27/07/2022
Un peu d'humour (27)
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26/07/2022
Magma
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Naissances
09:25 | Lien permanent | Commentaires (8)
25/07/2022
Carte blanche (45)
Laissée à Kobus van Cleef
Crépuscule des vampyrs et continent obscur
Quatorzième partie
L'echaufouree est vite terminée
On rallume les lumières façon démocrates éclairés du 18eme
Trois ouigres achèvent leur misérables existences sur le ciment irrégulier du compound pas de traces du dernier
Cap de dious !
Jean Eudes se rue au créneau, on aperçoit une silhouette filiforme qui se fraye un passage dans les broussailles, il épaule le dragounov, pression lente sur la détente, en expirant doucement, la forme sautillante du ouigre se détache de l'obscurité ambiante dans le réticule, surpris par le départ du coup puis par le recul,remise en ligne, plus personne, ai je touché ma cible ?
On part en explo Jean Eudes et kobus, avec précaution, rien n'est plus dangereux que la nuit en afwique
Finalement on entend une respiration oppressée on dirige les faisceaux croisés de nos lanternes sourdes( oui même aux afwiques il y a des réminiscences de Victor Hugo et de Balzac) sur un misérable recroquevillé dans son sang
Il a pas l'air d'avoir été touché trop gravement, de toutes façons on peut pas le laisser là, les bêtes sauvages en feraient leur ordinaire, pas vrai ?
On te traîne donc le blessé chacun par un membre, on laisse une large trace sanglante sur le sol,va savoir si c'est pas plus grave que ce qu'on supposait de prime abord
Arrivés au compound, Blum nous lance "les petites crapules ont chouravé nos diams ! S'agit de faire causer celui là !"
Pas que nous soyons animés par l'esprit du lucre mais là.... on se voit vieillir dans cette afwique improbable
Toulmonde va s'y mettre
C'est pas qu'on soit des tortionnaires, mon pauvre bougre, mais va falloir nous affranchir vite fait sur le lieu d'où c'qu'y s'trouvent les diam's, sinon ça risque fort de cacater pour ta pomme ( là c'est kobus qui cause, un langage fleuri mais vous pouvez comprendre que le ouigre blessé n'y entend goutte)
On a le choix,mec, tu t'allonges rapidement et sans douleurs ou bien tu choisis de sofffrrrrirrrr,t'as pigé ?
Mais enfin, le type n'y entend rien, il est blessé, en état de choc, vous lui parlez de façon menaçante sous le nez après l'avoir flingué et traîné dans les broussailles, comment voudriez vous qu'il coopère ?
On se retourne tous les trois, électrisés !
C'est Erzebeth qui vient de causer.... mais ma chérie, j'ignorais que tu parlais vronzais, enfin si, un peu, tu cachais bien ton jeu, bref je sais pu koi dire là.... Jean Eudes s'assied, un peu estomaqué
Les trois grâces s'interposent,laissez nous faire, donc...
Elles commencent par panser le mec,ho pas grand chose, mais le bruit d'une étoffe déchirée, l'application d'un tissu plus ou moins malpropre sur une peau déchirée par le passage de l'ogive de 7,62, ça fait des miracles
Elles relèvent la tête du misérable, approchent une boisson quelconque de ses lèvres
Ça y est, le mec est à point, elles peuvent te l'interroger
Et la réponse fuse "yocoul, yocoul !"
Merde kes ki dit c'con là ?
C'est la timide et rougissante Vesna avec son prénom venu direct de Slovénie, qui nous met au parfum
Yocoul,manger, votre gugusse a bouffé les diamants
Ho putasse, mais quel abruti, il se les serait mis dans le cul ou dans le slip, on aurait eu moins de mal à les récupérer...
On se pose les questions rituelles
Faut il lui donner une purge, un lavement ?
Faut il acquérir un endoscope pour sonder l'estomac du misérable ?
