse, c'est fatal
La raelienne se sent mal, elle a la force de ramper jusqu'à la porte de sa chambrette ( pour véhiculer des perigrins impecunieux il eût été illogique qu'elle dispose d'une suite au Ritz, logique) avant de se pâmer puis de partir
En enfer
Bénéfice inattendu, Blumroch n'aura pas à dépecer sa dépouille pour la débarrasser de la puce
Mort naturelle, comme on dit

 

Mort naturelle, mort naturelle, ça fait deux disparitions dans l'effectif de recherche des raeliens
Une morte, naturelle peut être, un disparu, puisque le malfaisant saigné par le mutant n'est pas réapparu,aux dernières nouvelles il vogue vers la Gambie, son superviseur ( quelqu'un qui vise super bien ?) ignore pourquoi il a déserté sans poster le moindre message
Et pas mèche de mettre la main dessus, bien beau que la puce puisse encore émettre un signal et que ça puisse être capté ( ça fonctionne sur des réseaux à flux lent, même principe que les trackers de véhicules)
Mais bon, les raeliens ont d'autres personnels sur place, ils vont bien finir par mettre la main sur la clé USB et les preuves de leur villenie
Ce qu'ils ignorent, c'est que nos amis sont déjà sur place, guettant, comme la pieuvre et Gilliat dans l'œuvre éternelle de notre Victor Hugo national

On parlait de monastère
Et certes, le monastère du Gargano est un personnage central, un élément extraordinaire
D'autant plus extraordinaire que le grand karpatique s'y est retranché, lui, son fauteuil roulant, son petit fils mutant ( qui prie pour la guérison de son acné conglobata) et, de façon plus subtile, sa fille, la glaciale Szuzanna
C'est vrai qu'elle apparaît glaciale Szuzanna, torride aussi, avec ses yeux étirés vers les tempes et ses seins lourds qui tendent la bure râpeuse, surtout ceinte d'une corde qui souligne la finesse de sa taille et l'insolente opulence de ses hanches
Ce n'est qu'une enveloppe charnelle mais ça fait effet
Non pas sur le père abbé, qui se débat avec les finances du monastère ( des hommes, comme à Caen,y a une abbaye aux hommes, une autre aux femmes, chacun de son côté et les vaches.... bien que cette relégation puisse choquer les rousseauistes et les inkluzeurs) et la double comptabilité ( qu'il vienne faire un tour chez nos amis psychanalystes pour un cours de remise à niveau)
Mais sur la mère abbesse qui, depuis sa scolarité à notre dame des oiseaux, n'a jamais plus extérioriser son côté masculin


Donc, la mère abbesse de l'abbaye aux femmes du Gargano
Elle se sent toute chose en regardant l'idole glacée et érotique qui s'incarne sous les traits de Szuzanna
C'est, littéralement, l'image de la féminitude qui l'a torturée toutes ces années depuis son départ de la pension notre dame des oiseaux à l'âge de 16 ans
C'est la présence impalpable avec laquelle elle se réveillait aux tristes aurores, l'entrejambe ruissellante de cyprine et les lombes secouées de spasmes
Bref, c'est son fantasme de toujours qui se matérialise, là devant elle, sur le banc du fond de la chapelle, puis dans le cloître, en train d'arracher les mauvaises herbes puis encore là, au réfectoire, le nez dans son écuelle de brouet
Ni une ni deux, elle repère du coin de l'œil la cellule de l'objet de son désir
Pas pour des motifs inavouables,qu'alliez vous penser, non, juste pour savoir
Le soir venu, elle tente de se calmer avec sa discipline
Tu parles si ça marche, fait moi rire...
Elle y associe sa haire, comme tartuffe dans la pièce éponyme ("Denis,serrez ma haire avec ma discipline", un peu à la façon des chiites, voyez)
Pas plus d'effet...
Elle essaye ensuite les dispositifs artificiels vendus sur internet par Marc Dorcel
La délivrance vient mais le désir, insatiable, reste
À bout, elle ingère une bouteille de vin de messe
Le truc est frelaté, penses tu, avec l'imprimatur du Vatican, ça ne peut être qu'un genre de tisane pour faire dormir les enfants
Elle ravale donc son orgueil,sa fierté, son honneur, et va toquer à l'huis de soeur Suzanne ( c'est comme ça que Szuzanna s'est présentée à l'entrée du couvent)
Sœur Suzanne, dérangée dans son premier sommeil, titrée du lit dans l'appareil d'une beauté simple,vient aux nouvelles
Mais qui c'est qu'est là, hein ?
Ouvrez ma sœur, au nom du Christ,ouvrez
L'autre, méfiante, entrebâille la porte
Mère supérieure se glisse dans l'ouverture, il fallait que je vous dise
Elle a pas le temps d'ajouter "je vous veux" ou bien "donne toi toute", ni une ni deux, elle lui roule un gade maladroit et tente de lui empoigner la tetasse à travers la bure monastique
Là, on laisse le choix aux lecteurs
Soit Szuzanna cède et c'est le début d'une fabuleuse histoire d'amour saphique
Soit elle se rebiffe, et lui colle un coup de boule ou un coup de genou dans la chnek puis, profitant de son évanouissement, la ligote serré avec en sus, un bâillon boule dans la bouche


Szuzanna, qui était contrainte à un célibat forcé depuis que kobus, cette petite ordure opportuniste, fornique ( faux, archifaux ! file le parfait amour, se sent une nouvelle jeunesse, éprouve des sentiments qu'il croyait enfuis à jamais,oui, mais fornique, comme ça, de but en blanc, merde, ça se dit pas et ça s'écrit encore moins) avec sa demi soeur, la non moins opportuniste Emesse, Szuzanna donc, hésite une demi seconde puis renverse la mère abbesse sur le carreau dur et glacé, et lui enfourche le museau avec son maujoint encore épilé
Elle lance la cadence avec les hanches, et tandis que sa protagoniste lui flatte les cabochons mammaires de ses dix doigts fureteurs, elle se laisse aller et l'innonde, en lui empesant la face d'une d'une liqueur d'extase ( ceux qui n'auraient pas compris sont priés de se référer à l'œuvre du divin marquis et à la filmo d'Ovidie, période tardive) qui sèche à la commissure de ses lèvres
La mère abbesse, femme sèche et maigre, dont la toison a pâli sous la bure monastique , en haut comme en bas, n'entend pas rester sur la rive du bonheur, elle prend le dessus et c'est une étrange barcarolle formée de ces deux corps enlacés qui vogue jusqu'à Cythere
Secousse simultanée, frissons et pâmoison
Les deux femmes se désacouplent et retrouvent leur souffle
Contrairement aux tournages pornos, elles couvrent leur nudité d'une mince carouble, on a beau être en Italie du Sud, la température est peu clémente, et puis y a personne pour mater les corps épuisés et les amantes repues
Personne ?
Pas vraiment
L'opus dei, officine secrète à la botte du Vatican, l'opus dei donc ( encore une allitération) a sonorisé nombre de cellules monacales
Pas par vice, non, simplement par soucis du renseignement, après tout, le catholicisme est le service secret qui est le plus étendu au monde, avec des espions dans tous les pays

 

Mais la sonorisation des cellules de l'abbaye aux femmes a été détournée par les services secrets raeliens, à qui le Vatican sous traite certaines tâches
Et là, c'est la perplexité dans le staff
Kes ke c'est ke ces soupirs,ces grognements,ces abjurgations, ces bruits de frôlement ?
Kes ke c'est ke ces souffles oppressés puis cahotiques puis appaisés ?
Kes ke c'est ke ce chuchotis échangé "à ta l'heur" et ce grincement de porte ?

