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Carte blanche (51)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

Dix-huitième partie

Dix-neuvième partie

Vingtième partie

 

d'ailleurs, continuer à se baguenauder en véhicules totomobiles, facilement traçables par voie aérienne et/ou satellitaire, n'est pas la meilleure idée
on en revient donc à notre idée première
se fondre dans la masse , comme le guerillero maoïste ou l'activiste du sentier lumineux, ne point lever le nez, marcher le regard fixé sur ses chaussures (métaphoriquement)
on abandonne donc les caisses dans une campagne quelconque, on passe par le travers pour gagner la place du village, nos trognes d'hommes amortis autant que la beauté paisible de nos compagnes n'appellent pas la curiosité des rares chalands
coup de bol, un bus est stationné là, un écriteau indique une destination improbable, provinciale, on s'acquitte du passage, le nautonier encaisse la monnaie, on s'entasse, avec les plébéïens dans le fond du bus, contact, breum breum, le vieux diesel s'ébranle, empuanti la gare routière, et hop nous voilà partis, silencieux comme des mafieux (ça rime) anodins comme des citoyens ordinaires


bon, jusqu'au chef lieu de canton, ça se passe bien
on se serre dans le fond du bus pour gagner ensuite Taormina, il y a des mémées avec des gosses débiles, des vieux avec des fringues élimées, rapiécées (viens me dire que l'Europe c'est l'opulence ....), des pépères avec des cageots, des oeufs dans des paniers, le nautonier se gendarme un peu lorsque un patriarche veut caser son agneau à coté de lui (drôle d'idée, c'est point la saison, trop vieux pour faire un bon gigot, pas assez tendre) mais il renonce bientôt à expulser le contrevenant, devant la bronca des autres passagers
et ça roule lentement dans la poussière et le soleil de cet automne finissant
on quitte les plateaux dorés (la Sicile, grenier à blé de l'empire romain, mais c'était avant) pour gagner la plaine côtière et ses jardins, et là, ça y va les couleurs, les formes, y a de grandes cucurbitacées qui font au moins un mètre, fines, des aubergines serpent comme on dit, des tomates, de la verdure (vous croiriez que je tire à la ligne en pompant honteusement un reportage du figaro ou de paris match, hé bien non, la bande côtière en Sicile j'y suis passé, c'est riche, l'hiver il pleut, puis c'est chaud, ça pousse bien, ça plus la vigne)
à Taormina, même topo qu'à Agrigente, les panneaux routiers ont été chamboulés pour dérouter un peu le chancre mondialiste et d'extrème gauche, mais le chauffeur n'en a cure, pour lui le terminus est là où il l'a toujours connu, à la gare routière
et après il va à la trattoria voisine, où il a ses habitudes (c'est une petite cousine à sa femme, le poisson est d'anthologie, et très bon marché)
nous, tout ça nous a donné faim
et on a pour principe de faire comme les romains à Rome, comme les siciliens en Sicile et tout à l'avenant
on le suit
on se pose au fond, table avec toile cirée un peu collante, rideau en perles pour filtrer les mouches, les images pieuses sur les murs, les éclats d'une conversation animée en cuisine (c'est la taulière qui réprimande son incapable de mari-et serveur, également- pour une raison obscure, le chauffeur, qui nous a pas regardé depuis la descente du bus, met un terme à l'échange en l'appelant , car il est assoiffé et affamé, le bougre "Amalia, Amalia!", très méditéranéen, cette façon d'user du verbe)
elle sort de son antre, précédée par son ombre sur les tomettes et l'ondulation du rideau

À propos de bestiaire, la patronne de la Trattoria, Amalia, arrive précédée d'une petite ménagerie, une chèvre un porcelet, deux poules et les matous règlementaires, sans lesquels aucune femme n'est vraiment accomplie
Une vraie femme s'entend,pourvue de formes, bonheurs,chagrins en nombre et intensité raisonnable, ainsi que du livre de recettes indispensable qu'on stocke dans la cuisine mais qui ne sent jamais la friture

 

Amalia donc s'avança, précédée par une poitrine ayant dépassé le stade émouvant pour se positionner dans le registre abondant
Ou même surabondant
En tout cas une bonne réclame pour sa trattoria
Ça et les senteurs d'ail frit, de tomates compotées et de basilic qu'elle véhicule autour d'elle ( tenaces, les parfums de la cuisine ont élu domicile dans sa tignasse)
On s'agite sur nos chaises, elle s'approche de son parent ( par alliance), s'en suit une conversation que ma flemme naturelle m'évitera de reproduire ici, sachez simplement que le dialecte doit beaucoup au castillan ( Huit siècles d'occupation) au berbère, au vronzais ( quelques décennies d'occupe par des nobliauds normands)
Elle s'approche enfin de nouzautres pour prendre la commande
Ce sont les femmes qui intercédent pour nous, question truchement elles s'y entendent
On aura des filette d'alici, des rougets de roche, aubergines alla grillada tout ça en vrac,a la sanfasso ( sans façons)
Un café pour finir puis l'addition,acquitable en euros
Pas se lever de table trop tard ou trop lourd
On s'est enquis de l'embarcadère pour Reggio de Calabre et c'est avec regrets qu'on lève le camp, certains de nous fondre dans la masse du populo sicule
Dans commun accord on descend donc jusque zau port, exactement comme dans le Cid

 

À l'embarcadère, cohue usuelle, populo méditerranéen qui cause fort, incompétence notoire des organismes de surveillance européenne, Durex est en stand by, les services raeliens et leurs alliés gloglosaxistes sont sur le pied de guerre, mais en dépit de tout, on passe sans accroc, en ayant un rabais en plus, rapport au vieux karpatique que l'on pousse dans son fauteuil roulant
Traversée sans encombres, n'est pas Odysséus qui veut
Touchons terre à la pointe de la botte, là encore sans lézard
Débarqués, hagards, cherchons un hébergement, fait pas franchement un temps à mettre un vampyr dehors, bourrasques d'automne et bruine, heureusement l'hôtel du Bon pasteur nous tend les bras et c'est avec grand plaisir que nous nous engouffrons dans son entrée
Peut on réellement parler d'hôtel, plutôt de dortoir
Avec intimité préservée mais dortoir quand même
Et c'est parti pour une nuitée de 18 heures ponctuée de toux, raclements de gorge et ronflements

 

Sommeil réparateur, hériterons nous de puces, de poux ?
Voire même de punaises ?
Rien de tout cela
Au matin, courbaturé mais heureux, kobus se réveille entre Emesse, la très belle et Szuzanna la glaciale, dans le coin de la chambre, le grand karpatique, sur la carpette, Abbas le pasdar avec son ieut'nant Darius
Les autres se sont répartis dans les cellules qui forment l'ossature de la machine à dormir
On secoue la troupe, pas d'eau pour la douche, on se contentera de se décamoter le museau avec un fond de tasse, après tout, à la guerre comme à la guerre

 

Un expresso et un genre de croissant dégueu comme seuls les italiens savent en faire, on se dirige vers la gare routière
Objectif, un bus jusqu'à vibo del valentia, par l'A3, une bonne pincée de kilomètres, ça nous permettra de nous reposer, puisque le chauffeur s'y colle
Allons y donc
Surtout qu'il n'y a que deux bus par jour, un aller, l'autre retour, comme quoi,y a pas qu'en vronze que les services communautaires sont à la débine
On a le temps de payer le passage,replier le fauteuil roulant, pisser une goutte, embarquer, c'est parti
Monotone, la route
Dire qu'une poignée de kilomètres au nord ( disons deux bonnes centaines) c'est la côte amalfitaine ( kobus connaît bien, dans une autre existence les virages lui ont donné des céphalées épouvantables) pitoresque et tourmentée
Là c'est tout plat

 

Et ça y va les arrêts semi ruraux semi urbains, mais bon, on se laisse porter
Il faudrait toutefois tenir un genre de conseil de guerre histoire d'avoir une ligne de conduite commune
Jusqu'où aller ?
Avec qui ?
Contre qui ?
Reculer, à quel moment ?
Et surtout, qui va payer ?
Pour ça, on a déjà la réponse, les services secrets raeliens et l'organisme dont le drapeau bleu avec des étoiles se décline en quatre lettres
On peut même leur soutirer du pognon, si on a des problèmes d'intégration dans la société vers laquelle on se dirige
Interrogé à ce sujet par jean Eudes, kobus acquiesce vigoureusement, hochant frénétiquement un chef prématurément blanchi et dégarni
Assurément, nous changeons de

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Carte blanche (34)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici et la deuxième ici.

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Troisième partie

 

Se concertant,nos trois gousbyres décident d'une approche discrète, furtive, mais devant nécessairement aboutir à la capture de l'espion ( en angluche courant spie, en russe moudern' szpion)
Blumroch se glisse depuis la véranda puis coupe par les ribines pour rejoindre la face postérieure du bingalo, le Dr réprouvé fera du barouf dans son cabinet d'aisance, pour détourner l'attention et Kob's fera le guet, le chouf, le pet depuis une lucarne sur le toit
Tout se met en place rapidement, Blum, silencieux et rapide comme le guépard parvient, à l'issue d'un mouvement tournant napoléonien, à mettre la main sur l'individu, lequel tente de se soustraire à sa poigne mais ouat ! autant demander à un aveugle s'il veut voir
Arrivé en renfort, kobus entrave assez brutalement le suspect, puis se met en devoir de l'interroger
Alors mon brave, on espinche les gensses chez zeux ?
C'est assez peu urbain,dites nous pourquoi donc
Le mec, sans âge, sans émotions, fixe le mur en face
Ce qui enrage Kob's, évidemment
Il roue de coups leur prisonnier, à tel point que Blumroch le retient, il nous fait un coup de calgon là, l'artiste, c'est le treponeme qui lui est monté au cerveau ?
Enfin, la gueule en sang, les yeux pochés, respirant avec peine à travers son nez éclaté, le suspect avoue

 

Oui son nom est Frank
Il est là pour un truc lié à quelqu'un de sa famille
Nom de djieu !
Frank, la famille...!
Ça fait tilt dans la cervelle des autres, c'est Frank,LE Frank ?
Allez vas y Frankie,crache tout, déballe, sans rien celler !
Un ou deux horions solidement appliqués sur le museau relancent la confession, faut dire que kobus, fatigué,a passé la main à Blumroch
Où l'on apprend que Frankie cherche depuis la fin du conflit mondial, non pas sa fille, la petite Anne ( Anne comment, crétin ! s'exclame Blum, Anne de Bretagne ? tu m'as l'air d'avoir une sacrée tête de breton, tiens, bien dure mais pas autant que mon gourdin ! et les baffes pleuvent sur la trogne du muet épisodique, pour le rendre plus locace) mais l'archiviste de la maison birro, les précurseurs de la pointe bic, pour pouvoir faire antidater certains écrits,falsifier l'archivage de la composition de l'encre et donc faire remonter certaines pages de certain journal dans le passé