Lequel misérable nous épargne de donner les réponses aux questions formulées plus haut en défuntant brutalement,la gueule ouverte et la bouche tordue
Visiblement, le pruneau expédié d'un coup de dragounov ne s'est pas contenté de tailler dans le gras de la hanche ( trouver du gras chez ces bougres là relève d'une pratique sportive de haut vol), mais a intercepté une artère ou une veine de bon calibre
On se regarde les zuns les zautres, sans enthousiasme
Je l'ai déjà dit, nulle pingrerie,nul lucre, nulle avarice, mais ces diams sont notre porte de sortie des afwiques
"Et des nôtres" ajoute Erzebeth en se glissant derrière Jean Eudes
Elle lui tend un couteau, et d'un mouvement du menton, qu'elle a pointu et charmant,indique la dépouille du ouigre voleur
Jean Eudes se tourne vers nous, et intime à toulmonde de sortir et de fermer la porte
On accompagne ces dames dans un autre coin du compound puis kobus reviens sur ses pas, interpelle Jean Eudes qui tournait autour du macchabée, le couteau à la main
"T'es certain de pas vouloir d'aide, j'ai quelques notions d'anatomie"
Jean Eudes acquiesce, on monte notre défunt sur un chevalet, tête en hauteur, on glisse une lame à partir de la xiphoide en cisaillant vers le bas, saloperie de couteau pas aiguisé, la pointe ripe sur un cartilage costal et perce le colon transverse, aussitôt une odeur d'égout négligé se répand genre cloaqua maxima, on se reprend, l'incision est rectifiée, on évite le lobe gauche du foie puis on arrive sur l'antre gastrique,tendu à bloc, une micro incision, un pfuittt redoutable on passe un doigt, ils sont là, ils sont là, les diam's, Noël Noël, nous ne vieillirons pas zici !
On vide la tripaille, les cailloux s'accumulent à nos pieds, on les lave, les dénombre, ils y sont tous !
Nos bouchers malgré eux sortent de leur echarnoir improvisé, tout fierots, sur la trogne l'air inspiré de celui qui attend la récompense pour son boulot effectué dans les règles et même au delà
Jean Eudes s'avance vers Erzebeth, tente de l'enlacer, penche vers elle son muffle moustachu, elle le repousse avec grâce en chuchotant "plus tard mon chéri,va te doucher, tu sens un peu la merde" et c'est vrai, la bosaille percée du misérable ouigre a laissé suinter un liquide maronasse aussi appétissant qu'une plongée dans les bas quartiers d'Abidjan ou de Bamako ( mais existe-t-il des hauts quartiers en ces contrées, on peut se poser la question)
Les commodités sont plus que rudimentaires , après tout nous sommes aux afwiques, aussi nos deux compères organisent un bain douches sommaire avec du sable, puis une détersion avec un vilain savon qui ne se donne même pas la peine de mousser ( supplice pour un gauloiche, après tout c'est aux Gaulles que le savon fut inventé) suivi d'une aspersion par le résidu de la cuve destinée à la boisson ( non ce n'est pas toujours de la bière)
C'est un fier spectacle que ces hommes mûrs ( et même un peu au delà) torses nus, pilosité argentée à l'air, bourrelets de santé débordants au dessus de la ceinture ( et non pas obésité morbide de l'occidental moyen avec seins comme des femmes et flaques de gras sur les lombes) s'envoyant de grandes giclées d'une flotte probablement grouillante de miasmes en rigolant
Nulle trace apparente du combat mené à l'instant ni de sa conclusion macabre et autopsique dans ces rires francs et ces plaisanteries de ruffians, ils sont bien du même bois que leurs ancêtres qui soumirent l'Algérie, les Flandres, les imperiaux à Eylau, Wagram et Austerlitz !
Enfin propres et récurés jusqu'à la lunule des ongles, ils se dirigent vers les quartiers féminins du caravansérail moudern, chacun cherchant sa chacune,si on peut dire
Cette pièce ? Non, on entend les gloussements de Vesna et de Blumroch
Enfin, toulmonde s'est retrouvé pour un meeting quasi conjugal, les respirations se sont apaisées, la sueur a séché sur les épidermes
Et là,fuse l'éternelle question
"Tu es bien ?"
Et la réponse, inattendue, des trois grâces, presque simultanée "j'attendais quelqu'un comme toi...."
Mais qu'est ce qui me prend, moi, d'écrire un roman d'amour !
Mon truc au début, c'était l'Anabase !
Ou bien, à la rigueur, les aventures du jeune Télémaque !
Mais pas l'éducation sentimentale !
Chuis pas Flaubert,moi !
Déjà que j'ai bien du mal à être kobus....
