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Carte blanche (38)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici et la sixième ici.

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Septième partie

 

Il est nyctalope ce mec, pas possib'autrement, car il fait sombre dans la bicoque
La journée se passe, on entend les insectes bourdonner, les tôles du toit claquer en se réchauffant, mais bizarrement aucun humain ni humaines ( en général aux afwiques, c'est l'homme qui fait le plus de bruit)
Au crépuscule lorsque la température chute et que les fers à béton du bâtiment claquent, on les fait de nouveau grimper dans le pickup
Au bout de quelques heures cahotantes, on les débarque, on les aveugle de nouveau et la marche reprend
Pas pour longtemps, d'ailleurs elle est plus facile, aux cailloux et à la fluidité de la poussière sous les pieds succèdent le contact lisse du béton
Puis leur chaouch leur fait franchir une déclivité, une ou plusieurs marches
Les voilà dans une salle, de grandes dimensions si l'on en juge par l'écho répercuté par les parois, probablement du plancher au sol, pas de clim, un air un peu poussiéreux, pas bien chaud
On les pousse sur des chaises, on leur libère les poignets, on les soulage des bâillons puis des bandeaux

 

Ils sont là, à se frotter les paupières, ils s'avisent l'un l'autre, pas de bobo, toulmonde a l'air entier ?
On dirait, oui, on peut encore tenter quelque chose, en dépit du dépendeur d'andouille qui les couvre d'un air glauque et d'une petoire bien entretenue
Pas le temps, on perçoit des pas dans la pièce à côté, la porte va dinguer contre le mur d'en face, propulsée par une mâle assurance, et Blumroch fait son entrée
Un Blumroch vieilli de plusieurs décennies mais il porte encore beau, l'échine droite le regard clair la carcasse solide, le treillis ouvert sur un torse puissant, un Bruno Kremer en somme
Il se plante devant nos trois amis qui se sont instinctivement levés
Il vrille son regard dans celui de Blumroch, le vrai, qui ne cille point, puis dans celui de kobus ( il est pour cela obligé de pencher la tête) puis dans celui de Jean Eudes
Le cosaque lui approche un siège, il se pose et d'un geste très urbain, invite les prisonniers à en faire de même

 

Il s'éclaircit la voix,hum,hum
Nous nous rencontrons enfin, ceci dit, je ne vous ai jamais perdu de vue, suivi par drones, pisteurs indigènes, animaux de la forêt spécialement dressés, même les arbres, oui les arbres nous ont tenu au courant de vos aventures, déplacements et péripéties
Les arbres aussi ?
Évidemment, les arbres, what else ?
Bien, si nous pouvions revenir aux raisons de vos présences ici....
Le petit gros et le grand flandrin, nous savons, ils sont à notre recherche, l'universitaire en rupture d'Alma mater, c'est moins net, pouvez vous nous éclairer monsieur du gavrec de ponsac de clairencour de ceci et de celà ? (J'aurais bonne mine si ce patronyme existe réellement)
Jean Eudes dévisage son vis à vis et déclare calmement "il s'agit d'une curiosité toute scientifique, une curiosité anthropologique pour ainsi dire, l'ouest afwicain m'est plus que connu, d'autres horizons s'ouvraient"

 

le sosie de bruno kremmer le dévisage sans mot dire
il étend les jambes devant lui
"vous vous demandez, ou pas, pourquoi je vous cause au lieu de simplement vous liquider, ou de vous vider de vos sangs respectifs?
vous auriez raison de vous poser ces questions
et de ne pas les formuler à voix haute, mon opinion n'est pas encore arrétée, mais dans les grandes lignes, voilà la situation...."
il s'interrompt, son oeil , à l'instant vif et acéré, papillonne un peu dans le vide, sa bouche s'entr'ouvre
merde, il va pas nous faire une mort subite? un AVC?
les deux?
autre chose?
il se reprend
"en dépit de notre migration vers ce continent obscur, nous n'avions pas pris en compte l'évolution de l'humanité, pourri était le sang des européens, pourri est les sang de afwicains, avec un retard de quelques décennies, SIDA, drogues, parasitoses engendrées par la négligence des campagnes d'éradication des milieux humides dues aux indépendances...on peut dire que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, ou du moins elle jauni aussi vite"

 

"pour faire court, notre peuple se meurt, une fois de plus et aussi sévèrement que si nous étions restés au pays
sans idéaliser celui ci, d'ailleurs
nous ne sommes pas restés les bras croisés , vous pensez bien, nous avons déterminé qu'il fallait pas moins de 10 litres du précieux liquide pour maintenir l'un des nôtres en vie une seule semaine, avec un traitement dépuratif constant, un genre de dialyse voyez, qui extrait toutes les toxines, le truc est caché dans notre intestin, un genre de symbiote et ça nous fait des petites crottes que nous émettons à intervalle régulier, genre une fois par jour"
Kob's éclate de rire "oué, c'est un microbiote intestinal comme nouzautres, pas de quoi en faire une pendule"
une baffe assénée de main de maître le précipite à bas de sa chaise
"toi l'avorton ventru, tu le fermes, tu m'interrompt pas, ta mère t'as élevé avec les pieds ou quoi?"
penaud il se rassied
"nos scientifiques ont aussi induit une mutation dans l'hémoglobine qui rend dépendant à l'ingestion de sang, la même mutation que je porte, que nous portons, nouzautres vampyrs et que toi, Blumroch, tu devrais porter, si l'exposition aux rayonnement LGBT que tu as subi dans l'enfance n'avait pas fait muter à nouveau ton hémoglobine!"
les autres se dévisagent, Blum un vampyr?
on n'ose y croire!
il prend la parole "mais je connais mes pères et mères, je n'ai jamais eu peur de la lumière et je n'ai aucune accointance dans le milieu LGBT...."
"certes, il y a des choses que tu ignores, mon neveu éloigné, mais tu apprendras un jour"
"neveu? vous voulez dire que....?"

 

Et de quel rayonnement LGBT parle-t-on ?
Jamais exposé aux fiottes et autres folles, le Blum !
Bon, à l'alcool je dis pas mais c'est tout

 

Une chose en amenant une autre on apprend que les ancêtres de Blumroch, lointains ancêtres, furent karpatiques, que la mutation de l'hémoglobine s'est brutalement perdue ainsi que la photophobie, que de telles manifestations au sein d'un groupe homogène ne pouvaient pas être tolérées ( alors qu'aujourd'hui on tolère à peu près tout, à l'exception notable de l'expression des zopinions divergentes et choquantes) et donc que les arrières arrières arrières arrières grands-parents de Blumroch furent contraints à l'exil,exil terminé dans l'entre deux mers sur une parcelle de vigne qu'ils avaient bien du mal à faire prospérer ( là j'invente, mais on peut mettre ce que l'on voudra)
Où l'on apprend aussi que la combinaison des qualités défaillantes du sang afwicain, des parasites sanguins,du SIDA et des drogues est autant sinon plus toxique pour le métabolisme des vampyrs que la combinaison des qualités défaillantes du sang européen, des drogues, des toxiques phytosanitaires et du SIDA

 

Où l'on apprend, toujours,. qu'en dépit d'un travail acharné, effectué par des chercheurs vampyrs de jour et de nuit, dans des labos installés sur les hauteurs de Léopoldville, alimentés en courant par une zentral nukleer laissée en dotation par les belges à la décolonisation, alimentée en matériel humain par les n'haigres que les membres du groupe Wagner vont razzier la nuit ( il faudrait revenir sur cette accointance vampyrs groupe Wagner), en dépit de tout cela donc, les chercheurs ne sont pas parvenus à obtenir un résultat stable, robuste et définitif, la mutation de l'hémoglobine est donc parfois réversible, parfois pas, le dispositif inséré dans la lumière de l'intestin et destiné à épurer les toxines n'est pas toujours bien toléré, bref, et vous vous en doutiez, l'heure est gravissime et ils ont besoin de, de, de....?

 

Oui, d'expérimentation
Sur des humains
De phénotype avoisinant, puisqu'avec les n'haigres,rejet Habsolu et définitif, l'injection du modificateur génomique a entraîné au mieux un état de mal convulsif au pire une mort subite ( ou l'inverse)
Quant à l'implantation du symbiote intestinal, il s'est autonomisé, a bouffé les cobayes par l'intérieur pour ressortir par la bouche, une abomination, même pour des n'haigres
Quelque chose à voir avec l'ARNmessager, l'activation de la fraction idoine du complément et toutes ces merdes immunologiques et épigenetiques que nous ne maîtrisons Habsolument pas,quoi que nous prétendions, la folie du rhume 19 en attestant

 

Alors bien sûr, des courageux chez nous ont tenté l'implantation du symbiote..... pas réellement efficace, mais pas agressif, enfin, pas autant que chez les n'haigres, au pire, il est déféqué dans les semaines qui suivent, comme un gros vers solitaire, d'un volume conséquent ( il mime, on s'extasie devant la taille de son avant bras, couvert de poils argentés)
Mais pour le traitement génique, enfin la restimulation de l'expression génomique de la mutation.... personne n'a tenté
Voilà le marché que je vous propose, vous acceptez l'innoculation du traitement génétique, nous vous surveillons le temps nécessaire pour évaluer et, dans la mesure du possible,traiter d'éventuelles complications, nous vous relachons pour une étude dans le milieu naturel, puis nous vous implantons le symbiote
Si vous acceptez, vous serez des nôtres, vous serez des héros, Blumroch sera à l'honneur de sa lignée, il aura réparé un tort survenu deux siècles en amont
Dans le cas contraire, vous serez vidés de vos sangs respectifs,car nous les présumons moins toxiques que ceux de nos gibiers usuels, ni parasites, ni SIDA
Kobus s'exclame "ha, mais on peut pas savoir, moi par exemple, j'ai enfourché une délurée y a pas quatre semaines, et j'ai chopé une chtouille grandeur nature"
Une deuxième baffe le fait derechef choir de sa chaise
"Il est infernal votre pote, il a jamais appris qu'il fallait pas interrompre ceux qui causent ? Bon, on commence par lui !"