 

Vous vous rendez compte ?
Le mec avoue chercher un putatif faussaire, dans le but de falsifier des archives !!!
Et faudrait laisser passer ça ?
Sans rien dire ?
D'ailleurs il n'a pas tout dit, allez kamerad Blumroch, travaille le un peu, qu'il crache le reste, si les coups n'y suffisent pas on pourra se rabattre sur la peur, tiens fumier, on va t'accoupler avec la Fatou, on verra dans quel état seront tes couillettes une fois passées à l'essoreuse de sa libido
Parle, connard,soulage ta conscience !
Non non,noooooonnnn pas la Fatou, je dirai tout, mais passsss la Fatou
Laquelle Fatou déboule, une lardoire à la main, dans le but inavoué d'occire tous ces malfaisants qui ont pris le bingalo d'assaut mais elle glisse,ses grands pieds plats ayant élargi ses ignobles savattes puantes, et vlan ! la lardoire lui échappe pour venir se planter dans sa fesse grasse et tremblotante,sectionnant directement l'artère fessière, à peine une agonie de 5 minutes où elle remercie son bon maître de l'avoir recueillie, nourrie et logée, "et pouwtant bwana, je vous twahissai dans votwe dos, j'ai dewobe pendant des années twois ouefs chaque semaine dans votwe cellier, et j'ai aussi couché avec votwe voisin, pas qu'il me plaisait mais il insistait le bougwe et puis aussi...."

 

Les trois compères sont penchés autour de la mourante, le vieux confrère sans nom lui tient la pogne puis murmure "ego te absolvo" et ajoute à l'adresse des deux autres "ça peut pas faire de mal, même si la bougresse était islamoanimiste, comme tous par ici,sauf les chefs coutumiers, ils sont animistes à part entière, quand aux jeunes, ça se divise entre islamistes rigoristes, islamistes très rigoristes et chrestos évangéliques" un dernier spasmes et la pauvrette n'est plus
C'est ce moment sacré, que dis je, intouchable, où l'âme rejoint son créateur, ce moment que nul n'a le droit de troubler, c'est ce moment que le prisonnier choisit pour tenter la belle
Ordure,va !
Y a des gens qui ne respectent rien !
Vif comme un agent du fisc, le confrère dégaine son vieux webley & Scott,arme le chien,tire
Long feu !
Je sais pas comment ils entretiennent leurs armes et leurs maisons, dans ce pays, mais ça laisse à désirer
Alors que le type a déjà passé le seuil de la pièce, il réarme posément, prends appui sur son autre avant bras replié,poum ! le coup part emportant les testicules du fuyard ( effet de rime entre part et fuyard)
Le pauvre diable s'agite un instant,ses jambes pédalent dans le vide, alors que son esprit est tendu vers le grand large
Il murmure"forgerie, falsifications, et puis quoi, toulmonde le fait, toulmonde en profite, pourquoi pas moi ?"
Puis il meurt

 

Les deux compères se tournent vers le confrère, lequel fixe d'un œil alarmé sa petoire
Deux morts en 5 minutes, ça fait vite ça fait fort c'est l'afwique en somme
Serait il temps d'interroger le folliculaire de la société birro ?
Avant qu'elle ne soit rachetée par Bic ( et son baron)?
Malheureusement, c'est plus possible, le mec est mort d'une paralysie générale l'an dernier, le treponeme,mal soigné, ça tue encore, et puis à ce stade,franch'ment, on pouvait plus rien pour lui
Mais sa bicoque n'a pas été rachetée, on peut visiter, j'ai gardé la clé puisque j'allais m'enquérir de son état, et lui essuyer les trois sueurs de l'agonie ( ça a duré longtemps)
Sitôt dit sitôt fait, le taudis est à deux maisons du bingalo de notre ex confrère, en deux enjambées, on y est
Maverdave !
Le lieu est squatté par une bande de crève la faim, éleveurs peuls repoussés de leurs pâtures par l'avancée du désert et celle de la ville
Kes ki foutent là, ceux là ?
Il suffit de brandir le webley & Scott pour obtenir place nette

 

Bon, une fois les scouateures dégagés,y va bien falloir expertiser le merdier laissé par l'archiviste de la défunte société birro
Un cadeau
Si vous aimez.... en plus, sous les tropiques, avec les insectes, on pateauge dans une bouillie moitié cellulose moitié chitine, avec les animalcules vivants qui vous bourdonnent aux zoreilles
Ho que c'est détestable !

 

poursuivons donc
où donc sont rangées les archives?
dans la cave? mais y a pas de cave sous les tropiques
au grenier? sous les feuilles de latanier? mais la vermine bouffe tout, non?
dans un coffre en chuiche? faut trouver la banque et le numéro du coffre, et ça, c'est pas gagné
sous le lit?
ils entrent dans la chambre, il y a une forme humaine sur le lit, un blanc on dirait
enfin une momie, un cadavre desséché avec plein de trous dans l'épiderme, on pige que les peuls aient pas insisté pour rester (ça et le rigoustin du médecin local)
kes ki fout là , encore un scouataire?
et non un scoutaire, ça c'est pour un président de petite taille et à fort IMC
on s'approche tout de même, curiosité morbide , sûrement
pas de trace de blessure, la tête est restée en place, donc c'est pas un décès chariatique
on lui expertise les rares possessions qu'on peut trouver, une montre lip depuis longtemps arrétée, une paire de brodequins sans âge, un couteau chuiche, un écusson de scout d'europe (tu connais cette obédience chez les toucheurs de p'tits garçons? question de l'un à l'autre, lancée sans espoir d'une réponse, histoire de meubler la gène qui s'abat sur eux à mesure qu'ils violent le repos du défunt), ha, du sérieux, un larfeuille pauvrement fourni, des papiers d'identité décolorés au nom d'un pondu de golines (quel blase à la con j'te d'mande un peu), deux trois billets démonétisés (des francs céfa, on va pas loin avec ça), une confession, d'une écriture tremblottante, descendante
"moi reivax pondu de golines, à la veille de rendre l'âme par un accès de palud mal soigné-la faute à l'interdiction de la quinine, dans sa forme de sulfate d'hydroxi- avec une hémoglobinurie comme j'en ai jamais eu- la cuvette des chiottes était quasi noire- atteste sur l'honneur n'avoir aucun rapport, lien ou intérêt commun avec le mec dont le nom ressemble au mien, c'est l'âme en paix que je quitte ce monde, ayant trouvé à m'abriter dans ce bingalo désert, j'y ai d'ailleurs trouvé de quoi ravir les historiens des décennies à venir, j'ai caché ça dans
on tourne la page
rien
merde, y a pas une autre page?
les peuls s'en sont servis pour se torcher? pas trop leur genre, leur truc c'est plutôt les galets plats
pour allumer le feu ? ça c'est plutôt le truc de Johnny
pour noter la liste des courses? ouai...ça peut se concevoir
on se met à la recherche de ladite liste
faut chercher longtemps

 

et finalement, dans le local poubelle, on trouve un bout de papelard chiffonné
d'un coté , une liste, effectivement, de courses "chocapics, papier ku, réglisses du bon pasteur(un gros paquet), café (moulu fin pour perco)...."
de l'autre....rien
maverdave!
comment faire?
c'est aussi pire que lorsque ma moitié égare ses clés
où peut on cacher des archives ?
archives d'une entreprise qui avait nécéssairement une certaine surface, tant commerciale qu'en termes de réputation....
c'est là que l'illumination éclaire le kamerad Blumroch
la lettre cachée d'Edgar Poe!
le papier peint!
le foutu papier peint!
il se rue sur un des murs, le sonde, le gratouille, le renifle.... tire sur un lé depuis le sol (facile, l'humidité des tropiques détrempe puis la saison sèche déssèche) frrt frrt, le pan de papier se décolle, à son avers on retrouve des colonnes de chiffres (de l'arabe sefr, zéro) des essais de missives ou de compte rendus de réunion qui se débinent et tombent en tas sur le sol....
tiens si ma fille avaient réussi l'école des chartes, c'est une ruse que je lui aurait soufflée "ma fille, si tu veux débusquer des archives, décolle le papier peint, même si c'est du Zuber qui a trois siècles, ou plutôt , surtout si c'est du Zuber...."
allez on se met à exploiter le truc....
merde, c'est du magyar....et moi je sais dire puztza, paprika, pàlinka....on n'est pas rendus

 

Au milieu du classement des papiers, une voix s'élève
Celle de notre chose frère exilé pour efficacité trop grande des inséminartifs par lui pratiquées
Que faire des différents de

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Carte blanche (40)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici, la sixième ici, la septième ici et la huitième ici.

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Neuvième partie

 

Blumroch s'impatiente, on va pas gaspiller notre temps à consulter les oracles dans des merdes de vampyr, on taille la route
Sitôt dit sitôt fait on glisse vers le bled européen, en vitesse, kobus encapuchonné pour éviter de se consumer au soleil, lunettes noires,mains enfoncées dans les poches, capuche de pull-over ( le même que Zelinski dis donc) rabattue sur les yeux, en passant par des sentes ombreuses, et puis l'aube point à peine
Fissa fissa
On arrive sans mal au bingalo où on avait été séquestré auparavant, on se met en quête d'un véhicule quelconque
Joie, bonheur, on tombe sur un quatquat luxueux climatisé d'une association subventionnée destinée à la sauvegarde des clitoris pré pubères, ou à la préservation des albinos autochtones
Vite vite on se met en quête des clés, Noël ! les voilà sur le pneu avant gauche, on met le contact, le moteur ronfle, réservoir plein, on s'encombre des flingues récupérés au dépend du grand cosaque Wagner, on pille le bingalo pour rassembler quelques impedimentas mais la cahute est vide, déception
On sort alors du bâtiment pour s'embarquer dans le mobile à quatre roues motrices ( et une de secours) lorsqu'on tombe sur une forte troupe de Wagner armés jusqu'aux dents
Fatalitas !