Faudrait mettre une caméra
En oubliant le sens premier du terme

 

Vous m'avez laissé le choix ( en angluche "you let mi ze cho-isse"), j'ai suivi ma pente naturelle, érotomane et peut être un peu pornographe, faudra pas venir vous plaindre

Une caméra dans une chambre, ça fait une redite, mais les raeliens n'en ont cure

Vous pensez que les cellules des moniales sont inaccessibles pour des espions, techniciens, par surcroît estrangers ?
Vous vous trompez
Rien de plus facile pour le staff raelien que de circonvenir la maintenance des ascenseurs
Pourquoi celle des ascenseurs précisément ?
Hé bien parce qu'ils n'ont personne d'autre sous la main
Le mec donc, avec son bleu de travail aux armes d'une compagnie quelconque, se baguenaude dans le réfectoire puis le cloitre puis l'hostellerie pour les pèlerins, avec sa perche et sa cloche inversée pour tester les dispositifs à alarme incendie ( l'inspection précédente a été faite sur papier l'année passée, sur papier donc le mec n'est pas venu, contre une somme forfaitaire il a attesté de la solidité du dispositif, y a pas que l'Hallemagne et la société TUW a être corrompus)
Ça met la puce à l'oreille à la mère supérieure, de voir ce bonhomme, avec une raison sociale ( ascenseurs Schindler) contredisant son barda, en train de fureter partout
Elle ne le quitte pas de l'œil
Et lorsque, le soir venu, elle va retrouver Szuzanna dans sa chambrette, c'est en lui collant les lèvres sur l'oreille qu'elle la met au courant
Sordide calcul dans la tête vampyresque, faut il faire semblant de rien et se donner en spectacle ou bien faut il chercher le poteau rose ?
Elle décide que la paix des glandes et l'accomplissement des vertus hygiénistes ( un orgasme vaut une nuit de repos et une dépense calorique conséquente, deux orgasmes le double et une nuit d'amour, ma foi, ça vous rapproche du créateur,non ? surtout si on prend pas le temps de souffler) passe avant tout
Elle médite toutefois de suivre la piste de l'intrusion subreptice dans sa cellule pour se défaire de l'espionnage raelien

 

Je viens de me relire
J'ignorais cette tendance à tirer à la ligne pour l'érotisme
Mais rien d'ignoble ni de dégradant
Plutôt cocasse ( les coits avec la vieille negresse), ou romantique ( la description très édulcorée des relations avec les demi soeurs de Szuzanna) ou même, tendance ( la relation saphique entre la mère abbesse et Szuzanna, car s'il y a un truc tendance, c'est bien ça, l'intimité de tribades déchaînées)
Peut être que dans une autre vie je pourrais y trouver un moyen de subsistance ?( Au lieu de devoir descendre à l'ergastule)

Bref
Pendant ce temps, dans une pièce bien close, un analyste raelien s'étourdit d'onanisme furieux en regardant nos deux tribades se chevaucher tête bêche ( là, j'ai été trop explicite, désolé)
Le type a le poignet tout endolori et la queue a quasiment disparu dans l'oedème cutané, à force de l'astiquer
On toque à la porte, il se rebraguette et tourne la poignée d'une main poisseuse
Oui koi ki gnia ? Chuis occupé, là
Au rapport, t'as pas reçu les mails ?
Ha oui,heu non, j'arrive
Puis, les jambes écartées ( le scrotum lui cuit encore après ses tristes performances) , poussant son obésité devant lui, il se dirige vers la salle de Staff
Tout le gratin est là, ça va du colonel qui dirige l'opé, au chef de kbinet qui donne son aval politique officieux et surtout temporaire, plus les contrôleurs de gestion
Le coordinateur ouvre la séance
Lors du prépositionnement d'une équipe sur le lieu de passage des voleurs de clé USB, nous avons enregistré un décès naturel et une disparition/défection, il nous reste huit personnels sur place, des moyens de surveillance électroniques, accoustiques et visuels, kes ke ça donne ?
Là, l'analyste voyeur, la tête encore farcie de la vue de la croupe superbe de Szuzanna en action avec sa partenaire ( blanche et maigre comme un cierge sicilien) fait un immonde calcul ( mental mais aussi hormonal) "si je dit rien, ils arrêtent la surveillance, si je dit quelque chose, ils vont regarder et je pourrais plus accéder à la vision des deux coquines, merde, comment faire ?"
Hé oui, comment faire ?
En face, le staff s'efface dans l'interface de ses lunettes, épaisses et grasses ( un paquet d'alliteration pour dire que le mec est bigleux et d'une hygiène discutable,ses carreaux sont malpropres), mais il est vite rappelé à la réalité
Alors, votre analyse ?
Et là, sauvé par son enfance entre un grand père très présent et freudien, et une mère abusive
"Il faut....... une autre séance.... pour avoir plus d'informations, il faudrait aussi.... augmenter la définition des caméras placées au monastère du Gargano" ( il a failli dire "il faudrait une autre séance à 50€" mais au dernier moment il s'est retenu, les tarifs de la psychanalyse raelienne sont nettement plus élevés à l'heure actuelle)

 

Le superviseur se tourne vers les gradés du staff
Bon, on augmente la réso du matos ? Possible qu'on gagne quelque chose à faire ce qu'on fait le mieux,espionner.... possible aussi qu'on se fasse choper....oui, mon ghénéral ? On augmente ? Avozordre !
J'active le correspondant local, non, aucun risque,oui c'est un genre de joint venture avec des ascenseurs, Otis Piffre, ou bien Roux et Combaluzier, je vais vous retrouver ça....
Pendant ce temps, mortifié, l'analyste voyeur se morfond, un autre va relever les caméras et approcher le couple lesbien et lui restera comme une merde ici.... c'est pas possible..... faut que je fasse quelque chose....
Revenu à son bureau, il ouvre avec précaution le fichier des correspondants à la manœuvre en Italie du Sud, il tombe sur un blaze qui fait pas trop pays, une raison sociale louche, climatisation, maintenance diverse, il se reconnecte sur les mouvements de fonds,banco !
Le mec a reçu une somme en euros, virée sur un compte à terme ( si l'euro plonge, il l'a dans le ku, si ça monte, les services secrets raeliens auront fait un petit billet), maintenant, comment contacter le mec pour le remplacer, comment faire passer ça auprès de la hiérarchie ?
Quasiment impossible me direz vous
Hé bien, pas tant que ça
Le mec a son billet pour Barri, aéroport international, plus une petite enveloppe et les identités des autres agents sur place ( vraiment des amateurs, qui balance comme ça ses hommes au premier venu ?)
Et que je t'embarque dans l'avion, et que je te prends le bus, et que je te cherche un hébergement, et que je te contacte le frigoriste climatiseur, agrégé de maintenance d'ascenseur
Évidemment, tout ça ne se fait pas en un jour, et pendant ce temps, les données des caméras restent en vrac, sans personne pour les analyser, sauf une stagiaire qui passe en accéléré ( pendant qu'elle papote avec sa copine au sujet de sa liste de mariage, les préoccupations féminines sont les mêmes, quel que soit l'endroit du globe)
C'est vrai qu'on voit pas grand chose sur les enregistrements
Des moines en dévotion, des nonnes en dévotion, des nonnes en train de récurer les gamelles à la kouizine, le père abbé en train de transpirer sur les comptes...