 

Le cosaque Wagner l'empoigne par une aile, kobus se rebiffe, comme un cave, bien mal lui en prend, une grêle de coups s'abat sur son museau, mais tu parles si ça le ralenti... jetté à terre il boxe le mec directement dans les roustons, déjà pas très coloré, l'autre verdi, éructe bruyamment puis tombe sur les genoux,ni une ni deux, Kob's lui claque la trogne sur le sol et tente de lui soustraire son arme, qu'il a gardé à la bretelle, récalcitrance,ahanements de part et d'autre, Bruno Kremer en profite pour, d'un maître coup de grolle, annihiler tout espoir de victoire du kobus
Il sombre dans l'inconscience

 

fondu enchaîné....ça tourne dans sa gogne, nausées, élancements divers, étincelles à la périphérie du champ de vision
merdasse , que s'est il passé?
à poil, étendu les bras en croix sur une table orthopédique, un gros cathéter dans le bras doit, un tensiomètre à gauche, un oxymètre de pouls au majeur....il lève les yeux....un chariot de réa antédiluvien avec le dèf' le set d'intubation, le draeger tout prêt....
mon pauvre Kobus il est temps d'entamer ton péan funèbre, pas certain que tu puisses écrire la fin de cette aventure

 

Un vampyr, totalement albinos s'approche, à la main, une éprouvette contenant un liquide bleu cobalt avec des reflets mordorés
Non de djieu, kes ke c'est ke c'truc là, encore ?
Il prélève la totalité du liquide avec une seringue ( 60 cc comme celles qu'on utilise en réa dans les pousse seringue) il connecte à la perfusion et hop, il pousse le tout allègrement, pas le temps de faire ouf, le gros kobus est expédié dans les pommes, les limbes, il se décorpore, se voit depuis le plafond, avec les alarmes qui couinent et le staff qui s'agite autour
Puis silence
Obscurité

 

On va l'perdre, on va l'perdre, on va l'perdre, l'perdre, perdre,erdre,dre...
On l'a perdu, perdu,du, du,du....
C'est sur ces échos catastrophés que notre ami s'éteint
Le scope fait un dernier bip puis ligne plate
On a balancé de l'adré, des bicars, de l'oxygène, on a massé, rien, que dalle, la carcasse ne répond plus, le moulin ne repart pas
Merdasse de merdasse, y a une incompatibilité immunitaire, encore une
Les mecs débranchent le de cujus,hop on retire les cathéters, la sonde trachéale, on coupe le Draeger qui faisait stupidement pchit pchit pchit ( en plus lent, c'est le rythme de la respi idéale)
Ils interrogent le grand vampyr qui ressemble à Bruno Kremer ( et que,par commodité nous avons décidé de renommer Bruno Kremer) , "on passe aux autres ?"
"Non pas, il n'en reste que deux et puis l'un est un neveu éloigné"

 

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Carte blanche (41)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici, la sixième ici, la septième ici, la huitième ici et la neuvième ici.

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Dixième partie

elle s'affale, vaincue par l'excès de bonheur, la pauvrette, elle qui n'a pas dû en avoir en excès dans son existence
Kob's se tortille pour se désengager, la naine étant toujours empalée sur son priape, et ça lui pèse, ça lui tire, bref c'est intolérable, il le dit
hé ho! du vent, de l'air, de l'espace!
j'ai l'organe autant coudé que monsieur du foresto, si vous voyez
la naine se réveille, s'anime et embrasse le Kob's a pleine bouche, gencives édentées, ça devrait être radical pour l'appel à Vénus et pourtant non, le bougre tient ferme et la sarabande recommence
la pauvrette encaisse une deuxième salve voluptueuse, une troisième, une quatrième, après dix, on ne compte plus
tard dans la nuit , elle se désacouple, et, les jambes flageolantes, disparaît dans l'appentis
le cadavre du faux missionnaire a achevé son raidissement, les mouches tournent autour de la blessure affreuse, les acolytes s'inquiètent un peu, ils aimeraient pisser, faut les comprendre, ligotés depuis des heures, je voudrais vous y voir
on perçoit un fourgonnage dans l'arrière boutique, choc d'objets métalliques, la naine revient avec un couteau, on s'interroge du regard, va-t-elle nous suriner?
non, elle tranche nos liens, puis nous botte le dargif pour nous remettre debout, mais ouat! des heures d'ankylose ne sont pas faciles à vaincre, nos amis évoluent donc comme de grosses limaces au sol
elle a aussi ramené pelle et pioche et, nous montrant la dépouille de l'escamoteur de directeur (c'est plus sympa que faux missionnaire, faux missionnaire, ça fait penser à un truc érotique un peu bas de gamme), nous fait comprendre que c'est à nous de disposer du de cujus
bin, y a la fosse avec les brebis, non?
capra? tente Blum
dénégation de la naine, d'un seul coup de menton
nous sommes donc bons pour une autre corvée d'inhumation, aux afriques, nous auront vraiment donné toute notre mesure dans les activités funéraires et morticoles

 

et nous voilà repartis pour une tournée de terrassement... sous la pleine lune, en altitude, avec les muscles noués par l'immobilisation forcée sauf Kob's (lui c'est un autre genre d'immobilité auquel il a été astreint) c'est pas de la rigolade
enfin un trou est creusé, on dépêche le corps dedans, sans prière, sans tambour ni trompette, sauf la naine qui marmonne un truc, l'air pas vraiment éplorée
si ça la chagrine, elle ne le manifeste pas de façon outrancière
Kob's, lui, n'en a pas fini avec la malédiction satyriasique du loup garou, son priape lui tend toujours le pantalon et il reluque d'un air inspiré l'arrière train osseux de la naine qui tend l'habit élimé des converses ( rien à voir avec des chaussures de sport) clarisses
les autres le rabrouent, le maintiennent, le morigènent, t'as pas honte, bougre de dégueulasse, une femme qui a laissé passer son centenaire, quasi une momie, et laide, en plus, un épouvantail à moineaux!
rien n'y fait, il se tortille et la naine de concert, chaloupe sur le chemin devant eux, on ne sait où elle nous entraîne mais elle y va
vaincus par les evennements diurnes et nocturnes, Blum et Jean Eudes tentent de négocier "otium, otium merde! OTIUM!" mais leurs demandes de repos sont ignorées par la bonne soeur qui trisse vers la carcasse du quatquat clitoridophore, tant il est vrai que l'épave arbore fièrement le bonnet phrygien symbolique
mais qu'est ce qui lui prend encore, à cette dingue? ils s'alarment en voyant mémère fouiller dans la caisse puis les longerons du bas de caisse elle en tir victorieusement les sacs à diam's auxquels nous ne pensions plus et qui étaient pour ainsi dire perdus pour toulmonde

 

mais Blum et Jean Eudes ne l'entendent pas de cette oreille
c'est l'heure du dodo et du lolo
otium hic! prandium nunc!
la naine, s'accroupi, ouvre un sac, verse les cailloux dans sa main
nulle lueur n'illumine son regard, elle garde l'air blasé de ces apôtres qui ont abandonné toute matérialité
sauf le déduit, pour ce qui la concerne

 

On tente de comprendre ses mimiques, appuyées par de grands mouvements de bras, elle désigne kobus, les diam's, elle esquisse dans l'air les contours d'un parallélépipède, elle arrondi les bras, l'échine,se met en marche pesamment en faisant breu breu avec les lèvres et en traînant ses savates dans la latterite
Pour finir, elle bredouille un truc, on tend l'oreille
Tripallium, tripallium
Mais kes ke c'est ke ça, encore ?
Elle aurait dit TripAdvisor, je lui aurai mis zéro, mais là...
Kob's les regarde puis dit "elle nous demande de trimballer un truc lourdingue dans une carriole, du moins c'est ce que j'ai pigé"
Mais comment tu peux savoir ça toi ?
Tu oublies les ondes magiques qui nous unissent depuis que, bref, et puis après tout, c'est moi qui écrit le scénario, quasiment en continu
C'est vrai, c'est à prendre en considération
Mais pour l'heure, un peu de repos serait bienvenu
Va zy, explique lui à ta kopine, nous on bouge pu ni pied ni patte
Kobus qui, entre-temps est redevenu authentique, plus vraiment loup garou ni vampyr, attire la naine à l'écart, s'en suit un long conciliabule par moment vociférant,par moment brassegeant
Il revient
Deux heures de sieste, mais pour le p'tit déj, faudra repartir à la mission, de toutes façons, il n'y a que là bas qu'on aura une chance de trouver du matos pour la carriole
Tout ce petit monde s'assoupit sur le bas côté du chemin, à l'ombre d'horribles pirancanthas plein d'épines, la naine blottie contre le Kob's, les deux autres enveloppés dans les restes du revêtement intérieur de la clitophore

 

Même si les autres ont remarqué, ils ne pipent mot
Le délai écoulé, la naine-nonne se lève et bourre les côtes des uns et des autres de rudes talonnades
D'un geste sûr, elle harnache Blum et le charge de la moitié des diam's, l'autre moitié, remplissant une étoffe négligemment nouée et passée au cou de Jean Eudes
Le volant du quatquat, les tablettes intérieures de l'habitacle et d'autres trucs inutiles ont échappé à la folie destructrice des pillards mais ce qui retient son attention, c'est les prospectus de l'association de sauvegarde du clito autochtone, elle les regarde, incrédule, les tourne dans tous les sens, comprends enfin,rougit, puis éclate d'un rire perlé, aigu, inépuisable, qui lui redresse la taille et efface d'un coup au moins un demi siècle
Une vraie jeune fille !
On se regarde en souriant à demi, elle s'en aperçoit, glousse encore, s'approche de Blum,se dresse sur la pointe des pieds et lui lèche l'oreille, puis, avant qu'il revienne de sa surprise, court vers Jean Eudes et lui roule la galoche du siècle
Après quoi, elle s'enpare de son bâton, et fouette les fesses des trois acolytes
Retour à la mission

 

Arrivés là bas, elle cornaque son petit monde vers l'appentis, puis trépigne en leur désignant un semblant d'établi
Pour que les choses soient claires elle insiste "tripallium, tripallium, breu breu" en mimant le voiturage d'une carriole à bras, échine voûtée et bras arrondis
Puis elle disparaît dans la cuisine, ou ce qui en tiens lieu
Les trois acolytes, une fois laissés seuls, s'adossent aux murs de l'atelier
Un peu casse burnes, la mémé, trouvez pas ?
À la question de Blumroch, Kob's répond sans conviction, allez c'est une brave fille, je crois que nous sommes son billet de sortie d'ici, et comme personne n'y viendra nous chercher, autant s'y mettre, si j'ai bien pigé, elle veut une charette ?
Charette à bras, l'ami !
Ni baudet,ni bardot ni mulet ni cheval, pas de moteurs non plus, tout dépend de ce qu'on sera amené à trainer, mais y a intérêt à la faire solide, la carriole !
On farfouille dans le tas de détritus, deux roues, désaccordées mais chaussées de pneumatiques en bon état, se font jour
Plus loin, une fourche de moto russe, puisque l'Afrique en est remplie
Un cadre de side car antédiluvien, sans nacelle, moteur, échappement, réservoir
Ne reste qu'à assembler tout ça
Perçage du cadre pour installer la fourche à l'horizontale, perçage de longerons pour les fixer à la fourche, voilà pour la traction
Animale, la traction
On a plus de mal pour les roues, pas de même calibre, en déport vis à vis de la fourche et de la traction, finalement, la roue forte ira du côté de la traction, donc de la fourche, avec ça on va rouler en crabe, garanti

 

On entend, d'une voix de tabagique, prandium, prandiuuuuum!
Hé c'est l'heure de la bouffe, les aminches, ça tombe bien j'ai une dent creuse
On se précipite
La table est mise, que je te décrive le truc, deux tréteaux ( deux fois un trètal ? possible) une planche par dessus, bois brut, hein, jamais honoré par le passage du rabot, quelques caisses dépareillées pour servir de siège, vaisselle propre mais pauvre

En revanche, profusion de victuailles, des viandes louches, probablement séchées et salées, différentes bouillies, fumantes, sans oublier le fromatch'de chevrette et les boissons, café d'orge moulu torréfié, et plusieurs bouteilles de Castel ( la bière des frankofons)

Faisons honneur à ce festin, les amis et n'oublions pas de remercier la cuisinière
La vieille souris a pigé qu'on causait d'elle, et elle incline la tête, à nouveau, son âge disparaît, bon gû, c'que ça fait aux femmes, l'amour et la confiance en soi....