 

Les canons des armes se lèvent imperceptiblement de part et d'autre
L'issue du combat, si combat il doit y avoir, ne semble pas faire de doutes, à deux contre toute une sotnia ( n'oublions pas que ce sont des cosaques)
Un sotnik se détache du groupe, c'est l'aimable agrégé de lettres classiques avec lequel ils ont échangé pas plus tard que tout à l'heure, il lève la main, il va parler, il parle, on l'écoute
( Je le baptiserai bien mais le seul patronyme qui me vient à l'esprit est celui d'un descendant de Russe blanc-authentique, kobus ne ment jamais, enfin, très rarement, enfin, jamais si c'est pas indispensable- que j'ai connu dans ma jeunesse et qui enseignait le tudesque, nous ne le nommerons donc pas Christian de V....)
J'ai bien conscience que l'envie de déserter vous tenaille et que vous voulez mettre de la distance entre les hauts plateaux et vous
Mais où aller, vers où vous tourner ?
Remettez ce départ et planifiez le un peu mieux
La voix de la sagesse, non ?
C'est kobus qui rompt le charme
Dites donc les aminches, avec tout ça, en bon vampyr que je suis devenu, un seul rayon solaire et je me dissous ?
Attendons la nuit, mais je suis pas certain de désirer la compagnie des vampyrs et de mon beau père putatif, il m'a quand même collé deux mornifles d'anthologie

 

Ne craignez plus rien des goules karpatiques, la ventrée récente qu'ils ont fait du sang pourri des n'haigres les a achevé pour le coup
À moins qu'ils ne disposent d'une équipe de réanimateurs avec épuration extra rénale, échanges plasmatiques, ventilation assistée et contre pulsion aortique, je pense que vous n'en entendrez plus parler
Du moins avant longtemps

Soulagement de nos amis, qui n'en menaient pas large, on a beau avoir traversé les océans, affronté le souabe, les djieux antiques, des n'haigres de toutes obédiences, il arrive un moment où la statue interne se fissure ( comme dirait Élie de..)
et où l'excès de stress ne tue plus le stress mais l'amplifie

On abaisse le canon des armes, que l'on remet à la bretelle
Il faut maintenant décider d'un itinéraire puisque aussi bien la mission journalistique est accomplie ou bien a avorté
On a bien rencontré les vampyrs, on a bien recueilli leurs confidences, exploré leurs détresses ainsi que sais le faire tout bon baveux soucieux de faire pleurer dans les chaumières mais on n'a pas su quelle était leur implication dans les cagades régionales, dans les guerres ethniques afwicaines

 

Accomplie ? Avortée ?
On hésite entre les deux pôles
On pourra toujours recueillir des infos auprès des cosaques prêts à nous emboîter le pas, maintenant que les vampyrs sont entrés en semi hibernation, le temps d'éliminer les toxines du sang pourri des ouigres
Et pendant ce temps de latence, ils seront pas payés alors pourquoi ne point nous faire un brin de route, il y a plein d'autres combats à mener, avec l'assurance d'une solde conséquente
Il faut pourtant bien decider d'un itinéraire d'un point de dispersion
C'est Blumroch qui en discute avec Jean Eudes et le cosaque agreg'de lettres classiques

 

Un doigt hésite au dessus d'une carte, un front se plisse, puis une voix s'élève "passons....par là !"
On se penche on s'interroge, où ça ?
Là, Tanzanie, vallée de l'Omo, rien à voler, pas de routes carrossables, pas d'approvisionnement, pas de communications, personne n'ira nous chercher là
Et surtout pas les vampyrs
Mais pour en sortir, hein, pour en sortir ?
Car une fois rendus il faudra bien en sortir ?
Nous nous glisserons dans les groupes touristiques qui, s'ils n'abondent pas, ne sont pas si rares que ça !
Sitôt dit, sitôt élaboré, on se met en quête d'accompagnateurs, kobus est out, temporairement, enfoui sous des couvertures par crainte du soleil, on pourrait même l'entendre trembler de peur, les quelques cosaques rassemblés n'ont aucune objection, le calme des vieilles troupes
Jean Eudes n'est pas fondamentalement contre, accroître sa connaissance de l'afwique lui plaît toujours

 

On annonce à kobus qu'on va se mettre en route
Il refuse
Le soleil,bordel, le soleil !
On tente de trouver une solution, bien emballé dans du papier sulfurisé comme pour faire des papillotes de poichon ?
Surtout pas, un seul photon et je cuis à l'étouffée
On décide donc de l'enfermer dans un cercueil
Problème
Où trouver un cercueil ?
Ici, dans l'afwique des hauts plateaux et des gisements minéraux rares ?
Faut déterrer un mort, européen, eux seuls pouvaient prétendre à une telle opulence, et pas trop vieux sinon en plus du cadavre moisi, la boîte est en mauvais état et laisse filtrer des rayons solaires à travers

 

on se met en quête d'un cimetière avec un carré blanc majoritaire
difficile mais Léopoldville n'en est pas dépourvu, les cosaques arpentent les allées, en déchiffrant les dates de décès (pour les patronymes faut pas y compter, ils ne lisent que le cyrilique)
bingo, y en a un, là!
performance, parce que les belges ont fichu le camp depuis plusieurs décennies
que lit-on?
1995...
allez, pelle pioche, on excave une superbe bière recouverte en zinc
alors là mes amis c'est Bizance! Kob's pourra dormir d'un sommeil que rien ne viendra troubler
impossible de la forcer comme ça, toutefois, le fer d'une bêche, inséré judicieusement entre les charnières et la feuille de zinc dévoile une boîte faite d'un bois sobre et sombre, genre palissandre (mais c'est interdit d'user de pareil matériaux ! tant pis, licence poëtique, le directeur van de pute de l'exploitation minière a voulu ça pour son repos éternel)
ainsi exposée, le cercueil apparait quasi intact, même pas souillé au fond par les jus de décomposition du de cujus qui , de façon habituelle, traversent la boite
à moins que raymond van de pute, né en 1928 et mort en 95 n'ai été embaumé?
trouver un embaumeur ici?
on dévisse le couvercle, on s'attend à une explosion de gaz fétides, rien, on soulève
surprise, noël, c'est pas un machab' c'est des sacs de diam's!
de toute taille, non taillés evidemment
mais toulmonde les reconnaît de suite, lisses, noirs ou fauves....
et là, tout bascule
les cosaques dégainent, l'agrégé de lettres classiques aussi, braquage compulsif, tous contre tous, Jean Eudes et Blum reculent doucement, lorsque le talon de Blum se prend dans le manche d'une pioche, il tombe lourdement, brrrraaang, les canons crachent des bastos, à si courte distance, ça ne pardonne pas
interruption du feu
on entend un chlak, probablement un encore vivant qui enclenche un nouveau chargeur, puis plus rien

 

là, on peut dire que la mort a frappé...Blum, la tête entre les mains, risque un oeil...un deuxième
maverdave! Jean Eudes! mon fieu, réponds!
silence sépulcral
Blum se lève, prudent, un pruneau est si vite attrapé
Jean Eudes gît à quelques mètres

 

Il le pousse, le palpe
L'autre respire encore
Il vit, donc, tous les espoirs sont permis
Alors, que s'est il passé ?
C'est simple, le projectile fatal s'est enquillé dans la nervure du fer de la bêche, là où vient s'insérer le manche, encore heureux que ce fut un surplus européen, aux afwiques depuis plus d'un siècle, avec la camelote chinoise ce serait pas pareil, bref, ayant perdu de sa vélocité, la bastos a découpé en biais un tronc de cône dans le métal,a ripé sur le côté puis est allée se perdre dans un petit volume que Jean Eudes garde précieusement par devers lui dans sa poche de poitrine, maximes et sentences morales, de la roche faux cul, non la roche Foucault, bref, on ne dira jamais assez combien l'éducation klasik peut sauver une situation compromise
Jean Eudes ouvre à son tour les yeux, passablement sonné
Il se demande ce qu'il fout là par terre, on l'informe, il se lève péniblement
Tant qu'à être sauvé il eût voulu que ça se fasse au moyen de sa médaille de Lourdes mais on ne choisit pas son miracle
On se met en chasse d'un moyen de transport idoine à brancarder le cercueil de van de pute et ses diamants, auparavant on bascule les cosaques morts dans la fosse, dommage pour notre ami agrégé de lettres classiques, mais l'appât du gain fût le plus fort

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Carte blanche (43)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici, la sixième ici, la septième ici, la huitième ici, la neuvième ici, la dixième ici et la onzième ici.

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Douzième partie

Et il a pas été malade ? Je croyais que vous ne supportiez plus le sang dans l'alimentation ?
Penses tu, mon gendre ! Fort comme un bœuf, le bouzet ! On contrôle, tu penses bien, mais il pousse il grossit il grandit, c'est l'essentiel !
Il faut d'ailleurs que tu lui en fasses d'autres, à Szuzanna, je veux dire, de grands et beaux nenfants vampyrs !
Ha... il faut savoir,beau papa, que ce ne seront que des métis, des hétérozygotes, c'est peut être grâce à ça que Szuzanna a pu le porter, et puis pensez, s'ils tiennent du géniteur et qu'ils se trouvent frappés de priapisme et de satyriasis à chaque rayon de lune ?
Ça fera pas riche comme histoire à raconter lors des longues veillées dans les montagnes afwicaines...
Foin de vos montagnes afwicaines !
Nous repartons aux europes !
Notre régénération est assurée
Avec l'aide de vos genitoires
À ce propos, d'ailleurs, mettez vous à l'œuvre, les demi sœurs de Szuzanna, Erzebeth, Emesse et Vesna, vous attendent avec impatience, après les avoir foutues et engrossées, nous vous relâcherons, promesse de vampyr
Ho bon gû, l'ergastule se profile à nouveau...