Après tout, un roman d'amour c'est aussi un roman d'aventures
J'oserais même dire qu'un roman d'amour c'est surtout un roman d'aventures
Ou l'inverse, peut être
Qu'est ce que l'embarquement pour cytheres sinon une aventure ?
Maritime, de plus, comme toute aventure qui se doit
Et l'Odyssée, n'est ce pas avant tout un roman d'amour ?
Ulysse qui brûle de retrouver sa Pénélope, et qui en chemin, la cocufie bassement avec cyrcee, entre autres
Bref
Au petit matin, les mâles se retrouvent seuls
Les femmes les ont abandonné
Enfin, pas tout à fait
On entend des raclements, des coups sourds, des bruits de moteur dans la cour du caravansérail
Les trois grâces avec les bagages, succincts, sont autour de la citerne sur roues
Elles en font le plein
Car le caravansérail possède d'autres cuves
Cuves pleines de fioul,aux afwiques, le carburant ne gèle qu'exceptionnellement
Et lorsque nos trois complices déboulent sur l'aire à virer, elles ont l'air de Sophia Loren dans je ne sais plus quel film, une mèche leur balayant le front, la sueur dévalant dans le sillon inter mammaire, les avantages compressés par les bretelles de la combi de mécano, bref, des calendriers Pirelli dans la version sage
Et elles exposent leurs arguments, étant donné que le trajet est long et incertain, mieux vaut transporter son combustible pour au besoin le troquer, le vendre
Et faîtes donc disparaître ces cadavres, ça fait mauvais genre, vous avez deux heures
Et allez donc, on démembre joyeusement nos ouigres,occis dans la nuit
On disperse les débris aux quatre vents
Un petit lave main et terminé, on embarque
Direction plein est, vers la mer, qu'on puisse hurler "thalassa, thalassa !" à la vue de la grande bleue
Plus facile à dire qu'à faire, je vous précise
Un moteur hyper puissant, sollicité par une boîte à 12 rapports un pont entre les le tracteur et la remorque des routes sans asphalte avec tant tellement d'ornieres que tu peux pas les compter
Les premiers kilomètres sont difficiles, c'est Blumroch qui s'y colle puis Jean Eudes puis kobus, bon gû, quelle aventure, ça tangue, ça roule,y a des à coups lorsque la remorque
Lorsque la remorque cogne contre le tracteur
Mais peu à peu, l'équipage s'amarrine, comme on dit
Et lorsque les grandes routes, pour peu que ça existe ici, lorsque les grandes routes apparaissent donc, ça roule presque normalement
Et ça descend vers la mer, à travers des cols montagneux empoussieres, peuplés de locuteurs de l'oromo ( un vernaculaire du coin) et du swahili ( pareil), épidermes bleu pétrole, tignasse emmêlée, faciès écarquillés de stupéfaction "c'est pas machin qui vient faire la livraison ? Comment ça ? Vous livrez pas ? Mais comment je vais faire,bordel de moi, hein, comment je vais faire ?"
Parfois les locaux s'opposent à leur départ parfois les zotorites locales font semblant de contrôler les papiers, le connaissement de la remorque, plus d'une fois on retrouve un local arrimé aux buses de vidange de la citerne, traîné dans la poussière sur quelques kilomètres
On réussit le tour de force d'arriver dans les faubourgs de dar es salam sans perdre une goutte de combustible
Rien, sauf ce qu'on a transféré de la citerne jusqu'au réservoir
Et ce sont les trois grâces qui s'y sont collé, elles ont montré leurs capacités
Te dire, les faubourgs, c'est la même merdasse que partout ailleurs
En pire
J'ai vu pas mal de connurbations dans ma désormais semi longue existence
Des favelas des bidonville ( mention pour les villes de parachutistes mexicain), des taudis, des catojos ( ça c'est du sicilien)
Mais dar es salam, c'est la première marche du podium
Bref, des baraques en tôle ondulée pour le toit, toile bleue UNICEF pour les murs, quelques épineux autour, une chèvre famélique pour les plus heureux, des fatmas décharnées qui se coltinent la marmaille, une main en visière sur les yeux, les gencives dénudées par un rictus figé à force de fixer l'horizon, tout bien, cliché usuel
Et ça continue, les suburbs pendant des kilomètres, les voies deviennent plus étroites, les mosquées plus nombreuses et cossues ( si on peut dire) jusqu'à tomber sur des barres HLM et du bitume puis après moults détours et palabres avec des semi uniformes ( palabres facilitées par l'adjonction d'un p'tit billet à chaque nouvel terlocuteur, avec lequel on a bien du mal à locuter, puisque nous ne savons du swahili que le strict nécessaire à savoir rien, mais l'angluche pigdin reste la lingua franca ainsi que le numéraire glissé en douce), on entrevoit des avenues avec bâtiments plus durables
Une place titanesque avec la statue de l'homme fort, des blindés poulardins divers garés à proximité, des petits gradés l'air louche et la mine basse, à l'affût du bakchich...l'afwique quoi, éternelle, immuable
Et au delà, oui, au delà, une fraîcheur incongrue, un silence, le port, l'océan indien !