 

On fait donc bombance
Comme on dit, ça tombait de haut
Repus,nos amis songent à s'octroyer une petite sieste, après tout, ne sommes nous pas sur le continent de l'indolence ?
Si fait, répond Jean Eudes, qui rappelle le mot d'un célèbre entraîneur de foutebaule afwicain "prions le seigneur pour qu'il nous donne la force de bien nous reposer"
C'est sans compter sur la naine-nonne, qui tournicotte autour d'eux, visiblement mal contente de voir la virilitude et la masculinance avachie

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Carte blanche (48)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

en fait on n'est pas passé très loin de la cata, sous les espèces des gardes de la réserve naturelle royale King Salman
mais au dernier moment on a piqué plein est puis, l'ayant dépassée (la réserve naturelle) par tribord on s'est rabattu plein ouest, pour venir se ficher dans le saillant constitué par le wadi rum, pas très loin de Bjel Burdha
on pourrait faire du tourisme, mais bon, le doganier nous fait emprunter un itinéraire crapoteux, qui met à rude épreuve les suspattes de nos véhicules
ça couine, ça grince, surtout sur de grosses bagnoles bien lourdingues, on aura pas l'air con si on casse un essieu
et pour trouver un concess' toyota dans ce ku du monde, hein, tu m'as compris
alors on y va mollo, pendant des heures, les bagnoles glissent de rochers plats en rochers acérés, de pentes en devers, d'étroits en moraines au milieu du chemin, parfois les tôles raclent quelques pétroglyphes parfois on accroche la rare végétation, c'est Gretta qui serait pas contente mais ouat, on s'en fiche
seul le doganier sait où il va, il s'est installé à l'avant , d'une main il indique le chemin à Blumroch, avec ce geste typique de l'orient dominateur, main verticale, poignet fendant l'air comme une lame, de l'autre il pétrit la cuisse puis l'entrejambes du supplétif saoudard moustachu hyperviril (qui se pâme sous ses caresses)
vous allez croire que je fais une fixation sur les relations homo dans ces contrées mais je ne veut rien cacher
et puis c'est un mode de régulation des tensions sociales, lorsque peu d'hommes ont le pouvoir de posséder (j'eusse dû mettre des guillemets , on ne possède pas une épouse, c'est elle qui nous possède, ou du moins notre chéquier, enfin , c'est le cas en occident) beaucoup d'épouses, que reste-t-il à la multitude?
la possibilité de s'enfiler entre hommes
parce que pour ce qui est d'aller quérir une épouse dans le bled voisin, c'est de boire frais!
elles sont déjà toutes préemptées par le cheik ou le cadi
quand c'est pas par l'iman du kortier
voyez, avec moi, on a soit leçon d'histoire, soit anthropologie
mais je fais pas d'interro surprise....

On arrive enfin sur un plateau désert, exceptés une équipe de grimpeurs austrichiens qui a installé là son bivouac et une équipe d'archéologues qui travaillent sur les restes d'un temple nabatéen
Plus la flicaille afférente, on est quand même dans le pays où la surveillance est totale, histoire d'éviter les attentats à l'encontre de son voisin raelien, flicaille dont le défraiement est pris en charge, en grande partie,par un allié inconditionnel du voisin en question
Oui je sais, la géopolitique c'est complexe, mais c'est fondé sur des données infalsifiables, comme la démographie, le racizm et l'histoire

On s'installe pour la nuit, nos amis persans,saoudards et le doganier jordanien s'isolent pour s'enculer en couronne ( logique ici comme en saouderie, nous sommes en royauté, d'où la couronne)
Au bout d'un moment, le chat viens nous rejoindre, n'en pouvant plus des gémissements et des sourdes imprécations lancées, dents serrées, par les protagonistes de l'orgie
Au loin, le bivouac des alpinistes et celui des archéologues brille de mille feux, avec la muzak qui va, on s'enquiert, sans trop en dire, c'est l'anniv du chef de chantier, un diplômé de l'école du Louvre, passé ensuite par le CNRS, bref un exemple de la méritocratie republiconne
On le gratule, bière, chips
Où donc ont ils trouvé de l'alcool ?
Réponse simple, le village chrétien en bas,dix heures de route en quatquat, y a aussi du chauchichon
Régal,pur régal, on voudrait pas abuser hein, mais non, prenez place
Dans les alpinistes on retrouve un maigre sec façon Walter Bonatti et une très bronzée façon Florence Artaud, qui, inévitablement,flashe sur Firdaous/Saladin ( tout en ignorant sa partie femelle)
Lequel Saladin me presse de réparer sa pompe à zguegue
Tu parles, comme ça dans la nuit, sans matos ni pièce de rechange ?
On fouille dans le kit de secours des alpinistes et des archéologues réunis, un tube de colle UU, une grosse seringue et du sérum salé, des aiguilles et des tubulures, qu'on me demande pas plus qu'une rigidité transitoire, hein

Bricolage à la lueur d'une lampe frontale ( ça me rappelle mes tentatives en ORL, plus jeune), identification de la plaie, pas bien folichonne, parage, exposition des structures prothétiques sous jacentes, identification de la fuite, colmatage à la super glue, attente pour le séchage, hémostase, fermeture du rouston ( fait en peau de chatte, je rappelle), piqûre du réservoir à l'aiguille fine, inflation prudente
Bon gû !
Une aubergine de saison !
Tumescente, veinée et pas bien ragoûtante pour dire vrai, mais l'alpineuse se jette dessus sans barguigner
Je vous passe la suite, toujours est il que j'ai tué le temps en maintenant la pression dans le membre artificiel, en vérifiant de temps à autre, l'absence de suffusion du sérum physiologique en périphérie du matériel
Mais mon bricolage tiens le coup, ce qui devrait me valoir, au moins, la reconnaissance éternelle de Firdaous/Saladin
Ou une place sur son testament
Et éventuellement, une inscription gratuite au club alpin austrichien, avec le parrainage du sosie de Florence A
Las, au matin, Saladin/Firdaous n'exprime plus ni sa virilité ( j'ai dégonflé le matos histoire d'éviter l'ulcération des tissus mous en périphérie) ni sa féminité, mais son âge
Hé oui, pour quelqu'un de l'âge de Jean Eudes, estudiant dans les 68, de telles activités nocturnes,soutenues et intenses, sont déconseillées
En un mot comme en cent, Saladin nous fait l'infarctus et meurt, là, sur place
On pourrait même se gausser d'un transfert de foutre au cerveau mais ça serait pas chrestien
L'aryenne du Tyrol n'en a quine, elle s'est remplie, mais nouzautres, ça augure mal de la poursuite du voyage
Et les grimpeurs,suivis par les gratteurs de sépultures, veulent,ces cons là,alerter les zautorités pour évacuer la carcasse de notre pauvre ami
Tout cela en me regardant de travers,car si je n'avais pas restauré la virilité de Saladin, il serait encore de ce monde
On leur objecte que quitter ce monde sur le bout du nœud est préférable au fait de le quitter sur la pointe des pieds mais ces légalistes forcenés ne veulent rien entendre, mort en pleine nature, donc suspecte, donc intervention des autorités,donc enquête
C'est là qu'on voit se pointer le doganier jordanien, remballant son ventre dans son uniforme, rajustant son keffieh ( ils en portent tous là bas, ça magnifie la tête la plus anodine), la sueur du stupre encore collée au front, de grandes traces de flageolant sur le calbard
Dûment chapitré par Vesna, il interroge à la façon des Turcs, en tonitruant, les témoins, il exige les documents, les autorisations de fouille, aux grands cris de l'équipe des gratteurs de sépultures, les compulse en reniflant dans sa mostach'
Puis il sort de sa poche pectorale un carnet à souches, exécute trois hiéroglyphes dessus, le tend à l'interlocuteur le plus virulent, et congédie toulmonde
Geste ample, moue dégoûtée
Balek balek, du vent, quoi merde !
Les sportifs et les chiantifiques disparaissent, on reste seuls avec le corps

Il y a eu peu entre l'accomplissement et la fin de Saladin, entre Eros et Thanatos en somme
Et pendant ces aventures on n'aura cessé de célébrer des noces charnelles et des funérailles
Plus une naissance
Tout le pannel de l'existence
Ce genre de préoccupations, chez un vieux comme moi, ça fait réfléchir, un peu comme si j'avais conscience de l'imminence de mon destin

La suite si je trouve une borne ouifi, en voyage, les choses sont pas si simple

Les chaouchs saoudards creusent une fosse, tournée au Sud, vers la Mecque, les bords s'eboulent régulièrement, on dispose le corps au grand dam des 'rcheologues lesquels, revenus sur place, prétendent que ça va brouiller les recherches à venir
On leur représente que le chef des béni amer ne peut que reposer à quelques distance du lieu éponyme, sur le flanc gauche, dans la tradition locale

La question qui nous taraude c'est "linceul ?, pas de linceul ?"
Les chaouchs résolvent le problème en lui drappant le chef dans son keffieh
Pendant ce temps, le doganier jordanien a ressorti son carnet à souches, trois vermicelles sur une page qu'il déchire et qu'il rentre de force dans la poche de ticheurte du chef de chantier arkeolojik, en brassant l'air, façon ottomane, putain, du vent, les gratteurs de sépultures,du vent, voyez pas qu'on est occupés, là ?
Ou alors,associez vous au clan, mettez vous en rang pour la prière,voui au fond avec les infidèles

Mais ça continue à ergoter, à renauder, à chanter pouilles comme on dit chez moi
Problème résolu par les gardes côtes persans, ils prennent en tenaille le récalcitrant, le téléportent à la périphérie du cimetière improvisé , le

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Carte blanche (53)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

Dix-huitième partie

Dix-neuvième partie

Vingtième partie

Vingt-et-unième partie

Vingt-deuxième partie

 

