22/10/2024
Musique (697)
Dream 13 (minus even)
Max Richter
19:30 | Lien permanent | Commentaires (17)
Pépiements (284)
Du haut de ses vingt-et-une années la fille d'une amie me confie un peu gênée d'être aussi pessimisme :
« Tu sais, je suis persuadée que je verrai de mon vivant la fin de ce monde. »
Je la rassure, non pas en lui disant qu’elle ne la verra pas, mais en lui assurant qu'en fait elle est plutôt optimiste car il est très probable que l'échéance soit plus proche qu'elle ne le pense et que j'y assisterai sans doute moi aussi.
16:25 | Lien permanent | Commentaires (26)
21/10/2024
Un peu d'humour (81)
17:51 | Lien permanent | Commentaires (12)
17/10/2024
Le jeu des deux images (350)
20:08 | Lien permanent | Commentaires (25)
16/10/2024
Carte blanche (62)
Laissée à Kobus van Cleef
Crépuscule des vampyrs et continent obscur
Trente-troisième partie
Le type a l'allure du cadre hospitalier moyen, responsable du service des urgences ( y a vilaine lurette que les médecins chefs de service sont dénommée chefs de pôle et que les tentatives de rationalisation des activités médicales sont élaborées par des non médecins)
Il pose la question qui tue
C'est vous qui avez détruit le réseau ?
Mais de quel réseau tu causes, moudu ?
Attassion, si vous cassez quelque chose, vous réparez, logique
Réparer ? Réparer quoi, l'artiste ? Si y a un truc à réparer, c'est la signalétique mecton, on sait pas où on est ni où ça va !
Mais c'est pourtant clair, on est dans la sous section troglodyte des services généraux, la sortie c'est par là, après le passage pour les cataphiles, si vous voulez me suivre, qu'on aille régler le problème des depredations volontaires avec le responsable
Interloqué, nous lui emboîtons le pas
Et trotte, trotte dans les couloirs frais et venteux, avec des lampes indiquant des issues de secours, et, en dessous, la mention "issue condamnée "
Condamnée à quoi, demande Léon ( pas celui de Namur, le beau Léon, celui qui déplace des bariques pour les remettre en place aussitôt), condamnée lourde peine, suggère Blumroch
Condamnée tout court, assène notre guide, c'est pas possible de passer par là, si vous aviez ça en tête
mais on n'a rien en tête nouzautres, on cherche seulement à voir le patron
ça tombe bien, je vous y emmène
et pof, nous voilà dans un bureau qui ressemble plus à une bonbonnière d'adolescente des 50/60
rien ne manque, pas même les posters de chevaux et la photo de Patrick Juvet
La chambre a été réutilisée avec l'arrivée de la petite dernière, Jacqueline, comme dans le film les valseuses ( où l'on mesure combien Isabelle uppert apparaît jeune par rapport au couple qui incarne ses géniteurs)
On pourrait d'ailleurs imaginer que le père subitement devenu veuf s'est retrouvé une compagne, plus jeune mais pas trop, et que bon, ils ont été surpris, comme on disait autrefois
Bref, on peut mettre la date de naissance de Jacqueline vers 65/68, on garde les poupées porcelaine et le dessus de lit en piqué de coton, brodé avec des chatons, on rajoute les posters de chevaux et Patrick Juvet et ça roule
On est donc tassés contre la penderie, peinture laquée rose, assis sur la moquette, poils longs, chaleur étouffante, sur le lit ( métallique, tête de lit à boules tournicottees, taie d'oreiller à dentelles), en vis à vis, assis jambes pendantes, un étrange personnage
Jeune, enfin, pas plus de 40, alors que les entités du dessus ont bien plus de 60, pas en robe blanche mais vêtements de travail, froc avec panneaux blindés sur les genoux et poche à outils débordant de tournevis, maillot manches longues décoré du logo d'une célèbre enseigne de magasin de bricolage, croquenots à bouts renforcés
Et la trogne aussi, pas séducteur enjôleur mais plutôt absent, quelques tatouages sur les avant bras, le regard perdu dans le vague derrière nouzautres
Un instant de silence, on pourrait même dire qu'un ange passe
Non il ne passe pas, il est solidement planté devant nous, le ku rivé dans l'oreiller du lit de la si charmante Jacqueline, laquelle a tant tellement impressionné la traductreuse tatouée, nattee et piercée, qu'elle n'y tient plus
Elle demande au maître des lieux où est passée la belle enfant, celle dont les citrons verts et l'abricot encore plus vert n'ont cessé de la faire fantasmer depuis qu'elle matait en cachette des films vronzais pour "perfectionner son français"
Le gars, tête typique du charpentier en début de chantier (devis, délais, dédits, matériaux, surnuméraires, taxes....ça fait beaucoup de choses à penser), la dévisage, un peu perdu
Mais de quoi on cause, là ?