Ergastule sexuel mais ergastule quand même

 

Ha, la dénomination des demi sœurs de Szuzanna est passée à la trappe
Pourtant il y aurait eu de quoi jaser
L'une portait le prénom de l'arrière arrière arrière grand tante, inhumée sur les rives du Balaton, l'autre de la maîtresse de son mari ( hé oui,ces choses arrivaient sous l'imperium ostrichien), avec qui elle vécu après la mort de l'époux volage,mort survenue lors d'un transport au cerveau comme on disait alors, la dernière, celui d'une gouvernante ( autre mot pour domestique, mais dans ma famille ruinée, on a des prétentions demokratiks) venue pieds nus de krajina ( et pourtant elle avait un prénom slovène, à n'y rien comprendre)
Bref, kobus voit se profiler l'esclavage sexuel, l'ergastule de la bite, tu penses si ça l'amuse
Beau papa, patelin,a confié le marmot à un vampyr de sexe indéterminé, et a sorti une bouteille de bikaver pour sceller le marché
À moins qu'il ne s'agisse de tokaji
Il souligne le fait qu'il renonce à autopsier le Kob's, il se contentera de quelques graines de vie ( ethymolojikment, ça colle,sperma/graine, zois/vie, verifiez mais je suis certain de mon fait), d'une pinte de sang, de l'assurance d'une grossesse pour chacune des vampyresses et de quelques échantillons de selles
En parlant de selles, le Kob's se sent ballonné depuis qu'on lui a implanté le symbiote

 

Beau papa s'en émeut, tu penses, comment forniquer avec un prout coincé dans le rectum, il le fait allonger, palpe la vaste panse du malade imaginaire, percute avec délicatesse les flancs pour percevoir un tympanisme anormal, interroge entre quatzyeux l'abdomino-souffrant, et tes selles ? blanches, jaunes, noires,sanglantes, odorantes,liquides,graisseuses, rares,profuses, lithiformes ?
À chaque fois cette réponse insupportable pour un clinicien bien formé, hé je sais pas, moi...
À bout de ressources, beau papa enfile un doigtier en jus d'évea, sonde le rectum du Kob's d'un index investigateur ( qui fait encore, de nos jours, un toucher rectal en pratique quotidienne ?) et se fait mordre cruellement par le symbiote
Saloperie !
Et ça veut pas me lâcher !
Il retire le doigt du rectum de notre pauvre ami, et entraîne avec lui toute l'anse sigmoïde à travers le sphincter, causant une évagination ( les pupuristes diront invagination mais là, lorsqu'un segment est extériorisé, je soutiens qu'il faut parler d'évagination)

 

Ce faisant, le symbiote viens avec, tu penses, accroché à l'index
Un coup de machette sépare la tête du reste de la bestiole, corps produisant des anneaux gravides qui essaiment dans les chiottes occasionnels que notre ami a croisé
Autant de symbiotes qui pourront, un jour où l'autre,reinfecter la populace locale
Bref, le corps de la bestiole se tortille, tout glaireux et saigneux, Blum pousse la bestiole en question dans le sable, ainsi enfarinée, elle sera plus préhensible et pourra être autopsiee ou exterminée
Pas de formol pour la conserver, on se met en quête d'une fourmilière, la colonie est gentiment bousculée vers une bassine mise sur le feu, au bout de peu,se dégage l'acide formique, ça pique les yeux, la mixture est allongée d'eau douce puis filtrée, ne reste qu'à immerger le symbiote dedans
Dans le même temps,beau papa retire une par une les épines céphaliques du prognomen de la bête, saloperie, ça fait un mal de chien
Le rostre est lui aussi immergé dans le formol où il se tortille avant de s'immobiliser, gnathus béant
Ne reste qu'à désinfecter largement et l'affaire est entendue
Pas tout à fait, le vieux vampyr, tombe en pamoison tant tellement c'est insoutenable, saturé des toxines prélevées chez Kob's et séquestrées dans les glandes sub cloaquales du rostre symbiotique, je sais pas si vous me suivez

 

Pendant ce temps, syncope du Kob's, avec la moitié du côlon ( enfin, un peu moins) extériorisé
Panique des deux autres, faut lui réintégrer ça dans le bide sinon ça va nécroser, l'infarctus du méso sigmoïde, genre, d'ailleurs on voit déjà des pétéchies sur la muqueuse, là, c'est dégueu, Blum fronce les sourcils, tu veux pas t'y coller ?
Jean Eudes n'écoute que son courage, il pousse des deux pouces sur le bout de tripaille tout gluant, saigneux et pas bien ragoûtant, centimètres par centimètres, ça redisparait dans l'abdomen du ventru
Faut repousser plus loin encore, comment faire ?
Pression idrolik, on lui branche un tuyau au ku et hop on ouvre le robicot, doucement
On trouve un segment de tuyau, une durite qui trainait par là,hop on connecte à un bocal quelconque, on remplit avec précaution en élevant le truc, borborygmes puis plus rien, le niveau baisse rapidement dans la callebasse, zut on a t-y perforé la tripe du misérable ?
Non, il ouvre un œil,vomit un liquide fécal puis les derniers anneaux genitropes du symbiote
Il expulse ensuite la durite
Le voilà sauvé
Gloire à la médecine tropicale !

 

Ha, personne ne moufte, faut croire que les prouesses médicales de nos amis vous passent au dessus
C'est bien dommage, invagination intestinale chez l'adulte c'est une urgerie là aussi
Enfin, c'que j'en dit.... ça peut servir à l'occasion, des fois que vous soyez coincés dans un bounquaire , sans rien pour diagnostiquer,traiter et surveiller ( surveiller et punir), mais bon, dans nos époques hyper technophiles, le côlon qui coule entre les jambes à la façon d'une queue d'animal, ce côlon qu'on tente de réintégrer comme une banale hernie ( c'est un peu le cas, mais en plus compliqué), c'est normal que ça fasse pas vibrer les foules,y en a que pour les AVC avec artères débouchées par l'intérieur, les anévrismes rompus sauvés par le collage majik et le cancer multi métastasé où on fait fondre les bouboules avec du faisceau laser

 

oué, avec moi, c'est horrible
heureusement que pas un de la famille n'a l'idée de venir lire ici
bref
pendant qu'il se remet lentement, Bruno Kremer, lui , s'aggrave brutalement
ça commence par un coma, puis le doigt gonfle, la main, le bras!
les ganglions sous l'aisselle (les glandillons comme on dit par ici) puis de taches rougeâtres essaiment sur la peau, le souffle devient court, puis stertoreux, la peau se trempe de sueurs
maverdave, on va l'perdre, et ce con n'avait pas été cap' de coucher par écrit son accord avec le kob's.....pour sûr, lorsque les autres vampyr apprendront l'état dans lequel il est ( et ils l'apprendront certainement, tout se sait aux afwiques) ils feront tout pour nous mettre la main dessus et là, mes petits fieux, je donne pas cher de nos peaux respectives
Jean-Eudes, très grand seigneur, ballaye les inquiétudes de Blum d'un revers de main "hé bé quel tracassin, y suffit de prévenir ses filles, elles ont d'ailleurs des noms poétiques, qui pourraient porter à la chose, et si l'ami Kobus manquait d'entrain, nous pourrions nous relayer entre les bras tendres de ces ...."
"vampyresses, de ces vampyresses, l'ami! tu oublies la façon dont Kob's a été instrumenté, gréffé du gêne, puis mort , rappelé à la vie et ensuite sexuellement exploité..."
"c'est qu'après plusieurs décennies aux afwiques, il me plairaît assez être un objet sexuel pour une femme blanche ne rechignant pas za l'ouvrage..."
à cet instant précis, les mursis arrivent en grande délégation
les raies et dessins qu'ils tracent usuellement sur leurs peaux ont laissé place à un crépi de glaise, uniforme, blanc, ou blanc grisâtre
ils ont soulignés leurs yeux de charbon de bois, les voilà donc déguisés en spectres, c'est d'un effet saisissant, dans les lueurs fugaces que projettent les flammes d'un feu de broussaille mourant
ils ne mouftent pas mais rudoient nos aminches du talons de leurs lances
merde, mais kes ke c'est k'ça encore, on n'est jamais peinard, pas possib'!
les mursis emportent le corps du Bruno K, le grand karpatique, en opisthotonos, en fouettant devant eux nos deux amis, lesquels trainent le kobs à peine reveillé de ses ennuis intestinaux

 

en définitive, coxés dans une case obscure du bled des mursis, sur les rives du Turkana, nos trois amis ruminent, moroses
le Kobs est sorti de son abrutissement, il n'a plus rien du loup priapique qu'il était quelques heures auparavant, il a aussi piteuse allure que ses deux compagnons d'infortune
les heures passent, on entend d'incessants palabres, des cris suraigüs, de la jovialité feinte, toute une comédie surjouée qui n'enchante guère Jean-Eudes
il refuse d'ailleurs de répondre à leurs questions, tout juste s'il acquiesce à une question de Blum "dis donc, l'absence délibérée de motifs géométriques sur leurs peintures corporelles, c'est quoi? retour aux sources? volonté sacrificielle? sentier de la guerre?"
un "mmmh" dubitatif clôt la question
un monôme de natifs entame une danse rituelle en ces régions, ça traîne des pieds, ça clique de la langue, ça s'ébroue, on entend le choc des talons des lances sur le sol latéritique durci par le soleil et le cheminement du bétail

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Carte blanche (52)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

Dix-huitième partie

Dix-neuvième partie

Vingtième partie

Vingt-et-unième partie

 

on entre dans le saint des saints, la salle de musclation
tapis de course, appareils de torture, poids, altères et toujours cette muzak térébrante, le truc qui te rentre dans l'oreille et finit par creuser son trou dans ta cervelle
l'odorant et musculeux vis a vis de Kobus s'est désapé en un tour de main, il porte un petit débardot en nylon, couleur vert anis qui ne laisse rien ignorer de ses différents chefs musculaires
sans façons, il se précipite sur la première bécane venue, et voilà t-y pas que le foutre le biche!
il pousse, tire, pousse à nouveau!
les poids font gling glang en retombant puis en étant expédiés au plafond de la salle
ça crée un appel d'air, un brassage d'atmosphère
avec le bruit
ho hisse, ho hisse!
tant tellement que les autres culturistes ralentissent, puis s'interrompent puis affluent, désertant leurs machines
ho hisse, ho hisse!
médusés, les autres font cercle, dans un grand silence
ho hisse, ho hisse!
gling, glang!
avisant une bécane libre, sa préférée, le mec se rue dessus, c'est une presse à quadriceps
et vas y que je te pousse dessus, et boum fait le contrepoids en arrivant en bout de course
allez, boum! allez, boum! allez, han, boum!
mais qu'est ce que c'est que ce cyborg?
qu'est ce qui se passe ici?
pour quoi ce déchaînement de puissance sur ces pauvres machines qui lui ont rien fait?
et le mec ne semble pas souffrir, hein, il a toujours cette trogne illuminée d'un sourire figé, la transpi et la testo dégoulinent de ses pores, et toujours cette cadence, han, boum, han boum, han, boum, inaltérable
illumination!
kobus comprends enfin (il y a mis le temps)
nous sommes en présence d'un crétin masturbatoire, d'un onaniste forcené
sa mère devait lui attacher les mains, la nuit, pas possible autrement
jusqu'à quand ça va durer?
toute la soirée, la nuit et le jour à venir, s'il est convenablement ravitaillé
kobus court à l'accueil, il explique que son pote est parti pour le guiness book de l'endurance et que voilà, une canette de coca toutes les 20 minutes, de quoi lui éponger le front, surtout ne pas le laisser refroidir
puis il disparaît ailleurs

