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Carte blanche (51)
Laissée à Kobus van Cleef
Crépuscule des vampyrs et continent obscur
Vingtième partie
d'ailleurs, continuer à se baguenauder en véhicules totomobiles, facilement traçables par voie aérienne et/ou satellitaire, n'est pas la meilleure idée
on en revient donc à notre idée première
se fondre dans la masse , comme le guerillero maoïste ou l'activiste du sentier lumineux, ne point lever le nez, marcher le regard fixé sur ses chaussures (métaphoriquement)
on abandonne donc les caisses dans une campagne quelconque, on passe par le travers pour gagner la place du village, nos trognes d'hommes amortis autant que la beauté paisible de nos compagnes n'appellent pas la curiosité des rares chalands
coup de bol, un bus est stationné là, un écriteau indique une destination improbable, provinciale, on s'acquitte du passage, le nautonier encaisse la monnaie, on s'entasse, avec les plébéïens dans le fond du bus, contact, breum breum, le vieux diesel s'ébranle, empuanti la gare routière, et hop nous voilà partis, silencieux comme des mafieux (ça rime) anodins comme des citoyens ordinaires
bon, jusqu'au chef lieu de canton, ça se passe bien
on se serre dans le fond du bus pour gagner ensuite Taormina, il y a des mémées avec des gosses débiles, des vieux avec des fringues élimées, rapiécées (viens me dire que l'Europe c'est l'opulence ....), des pépères avec des cageots, des oeufs dans des paniers, le nautonier se gendarme un peu lorsque un patriarche veut caser son agneau à coté de lui (drôle d'idée, c'est point la saison, trop vieux pour faire un bon gigot, pas assez tendre) mais il renonce bientôt à expulser le contrevenant, devant la bronca des autres passagers
et ça roule lentement dans la poussière et le soleil de cet automne finissant
on quitte les plateaux dorés (la Sicile, grenier à blé de l'empire romain, mais c'était avant) pour gagner la plaine côtière et ses jardins, et là, ça y va les couleurs, les formes, y a de grandes cucurbitacées qui font au moins un mètre, fines, des aubergines serpent comme on dit, des tomates, de la verdure (vous croiriez que je tire à la ligne en pompant honteusement un reportage du figaro ou de paris match, hé bien non, la bande côtière en Sicile j'y suis passé, c'est riche, l'hiver il pleut, puis c'est chaud, ça pousse bien, ça plus la vigne)
à Taormina, même topo qu'à Agrigente, les panneaux routiers ont été chamboulés pour dérouter un peu le chancre mondialiste et d'extrème gauche, mais le chauffeur n'en a cure, pour lui le terminus est là où il l'a toujours connu, à la gare routière
et après il va à la trattoria voisine, où il a ses habitudes (c'est une petite cousine à sa femme, le poisson est d'anthologie, et très bon marché)
nous, tout ça nous a donné faim
et on a pour principe de faire comme les romains à Rome, comme les siciliens en Sicile et tout à l'avenant
on le suit
on se pose au fond, table avec toile cirée un peu collante, rideau en perles pour filtrer les mouches, les images pieuses sur les murs, les éclats d'une conversation animée en cuisine (c'est la taulière qui réprimande son incapable de mari-et serveur, également- pour une raison obscure, le chauffeur, qui nous a pas regardé depuis la descente du bus, met un terme à l'échange en l'appelant , car il est assoiffé et affamé, le bougre "Amalia, Amalia!", très méditéranéen, cette façon d'user du verbe)
elle sort de son antre, précédée par son ombre sur les tomettes et l'ondulation du rideau
À propos de bestiaire, la patronne de la Trattoria, Amalia, arrive précédée d'une petite ménagerie, une chèvre un porcelet, deux poules et les matous règlementaires, sans lesquels aucune femme n'est vraiment accomplie
Une vraie femme s'entend,pourvue de formes, bonheurs,chagrins en nombre et intensité raisonnable, ainsi que du livre de recettes indispensable qu'on stocke dans la cuisine mais qui ne sent jamais la friture
Amalia donc s'avança, précédée par une poitrine ayant dépassé le stade émouvant pour se positionner dans le registre abondant
Ou même surabondant
En tout cas une bonne réclame pour sa trattoria