Et vas y donc !
On prend les chemins de traverse, qui se prêtent bien à notre voyage sinueux et sournois ( aussi sournois que la reptation de la main de kobus sous la jupaille de la très belle Emesse, qui ne rougit même pas lorsque le vieux karpatique glisse un regard.... il est vrai que le patriarche a de quoi être dépité, un seul descendant, un peu mal foutu, boutonneux, les autres filles et demi filles qui, s'offrant au porteur de la mutation, n'engendrent pas de vampyrs, une vertèbre et un col duf' ruinés, la perte de face de la fonction patriarchique et l'autre imbécile qui manuelise sa fille préférée, là, au vu et au su de toulmonde.... et elle a l'air d'apprécier, en plus ! Monde de merde, je vous en souhaite des comme ça !)
Les trajets sont accomplis en cariole à choale, un seul choale par cariole, les passagers et leurs impedimentas en vrac par dessus la moisson
C'est pour ça d'ailleurs qu'il y a plusieurs carioles
Le couple sus nommé, Emesse la superbe et kobus le laideron dans la dernière
Au bout d'un moment,n'y tenant plus, ils ralentissent le pas du choale, puis,hors de vue du reste de la troupe, elle se trousse, avise le priape de son homme (quel déshonneur pour une vampyresse, que de s'unir, définitivement à un humain, certes, porteur d'une mutation salvatrice, mais humain malgré tout), l'enfourche et, d'un amble doux et sûr, conduit l'affaire à sa conclusion naturelle
Première fois pour tous les deux, en plein jour, en plein air, et en mouvement....
Et en lâchant les guides du choale...
Tonnerre d'applaudissements, c'est la troupe de journaliers qui revenait des champs ( il faut bien que le lumpen assure le minimum, genre curer les fossés, ébrancher les abords des routes, recharger le bitume dans les nids de poule, toutes tâches ancillaires faute de quoi, la rentabilité de la campagne roumaine chuterait beaucoup trop, ainsi que le taux marginal du profit, et j'oserais rajouter, c'est à ce prix que vous pouvez tuer votre paysannerie en occident) et qui salue l'exploit
Emesse se cache, enfin honteuse
Kobus se rengorge et, d'un mouvement ample de la main, assure de sa bénédiction et de sa virilité les masses laborieuses
Et leurs filles, si nécessaire
Le mec ne se sent plus de joie, baigné de la tiédeur de cet aprem d'automne, de la langueur de ce coit hippomobile et de la ferveur de ce peuple admiratif
Va savoir comment il va prendre la grosse tête

 

Heureusement, le cocher de la cariole se retourne et lui glisse, en apparté
Souviens toi que tu es mortel
Façon couronnement des césars romains
Ce qui tombe bien, on est dans l'exact prolongement de la Rome Antique
Ce qui surprend, c'est que le gars se soit exprimé en français
Ça interroge, quand même
Kobus se rebraguette,se glisse vers l'avant, tapote l'épaule de leur Phaéton
Hep, où avez vous appris le françouze ?
L'autre se retourne, fendu de rire jusqu'aux oreilles, c'est Pharamond !
Ha ha, avouez que je vous ai bien eu !
Mystifiés, c'est le mot !
Je vous piste depuis la frontière serbe, j'ai hésité à vous rejoindre à la hauteur de la bessarabie, trop plat, trop exposé, pour un peu les raeliens auraient pu nous voir avec des photos satellites, mais ici, sous le couvert des arbres ( ils poussent jusqu'au ciel, on est en buccovine), on est peinards
Mais comment...?
Mais en suivant le blogue, tout naturellement !
Enfin, on ne se quitte plus, je vous accompagne jusqu'à la fin de l'histoire
Si j'en crois la cartographie des lieux à traverser, ce sera pas de la tarte

 

Il faut rejoindre les autres pour leur annoncer ton arrivée, bon gû, fouette, cocher !
Hola, pas si vite, point ne sommes à l'abri d'un raelien, ou d'un banderiste, ils traversent parfois la frontière pour se ressourcer,se mettre au vert
Mais nous en sommes loin, de ladite frontière, enfin pas trop, mais nous allons infléchir la courbe,repartir Nord ouest, genre brasov ( prononcer brachov), Cluj-Napoca ( klouj napotssa) puis plein est,targu mûres ( targou mouretch ') puis Iassi ( iatch ! comme un éternuement, ville de sinistre mémoire), puis la Moldavie ( dont nous ne serons séparés, à ce moment, que par le fleuve prut, prononcer Prout) en transversal, enfin, l'ouest de l'Ukraine à son pôle supérieur, sous la Biélorussie
Ainsi soit il, que les djieux nous accompagnent et nous évitent les mauvaises rencontres
À cet instant, on entend une pétarade devant, dans le crépuscule qui tombe, puis des hurlements qui n'ont rien d'humain
Ça,dit Emesse, en se repoitraillant ( elle réintégre ses globes divins dans son corsage), ce sont mes sœurs qui se sont mises en chasse, mauvaise journée pour leurs assaillants
Je sais, acquiesce Pharamond, j'ai lu le blogueu
N'allons nous pas les secourir malgré tout ?
Certes pas, elles enseignent au mutant, fils de kobus ici présent, les techniques de la chasse
Moi même, j'ai rompu avec tout ça, sous l'effet de l'amour réciproque que nous nous portons, kobus et moi
Une telle déclaration, devant un homme qu'Emesse ne connais pas ( même s'il a lu le blogueu), ça tire des larmes à kobus
Et c'est d'une voix étranglée qu'il demande à la très belle et sensuelle, si elle veut unir leurs destins

 

Mais de quel destin commun parle ce mortel ?
Demi mortel,demi humain, faut pas oublier que la reprogrammation génétique des vampyrs lui a donné un petit quelque chose de plus
Emesse élude d'un clin d'oeil prolongé, il n'en faut pas plus pour que le pauvre bougre soit mordu au cœur d'un tiraillement d'inquiétude
Et si je venais à la perdre, hein ?
Plutôt crever...
Mais ces réflexions douces amères sont interrompues par l'arrivée du grand karpatique
Il boite, certes, mais se déplace seul, en grimaçant
Il interpelle les passagers de la cariole ainsi que Pharamond, auquel a été dévolu le rôle de Phaéton
Faudrait voir à pas trop trainer, on a vidé les premiers, Szuzanna est un peu KO, rapport à l'afflux de toxines mais le gamin s'en sort bien, il termine son adolescence, quasiment plus de boutons sur le tarbouif, il se remplume, il est moins con, on en fera quelque chose, finalement, on va lui trouver une compagne, faut pas rester célib' dans un monde hostile !
Un qui aimerait rompre son célibat, c'est Pharamond, l'exhibition à laquelle se sont livrés les passagers de la téléga ( la dénomination russe de la cariole à timon oblique) même si c'est un ami, le laideron kobus, ça lui a laissé un goût de nostalgie, du temps de sa jeunesse intrépide, lorsqu'il séduisait des filles de vignerons sur les bords de la Garonne
Il s'en ouvre timidement à kobus
Et tu crois qu'y aurait moyen de tenter un rapprochement charnel avec Szuzanna ?
J'ai prévu des vitamines, j'ai fait un régime, il est possible que je puisse la contenter, enfin, selon nos critères humains
La supplique larvée n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde,car Emesse, en plus d'être belle, sensuelle et de sentir bon,. est pleine de bons sentiments
Prête à faire le bonheur des uns et des autres
Et de sa demi soeur, qui, nous le savons maintenant, a un sacré tempérament ( d'abord kobus, ce pou, vilain comme un singe, puis la mère abbesse)
Mais pour conquérir Szuzanna, il faut encore qu'elle veuille être conquise, la bougresse !
Elle se résoud donc à interroger sa sœur,rapporter ses exigences au congrès masculin
Au nombre desquelles exigences il y a l'obligation de se soumettre à l'injection destinée à faire de lui un semi vampyr avec mort, ressuscitation, régression infantile, implantation de symbiote intestinal, priapisme démesuré et tout les ennuis y afférents
Je vote pour ! Hurlent de concert Pharamond et le grand karpatique
Ta gueule,beau papa !( Là c'est ko

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Carte blanche (54)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

Seizième partie

Dix-septième partie

Dix-huitième partie

Dix-neuvième partie

Vingtième partie

Vingt-et-unième partie

Vingt-deuxième partie

Vingt-troisième partie

 

après l'abandon de nos carioles et de nos montures, sagement décidé par le collège des vampyrs, vampyresses et pasdars (nouzautres, pauvres humains sortis de nos biotopes respectifs, l'europe occidentale pour blumroch et kobus, l'afrique de l'ouest pour jean eudes, nous ne sommes plus bons à rien) nous nous retrouvons donc démontés, piétons
un comble, lorsqu'on connaît jean eudes, cavalier émérite qui montait quotidiennement aux afriques
il nous restejuste assez de jus dans les cannes pour nous traîner jusqu'à un gasthauss qui pousse pas loin de la route
à travers le crépuscule et une pluie fine et détestable, on aperçoit des lumières, on pourra donc se restaurer
on pousse donc la porte, salle enfumée (non, les prohibitions du tabaque édictées par die grosse kommission n'ont cours ici), pas du tout le pittoresque karpatique ou oriental, mais la pseudo modernitude crasseuse des rescapés de l'ère soviétique
imagine toi des néons clignotants, du formica et une estrade sur laquelle une malheureuse , la peau marbrée d'échymoses transparaissant sous le maquillage, se trémousse en prenant des mines extatiques, vêtue d'un string et d'un bustier trop étroit
le tout nappé d'une sauce musicale épaisse et sirupeuse, à base de vociférations à l'accent banlieusard sous les poum poum d'une boîte à rythme
le meilleur des deux mondes, pas vrai?