 

Il repasse au Gargano, faut mettre toulmonde au courant, il connaît le moyen, un feu en haut du monastère
Il saute la barrière, subreptice et furtif comme un monte en l'air albanoche, bing, coïncidence, en voilà un qui tente de s'introduire dans les dortoirs des hommes, le gusse s'y prend mal, son passe partout fait crouic crouic sur la serrure millénaire
Ni une ni deux, kobus fait une retraite jusqu'à l'appentis où sont stockés les outils de jardin, il assure un manche de pioche dans sa dextre
Bing, un coup sur la carafe,l'albanoche s'effondre
Coup de fil à la polizia ( avec le protable du cambrioleur, on n'est pas con non plus, dans ce monde hyper fliqué tout peut être tracé), annonce brève, élimination du téléphone
Puis grimper rapide sur le clocher, passage entre les deux coupoles ( une visible de l'intérieur l'autre de l'extérieur avec entre les deux un espace mort colonisé par divers volatiles, ça sent le guano), allumage du boutefeu, descente en catastrophe, pas se faire pogner par les carabiniers
Malheureux hasard,ces cons là ne sont pas en retard !
Kobus se mêle donc à la foule des moines, des pèlerins et des converts qui ont quitté leurs grabats pour cause d'alerte incendie
Il échappe de justesse à l'oeil des flics et des pompiers mais pas à celui du grand karpatique

 

Un discret mouvement du chef signifiant "viens me voir après tout ce barouf"
Un acquiescement muet sous forme d'une torsion convulsive du sourcil droit pour kobus
Le mutant a eu l'intelligence de rester dans sa cellule, il pourra toujours dire que le traitement le défigure et qu'il ne veut pas imposer la vision de sa face ravagée à la populace environnante
Szuzanna est sortie dans le simple appareil d'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil ( je savais que j'arriverai à la placer), même pas besoin de voir le kob's, elle a pigé, faut faire les valises et dégager, une fois encore
Dans la ville, les pasdars se sont réveillés, dans la soupente qu'ils occupent avec une vingtaine de migrons, qu'ils ont tous intimement connus ( on ne dira jamais assez combien l'hébergement collectif rapproche les êtres), de toutes façons, c'est l'heure d'aller au turbin, éplucher les légumes pour le frichti du midi
Blumroch s'étire depuis le kiosque à cartes postales qu'il occupe sur le parvis du monastère, Jean Eudes termine son tour de garde ( insoupçonnable, il est devenu vigile de nuit pour la caisse d'épargne des Pouilles), il va raccrocher sa casquette et son trousseau de clés
Emesse, Vesna et Erzebeth, qui partagent une colloc hors de prix, ont entendu les sirènes des vigili di fuoco, un coup d'œil par la lucarne et leur opinion est faite,. faut y aller
Au monastère, le perigrin albanoche reprend connaissance aux pieds des carabiniers, il tente, à la française, de se prétendre victime, mais ouat !
On l'embarque, il tiendra compagnie à ses compères en prison et le dottore commissaire a quelques questions à lui poser

 

embarqué au poste, le périgrin croit finaud d'excipier de liens avec des autorités supérieures pour garder le silence
pas contents, les flicaillons locaux expédient sa fiche à la DIGOS, qui saura, jugent-ils, démêler le vrai du faux, le bon grain de l'ivraie
ça en fait un de moins
nauzautres en revanche, restons un peu séparés, histoire de ne point attirer sur nous l'oeil de sauron du renseignement raëlien
Jean Eudes partira un peu en avance avec un des deux pasdars, direction Barri puis transfert vers Dubrovnik, l'antique Raguse....puis ensuite, infiltration discr^te vers l'arrière pays, Zagreb, puis la Hongrie, Zeferzedàr puis ensuite....
un autre couple prendra la direction de Split (bon plan, ils pourront visiter le palais de Dioclétien), un autre encore ira vers Dürres, un autre encore vers Triestre
bref, nous échenillerons toute l'Adriatique

 

On planifie tout bien, départs étalés sur plusieurs semaines, que d'autres impétrants prennent nos places dans le paysage, histoire d'éviter de trop attirer l'attention sur nouzautres et nos disparitions collectives
Et on s'arrangera pour rendre plausibles nos défections respectives
Ainsi, la très belle Emesse trouve une excuse en or, lorsque le singe qui gère la crêperie s'occupe de vérifier la fermeté de son corsage ainsi que l'affaire du perigrin albanoche lui en a donné l'idée
Il y récolte une confirmation tactile, un gnon sur le crâne, également à coup de billig et le tablier d'opérette de la belle jetté en pleine face ( plus quelques crachats, la réprobation des gargotiers avoisinants et une promesse d'action au civil et au pénal -harceler le corsage des employées, aussi girondes soient elles, ne peut que finir sur un mauvais procès)
Blumroch, lui, peu de temps après, justifie son départ par l'incendie de son kiosque à cartes postales, incendie par lui allumé de façon subreptice
Pasdar Abbas et Darius, c'est la fatigue de leurs co -turnes, à la fois réveillés par leurs ébats nocturnes et parfois tentés d'y prendre part ( mais c'est assez frustrant pour les participants occasionnels qui se retrouvent assignés au rôle passif, à quatre pattes et les dents mordant les draps)
Jean Eudes, grand seigneur, choisira de partir en dévalisant la caisse d'épargne des Pouilles, rien de dramatique mais toudmeme, ça fait un peu de peine au directeur
Et tout à l'avenant, kobus réalise un poc magistral sur son Vito de livraison, s'engueule avec le chaouch de l'entrepôt lorsqu'on lui fait la remarque que merde qui va payer le carrossier et prend la porte en hurlant des fancullo Pinocchio, le mutant, pas franchement repu après avoir saigné un agent raelien, le mutant donc,part en premier pour rallier un autre centre dermato et ku béni ( la roche posay ?)
Le grand karpatique, supposé vénérable du couve

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Carte blanche (55)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

Dix-huitième partie

Dix-neuvième partie

Vingtième partie

Vingt-et-unième partie

Vingt-deuxième partie

Vingt-troisième partie

Vingt-quatrième partie

 

Et si le concepteur de l'IA, ou le consultant désigné pour aider, si cet homme là se trouvait être un zampolit vronzais de renom ?
Un grosse boutique grosse bécane, par exemple ?
Imaginez ce que ça pourrait donner.... toujours à tenter de culbuter les filles...imaginez ce que ça pourrait donner en termes d'ingénierie, la nécessité d'une pompe à zguegue intégrée dans le cyborg, avec le minutage des saillies, l'intégration dans la base de données d'une sous base comportant la marche à suivre pour la séduction ( séduction éclair, si on pense à grosse bécane), le choix des postures, la durée des rapports, les mots prononcés avant, pendant et après...
Sincèrement , la cybernétique ( your mother), utilise beaucoup trop de ressources pour pouvoir être déployée à grande échelle, pour, comme disent les démocrétins "être accessible au plus grand nombre" ( ce qui se traduit par "être vendu à la populace, marché inépuisable, on va se faire des couilles en or, kouzin !")

 

Heureusement, les deux cyborgs que nous affrontons, le dirigeant de haulte entreprise et le clone du roi de toutes les ukraines,ces deux cyborgs ne sont que deux
Qui plus est, ce sont des modèles uniques
Ha ?
Non
On voit un autre command car se pointer, là bas, au fond de la steppe pontique, encadré par la pietaille azovienne réglementaire et survolé d'une nuée de drones
Kes ke c'est ke ce truc là ?
La troupe s'arrête à quelques pas de nouzautres, un autre dirigeant de haulte entreprise en descend
Il a l'air moins monolithique, plus humain
Il ne sent pas la transpi, d'ailleurs il ne ruisselle pas
Il vient en souriant,sort une télécommande de sa poche de bloudjine, le truc même pas gros comme ta clé d'antivol de vélo, la passe furtivement sur la nuque du roi de toutes les ukraines
La poupée, car c'est d'une poupée qu'il s'agit, se tait instantanément
Le dirigeant de haulte entreprise, que nous prenommerons Léon ( et non Elon), s'explique
Les programmes ont un peu foiré, un saut de bloc d'algorithmes, mais peu importe, le sur moi inséré par le programmateur junior, ce sur moi a pris le dessus
On renvoie le truc à l'usine
Bon
Où en étions nous ?
Vous avez étudié ma proposition pour l'intégration des données de vos belles compagnes dans mes cyborgs femelles ?
Y a du blé à se faire
Et surtout du buzz
On causera de vous, de nous
Comme disait Mazarin, qu'ils me haïssent pourvu qu'ils ne m'oublient pas, ou quelque chose comme ça
Les hommes que nous sommes gardent le visage fermé, annonciateur de sombres projets
Les femmes sont un peu gênées, d'un côté l'appât du lucre, les sacs à main à ne plus savoir qu'en foutre, des chaussures comme s'il en pleuvait toussa, de l'autre, la réprobation des zumains auxquels elles ont lié leurs destins

 

Et là,deus ex machina, la traductreuse piercée tatouée et nattée pointe son groin artificiellement modifié pour s'enquérir du quoi qu'est-ce
Elle arrive un peu comme un chien dans un jeu de quilles, il faut dire
Avec patience, le dirigeant de haulte entreprise lui explique le topo, mensurations, attitudes, réponses, refus, dégoûts, appétences
Elle se porte volontaire, la gourgandine !
Léon tente bien de la décourager en excipiant qu'il ne s'agit que de prototypes
Justement, justement, prototype de fricassinne suis !
Oublions pas que l'invertie populace sera bientôt de l'ordre du pour cent en occident, hé ouais, ça compte, par ailleurs, ce sont des dink's, double income,no kids, ce qu'on peut traduire par,du pognon pour les caprices
Blumroch, qui a toujours la main douloureuse et enflée, Blumroch donc, prend très mal le fait qu'on veuille marcher sur les brisées de sa tendre compagne, même s'il s'est opposé de principe à sa prostipution virtuelle
Il apostrophe donc la fille, en la détaillant de la tête aux pieds
Des cheveux bleus, même nattés, hein je doute que ça fasse beaucoup vibrer les tribades, ça a un air artificiel désagréable
Les piercings, si je devais, ce qu'à djieu ne plaise, avoir un commerce charnel avec vous, j'aurais l'appréhension que ça reste coincé dans mes toisons
Évidemment, si vous envisagez un rapprochement avec des partenaires tondues...
Pareil, les tatouages, ça serait déconcertant, pas impossible que ça coupe l'élan du déduit, j'en connais qui, lorsqu'ils ont ouvert une bédée, ne peuvent plus la lâcher
Et puis la silhouette, non merci, je sais pas pour les adeptes de Bilitis, mais franchement, là, ça tient pas dans la main, ça fuit de partout, pas de poids, pas de consistance
Non, mon bon Léon, vous feriez une piètre affaire en scannant cette bougresse