On démonte du camion citerne, aussitôt entouré de chourineurs divers, d'officiels véreux et d'uniformes corrompus
En deux coups les gros, l'affaire est faite, le passage pour six vers Oman contre la possession de la citerne
L'intermédiaire véreux insiste pourtant "faudra voiler vos fatmas, là quand même, elles insultent les yeux des vrais croyants"
Mais qui croient à quoi, à la mouchquipète ? Ça c'est kobus, toujours diplomate
Les autres voyageurs se chargent de le ramener à la raison, nos amies voyageuses entortillent donc leurs toisons dans des voiles diaphanes en guise de turban, c'est frais et ça dégage leurs nuques nues qui appellent le baiser ( ouais, je ne peux me déprendre du romantisme, presque amoureux,voyez)
Bref on lève l'ancre, arrivée prévue pour Sallalha ( et non Mascate, détail d'importance), dans deux jours, on se tient à la rambarde et le vent rafraîchit nos épidermes mis à rude épreuve
Ceux qui sont pas rafraîchis,par contre, c'est les n'aigres dans la cale, qui ont signé ( ou pas) un contrat de travail avec différents employeurs de la péninsule arabique
Principalement kényans, mais y en a d'autres, bien sûr
Alors on n'est pas passé par Zanzibar, puisque maintenant y a plus besoin de séquestrer les esclaves sur une île avant de les dispatcher au plus offrant, puisqu'ils deviennent des esclaves volontaires, un peu comme nos ancêtres qui allèrent travailler aux Amériques ou à l'île Bourbon, pas esclaves puisque blancs mais esclaves de fait
Et vogue la galère
En italien moudern, e la nave va
Le toum toum toum du diesel cogne pendant la traversée, on passe bien au large de la corne de l'afwique, histoire d'éviter les pirates somaliens
D'un autre côté,y a peu de risques qu'ils s'attaquent à un cargo battant pavillon omanais, ils savent ce qu'ils risquent, mais sait-on jamais
Une ou deux douches de mousson, le soir avant le coucher du soleil , pas de coup de tabaque et on arrive dans les temps à Sallalha ( prononcez Sallalhé ou Sallalheu c'est selon) capitale régionale de la province sudiste de l'émirat de Mascate et Zanzibar, renommé sultanat d'Oman, on est pas loin de la frontière yéménite, ça a bastonné dans les 50/60, je vous dit pas, mais depuis ça s'est tassé, sous l'influence bénéfique du pèrelanation ( comme le père système à l'ixe), sultan Kabous, que toulmonde vénère ici
On débarque, pas un chat, enfin si, quelques dockers et les officiels qui viennent viser le connaissement du navire, sans nous accorder le moindre regard
Pas leur problème,visa, pas visa, à nous de nous démerder, tout juste s'ils ne nous marchent pas sur les orteils
Débarquons donc et mettons nous à la recherche d'un hébergement puis d'un moyen de transport jusqu'à la frontière persane
Et là,pile, en train de griller une cibiche sur le port, en guettant le client,N..., un guide que j'ai connu dans une autre existence
Les bras, les mâchoires nous en tombent
Mossieur kobus ? Que vois je ? Vous zici ? Dans un de vos romans ? Pour de vrai ? Ou pas pour de vrai ?( ça dépend du point de vue, évidemment)
Salutations, embrassades, présentations diverses, et qui sont vos compagnons, et pour combien de temps êtes vous parmi nous, et voulez vous un programme de visite adapté ?
