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Carte blanche (22)

Laissée à Blumroch pour le premier chapitre et à Kobus van Cleef pour les suivants.

 

Signé van Cleefax

 

Chapitre I

 

Dieu convoque Schwab, Biden, Poutine, foutriquet 2.0 et Gates pour leur annoncer sèchement la nouvelle et dernière Bonne Nouvelle : "Les étoiles vont s'éteindre une à une dans le ciel, et votre Soleil en dernier -- oui, moi aussi, je lis de la science-fiction. Bref, la fin du monde aura lieu dans 30 jours. Je vous charge d'en faire immédiatement l'annonce aux peuples de la terre afin qu'ils prennent leurs dispositions."

En hâte, Schwab réunit secrètement ses complices à Davos et leur confie : "J'ai deux nouvelles à vous annoncer, une bonne et une mauvaise. La bonne, c'est que notre Grand Reset aura lieu dans 30 jours quoi qu'il arrive, en dépit des rares résistances que nous avons rencontrées. La mauvaise, c'est que nous n'allons pas pouvoir en profiter parce que nous autres les petits dieux, nous allons disparaître en même temps que les gueux et les riens. C'est injuste, c'est trop injuste."

Biden s'adresse immédiatement aux derniers Américains encore abonnés à CNN : "J'ai deux nouvelles à vous annoncer, une bonne et une mauvaise. La bonne est universelle : dans 30 jours, Gaïa sera libérée de notre importune présence à tous. La mauvaise est pour moi seul et quelques amis d'Epstein : je dois me mettre au cou une pierre de moulin et me jeter dans la mer au plus tôt, même si c'est trop tard."

Dans la soirée, Poutine, depuis le monastère de Valaam, parle ainsi aux Russes : "J'ai deux nouvelles à vous annoncer, une mauvaise et une pire. La mauvaise, c'est que, sur décision divine, le monde n'existera plus dans 30 jours. La pire, c'est que la grande Russie que j'avais ressuscitée va disparaître elle aussi."

Entouré de quelques mignons exotiques et de la Trogneux (hors champ quand même, pour ne pas effrayer les petinenfants), foutriquet 2.0, le regard vide et fixe, de sa voix crispante, s'adresse aux titulaires de l'eurocarte d'identité européenne de la région CaliFrance : "Vous le savez, je me suis toujours senti un destin. Elle est arrivée, la Bête de l'événement, et elle vient de m'éclairer sur l'avenir en me confiant trois révélations -- une bonne, une meilleure et une mauvaise. La bonne, c'est la confirmation de mon importance aux yeux du Diable qui a bien voulu, par jeu, me parler sous le masque de son Adversaire. La meilleure, c'est que les Gaulois réfractaires vont tous crever -- et les nouveaux venus aussi, hélas ! La mauvaise, c'est que mes maîtres, mes laquais et moi, nous n'y serons pour rien, et c'est rageant."

Gates contacte les patrons de Google, Facebook et Twitter qui mettent leurs réseaux à sa disposition. S'adressant au monde, l'homme qui, incapable d'écrire un système d'exploitation même en le plagiant, en acheta un pour presque rien à un vrai programmeur, dit : "J'ai deux nouvelles, une excellente et une fabuleuse. L'excellente, c'est que le plan d'extermination ourdi par mes amis et moi sera mené à bien dans 30 jours, malgré la piètre qualité de nos virus et vaccins tueurs -- eh oui, crétins candides, vous m'avez cru quand je disais vouloir vacciner tout le monde et simultanément réduire la population à quelque 500 millions de maîtres et d'esclaves. Bref, la fabuleuse nouvelle, c'est que nous allons pouvoir vendre à Dieu ou au Diable toutes les données personnelles de tous ceux qui ont été assez crédules pour adopter Windows 10."

Mithridatisés, habitués aux mensonges successifs de leurs maîtres, les peuples de la terre ne tinrent aucun compte de l'annonce fatale. Ceux qui avaient la muselière -- 99% de la population -- la gardèrent, à tout hasard. Alors le tétragramme, pour la seule fois de son éternité sans commencement ni fin, se révéla facétieux : il avança de 15 jours la date de la fin du monde, mettant ainsi prématurément un terme à une expérience ratée qu'il se promit de ne jamais la refaire.

 

Chapitres suivants

 

Thomas Pesquet, isolé à 100 km au dessus de l'ionosphère terrestre se morfond

On ne lui a rien dit, vous pensez, dans la panique et l'affolation générale, personne n'y a pensé

Les communications avec Houston sont interrompues et pourtant, tout à l'air de marcher

Le push pull de la lumière des chiottes, le sanibroyeur, les plaques chauffantes de la cuisine, le gonfleur électrique pour la dame de voyage en caoutchouc ( en raison des rotations prolongées, on autorise les spacionautes à se munir d'un succédané de compagnie féminine, mais on leur interdit, pour raisons de poids et d'encombrement, les robots sexuels made in japan qui avaient tant tellement tourné les sangs des feminasses il y a quelques années, elles avaient tenté de faire interdire l'ouverture d'un claque fonctionnant avec ces assistantes cybernétiques au motif de"prostitution" ce qui est totalement con, le foutu soleil va s'éteindre et on connaîtra même pas la conclusion du procès, enfin, ici Thomas Pesquet a le droit de prendre une poupée gonflable, c'est plus léger et c'est moins lourd, et moins cher aussi) tout marche bien

Alors que se passe-t-il ?

Kes kis pass ?

Bon sang

Et là il retourne les choses dans sa comprenette

Comme en 89/90 lorsque le spacionaute russe est resté en orbite pendant 6 mois, parce que la Russie n'avait pas payé ses factures, là c'est pareil !

La vérité le frappe comme un revers de raquette, en pleine trogne !

Combien de temps vont ils me laisser là haut ?

Parce que si je compte sur le petit marquis poudré pour résoudre le déficit et trouver assez de blé pour payer une navette Soyouz pour le retour, chuis là pour des années !

Il s'alarme le pauvre

Il tenterai bien de contacter sa légitime mais elle ne le prend plus au bout du fil, il ignore pourquoi, ça l'angoisse autant que le reste

Et pourtant, bon gû de bon gû, avec toulpognon qu'il craque pour les migrons, le chomisme,l'art subventionné, pas un centime d'euro pour me faire redescendre !

Ingrat,va !

Pendant ce temps, c'est la panique et la bacchanale sur terre, la populace a enfin pigé que la grande égalisatrice était en route

Et que résidence dans kortier réservé,refuge dans les îles des mers du sud,abris anti atomiks, tout ça n'avait aucune importance, ils allaient tous crever
Alors c'est comme à Berlin juste avant l'arrivée des ruskoffs

Les Gretchen se donnent au premier venu pourvu qu'il porte beau et qu'ils les prennent dans leurs bras forts, les bouchons des bouteilles millésimées sautent en cadence, les cambuses sévèrement verrouillées s'ouvrent par miracle et dégorgent leurs cargaison de caviar et de gras foie, la lingerie fine s'écarte pour laisser libre cours aux assauts de Vénus, les sommiers entament la symphonie du désespoir ( Serre moi fort, fait moi oublier, fait moi perdre la tête ! )

Certains organisent des processions, des expiations, on lynche quelques kouffars, quelques n'haigres, quelques niouls, mais c'est pour la forme, on le fait sans entrain, sans conviction, juste histoire de dire

D'autres, plus subtils, se disent que crever pour crever, autant faire un truc qui décoiffe
On voit des immolations par le feu ( pas oublier qu'avec l'extinction du soleil,y fera froid, alors faut laisser une trace) dans les endroits les plus divers
Moi même, il ne me déplairait pas de me griller une bonne et dernière fois sur certain promontoire rocheux de l'Armorique, mais d'autres se boutent le feu au milieu des boîtes de nuit, ou, plus rarement dans le musée du lacet de soulier

 

en bas , sur terre, un ingé du centre de baïkonour, défoncé à la bheu afghane et à la vodka de patates, a appuyé par mégarde en réussissant une figure acrobatique dont la vulve de Tatiana (la zampolit de la base) et son zguègue sont le pivot, a appuyé donc sur le bouton qui commande le lancer de la navette soyouz destinée à l'évacuation du tyraneau du coin vers des cieux plus cléments
ce que c'est que le destin....si Tatiana qui rejetait tous les hommes ne s'était pas laissée saper le moral par cette fin du monde, elle n'aurait jamais enfourché cet ukrainien très amorti, un peu brèche dent et dégarni, ventru, direct sur la console de lancement , et ses mignons talons de circassienne n'auraient pas poussé les pognes malhabiles de Léonid vers le switch "agôn" au moment sublime, lorsqu'elle hurlait "da, da da da daaaaaaaa!"

et thomas serait resté à se morfondre dans l'estation espatiale

wooooooosh!!!!!

fait la navette entièrement tomatik

hhhhhhhhhhh fait Léonid (la vodka n'aide pas le coeur, c'est bien connu, et le chanceux va peut être pouvoir s'offrir une mort d'anthologie, crever entre les cuisses sublimes de Tatiana, je le souhaite à toulmonde, mais pas à mon pire ennemi)

 

pendant ce temps, thomas s'occupe

puisque le gonfleur lektrik fonctionne, il a redonné forme humaine à sa dame de compagnie et commence à l'entreprendre

une perruque pour commencer, comme le poids est réglementé, il lui colle sur la tête des brins de laine récupérés sur son pullover, ça lui fait une tête bleue hérissée, dans le genre punk féministe, moi ça me débrancherai un truc pareil, mais lui, espère, il est au gardavous, y a de ces forces de la nature....

il tente un doigt de cour, aucun effet (et pour cause) puis il lui mord les pamplemousses

ça ne rate pas , la dame s'envole en sifflotant dans toute la station, il brasse desesperement en la suivant, on en est là lorsque le klaxon retentit "honk honk honk honk!"

maverdave!

c'est la cavalerie qui arrive à la rescousse, mais au plus mauvais moment, ces cons là!

et puis ça se passe drôlement, ça fait bonk bonk, comme si les sas n'arrivaient pas à se connecter

thomas, tu penses que ça lui fait dresser l'oreille, ce barouf inhabituel, d'autant que les rétrofusées pétillent, ne se stabilisent pas, la navette oscille à coté de la station sans pouvoir s'arrimer, c'est un peu perturbant, déjà qu'ils ont tardé à venir, s'ils arrivent pas à se connecter ce serait un comble

cependant sur terre, Tatiana et Léonid sont descendus de leurs paradis respectifs, Léonid tout essouflé, Tatiana envisageant son partenaire et se disant qu'elle aurait pu trouver pire mais qu'il aurait fallu chercher longtemps

kes ke c'est que ce truc qui clignotte là sur l'écran?

c'est le modulateur de chiffougnage , ma petite colombe en sucre

mais encore?

ça signifie que la navette est partie dans les cieux, direct sur la station spatiale

mais c'était pas prévu, il faut la faire revenir,; ici, immédiatement! et sans délais!

on s'en moque du soyouz, tatianouchka chérie, on s'est trouvés tous les deux

mais t'es bouché, poivrot de merde? c'est le matos du gouvernement, du peuple, ramène ça ici , toudsuite , t'as entendu?

Léonid, ce qu'il a entendu c'est que Tatiana, une fois sienne (et comment! il l'a expédiée au 7ème ciel sans coup férir, il a même failli y laisser ses coronaires), commence à lui casser les rouleaux, ni une ni deux,, son sang slave ne fait qu'un tour, il lui colle un taquet en pleine poire, paf!