 

j'avais oublié les talons aiguilles au cuir écorché sur les flancs, les bas résille filés et les traces d'injection dans les avant bras
on est donc tombés dans un bouif avec un tortionnaire qui exploite une malheureuse
à moins qu'il ne lui fasse répéter une chorégraphie pour la fête de fin d'année du lycée?
et que la fille soit diabétique, ce qui expliquerait les traces dans les avants bras?
tout est possible
ici notre logique, nos grilles d'analyse, rien de tout cela n'a cours

 

on s'informe, quand même, et c'est le grand karpatique qui s'approche du taulier, bonhomme louche pourvu d'une minerve, d'un chapeau pourri et , très bizarrement , d'un slip kangourou au dessus de bottes de chantier, rien d'autre (clin d'oeil au film katalin vargas, de peter strickland)
il tente en karpatique, en vronzais, en angluche
que dale
puis en yidish
là, le mec s'anime, et lui propose sa fleur des pavés pour quelques thalers (il n'accepte pas les euros)
il fait des remises pour les groupes, précise-t-il l'index levé
à partir de trois participants
c'en est trop pour blumroch et jean eudes qui sautent par dessus le comptoir pour aller satonner le proxo
kobus, lui , est trop vanné par la promenade pour esquisser le moindre geste

 

Et ça y va la baston, le proxo ne se laisse pas tabasser sans résister, il cogne, lui aussi
Mêlée confuse, où l'on distingue des poings, des pieds qui s'activent, où l'on entend des chocs sourds, des halètement et des grognements
Pas un beau spectacle, mais peut être à la faveur du nombre, Blum et Jean Eudes en sortent vainqueurs, le proxo, au sol, ramasse son dentier
Pour une infiltration discrète aux frontières moldaves et ukrainiennes c'est raté
La fille, qui a continué à remuer langoureusement de l'arrière train pendant la rixe, descend de son podium où elle était offerte à la convoitise des consommateurs, elle se dirige vers le trio des cogneurs et, sans coup férir, envoie une claque magistrale à Jean Eudes en le conspuant
Et ceci en moldave
Elle se tourne vers Blum pour en faire autant mais il attrape son poignet, l'essore, la fille tombe à genoux, pleure, fin de la séquence rébellion
Blumroch interroge le grand karpatique du regard, lequel transmet vocalement à la gourgandine demi vêtue, elle explique en sanglotant que l'homme qui gît là n'est pas si mauvais, qu'il ne la bat qu'une fois par jour, que maintenant qu'il est KO elle risque fort de ne pas trouver sa dose de dope quotidienne, que les rabatteurs qui l'ont revendue sont pires bien pires que lui et que d'ailleurs les voilà
En effet, la porte s'ouvre et l'on voit une couple d'appaches de la belle époque avec casquette en touide, petit foulard et blouson cuir étroit
Sans oublier le lingue dont ils font sortir la lame
Kobus,qui goûte mal le fait d'être tenu en retrait, demande sur un ton bien peu urbain "des problèmes,mes braves ?"

 

Le grand karpatique traduit, les gousbyres n'apprécient guère, ils convergent ( à deux c'est facile), vers kobus, le couteau pointé, la mine basse et chafouine
Ho,mort de mes os, ça va mal finir tout ça
Effectivement
Passage éclair du mutant qui saigne à mort l'une des gouapes, l'autre ne demande pas son reste et part en courant
Nous restons donc entre nous, les humains, les vampyrs, les pasdars ( mais ce sont des humains quoique invertis), le proxo, le mort et la danseuse sur estrade en formica
C'est alors que la sono, qui martelait un rap bas de gamme, se tait puis reprend sur du Vivaldoche
Ça alors, trouver un truc pareil ici ?
On s'interroge, le proxo avait des goûts éclectiques, on lui a fracassé le massif facial trop tôt, on aurait pu trouver un terrain d'entente ?
Vivaldoche se fait tout menu, puis se tait, c'est maintenant un précurseur, un K-D Buxtehude.... on n'en revient pas
Puis la sono s'arrête définitivement
Une ombre passe derrière le verre dépoli de la porte
Ça se précise
Un mec entre, c'est le manager de haulte graisse, de grande entreprise que nous avons laissé en Italie aux alentours du Gargano
Merdalors, par quel miracle ?
Aucun miracle, moi aussi je lis les blogues
Et j'ai d'ailleurs une proposition à vous faire
On s'approche, sauf Blum qui est encore un peu jalmince
Voilà, vous savez sûrement que l'intelligence artificielle est l'or de demain
Et qu'il s'agit en réalité d'une compilation d'expérience individuelle
Rien ne s'oppose donc à ce que vos expériences aient toute leur place dans ma base de données,ma méta base ( mets ta base, je mettrai mon acide)
Et savez vous quel est mon projeeeeeeet ?( en vrai, il n'a pas l'air halluciné, il paraît même raisonnable et sympa, plus que lorsque kobus l'a laissé dans la salle de sport)
Mon projet, c'est de réussir à fabriquer une présence artificielle, féminine de préférence
Là on s'esbaudit
Enfin, mon pauvre ami, que voulez vous, avec votre dégaine, votre fortune, vous avez le choix parmi les femmes de tous les pays, brunes blondes rousses jaunes noires, de bonne naissance ou d'humble extraction, et vous venez nous bassiner avec une femme artificielle ?
Un cyborg ?
Vous n'êtes pas sérieux !
Hé bien si, je suis extrêmement, totalement, définitivement sérieux
On ne saurait l'être plus
Et d'ailleurs ce n'est pas pour moi, c'est pour le bien de l'humanité
Pour éteindre la guerre des sexes, guerre déclarée par les féministes
Voyons les choses sereinement, il est impossible pour un homme occidental, modèle basique avec un peu de pognon mais pas trop, il est impossible d'avoir une compagne qui ne se révèle chiante,cupide et rétive au déduit au bout de quelques années de vie commune
C'est une constante, dans approximativement 70% des couples

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Carte blanche (32)

Laissée à Kobus van Cleef en guise de suite à celle de Blumroch.

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Première partie

 

Retour une minute en arrière
Notre vampyr, se baguenaudant dans ( ho,l'alliteration, j'adore, mais je suis bien le seul) les rues luteciennes, en chasse d'hémoglobine propre à le sustenter, donc sans mutation du type thalassémie ( qui aurait qqchose à voir avec le peuple d'au delà des mers ? Thalassa) drépanocytose ( pareil, mais dreps, j'ignore ce que ça veut bien vouloir dire en grec ancien) sans hémolyse, mais peut être un candidat porteur d'une bonne maladie de Vaquez, notre vampyr donc,avise une silhouette feminasse
Mollets bien tournés, chevelure mi longue, lunettes rondes à moitié tentées qui accentuent la fragilité de l'orbe du visage ( kes ke j'écris bien, pour un droitard, je veux dire)

 

Il s'approche
Horreur !
Un inverti !
Du sang prétendument 46XX , en fait du 46XY
Ça ne change rien mais lorsqu'on est vampyr depuis mille générations, on se respecte
Pas de sang d'inverti dans mon menu ?
Accepteriez vous un plat rempli d'OGM ?
Hé bien, voyez, vous avez répondu à ma question

 

L'ami vampyr se détourne donc de sa proie putative ( encore un mot qu'on aura lu souvent à propos d'un candidat chamboultout mais que personne n'aura relevé sur les rezozozios), il se remet en chasse
Et c'est bien d'une chasse dont il est question, entre l'approche, la furtivité ( ou la furtivitude, va savoir), la prévisualisation de l'itinéraire de la proie,l'allali final, le coup de grâce,toussa
Bref, vampyr hante la chaussée parisienne à défaut de hanter l'Europe, mais il l'a fait auparavant, de targu mûres à sigisoara, de Plovdiv à Bucarest, on peut dire que rien du bassin danubien ne lui est estranger
Et maintenant, un autre bassin, le bassin parisien, théâtre de la transgression flandrienne, le bout de l'Eurasie, là ousque le ciel, la mer, la terre se confondent ( je deviens lyrique, pour un peu je pousserai un aria et la pluie recommencerai à tomber par trombes, à tromber donc)

 

moyen mnémoteknik pour différencier thalassémie et drépanocytose
thalassémie, avec un T comme Tallal, prénom parfois usité au levant (lebanon)
drépanocytose, avec un D comme diallo, patronyme on ne peut plus courant en afwique de l'ouest et en sénégambie, terres d'élection de cette mutation génétok de l'hémoglobine

 

Oui il y a des vampyrs vegans comme il y a des sportifs paralytiques et des intellectuels idiots
Et des gendarmettes obèses ( des Magalies de 120 kg, private joke)
Une prise de conscience de la communauté vampyresque carpatique a lentement émergé, au début des 80, caucescu régnante, alors que la population péri danubienne stagnait, la faute au désespoir et à l'anomie générée par l'omniprésence de la férule communiste et du kontrol zozial
En effet, les gens ne se reproduisaient plus que parcimonieusement, les avortements clandestins faisaient rage, la populace restait confinée à la maison entre la télé ( à suivre les matchs de l'équipe de targu mûres et sigisoara) et les œuvres du conducator ( reliées en peau d'ennemis de la patrie)
Avec un coup de tsuica ( pour les plus chanceux) ou de vodka trafiquée et un morcif de chauchichon ( fabrication locale, cochon frelaté, le truc qui te ruine le microbiote intestinal)

 

Bref, les promeneurs nocturnes et solitaires se faisaient rares, leur sang était de basse qualité, plein d'alcool ( et quel ! du vulgaire méthanol, le truc qui rend aveugle ou qui te colle l'encéphalite de korsakoff) et de gamma GT, bref, ça devenait intenable
Que ces questionnements fussent initiés par une fraction de la populace vampyresque qui peinait à se trouver une place dans la société à la fois humaine( on le souligne assez peu, mais un vampyr doit avoir sa place parmi ses proies,son cheptel, pour pouvoir vivre pleinement la journée et sortir la nuit) et vampyresque ( un bon gros vampyr est un chasseur, un vrai, seul le chasseur chanceux est respecté, le chasseur bredouille est conspué) n'est pas un hasard
En effet, les lousaires faisaient entendre leurs voix, dans tous les domaines, on vit donc l'apparition de mouvements de toccards et de réprouvés de différentes obédiences, réprouvés et recalés de l'administration des eaux et forêts,nullards des écoles d'architecture, ratés du service des contributions indirectes

 

Ça avait quand même plus de gueule que nos tocassons actuels, résidus de facs de psiko mais je m'égare ( d'ailleurs le vampyrisme c'est quand même la klass ultime)

 

Ce genre de mouvements allait dans le sens de l'histoire qui veut que ce soit les minorités braillantes ( j'ignore si ce neologisme est parlant, ça réfère un peu aux brailles, les braies, le pantalon, quoi) qui l'emportent, après un long combat fait d'invectives et de crachats, sur les majorités silencieuses et travailleuses, lesquelles se réveillent un jour contraintes de financer toute une néo noblesse de parvenus pleurnichards et, en même temps ( puisque cette antienne devient indispensable) fièrotte de sa supposée fragilitude
Et si ça se limitait au financement, la majorité n'en ferait pas toute une histoire ( à condition que la néo noblesse ne subisse pas une inflation demografik majeure), mais le hic, c'est l'obligation de révérence, l'impératif de baiser l'anneau papal que nous tend d'une main molle, la nouvelle prominenz

 