 

Léon, le dirigeant de haulte entreprise regarde Blumroch de son beau regard inexpressif en retroussant ses babines dans un sourire forcé
Il est vrai que le public change, tant en termes de préférences qu'en composition, proportions, toutefois investir d'emblée dans un créneau aussi limité, celui des tribades à cheveux bleus, même si c'est prisé des intellectuels vronzais et des professeur.e.s d'université Nord américain.e.s me semble risqué, sur le plan financier, celui du ROI, le seul qui trouve grâce à mes yeux
Désolé mamouazelle, je retiens votre suggestion mais pas pour cette fois, peut être lorsque le marché aura été défriché...
La ribaude ne l'entend pas de cette oreille, elle tempête, trépigne, et lance vers le museau de Léon, une main griffue, ornée de bagues de bikers représentant à l'envi têtes de morts, étoiles et tibias entrecroisés
Ça ne loupe pas son but et la joue du mec s'orne bientôt d'une estafilade, d'un chiffreneau long d'une quinzaine de centimètres
Stupeur des participants, les zazovstas se ruent sur la greluse le poing tout fait, prêts à lui écraser la gueule dans le tchernoziom
Mais, inexplicablement, ils se cognent à un arbre qui vient de pousser, là, à l'instant
Arbre sous la ramure duquel le dirigeant disparaît
Une croissance éclair, à croire que l'humusation du premier azovsta lui a fourni assez de nutriments pour pousser à ce rythme effréné

 

Et alors, merde, sésame ouvre toi,tonnenr ils en donnant du poing contre le tronc, les branches, rien à faire, le fourré, le sous bois demeurent impénétrables, un taillis, un roncier plein d'epineux qui accrochent les fringues, visent les yeux, s'intriquent les uns dans les autres, bref, impossible d'y pénétrer pour secourir Léon, le maître de touitaire, de spaice ixe et de tesla
On tente de balancer un missile, une de ces mirifiques javeline au moyen desquelles le roi de toutes les ukraines aurait dû avoir le dessus sur le dictateur Poutine, mais non, le truc ne part pas,s'entroupe dans les branches et tombe piteusement aux racines de l'arbre majestueux qui, maintenant, enserre dans sa ramure un otage de choix
Il vaut mieux d'ailleurs, si le truc avait marché, ça aurait liquidé aussi sec le génial créateur de Tesla
Pas moyen d'y bouter le feu non plus, un vent sournois se lève et a tôt fait d'éteindre toute tentative de battre le briquet
Les azovstas enragés en sont là lorsque la voix de Léon leur parvient, déformée,assourdie
"Ne faites rien de définitif, il me tient prisonnier, il vous ordonne de reculer, jusqu'aux véhicules, déposez vos armes en partant ou il va m'étouffer
Et tant que vous y êtes,embarquez le photographe nioullorquais, il présentera son reportage photographique sur niouzouique et dans le nioullorque Times"

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Carte blanche (56)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

Dix-huitième partie

Dix-neuvième partie

Vingtième partie

Vingt-et-unième partie

Vingt-deuxième partie

Vingt-troisième partie

Vingt-quatrième partie

Vingt-cinquième partie



Arrive enfin le char vronzais
Un génie universel, figuré à l'échelle 2X, avec une tête de fayot du premier rang, en col roulé cashmere gris, nu jusqu'à la ceinture par le bas, fait mine de se jeter sur une femme en effigie, allongée sur le ventre, montrant un sphincter anal brun et ridé
Des hauts parleurs diffusent de façon lancinante une mélopée où l'on croit reconnaître les mots suivants "dilaté.e comme jamais, dilaté.e comme jamais, dilaté.e comme jamais"
À côté, un gigantesque shemale à face simiesque et frange blonde exhibe une verge à l'extrémité tomentueuse dont elle s'apprête visiblement à faire goûter à un giton au sourire égayé d'un diastème de bon aloi
Nos deux pasdars, enthousiastes, se préparent à se ruer sur le char pour parachever le spectacle vivant
Las !
Une troupe de nervis, musculeux et brutaux, les refoule à coups de gourdin
Qu'est ce à dire ?
Nos deux amis n'ont pas enduré tous les aléas d'un voyage long et périlleux pour se faire matraquer comme de vulgaires tziganes
Une branche, fort opportunément interposée dans le chemin, précipite l'effigie porteuse du col roulé à bas, sur la chaussée
Une racine, que les autres chars avaient évité, fait tressauter l'équipage, le char achève sa course lente dans la tribune des officiels
Panique, catastrophe et attentat aux valeurs républicaines !

 

Et boum, dans le stand où l'on cuisine les kielbasa !

 

La barbaque se retrouve, là dans la poussière, comme dans "j'avais un camarade"
Pareil pour les binouzes, dont la mousse ruisselle dans les fissures du béton ( à Kiev, comme à kerson, à soledar et à Bakhmout, le béton bien rainuré remplace utilement le macadam lorsqu'il y a eu un nid de poule pendant l'hiver)
Le priape de l'effigie simiesque et blonde se fracasse, son extrémité, peinte de façon hyper réaliste en rouge vernissé avec réseau veineux apparent, son extrémité donc, roule jusqu'aux pieds de kobus, qui, d'une reprise de volley, l'expédie dans une ruelle perpendiculaire à la prospect où se déroule le défilé
Les chaouchs qui avaient molesté nos amis pasdars se retrouvent pattes en l'air, on en profite pour les sécher de plusieurs coups de talon dans la trogne, bien teigneux
Les autres effigies n'ont pas eu un meilleur sort que celle du singe blond ( en minijupe et l'organe déployé), leurs débris, impossibles à recoller, rebondissent derrière les buissons où de gentilles mères de famille ukrainiennes améliorent l'ordinaire de leurs familles et les opportunités de leurs enfants à faire des études en Europe occidentale ( on y croit très fort)
Les autres chars de la procession anale sont bloqués en amont de l'accident et ça n'entousiasme personne, des bras musclés s'activent donc à remettre le tracteur sur ses roues
Avec des cris et des ahannements on peut reprendre le défilé, sans les effigies animées et sans les chaouchs protecteurs
Nos deux pasdars montent alors sur la plateforme et se lancent dans un spectacle vivant et horrifique
Stupeur puis approbation du public !
Applaudissements, cris d'enthousiasme, sifflets, tout y passe
La sono du char finlandais qui les précède passe un sample issu d'une reprise de morceaux choisis de la sage femme déjantée ou de bjeurk, on ne sait pas trop
Si, on sait que c'est bruyant
Ça trépigne pendant que nos amis se dénudent,se tripotent se léchouillent puis, fatalement, s'enculent
Le char vronzais, initialement nommé "Oskar au pays des anus bruns" se voit propulsé en tête des intentions de vote

 

La barbaque se retrouve, là dans la poussière, comme dans "j'avais un camarade"
Pareil pour les binouzes, dont la mousse ruisselle dans les fissures du béton ( à Kiev, comme à kerson, à soledar et à Bakhmout, le béton bien rainuré remplace utilement le macadam lorsqu'il y a eu un nid de poule pendant l'hiver)
Le priape de l'effigie simiesque et blonde se fracasse, son extrémité, peinte de façon hyper réaliste en rouge vernissé avec réseau veineux apparent, son extrémité donc, roule jusqu'aux pieds de kobus, qui, d'une reprise de volley, l'expédie dans une ruelle perpendiculaire à la prospect où se déroule le défilé
Les chaouchs qui avaient molesté nos amis pasdars se retrouvent pattes en l'air, on en profite pour les sécher de plusieurs coups de talon dans la trogne, bien teigneux
Les autres effigies n'ont pas eu un meilleur sort que celle du singe blond ( en minijupe et l'organe déployé), leurs débris, impossibles à recoller, rebondissent derrière les buissons où de gentilles mères de famille ukrainiennes améliorent l'ordinaire de leurs familles et les opportunités de leurs enfants à faire des études en Europe occidentale ( on y croit très fort)
Les autres chars de la procession anale sont bloqués en amont de l'accident et ça n'entousiasme personne, des bras musclés s'activent donc à remettre le tracteur sur ses roues
Avec des cris et des ahannements on peut reprendre le défilé, sans les effigies animées et sans les chaouchs protecteurs
Nos deux pasdars montent alors sur la plateforme et se lancent dans un spectacle vivant et horrifique
Stupeur puis approbation du public !
Applaudissements, cris d'enthousiasme, sifflets, tout y passe
La sono du char finlandais qui les précède passe un sample issu d'une reprise de morceaux choisis de la sage femme déjantée ou de bjeurk, on ne sait pas trop
Si, on sait que c'est bruyant
Ça trépigne pendant que nos amis se dénudent,se tripotent se léchouillent puis, fatalement, s'enculent
Le char vronzais, initialement nommé "Oskar au pays des anus bruns" se voit propulsé en tête des intentions de vote

 

Le char est donc rebaptisé "Oskar et les pasdars"
On se demande bien pourquoi, puisque l'effigie d'Oskar est restée, brisée, dans la poussière
Comme les autres idoles du chariot, d'ailleurs
Mais les pasdars,eux, font la course en tête des suffrages
Un sentiment d'allégresse s'empare des habitants de la ville entre toutes les villes, celle qui défie le diktator, les gens forment des sarabandes, des farandoles, dans les buissons, les mères de famille s'activent, on scande le nom des acteurs sur le char vronzais

 

Tout décoiffés,ruisselants de désir et de fatigue, nos amis sont descendus du char, portés en triomphe vers la tribune des juges arbitres
Pendant qu'ils reprennent leur souffle, qui était court pour les raisons que l'on peut comprendre, les officiels délibèrent
Et c'est le moment tant attendu où le verdict tombe !
Le char vronzais est élu numéro un,number ouane !
En dépit d'un accident de parcours !
Rendez vous compte !
Aussitôt, une délégation politique hexagonale se rue vers nos amis pour les féliciter, les médailler, les palper, aussi, à l'occasion
On entame des discours patriotards, des sacrifices sont faits ( bouteilles,petits fours), les journalistes serviles commencent à pisser de la copie, ça coule dru et fort !