Tatiana, cette baffe non prévue, ça la cueille à froid, un peu sonnée, elle s'affaisse sur la console, enclenchant avec le coude toutes sortes de manoeuvres habituellement interdites par la procédure, pendant que Léonid, un peu honteux, cherche sa bouteille sous le fauteuil à roulettes

 

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Carte blanche (50)

Laissée à Kobus van Cleef

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

Dix-huitième partie

Dix-neuvième partie

 

On les decouvre dans la chaufferie, où il n'y a aucune chaudière mais un Merlin-Rolls-Royce 20 cylindres injection contrôlée par ordinateur, 170000cubic inches ( soit mille fois la cylindrée de mon softail, y a déjà de quoi faire)
Le pasdar est vêtu, un tas de frusques en vrac à ses côtés, le mutant est presque nu, il n'a en main que des cartes négligeables
C'est un strip poker et le pasdar gagne
Mais que gagne-t-il ?
La vision de l'épiderme pustuleux du mutant ?
La satisfaction de remporter un dernier pli ?
Quelques pièces de vil métal à la condition de pouvoir revendre ces guenilles ( et que quelqu'un en veuille)?
Quel vice, quelle perversion...
On interrompt la partie en intimant au pasdar de rejoindre la dunette, d'un geste sans équivoque (avant bras plié, pouce indiquant la direction), il s'exécute en maugréant
On jette ses frusques au mutant en lui demandant s'il n'a rien d'autre à faire
Il déploie sa carcasse et nous reluque d'un air mauvais, puis donne quelques coups à un tas poussiéreux dans la pénombre, lequel tas s'agite en couinant
Des rats ?
Non, mieux que ça
Un raelien
Officier,par surcroît
Il approche ses cannines affûtées, l'autre secoue la tête pleure et promets de tout dire

on pourrait le renommer "karpathian bildungsroman"

 

Maintenant il nous faudrait savoir quel est cet individu capturé par le mutant (il est désormais interdit de prononcer "qui" sauf si le qui en question tend la main à la sortie de l'église, qui quête donc)
Le mutant allonge la jambe,satonne le tas de guenilles qui gît au sol
Un geignement lamentable s'en échappe
Non noooon, arrêtez, noooon
Va savoir quels sévices on nous enjoint de stopper
Il ramasse alors un rigoustin, vestige du passé illustre du navire (propulsion à vapeur,converti récemment en diesel puis solaire, deux trois panneaux sur le sundeck, assurant l'éclairage des chiottes des invités, tant qu'il y a du soleil) et de la pointe, en taquine la loque
Gémissements puis cris et imprécations
Blum veut faire cesser cette infamie, kobus, au contraire, pense qu'on risque d'en apprendre un peu plus sur ce bougre
Il presse le mutant d'insister, on va pas l'accoucher aux forceps, quand même !

 

Finalement, on aura eu un aperçu de kobus
Bedonnant, vieillissant, un poil sadique, pas mal maso aussi, pas reluisant tout ça
Au bout de peu, la loque se met à table
Ce qu'il voulait,ses commanditaires et lui, c'est récupérer la clé USB sur laquelle sont inscrites les coordonnées de la milliasse de bitcoins
Une question d'argent ?
Je n'en crois pas un mot
Le mutant approche son muffle repoussant et là, les digues cèdent, le mec déballe tout on a du mal à suivre
Mais dans les grandes lignes, ce pognon doit servir à payer les services d'une société de mercenaires chargée de harceler un état souverain afin de créer un casus belli, dans le but d'entraîner une opération de pacification légitime de la communauté ternazionale sous les espèces d'une organisation de coopération militaire au logo en quatre lettres et de couleur bleue
Les infos sur ce ploplo sont au verso de la clé, maintenant libérez moi, j'ai été réglo
Assurément dit Blumroch
Le mutant fond sur sa victime et la saigne dans un concert de cris atroces
Puis il attrape le cadavre encore frémissant par une aile et le balance à la mer par une écoutille

 

On tient un conseil de guerre élargi dans le poste de pilotage ( passerelle, dunette, décidément la marine n'est pas avare en dénomination)
On félicite le mutant pour sa résolution rapide des problèmes d'abordage par des estrangers du dehors, hop, saignage et immersion sont les deux mamelles d'une sécurité bien comprise
Des voix s'élèvent toutefois, ne doit on pas craindre la survenue d'une autre équipe de récupérateurs de clé USB, maintenant que leurs chaouchs ne donnent plus signe de vie ?
Blumroch argue que les balises dont sont pourvus les agresseurs continueront à émettre depuis l'estomac des requins et lorsque les dites balises passeront dans la merde, nous serons loin
D'ailleurs on va faire le point, à l'ancienne, plus question d'utiliser les systèmes moudern qui nous signalent à l'attention des observateurs de toutes nationalités
Il est vrai que déconnecter les appareils nous rendrait suspects et que d'autres part, nous sommes visibles depuis le ciel
Nous pourrions changer d'embarcation à la première occasion
Cap sur des terres habitées, dans ce cas
On pique donc sur la Sicile ou la Sardaigne
Pour la Sardaigne, c'est trop au nord, et puis on arrivera après le 11 septembre, qui est, comme toulmonde sait, la date de la sainte victoire, laquelle coïncide avec le changement de pâturage pour le bétail ( transhumance inversée, ou retour, si vous préférez), pestacle inoubliable avec les encostumés qui gravitent autour des édifices néolithiques et les femmes, belles comme tout avec leurs yeux clairs et sombres et leurs broderies sur le fafatch, qui suivent la procession
On prendra donc la Sicile,fief des antiques sicules

 

Cap sur la Sicile donc, mais en restant à distance de Syracuse,du fort du clou et des latomies, certains s'y sont frotté, et on sait comment ça a fini
Le pasdar à la barre (ce qui fait une allitération plus chouette que Giscard à la barre, je trouve), imprime donc un mouvement plein de douceur et de fermeté au joystick qui fait office de roue, le navire vire doucement,cap sur le port d'Agrigente ( s'il existe, sinon ce sera celui de Géla)
Les eaux de mare nostrum se divisent devant notre proue pour se refermer loin derrière notre poupe sans que cela n'affecte le confort des passagers et pourtant le gros temps est là, qui plaque des rafales sur les hublots ( correction, ce sont des baies vitrées qui permettent aux invités de jouir du pestacle) et fait ruisseller la tempête sur le bâtiment
À peine un peu de roulis lorsqu'on prend les lames en oblique et qu'on les écrase par le travers
À 10 nautiques de la côte, la radio grésille, un marin italien nous demande d'un ton fort urbain qui nous sommes et vers où nous nous dirigeons
Vers le port,c'te question !
Ha, il faut croire que les raeliens ont actionné tout les relais qu'ils pouvaient et que l'épreuve finale nous attend
Blumroch a une idée de génie, il empoigne le combiné et lance un appel vers un numéro de lui seul connu
"Hello ma p'tite poule, si tu as ce message, c'est pour te dire qu'une barquasse de gentils migrons est en vue des côtes italiennes et que l'organisation de contrôle des frontières, appelons la Durex, est en passe de les refouler, appelle donc à la rescousse les cartes de presse vronzaises"

 

La veille médiatique est lancée, voyons ce qu'il adviendra, énonce Blum en posant le combiné
Apparemment trop tard pour déclencher la mobilisation des journalistes vronzais,car on voit poindre, à travers les bourrasques, un licothere de la regia marina, cocarde verte blanche rouge,mitrailleur à la portière, chahuté par le vent
L'appareil met le cap sur le yacht du mécène punique et l'illumine avec son radar de conduite de tir ( les pods sous les ailerons sont chargés à bloc, on voit les ogives qui luisent lorsque les feux de position se reflètent dessus, avec effet stroboscopique par la rotation du rotor, si j'étais nécessiteux, je vendrais cette image à un metteur en scène), alors que la radio crépite "yacht de plaisance, mettez en pannnne, nous allons monter za bord", avec un accent de Calabre bien tapé
Le pasdar à la barre pousse le chadburn à bloc, le yacht bondit en avant
Dans la radio, l'échange se fait plus rugueux "ma qu'est ce tou fa, tête de 'on, va, jé te dis de mettre en panne, tou met en panne,tou discoute pas, capische ?"
Et le mitrailleur de portière envoie une rafale qui coupe la crête d'une vague à dix mètres devant la proue
Idée de génie de kobus, qui disparaît un instant, et reviens, costumé en n'haigre, avec un ballot de chiffon infâme sous le bras, la bouille repeinte au cirage et traînant Emesse par une aile
Il intime à Jean Eudes de rebrancher la radio et d'adresser un message clair à l'hélico de la regia marina, sous ordres de Durex

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Carte blanche (45)

Laissée à Kobus van Cleef

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

 

L'echaufouree est vite terminée
On rallume les lumières façon démocrates éclairés du 18eme
Trois ouigres achèvent leur misérables existences sur le ciment irrégulier du compound pas de traces du dernier
Cap de dious !
Jean Eudes se rue au créneau, on aperçoit une silhouette filiforme qui se fraye un passage dans les broussailles, il épaule le dragounov, pression lente sur la détente, en expirant doucement, la forme sautillante du ouigre se détache de l'obscurité ambiante dans le réticule, surpris par le départ du coup puis par le recul,remise en ligne, plus personne, ai je touché ma cible ?
On part en explo Jean Eudes et kobus, avec précaution, rien n'est plus dangereux que la nuit en afwique
Finalement on entend une respiration oppressée on dirige les faisceaux croisés de nos lanternes sourdes( oui même aux afwiques il y a des réminiscences de Victor Hugo et de Balzac) sur un misérable recroquevillé dans son sang

 

Il a pas l'air d'avoir été touché trop gravement, de toutes façons on peut pas le laisser là, les bêtes sauvages en feraient leur ordinaire, pas vrai ?
On te traîne donc le blessé chacun par un membre, on laisse une large trace sanglante sur le sol,va savoir si c'est pas plus grave que ce qu'on supposait de prime abord
Arrivés au compound, Blum nous lance "les petites crapules ont chouravé nos diams ! S'agit de faire causer celui là !"
Pas que nous soyons animés par l'esprit du lucre mais là.... on se voit vieillir dans cette afwique improbable
Toulmonde va s'y mettre

 

C'est pas qu'on soit des tortionnaires, mon pauvre bougre, mais va falloir nous affranchir vite fait sur le lieu d'où c'qu'y s'trouvent les diam's, sinon ça risque fort de cacater pour ta pomme ( là c'est kobus qui cause, un langage fleuri mais vous pouvez comprendre que le ouigre blessé n'y entend goutte)
On a le choix,mec, tu t'allonges rapidement et sans douleurs ou bien tu choisis de sofffrrrrirrrr,t'as pigé ?
Mais enfin, le type n'y entend rien, il est blessé, en état de choc, vous lui parlez de façon menaçante sous le nez après l'avoir flingué et traîné dans les broussailles, comment voudriez vous qu'il coopère ?
On se retourne tous les trois, électrisés !
C'est Erzebeth qui vient de causer.... mais ma chérie, j'ignorais que tu parlais vronzais, enfin si, un peu, tu cachais bien ton jeu, bref je sais pu koi dire là.... Jean Eudes s'assied, un peu estomaqué
Les trois grâces s'interposent,laissez nous faire, donc...
Elles commencent par panser le mec,ho pas grand chose, mais le bruit d'une étoffe déchirée, l'application d'un tissu plus ou moins malpropre sur une peau déchirée par le passage de l'ogive de 7,62, ça fait des miracles
Elles relèvent la tête du misérable, approchent une boisson quelconque de ses lèvres
Ça y est, le mec est à point, elles peuvent te l'interroger
Et la réponse fuse "yocoul, yocoul !"
Merde kes ki dit c'con là ?
C'est la timide et rougissante Vesna avec son prénom venu direct de Slovénie, qui nous met au parfum
Yocoul,manger, votre gugusse a bouffé les diamants
Ho putasse, mais quel abruti, il se les serait mis dans le cul ou dans le slip, on aurait eu moins de mal à les récupérer...