 

Ha c'est intéressant ça
Le père abbé qui transpire sur la comptabilité
Très intéressant, même
On peut le corrompre, le soudoyer, l'acheter
Bref, en faire notre chose
Et pas cosa nostra, notre chose, ce qui est bien plus ( compromettant, obligeant) et bien moins ( solidaire, ethnosolidaire, communautaire)
La stagiaire se sent pousser des ailes, après tout, l'analyste a déserté pour une obscure raison incluant la définition des caméras, comme si c'était vraiment indispensable....
Elle se penche un peu mieux sur les écrans
Dévotions, récurage de casseroles, additions qui tombent pas juste, bref, le merdier habituel de la plèbe européenne ( en incluant les dévotions à la cause du mauvais tissage)
Mais qu'est ce qui fascinait tant le compère analyste, je vois pas....
Pendant ce temps, le dit compère s'est travesti en technicien de maintenance de frigo et congélo
Combi avec raison sociale brodée sur le côté gauche et dans le dos, grosse caisse à outils, escabeau, casquette crasseuse qui lui ombre la trogne, le rendant méconnaissable, il pousse en avant son obésité et ses pieds plats, tentant de s'y retrouver à travers ses culs de bouteille crasseux posés sur son nez infesté de commedons bien replets

 

Ses pieds font flop flop flop sur les tomettes cirées du réfectoire monacal,ses cuisses font fuip fuip fuip en glissant l'une sur l'autre au gré de sa dehambulation dans le cloître
Pas très finaud, il tente de se rendre d'emblée dans les cellules des moniales
T'as qu'à croire que ça passe inaperçu... les frères converts lui font une conduite de Grenoble jusqu'à la porte du château, puis la porte claque derrière lui
Maverdave, encore raté !
Il redescend à son logis, là bas, désespéré, il se saoule d'importance
À la fin de la bouteille de ouisquie, il entend grincer la porte, il a à peine la force de lever la tête, un perigrin passe partout monténégrin vient d'entrer, en s'aidant d'une carte bancaire,hop sous le pêne dans la serrure
Qu'est ce que c'est... il bafouille.... l'oreiller douteux étouffe ses borborygmes, un ou deux spasmes, il n'est plus
La petite main des services secrets raeliens retire l'oreiller,arange le de cujus du mieux qu'il peut, embrasse la scène d'un coup d'œil, j'ai rien laissé, pas d'empreintes, OK, je peux y aller
Il s'éclipse, rentre dans sa chambrette, passe le message codé aux autorités supérieures, mission accomplie
C'est qu'on ne rigole pas avec la discipline chez les raeliens
On avait vu clair dans son jeu, faut dire que c'est comme ça qu'on l'avait recruté, un gros puceau obsédé sexuel, mieux vaut s'en débarrasser au plus tôt
Et puis, un mort au cours d'une biture, les poulardins italiens n'iront pas chercher plus loin

 

Le tueur raelien, à moitié monténégrin et supposément perigrin a terminé sa vacation , il a rendu compte, pas de nouvelles instructions, on lui conseille de rester en stand by et d'observer
Il observe donc les vidéos à la demande de l'hôtel pouilleux où il est établi
Hé bien, ça va vous surprendre, mais pas un seul porno
Des retransmissions d'interviouves de jipé deux et de bixvi, zéro du pép' françoué, des épisodes de la petite maison dans la prairie et c'est à peu près tout
Merdalors, qu'est ce qu'on se plume ici, rien à faire, rien à lire, faire semblant de se recueillir au monastère, suivre le troupeau des perigrins albanoches
Et la cheffe qu'est mourue... pas en bonne forme, faut reconnaitre, brehaigne, matrice sèche, mais de là à claquer d'un coup...
Il s'interroge encore jusqu'à la tombée du jour, puis, la tête agitée de louches pressentiments, s'en va se coucher
Kobus, lui,a bien récupéré depuis sa cure d'amaigrissement lors de la traversée des forêts africaines, puis de ses diverses transformations ( d'abord en mort puis en vampyr puis en esclave sexuel), il arbore pour l'instant la bedaine confortable du livreur de boissons gazeuses et autres saloperies destinées à engraisser le touriste moyen, sa mise depenaillee,ses cheveux rares et blancs, son air affairé,sa quasi omniprésence ainsi que l'aspect clinquant de sa camionnette de livraison l'ont rendu insoupçonnable
Il peut donc approcher le personnel hôtelier de la presqu'île
Il apprend donc la mort de l'analyste raelien avant ses camarades d'exil et même avant la police locale
Et, en bavassant avec le réceptionniste ( qui lui signe le bon des trois caisses d'inchiusa -biere sarde, pas très bonne - et de la palette de san Pellegrino) il apprend que le mec s'est beaucoup déplacé, qu'il a une camionnette garée derrière, avec une drôle de raison sociale et, bien qu'il ne recevait personne, un perigrin est monté à l'étage où il crèchait, la veille...
Ça fait clic dans la vieille cougourde de notre ami
Élimination ciblée inter services
Ou intra service
On a peut être une carte à jouer

 

La très belle Emesse, encore magnifiée par le costume de crêpière ( coiffe en dentelle, rubans noirs et bleus, taille bien prise par un corset lacé devant qui laisse s'épanouir l'opulence des hanches et la plénitude de la poitrine), costume entièrement faux et archifaux, il faut le souligner, d'habitude, les crêpières sont en bloudjine et en souitecheurtes, plus un grand tablier et un calot en plastique ( et malgré ça, elles sentent la friture en rentrant à la maison), est en butte aux assauts sournois d'un des perigrins albanoches
Le mec n'ayant rien à faire ni à surveiller,a établi son QG dans la crêperie "au pied du Gargano", avec une enseigne qui figure le Gargano, stylisé, et une breizhounette rondouillarde avec une billig à la main
On pourrait penser que les odeurs de beurre fondu grillé le dérangent, hé bien non, c'est du surgelé
Voilà pourquoi la très belle garde le teint frais et la peau douce
Mais l'humeur sombre, car un touriste un peu miteux qui te dévisage à chacun de tes déplacements, je t'en fais cadeau
Surtout qu'il laisse aucun pourboire

 

Le vieux kobus, un peu bedonnant et blanchi sous le harnois, est mis au courant, d'abord par les messages dans la boîte aux lettres morte et aussi en visuel, en constatant combien le perigrin zyeute sa douce
Et en poussant son diable chargé de boissons diverses, il s'entroupe dans la chaise du gus
Scuzzi !
Et il en profite pour ratisser les poches de la veste posée sur le dossier de la chaise
Ça ne nous apprend pas grand chose, mais dans la doublure, un papier pelure porte un code alphanumérique et un QR
On note l'un, on photographie l'autre ( en haute résolution), le livreur repasse avec son diable déchargé, il fait l'écart propice à éviter le pied de chaise du mec, mimique d'excuse genre "désolé mec, l'espace pour manœuvrer,t'as vu comme c'est restreint" le larfeuil est repositionné sous la chaise et roule ma poule
Plus qu'à chercher la signification des codes et surveiller le malfaisant

 

C'est alors que le pegut qui badait devant la très belle Emesse se lève
Il a pris la confiance, le mec, pas croyable
Il passe direct derrière le comptoir pour lui tâter le ku
Elle se retourne, l'œil glacial genre "mais ki c'est ce connard?"
Elle a pas dit non,se pense le mec, c'est bon on peut se lâcher
Il tente donc de l'embrasser
Ni une ni deux, elle recule, empoigne la billig par le manche et bing, un bon coup sur le carafon
Encore heureux qu'il y avait rien à cuire dedans
Pépère, ça fait pas son affaire, même vide, la poêle était encore chaude et puis, c'est lourd, c'est pas une bosse qu'il a, c'est une belle, une très belle aubergine, qui lui pousse sur le croûton, avec saignement immediat et vagissements y afférents
Le gérant de la crêperie ( qui faisait ses comptes dans la souillarde) se précipite, on lui explique, il est emmerdé jusqu'à l'os, un esclandre avec la clientèle, merde, c'est du sérieux, mais faut croire que le mec ne s'est jamais fait toucher le ku
Emesse, toute remplie d'une froide détermination, a toujours la billig à la main, elle va peut être en remettre une dose au braillard qui se tient le chef à deux mains
Le gérant se résoud à appeler le SAMU
Et la police
Ça fait pas les affaires du perigrin, non plus
La DIGOS est plutôt efficace et n'aime pas trop les fouineurs
Il se résoud à partir, tout penaud, dans le camion des urgeristes, la queue basse et le scalp ensanglanté
Pas certain qu'on le revoie dans les parages