Non seulement de baiser l'anneau papal, mais encore de faire liesse, liesse obligatoire et spontanée aux dates fixées du culte du bizarre et du contre nature ou contre l'intelligence
Ainsi de la fête des invertis plus connue sous l'appellation du festival des tarloozs ou de gaye praide
Ainsi de la journée des moukeres, journée internationale s'il vous plaît ( et surtout s'il ne vous plaît pas)
Ainsi de la semaine de commémoration des brutalitances de l'esclavagitude où le peuple supposé oppresseur va demander, en chemise et la cordocou, pardon et miséricorde, aux descendants des supposées victimes, en jettant à la mer moultes compositions florales insanes et serments de repentance et d'allégeance à la martyrologie éternelle

 

Cette obligation de déférence s'accompagne, par définition, d'une épée de Damoclès suspendue au-dessus des têtes autochtones, la toute puissance de la loa pour qui douterait des bienfaits de l'intégration d'icelle pratique néo religieuse ou néo pratique chamanique ( your mauser)
Ainsi on voit fleurir de sévères tribunaux,s'accumonceler des textes de loa aussi abscons que répressifs, et des procureurs trotskards, tant judiciaires que médiatiques, eructeurs à barbichette qui hululent des qui qui ( on a envie de compléter par"quette" ce qui donnerait quiquette mais dans une émission televizuelle, personne ne sait ce qu'une quiquette est) à s'en faire péter le diaphragme

 

Ha.... l'horreur des horreur, les hoires les plus histes de notre ombre (approximatif), perso, j'ai de plus en plus de mal à y croire
Et pourtant, digne fils d'une gauchiste modérée ( le gauchyzm s'arrêtant à la vue de ses intérêts) , sexagénaire, tribuable, assez con, occidental, je devrais être pétri ( quasiment en boîte, donc) de repentance, déférence, humilitance, reconnaissance envers toutes communautés couineuses,chouineuses, baveuses et eructeuses
Et pourtant non
J'achète pas, je renacle
Je, comme on dit dans Molière,jarnidieu
Vous me direz que celui qui jarnidieu est un pegut, un vulgaire, un modeste, un homme du commun, certes, toutefois, il a le mérite de le faire, même s'il y est poussé par un motif extra religieux, la déception amoureuse
Et il le

 

Bref
Jarnidieu
Ça nous éloigne de la sympathique famille des vampyrs et de leurs sous divisions, branches et sous branches diverses
Une partie donc de la famille a soulevé l'idée qu'une alimentation basée uniquement sur le sang des humains était insoutenable à terme dans une zoziete kommunisse marquée par l'anomie, l'alcoolisme et la mal nutrition chronique
Il faudrait donc diversifier les apports
Et, pourquoi pas, envisager l'introduction d'une certaine dose de végétaux
Pourquoi pas du sang de navets,se sont esclaffes les tenants d'une orthodoxie alimentaire dure, d'une orthorhexie
On y viendra, menaçait le leader des navets phages, un insupportable blafard à tête de commissaire politique ( après tant d'années d'entrisme au sein des zoziete kommunisse,se faire menacer par un maigrichon à tête de bolcho, ça craint vraiment)

 

Une autre branche de la famille exigeait un suicide collectif puisque après tout, ils étaient destinés à périr et que leur biotope diminuait drastiquement, autant partir volontairement, en masse, et ne laisser aucune trace ( sauf un petit tas de cendres grésillantes)
Les conservateurs, évidemment, proposaient un exil en dés terres mieux pourvues en humains pétants de santé, des terres sans régulation où l'on pourrait chasser la nuit, dormir le jour, mener enfin grand train, bref, une vie de vampyr, une vie qui méritait d'être vécue,pas une existence étriquée,raccornie, en surveillant continuellement la proportion des humains par rapport à celle des seigneurs, nous sommes des vampyrs, que diable !

 

Sang d'humains, point final
Après tout, au cours des millénaires ils ont plus d'une fois été soumis à des pressions diverses sur le biotope, des katastrofs ekolojiks, l'optimum médiéval qui en toute lojik aurait dû dessécher la planète,ruiner les récoltes, anéantir la population humaine et, partant, celle des vampyrs, ou bien, pire, le petit âge glaciaire de 1400 et mèche, qui aurait dû, refaire fleurir les moissons, on voit qu'il n'en a rien été, et que les vampyrs, avec une sagesse ancestrale,se sont limités au sang des humains, leur bétail en quelques sortes

 

Voilà donc, malheureusement, pas de sang de mouton de substitution pour nos vampyrs
Qu'y puis je ?
Voilà nos orthodoxes alimentaires qui veulent une émigration forcée vers des terres prometteuses, des terres chargées d'humains pétants de santé, des terres d'avenir pour les vampyrs, n'oubliez pas qu'on est à la charnière des 70/80/90 tout ça s'est déroulé quasi en un clin d'œil pour une race qui a plusieurs millénaires de domestication humaine derrière elle

 

L'histoire se poursuit entre éléments karpatifuges qui veulent émigrer pour chasser l'humain intact, grassouillet, au sang sain, vermeil et abondant et les autres qui veulent soit s'immoler un beau matin en pleine lumière soit s'étioler en espérant tirer quelques bénef de l'ingestion de sang de navets
Bien sûr la fraction irréductible et orthorhexique de la famille voudrait gagner l'Amérique du Sud, l'Amazonie ( il reste des espaces vierges où l'on peut régner sans partage sur tribus autochtones- ça existe encore, ne soyez pas surpris- et trafiquants véreux) et la Patagonie, où certes les moutons sont plus nombreux que les hommes mais où domine l'arbitraire du plus fort, et vampyr est assurément le plus fort

 

Ceci dit, la route de l'Amérique du Sud semble difficile à pratiquer
En effet après le deuxième conflit mondial, on a bâti toute une mythologie sur la fuite des nazis d'la mort ( alors que bien souvent ils sont restés sur place tranquillement ou bien ont retrouvé du boulot dans les différentes républiques populaires) là bas aux Amériques
Aussi un blanc, pâle et parfois blond, avec un patronyme soit germanique (, soit magyar (les saxons de Transylvanie) soit quasiment imprononçable comme la majorité des patronymes roumains, ça pouvait pas passer à l'Office de l'immigration brazilien ou argentin

 

Alors qu'en Afrique, hein, hé bien insoupçonnable parmi les autres blancs
Peau blanche, yeux fragiles, craignant le soleil, patronymes atypiques, comment les différencier des conseillers militaires soviétiques ?
Ou même américains ?
Vous auriez pu, vous, si vous aviez été douanier congolais dans ces années là ?
Allez allez, soyez sincères !

 

alors forcemment, ça s'affronte au congrès (secret ) des vampyrs
y a lutte d'influence, de fluence, de flatulence
le fond de l'affaire c'est que la fraction supposément véganiste (et non vaginiste, quoique) de la grande communauté, voudrait, très hypothétiquement, renier ses racines karpathiques, pour ....redevenir humaine....
vous imaginez ça?
une impossibilité ontologique, anthropologique, et même, osons le mot....raciale!
oui, j'ose!
certains vampyrs veulen

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Carte blanche (35)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici, la deuxième ici et le troisième ici.

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Quatrième partie

 

nos trois bougres sont donc solidementattablés devant un repas frugal, baujeau, chauchichon, pain lardé, rien que de l'hautement toxique pour les artères
mais ils s'en foutent de leurs artères, n'ont ils pas échappé, pour l'un, à un procès intenté pour excès de zèle dans son boulot (on peut dire, sans mentir, qu'il a honoré le serment d'Hypocrate) pour les deux autres, à un road trip ouest afwicain, à un bouffement compliqué d'un rapport éclair et néanmoins contaminant pour Kobus et road trip simplex pour Blumroch
plus les a cotés, la dépouille de leurs impédimentas, les sbires des falsificateurs historiques et la confrérie vampyresque

mais ils n'en ont cure, le soleil des tropiques réchauffe leurs scalps et leurs vieilles carcasses dévasté.e.s par l'âge, le vin bleu hexagonal réchauffe pareillement leurs intérieurs, et la mangeaille concocte de futures chimies intimes revigorantes
en plus, Kobus a guéri de sa chtouille, alors que demander de plus?

que demander?
hé bien en premier lieu , l'identité de cet étrange personnage qui s'approche, fiérot, treillis bien repassé, lunettes de soleil aviateur aux verres miroir, béret vert juché sur un crâne dolichocéphale ( en afrique de l'est, ils sont plutôt brachycéphale, d'où le sobriquet "les têtes d'ampoule", sur la façaade atlantique, c'est surtout des dolicho)
l'homme les interpelle "alors, on se prélasse?"
"si fait, mon brave, y voyez vous un inconvénient?" lance Blumroch, très châtelain, à son habitude
"ce n'est certes point moi qui irait reprocher quelque chose au bienfaiteur de la région et à ses hôtes, mais vous seriez mieux dans mon modeste établissement, j'y ai des boissons diverses, servies par des donzelles dont vous me direz des nouvelles"
enfer et putréfaction, il s'agit d'un proxo de brousse, et Kobus, relevant d'une torgnole de Vénus, n'est plus partant pour ce genre de mélange
"et j'ai aussi des nouvelles...des nouvelles qui n'ont pas encore été rendues publiques, ce sont les Bakary papers!"
il rit comme on sait le faire ici, haut, jovialement, de façon inépuisable
on présume donc que c'est lui, Bakary

 

tout en riant, il rafle un bout de chauchichon dans un ramequin, l'enfourne, se tait
puis s'agite, bat des bras, dégrafe son col de treillis, en panique, tombe de sa chaise bat des jambes un moment, émet des sons affreux
Blum se précipite "le malheureux s'étouffe, faites donc quelque chose!"
Kobs ouvre de grands yeux "une manoeuvre d'Heimlich? tentons!"
au lieu de relever le proxo pourvoyeur de nouvelles, il saute à pieds joints sur l'estomac du bonhomme, le bout de chauchichon, propulsé à travers la trachée, la glotte puis les airs, va percuter un mourride qui passait par là (c'est improbable, on est trop au sud mais tant pis)
celui là n'a jamais vu un porc de sa vie, mais là, mystérieusement, il identifie du premier coup l'origine haram du truc
il ameute la foule des croyants (enfin, si on veut, lorsque t'es un mourride, hein, les croyances ou la croyance,, tu m'as compris) et en moins de peu, les rues se remplissent d'une plèbe couleur bleu pétrole, fermement décidée à en découdre

 

Les sectaires brandissent des machettes, et, effectivement, en décousent
Premièrement avec Bakary, le pourvoyeur de nouvelles, sa tête est proprement décousue de son tronc, et, roulant dans la poussière, devient l'enjeu disputé d'une partie de foutabaule endiablée
La plèbe, satisfaite de ce rebondissement ( dans tous les termes,ha ha ha !) va s'en prendre à nos trois héros
Et là,deus ex machina, on entend tonner l'aboiement gras d'un purdrey, fousile à éléphant dont un seul projectile creuse un trou du diamètre d'une assiette à soupe
La foule se tait,se fige, s'écarte
Un grand blanc apparaît, short à pinces,rangeos, casque en liège, mostach'argentées et cirées, le purdrey au creux du bras, il se tient crânement devant les émeutiers
Si ce n'était la copie conforme du professeur Bernard L..., ce pourrait être lui
Ou son frère

 

Ou son neveu, son fils, bref un homme de son illustre lignée
D'un mouvement nonchalant du canon, il congédie la foule des mourrides, allez hop, je ne vous montre pas le chemin,mes braves, n'oubliez pas de remporter vos détritus

 

Les mourrides s'exécutent, le corps démembré de Bakary disparaît ainsi que son chef, on pourra toujours le monter pour faire un fétiche, si c'est dans une châsse, on le vendra aux chrestos comme martyr de la foi, ne reste qu'une flaque de sang, qui se confond rapidement avec la latterite
Ces débiles ont occis leur crieur public, enfin, son équivalent, pauvre bougre, de toutes façons, avec l'avènement de la téléphonie mobile il était quasiment au chômage
Là c'est le sosie du professeur Bernard L... qui s'exprime, puis relevant la tête, hé bien mes amis, que me vaut le plaisir de votre visite ?