Ça et les senteurs d'ail frit, de tomates compotées et de basilic qu'elle véhicule autour d'elle ( tenaces, les parfums de la cuisine ont élu domicile dans sa tignasse)
On s'agite sur nos chaises, elle s'approche de son parent ( par alliance), s'en suit une conversation que ma flemme naturelle m'évitera de reproduire ici, sachez simplement que le dialecte doit beaucoup au castillan ( Huit siècles d'occupation) au berbère, au vronzais ( quelques décennies d'occupe par des nobliauds normands)
Elle s'approche enfin de nouzautres pour prendre la commande
Ce sont les femmes qui intercédent pour nous, question truchement elles s'y entendent
On aura des filette d'alici, des rougets de roche, aubergines alla grillada tout ça en vrac,a la sanfasso ( sans façons)
Un café pour finir puis l'addition,acquitable en euros
Pas se lever de table trop tard ou trop lourd
On s'est enquis de l'embarcadère pour Reggio de Calabre et c'est avec regrets qu'on lève le camp, certains de nous fondre dans la masse du populo sicule
Dans commun accord on descend donc jusque zau port, exactement comme dans le Cid
À l'embarcadère, cohue usuelle, populo méditerranéen qui cause fort, incompétence notoire des organismes de surveillance européenne, Durex est en stand by, les services raeliens et leurs alliés gloglosaxistes sont sur le pied de guerre, mais en dépit de tout, on passe sans accroc, en ayant un rabais en plus, rapport au vieux karpatique que l'on pousse dans son fauteuil roulant
Traversée sans encombres, n'est pas Odysséus qui veut
Touchons terre à la pointe de la botte, là encore sans lézard
Débarqués, hagards, cherchons un hébergement, fait pas franchement un temps à mettre un vampyr dehors, bourrasques d'automne et bruine, heureusement l'hôtel du Bon pasteur nous tend les bras et c'est avec grand plaisir que nous nous engouffrons dans son entrée
Peut on réellement parler d'hôtel, plutôt de dortoir
Avec intimité préservée mais dortoir quand même
Et c'est parti pour une nuitée de 18 heures ponctuée de toux, raclements de gorge et ronflements
Sommeil réparateur, hériterons nous de puces, de poux ?
Voire même de punaises ?
Rien de tout cela
Au matin, courbaturé mais heureux, kobus se réveille entre Emesse, la très belle et Szuzanna la glaciale, dans le coin de la chambre, le grand karpatique, sur la carpette, Abbas le pasdar avec son ieut'nant Darius
Les autres se sont répartis dans les cellules qui forment l'ossature de la machine à dormir
On secoue la troupe, pas d'eau pour la douche, on se contentera de se décamoter le museau avec un fond de tasse, après tout, à la guerre comme à la guerre
Un expresso et un genre de croissant dégueu comme seuls les italiens savent en faire, on se dirige vers la gare routière
Objectif, un bus jusqu'à vibo del valentia, par l'A3, une bonne pincée de kilomètres, ça nous permettra de nous reposer, puisque le chauffeur s'y colle
Allons y donc
Surtout qu'il n'y a que deux bus par jour, un aller, l'autre retour, comme quoi,y a pas qu'en vronze que les services communautaires sont à la débine
On a le temps de payer le passage,replier le fauteuil roulant, pisser une goutte, embarquer, c'est parti
Monotone, la route
Dire qu'une poignée de kilomètres au nord ( disons deux bonnes centaines) c'est la côte amalfitaine ( kobus connaît bien, dans une autre existence les virages lui ont donné des céphalées épouvantables) pitoresque et tourmentée
Là c'est tout plat
Et ça y va les arrêts semi ruraux semi urbains, mais bon, on se laisse porter
Il faudrait toutefois tenir un genre de conseil de guerre histoire d'avoir une ligne de conduite commune
Jusqu'où aller ?
Avec qui ?
Contre qui ?
Reculer, à quel moment ?
Et surtout, qui va payer ?
Pour ça, on a déjà la réponse, les services secrets raeliens et l'organisme dont le drapeau bleu avec des étoiles se décline en quatre lettres
On peut même leur soutirer du pognon, si on a des problèmes d'intégration dans la société vers laquelle on se dirige
Interrogé à ce sujet par jean Eudes, kobus acquiesce vigoureusement, hochant frénétiquement un chef prématurément blanchi et dégarni
Assurément, nous changeons de
22/01/2023 | Lien permanent | Commentaires (33)
Carte blanche (34)
Laissée à Kobus van Cleef
La première partie est ici et la deuxième ici.