 

Ni une ni deux, kobus pousse de la pointe du pied le larfeuil de l'ensanglanté dans un coin obscur, il le récupère ensuite sans attirer l'attention de la foule ( toujours un spectacle sympa de voir un crétin qui a pris une casserole sur le crâne en tripotant une ancillaire, comme quoi nafisatou aurait dû rester dans sa kouizine)
La très belle Emesse retourne à ses occupations sous les applaudissements de ses pratiques ( t'as bien fait,ma fille, et remets moi une complète) et de ses collègues de la pizzeria du coin ( et ton singe voulait écraser le coup ? salopiot,va !), Kobus retourne à ses livraisons, il repasse par l'hôtel minable de l'analyste raelien et du perigrin criminel, laisse le larfeuil dans la camionnette raelienne, refait signer son bon de livraison et bonsoir m'sieur dame
À l'hôpital local, le cabossé du carafon est en mauvaise posture, pas de papelard pas d'attestation de sécu pas de liquide pour régler les soins
Et ça risque pas de passer à l'as, on n'est pas en vronze où les soins, l'hébergement et même le ku de la crémière sont à donnation
Donc l'administrateur de l'hosto plus le ieut'nant de la garda de finanzia se portent au chevet du suturé de frais
Vous avez l'intention de payer,si ?
Comment ça, pas un rond ?
Comment ça pas de papiers ?
On va commencer dans l'ordre,nom prénom domicile

 

Le mec s'y perd un peu, conséquences du coup sur la trogne, et des antalgiques à lui donnés par les urgeristes
Mmmfff
Les pinceaux sont embrouillés, les alias se succèdent, bon gû, on devrait jamais engager des espions incapable de retenir une légende
Et pour l'adresse, ça va tout seul, dans les possessions du gonzier on retrouve la carte informatique de sa porte de chambre à l'hôtel
Ni une ni deux, on faxe le portrait du mec à la patrouille des carabiniers avec mission de s'enquérir auprès de la réception dudit hôtel de la véracité des dires du mec et si possible, de produire un document attestant de son identité
Si fait,dit le réceptionniste, il crèche ici
Mais bon je croyais que vous veniez pour le mort
Un mort ?
Mais quoi mais quand mais comment ?( Ça c'est les carabiniers)
On les rencarde
Le macchab' est raide depuis la nuit précédente, on fait venir le medicastre de kortier lequel hésite à dater le décès, pas ravi par l'aspect convulsé de la trogne du de cujus
On tente une approximation, corps froid, fenêtre fermée, raideur absente, pas de mouches, disons 24 heures au max
C'est mon dernier prix, sinon,convoquez une sommité universitaire
La maréchaussée transalpine se recrie, surtout pas, en aucun cas, nous sommes confiants
On explore la chambrette, veston sur la chaise, papiers, clés, monnaie, une camionnette a dit le taulier ?
On va donc sur le parking, le véhicule clignote gentiment lorsqu'on squouize les oreilles de la clé, comme un jouet pour gamin des 80, ce que c'est que la modernitude
Une caisse à outils, un magazine porno ( plusieurs, en fait) et un larfeuil, contenant les papiers de l'anonyme de la chambre douze et de l'hospital....
Interrogé sans l'air d'y toucher par le ieut'nant des carabiniers, le taulier laisse tomber un "me semble bien avoir vu un perigrin rôder à l'étage du défunt, hier soir"
Hier soir ?
Dans les eaux de son trépas, alors ?
"Étage inhabité à part le mort ( mais on le savait pas encore), rapport à la morte saison"
Deux perigrins, un défunt suspect, un rôdeur, n'en faut pas plus aux forces de l'ordre pour faire le lien
On déclenche donc une rafle dans les milieux albanoches chrestiens au niveau de l'hôtel
Cependant, kobus, assis au volant de son Vito de livraison, lorgne du coin de l'œil dans son rétro le résultat de ses manigances

 

Et, effectivement, une procession de perigrins albanoches chrestiens sort de l'hôtel
Encadrée par les kebourdins locaux
Puis une fourgonnette estampillée "polizia scientifica" vient se garer derrière l'hostel et des flicaillons concernés en sortent avec de grosses malettes
Puis une civière avec, juché dessus, un macchab'brinquebalant correspondant à l'enveloppe charnelle de l'analyste raelien
Bien joué
Kobus a depuis longtemps mis les bouts pour ramener sa camionnette ( un Vito tout peinturluré et pas mal amorti aussi) à l'entrepôt
En passant il remplit le carnet de route et note soigneusement kilométrage et conso de carburant
Hop, les clés au tableau, on se revoit demain mon bonhomme
Il sort de la zone industrielle,monte dans sa caisse un peu à la debine,se cherche une Trattoria pour se caler l'estomac, jette son dévolu sur un établissement assez bas de gamme, pas trop bruyant,hop ça fait son affaire
Et là, qui voit il, attablé au fond, sous un joli petit cadre prétendant instruire les visiteurs ?( c'est ni plus ni moins une carte détaillée des environs)
Vous le saurez au prochain épisode

 

Bon, personne n'a tiqué
Le récit rebondit
Un type musculeux, pétant de santé, ruissellant de testostérone, la tignasse noire en désordre et un sourire insolent plaqué sur sa face est assis là, dans cette trattoria pour autochtones
Ses biscottos surdeveloppes ( fizikaul training, mon pote, deux heures de salle par jour) tendent les manches de son ticheurte, ses jambes s'agitent sous la table
Il considère l'environnement autour de lui avec cette mine ironique qui devait lui valoir un cassage de gueule hebdomadaire au lycée lorsqu'il était gosse, raison pour laquelle il a développé cette personnalité de psikopat ensuite après
Vous l'avez toujours pas reconnu ?
Faudrait il que je vous aide ?

 

Il est précédé de son odeur
Environné, plutôt que précédé
Une odeur animale
Par methonymie, c'est devenu son nom
Mr musc, devenu Musk pour l'état civil, Élon de son prénom, siège dans ce resto pour petits ménages et fait signe de loin à kobus
Arrivez donc l'ami, nous avons à parler, vouzémoi
Parler ?
Mais de quoi, exactement ?
Et là, au lieu de rentrer dans le dur du sujet comme d'hab, ainsi qu'on est accoutumé de le voir à la télé et sur les rézos sociaux, le mec,se met à tergir, à verser, à se perdre dans des circonlocutions ( et non des circonvolutions, qui se situent principalement dans le cerveau, remarquez, les circonlocutions prennent naissance aussi dans le cerveau), des périphrases et des hyperboles


alors mon brave éloïm, que t'arrive-t-il?
explique un peu et vivement, j'ai eu une journée éreintante, et j'irai volontiers prendre un peu de repos

au terme d'un long monologue, kobus arrive à démèler la vraie raison, tapie au milieu d'un fatras de ratiocinations
Elon en a quine de son existence, marre de devoir paraître, pas trop faire le con pour pas flinguer le cours boursier, pas trop mécontenter les journalopes de gauche (mille pardons, pléonasme), pas trop merder dans les projets, les attributions de fonds, la reversion du kapital toussa
bref, il veut déserter, quitter son existence et en entamer une autre
entamer une autre existence? sais tu de quoi est faite la notre? sais tu les périls et les peines que nous avons endurées, les dangers déjà encourus, les écueils évités?
oui
il sait
il sait et il veut en tâter
le con

 

Emmerdé jusqu'à la moelle des os, le kobus
Se trimballer l'istrion ( même si on envisage de passer par l'istrie)?
Pas question
Il retourne des arguments, des questions dans sa pensarde
Comment le mec a-t-il eu vent de leur affaire ?
Comment savait il où les trouver ?
Comment est il au courant de leur trajet ?
Il convient avec le musculeux et odorant pédégé d'un délai de réflexion, que l'autre, royal, lui accorde ( c'est vraiment le monde à l'envers) et d'un autre lieu de rencontre, celui ci étant assez exposé
Banco
Kobus a donc 24 heures pour ourdir un plan qui le débarrassera du zigue