Tiens, pourquoi pas, joignons l'agréable à l'utile, Oman est certainement un pays qui mérite le voyage
Pour peu que nous soyons en règle avec les lois locales
Devant sa mine interrogative, on se confie, à demi mots
Il fronce le sourcil,allume une deuxième cigarette alors qu'il en a déjà une dans le bec, nous drive vers la réception d'un hôtel moyenne gamme où il nous assure qu'on ne nous posera pas de questions
Effectivement, la seule question posée concerne les rafraîchissements, thé hyper sucré pour toulmonde
Il arpente le hall, le téléphone à la main, on discerne à peine quelques mots, sabir tunisien et anglais mélangé, quasiment maltais, il revient en disant "deux heures"et donne un chiffre, que l'on est bien obligé d'accepter sans marchander
On patiente donc à l'hôtel
Thé sucré,louquoumes sucrés, beignets sucrés
Vient le moment de rétribuer notre gentil guide, ça se chiffre en pincées de diams, tout ça
Et lorsque je dis pincées, c'est au pluriel
Bref, il nous refile des drachmes antiques arabiques, actualisées, des dirhams donc même si c'est la currency des Emirats arabes unis d'à côté
Enfin le délai est écoulé, après moultes rasades de thé hyper sucré, louquoumes sucrés, musique sucrée
Un chaouch remet presque clandestinement une enveloppe à N...
Lequel l'ouvee à la dérobée, et nous glisse les sésames ( ausweiss,firmans) indispensables pour la poursuite du pèriple
Aussitôt, nous le gratifions d'une belle ( très belle) pincée de diamants
Bruts, les diamants, comme exposé plus haut
À son tour il nous ristourne des rials omanais ( une monnaie qui me peine un peu,car à une frontière de distance, aux Emirats arabes unis, la usual currency est le diram, dérivé de la drachme antique, on se retrouve dans les guerres médiques et l'Anabase)
Hé bien nous allons poser nos impedimentas dans nos quartiers, comme on dit
Et comme nous avons des têtes d'européens, le chaouch de la réception nous a apparié, homme femme, nous saluons l'effort, après tout il aurait pu mettre les zommes zensemble comme on aurait pu le suspecter après une lecture de la loi prévoyant le mariaj pour les personnes de même sexe ( c'est un truc qui m'étonnera toujours depuis le temps, lorsque je voyage à l'estranger, on n'apparie pas les mâles vronzais onsombl'alors que bon)
Bref, une douche délassante, un séchage express avec des serviettes moelleuses, puis un rapprochement quasi conjugal
Nous sommes prêts à descendre, nous suivons donc l'ami N..., vers le musée maritime ( vision du boutre ou du sambouk grandeur quasi nature, avec son double chiottes qui, N... dixit, préserve des maladies véhiculées par le péril fécal, vision également des cargaisons transportées par Simbad le marin, à l'exclusion des esclaves noirs depuis Zanzibar, mais ça, le conservateur du musée n'allait pas le rajouter) puis la résidence de sultan Kabous, résidence usitée lors de la mousson ( mais sultan Kabous, homme sage et pondéré,a été ravi à l'affection de son peuple il y a quelques années, voyons ce que vaudra le suivant, déjà confronté à la crise du nez qui coule 19)
Et pour finir la journée,restau de poichons à Sallalha
Puis retour dans nos pénates et abandon dans les bras de Morphée
Aux aurores,boum boum boum dans les portes de nos appartements ( à quoi bon être héritiers d'une grande tradition littéraire si c'est pour écrire comme Patricia Highsmith ou chamelle laide ou Amélie sans sépulture ? plutôt que chambre d'hôtel,usons du terme "nos appartements" ou "nos quartiers" si c'est dans une acceptation plus militaire) on ouvre, l'oeil un peu cacateux, ce ne sont ni les poulardins ni les gendarmes ( dans l'univers turcoman ça se dit zapties avec un accent aigu sur le e, je cherchais ça hier pour ma kouzine ekolo mais ça m'a échappé) mais le bon N.., notre gentil guide
On boucle nos porte manteau ( tiens ça aussi, porte manteau pour bagages, et aussi fontes de selles pour sacoches cavalières, quoique sacoches cavalières est encore potable) lesquels sont assez plats ( nous voyageons avec des dames, et quelles ! caracos bien remplis, yeux étirés jusqu'aux tempes par le maquillage, tout bien, en toute logique, elles devraient trimballer avec elles des effets, des attifiaux et de quoi régénérer leurs appâts, hé bien non, le strict minimum, culottes, brosse à dents), on démonte soigneusement les armes, on se porte vers les issues, un bédouin en civil, sans mushar ni kanthoura ( le mushar, c'est le torchon qui leur ceint le chef, la kanthoura, c'est leur robe,ample, qui va du blanc au beige) attend auprès d'un minibus en bon état