Crépuscule des vampyrs et continent obscur
Troisième partie
Se concertant,nos trois gousbyres décident d'une approche discrète, furtive, mais devant nécessairement aboutir à la capture de l'espion ( en angluche courant spie, en russe moudern' szpion)
Blumroch se glisse depuis la véranda puis coupe par les ribines pour rejoindre la face postérieure du bingalo, le Dr réprouvé fera du barouf dans son cabinet d'aisance, pour détourner l'attention et Kob's fera le guet, le chouf, le pet depuis une lucarne sur le toit
Tout se met en place rapidement, Blum, silencieux et rapide comme le guépard parvient, à l'issue d'un mouvement tournant napoléonien, à mettre la main sur l'individu, lequel tente de se soustraire à sa poigne mais ouat ! autant demander à un aveugle s'il veut voir
Arrivé en renfort, kobus entrave assez brutalement le suspect, puis se met en devoir de l'interroger
Alors mon brave, on espinche les gensses chez zeux ?
C'est assez peu urbain,dites nous pourquoi donc
Le mec, sans âge, sans émotions, fixe le mur en face
Ce qui enrage Kob's, évidemment
Il roue de coups leur prisonnier, à tel point que Blumroch le retient, il nous fait un coup de calgon là, l'artiste, c'est le treponeme qui lui est monté au cerveau ?
Enfin, la gueule en sang, les yeux pochés, respirant avec peine à travers son nez éclaté, le suspect avoue
Oui son nom est Frank
Il est là pour un truc lié à quelqu'un de sa famille
Nom de djieu !
Frank, la famille...!
Ça fait tilt dans la cervelle des autres, c'est Frank,LE Frank ?
Allez vas y Frankie,crache tout, déballe, sans rien celler !
Un ou deux horions solidement appliqués sur le museau relancent la confession, faut dire que kobus, fatigué,a passé la main à Blumroch
Où l'on apprend que Frankie cherche depuis la fin du conflit mondial, non pas sa fille, la petite Anne ( Anne comment, crétin ! s'exclame Blum, Anne de Bretagne ? tu m'as l'air d'avoir une sacrée tête de breton, tiens, bien dure mais pas autant que mon gourdin ! et les baffes pleuvent sur la trogne du muet épisodique, pour le rendre plus locace) mais l'archiviste de la maison birro, les précurseurs de la pointe bic, pour pouvoir faire antidater certains écrits,falsifier l'archivage de la composition de l'encre et donc faire remonter certaines pages de certain journal dans le passé
Vous vous rendez compte ?
Le mec avoue chercher un putatif faussaire, dans le but de falsifier des archives !!!
Et faudrait laisser passer ça ?
Sans rien dire ?
D'ailleurs il n'a pas tout dit, allez kamerad Blumroch, travaille le un peu, qu'il crache le reste, si les coups n'y suffisent pas on pourra se rabattre sur la peur, tiens fumier, on va t'accoupler avec la Fatou, on verra dans quel état seront tes couillettes une fois passées à l'essoreuse de sa libido
Parle, connard,soulage ta conscience !
Non non,noooooonnnn pas la Fatou, je dirai tout, mais passsss la Fatou
Laquelle Fatou déboule, une lardoire à la main, dans le but inavoué d'occire tous ces malfaisants qui ont pris le bingalo d'assaut mais elle glisse,ses grands pieds plats ayant élargi ses ignobles savattes puantes, et vlan ! la lardoire lui échappe pour venir se planter dans sa fesse grasse et tremblotante,sectionnant directement l'artère fessière, à peine une agonie de 5 minutes où elle remercie son bon maître de l'avoir recueillie, nourrie et logée, "et pouwtant bwana, je vous twahissai dans votwe dos, j'ai dewobe pendant des années twois ouefs chaque semaine dans votwe cellier, et j'ai aussi couché avec votwe voisin, pas qu'il me plaisait mais il insistait le bougwe et puis aussi...."