 

Si vous avez une idée.... à l'exclusion de la violence létale, évidemment ( nous ne sommes pas des monstres)
De plus, notre ami est isolé jusqu'à demain, seul Blumroch crèche à proximité
Mais rompre le silence radio ?
Attirer sur soi l'attention des raeliens ?
Surtout qu'on ignore si la manigance du kobs a abouti à purger définitivement la presqu'île du Gargano de l'observation des raeliens
Mis au courant de façon subreptice ( un journal oublié dans le vestibule de la pension de famille où kobus et Blumroch ont leurs habitudes, kobus pour faire laver ses chaussettes et Blumroch pour son p'tit déj), Blum conseille l'attentisme ( en gros, il déjeune de la même façon que les autres jours)
Ça fait l'affaire du kob's, vous pensez... maverdave, avec ce culturiste qui nous tourne autour, en deux minutes les raeliens nous auront retapissé...
Et là, la solution simple, vraie, efficace, apparaît à ses yeux ébahis
Culturiste !
Voilà !
Culturiste, c'est le mot idoine, celui dont le reste des opé découle
Il fait sa tournée de boissons comme à l'accoutumée, san Pellegrino par palette, coca pareil, bières diverses, il usine dur, entre les stationnements litigieux sur la voie publique, avec le harcèlement afférent des forces de l'ordre ( auquel il répond, ma que cosi, stronzo, avec les doigts de la main droite réunis par la pulpe et le mouvement ascendant puis descendant et l'air accablé, si vous voyez), le diable dont une roue se debobine, les palettes défilmées avec le risque de tout flanquer par terre, les bons de livraison remplis de travers, il a le temps de laisser un message dans la boîte aux lettres morte
Le soir venu, il se rend à l'endroit convenu avec l'odorant et musculeux bonhomme, le mec est attablé devant un plat de protéines qu'il englouti, avec toujours sur la face cet air réjoui et détestable
Alors, votre réponse ?
De toutes façons, c'est une proposition que vous ne pouviez pas refuser...
Ha mais nous ne refusons jamais rien, par principe
Hé bien allons y donc pour les détails
Si ça vous fait rien allons aux thermes antiques, comme les anciens romains pour sceller notre accord
Là, le mec est totalement largué
D'abord il ignore qui étaient les romains, encore plus que ce que sont les thermes, kobus a joué trop fin sur ce coup là, il tente de louvoyer.... on va p'tet pas en trouver ici, disons un succédané moudern, une salle de sport, on poussera quelques barres
Le mec, ça lui parle, mais bien
Enthousiaste !
Les deux nouveaux compères se dirigent donc vers le cross fitt Héraclès du bled
Un endroit dans le vent, si tu veux le croire, statue d'athlètes demi nus en résine colorée, muzak d'ambiance, écrans géants qui dégueulent une succession de clips et d'infos en continu
Et ce n'est que l'entrée, la réception

Commentaires

on entre dans le saint des saints, la salle de musclation
tapis de course, appareils de torture, poids, altères et toujours cette muzak térébrante, le truc qui te rentre dans l'oreille et finit par creuser son trou dans ta cervelle
l'odorant et musculeux vis a vis de Kobus s'est désapé en un tour de main, il porte un petit débardot en nylon, couleur vert anis qui ne laisse rien ignorer de ses différents chefs musculaires
sans façons, il se précipite sur la première bécane venue, et voilà t-y pas que le foutre le biche!
il pousse, tire, pousse à nouveau!
les poids font gling glang en retombant puis en étant expédiés au plafond de la salle
ça crée un appel d'air, un brassage d'atmosphère
avec le bruit
ho hisse, ho hisse!
tant tellement que les autres culturistes ralentissent, puis s'interrompent puis affluent, désertant leurs machines
ho hisse, ho hisse!
médusés, les autres font cercle, dans un grand silence
ho hisse, ho hisse!
gling, glang!
avisant une bécane libre, sa préférée, le mec se rue dessus, c'est une presse à quadriceps
et vas y que je te pousse dessus, et boum fait le contrepoids en arrivant en bout de course
allez, boum! allez, boum! allez, han, boum!
mais qu'est ce que c'est que ce cyborg?
qu'est ce qui se passe ici?
pour quoi ce déchaînement de puissance sur ces pauvres machines qui lui ont rien fait?
et le mec ne semble pas souffrir, hein, il a toujours cette trogne illuminée d'un sourire figé, la transpi et la testo dégoulinent de ses pores, et toujours cette cadence, han, boum, han boum, han, boum, inaltérable
illumination!
kobus comprends enfin (il y a mis le temps)
nous sommes en présence d'un crétin masturbatoire, d'un onaniste forcené
sa mère devait lui attacher les mains, la nuit, pas possible autrement
jusqu'à quand ça va durer?
toute la soirée, la nuit et le jour à venir, s'il est convenablement ravitaillé
kobus court à l'accueil, il explique que son pote est parti pour le guiness book de l'endurance et que voilà, une canette de coca toutes les 20 minutes, de quoi lui éponger le front, surtout ne pas le laisser refroidir
puis il disparaît ailleurs

Écrit par : kobus van cleef | 24/01/2023

Il repasse au Gargano, faut mettre toulmonde au courant, il connaît le moyen, un feu en haut du monastère
Il saute la barrière, subreptice et furtif comme un monte en l'air albanoche, bing, coïncidence, en voilà un qui tente de s'introduire dans les dortoirs des hommes, le gusse s'y prend mal, son passe partout fait crouic crouic sur la serrure millénaire
Ni une ni deux, kobus fait une retraite jusqu'à l'appentis où sont stockés les outils de jardin, il assure un manche de pioche dans sa dextre
Bing, un coup sur la carafe,l'albanoche s'effondre
Coup de fil à la polizia ( avec le protable du cambrioleur, on n'est pas con non plus, dans ce monde hyper fliqué tout peut être tracé), annonce brève, élimination du téléphone
Puis grimper rapide sur le clocher, passage entre les deux coupoles ( une visible de l'intérieur l'autre de l'extérieur avec entre les deux un espace mort colonisé par divers volatiles, ça sent le guano), allumage du boutefeu, descente en catastrophe, pas se faire pogner par les carabiniers
Malheureux hasard,ces cons là ne sont pas en retard !
Kobus se mêle donc à la foule des moines, des pèlerins et des converts qui ont quitté leurs grabats pour cause d'alerte incendie
Il échappe de justesse à l'oeil des flics et des pompiers mais pas à celui du grand karpatique

Écrit par : Kobus van Cleef | 25/01/2023

Un discret mouvement du chef signifiant "viens me voir après tout ce barouf"
Un acquiescement muet sous forme d'une torsion convulsive du sourcil droit pour kobus
Le mutant a eu l'intelligence de rester dans sa cellule, il pourra toujours dire que le traitement le défigure et qu'il ne veut pas imposer la vision de sa face ravagée à la populace environnante
Szuzanna est sortie dans le simple appareil d'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil ( je savais que j'arriverai à la placer), même pas besoin de voir le kob's, elle a pigé, faut faire les valises et dégager, une fois encore
Dans la ville, les pasdars se sont réveillés, dans la soupente qu'ils occupent avec une vingtaine de migrons, qu'ils ont tous intimement connus ( on ne dira jamais assez combien l'hébergement collectif rapproche les êtres), de toutes façons, c'est l'heure d'aller au turbin, éplucher les légumes pour le frichti du midi
Blumroch s'étire depuis le kiosque à cartes postales qu'il occupe sur le parvis du monastère, Jean Eudes termine son tour de garde ( insoupçonnable, il est devenu vigile de nuit pour la caisse d'épargne des Pouilles), il va raccrocher sa casquette et son trousseau de clés
Emesse, Vesna et Erzebeth, qui partagent une colloc hors de prix, ont entendu les sirènes des vigili di fuoco, un coup d'œil par la lucarne et leur opinion est faite,. faut y aller
Au monastère, le perigrin albanoche reprend connaissance aux pieds des carabiniers, il tente, à la française, de se prétendre victime, mais ouat !
On l'embarque, il tiendra compagnie à ses compères en prison et le dottore commissaire a quelques questions à lui poser