bin de Jacotte, dont à propos de laquelle depardoche et dewaere racontaient des cochoncetés en 74
74 de quel siècle? scuzez moi, mais j'ai autre chose à penser, j'ai une boutique à faire tourner, un budget à équilibrer, un paradis à déstabiliser, bref
Effectivement il y a du grain à moudre, comme on dit
Le maître de ceans reprend rapidement pied dans la réalité
Dites donc, pendant qu'on y est, comment comptez vous me dédommager des dégâts causés à la tuyauterie, dans les sous sols ?
Justement, pendant qu'on y est...mais on est où ?
Le charpentier pas charismatique ( à la différence de l'autre) les dévisage
Mais en enfer, les amis, en enfer
Bing, raide comme balle !
On s'en doutais un peu mais là...assènné comme ça, sans précautions oratoires, ça fait un choc
et pour longtemps, d'ailleurs, en enfer
ou, plus précisément, aux enfers
je pourrais vous refaire l'historique et la géographie de la géhenne, avec le tardenois et le reste, mais je préfère vous mettre à l'épreuve
allez zou, toulmonde au taf!
à l'animalerie, pour commencer!
nous voilà donc transportés dans une soue à cochons
y a pas d'autres mots
mais une soue moudern, aseptisée, carrelée de blanc, éclairages néon, air pulsé qui évacue la puanteur des déjections animales, on se croirait dans le bloc op' de mon véto
un escogriffe chevelu et blanc comme un lavabo nous interpelle, curieusement il porte un perfecto en croco bleu (à moins qu'il ne s'agisse de skaï?) coupé aux manches qui dévoilent des membres maigrichons, blafards, couturés de cicatrices d'automutilation, et de cratères d'injections intra veineuses ratées, en un mot, un junkie
ousqu'y vont les pékins, là?
c'est mon domaine, vous avez un mot du patron?
et puis j'vous ai pas entendu frapper à la porte!
on se tourne de tous cotés, l'accompagnateur a disparu, on fouille nos poches, pas le moindre papier, poulet, maravedis, mot de nos parents ou du surgé (comme on disait autrefois)
ouais c'est bon, qu'ils entrent, mais qu'ils touchent à rien!
le junkie, qui a un peu, à la réflexion, la tête d'alice cooper, mime une conversation avec lui même
ha bin si ça colle après la période de formation, j'les garde, évidemment, vu le taf qu'y a ici
on comprends qu'il communique par télépathie avec le boss , le mec déguisé en charpentier, ou un de ses sous fifres
à moins qu'on ne lui aie gréffé un protable dans la tête?
ou qu'il s'agisse d'un schizophrène ?
c'est plus probable en effet, l'association ancien drogué et monologue pourrait militer dans ce sens
bon, le p'tit gros, là (il désigne le kobs), tu t'y colles pour nettoyer les stalles, jets d'eau , pression, serpillières, et qu'ça brille!
du nerf!
apostrophé ainsi, kobus, ça le débranche
il bloque, comme le cheval du père d'eugénie grandet (cherchez pas, c'est private joke)
Alors kes kil attend, ce con ?
Allez, frotte, l'ami !
La wassingue et le savon, faut que ça rutile !
Mais, ouat!
Autant demander à un rabza de chanter la massaliotte...
Le gros reste figé, un air stupide peint sur sa face décatie (car ses dernières semaines, il a pris cher, le bougre)
Y fait l'malin le p'tit gros ?
Allez hop, transformé en cochon !
Le junkie, nouvelle Circée, brandit un index tordu prolongé d'un ongle crasseux
Pchitt...
Un éclair, une odeur de prout de sorcière , une fumée scintillante et entêtante, dans quel état allons nous retrouver ce pauvre petit gros, déjà qu'il a été transformé en mort, en vampyr, en priape, en géniteur ( malgré lui, les essais dans la vraie vie auraient dû le vacciner), en orphelin éploré ?