 

On se pose les questions rituelles
Faut il lui donner une purge, un lavement ?
Faut il acquérir un endoscope pour sonder l'estomac du misérable ?
Lequel misérable nous épargne de donner les réponses aux questions formulées plus haut en défuntant brutalement,la gueule ouverte et la bouche tordue
Visiblement, le pruneau expédié d'un coup de dragounov ne s'est pas contenté de tailler dans le gras de la hanche ( trouver du gras chez ces bougres là relève d'une pratique sportive de haut vol), mais a intercepté une artère ou une veine de bon calibre
On se regarde les zuns les zautres, sans enthousiasme
Je l'ai déjà dit, nulle pingrerie,nul lucre, nulle avarice, mais ces diams sont notre porte de sortie des afwiques
"Et des nôtres" ajoute Erzebeth en se glissant derrière Jean Eudes
Elle lui tend un couteau, et d'un mouvement du menton, qu'elle a pointu et charmant,indique la dépouille du ouigre voleur
Jean Eudes se tourne vers nous, et intime à toulmonde de sortir et de fermer la porte
On accompagne ces dames dans un autre coin du compound puis kobus reviens sur ses pas, interpelle Jean Eudes qui tournait autour du macchabée, le couteau à la main
"T'es certain de pas vouloir d'aide, j'ai quelques notions d'anatomie"
Jean Eudes acquiesce, on monte notre défunt sur un chevalet, tête en hauteur, on glisse une lame à partir de la xiphoide en cisaillant vers le bas, saloperie de couteau pas aiguisé, la pointe ripe sur un cartilage costal et perce le colon transverse, aussitôt une odeur d'égout négligé se répand genre cloaqua maxima, on se reprend, l'incision est rectifiée, on évite le lobe gauche du foie puis on arrive sur l'antre gastrique,tendu à bloc, une micro incision, un pfuittt redoutable on passe un doigt, ils sont là, ils sont là, les diam's, Noël Noël, nous ne vieillirons pas zici !
On vide la tripaille, les cailloux s'accumulent à nos pieds, on les lave, les dénombre, ils y sont tous !
Nos bouchers malgré eux sortent de leur echarnoir improvisé, tout fierots, sur la trogne l'air inspiré de celui qui attend la récompense pour son boulot effectué dans les règles et même au delà

 

Jean Eudes s'avance vers Erzebeth, tente de l'enlacer, penche vers elle son muffle moustachu, elle le repousse avec grâce en chuchotant "plus tard mon chéri,va te doucher, tu sens un peu la merde" et c'est vrai, la bosaille percée du misérable ouigre a laissé suinter un liquide maronasse aussi appétissant qu'une plongée dans les bas quartiers d'Abidjan ou de Bamako ( mais existe-t-il des hauts quartiers en ces contrées, on peut se poser la question)
Les commodités sont plus que rudimentaires , après tout nous sommes aux afwiques, aussi nos deux compères organisent un bain douches sommaire avec du sable, puis une détersion avec un vilain savon qui ne se donne même pas la peine de mousser ( supplice pour un gauloiche, après tout c'est aux Gaulles que le savon fut inventé) suivi d'une aspersion par le résidu de la cuve destinée à la boisson ( non ce n'est pas toujours de la bière)
C'est un fier spectacle que ces hommes mûrs ( et même un peu au delà) torses nus, pilosité argentée à l'air, bourrelets de santé débordants au dessus de la ceinture ( et non pas obésité morbide de l'occidental moyen avec seins comme des femmes et flaques de gras sur les lombes) s'envoyant de grandes giclées d'une flotte probablement grouillante de miasmes en rigolant
Nulle trace apparente du combat mené à l'instant ni de sa conclusion macabre et autopsique dans ces rires francs et ces plaisanteries de ruffians, ils sont bien du même bois que leurs ancêtres qui soumirent l'Algérie, les Flandres, les imperiaux à Eylau, Wagram et Austerlitz !
Enfin propres et récurés jusqu'à la lunule des ongles, ils se dirigent vers les quartiers féminins du caravansérail moudern, chacun cherchant sa chacune,si on peut dire
Cette pièce ? Non, on entend les gloussements de Vesna et de Blumroch
Enfin, toulmonde s'est retrouvé pour un meeting quasi conjugal, les respirations se sont apaisées, la sueur a séché sur les épidermes
Et là,fuse l'éternelle question
"Tu es bien ?"
Et la réponse, inattendue, des trois grâces, presque simultanée "j'attendais quelqu'un comme toi...."

Mais qu'est ce qui me prend, moi, d'écrire un roman d'amour !
Mon truc au début, c'était l'Anabase !
Ou bien, à la rigueur, les aventures du jeune Télémaque !
Mais pas l'éducation sentimentale !
Chuis pas Flaubert,moi !
Déjà que j'ai bien du mal à être kobus....

 

Après tout, un roman d'amour c'est aussi un roman d'aventures
J'oserais même dire qu'un roman d'amour c'est surtout un roman d'aventures
Ou l'inverse, peut être
Qu'est ce que l'embarquement pour cytheres sinon une aventure ?
Maritime, de plus, comme toute aventure qui se doit
Et l'Odyssée, n'est ce pas avant tout un roman d'amour ?
Ulysse qui brûle de retrouver sa Pénélope, et qui en chemin, la cocufie bassement avec cyrcee, entre autres
Bref

Au petit matin, les mâles se retrouvent seuls
Les femmes les ont abandonné
Enfin, pas tout à fait
On entend des raclements, des coups sourds, des bruits de moteur dans la cour du caravansérail
Les trois grâces avec les bagages, succincts, sont autour de la citerne sur roues
Elles en font le plein
Car le caravansérail possède d'autres cuves
Cuves pleines de fioul,aux afwiques, le carburant ne gèle qu'exceptionnellement
Et lorsque nos trois complices déboulent sur l'aire à virer, elles ont l'air de Sophia Loren dans je ne s

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Carte blanche (33)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici.

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Deuxième partie

 

Soins de thanatopraxie que ni le kamerad Blumroch ni moi ne sommes disposés à régler de notre poche
Qu'on envoie donc la note à l'évêché ivoirien, après tout, le pygnos( contraction de pygmée et d'albinos) faisait partie de leurs ouailles
Nous descendons donc du carrosse, fort fâchés de cette interruption
Mais à notre vue, les agresseurs refluent en désordre
Heureusement, d'ailleurs, nous serions prêts à en découdre avec une petite poignée, mais une tribu entière, il nous faudrait du renfort, ou du matériel
Lesquels agresseurs ont une drôle de bobine, quand même, non seulement pygmées eux zaussi, mais zencore albinos, mais de plus malformés, on ne compte plus les mains bottes, les gueules tordues et les echines courbées, une triste humanité ou plutôt, une humanité triste à contempler

 

Holla, de la populace, que nous vaut cet arrêt intempestif? Là c'est Blum qui appostrophe la gent trotte menu
Il n'en fallait pas plus, toute la troupe détale, nous laissant seuls au milieu de la pampa, pas âme qui vive, des arbres, de la poussière, des mouches qui se coagulent sur le cadavre de l'infortuné driver ( c'est hallucinant la façon dont le naturel reviens au galop, tant dans l'écriture que dans la narration) et, pour tout arranger, pas d'eau
Après avoir pillé le coffre de la bagnole, nous formons un baluchon ( un seul, pas deux) et nous piquons plein est, avec un peu de bol il se trouvera bien quelqu'un pour nous indiquer le chemin
Pendant ce temps, à Léopoldville, les exilés hemophages, ayant eu vent de notre arrivée ( un secret ne reste jamais secret en afwique) se sont réunis
Deux parties s'affrontent, l'une pense à nous liquider sans autre forme de procès, l'autre voudrait bien nous entendre avant de nous dépêcher

 

Blum et Kob's descendent du carrosse, avisent les aggresseurs, albinos et contrefait , des pygnos voyez, ou des albimées, les mettent en déroute en tentant de leur causer et se retrouvent à arquer dans le bled au milieu de la poussière et des mouches sous un soleil de plomb (lorsqu'on pense afwique, on pense pas assez aux mouches, et pourtant....)

 

pendant ce temps à Léopoldville les éxillés carpatiques débattent du sort que subiront nos amis
empalés?
vidés de leur sang, ça c'est normal, j'oserai même dire que c'est lamoindéchoz
mais ensuite?
les corps livrés à la vindicte des troupes locales, ou alors transformés en fétiches pour touristes sur les chanzés ? (les célèbrissimes africonneries)
allez banco
va-t-on dépêcher une troupe pour les alpaguer?
non, point !
ils sont assez grands pour venir ici, dans l'antre de Vlad!

 

chemin faisant dans la savane afwicaine, les ombres s'allongent, les enjambées raccourcissent, et le souffle se fait râpeux
mais ne voit on point là bas, à l'horizon, un nuage de fumée, nuage tremblotant, un instant dérobé au regard par une courbe du terrain, puis rendu à la vue par la magie des anticlinaux, et le nuage évanescent s'accompagne d'un bourdonnement de moteur thermique (l'ennemi de nouzautres occidentaux repus, jamais loin d'une prise de 220volts 50 hertz, mais ici, hein, ici, tu te rends bien compte que c'est théorique, cette obsession de l'élektrok)
au bout de peu, on voit survenir le cheik amadou bâ, au guidon d'un side car ural, de la bonne année, car il a fait moscou berlin sans coup férir, puis retour et il termine là une existence glorieuse, les coopérants russes l'ont abandonné sur le port de Kabinda, avec le lot rituel de pelles à neige et de passe montagne, ainsi qu'un chasse neige qui, malheureusement, n'est plus, victime d'un choc latéral contre un rhinocéros

 

ledit rhino a défunté aussi, mais bast, l'afwique est grande et la faune y est abondante
et même surabondante, comme peuvent en attester les autochtones qui n'ont point l'heur de pouvoir chasser les pachydermes qui dévastent leurs cultures
pour l'instant le cheik et les deux marcheurs se font face
cheik amadou bâ a rejetté en arrière ses lunettes de soudeur qui font tant tellement staïle, ça lui donne l'air de James Coburn dans il était une fois la révolution, les deux autres ne sont pas en reste, hautains et morgués comme des junkers poméraniens
et ce petit monde se dévisage, l'air d'en avoir deux
deux chacun ce qui fait six en tout
Kob's tient longtemps, au jeu de la barbichette à la maison c'est toujours lui le gagnant, mais là, ouat! il glousse puis éclate d'un rire grinçant auquel les deux autres font chorus
lorsque toulmonde est calmé, cheik bâ claque sa paume contre le réservoir et annonce "si messeigneurs veulent se donner la peine, la route est encore longue"
Kob's se juche derrière le driver, ses courtes cuisses lui permettent toutefois d'attraper les calle pied, Blum se tasse comme il peut dans la nacelle, ses longues cannes repliées, les genoux quasi sous le menton, et breum, nous voilà repartis
on s'enquiert toutefois de la destination, puisqu'on ne voit aucune mission poindre à l'horizon, mais seulement la piste latéritique qui déroule ses volutes poussiéreux
hé non, on ne va pas à Lambaréné, ou assimilé
on va mieux, on va plus , on va à la fois plus loin et bien , bien mieux

 