 

Au dessus de la liesse rôdent les drones russes
Mais aucun ordre ne fige l'index de l'opérateur sur la touche "feu"( en vernaculaire slave "agon")

 

Quel dommage que molleglandes ne soit plus aux affaires, lui seul avait le chic pour faire des discours innoubliables

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Carte blanche (58)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

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Dix-septième partie

Dix-huitième partie

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Vingtième partie

Vingt-et-unième partie

Vingt-deuxième partie

Vingt-troisième partie

Vingt-quatrième partie

Vingt-cinquième partie

Vingt-sixième partie

Vingt-septième partie

C'est la glaciale Szuzanna
Et djieu sait qu'elle est glaciale, cette main qui effleure son scalp dégarni
La belle se penche vers le petit gros et sussure "évidemment qu'on va les liquider, ces porcs, mais c'est contre productif de les occire un par un, tu trouves pas ? Profitons du fait qu'ils sont réunis en un seul et même lieu pour faire une fournée ( pardonne moi l'utilisation d'un mot pareil, j'aurais pu opter pour une charrettée mais ça rend moins bien)

 

Le mec se redresse et montre une trogne épanouie
Il lui en faut peu, vous avez remarqué ?
Mais la glaciale Szuzanna s'éloigne et rentre en conciliabule avec ses demi soeurs
Ces têtes féminines penchées dans un but commun, ces sourcils soucieux et ces cheveux lisses, ces yeux clairs qui ne cillent pas, ces nuques souples qui surmontent des épaules fines, des tailles minces et des fesses émouvantes, c'en est trop pour notre ami qui défaille de bonheur, d'esthétique et de reconnaissance
Et peut être un peu aussi de la raclée reçue auparavant ainsi que du champagne ingurgité sans modération

 

Une magistrale paire de claques, délivrée par l'ami Jean Eudes, le réveille
Hé bien, mon p'tit père, faut pas mollir, on a du pain sur la planche, du grain à moudre et des plans à établir
On convient d'enfermer toute la racaille du haut dans le boxon et ensuite, soit d'y bouter le feu, soit d'attirer l'attention des drones de Vladimir
Phara enserre les différentes issues de ses bras forts et ligneux y compris les fenestrons des chiottes et celui de la réserve

 

Faut quand même ( merde quand même) réussir à évacuer les pauvres enfants du Dombas, prisonniers dans la réserve à champagne, contraints de regarder les affreux s'enquiller mutuellement un fac similé de missile SCALP dans les soubassements (jusqu'à l'accomplissement, pourrait on dire, mais de quel louche accomplissement est il question)

 

Mais comment rentrer dans ce réduit où les malfaisants, gagnés par l'apaisement post coïtal, ont fini par prêter attention à ce qui les entoure ?
D'ailleurs, le plus agressif des deux s'est levé, le fondement dégoulinant, le missile réduit à la main, ruisselant de gel facilitateur, il s'approche des orphelins entravés et bâillonnés, jette son dévolu sur un petit blond à la mine machurée ( les gosses sont restés longtemps sans soins, sans voir la moindre salle de bain), dont les yeux clairs tranchent étrangement dans le visage sale, tente de l'attraper, le mouflet rengracie sévère, lance une ruade, le pervers s'énerve, à ce moment, zig, le mutant survient qui le saigne sans rémission d'une longue longue longue aspiration à la jugulaire
L'autre pervers s'alarme, ouvre la bouche pour alerter la garde, mais ne laisse échapper qu'un soupir d'agonie... la glaciale Szuzanna l'a cueilli d'une phlébotomie magistrale... ce sac vide qui tombe au sol, était ce encore une minute auparavant ce sodomite effréné qui machinait dans son partenaire ?
Apparemment oui
Sic transit...

 

En tout cas, deux macchab'exsangues encombrent la réserve à champagne, les enfants, libérés sont muets d'horreur
C'est pas tous les jours qu'on voit d'authentiques vampyrs se nourrir sur la bête !
Les mouflets ouvrent un large bec, non pas pour lâcher leurs proies mais pour lâcher un hurlement de terreur
On les baillonne à nouveau, faites pas les cons, les gosses, fermez la, les pervers sont encore là...
Justement, le Ganymède tatoué pousse la porte, avise les de cujus et, avant qu'on puisse tenter quoi que ce soit pour le maîtriser, tombe dans les pommes, direct
Il se pame, le pauvret...
De quel bois fait on les azovstas, hein, vous pouvez me l'dire, s'ils supportent pas la vue des morts ?

 

Si les de cujus sont deux, ce sont les de cuji ?

 

Le verseur (qui est l'anagramme de serveur) de liqueurs et boissons fortes est entravé, bâillonné, abandonné en tas dans un coin de la réserve, les enfants, dûment chapitrés, sont dirigés dans un autre coin, près du mur extérieur, mur que les racines et radicelles de Pharamond ont tôt fait d'éroder puis de percer, sans bruit, sans vibrations, un peu comme le lierre qui digère le vieux mortier des bâtiments négligés, sauf qu'ici, c'est du béton soviétique, un quart de ciment, un quart de sable, un quart de corruption et un quart de je m'en foutisme...
Au bout de peu, un trou s'ouvre, bien suffisant pour laisser issue à un orphelin dénutris
La bande de mioches prend la clé des champs
Les adultes restent, pas se dérober à son destin quand même
Kobus, comme les autres
Et d'ailleurs, son considérable abdomen l'en aurait empêché si, mais on peine à l'imaginer, l'envie de refuser son devoir lui avait traversé le ciboulot
Exit donc l'avenir du pays, place aux vieux, on va voir de quel bois nous nous chauffons, collectivement

 

Et dans quelle marmite nous réchauffons notre colère !
La pression monte, à mesure que la bacchanale se poursuit de l'autre côté du mur, dans le boxon ukrainien où le top du top des intelligences qui nous gouvernent s'entassent, dans les odeurs d'aisselles, d'haleine au trichloréthylène et d'entre-fesses grasses
Et ça veut encore plus !
Du champagne, rien que ça !
Cordon rouge, Ruinart, Mumm, Moët et Chandon, tant qu'à faire...
J't'en foutrais, moi, du champagne... là, c'est kobus qui se remonte dans sa pensarde, le poing refermé sur un tesson opportunément déniché dans la réserve
La porte baille, l'inconnu va entrer, il entre, kobus le cravate au collet, appuie le tesson sous l'oeil, bouge pas, fumier, et ferme la !
Maverdave !
C'est Léon, le dirigeant de haulte entreprise, qui venait chercher une bouteille de kombucha...
Mais qu'est ce que tu fous là, abruti?
T'as pas pigé que ça allait être un carnage ?
Crétin moyen, va regonfler les voitures électriques, va !
Et on le pousse dans le tunnel ouvert par Pharamond dans le mur extérieur

 

Évidemment, sans être une silhouette en forme d'ampoule comme kobus, il est assez mal dimensionné pour enquiller le tunnel, rapport aux épaules de culturiste qui coincent
Heureusement la sueur de l'angoisse, et le musc qu'il secrète abondamment ( mutation génétique qui lui a valu son patronyme) agissent comme un lubrifiant, on le pousse au ku, on force, il gémit, étouffe un cri puis, plop, jaillit à l'autre bout avec un soupir de délivrance
On en connaît un, dans la salle à côté, qui pourrait s'en inspirer
D'ailleurs, c'est son tour de monter sur l'estrade, si l'on en croit les hurlements frénétiques qu'on perçoit depuis notre réduit "dilatée comme jamais, dilatée comme jamais, dilatée comme jamais !"
On ne sait trop à qui ça s'adresse,ni de quelles abominations ces incantations sont les prémices, mais ça chauffe

 

Pas moyen de glisser un œil dans la grande salle sans être repérés
Deux bras dans l'arbre décisionnel, soit rentrer en force soit se travestir et se renseigner, on retient la deuxième option, on costume le kobus avec les oripeaux du Ganymède tatoué, il peut à peine marcher tant tellement la ceinture du froc lui comprime le bide,

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Carte blanche (61)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

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Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

Dix-huitième partie

Dix-neuvième partie

Vingtième partie

Vingt-et-unième partie

Vingt-deuxième partie

Vingt-troisième partie

Vingt-quatrième partie

Vingt-cinquième partie

Vingt-sixième partie

Vingt-septième partie

Vingt-huitième partie

Vingt-neuvième partie

Trentième partie

Trente-et-unième partie

le cigare russe (comme il existe des cigarettes, ces petits biscuits croustillants) ayant largué son contenu pacifique, ledit contenu pacifique ayant été carbonisé par un pilote vronzais, trop remonté par sa hiérarchie, on peut s'attendre à ce que Vladimir, le seul, l'unique, se mette à grogner
ce qu'il ne manque pas de faire, par l'intermédiaire de son ambassadeur à l'ONU
Serguïeï , puisque c'est lui, se lève pour prendre la parole dans l'enceinte sacrée, quasiment la fosse aux lions, où, bien des années avant lui, un illustre dirigeant du PCUS a martellé le pupitre de sa chaussure (s'agissait-il d'une valenki? en ce cas est il resté en portanki? ou bien était il chaussé de cuir fin, comme un boyard? nous en sommes réduits à des conjectures), on en voit encore les traces

 

on voit encore une embossure dans le pupitre en bois rare avec plein de petites échardes, à présent noyées dans le vernis de la réparation, quel travail dégueu, franchement y a plus de bons ébénistes outre amérique
il sort de sa sacoche un petit laius écrit serré en cyrillique, s'éclairci la voix alors que les représentants nord américains , otaniens et raéliens, se bourrent les oreilles avec de la mie de pain ( alors qu'Odisséus utilisait de la cire d'abeilles du Péloponèse)

 

pourquoi ces cons là s'obstruent les cages à miel?
pour éviter d'entendre ce que Serguiéï veut leur dire?
suffisait des sortir, ou alors d'aller à la buvette de l'assemblée

 

mais bast, on pourra se passer de leur approbation
au moment où Serguiéï ouvre la bouche pour débuter le discours, la réincarnation du souabe (si vous avez bien compté, il s'agit de la 5ème) déboule dans le fond de l'amphi en hurlant "c'est la cata nukléer, on va tous mourrrriiiirrrr"
"serait temps que ce guignol s'en rende compte" marmonne le diplomate russe