On s'attend à entendre grouiner ou cliquetter des sabots fendus sur le carrelage
Au lieu de ça, c'est une voix infantile qui déclare "même pas fichu de jetter un sort convenable, quel abruti !"
Merdalors !
Le sort à foiré quelque part, c'est pas possible autrement !
Nous voilà face à un mignon petit bonhomme de 6 ans, auburn, les yeux noisette, les joues pales et creuses, la cage thoracique concave , les cuisses maigrichonnes sous les culottes anglaises en sergé de flanelle grise....
Ho putain de bavordel de maverdasse, ce con de junkie nous l'a renvoyé dans le passé, dans son état infantile
État physique, nous précisons, car pour le mental, il est encore un adulte
Adulte rassis mais toutefois goguenard ( ça n'est pas incompatible)
"Planté de la tête aux pieds dans son sort, le junkie, va falloir retourner à l'école, mon pépère !"
Un rire démentiel fend les bouilles et les ventres, ha bon gu, on se marre, quand même, aux enfers !
On cherche du regard le responsable de ce pataquès, le junkie responsable de l'animalerie des mondes souterrains....personne....où est passé ce looser ?
Ha voilà...le cancrelat qui disparaît dans l'angle du labo, la bas!
Une talonnade rageuse, sprouatch, la bête gicle sur les carreaux immaculés
Aussitôt un type genre cadre moyen sous payé, costard en tissu synthétique brillant, chaussures pointues et pourtant carrées du bout, limouille cintrée sur un petit ventre de sédentaire, se pointe
C'est vous qui avez occis le tatoueur ?
Mais vous savez ce que ça coûte les recrutements, ici ?
Et ne niez pas, on a vu, sur le zentral komputer qu'il vient d'être rayé des effectifs et muté au purgatory
Bin va falloir vous y coller, y a encore la moitié du troupeau à tatouer
Faut livrer les peaux avant la fin de semaine, on s'y met !
Sinon, on vous renvoie en pleine baston planétaire
Et voilà que commence le chantier, on bloque les porcelets dans des échafaudages, ça grouine, ça se tortille, on rase la couenne, on applique le patron sur le dos du quadrupede, on charge le pistolet avec l'encre de couleur et....et rien
Les dessins qu'on nous propose de faire sont d'une indigence effroyable, tant sur le plan de l'imagination que sur celui de la réalisation ( ça doit être terminé en une seule séance, tu parles d'un bâclage)
Le gros kobus, devenu le mignon petit kobus renacle
On va pas pervertir notre talent dans une embrouille pareille, quand même ?
Le p'tit gars s'énerve
On pourrait rajouter des motifs annexes, tiens, un méandre à la périphérie, pour agrémenter
Et puis une croix centrale, pour équilibrer la composition, croix un peu indo européenne, voyez ?
ou alors un tresquelle sicilien?
ou la tête à toto ?
mais le logo du maroquinier, là, c'est vraiment...vraiment, commercial, pour tout dire
le diable doit avoir du mal à boucler ses fins de mois
pas possible autrement
on se met donc d'accord sur le logo cruciforme indo européen, celui que tant tellement nausélites détestent
Et vazy que le pistolet à aiguilles crépite, que les gorets se débattent, que leurs déjections s'accumulent aux pieds des tatoueurs, que l'air se charge de vapeurs mephitiques de prout animal
Ça grouine, ça couine, le petit kobus, énergique comme dans sa belle jeunesse, lorsqu'il ignorait encore être un cas psychiatrique passionnant, pousse la wassingue et serpente entre les stalles comme un dératé
Au bout de peu, le troupeau entier arbore des convictions cutanées qui te vaudraient sur terre au moins un an de gnouf et plusieurs milliasses de thalers d'amende
21:02 | Lien permanent | Commentaires (13)
15/10/2024
Pépiements (283)
Une très intéressante conférence de Vincent Reynouard au Festival de la Réconciliation 2024 :
Vincent Reynouard - L'inutilité de la répression
20:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
14/10/2024
Pépiements (282)
Je n'aime pas tirer sur l'ambulance, mais j'espère tout de même que ceux qui ont appelé à voter Marine Le Pen sont pleinement satisfaits de son actuelle lutte sans concession contre le pouvoir.
20:24 | Lien permanent | Commentaires (36)