Et nous traçons vers l'afwique pwofonde
Le bicylindre cogne, la suspension couine, la faune locale grésille,cacarde, bêle
Nous voilà arrivé, quelques cases au pied d'un baobab, des Fatou qui pile le mil, des enfants dévorés de mouches, des vieux en train de mater des porno sur des téléphones portables, tout bien
Le James Coburn noir béquille sa bouzine et avec un geste théâtral nous fait les honneurs du lieu "mon domaine,mes gens..."
Nous nous inclinons "très honorés"
Une bougresse à peine nubile, le tétin ferme et haut placé, la tignasse ramassée dans un filet orné de cauris, il nous la désigne "ma femme, la dernière" nous lançons des regards obliques que la belle intercepte
"Et maintenant, la fête,mes amis, un bouffement d'anthologie, une beuverie à décorner les buffles"( on ne sait pourquoi l'hospitalité de cet homme doit s'accompagner de tels excès)
Nous passons à table, au menu des choses modestes mais goûteuses, phacochère grillé, sauce banane plantain, caviar de fourmis, steaks de piton

 

Des libations à n'en plus finir, des alcools au goût fort ou alors putride, on ne sait trop, le bavardage de notre hôte, les cris d'acquiescement des vieillards, aiguës et surjoués
Et, un moment, dans ce pandemonium, une sensation étrange, celle d'un corps qui se meut lentement, dans le dos de Kob's, une odeur musquée puis une mollesse femelle.... c'est la jeune épousée du cheikh qui se frotte contre lui
Gêné, on le serait à moins, Kob's tente de s'éloigner mais va pas croire, plus facile à dire qu'à faire, finalement il pense avoir mis assez de distance entre les ardeurs lascives de la fille et lui, il va pisser derrière une case
C'est là que la jeune épousée le chope.... une façon de saisir l'occasion par le manche, peut on dire
Plus tard, beaucoup plus tard, l'assemblée entière psalmodie encore des chansons à boire, de moins en moins fort puis s'endort à table, comme dans les mariages bretons

 

Le lendemain, la troupe se lève vers les midi bien sonné
Tête lourde mains gourdes
Cheikh leur démarre la moto, en plaisantant "lorsque je touchais les allocs à Paris, la ville lumière,mes cartes portaient la mention expresse-fait démarrer les motos russes- sauf que l'ural est une prise de guerre, à la base c'est allemand,zundap ou assimilé, plus fiable, voyez faut abaisser le kick jusqu'à sentir la résistance et ensuite appuyer"
Blum écoute religieusement, Kob's semble plus distrait, un peu tremulant, les yeux dans le vague, il enfourche le bolide, pique vers le centre du continent avec son compère
Deux kilomètres plus loin, il s'arrête,va pisser et reviens les yeux pleins de larmes
Blumroch l'avise et lui demande "c'est la fille ?"
"Ha oui, la gourgandine, atteindre la soixantaine pour essayer un soufflet de Vénus, c'est pas de chance"
"Trouvons un medicastre" propose Blumroch
"Ici ? Ça semble miction impossib'" rétorque le contaminé qui n'a pas perdu son habitude des limericks

 

Essuyer, pas essayer
Mais Vénus est vraiment dure avec lui, en plus des brûlures, ça lui tourne la tête,nom de djieu, lui qui a toujours réussi à passer entre les gouttes, le voilà crucifié par la lubricité
Au bout de peu ils traversent un assez gros bourg, kortier réservé avec baraques de planteurs ou de colons, il est aisé de voir que l'une d'entre elle arbore fièrement un écriteau "docteur Livingstone, de la faculté de nulle part, consultations seulement avant l'heure de l'apéro"
Sitôt vu, sitôt fait,nos deux compères toquent à l'huis
Une sombre servante les accueille en ces termes "le bwana il est point là,y fo reweniw"

 

J't'en foutrais, moi, revenir ?
Être éconduit par une Fatou d'un quintal pour un mètre cinquante ?
Ils bousculent l'ancillaire, déboulent dans le salon du mec
Un blanc assez considérable occupe le fauteuil télé,, mostach' argentées rejoignant des favoris de grand duc, crâne chauve et luisant, durillon de comptoir, charentaises... seul le holster garni d'un rigoustin de gros calibre détonne
Et pour ces messieurs, qu'est ce que ce sera ?
De quoi guérir ma chaude pisse, tout bonnement, lance kobus, qui arbore les signes manifestes de la gonococcie, trépidations, marche precautionneuse
Si c'est pour une simple chaude lance, point besoin de forcer ma porte, mais dans la région, ça ne se limite pas à ça
Pseudomonas, herpès,candida, tout, vous dis je,y compris la syphilis
Sans indiscrétion, quelle partenaire vous a refilé ça ?
Ou quel, je suis pas sectaire
Blum se hâte de mettre au courant le confrère, lequel éclate de rire
Ha, je la connais, celle là, rétive à toute prophylaxie, à croire qu'elle a fait serment de plomber la populace d'ici et d'ailleurs, vous avez bien fait de passer
Tenez, on commence le traitement, de la TAO pour commencer, du flagyl aussi, dans le ku, bien sûr, mettons deux injections par jour, et des quinolones
Si vous résistez à ça, on passera aux méthodes anciennes, antimoine et lavage d'uretre
Il ne peut poursuivre, Kob's viens de tomber dans les pommes

 

Peu à peu, le Kob's reviens à lui
Le chose frère, tout jouace de trouver une oreille attentive, s'ouvre au kamerad Blumroch
Tout y passe depuis son internat à Paris dans des grandes maisons obstétricales ( à beaudeloque, excuse du peu) jusqu'à son arrivée ici, au ku du monde, la facilité avec laquelle on peut recruter du personnel de maison,temoin la gorgone de l'entrée, la façon dont le soleil raccorni la peau et desséche l'organisme, d'où les crises de goutte ce qui explique les charentaises
La satisfaction enfin, de voir ce monde se consumer au rythme des copulations effrénées de la populace locale et des naissances consécutives "et pas besoin d'obstetricien, l'ami, elles mettent bas toutes seules, quasi en marchant, c'est pas de l'européenne fragile ni de l'Asiatique étroite du bas, une minute d'arrêt pour pondre et hop,reparties à l'assaut, l'assaut du mâle, je précise, une libido jamais prise en défaut, à se demander comment leurs hommes survivent"

 

Le seul point sur lequel le docteur Livingstone ( mais nous pourrions le nommer Petiot, Mabuse ou Mengele, personne n'y trouverai à redire) élude, c'est la raison pour laquelle il s'est retrouvé aux afwiques
D

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Carte blanche (37)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici et la cinquième ici.

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Sixième partie

 

C'est peu après l'extinction des feux que surviendra le premier assaut
Hullulements sinistres, détonations multiples, feuilles trouées par les balles, et déjà vendredi agonise, frappé au ventre, le pauvre bougre
Puis le vouf vouf des mortiers qui claquent au coin de la clairière, heureusement leurs assaillants ne savent pas régler le tir
Vlang
Et preng
Font les obus en détonnant
Nos braves ont d'emblée sauté sur leurs armes et ouvrent un feu parcimonieux
En effet, où est l'adversaire, dans cette nuit africaine, tu le sais,toi l'artiste ?

 

On éteint le feu puis on se rue à l'ombre, des silhouettes bougent au coin, là bas, on riposte, des râles d'agonie nous répondent, enfin on s'élance, Rosalie au bout du canon, pour un corps à corps furieux
Voyez l'ardeur des garçus, toute la furia francese, à la fois Duguesclin, Bayard et d'Artagnan
En face, ça tente bien de contenir la riposte mais peine perdue
Dans cette lutte ultime, le plus légitime l'emporte
Et ce n'est pas l'autochtone
À l'issue d'un dernier tir de mortier, une fusée éclairante, on contemple le champ de bataille
Jonché de corps sombres qui se convulsent dans les lueurs mourante de la fusée qui descend au bout de son parachute ( les lecteurs auront remarqué que j'use souvent de cette image, déjà dans Ragnarok un dispositif semblable avait alerté la troupe, l'explication est simple, dans les guerres moudern'c'est l'informatique, la communication et la radio, qui font des miracles et qui alertent, et moi, je sais d'expérience que la moudernitude, ça te lâche au pire moment, autant pas compter dessus)

 

Les assaillants ont été repoussés mais à quel prix !
Outre Black friday qui finit de consumer sa misérable existence sous les feuilles d'un banian ( ça n'existe pas en Afrique, vous l'aurez toudsuite noté mais j'ai trouvé que ça faisait bien dans le texte), notre ami et hébergeur transitoire, le gynécologue attaché à honorer son serment d'Hypocrate jusqu'au bout, hé bien, il n'honorera plus rien
Si, la terre d'Afrique sera honorée de lui offrir le repos ultime
Il gît, là, dans la poussière, il n'a pas eu le temps de nous prendre la main ( référence évidente au chant de la légion)

 

Le break 404 est détruit (wreked disent les angluches), diverses estafilades et chiffreneaux marquent nos amis survivants
D'un commun accord on décide de donner une sépulture décente à nos compagnons tombés, la terre est dure, parsemée de racines noueuses, grosses comme ma cuisse mais le travail se fait au lever du soleil lorsque la température est encore basse

 

Le soleil se lève sur les collines du Kivu oriental, séchant la transpi sur l'échine des fossoyeurs improvisés,. ils esquissent un sourire à la facétie du kamerad Blumroch, la fosse est assez profonde pour deux, on dispose les corps, une oraison funèbre expresse, un instant de recueillement et on rebouche
Puis on s'interroge
Tout à l'heure il y a eu des coups de mortier or nous n'en avons vu aucun, comment l'expliquer ?
On se met en quête
On trouve un affût renversé, trois cadavres alentours convulsés, exsangues, une indicible terreur imprimée sur leurs faciès
Nom d'un p'tit bonhomme, que s'est il donc passé ?

 

Car on les a pas touché ceux là, on n'est pas allé aussi loin dans notre contre attaque
Une seule explication
Les vampyrs !
Et puis ces n'haigres de cette nuit, qui sont ils sinon des simbas ?
Des sectateurs de Lumumba ?
Allons donc !
Plutôt des membres de l'armée de Jésus Christ et des saints des derniers jours ou de la Lord army
On sait que ça pullule dans le secteur
Surtout en montagne et en forêt

 

Car vous vous demandez ce que sont les simbas
Je comprends votre éberluance
Et je vais vous répondre dans un moment

 

Enfin, les funérailles terminées,nos braves tiennent conseil
Plus question d'y aller en voiture, puisque l'épave du break achève de se consumer
On fait un inventaire des possessions restantes, bien maigres, la provende a brûlé dans la voiture, les munitions sont bien entamées toutefois on pourra s'en fournir auprès des cadavres de l'autre camp, si les calibres sont compatibles ou, au pire, utiliser leurs armes ( jamais ! me crie dans l'oreille mon subconscient habitué du continent obscur, jamais ! ces cons là n'entretiennent pas leurs flingots, ils peuvent te péter dans les doigts à tout moment, ou alors ils manquent de précision)
Le matériel de couchage est quasi intact, cartes et boussole ont disparus
Une décision s'impose
Continuer par la route ou couper court par la forêt ?