Les trois compères sont penchés autour de la mourante, le vieux confrère sans nom lui tient la pogne puis murmure "ego te absolvo" et ajoute à l'adresse des deux autres "ça peut pas faire de mal, même si la bougresse était islamoanimiste, comme tous par ici,sauf les chefs coutumiers, ils sont animistes à part entière, quand aux jeunes, ça se divise entre islamistes rigoristes, islamistes très rigoristes et chrestos évangéliques" un dernier spasmes et la pauvrette n'est plus
C'est ce moment sacré, que dis je, intouchable, où l'âme rejoint son créateur, ce moment que nul n'a le droit de troubler, c'est ce moment que le prisonnier choisit pour tenter la belle
Ordure,va !
Y a des gens qui ne respectent rien !
Vif comme un agent du fisc, le confrère dégaine son vieux webley & Scott,arme le chien,tire
Long feu !
Je sais pas comment ils entretiennent leurs armes et leurs maisons, dans ce pays, mais ça laisse à désirer
Alors que le type a déjà passé le seuil de la pièce, il réarme posément, prends appui sur son autre avant bras replié,poum ! le coup part emportant les testicules du fuyard ( effet de rime entre part et fuyard)
Le pauvre diable s'agite un instant,ses jambes pédalent dans le vide, alors que son esprit est tendu vers le grand large
Il murmure"forgerie, falsifications, et puis quoi, toulmonde le fait, toulmonde en profite, pourquoi pas moi ?"
Puis il meurt
Les deux compères se tournent vers le confrère, lequel fixe d'un œil alarmé sa petoire
Deux morts en 5 minutes, ça fait vite ça fait fort c'est l'afwique en somme
Serait il temps d'interroger le folliculaire de la société birro ?
Avant qu'elle ne soit rachetée par Bic ( et son baron)?
Malheureusement, c'est plus possible, le mec est mort d'une paralysie générale l'an dernier, le treponeme,mal soigné, ça tue encore, et puis à ce stade,franch'ment, on pouvait plus rien pour lui
Mais sa bicoque n'a pas été rachetée, on peut visiter, j'ai gardé la clé puisque j'allais m'enquérir de son état, et lui essuyer les trois sueurs de l'agonie ( ça a duré longtemps)
Sitôt dit sitôt fait, le taudis est à deux maisons du bingalo de notre ex confrère, en deux enjambées, on y est
Maverdave !
Le lieu est squatté par une bande de crève la faim, éleveurs peuls repoussés de leurs pâtures par l'avancée du désert et celle de la ville
Kes ki foutent là, ceux là ?
Il suffit de brandir le webley & Scott pour obtenir place nette
Bon, une fois les scouateures dégagés,y va bien falloir expertiser le merdier laissé par l'archiviste de la défunte société birro
Un cadeau
Si vous aimez.... en plus, sous les tropiques, avec les insectes, on pateauge dans une bouillie moitié cellulose moitié chitine, avec les animalcules vivants qui vous bourdonnent aux zoreilles
Ho que c'est détestable !
poursuivons donc
où donc sont rangées les archives?
dans la cave? mais y a pas de cave sous les tropiques
au grenier? sous les feuilles de latanier? mais la vermine bouffe tout, non?
dans un coffre en chuiche? faut trouver la banque et le numéro du coffre, et ça, c'est pas gagné
sous le lit?
ils entrent dans la chambre, il y a une forme humaine sur le lit, un blanc on dirait
enfin une momie, un cadavre desséché avec plein de trous dans l'épiderme, on pige que les peuls aient pas insisté pour rester (ça et le rigoustin du médecin local)
kes ki fout là , encore un scouataire?