Sallalha, je sais pas si vous voyez comment ça se boutique
Une populace avantagée, une plèbe autochtone qu'on a un peu forcé au labeur, une plèbe importée, bien contente de pouvoir bosser contre rétribution, des marchands, des marchandises, des marchés, un port ( Simbad le marin), un aéroport où l'on voit parfois les participants des mariages tradis ( kanthoura, mushar colorés,. ceinture et badine, mais,du moins dans l'aéroport, pas de poignards dans la ceinture, les fatmas derrière, en noir comme il se doit), les résidences de mousson du sultan et des princes, bref, Tintin au pays de l'or noir, avec une petite note de coke en stock ( mais assez curieusement, très peu de noirs)
Le gentil N...monte avec nouzautres dans le minibus, le bédouin se met au volant et fouette cocher
D'un air de conspi, N... se penche vers moi "monsieur kobus, en raison de l'amitié qui nous unit, je me dois de vous prévenir que votre plan à la con, vouloir passer en Iran, ça me semble très con, et surtout très risqué, même si vous n'avez pas eu de problème pour rentrer ici, vous en aurez en arrivant chez les Perses, sans compter les risques de la navigation, je vous en prie renoncez à ce projet mortifère "
Tout ceci en un excellent vronzais et avec l'approbation muette de Blumroch, de Jean Eudes et des demi soeurettes de notre vampyresse Suzanna
Ha maverdave, faudrait il changer notre fusil d'épaule ?
Ça ne nous enchante guère
Un bref conciliabule entre nous et nous suggérons à N... "est ce une affaire de pincée de minéraux, après tout nous pouvons en fournir "
À la fois oui et à la fois non, si je savais qui corrompre, vous pensez bien que je m'entremettrais, ne serait ce que pour toucher ma part, mais, et d'une j'ignore quel fonxionère est susceptible d'en croquer ( n'hésite pas, glisse Blum, ils en croquent tous), de deux le boss au pouvoir chez eux est assez strict et de trois je vois mal par où passer
Kobus et ses sbires se trouvent bien emmerdés pour la suite des événements
Prendre depuis la pointe Sud d'Oman pour piquer vers le golfe persique et atterrir en Perse ?
Poursuivre vers la côte indienne après un long périple dans l'océan éponyme ?
Aller plus loin encore vers le golfe du Bengale,remonter les fleuves ( impassibles, les fleuves sont toujours impassibles, c'est du moins ce que disent les pouètes, ça et la criaillerie afférente aux sauvages) vers les sources et ensuite, de là, gagner l'Asie centrale puis la sainte Russie ?
Enquiller divers détroits pour gagner vers l'est,doubler Magellan et déboucher dans l'Atlantique Sud ?
Et pour celà il faut un bateau, à tout le moins une embarcation
On met les différents projets aux voix, après ça on m'accusera de nourrir des sentiments anti républicains...
Pendant ce temps, aux afwiques, en particulier sur les rives du lac Turkana, le grand karpatique se remet lentement, il constate l'inanité de son plan, consistant à garder captif comme reproducteur kobus
Il se replie donc dans un isolat, bien poudreux, avec sa fille, superbe femelle assoiffée de sang humain et de bites roides, et son petit fils, qui a poussé jusqu'à devenir un adolescent pustuleux mais vampyresque, qui saigne à l'occasion les peuplades vivant alentours
Pas les mursis bien sûr, puisque le cosaque Gogavline (Apo, de son prénom) les a tous liquidés au dragounov, mais des ethnies voisines ou circumvoisines, des sourmas ou des ghalebas, par exemple
Lesquels tentent d'exorciser la menace sournoise du vampyr, en se costumant en vampyr, précisément..... ils se recouvrent donc d'un mélange de glaise et de cendres, qui donne un aspect blanchâtre à l'épiderme,se dessinent des imitations de pustules sur la face, des zig zag sur les membres ( ce qui donne un aspect flou à la silhouette, reflétant la rapidité de l'attaquant), se charbonnent le pourtour des orbites pour se donner la ressemblance d'une tête de mort, puisque le suceur de sang représente la mort
Mine de rien, j'ai élucidé un mystère anthropologique, on dit merci kobus !