 

et effectivement, le guignol en question, vêtu d'un slip sale, et d'un gros nez rouge, se précipite dans l'espace laissé libre par l'orbe des bancs et des pupitres
sa brioche malsaine tressaute à chaque pas, ses bajoues de hamster ballottent en rythme et ses ratiches claquent au vent de ses paroles
"on va tous mourir, oné foutus, Vlad a pris le mors aux dents et va nous atomiser"
Lavrov, puisque c'est lui qui représente la voix du peuple russe (et de ses dirigeants, faut le dire), lève un sourcil, moins broussailleux que ceux de Tchernienko en son temps, mais quand même bien fourni
"et pourquoi donc le prrrrésident Poutine devrait-il vous atomiser?"
là, le misérable répond toute honte bue
"pasqu'on a merdé, merdé grave grave, comme molleglandes lorsqu'il a expulsé les dibranoches vers le grossovo"
"quelles glandes, quel gros dans le sovo, quels dibranoches, faut qu'on m'explique, là"
à peine a-t-il prononcé ces mots que l'alerte sonne dans le vénérable bâtiment, qui a vu des crises, mais des costaudes de cet accabit jamais
tut tut tut
merde qu'est ce que c'est que ce foutoir?
jamais tranquille, bon gû

 

loin, très loin d'ici, des vieux gousbyres sont assis sur un banc en attendant une audition
audition qui va décider de leur avenir
ceci dit l'avenir des morts, hein, tu m'as compris tu m'as
il s'agit de kobus, jean eudes, blum et quelques autres, les pasdars, la traductreuse tatouée nattée et piercée, ainsi que la fille patate et leon

 

ils attendent que le taulier, saint pierre lui même en personne, veuille bien les éclairer sur la suite des choses
morts ils sont, mais après la mort, y a soit l'enfer, soit le purgatoire, soit le paradis, contrairement à ce que disaient les révolutionnaires de 1793, au delà il n'y a pas rien
le gros kobus, à bout de nerfs, sort une blague à tabaque de sa poche et entreprend de se bourrer une chiffarde
il est vite repris par un ange, qui n'a pas, le pauvre, une tête d'ange, mais une trogne d'huissier de ministère

 

le ton, monte, évidemment, le gros kob's explique qu'il est mort depuis plusieurs semaines, mort dans la destruction du bouif de kiev et que ça commence à faire, d'abord dans les limbes, puis dans cette antichambre, assis sur ce siège mal fichu, tant tellement qu'il va en choper des durillons au cul, alors qu'on aille me chercher le taulier, j'aurais des recommandations à faire
hé bien justement, le taulier arrive, tunique blanche, barbe du même métal, pieds nus dans les sandales, une clé dorée (qui vaut mieux que bonne renommée) passée dans un lacet, autour du cou
mais pour la blancheur du poil, le gros kobus n'a peur de personne
et s'il n'a pas de tunique (il est à poil, ou peut être à poils, car ils sont nombreux) il a gardé ses croquenots et son bracelet montre

 

il est d'ailleurs tant tellement nu qu'on peut se demander où il a rangé sa chiffarde et son tabaque, mais là n'est pas la question

 

La discute s'engage entre les deux
Ventrus, degarnis du chef et, pour ce qui en reste, blancs, la barbe en desordre, vieux, des carricatures de ce que les gentilles zactivistes feminasses et woke a cheveux bleus pourraient appeler des vieux males blancs de plus de 50 ans (largement plus )
Le taulier excipie du fait qu'il est souverain, pas pour rienqu'on lui a confie les cles, et puis qu'est ce qu'un mortel viens l'emmerder a lui dicter sa conduite? On n'a encore jamais vu ca, bordel de nom de l'autre, merdalors!
Tas d'immortelles? Non, t'as dit mortel? Mais je suis pas mortel, je suis resucite au moins une fois! Meme toi, le chaouch, le bawab, tu peux pas en dire autant!

 

La, y a comme un blanc
Les deux vieux blancs sont comme des lutteurs qui se seraient agripes au colback, et qui soufflent un instant avant de remettre ca
L'autre,qui est omniscient, ce silence soudain, ca le derange
Il ne deteste pas, entre deux cantiques, observer la cohorte des ames en peine qui attendent un jugement provisoire
C'est pour ca qu'il descend, siivi d'un areopage d'anges, d'archanges, de saints, un peu comme un mandarin hospitalier qui va faire sa visite
Bon, y manque la surveillante confite d'admiration, vieille fille et secretement amoureuse ( a l'epoque, c'etait l'expression du "respect professionel") mais on s'en passera, parce que merde
Et, jamais pris au depourvu, il s'exclame "mais c'est cet eccellent ami kobus! Vouzissi, incroyable, j'ignorais que vous fussiez des notres, i

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Carte blanche (59)

Laissée à Kobus van Cleef

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

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Vingt-huitième partie

Vingt-neuvième partie

 

comme de toutes façons on ne peut pas faire de funérailles aux intelligences gouvernementales et autres nuisibles pulvérisés dans le bombardement du bouif ioucrainien, car ce serait faire de la pub aux armes de poutine, le rare magma organique résiduel sera mélangé à la boue de la steppe pontique et fertilisera les sols pour les moissons futures
tant pis pour le kob's qui avait, de son vivant, exprimé le souhait d'une tombe princière néolithique ou de l'âge du fer avec possessions terrestres, monture, obole pour le nautonier et monument quasi étrusque
entendez par là qu'il aurait goûté l'imposition , sur sa dalle funéraire, d'un bas relief le figurant de profil sur son iron horse, de l'adjonction, sur les cotés de ladite dalle, d'un échappement chromé inkels & vance, fermement soudé (on n'est jamais trop sûr) et d'une cérémonie orchestrée par le chapter local avec forces binouzes, toasts et chants farouches
au lieu de ça, même pas une étiquette pour dire qui, que , quoi et où
bon gû, c'est déplorable

 

pendant ce temps, nos tendres compagnes se sont rebiscoulées avec du contre coup de l'abé Perdigon, sauf Emesse, la très charmante, qui a l'estomac au bord des lèvres
disparition de l'homme de sa vie, soirée mouvementée, absence de sommeil...
ha non, peut être autre chose
teint brouillé, nez bouché, seins comprimés dans le sousti et envie de pisser irrépressible, il semblerait que le vieux kob's ait trouvé l'occasion de perpétuer sa génétique douteuse...

 

Le bougre !
Un fier étalon pourrait on dire !
Enfin, si celui là, encore en gestation, est pas pire que le mutant....
D'ailleurs pourquoi présumer du sexe de l'enfant pas encore né ?
C'est très patriarcal ce truc
Et puis, pour le moment, la petite Svetlana, orpheline dombassi, occupe totalement la très belle Emesse
D'abord lui tailler la tignasse, ensuite shampoing, puis Marie Rose et peigne à poux...
Pour continuer, déshabillage, enveloppement dans couvertures propres, désinfection des fringues crasseuses et pisseuses (avec un produit au nom de tempête), raccommodage...
Réalimentation et réhydratation aussi
Et traitement des vers intestinaux, bronchites et autres pathologies de la pauvreté, de la confination et de la séquestration
Avec une bonne dose de vitamines, D en particulier

 

Pendant ce temps, les hommes, qui ont la charge morale et physique de la sauvegarde du groupe, faut il le préciser, les hommes donc, débattent d'une conduite à suivre
Retourner aux europes corrompues et menteuses, rester ici sur la frontière, pousser plus loin, à l'est,. là où ce que le soleil se lève ?
À l'est !
L'espace !
Go east, young man !
Sauf que les hommes sont chenus
Respectables, responsables, mais chenus
Pourront ils assumer la migration vers ces terres lointaines, le kamchatka, la Béringie ?
Y aura-t-il assez de bétail humain pour nourrir le troupeau vampyresque ?
Ce sont ces questions qui les retournent pendant que leurs belles compagnes houspillent la marmaille orpheline pour la contraindre à un couvre feu nécessaire (les gosses, si tu les laisses chahuter le soir, tu peux rien en tirer dans la journée), que le grand karpatique assoupli son échine brisée puis consolidée, que les pasdars s'engueulent avec la fille patate et que le musculeux musqué s'isole avec la traductreuse piercée tatouée et nattée

 

On entend de grands "han, han, han !"
Et ce ne sont pas des invocations à la dynastie chinoise éteinte, certes pas
Pudiquement, on couvre nos oreilles, on fait diversion on cause d'autre chose
Du trajet par exemple
De la façon dont nous traverserons l'Oural puis l'Altaï, plein est ou bien Sud est ou encore Nord est ?
Nord est pas trop, même avec le réchauffement klimatik ça risque de pas être fastoche
Plein est pareil mais un peu moins
Comment procéder, voitures, rail ?
Et là on pense trans-siberien, corniaud balèze, Cendrars, telegas tractées par des chevaux puis des rennes puis des malamutes
On en est là de nos réflexions lorsque le couple musqué-tatouée réapparaît, essoufflé et ruisselant de transpi, on détourne le regard en croyant distinguer la saveur de l'amour dans les fragances qu'ils vaporisent autour d'eux
Mais non
La traductreuse, comprenant notre trouble, nous détrompe
Il ne s'agissait pas d'une rencontre génitale mais simplement musculaire
Ils se sont fabriqué un banc de muscu et se sont attelés à la tâche
120 kg pour elle, à la presse à cuisses, c'est pas rien !
Quelques semaines comme ça et elle deviendra une bombasse, fuselée, ventre plat, quadriceps galbés, carrés des lombes saillants et elle pourra espérer séduire Szuzana la très glaciale
Aussi, c'est avec un certain désappointement que le couple musqué-tatouée apprend le prochain départ....
Et on pourra emporter la salle de muscu ?
Non mais vous pourrez en fabriquer une à chaque étape
Et si vous y tenez vous pouvez pousser nos impedimentas en brouette, ça muscle les trapèzes, les deltoïdes et les fessiers, le gros kob's, Jean Eudes et Blum l'ont fait aux Afriques et ils n'en sont pas morts

 

En fait, c'était un chariot que nos trois amis devaient tirer
Ce qui muscle, de façon complémentaire et non pas antagonique, les fléchisseurs du tronc, abdominaux, long du cou (et non pas loup du con ou con du loup, sinon ce serait une louve), scalenes, triceps brachiaux, et, là aussi, quadriceps et gastrocnemiens

 

Pendant ce temps les deux pasdars ont entrepris la fille patate
Non point de façon canonique, mais, pédérastie oblige, a tergo
Un peu réticente au début, notre sœur de Gaïa prend goût à la chose, et c'est un enchevêtrement de corps bruns et blanc qui s'agite convulsivement sous les halliers obligeamment déployé par Pharamond pour les soustraire à la vue des orphelins dombassis
Faut comprendre la fille patate, tripotée par un n'haigre de Suède dans la carte blanche précédente, suivie dans le bouif par des pédos à la limite du hors jeu (pour cause d'âge et de peau relâchée), quand aurait elle pu faire exulter son corps ?
L'auteur choisi hic et nunc, c'est ainsi

 

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