Écrit par : Kobus van Cleef | 25/01/2023

//REMARK ON
"dans le simple appareil d'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil ( je savais que j'arriverai à la placer)" : ne pas oublier le "Belle sans ornement", même si "moins que nue, plus que nue." comme le disait un certain Michel Gray (Jacques Laurent a eu des formules comparables). ;-)
//REMARK OFF

Écrit par : Blumroch | 25/01/2023

embarqué au poste, le périgrin croit finaud d'excipier de liens avec des autorités supérieures pour garder le silence
pas contents, les flicaillons locaux expédient sa fiche à la DIGOS, qui saura, jugent-ils, démêler le vrai du faux, le bon grain de l'ivraie
ça en fait un de moins
nauzautres en revanche, restons un peu séparés, histoire de ne point attirer sur nous l'oeil de sauron du renseignement raëlien
Jean Eudes partira un peu en avance avec un des deux pasdars, direction Barri puis transfert vers Dubrovnik, l'antique Raguse....puis ensuite, infiltration discr^te vers l'arrière pays, Zagreb, puis la Hongrie, Zeferzedàr puis ensuite....
un autre couple prendra la direction de Split (bon plan, ils pourront visiter le palais de Dioclétien), un autre encore ira vers Dürres, un autre encore vers Triestre
bref, nous échenillerons toute l'Adriatique

Écrit par : kobus van cleef | 26/01/2023

On planifie tout bien, départs étalés sur plusieurs semaines, que d'autres impétrants prennent nos places dans le paysage, histoire d'éviter de trop attirer l'attention sur nouzautres et nos disparitions collectives
Et on s'arrangera pour rendre plausibles nos défections respectives
Ainsi, la très belle Emesse trouve une excuse en or, lorsque le singe qui gère la crêperie s'occupe de vérifier la fermeté de son corsage ainsi que l'affaire du perigrin albanoche lui en a donné l'idée
Il y récolte une confirmation tactile, un gnon sur le crâne, également à coup de billig et le tablier d'opérette de la belle jetté en pleine face ( plus quelques crachats, la réprobation des gargotiers avoisinants et une promesse d'action au civil et au pénal -harceler le corsage des employées, aussi girondes soient elles, ne peut que finir sur un mauvais procès)
Blumroch, lui, peu de temps après, justifie son départ par l'incendie de son kiosque à cartes postales, incendie par lui allumé de façon subreptice
Pasdar Abbas et Darius, c'est la fatigue de leurs co -turnes, à la fois réveillés par leurs ébats nocturnes et parfois tentés d'y prendre part ( mais c'est assez frustrant pour les participants occasionnels qui se retrouvent assignés au rôle passif, à quatre pattes et les dents mordant les draps)
Jean Eudes, grand seigneur, choisira de partir en dévalisant la caisse d'épargne des Pouilles, rien de dramatique mais toudmeme, ça fait un peu de peine au directeur
Et tout à l'avenant, kobus réalise un poc magistral sur son Vito de livraison, s'engueule avec le chaouch de l'entrepôt lorsqu'on lui fait la remarque que merde qui va payer le carrossier et prend la porte en hurlant des fancullo Pinocchio, le mutant, pas franchement repu après avoir saigné un agent raelien, le mutant donc,part en premier pour rallier un autre centre dermato et ku béni ( la roche posay ?)
Le grand karpatique, supposé vénérable du couvent, ira à Rome présenter ses hommages au pép'françoué
Chaque départ s'accompagne d'un passage devant la salle de sport où le manager de grande entreprise ( comme il y a des choses de haute graisse) continue à pomper de la fonte et pisser de la sueur

Écrit par : Kobus van Cleef | 28/01/2023

Erreur
C'est de "haulte graisse" et c'est Rabelais
Il n'est de bonne littérature que du terroir

Écrit par : Kobus van Cleef | 28/01/2023

Enfin...
En une dizaine de jours, nous nous sommes évaporés sans que le paysage s'en trouve très modifié, dans les creux laissés par nos défections se sont glissés travailleurs saisonniers et hôtesses de caisse, chauffeurs livreurs et vigiles de nuit, éplucheurs de légumes et vendeurs à la sauvette, tout un petit peuple de latins, serbes, maghrebouilles, bref une Méditerranée en miniature
En miniature et surtout qui ne doit compter que sur elle même, ici, pas d'aides étatiques à l'inactivité, pas de rétribution de la paresse, de RSA, c'est démerdes toi et djieu pour tous
À propos de djieu, la mère abbesse lui fait des remontrances véhémentes mais silencieuses, dans son fors intérieur comme on peut lire dans les livres bien écrits
Et pourquoi as-tu permis le départ de soeur Suzanne, et pourquoi m'éprouver ainsi, toute la lyre des pourquoi et des comment, on dirait une adolescente moudern
Djieu ne s'emmerde pas à lui répondre, tu penses
À la fin, la mère abbesse,n'y tenant plus, tente de retrouver, seule, ce qu'elle a vécu avec Szuzanna
C'est le moment que l'abbé, le boss, le wali, choisi pour entrer dans sa cellule
Instant pathétique, cette femme, blanche et fine comme un cierge sicilien, étendue, en attente, implorant et le pépère, devant
Va-t-il se passer quelque-chose ?
Oui
Le père abbé, d'une voix de rogomme, énonce "lorsque t'auras fini,viens me donner un coup de main, j'y arrive pas pour les comptes, on en est de 200k€ de dépassements rien que pour la couverture du cloître, je sais pas comment on va faire "
À quoi elle répond, comme un automate
"Le seigneur y pourvoira, comme pour le reste "
Mais le reste auquel elle fait allusion, ce reste là n'est aucunement pourvu et ne le sera plus jamais
Et lorsque le père abbé a fermé la porte, elle laisse couler ses larmes

Écrit par : Kobus van Cleef | 29/01/2023

Ça c'était un morceau triste d'histoire d'amour
Entre tribades, mais quand même
Fallait bien que ça se finisse un jour
Et la mère abbesse a du bol, sœur Suzanne ne l'a pas saignée à blanc

Aparté littéraire
Je m'aperçois que j'ai une obsession, les histoires d'amour
Tristes
Dans la fable précédente, le sort commun de l'ingénieur en fusée de Baïkonour avec sa Natacha, juste avant que la terre soit espoutie par la chute de la météorite géante
Et là, cette insistance à détacher Blum et kobus de leurs compagnes les attendant au pays, cette fin malheureuse des élans saphiques de Suzanna et de la mère abbesse
Ou alors parfois un versant grotesque, on se souvient du rapport extorqué à kobus par la jeune épouse du cheikh Amadou, l'homme qui les a ramassé dans la brousse afwicaine au moyen de son side car, puis la collection de coups de pieds de Vénus qui en a résulté pour le fautif
Idem des coïts consentis à Gundula, la nonne naine, ainsi que de la façon dont elle a prostitué le kob's pour assurer à toulmonde gîte et couvert

