Merle

Tout à l'heure en rentrant chez moi j'ai entendu le premier merle de l'année. Dans la pénombre je ne le distinguais pas, mais le chant venait du toit d'un immeuble. Il a senti que le jour allongeait, qu'il fallait marquer son territoire en attendant le printemps. Dans le calme de la petite rue c'était bien agréable à écouter.

Pépiements (50)

Les syndicats appellent à la grève et à manifester le jeudi 19 janvier contre la réforme des retraites. Vu mon âge je ne serai pas ou que peu concerné par les nouvelles mesures, j'ai cependant bien envie de participer tout de même, histoire d'em... Macron dans une juste réciprocité. D'un autre côté je suis las de ces mini-victoires, à supposer que nous obtenions quelque chose, qui ne font que prolonger encore un peu plus l'agonie de ce simulacre de société. J'hésite donc.

Musique (638)

Jean-Sébastien Bach

Sonate no 3 en sol mineur BWV 1029

 

Doux-amer

Avant-hier je suis allé boire un verre avec la fille d'une amie. Je la connais depuis sa naissance et elle me considère un peu comme son parrain, même si rien n'a été officialisé. Nous avons discuté une petite heure en sirotant un chocolat chaud. Elle m'a dit être très fatiguée entre études et travail pour les payer et cela se voyait. Elle m'a parlé de ses projets, ceux d'une jeune femme d'aujourd'hui. Parfois des expressions me rappelaient la petite fille d'autrefois comme lorsqu'elle m'a fait au revoir de la main alors que mon tram partait pour me ramener chez moi. Ce rendez-vous m'a laissé une curieuse impression ; nos contacts se faisant plus rares j'étais heureux de l'avoir revue, mais je me sentais aussi un peu triste. On essaie d'oublier le temps qui passe et parfois il se rappelle à vous sans trop de ménagement quand on ne s'y attend pas.

Lectrice (3)

Pépiements (49)

Mon neveu dit avec justesse qu'il y a du bon dans le fait de pas aimer ses parents ; cela fait moins de chagrin à leur décès. L’enlaidissement rapide du monde a le même effet ; le jour du grand départ il y aura moins de choses à regretter.

Pépiements (48)

Ce midi au self de l'entreprise la conversation dérive sur la déliquescence du système de santé français. Mon voisin de table finit par avancer que de "toute façon il n'y plus d'argent". Je réplique en disant qu'avec ce que l'on a donné à l'Ukraine on aurait aisément pu régler certains problèmes urgents, mais que le pouvoir a des priorités et que de toute façon la ruine de notre ancien système est le but recherché. C'est beaucoup en une seule fois et cela a jeté un froid ; la minute d'avant les esprits s'échauffaient et maintenant plus rien. Après un silence mon voisin continue en donnant le fond de sa pensée : d'après lui nos dirigeants sont seulement dépassés par la situation actuelle.

La propagande fonctionne à merveille : en accumulant des pseudo-crises ou en en créant des vraies le Système se fait passer pour un pompier plein de bonne volonté mais débordé par le nombre de départs d’incendie plutôt que pour le pyromane qu'il est.