et non un scoutaire, ça c'est pour un président de petite taille et à fort IMC
on s'approche tout de même, curiosité morbide , sûrement
pas de trace de blessure, la tête est restée en place, donc c'est pas un décès chariatique
on lui expertise les rares possessions qu'on peut trouver, une montre lip depuis longtemps arrétée, une paire de brodequins sans âge, un couteau chuiche, un écusson de scout d'europe (tu connais cette obédience chez les toucheurs de p'tits garçons? question de l'un à l'autre, lancée sans espoir d'une réponse, histoire de meubler la gène qui s'abat sur eux à mesure qu'ils violent le repos du défunt), ha, du sérieux, un larfeuille pauvrement fourni, des papiers d'identité décolorés au nom d'un pondu de golines (quel blase à la con j'te d'mande un peu), deux trois billets démonétisés (des francs céfa, on va pas loin avec ça), une confession, d'une écriture tremblottante, descendante
"moi reivax pondu de golines, à la veille de rendre l'âme par un accès de palud mal soigné-la faute à l'interdiction de la quinine, dans sa forme de sulfate d'hydroxi- avec une hémoglobinurie comme j'en ai jamais eu- la cuvette des chiottes était quasi noire- atteste sur l'honneur n'avoir aucun rapport, lien ou intérêt commun avec le mec dont le nom ressemble au mien, c'est l'âme en paix que je quitte ce monde, ayant trouvé à m'abriter dans ce bingalo désert, j'y ai d'ailleurs trouvé de quoi ravir les historiens des décennies à venir, j'ai caché ça dans
on tourne la page
rien
merde, y a pas une autre page?
les peuls s'en sont servis pour se torcher? pas trop leur genre, leur truc c'est plutôt les galets plats
pour allumer le feu ? ça c'est plutôt le truc de Johnny
pour noter la liste des courses? ouai...ça peut se concevoir
on se met à la recherche de ladite liste
faut chercher longtemps
et finalement, dans le local poubelle, on trouve un bout de papelard chiffonné
d'un coté , une liste, effectivement, de courses "chocapics, papier ku, réglisses du bon pasteur(un gros paquet), café (moulu fin pour perco)...."
de l'autre....rien
maverdave!
comment faire?
c'est aussi pire que lorsque ma moitié égare ses clés
où peut on cacher des archives ?
archives d'une entreprise qui avait nécéssairement une certaine surface, tant commerciale qu'en termes de réputation....
c'est là que l'illumination éclaire le kamerad Blumroch
la lettre cachée d'Edgar Poe!
le papier peint!
le foutu papier peint!
il se rue sur un des murs, le sonde, le gratouille, le renifle.... tire sur un lé depuis le sol (facile, l'humidité des tropiques détrempe puis la saison sèche déssèche) frrt frrt, le pan de papier se décolle, à son avers on retrouve des colonnes de chiffres (de l'arabe sefr, zéro) des essais de missives ou de compte rendus de réunion qui se débinent et tombent en tas sur le sol....
tiens si ma fille avaient réussi l'école des chartes, c'est une ruse que je lui aurait soufflée "ma fille, si tu veux débusquer des archives, décolle le papier peint, même si c'est du Zuber qui a trois siècles, ou plutôt , surtout si c'est du Zuber...."
allez on se met à exploiter le truc....
merde, c'est du magyar....et moi je sais dire puztza, paprika, pàlinka....on n'est pas rendus
Au milieu du classement des papiers, une voix s'élève
Celle de notre chose frère exilé pour efficacité trop grande des inséminartifs par lui pratiquées
Que faire des différents de
05/01/2022 | Lien permanent | Commentaires (19)
Carte blanche (40)
Laissée à Kobus van Cleef
La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici, la sixième ici, la septième ici et la huitième ici.
Crépuscule des vampyrs et continent obscur
Neuvième partie
Blumroch s'impatiente, on va pas gaspiller notre temps à consulter les oracles dans des merdes de vampyr, on taille la route
Sitôt dit sitôt fait on glisse vers le bled européen, en vitesse, kobus encapuchonné pour éviter de se consumer au soleil, lunettes noires,mains enfoncées dans les poches, capuche de pull-over ( le même que Zelinski dis donc) rabattue sur les yeux, en passant par des sentes ombreuses, et puis l'aube point à peine
Fissa fissa
On arrive sans mal au bingalo où on avait été séquestré auparavant, on se met en quête d'un véhicule quelconque
Joie, bonheur, on tombe sur un quatquat luxueux climatisé d'une association subventionnée destinée à la sauvegarde des clitoris pré pubères, ou à la préservation des albinos autochtones
Vite vite on se met en quête des clés, Noël ! les voilà sur le pneu avant gauche, on met le contact, le moteur ronfle, réservoir plein, on s'encombre des flingues récupérés au dépend du grand cosaque Wagner, on pille le bingalo pour rassembler quelques impedimentas mais la cahute est vide, déception
On sort alors du bâtiment pour s'embarquer dans le mobile à quatre roues motrices ( et une de secours) lorsqu'on tombe sur une forte troupe de Wagner armés jusqu'aux dents
Fatalitas !