 

D'un commun accord, on pique à travers la broussaille, vers le nord est, repère facile, les mousses sur les troncs et une boussole saisie sur un cadavre ( probablement un chef, il a un fétiche sous forme de sexe d'albinos desséché en pendentif, c'est en tout cas comme ça que Jean Eudes identifie la chose)
Et l'anabase commence
Nous sommes loin d'être dix mille mais à nous trois nous valons autant
Que dis je, nous valons plus, infiniment plus !
Il est vrai qu'un tel périple exige des hommes de valeur, à tout moment nous sommes arrêtés par des obstacles, ravine,ravins, cascades, pentes abruptes, taillis impénétrables, heureusement que nous avons pris nos machettes, faune menaçante pas heureuse d'être débusquer au gîte ( une famille de dos argentés nous laissera cependant le passage sans se soucier de nous)
Les jours sont étouffants, les fins d'aprèm et les nuits glaciales, on est en afwique et pourtant il pleut et il fait un froid polaire, en cause, l'altitude
Et la faim, dévorante, qui ne se calme que lorsqu'ils piègent du petit gibier ( pas question de gâcher de la poudre pour remplir la cambuse)
Et la soif, qui ne s'appaise que sous les cascades ( l'eau ruissele mais, ce n'est pas le moindre des paradoxes, elle est croupie et porteuse de miasmes et de parasites, seule l'eau vive semble potable et encore)

 

Heureusement, la région ne manque pas de bois mort, et le soir venu,nos amis éreintés et affamés se ressourcent autour de flambées homériques ( mais il n'ont pas fait de bûcher pour les funérailles du gynécologue honoreur de serment, allez comprendre)
Peu à peu, les pentes abruptes cèdent la place à des étendues plus valonnees, moins accidentées, on voit poindre parfois des fumées domestiques que nos braves ont soin d'éviter
Jusqu'à ce brasier pas très loin, dont l'odeur de rôti humain rabattu par le vent, allerte le trio
Ils avancent donc avec précaution, sous le vent d'une fumée grasse et lourde dont les volutes les submergent peu à peu
Ce fumet de barbaque grillée leur travaille l'estomac, eux qui n'ont eu que de la viande de brousse depuis bientôt 10 jours pour tout potage, c'est indubitable, mais ils savent aussi de quelle horreur elle est le nom
C'est pourquoi ils ne sont pas surpris en avisant, au centre d'une place villageoise ( et encore, c'est à peine un hameau) une pile de cadavres finissant de se consumer dans des postures grotesques, leurs assaillants à côté écroulés après d'imposantes libations
Une sentinelle, point trop alcoolisée, se redresse, l'index sur la queue de détente, elle est aussitôt neutralisée d'un magistral coup de machette qui lui sépare la tête du tronc, pas le temps de crier ouf
À côté, des corps encore vivants mais plus pour longtemps, ce sont les femmes, violées puis éventrées par les assaillants
Détail insolite, elles portent des tatouages sur les membres et le tronc, détaillant leur état civil, pour que les proches, en tombant sur un corps non identifiable dans la cambrousse, puisse leur faire un enterrement honorable
Ouais, barbare, c'est barbare
D'un autre côté, c'est l'afwique, c'est le Kassai, le Kivu, si Cacambo était là, il dirait "c'est à ce prix que vous avez des tilifones protables en Europe" , sauf que nous ne voyons aucun puit de mine à proximité

 

Bref les voilà devant ce triste spectacle
On regarde si l'on peut sauver quelques unes des malheureuses encore palpitantes, il semblerait que la perte de notre honoreur de serment nous ai fait perdre la vista du Dr chouette-zair, elles défuntent sans un mot, les lèvres entrouvertes les yeux mi clos et c'est une scène poignante qui voit ces trois gaillards, hommes d'âge et d'expérience, écraser une larme sur leurs joues creusées ( oui dix jours en forêt, ça amincit son homme, même kobus le rondouillard, comme quoi....) et mal rasées
On entasse les gisantes dans une excavation sommairement creusée, que la terre vous soit légère, femmes,dites au très haut, s'il existe, que tous les hommes ne sont pas tortionnaires
Se pose maintenant la question du destin des assassins
Que faire de ces bougres, lesquels commencent à émerger des brumes de l'alcool ( et peut être aussi du méthanol, on sait comment est distillé l'arrache gueule dans ces pays)
Tiens, les lecteurs vont voter, ce sera un exemple de démocratie participative ( gag !)

 

La mort, c'est votre dernier prix ?
Soit
Va savoir sous quelle forme, d'ailleurs
Car les gredins paraissent bien atteints, conjonctives injectées, souffle court, sclérotiques ictèriques, ventres ballonnés, pour un peu, on aurait pitié
Infectés par divers parasites ( plasmodium falciparum, ça cogne, en dépit de l'anémie falciforme, amoebia enterocolitica, et bien d'autres,dont j'ai oublié le nom) plusieurs hépatites virales ( et non pas les patates viriles) et toxiques ( alcool, drogues et champignons), hantés par des visions d'horreur et la culpabilité, plusieurs MST aussi, tu parles d'une bande d'éclopés
C'est plus ou moins l'état dans lequel se trouvait le ramassis de canaille qui composait les grandes compagnies de la guerre de 100 ans lorsque les employeurs ne versaient pas la solde au bout de plusieurs mois de campagne
Et comment les dépêcher ?
Et pourquoi ne pas en tirer profit ?( on voit là l'esprit utilitaire de l'européen matérialiste)
Jean Eudes entreprend donc le moins comateux dans la troupe des rebelles
Il tente une approche en wolof
Puis en bambara
Incompréhension du gonze, même lorsque Blumroch lui fouaille l'oreille du canon de son arme
On interroge Jean Eudes du regard, son truc c'est plutôt l'afwique de l'ouest, pas les grands lacs, lui le kinirouanda il n'en connais que le strict minimum, de quoi se commander un burger de viande de brousse à Butaré, pas plus

 

On presse quand même l'enfant soldat de questions, parle, ordure, tu vas causer, petit fumier,va !

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Carte blanche (44)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici, la sixième ici, la septième ici, la huitième ici, la neuvième ici, la dixième ici, la onzième ici. et la douzième ici.

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Treizième partie

 

C'en est trop pour Blum
Il se lève, un peu hésitant, couvert par le Makarov de Gogavline, lève un peu les mains dans un geste signifiant "pas de problème, j'assure" s'approche du ouigre costumé, l'écarte doucement
L'autre s'interroge, puis le laisse prendre place
Blumroch s'accroupit devant le malheureux supplicié
Allez, mon brave,dites nous où est la dent, vous voyez que vous avez mis ces garçons dans une rage incontrôlable...
Le misérable ne répond pas, tout occupé à chercher un peu d'air, il a surement quelques côtes cassées plus un trauma du massif facial, éventuellement une plaie de rate, bref son affaire est claire à court terme si on ne fait rien
Blum tente une autre approche, il se dresse sur ses jambes qui sont longues, comme on le sait, et tonne "allez, crétin, dis nous où tu as planqué la dent ou bien on recommence !"
Il ne joint pas le geste à la parole, de peur de faire trépasser le pauvre bougre

 

Puis il se tourne vers le sapeur improvisé
Dites moi, mon ami ( je n'ose pas écrire"mon brave" , ça m'a un jour échappé au magasin Bio, où je me fourni, en apostrophant un chaouch chargé d'approvisionner les automats à graines-voui ça existe, les automats à graines-"dîtes moi, mon brave, on dirait que la bécane est dans l'sac, là", ça a provoqué de la part de ma voisine un soupir et un regard mi langoureux mi désespéré), de quelle dent s'agit il ?
La dent du dragon de la cathédrale de Vienne ?
La dent de l'odontoide de la cervicale vertèbre, deuxième en partant du haut ?
La dent de la roue crantée de la molette du remontoir de la Patek ci devant propriété paternelle ?( auquel cas j'en revendique la possession, disparue à la libération dans les fouilles profondes d'un geôlier stalinien et néanmoins vronzais)
Que nenni, le détrompe le Congo-laid, que nenni
Il s'agit d'une dent, de l'unique dent ayant réchappé de l'ignoble assassinat puis de l'ignoble incinération de notre prophète et guide....( là, toulmonde pense iesous ou baphomet, et bien non, tu vas voir) Patrice Lumumba !
Oui,Patrice Lumumba, liquidé par des mercenaires belges ( à la solde de la gubernature ouigre de l'époque, on ne le dira jamais assez), mercenaires belges qui étaient un peu l'équivalent de vos Wagner d'aujourd'hui, avec deux autres ministres, puis dépecés et brûlés, il n'en est resté qu'une dent,dont un poulissier belge a revendiqué récemment la propriété, une protestation internationale s'est fait entendre ( comprenez protestation ethnique noire afwicaine), pour la restitution de cette relique, relique qui sera incluse dans un mémorial, mémorial édifié sur les lieux de son martyre
Un peu comme les reliques de vos saints en Europe, ou les vieux cadavres ( mais pas seulement, voyez le cercueil de Geneviève A...de G..., ne contient que du sable, y a pas qu'elle, d'ailleurs), que vous stockez dans votre déchetterie republiconne

 

On se retourne vers la larve gémissante, on l'invective "alors, la dent du martyr,bordel, la dent ! Tu voudrais pas garder une relique pareille ?"
En tout cas, si c'était que du ressort de kobus, il l'enfouillerai pour la mettre dans son cabinet de curiosités, à côté de la baignoire de Marat, mais elle a grillé avec son contenu humain au début du récit
La dent, la dent,laaaaa deeeeent, elle aaaaa jamais..... puis il meurt
Merde, mais kes kil voulait dire ?
Oui,kes kil voulait dire ?
Et je vous le demande, à vous, lecteurs,mes semblables mes frères, que voulait dire ce misérable ?
Que la dent n'existait pas ? Qu'elle n'avait jamais existé ? Qu'elle n'existerait jamais ?
Allons plus loin
Et que si, probabilité improbable, impossible, insoutenable, la dent n'existait pas, n'avait pas existé, alors le propriétaire de la dent, Lumumba lui même, n'aurai, lui non plus, jamais existé ?
Et que sans preuve physique, sans dent pour ainsi dire, ou alors sans dents, voyez, pas de martyr pas de martyre pas d'accession au pouvoir, pas de pouvoir, pas de pouvoir et donc pas de possibilité de revendiquer, d'exiger, bref pas de raison d'exister
Ça peut être utilisé pour d'autres choses, voyez
Mettons une religion bien connue, qui commence par catho et se termine par licisme
À tel point qu'on a dû inventer le concept même de relique pour rendre palpable ce qui n'était qu'evanescent, cette notion du sacré qui a dû être traduite en termes physiques, taille poids texture puis plus tard, en terme fiduciaire, pécuniaire
Hé oui, les reliques ont engendré une industrie, un commerce un marché un trafic

 

On considère l'émissaire Congo-laid ( on aurait pu écrire congo-lait, mais il n'a rien de laiteux en lui, pas même le blanc des yeux, puisqu'une ophtalmie parasitaire,onchocerca volvulus, l'affecte méchamment) avec une attention bienveillante, et pourtant la bienveillance, d'habitude, j'en mets pas trop dans mon café du matin
Pas plus que dans mon ouisquie du soir, d'ailleurs, ceci dit, ça fait des lustres que j'ai pas bu un ouisquie, et d'une façon générale, fait des excès de boisson
Mon pauvre ami, ça va être dur de faire édifier votre mausolée après ça,si vous n'avez rien à mettre dedans, comment allez vous faire, je vous sens très déçu...
Déçu, c'est vrai, d'autant plus que j'en suis, pour le moment, d'un myons de francs CFA ( il prononce céfa comme pour s'efface), et que plus le temps passe plus la note s'allourdit
On pige pas, on lui demande de nous expliquer
Voyez, les choses sont simples,limpides, nos fragiles gouvernements ne tiennent que sur la mathématique ethno-électorale, Lumumba étant un...., sa mémoire ne peut être reverée que par un gubernamen entièrement composé de membres de sa tribu, ou de son ethnie, comme vous dîtes aux europes
Ce qui devrait, en théorie conforter les équipes en place depuis la disparition des empires coloniaux
Toutefois, ici aussi,aux afwiques, nous subissons des poussées migratoires, que, comme vous, nous devons gérer tant bien que mal
Au nombre des conséquences de ces poussées,se retrouve en premier lieu la modification de la composition ethnique, une baisse des autochtones, et, corrélativement, une hausse des allogènes
Pour tenter de garder la main sur les autochtones il faut les radicaliser, exactions supposées ( ou bien réelles) des allogènes, compèt ekonomik avec ces derniers,martyrs historiques, tout est bon
Lumumba étant le premier martyr historique du Congo Kinshasa, il fera l'affaire, comme Jomo Kényatta l'a fait chez les luos des hauts plateaux et Mandela chez les décérébrés zoulous, tsossi et chez vos dégénérés blancs d'afwique australe
Je me suis donc mis sur les rangs pour réaliser la quête de l'impossible,du Graal de tout natio congo laid, la dent de Lumumba
Mais pour pouvoir me mettre sur les rangs il a fallu allonger les facilitations, acheter un fonxionere, dont la bienveillance à mon endroit ne cesse de se monayer, heure après heure, un genre de compteur de taxi parisien, si vous me suivez
Certes, nous suivons, et ça nous horrifie, nous lui en faisons part
Il en convient, mais il nous signale qu'il n'est pas le seul dans ce cas, ils sont plusieurs centaines à battre les berges du lac Victoria et les forêts du Katanga
Le vainqueur sera à l'honneur de la nation et surtout pourra obtenir une prébende ou alors piocher sans retenue dans les crédits lors de l'édification du mausolée
Jean Eudes rigole, ouvre le bec du Ghebreiesous d'un coup de talon, déchausse une incisive en faisant levier de la pointe de la chaussure, la fait rouler dans la poussière, luisante de bave et de sang et laisse tomber ces mots "ben tiens, tu l'as là,ta ratiche,oublie pas de la calciner un peu, ça corrompt l'ADN, et de toutes façons, il est à craindre qu'avec votre libido tropicale exacerbée, il s'en trouve une séquence de Lumumba dans celui là, pour nous, on a autre chose sur le feu"