Écrit par : Kobus van Cleef | 29/01/2023

Les flots nous portent séparément au levant
Par des sentiers détournés, nous nous retrouvons tous en dobroudja, dans le delta du Danube, qui n'est bien évidemment pas bleu mais couleur merdasse, brunâtre et l'odeur n'est pas meilleure
Mais pour l'instant on est loin du Danube, on s'est donné rendez vous au sommet du Pic des Grecs, varful grecilor, bien qu'il ne pète pas haut, il est fastoche à repérer de loin
Nous voilà donc tous en Mésie inférieure, à la recherche des Scythes, cavaliers émérites
Va-t-on les imiter ?
Ça ferait pas les affaires du kob's qui monte comme un sac de patates, la très belle Emesse, pour sa part,a pratiqué ainsi que ses sœurs, l'équitation depuis son enfance heureuse et kobus imagine sans peine les fesses charnues de la sororité s'élever puis retomber sur les selles lors du trot et le déhanchement nonchalant adopté lors du pas
Ça lui fait tourner les idées dans la boîte à fantasmes, à tel point qu'il est obligé de disparaitre un instant pour se rendre présentable

Écrit par : Kobus van Cleef | 31/01/2023

Jean Eudes, lui,a passé son enfance quasi sur un choale, les haras étaient à toucher le manoir familial
Poursuivre l'épopée sur quatre pattes ne le contrarie en rien
Blumroch, pour sa part, fait la gueule
En cause, le regard et l'appréciation que sa moitié karpatique a lancé au dirigeant de haulte entreprise en train de pomper de la fonte, elle l'a trouvé très avenant, derrière les vitres du cross fitt, elle l'a dit et va savoir comment c'est revenu aux oreilles de Blum, probablement une fuite de la part de Szuzanna, qui, après la fin de ses amours saphiques, est en panne de volupté
Ou alors un des pasdars,va savoir

Bon, pour les pasdars, c'est pas top non plus
La dobroudja c'est pas monstrueusement peuplé, et lorsque on vient d'un bled italien où l'on a vécu en colloc avec des sanpapiés qui n'ont que leur ku à céder, ça change

Écrit par : Kobus van Cleef | 01/02/2023

Et puis on est loin de Bucarest et de sa vie nocturne trépidante, de sa gaypride par exemple
Alors oui, ils vont pouvoir recommencer à se faire des papouilles, comme un vieux couple, mais le cœur n'y est pas
Un pour qui le cœur y est, et qui regorge d'enthousiasme, c'est le grand karpatique
Il hume l'air, l'eau, les plantes, il reconnaît les divers fumets de la sauvagine, fumets qui s'alentissent dans les sous bois ( bon c'est un peu de la steppe mais si tu vas vers la Bulgarie,y a pas mal de végétation)
Il renaît,sa hanche ne le fait plus souffrir,sa vertèbre le laisse tranquille, il aurait même du goût à saigner un humain à nouveau
Ses filles le sentent bien sur ce coup là, elles veillent autour, pas qu'il vide l'intégralité des veines de l'assistance
Coup de bol, le foyer du peuplement initial vampyresque n'est pas loin
On s'y porte

Écrit par : Kobus van Cleef | 02/02/2023

À mon âge, je me cache encore pour écrire ( transformation du titre d'un film "à mon âge je me cache encore pour fumer" qui relate l'histoire triste d'une femme algéroise, fliquée par son frère,dont le seul espace de liberté est le bain turc où elle cause et fume avec les autres baigneuses, le mec et son fiancé viennent l'attendre à la sortie, genre tar' ta gueule à la récré, et surinent au hasard une mouquere dans le tas, puisque pour tromper le patriarcat -pas blanc, pas catholique, pas européen- elles se sont toutes recouvertes de bourquasses, détail piquant, le tournage a été fait exclusivement en Bulgarie où on trouve encore quelques hamans authentiques mais pas à Alger où pourtant...)
Bref, à mon âge, je me cache encore pour écrire
D'autant que dans quelques heures je me colle à la remorque de madame moitié pour un parcours balisé, même si on s'oblige à se charger comme des mules
Le bildungs roman karpatique a quand même une autre gueule,permettez moi de vouldire, un plein paquet de personnages, deux continents, des morts, des amours, une naissance et une renaissance, des femmes superbes et dangereuses, des amitiés viriles, des combats acharnés, des paysages grandioses
Et c'est pas fini
Pas tout à fait un roman russe, il manque une certaine neurasthénie des personnages, mais ça pourrait y ressembler
J'en causais l'autre jour avec une voisine (n'allez rien imaginer c'est la veuve d'un ami) à propos du "Don paisible" de Cholokoff, il y a toujours une touche de neurasthénie dans un roman russe
Pour savoir si ça transparaît dans les adaptations cinématographiques, c'est plus délicat à cerner
Disons que ça dépend du réalisateur, bien sûr, et surtout de la période
Une adaptation récente ne montrera que des culturistes et des bombasses, à l'américaine
Pas trop de neurasthénie, donc, même par petite touche
Plus les paysages, bien sûr
Va filmer le Don paisible en Idaho ou en studio, ça vaut zéro !
Le puits carré limité par les planches avec le balancier pour puiser l'eau ?
Pas vu
La moisson sur les collines de tchernoziom ?
Impensable
Les oiseaux au coin d'un bois lorsque Grigori renverse Aksiana ?
Y a plus d'oiseaux aux Amériques
Les isbas en rondins ?
Y a qu'au Montana ou au Wioming qu'on en trouve, ce qui fait pas le décor de la steppe cosaque
C'est pour ça que lorsque je vois Aksiana qui sussure "Grichka, mon petit brin d'orge" dans l'adaptation de 1957, je me dis que le roman n'est pas mort
La preuve, j'écris encore
Même si je me cache pour ce faire

Écrit par : Kobus van Cleef | 03/02/2023

Bref, le grand karpatique se sent revivre, il se met en chasse une nuit de pleine lune, bien que ses filles aient barricadé la porte de la grange où ils sont séquestrés,lui, Szuzanna et le mutant
Mais que peut un méchant cadenas à trois francs six sous de chez éco plus contre la volonté, l'instinct et la faim des vampyrs ?
Je vous le demande
Rien
Éco plus ne peut rien
Et la famille karpatique sous les espèces du grand père de la fille et du petit fils, se mettent à la recherche d'une proie
Vaste programme, la cambrousse est déserte, pas un pecore, pas un humain
Merdalors, tempête le grand karpatique, lorsque j'étais jeune, avant le règne de Dimitrov et de caucescu,y avait plein de plébéiens ici
Il y a toujours des champs, un peu moins c'est vrai, les lisières sont.... changées... avec des parcelles immenses, et plus un péquin...
Expliquez moi ça
L'explication, très simple, tiens à la mécanisation de l'agriculture, l'exode rural et le désir Habsolu, irrépressible et impératif, des filles de la campagne, de participer à la marche du monde et à la putinisation des femmes européennes
Les hommes font comme ils peuvent, sans femmes, soit ils suivent le mouvement, soit le mouvement s'impose à eux à la hauteur de la main droite ( ou gauche, c'est selon) soit ils importent des femmes d'autres continents
De toutes façons, on n'a guère besoin d'hommes ici, certains sont recrutés pour sauver la démocratie en Ukraine, les autres ont sombré dans l'alcoolisme
Et pour faire les moissons, rentrer les bêtes, toussa ( le grand karpatique s'inquiéte un peu, on ne peut pas gérer la campagne comme une usine)
Tout est informatisé, mon pauvre pépère, regarde, cette gigantesque moissonneuse batteuse qui point à l'horizon, en grondant de tous ses cylindres,y a personne dedans, une caméra, un logiciel d'intelligence artificielle ( ou de conneries naturelles), un GPS pour suivre les courbes de niveau et faire demi tour à la lisière du champ, une reconnaissance faciale pour éviter d'écraser un voisin égaré ( oui c'est les droits de l'homme, si machin viens sacager ta parcelle, pas de violence,recueille des preuves et va enrichir l'avocat, le juge et le tabellion)
Le grand karpatique en reste coi

Écrit par : Kobus van Cleef | 03/02/2023

//REMARK ON
La biographie du Kamerad Kobus van Cleef aura pour titre :
*L'albatros aux ailes de géant se cachait pour écrire*. ;-)
Pour jouer son rôle, "deepfake" de Richard Chamberlain -- mais à cause de *Shogun*.
//REMARK OFF

Écrit par : Blumroch | 03/02/2023

Personne d'autre que moi ne pourrai jouer mon rôle, enfin !
Soyez réaliste !