Les canons des armes se lèvent imperceptiblement de part et d'autre
L'issue du combat, si combat il doit y avoir, ne semble pas faire de doutes, à deux contre toute une sotnia ( n'oublions pas que ce sont des cosaques)
Un sotnik se détache du groupe, c'est l'aimable agrégé de lettres classiques avec lequel ils ont échangé pas plus tard que tout à l'heure, il lève la main, il va parler, il parle, on l'écoute
( Je le baptiserai bien mais le seul patronyme qui me vient à l'esprit est celui d'un descendant de Russe blanc-authentique, kobus ne ment jamais, enfin, très rarement, enfin, jamais si c'est pas indispensable- que j'ai connu dans ma jeunesse et qui enseignait le tudesque, nous ne le nommerons donc pas Christian de V....)
J'ai bien conscience que l'envie de déserter vous tenaille et que vous voulez mettre de la distance entre les hauts plateaux et vous
Mais où aller, vers où vous tourner ?
Remettez ce départ et planifiez le un peu mieux
La voix de la sagesse, non ?
C'est kobus qui rompt le charme
Dites donc les aminches, avec tout ça, en bon vampyr que je suis devenu, un seul rayon solaire et je me dissous ?
Attendons la nuit, mais je suis pas certain de désirer la compagnie des vampyrs et de mon beau père putatif, il m'a quand même collé deux mornifles d'anthologie
Ne craignez plus rien des goules karpatiques, la ventrée récente qu'ils ont fait du sang pourri des n'haigres les a achevé pour le coup
À moins qu'ils ne disposent d'une équipe de réanimateurs avec épuration extra rénale, échanges plasmatiques, ventilation assistée et contre pulsion aortique, je pense que vous n'en entendrez plus parler
Du moins avant longtemps
Soulagement de nos amis, qui n'en menaient pas large, on a beau avoir traversé les océans, affronté le souabe, les djieux antiques, des n'haigres de toutes obédiences, il arrive un moment où la statue interne se fissure ( comme dirait Élie de..)
et où l'excès de stress ne tue plus le stress mais l'amplifie
On abaisse le canon des armes, que l'on remet à la bretelle
Il faut maintenant décider d'un itinéraire puisque aussi bien la mission journalistique est accomplie ou bien a avorté
On a bien rencontré les vampyrs, on a bien recueilli leurs confidences, exploré leurs détresses ainsi que sais le faire tout bon baveux soucieux de faire pleurer dans les chaumières mais on n'a pas su quelle était leur implication dans les cagades régionales, dans les guerres ethniques afwicaines
Accomplie ? Avortée ?
On hésite entre les deux pôles
On pourra toujours recueillir des infos auprès des cosaques prêts à nous emboîter le pas, maintenant que les vampyrs sont entrés en semi hibernation, le temps d'éliminer les toxines du sang pourri des ouigres
Et pendant ce temps de latence, ils seront pas payés alors pourquoi ne point nous faire un brin de route, il y a plein d'autres combats à mener, avec l'assurance d'une solde conséquente
Il faut pourtant bien decider d'un itinéraire d'un point de dispersion
C'est Blumroch qui en discute avec Jean Eudes et le cosaque agreg'de lettres classiques
Un doigt hésite au dessus d'une carte, un front se plisse, puis une voix s'élève "passons....par là !"
On se penche on s'interroge, où ça ?
Là, Tanzanie, vallée de l'Omo, rien à voler, pas de routes carrossables, pas d'approvisionnement, pas de communications, personne n'ira nous chercher là
Et surtout pas les vampyrs
Mais pour en sortir, hein, pour en sortir ?
Car une fois rendus il faudra bien en sortir ?
Nous nous glisserons dans les groupes touristiques qui, s'ils n'abondent pas, ne sont pas si rares que ça !
Sitôt dit, sitôt élaboré, on se met en quête d'accompagnateurs, kobus est out, temporairement, enfoui sous des couvertures par crainte du soleil, on pourrait même l'entendre trembler de peur, les quelques cosaques rassemblés n'ont aucune objection, le calme des vieilles troupes
Jean Eudes n'est pas fondamentalement contre, accroître sa connaissance de l'afwique lui plaît toujours
On annonce à kobus qu'on va se mettre en route
Il refuse
Le soleil,bordel, le soleil !