En offrant la ratiche du Ghebreiesous, Jean Eudes provoque la colère du chercheur de reliques
Mais que voulez-vous que je fasse d'une relique inauthentique, d'une forgerie, d'un Fake, comme vous dîtes par chez vous,aux europes ?
Allons allons, l'ami, l'histoire, la religion, les religions, l'histoire des religions, tout cela est plein,archi plein, déborde de fakes, de forgeries
Et d'ailleurs,kes ki compte pour vous, l'ami,kes ki est ultra prioritaire, incontournable, hein ?
Le pognon, la rétribution,pardi, le flouze, le blé, la thune, la caillasse !
Et là, grâce à nous, vous vous en sortez !
Et même mieux que bien
Alors là, on a droit au lamento afwicain sans retenues, oui le pognon,car on va pas cracher sur du blé facile, aussi facile que de tondre un mugu, mais l'authenticité, hein l'authenticité et la vérité,kes k'on en fait de la vérité, la vraie vérité, s'entend, afwicaine, avec son cortège de petits arrangements, d'omissions, de silence pudique, la vérité humaine en définitive, celle qui n'essaie pas de sortir nue du puits, car le puits n'est pas encore creusé
Ha, tu nous emmerdes, tu nous pompes l'air, cette dent c'est la vraie, il la planquait dans sa bouche pour la véhiculer incognito, personne n'aurait eu l'idée de chercher la ratiche de Lumumba dans une bouche encore bien pourvue
D'ailleurs lorsqu'il s'est adressé à kobus, il zozotait, c'est un signe

 

et , remarquez, c'est la seule dent qui a giclé sans que j'y mette trop d'entrain, lorsque j'ai fait cette tentative de descellement
alors hein, si c'est pas un signe...
le congo-laid tombe à genoux, puis se prosterne
Saint Patrice, je retrouve enfin cette relique que je ne suis pas digne de toucher, mais va ben falloir que je le fasse, ne serait ce que pour la débarrasser du sang et des sanies qui la souillent, la terre d'afwique peut rester collée dessus, c'est un juste retour des choses, terre afwicaine pour martyr afwicain
il frotte la ratiche du pan de son boubou, elle luit faiblement, son vieil ivoire prenant des nuances riches, orangées, il se découvre et pose l'organe dans l'écrin improvisé fait du calot (en vrai léopard) arrangé d'un subtil tapotement sur le sommet
puis il éclate en sanglots, et entame une litanie imbécile que seuls les vrais crédules peuvent maîtriser totalement
"saint patrice, toive qui est mort sur la terre d'afwique pour nos péchés, toive dont le nom aété donné à l'université de la détestation entre les races à moscouilles, saint patrice, saint entre les saints qui ont foulé la terre d'afwique, avec scipion et tippo tipp, pardonne cet écrin misérable où je recu

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Carte blanche (57)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

Dix-huitième partie

Dix-neuvième partie

Vingtième partie

Vingt-et-unième partie

Vingt-deuxième partie

Vingt-troisième partie

Vingt-quatrième partie

Vingt-cinquième partie

Vingt-sixième partie

 

bref nous voici dans le bouif, on tente de trouver un coin où ne pas finir sourds comme des trappes, un escalier dérobé? nous l'empruntons, à pas comptés
nous voici à l'étage, un couloir égayé par les portraits des généreux donateurs du pays 404 ornent les murs, on peut y reconnaître Madeleine, Joe, Boris et tant d'autres, Victoria et Angela
une porte baille au bout, et des éclats de voix en sortent
ça doit gueuler rudement fort car nous entendons le vague écho d'une dispute, en dépit du poum poum de la muzak en dessous
puis, au milieu d'une dernière goualante, poussée sur un ton excédé, une détonation
crois tu qu'on prendrait nos jambes à nos cous respectifs?
que nenni!
curieux comme des fourmis, nous nous avançons à pas comptés, la moquette écrase le bruit et la diversion sonore d'en bas nous assure une discrétion sans pareil
on glisse un oeil dans la pièce
un type en soutane blanche immaculée, dégarni, type clergyman, des John Lobb aux pieds, étincelantes, noires avec des broguings, une sacoche fatiguée sur un bureau métallique vert administration, un soufflant dont le canon fume encore à coté, et par terre, dans la moquette, un macchabée avec un trou dans le front, dont la peau excoriée fume encore au pourtour de l'orifice d'entrée du projectile supposé (puisqu'il devient habituel de s'exprimer ainsi)
le mec lève un sourcil en nous voyant nous presser à la porte
entrez donc, faites comme chez vous
on reste un peu indécis
on a beau avoir roulé et avoir vu passer moults humains de vie à trépas, ça fait encore quelque chose
d'autant que ça a tout d'un assassinat
le clergyman nous envisage
hé bien oui, je l'ai refroidi
après tout c'est mon job
père blanc suis et encaisseur de loyers pour l'organisation sise place machin, vous savez , l'état le plus petit et le plus informé au monde
je venais récupérer les créances et ce con n'a rien trouvé de mieux que me braquer
me braquer , moi, j'en reviens pas
il prétendait garder la thune et m'occire par dessus le marché
je vous demande un peu....en user ainsi avec un missi dominici...j'ai été forcé de l'expédier, sans une prière, naturellement, ce mécréant appartenant à la famille des assassins du Christ
durant ce monologue on n'a pas moufté
le gus nous avoue en direct son forfait, faut le faire
un tel sentiment d'impunité, ça force le respect
mais il poursuit
il aurait dû se gaffer que le vieux van de putte n'allait pas se laisser faire, après tout j'en ai dressé des canaques et des cafres, plus que vous ne pourriez en baptiser


on s'exorbite les yeux
le vieux van de putte!
c'est donc lui, il n'était pas mort!
mais que fait il ici, dans ce bouif, avec un mort sur la conscience?
enfin, un mort, c'est pour faire court, c'est dans l'immédiat
gageons qu'il en a d'autres desquels il devra répondre devant son créateur

hé bien, j'encaisse des loyers
loyers divers, bien sûr
vous savez , depuis que le monde chrestos s'est déchristianisé, les sources de revenu de Rome se sont taries, il faut donc traire un peu la vache, remonter aux sources, à l'origine, l'église a été une formidable machine à produire de l'immobilier
d'ailleurs, sous votre révolution vronzaise (comme si c'était la nôtre...) les biens furent vendus, magnifique opération de blanchissement, apurement des comptes, régularisation cadastrale, toussa
et puis le Vatican a besoin de blé, de flouze, de pognon, de caillasse
il a des frais, des besoins, des obligations, des oeuvres, faut bien qu'il fasse venir les migrons, qu'il entretienne les potentats, qu'il défraie les cardinaux, qu'il rétribue les gitons ...
tout ça ne se fait pas par l'opération du saint esprit si je puis m'exprimer ainsi, pardon seigneur, je dirai trois paters et deux avés
c'est pourquoi on m'envoie, moi, personnellement en personne , ainsi que beaucoup d'autres, rassurez vous, pour collecter, ramasser, racler des fonds
la quête du dimanche?
oui, ça a eu payé, mais franchement, franchement, ne nous regarde pas seigneur mais regarde la foi de ton église, pardon, je me laisse emporter, oui franchement, regardez les églises , vides comme une tête de mahométan, et vous voudriez qu'on équilibre une balance financière avec ça?
impossible
faut avoir recours à des moyens plus contraignants comme aurait dit le nabot magyar
voilà pourquoi je suis ici et pourquoi celui là est par terre
il désigne le cadavre étendu à nos pieds, sort une blague à tabac de la poche de sa soutane et s'enfourne une chique sous la gencive

 

Le macchab' par terre ne confirme ni n'infirme
Mort il est, mort il reste
Nouzautres, finalement, on s'en moque, après tout
Il nous tarde de voir nos amis pasdars en gloire, auprès du roi zirliski
On prendra des selfies et on aura probablement droit à une conso gratuite, plus l'occasion de guincher au milieu de tout ce que les sphères pensantes européennes comptent comme progressistes, hautes intelligences et grands penseurs
On prend donc congé du père blanc, le recyclé van de putte, supposément mort aux Afriques et retrouvé en pleine activité d'encaisseur de loyers aux confins des europes
D'un geste las de prélat gourmé, il nous congédie
On redescend donc l'escadrin
En bas, dans la salle de bal, l'ambiance est électrique, ça pue la testo, le gel lubrifiant et les aisselles en milieu de soirée
Le tempo musical est passé de poum poum poum poum à vlouf vlouf vlouf
C'est dire si ça progresse vers une fin prévisible, excitation, hystérie, partouze, fistiniere....
On se sent plus trop à l'aise, là
Et la composition de l'assistance n'est pas faite pour nous rassurer

 

Oui, que je vous cause de l'assistance
Bon, le roi zirliski, évidemment
Et également des ukroputasses à sa périphérie, commentateuses de plateau télé, influenceuses ou influensuceuses, instaputtes affirmées, parfois avec travestissement capillaire de mauvais alloi ( ce qui fait innocemment croire à notre traductreuse piercée tatouée et nattée qu'il y a une ouverture possible.... que nenni, ces dames restent entre elles et ne fréquentent pas la plèbe, du moins en pleine lumière, dans l'intimité c'est différent)
Mais aussi toute une théorie de politrouk vronzais, européens et otaniens
Ça va d'un mirifique secrétaire général d'une organisatio

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Carte blanche (36)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici. et la quatrième ici.