Ces peuplades avoisinant les rives du Turkana ont même dénommé le fils illégitime de kobus et de Suzanna "le têteur de jugulaire" ce qui en oromo peut se prononcer "niam guène" alors qu'en amhara, on peut tenter de dire "guène niang"
Mais je sais pas bien où on met l'accent tonique
En tout cas, la petite colonie résiduelle des karpatiques, appauvrie par la perte des demi soeurettes de Suzanna ( Emesse, Erzebeth et Vesna), mais aggrandie par l'arrivée du métis vampyro-gaulois, la petite colonie donc prends un nouvel essor
Les riverains du lac n'ont que très peu de contacts avec le monde moudern, et donc ne sont pas victimes des pollutions qui les ont empoisonnés, la migration dans ce trou perdu des afwiques a sur eux l'effet d'une cure de jouvence
De même, la consommation d'un sang à peu près sain et exempt de résidus de drogues et autres catabolites a un effet apaisant sur la libido de Suzanna ( ainsi que le vêlage semi récent) laquelle réussi à se mettre en couple avec Apo le cosaque Wagner, en dépit de son incapacité à garder les trois loustics kobus jean Eudes et Blumroch
Couple réussi puisque des étreintes conjugales ( tout feux éteints, chemise de nuit remontée jusqu'au nombril et missionnaire pudique) font peu à peu oublier les transports brûlants qu'elle a connu avec kobus, lequel était vraiment une épée de sommier
Pendant ce temps, l'épée de sommier en question, restée à l'abri de tout rayon lunaire, est redevenue ce qu'elle a toujours été, un pépère un peu amorti, pas bien méchant, foncièrement fidèle et monogame d'occasion
C'est surtout devenu, avec ses deux compères, le billet de sortie des afwiques pour les trois dames qui les accompagnent
Lesquelles ne doivent pas avoir beaucoup d'autres options puisqu'elles leur restent attachées, recherchant même la friction de leurs épidermes respectifs
Et, en dépit des conditions parfois précaires de leur périple, aucune ne s'est insurgée en disant "je veux rouler carrosse et loger à l'hôtel"
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Colours colliding
Jeen
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Je plussoie (62)
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"La liberté, c'est la possibilité de s'isoler. S'il t'est impossible de vivre seul, c'est que tu es né esclave. Tu peux bien posséder toutes les grandeurs de l'âme ou de l'esprit : tu es un esclave noble, ou un valet intelligent, mais tu n'es pas libre."
Fernando Pessoa
"Des gens se salissent l’âme devant leur poste de télévision. Ils se souillent d’images qui les déshonorent et qui ont été commandées, exécutées, interprétées, filmées, programmées, annoncées, diffusées par des misérables."
Jean Raspail
"Il y aura une sorte de guerre civile, mais qui ne ressemblera que de très loin aux guerres civiles du passé. Ce qui permettra aux optimistes de métier d'affirmer que la guerre civile n'a pas eu lieu."
Yves Lepesqueur
"Le Français moyen, imprégné de christianisme depuis vingt siècles, ne peut se faire à l’idée qu’il existe d’autres races d’hommes dont la conception du bien et du mal est totalement différente, voire même diamétralement opposée à la sienne propre."
Henry Coston
"Nous vivons dans un monde où les funérailles sont plus importantes que les morts, le mariage est plus important que l'amour, l'apparence est plus importante que l'esprit. Nous vivons dans une culture de l'emballage qui méprise le contenu."
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"L'idéologie progressiste est totalitaire. Partout où le progressisme est en position de force, il cherche à envahir le monde recoin de la vie privée et à modeler toute pensée."
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"Le peuple élit non pas qui le soigne, mais qui le drogue."
Nicolás Gómez Dávila
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22/07/2022
Drogue
12:12 | Lien permanent | Commentaires (9)