On tente de trouver une solution, bien emballé dans du papier sulfurisé comme pour faire des papillotes de poichon ?
Surtout pas, un seul photon et je cuis à l'étouffée
On décide donc de l'enfermer dans un cercueil
Problème
Où trouver un cercueil ?
Ici, dans l'afwique des hauts plateaux et des gisements minéraux rares ?
Faut déterrer un mort, européen, eux seuls pouvaient prétendre à une telle opulence, et pas trop vieux sinon en plus du cadavre moisi, la boîte est en mauvais état et laisse filtrer des rayons solaires à travers
on se met en quête d'un cimetière avec un carré blanc majoritaire
difficile mais Léopoldville n'en est pas dépourvu, les cosaques arpentent les allées, en déchiffrant les dates de décès (pour les patronymes faut pas y compter, ils ne lisent que le cyrilique)
bingo, y en a un, là!
performance, parce que les belges ont fichu le camp depuis plusieurs décennies
que lit-on?
1995...
allez, pelle pioche, on excave une superbe bière recouverte en zinc
alors là mes amis c'est Bizance! Kob's pourra dormir d'un sommeil que rien ne viendra troubler
impossible de la forcer comme ça, toutefois, le fer d'une bêche, inséré judicieusement entre les charnières et la feuille de zinc dévoile une boîte faite d'un bois sobre et sombre, genre palissandre (mais c'est interdit d'user de pareil matériaux ! tant pis, licence poëtique, le directeur van de pute de l'exploitation minière a voulu ça pour son repos éternel)
ainsi exposée, le cercueil apparait quasi intact, même pas souillé au fond par les jus de décomposition du de cujus qui , de façon habituelle, traversent la boite
à moins que raymond van de pute, né en 1928 et mort en 95 n'ai été embaumé?
trouver un embaumeur ici?
on dévisse le couvercle, on s'attend à une explosion de gaz fétides, rien, on soulève
surprise, noël, c'est pas un machab' c'est des sacs de diam's!
de toute taille, non taillés evidemment
mais toulmonde les reconnaît de suite, lisses, noirs ou fauves....
et là, tout bascule
les cosaques dégainent, l'agrégé de lettres classiques aussi, braquage compulsif, tous contre tous, Jean Eudes et Blum reculent doucement, lorsque le talon de Blum se prend dans le manche d'une pioche, il tombe lourdement, brrrraaang, les canons crachent des bastos, à si courte distance, ça ne pardonne pas
interruption du feu
on entend un chlak, probablement un encore vivant qui enclenche un nouveau chargeur, puis plus rien
là, on peut dire que la mort a frappé...Blum, la tête entre les mains, risque un oeil...un deuxième
maverdave! Jean Eudes! mon fieu, réponds!
silence sépulcral
Blum se lève, prudent, un pruneau est si vite attrapé
Jean Eudes gît à quelques mètres
Il le pousse, le palpe
L'autre respire encore
Il vit, donc, tous les espoirs sont permis
Alors, que s'est il passé ?
C'est simple, le projectile fatal s'est enquillé dans la nervure du fer de la bêche, là où vient s'insérer le manche, encore heureux que ce fut un surplus européen, aux afwiques depuis plus d'un siècle, avec la camelote chinoise ce serait pas pareil, bref, ayant perdu de sa vélocité, la bastos a découpé en biais un tronc de cône dans le métal,a ripé sur le côté puis est allée se perdre dans un petit volume que Jean Eudes garde précieusement par devers lui dans sa poche de poitrine, maximes et sentences morales, de la roche faux cul, non la roche Foucault, bref, on ne dira jamais assez combien l'éducation klasik peut sauver une situation compromise
Jean Eudes ouvre à son tour les yeux, passablement sonné
Il se demande ce qu'il fout là par terre, on l'informe, il se lève péniblement
Tant qu'à être sauvé il eût voulu que ça se fasse au moyen de sa médaille de Lourdes mais on ne choisit pas son miracle
On se met en chasse d'un moyen de transport idoine à brancarder le cercueil de van de pute et ses diamants, auparavant on bascule les cosaques morts dans la fosse, dommage pour notre ami agrégé de lettres classiques, mais l'appât du gain fût le plus fort