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Cinquième partie

 

Simplifions, déclaré jean Eudes,scindons la troupe, j'irai avec panache ( muni toutefois de mon purdrey et assisté de l'honoreur de serment) au contact par la route, kobus et Blumroch prendront à revers ( qui a dit a tergo, un peu de tenue, l'heure est grave) l'energumene, par la brousse, armés de gewher drei, solides, fiables, précis, que personne n'ouvre le feu avant mon signal
Sitôt dit sitôt fait
Pris en tenaille, le coupeur de route abdique toutes velléité combative, il met la crosse en l'air, on amène le prisonnier a se confier,suit alors un monologue ponctué de pleurs, de soupirs et de mouvements véhéments, comme le tout se fait en langue locale, seul Jean Eudes et dans une moindre mesure l'honoreur de serment entendent goutte dans ce flot verbal
Jean Eudes, rit,effile sa mostach'puis déclare c'est un pauvre hère, descendant du glorieux peuple des f'angs, réduit à cette extrémité par la raréfaction de populaces à soumettre, il dit que depuis que l'Europe ouvre ses portes, point n'est besoin de courir les forêts, les plaines et les villages pour réunir un cheptel à exporter,ces cons là y vont tout seuls sans qu'on les y contraigne, et consécutivement l'ouvrage se fait rare pour des chasseurs d'esclaves
La seule occupation bien ( très bien) rétribuée qui reste, c'est l'acheminement
Mais il n'a aucun goût à devenir une agence de voyage, bon gû, négrier il est de père en fils, pas tour opérateur

 

Curieux tout de même, ce f'ang s'exprime en lingana, ça fait un écart d'un bon milliers de kms
Mais faisons lui l'aumône de notre supposée crédulité, il pourra nous être utile, ses frères de couleur l'auraient occis et laissé mort dans le fossé, en se souvenant qu'il avait participé à la déportation de leur peuple, endossons le fardeau des pères blancs, capturons le, relâchons le ensuite, il témoignera de notre esprit magnanime et puis, nous ne sommes plus si loin du Kivu ( on voit par là que le narrateur use d'une licence poétique, en effet la route est encore lointaine, qui les mènera aux confins des mondes connus et de la retraite de la communauté transylvaine)

 

Après avoir dégouté le lecteur épisodique par le récit des confessions obtenues de Frankie, je n'allais pas récidiver avec celles d'iceu pouilleux
D'autant qu'il s'agit d'un n'haigre, autant dire l'ubermensch de ce siècle, alors hein, j'aurais eu l'air finaud si on avait assigné le tenancier en djustiss
Mais bon, franchissons plaines déserts montagnes, fleuves, non sans peine, avec notre captif entravé, et arrivons au Kivu
Moultes aventures,moults avatars seront advenus, une saine camaraderie aura uni nos sexagénaires, et le captif, qu'ils auront tenu à baptiser vendredi ( quel manque d'originalité, mais cela prouve toutefois qu'ils ont lu, au moins Defoe, ce qui est mieux que rien)

 

En chemin ils auront flingué du rhinocéros, tiré de l'éléphant, de l'antilope,du phacochère, du brouteur ( vengeant ainsi des milliers de mugus), ils auront festoyé sous des cieux impavides, en descendant force Castel et fioles de vin de palme, ils auront moultes fois réparé la suspension puis la transmission puis le radiateur puis la courroie de distri puis les joints de culasse du break 404, ils auront eu les mains noires de cambouis et le chef couvert de cloques solaires, ils auront noyé le moteur au passage des marigots puis l'auront asséché faute d'huile adéquate

 

Ils auront troqué les défenses des phacochères par eux occis contre des munitions, ils auront fait des brais ( prononcez bra-hy, façon afrikaans) de leur chair dure et odorante, ils auront agrémenté les grillades de tubercules rôtis que vendredi sera allé déterrer, sous bonne garde ( en n'en pensant pas moins car c'est un truc de femme, ça patwon, de chercher les légumes) et parfois,du lait de coco, coulant sur les mets aura redonné une sorte de fraîcheur au tout ( la venaison afwicaine, point trop n'en faut, faut être habitué)
Parfois aussi, ils auront réussi à choper un poisson au passage d'un fleuve, ou ils auront eu un repas plus civilisé à l'occasion du passage dans une mission catholique ( ça existe de moins en moins, hélas et heureusement, je développerai plus loin)

 

Ils auront aussi soigné les accès palustres des natifs cloîtrés dans les cases, remonté les murs des enclos chez les veuves et les démunis, occis après une traque sans répit les coupeurs de route et les bandits de cambrousse ( aidés en cela par vendredi qui aura retourné sa veste avec promptitude et sans aucune vergogne, il sait, le bougre, de quel côté sa tartine est beurrée), éloigné les éléphants menaçant les cultures, ils auront repris les leçons de français dans les classes depuis longtemps désertées
Ils auront été à la fois Lyautey, Jules ferry, Albert Schweitzer et Tintin dans une même personne puis dans quatre corps différents
Une sorte de divinité quadritaine
Quadritaine et blanche ( hormis les mains pleines de cambouis et les coups de soleil)

 

Puis ils franchiront un cours d'eau, un affluent du Congo, une rivière dénommée blanche
Voilà rivière blanche
Ebola donc
Mais ils n'en auront aucune séquelle
Ils lutteront contre des moustiques, des mouches, des araignées, des scorpions des serpents toute une faune sournoise, et invasive
À la traversée des bourgs ils subiront les oeillades des gazelles, jaugeant leur richesse apparente et l'autre, cachée, et impavides, ils ne détourneront pas le regard ( surtout Kob's, guéri et peu volontaire pour en reprendre)

 

Chemin faisant, on se renforce, on fait l'acquisition d'une petoire surnuméraire, calibre douze, à pompe,8 coups, approvisionnement en chevrotine cuivrée, une caisse de geurnades à main,du genre qui fait des blessures peu sympa à soigner, divers ustensiles coupants bien affûtés
Un soir, devant les premiers contreforts montagneux, alors que la flamme de leur feu de camp crépite dans le froid sec, Blumroch lève le regard et laisse tomber "nous y serons demain"

 

loin, de l'autre coté du piemont, un européen au visage émacié, regard ardent et yeux clairs ( Bruno Kremer, quoi) carrure solide sur chemise kaki ouverte au col, une tasse de viandox à la main, fixe le ciel au delà du plateau du katanga (on est à Kabinda et , pour rejoindre Kolwezi, il faudrait bien une journée et plus de mauvaises pistes)
"ils seront bientôt là, je le sens"
la concomittence des réflexions de cet homme et de Blumroch interroge
sont ils liés par une ligne télépathique ? un lien
familial? (en effet Blum , nous l'avons déjà dit dans le récit du Ragnarok, est grand et mince)
ou plus bonnement le téléphone africain?
enfin non, le téléphone sino-européen utilisé par les africains...

 

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Carte blanche (46)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

N...nous arrange le coup, moyennant une pincée de minéraux bruts
et allez donc!
espérons que les suivants ne se montrent pas aussi gourmands...
on embarque donc dans un boutre, à moins qu'il s'agisse d'un sambouk, voire même d'un caïque
on est un peu surpris de la vétusté du rafiot, mais comme dit Blum "j'ai navigué sur bien pire, à Joinville lorsque je portais les couleurs du bataillon éponyme"
on le presse de questions, il préfère rester muet, nous n'en saurons pas plus
ce qu'on arrive à savoir, ou à piger, c'est que Simbad le marin, qui officie à la barre, est complètement largué
ça se couvre à l'est, ce qui n'est pas surprenant en ces temps de mousson, mais ce con là , au lieu de mettre le cap sur une terre proche , affronte direct le gros temps par la proue, en louvoyant puisque chaque fois qu'il se retrouve vent debout, la toile s'abat comme une merde de goëlan
mais fous donc à la cape, abruti!
tu parles....
lorsqu'il se décide enfin à virer de bord pour de bon, le désastre est consommé, les membrures de la barcasse ont déjà joué, le mat s'est abattu, ne reste que le tape-cul auquel nous tentons d'établir un semblant de toile, mais on est déjà dans le zyklon, hop le truc s'envole, on se plante en travers, une lame nous embarque par l'arrière, on roule bord sur bord, la vague suivante nous retourne, on chavire et on coule en un instant

Plus tard, beaucoup plus tard, le pasdar -matelot Darius ( prononcez dariouche) Pakrani, à bord d'une vedette des gardes côtes iranienne, le matelot donc, perçoit un scintillement dans sa lunette d'approche
Comme nos amis, la vedette a essuyé le grain, mais elle a survécu
Heureusement, sinon autrement, si elle avait coulé ou pire si elle s'était échouée sur une côte estrangere, ça aurait foutu un bordel pas possible,plaintes ternazionales,vituperations onusiennes et malgré tout démocratiques, menaces étatiques diverses
Avec le corollaire, familles des matelots emmerdées jusqu'à la moelle des os, assignation à résidence des rescapés,voire même prison
C'est pourquoi son pote, l'enseigne de vaisseau Mostafahi ( Cyrus de son prénom, prononcez cirouch') n'a pas lâché la barre pendant toute la durée du coup de tabaque, pas con le mec !
Il sait bien qu'il doit son grade aux bontées de l'Imâm du kortier,menfin faut pas abuser non plus ( d'autant que la fraîcheur de madame sa mère ne stimule plus l'homme de djieu dépeint plus haut, on se demande si sa petite sœur ne va pas être contrainte d'actionner ce généreux mécène ou bien s'il va pas falloir changer de mécène justement)
Cyrus en est là de ses réflexions, ça plus la nuit passée sur la dunette ( à peine un poste de pilotage de pêche promenade comme on en a chez nous), ça explique pourquoi il ne réagit que tardivement lorsque Darius lui signale la présence d'un amas de planches caisses et autres débris, à moins d'un quart de mile sur tribord
La sagesse voudrait qu'ils foutent le camp sans rien signaler
Pas vu pas pris
Ou l'équivalent dans la kultur Perse
Mais voilà, l'homme est un animal curieux et après une nuit dans la tourmente, les réflexes de conservation sont bien émoussés
Cap sur les bordilles, c'est sûrement un naufrage
Je signale ?
Surtout pas ! Imagine qu'il y ait un truc à récupérer....

 

Et dans une gerbe d'écume, la vedette vire sur tribord
Au bout de peu, le matelot énonce tristement "naufragés, cinq non sept, on aurait mieux fait d'ignorer, et en plus, les bordilles qui flottent ne valent rien, deux trois espars, une bouée... et dire qu'on perdra une journée à rédiger le rapport...."
Le cap'tain de la vedette est plus optimiste
"Y a des naufragés, on pourra peut être trouver un beau gosse dedans ?"
Il est temps de lever un secret, peut être honteux pour nouzautres ouest européens, hétérosexuels et, d'un certain point de vue, adorateurs d'Aphrodite, mais secret de polichinelle en ces terres où la femme, la fame,laaa faaammme, est banie de l'espace public, réduite à occuper l'espace privé en tant que mère, donc indésirable, enfin, qu'on ne peut pas désirer
Bref, ce secret qui n'en est pas un, le voici
Nos deux marins sont pédérastes, amants et amis par la même occasion
Ils s'en cachent, évidemment,car on connaît le sort des invertis dans les terres brûlantes du prophète, soit battus à mort, défenestrés, pendus, bref, j'aurais dit peu enviable
D'un autre côté, il faut bien que le corps exulte, et la manustrupation, si elle procure du fantasme et du soulagement, la manustrupation donc pêche très fort sur le versant diversité versus monotonie, voyez ?
C'est ainsi que nos deux marins, qui ont la tête du petit matelot Adriano Celentano de la gay pride de tel aviv ou de Berlin, maillot rayé, bronzage sans défaut, torses velus et dents brillantes, nos deux marins donc, envisagent avec soulagement l'arrivée de nouveaux partenaires
Et puis ça sera plus pratique, en effet,tentez une saillie expresse en gardant un œil sur le compas un autre sur le radar et le dernier sur le moteur....