 

Ha c'est toute une histoire, permettez que nous vous la contions autour d'un verre ?
C'est l'honoreur de serment d'Hypocrate qui s'exprime ainsi
Si fait, si fait, acquiesce leur sauveur
En ce cas prennez place avec nous ?
Jamais au vu des indigènes, un blanc, que dis je, un grand blanc doit garder ses distances, différents, nous sommes, ils sont, tous différents, on ne saurait brader l'héritage de Lyautey, nous pouvons les côtoyer, les comprendre, les apprécier parfois, mais de façon strictement séparée
Et, avec un phrasé du Béarn, il développe, en entraînant les autres vers l'intérieur du bingalo
Il me semble qu'il vous manque du personnel de maison, je me tromp( ce qui donne "je meu trommpe ?")
Certes, l'ancillaire ne pourra pas nous servir aujourd'hui, la malheureuse nous a quitté
Vous renvoyez vos boys ? drôle d'idée,gardez les donc, ils vous seront fidèles, au besoin,gardez l'œil dessus et ne lâchez pas la chicotte ( dans sa bouche, les boys deviennent des boilleuss, ce qui est tout de suite plus explicite)

 

On explique, ce qui l'étonne
Parbleu, vous avez disposé d'elle un peu vite, c'est assez malpoli, surtout envers sa famille, ses proches,sait on si elle était liée à quelqu'un ?
On avoue notre ignardise, il soupire
Inutile de se lamenter sur le lait renversé,montrez moi ses restes, que nous puissions les accomoder de façon honorable, enfin, à leur façon...
On le conduit devant la baignoire infernale, il tique
On dirait qu'elle était fort volumineuse, ou alors, elle avait une jumelle inconnue, car je vois deux crânes dans cette baignoire

 

On termine les explications, ça le rend pensif
Birro,birro,bic, inconnus au bataillon, en revanche, un Frankie, ça me dit quelque chose, mais je n'arrive pas à cerner, pour l'instant
Attablons nous et ça me reviendra

 

on lui sort une assiette en carton, une serviette en papier, il tique
vous savez, mes frères en couleur, aux afriques, il faut savoir se conduire selon sa carnation, et la vôtre, la mienne, la nôtre, obligent
obligent sinon à de la porcelaine armoriée et des couverts monogrammés, du moins de ne point se servir avec les doigts dans une galtouze commune, on dirait des députasses au parlement
prenons donc des fourchettes, des verres, n'oublions pas que les maladies communautaires se transmettent par la nourriture et les mains mal lavées
on acquiesce, que de sagesse dans ces quelques mots
pas dégueu ce chauchichon, concède-t-il, et le baujeau aussi
revenons à nos affaires, sur la piste de l'émigration transylvaine et néanmoins hématophage, vous tombâtes (pardonnez moi, je parle un français désuet, l'influence des populations autochtones je suppose) sur un falsificateur à la recherche d'un complice involontaire pour peréniser sa forgerie, ce faisant vous occîtes accidentellement le malfaisant, trouvâtes un trésor d'archives et une méthode pour disposer de cadavres encombrabnts
on peut dire que vous méprisez les lignes droites (dans sa bouche, ça donne quelque chose comme "les ligneux droâteux") et que vous y allez par le plus long
soit, je vais vous apporter mon concours

 

partons donc pour le plus long, chargeons notre nef (une solide 404 break car qu'avons nous à faire de landrovaire ou d'autre djipes? à la limite une uaz, qui supporte aussi bien les sables du karakorum que les neiges de sibérie, mais une djipe, hein, cadeau pour ceux qui aiment, moi, je n'aime pas) quelques provisions de bouche et le nécéssaire en ustensiles pour les accommoder (traduit en pratique, des casseroles estampillées de Villedjieu les poils, les poëles plutôt) du carburant dans des bidons, de quoi s'opposer (le purdrey gardera sa place sur ses genoux, on chinera quelques G3 dans les environs, mauser gewher drei, robuste et précise, plus l'approvisionnement), cartes boussoles , quelques couvrantes, pelles pioches haches et câbles pour s'extraire des ornières si fréquentes sous ces lattitudes
nous voilà partis!
dans le tonnerre d'un échappement non bridé, nous avalons les premiers kilomètres ainsi que la poussière de la route

 

À peine ont ils codrommé quelques kilomètres que kobus s'exclame "faut revenir, on a laissé la Fatou et le Frankie dans la bouilloire !"
Trop tard, concède le sosie, de toutes façons, la providence nous tirera de ce pétrin
Et la providence en effet,met en contact deux spires du transfo par la grâce d'un éclat de l'isolant, éclat tombé sur le sol, échauffement du transfo, étincelle, qui allume les combustibles de la kouizine ( pétrole lampant pour le poêle), incendie de la baraque puis du kortier favorisé, on en parle encore sous l'arbre à palabres
Chemin faisant, un Kob's totalement rétabli, un Blumroch en forme, un honoreur de serment d'Hypocrate tarabustent leur drivaire au sujet de sa présence opportune sur les lieux
C'est très simple, au cours de ma formation ethnographique, je me suis intéressé à beaucoup de choses,fors la confrérie des mourrides
C'est en apprenant la mésaventure nioulloirquaise de grosse boutique, que ça a fait tilt
Nafissatou est peut être d'extraction mourride

 

Et la rançon réclamée pour prix de sa fellation ( ça rime, rançon fellation, chouette, non ?) , étant destinée au cheikh, ça expliquerait son montant disproportionné
Disproportionné par rapport à quoi ?( là c'est kobus qui joue l'âne pour avoir du son, très fort dans ce rôle)
Par rapport à la donzelle voyons, vous avez vu le treuil, le trumeau, le tableau ?
Un baleineau qu'aucun homme de goût ne voudrait approcher
Un homme de goût, certes, mais un détraqué, un niqueur de bonniche, en un mot un futur.... là, les mots me manquent... pas question de faire fermer ce blogue, mais les rares lecteurs auront pigé

 

Bref, cette disproportion entre la rançon et le physique de la donzelle m'a interpellé
Il faut dire que, parmi mes nombreux écrits, j'entretiens une recension retraçant l'évolution de la dîme par les mourrides dûe à leur cheikh, ses fluctuations au cours des temps, il y a des erreurs de transcription bien sûr, tout n'est pas archivé, on trouve certaines sources dans des appendices situés dans les marges des corans de Tombouctou, vous vous doutez bien que c'est un travail de bénédictin, et là,pof, une moukere qui vient du Sud, de la côte !
Alors voilà, je me suis dit "Jean-Eudes,oui c'est mon prénom, un peu vieillot j'en conviens, il y a là, dans ce triangle peuhl, un isolat mourride, de nouvelles sources, l'occasion d'apporter une nouvelle contribution au savoir universel ! Et je me suis mis en route !"

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Carte blanche (39)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici, la sixième ici et la septième ici.

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Huitième partie

 

si vous pensez que c'est comme au kino, que le héros, une fois revenu à lui est opérationnel, grave erreur!
d'autant que Kobus n'est en aucun cas un héros
tout au plus un quidam de rencontre
tout cela pour dire que le mec est cotonneux, voit double, vomit en jet sur le cosaque Wagner venu s'enquérir du tapage
vomissures corrosives, le cosaque se dissout en un instant en grésillant, il ne reste de lui qu'une flaque qui ressemble à du bouillon gras
odeur méphitique en plus, pas jojo
on entend à coté une voix de stentor "alors Igor qu'est ce que c'était?"
là c'est Bruno Kremer qui s'inquiète
pas de réponse, évidemment il va venir, que faire?
le vomissement a dégagé l'estomac et l'oreille interne de Kobus, ou son avatar post mortem, il marche à peu près droit, par contre, pour ce qui est des idées, c'est le vide intégral
aussi, il ramasse les impédimentas du cosaque, un rigoustin calibré féroce, et une pétoire qui t'expédie des pruneaux à la cadence de 600 coups à la minute , les assure dans ses mains tremblantes et se dirige vers l'origine du bruit
lui aussi, dans cette grande régréssion post mortem, est attiré par des stimuli basiques, bruit, lumière, mouvements, odeurs
pour l'heure, c'est surtout l'odeur qu'il fuit, celle de son estomac retourné et celle du corps à moitié digéré qui finit de fondre au sol
vous allez trouver que c'est mon obsession, la fonte des macchabées, avec la fatou de l'honnoreur de serments mise à l'autocuiseur dans la baignoire de Marat
j'avoue, y a un peu de ça
mais poursuivons nos aventures

 

kobs vacille jusqu'à la porte qui découpe un vague rectangle lumineux au sol
"Igor? Igor? IGOR!"
ça c'est la voix de Bruno Kremer
Kobs relève un peu le canon de l'automat, assure dans sa main la crosse en plastoc
le vampyr albinos passe la porte en premier, encore revêtu de sa blouse de labo, il reste stupéfait en découvrant le ressuscité, armé jusqu'aux dents, ébrieux au point de s'accouder au chambranle d'une fenêtre obscure qui traînait par là
puis c'est le tour de Bruno Kremer
là aussi, stupéfaction
d'un geste, il les force à s'allonger, procubitus, mains sur la nuque, ça sent l'exécution extra judiciaire...
et puis non
à grand peine, il ramène une caisse qui traînait par là, se juche dessus, intime à l'albinos de se défaire de sa blouse, de lier poignets et chevilles de son comparse

 

Il intime encore des trucs que le mec ne pige pas
Il s'adresse à Kremer "dit lui d'se foutrapoil et d'aller chercher mes potes" mais avec la transformation qu'il vient de subir, ça devient "ys'foutapoil,yvacherch'lezott", Kremer pige rien, Kob's s'énerve, ça lui retourne l'estomac, une fusée part, heureusement, personne n'est touché
"Les zott, vit' vit' bristrrrooo !!!"( son russe reviens, par petits bouts), le maigrichon s'éclipse
On attend