Écrit par : Kobus van Cleef | 03/02/2023

Kobus van Cleef > Et Theodore Kaczynski est en prison ;-)

Écrit par : Pharamond | 05/02/2023

Mais où trouver notre pitance ?
Ils se résolvent à aborder le véhicule nocturne et agraire
Personne, évidemment, quoique, on aurait pu supposer qu'en régime néo kapitaliste, on fasse bosser les gens la nuit
Là, personne, mais au fond un grouillement animal, derrière le tracteur otomatik, et des croassements mal définis
Puis un rayon de lune... des grenouilles, des dizaines de milliers de grenouilles et des crapauds aussi
Ça s'avance avec majesté et pourtant ça couvre le sol
C'est entre Jérôme Bosch et le Deutéronome, ça luit faiblement mais ça avance, ça avance, ça va finir par rattraper le tracteur qui s'est arrêté sur une courbe de niveau
Ce que voyant,nos trois vampyrs, le papi, la mère et le petit fils, tournent les talons et prennent les jambes à leur cou

Écrit par : Kobus van Cleef | 05/02/2023

Les gueurnouilles et les crapauds ensemble c'est quand même une vision biblique effroyable
Nos trois vampyrs qui, habituellement n'ont peur de rien, même pas que le ciel leur tombe sur la tête,nos trois vampyrs donc, attendent dans la grange, serrés les uns contre les autres, le retour du jour

Écrit par : Kobus van Cleef | 07/02/2023

Au matin, ils sont surpris par des sons inaccoutumés
Des clacs clacs clacs
C'est les cigognes qui claquettent
En mangeant les gueurnouilles et les crapauds
Vision biblique, punition infernale !
Car lorsque tu es batracien, ça n'a rien de drôle d'être chassé par un échassier, surtout un échassier affamé
Et tu vois ces bestioles au long bec emmanché d'un long cou, arpenter les sillons de la cambrousse en piquant parfois du nez...
On l'a déjà dit, un Jérôme Bosch vivant !
Je sais pas pour vous mais nouzautres, les vampyrs, les gueurnouilles toussa, on commence à avoir un peu la pétoche

Écrit par : Kobus van Cleef | 08/02/2023

Bref, les plaies d'Égypte combattues par la coalition des oiseaux, ça a de la gueule
On se décide donc à lever le camp pour s'enfoncer plus avant dans les périphéries roumaines, Transylvanie, dobroudja,bessarabie,maramures ( prononcer maramourech')
Peut être croiserons nous des humains en quantité suffisante pour combler nos vampyrs,vampyresses et demi vampyresses ?
Non,ces dernières nous annoncent que, pour l'amour de nouzautres, vieux mâles blancs européens et supposément catholiques, elles renoncent à ces pratiques
Mais il faut aussi trouver une gay pride pour nos amis les pasdars
Et ici, c'est pas évident

Écrit par : Kobus van Cleef | 09/02/2023

Il faut donc partir sous d'autres cieux, pas trop loin quand même
On se mettra autour d'un planisphère pour décider, et aussi pour calculer les distances
On jette les dés, comme au Monopoly ou aux petits chevaux
Kiev !
Merde, Kiev ?
Sérieux, Kiev ?
Bin oui
On relance
Sans regarder
Kiev !
À nouveau Kiev !
Une troisième fois.... que croyez vous qu'il advient ?
Kiev !

Écrit par : Kobus van Cleef | 10/02/2023

Sérieux ?
Oui, sérieux, on a beau lancer, relancer les dés, on en revient toujours à Kiev
Au moins, le kapitan, dans les réprouvés, avait le choix entre Varsovie et Berlin, nous c'est Kiev pour tout potage

Écrit par : Kobus van Cleef | 10/02/2023

Kobus van Cleef > Bigre ! Kiev, voilà une destination pas moins dangereuse que les précédentes et qui nous assure encore des aventures inattendues.

Écrit par : Pharamond | 10/02/2023

//REMARK ON
Destination finale : guerre [qualifiée de] mondiale, troisième et dernière, enfin -- les suivantes seront locales, au mieux nationales. Parmi les innombrables victimes, un certain Vivaldi, mort à Lideule -- petit patelin qui d'ailleurs n'existe pas.
//REMARK OFF

Écrit par : Blumroch | 10/02/2023

Destination sérieuse, mais nous avons surmonté des obstacles non moins abrupts, nous avons survécu à des situations bien pires
Et nous sommes bien accompagnés, entre nos belles amies, les pasdars et les vampyrs assoiffés
De plus nous ne manquons point de liquidités et, si nous ne sommes point encombrés d'impedimentas divers ( kobus ne pleure même plus la perte de ses manuels de médecine tropicale, à lui offerts par feu son beau père), nous compensons par l'expérience cumulée de nos accompagnants ( qui mieux qu'un pasdar en rupture de ban pour faire la guerre ? et qui mieux qu'un vampyr pour saigner à l'improviste un espion raelien trop curieux ?)
Et à propos d'espion raelien, on risque d'en trouver
On peut même dire que nous allons dans l'antre de la bête

Écrit par : Kobus van Cleef | 11/02/2023

On s'inquiète donc d'un itinéraire
Piquons droit au Nord, on traverse la Moldavie, qui n'est pas en reste question corruption, puis, direct en Ukraine et on fait route sur Kiev tout au nord
Tant qu'à faire, on fera un crochet par Chisinau , pas certain que la gay pride soit de qualité mais à cheval donné on ne regarde pas la bride

Écrit par : Kobus van Cleef | 12/02/2023

Navré pour le récit entrecoupé de pauses, et fait de petits bouts, suis en voyage, je vous dirai pas où ( si un des membres du groupe est un lecteur ça risque d'être compliqué) et tapoter sur un écran tilifone grand comme la paume c'est pas si fastoche

Écrit par : Kobus van Cleef | 13/02/2023

Kobus van Cleef > Nous saurons attendre ; puisse ce voyage vous inspirer encore quelques péripéties pour nos héros.

Écrit par : Pharamond | 13/02/2023

Quelques péripéties ?
Non non, une histoire vraie !
Enfin, le voyage à la remorque de ma moitié se termine, j'aurais donc plus de latitude pour écrire la suite

Écrit par : Kobus van Cleef | 14/02/2023

peut être est il temps de rafraichir la page, mettons carte blanche 52? épisode 22?

Écrit par : kobus van cleef | 21/02/2023

piquons au nord puisque nous en avons décidé ainsi
et ça y va les trajets foireux dans des camionnettes paysannes (rescapées de l'exode rural de la paysannerie de l'est, on voit d'antiques bouchanka, anciennement véhicules utilitaires, reconverties en couvoirs ou en clapiers, rendues à leur destination première, voiturer des humains au moyen de moteurs thermiques) ou dans des carioles à cheval (timon asymétrique , en travers, un seul bourrin qui trotte sur le goudron fissuré, bravement, nous devons le reconnaître, et kobus étant ce qu'il est, se laisse aller à voler un baiser à la douce Emesse, laquelle ne rougit que parce que son père la regarde de façon désaprobatrice)
en tout cas, point de chevaux individuels, ce qui fait les affaires de qui vous savez, qui, s'il monte passablement les chevaux mécaniques, n'a que peu d'affinité pour les chevaux réels
on marchera donc dans les pas des scythes, mais de loin, sans les imiter

Écrit par : kobus van cleef | 26/02/2023

kobus van cleef > Vous avez raison, je vais m'y atteler.

Écrit par : Pharamond | 26/02/2023

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