 

bref, la vedette met en panne à une encablure à peine des naufragés
un ordre bref, le matelot couvre les nageurs malgré eux avec une moulinette à gros pruneaux, modèle antique certes, mais qui te découpe son homme d'une pression un peu appuyée sur la détente
c'est Simbad, le marin calamiteux qui grimpe en premier l'échelle de coupée improvisée
beau gosse, on peut pas le nier dans le genre local, yeux soulignés de khôl (mais après la trempette, ça lui fait d'étranges coulées, un peu comme une femme battue, voyez?), fine mostach' un peu équivoque, comme une conchita wurth, torse soigneusement épilé
Cyrus lui palpe l'entrejambe au passage, l'autre se laisse faire avec bonne volonté
mais si l'aspect du gus peut enthousiasmer les foules, ça n'est rien à coté de celui de Blum
là, Cyrus se sent fondre
grand, maigre et ....blanc!
blanc-blond, devons nous préciser
aryen, en somme
Cyrus se sent défaillir, il se mord les lèvres pour éviter de mordre celles de son vis a vis
il est vrai que la beauté se cache dans les détails, les fantasmes aussi, mais faut être monomane de l'amour homo pour voir en nos amis des objets de désir...
malgré tout, Cyrus redresse le buste et entreprend une fouille au corps
ses mais s'égarent, un truc dur, t'es content de me voir ou tu as un...?
perdu, c'est le deuxième terme de la question, l'ami, mano arriba!
et Blum de dégainer le makarov soustrait à Gogavline
lequel makarov après le temps passé dans l'eau, doit tirer des grenouilles, mais enfin, ça, pas moyen de le savoir, surtout pour nos deux marins de la république slamique, ils lèvent donc les bras au ciel
vous allez m'objecter que dans une vedette garde-côte l'équipage ne se limite pas à deux hommes
certes
un mousse se repose dans l'entrepont
précisons qu'il repose son fondement
oui, toutes les marines du monde fonctionnent comme des sociétés en miniature, c'est le plus jeune qui écope
d'ailleurs, il avait prévu de déserter, car il n'est pas certain qu'en se plaignant des assauts de l'enseigne de vaisseau et du matelot breveté, ce soit pas lui qui aie pas des ennuis, gardons à l'esprit que la mère du cap'tain est fortement liée à un imam de kortier
il voit là une occasion de faire d'une pierre deux coups, faire prisonnier les naufragés récalcitrants, liquider ses tourmenteurs et mettre leur élimination sur le dos de leurs invités
il se glisse donc vers le gaillard d'arrière, là où sont stockées les armes individuelles (fusils G3 en majorité, récupérés du temps du Sha)
ça pour être stockés, ils sont stockés
sous clé
exit donc la possibilité de faire des prouesses

 

son pied dérape sur un coran qui traînait là...alerté par le bruit, Blum le braque (encore une allitération riche), sans quitter des yeux nos deux invertis
lesquels ne mouftent pas
d'un simple mouvement du menton, il invite le mousse à se poser à terre avec les autres, le gosse se soumet

 

Tout ce petit monde se trouve à croupetons, sous la dunette, il y a Cyrus, Darius et, appelons le Abas, le matelot, plus le chat du bord, appelons le Hâtif, comme le djinn qui chante le nom des mourrants du lendemain
Je sais pas comment est le djinn en question mais le chat n'a pas l'air très batailleur, si c'est tout ce qu'ils ont a opposer aux rats....ratus norvegicus n'a pas trop de soucis à se faire
Pendant ce temps, les autres montent à bord, les trois demi soeurettes en dernier, et c'est trois fois Vénus sortant des ondes... ticheurte mouillé, longue chevelure dans laquelle les perles d'eau scintillent, bref, de quoi relocaliser Chypre dans le golfe persique

 

les esclaves n'haigres achetés à Zanzibar (à bon prix, je précise, les vendeurs, leurs frères de race, ont le sens des affaires), tous originaires du Kenya, font trempette au fond de l'océan ou servent d

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Carte blanche (49)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

Dix-huitième partie

je ne sais pas pour ce qui vous concerne, mais moi, ces macchab's qu'il faut dissimuler, enterrer, exhumer, liquéfier, ça me semble très oppressant
on peut pas le laisser dans le faisandoir , celui ci?
là c'est Blum qui s'insurge
ignore tu, mon garçû, que ces bougres là sont comptés?
qu'ils ont une puce en eux, prévenant leur employeur, ou leur hiérarchie, de tous leurs faits et gestes? de leur état de santé, de leur non vie, de leurs sentiments, même?
oui, leurs sentiments aussi, les élans du coeur, chose intime entre toutes, hé bien, chez eux, c'est répertorié dans le grand livre
autant dire qu'on a intérêt à greffer la puce à un bon vivant ou à décaniller sévèrement
décaniller? et où veux tu que nous nous esquivions? et comment?
Blumroch retrousse alors ses manches, se ceint d'un tablier de boucher , tablier opportunément abandonné par les tortionnaires qui s'apprétaient à donner la question à Jean-Eudes, retourne le cadavre flasque sous l'oeil de nos mais vampyrs et entreprend de le dépiauter de la gorge à l'anus
odeurs fades de charcutaille et cuivrée du raisiné restant dans les veines
il a tôt fait de mettre le doigt sur une pastille bleu ciel, perdue dans les méandres du mésentère
il la fait sauter sur l'ongle du pouce
reste à savoir à qui on va la greffer
le chat?
mais que t'a fait cet animal innocent pour mériter un sort aussi funeste?

 

On s'interroge du regard
Pas le chat, évidemment
Pas les complices tortionnaires,ces cons là sont morts
On pourrait punir père Athanase ou le trafiquant par lui recommandé, certes, mais étaient ils au courant ?
Ou alors le berger maronite ?
Pour le coup, il n'y est pour rien, et, à part une hygiène corporelle déplorable, on ne peut rien lui reprocher
Reste la possibilité d'infliger le port de la puce à un animal
Innocent cela va sans dire
Mais connaissez vous un animal innocent ?
Nous avisons donc un bouc ( quelle suite d'alliterations riches on pourrait en faire une chanson), qui portera la puce et donc succédera à ses prédécesseurs dans le rôle émissaire
Blumroch s'approche en catimini, bloque la bête,incise la peau au niveau du col, ainsi que nous l'ont appris le visionnage de moultes vidéo sur le ternet
Ça n'est pas du goût de l'animal qui couine fort et se débat, mettez vous à sa place
Du bout de l'index, Blum sent une masse semi solide au fond de l'incision, il élargit la plaie (à la réflexion, un peu sanieuse et pas très vascularisée), extrait un paquet plastique tout maculé, enfourne à la place la puce, suture à grandes aiguillées, fouette le croupion de l'animal qui part sans demander son reste
On se retrouve, beau papa, le mutant, la sœur, les demi soeurettes, les pasdars, le chat, Blum, Jean Eudes et kobus, devant ce paquet au contenu inhabituel
Première réaction, éventrer le truc pour voir ce qu'il a dans le ventre
Deuxième réaction, s'interroger sur le pourquoi du comment
Qu'auriez vous fait ?

 

Vous êtes comme toulmonde,moi compris, vous ouvrez le sachet
Une clé USB
Crotte, pas d'ordi sous la main, on enfouille le truc et on se dirige vers la sortie
On est alpagué par beau papa putatif, vous allez pas me laisser ici, les filles, j'ai mal partout et je suis un pauvre vieux vampyr
Erzebeth passe sans moufter, Szuzanna lui emboîte le pas, Vesna supplie son partenaire du regard, mais c'est Emesse qui emporte l'adhésion de kobus en lui sussurant un truc à l'oreille
Quoi ?
On ne saura jamais
Cependant kobus se retrouve chargé d'un vampyr considérable sur l'échine, pauvre bougre, il peine
Heureusement une cariole se trouve attelée à un mini van Isuzu, le truc favori des familles semi aisées, dans ces parages ( jusque dans le chouf, comme quoi, même les druzes en usent, allitération là aussi)
On pousse les valides dans l'habitacle, ça fait beaucoup, Szuzanna en profite pour frotter ses tétins bien roides contre kobus, sous l'œil réprobateur de sa demi soeurette, kobus, tu penses bien que ça ne lui fait aucun effet, après le tour de rein obtenu en portant beau papa putatif...
On installe le dit beau papa dans la cariole, avec les pasdars, Blumroch prend le volant,cap sur Beyrouth
La route est longue, check-point, chaussée défoncée, ravitaillement en carburant limite, géographie hasardeuse ( ni cartes ni GPS, on en est réduits à se fier aux explications des locaux, descendants de phéniciens, qui monnayent les rares informations qu'ils nous livrent)
Mais enfin,cahin caha, on arrive au couvent des sœurs de l'Immaculée conception, dans la banlieue sud, celui là même où sœur Marie Kerouz faisait ses vocalises
On frappe à l'huis
Kes ke c'est ?
Un visage de cerbère revêche se pointe au guichet
Ha,ma sœur, nous implorons , nous sommes voyageurs égarés, pourriez vous nous héberger pour la nuit ( il n'ose ajouter pour l'amour du Christ, mais l'intention y est)
La sœur tourrrière l'envisage dans sa totalité, ce qui est une forme de performance, étant donné la taille de l'échantillon, celle du guichet et enfin la morphologie de la tourrrière, petite et large

 

La réponse tombe, cinglante
Y a des hôtels pour ça !
Pour ça ?
Pour ça quoi ?
Le temps que Blum, estomaqué, retrouve ses esprits et lance sa réplique à la naine, le guichet est retombé avec fracas
Il se retourne donc,avise sa troupe laquelle présente un étrange dérangement
La très belle Emesse, consciente de la présence de sa demi soeur Szuzanna et de ses ambitions, serre de près cette loque humaine qu'est devenu kobus à la fin de ce périple, par surcroît, l'homme a été achevé par le portage du grand karpatique, Emesse donc soutien le gagneur sur lequel elle a jetté son dévolu, un bras autour de sa taille, une main enfournée dans l'encolure de sa chemise pas vraiment philozofik ( col élimé, emmanchures trouées, dos quasi transparent, oui j'en ai beaucoup des comme ça dans mon placard, parfois je les sacrifie pour en faire des chiffons, chiffons chaussures ou chiffons à cuivres ou chiffons pour moto), elle ne tari pas de petites agaceries destinées à consolider certains liens uxoraux
Mais le plus beau, c'est encore derrière
Les deux pasdars se lèchent la pomme sans retenue, le grand karpatique est soutenu par sa fille et le contraste de cette décrépitude avancée et de cet érotisme glacé à de quoi faire frémir, en tout cas, encore mieux que dans le vers célèbre, on ne voyait que ses larmes qui brillaient au travers des flambeaux et des armes
Tu m'étonnes que la tourrrière aie foutu tout ce monde dehors... pas de saltimbanques chez moi !

 

On se penche donc sur la question de l'hébergement
Où trouver un hôtel ?
Comment le payer ?( Considérations bourgeoises, alors que nous pourrions partir à la cloche de bois, mais il faut une empreinte de carte bancaire, nouveau sésame de nos sociétés marchandes)
Comment trouver un passage vers la terre natale ?
Tout ceci nous agite, on se résoud à se poser pour un thé
Avec des gâteaux locaux
Une échoppe mal famée nous tend les bras, nous nous installons donc sur ses banquettes
Pendant que les pâtisseries grésillent dans la friteuse, kobus met la main à la poche, il bute sur la clé USB, demande au tenancier s'il a un accès internet, si fait, deux livres libanaises la demi heure, quasi gratuit, on se téléporte dans l'arrière boutique, dans des odeurs grailloneuses, puis on branche le bitonio, on pousse la clé dedans, l'écran clignote, une série de chiffres s'affiche
Mais kes ke c'est que ce truc ?
Le pasdar Abbas, relâchant la verge de son ieut'nant, répond alors "dark ouebe, c'est un code pour cryptomonnaie"
On reclique pour relancer le truc, pouf, le logo du bitcoin apparaît en majesté, on regarde le solde....... une milliasse de bitcoins !
Alléluia, amdoulilha, nous voici riches !

 

que feriez vous avec une milliasse de bitcoins, vouzautres?

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