 

Kobus s'est un peu assoupi, une main amie lui essuie le front, lequel est devenu squameux, une autre lui bassine les tempes
En dépit de ces attentions, il se cramponne à sa petoire en maugréant
Mmmm, lune, sang vermeil, chaud, chaud, mmm
Et là, un éclair de lucidité, Bruno Kremer s'exclame "le traitement, bon djieu, le traitement a marché !"
Les deux acolytes de Kob's se tournent vers lui, toujours entravé ( pour une fois, le vampyr laborantin a pigé, il a ramené Blumroch et Jean Eudes)
"Hein quoi, qu'est ce ?"
"Le traitement, vous avez pas pigé, le traitement a marché, il était mort et il vit, il était humain et vampyr il est devenu !"
Nos deux braves se tournent vers le Kob's
Vampyr, si on veut, peau bleuâtre, squameuse, lèvres retroussées sur des cannines jaunâtres, longues mèches blanches, éfflanqué, bref il n'a pas l'air affûté de Kremer ni la mine attentive et implacable du cosaque Wagner
Et pour ce qui est de vivant, souffle court, regard papillonnant et vitreux, troubles de la conscience, on fait mieux
"C'est les toxines, d'ailleurs il vomit, il faut lui implanter le symbiote toudsuite, là maintenant"
Le symbiote ?
Le truc qu'on balance dans le ku et qui ressort par la bouche ?
Faudrait pas lui faire signer une décharge, avant, pour éviter toute aktion ultérieure ?
"Charge, décharge, peu importe, faut faire vite,fissa pronto bistro, c'est une question de minutes !!!"
Dans ce cas.....
On déslipe l'ami kobus, débarrassé de son caleçon lamentable à l'élastique distendu, il est encore plus misérable, on le tourne à plat ventre
" Mais kes ke vous faites,bougres d'andouilles, la position de la taille !"
On va donc quérir des étriers obstétricaux et on se met en demeure d'enfourner un vers solitaire, avec la tête de béchamel et de tatali réunis ( yeux mobiles, menton fuyant un vrai remède à l'amour) dans le fondement du malheureux

 

Il y a un ancillaire, le ver saprophyte est contenu dans un tube rigide,ni trop gros ni trop petit, hop on vise l'orifice, on vaseline le tout, on pousse le tube, zag on ouvre le trappon, le symbiote est poussé dedans au moyen d'une seringue de sérum salé à 9 pour mille, blop blop blouf blouf BLOUF !!!
On suit la progression de l'organisme vivant dans le colon du mort plus vraiment mort mais pas vraiment vivant, d'abord rectum, sigmoïde, et là ça fait des boucles, des contorsions des circonvolutions, puis angle gauche,transverse, angle droit,caecum et là,hop, forçage de la valvule de Bauhin et zag, directement dans le grêle
Les mouvements de la bête s'appaisent, le mort vivant laisse filtrer quelques gazs nauséabonds comme des idées répréhensibles aux yeux des journalistes, puis il reprend une respiration normale
Les autres sont suspendus au mouvement de son phrénium
Le vampyr adjoint, bouche bée, toujours vêtu de sa blouse de labo, se tourne vers les autres
"On dirait bien que ça a marché"
Une voix lui répond, venant du plancher "si vous me détachiez, qu'on puisse aviser"
C'est Bruno Kremer, toujours entravé par les soins du vampyr laborantin, sous la supervision de kobus, lorsqu'il portait une arme

 

Vous allez vous dire qu'après la chtouille chopée en début de récit, l'amaigrissement subit pendant l'anabase, les deux mornifles assénées par le sosie de Bruno Kremer, la mort subite puis la résurrection sous les espèces d'un vampyr, je n'épargne rien à ce personnage
Et vous avez raison
Vous vous demandez aussi pourquoi je m'acharne sur lui, alors que d'autres auraient pu faire l'affaire
Vous avez raison, là aussi, là toujours
La réponse est simple, limpide, elle tient en un mot, l'amour
J'aime bien ce personnage, et qui aime bien chatie bien
Attendons nous à le voir encore souffrir

 

Pour le moment il ne souffre pas
Il gît, le thorax gonflé d'un souffle imperceptible, laid à faire peur, la tignasse collée par la sueur de l'agonie
Vous pigez pas que ça a marché, que l'expérience est réussie, qu'on est sauvés, sauvés !
Ça c'est Bruno Kremer qui cause
Et Blumroch lui chante les répons, comme à la messe
Pauvre débile, regardez ce que vous en avez fait de notre pote, regardez bien, il est mourrant, comateux, et en plus il a un truc dans l'cul !
Faut l'autopsier, on saura pourquoi et comment ça a marché avec lui et pas avec nous !
Connards, l'autopsier ? Mais il est pas mort que je sache, j'ai bien envie de vous faire passer le goût du pain, non,du sang, tous tant que vous êtes, vampyrs, cosaques Wagner et tout le toutim
Et Blumroch de cramponner la petoire du cosaque Wagner dissous dans les vomissures de kobus
Attendons, fait pas le con petit, ça part vite ces trucs là et puis après, plus moyen de réparer le bouzin,pose moi ça là et détache moi, qu'on discute
Y a rien à discuter, faut vous démerder pour restituer son aspect fizik originel à notre pote et fissa, encore !
Pour ça, il faudrait que j'ai les mains libres ou,du moins, qu'un chiantifique du labo nous prête son concours
Et l'autre simplet, là, il ferait pas l'affaire, au lieu de rester planté comme un con à bailler aux corneilles ?( on voit que Blumroch use, lui aussi, de tournures piochées directement dans le manuel de conversation de son enfance)

 

Le simplet en question bégaye "le... le... le mort, il se réveille, là"
On se tourne vers le brancard équipé des étriers obstétricaux, en effet, kobus s'est assis, sa tignasse viens lui masquer le museau, et ça vaut mieux, moche comme il est devenu, son abdomen tremble convulsivement et il laisse filtrer des prouts nauséabonds à intervalles réguliers, comme un candidat détesté des journaloppes
"Il faut l'alimenter, là maint'nant,toussuite !"
Là c'est Bruno Kremer qui éructe, en se tortillant au sol
"Mais démerdez vous,quoi, allez lui chercher un n'haigre, bon sang, sinon il va mourir d'inanition !"
"Un n'haigre? Et puis quoi encore, vous nous aviez dit qu'ils avaient le sang pourri, eux aussi !"
Là c'est Blumroch qui reprend les commandes
"Kobus, mon vieux, comment tu te sens ? Transit fluide, lymphe pétillante, érections de qualité, masse musculaire au top ?"
"J'ai envie aller au pot...." Ceci dit d'un ton geignard, infantile
Ho merde, il a fondu un fusible, il retombe en enfance

 

Blumroch se tourne vers Bruno Kremer
Regardez donc, bande d'ordures ! Un mec pétant de santé, à peu près sain d'esprit, vous en avez fait une loque, incapable de parler comme un adulte, ha putain, si je m'écoutais, je vous flinguerais tous, jusqu'au dernier !
Non non, c'est le sig

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Carte blanche (42)

Laissée à Kobus van Cleef

 

La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici, la sixième ici, la septième ici, la huitième ici, la neuvième ici et la dixième ici.

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Onzième partie

 

Le soir va tomber et les deux protagonistes continuent leur palabre (leurs palabres?)
et ça y va!
exclamations sur un ton suraigu, clics, crachats
au bout de plusieurs heures, la naine claque des doigts en éructant une phrase, brève, impérative et dénuée de tendresse
les yaouleds déchargent alors la boîte juchée sur le tripalium
vlan et boum fait le cercueil en tombant
la naine enfourne direct le Kob's dedans, en dépit de ses protestations, ferme la boîte et se juche sur le couvercle
elle débute son discours habituel, la société pastorale l'entoure, ils se sont tous mis sur leur trente et un, incrustés de boue séchée tournant au blanc, rayé dans tous les sens, avec des stries et des yeux, cordelette autour de la cuisse, sexe dénudés pendant au bas des ventres creux, bref, la photo magnifique pour promouvoir les agences de voyage "autrement"
la lune se lève enfin
on débarasse la boîte de son couvercle, le rayon de lune touche l'allongé, les transformations s'opèrent
et là, un cri, un seul
le vieillard s'époumone puis tombe raide
lui qui est privé d'érections depuis bientôt un demi siècle, voir le priape du loup garou se développer sur commande, ça lui a tant tellement porté au coeur niveau jalousie, qu'il en est mort directement
sans phrases, la mort
on entend encore un poc, c'est le crâne du de cujus qui cogne le sol durci, suivi une minute après d'un prout retentissant, c'est la triperie qui reprend ses droits, alimentation lactée oblige
la foule , incrédule, se rapproche, muette
elle constate les faits, le drame, puis ça se met à caqueter, une volière, un plateau télé, un secrétariat de service public!
pragmatique comme toujours, Blumroch se tourne vers Jean Eudes "s'il est vrai qu'aux afwiques un vieillard qui meurt c'est une biblio qui brûle, les pauvres mesquins n'auront pas de lecture pendant un bon moment"
puis Kobus s'élance, la bave aux lèvres et la banane comme un canon, et disparaît vers l'enclot aux génisses, les femmes mursis étant vraiment trop laides avec leur plateau qui leur déforme la lèvre inférieure
un nuage passe devant la lune, plongeant le hameau dans le noir pendant que retentissent les premiers meuglements du bétail forcé
rideau

 

la rumeur des conversations pastorales s'amplifie, alors que Kob's met à mal le bétail des mursis
Jean Eudes et Blum se mèlent au brouhaha parce qu'après tout, ils vont pas rester sans rien faire, c'est un peu comme l'impulsion qui, dans un coquataile ou un buffet debout te fait saisir un verre pour te donner une contenance, la même qui te pousse à chausser des lunettes et à croiser les mains derrière le dos à un vernissage
en tout cas, la gestuelle des autochtones n'est pas la même que celles qu'ils avaient observé dans les lointains environs de Stanleyville
les mecs tapotent le sol de leurs sagaies, trépignent dans la poussière, s'empoignent les testicules, générant ainsi une érection contrainte, parcimonieuse et pour tout dire un peu rituelle, obligatoire, comme le droit de vote ou la liesse républiconne du 14 juillet

 

Toute cette troupe, priape mollement dressé, se transporte vers les cases, en traînant les pieds dans la poussière, avec des psalmodies rauques,eructees du fond du gosier, on sent pas vraiment l'enthousiasme
D'un autre côté on peut les comprendre, lorsqu'on voit la dégaine de leurs fatmas, seins pendants comme des outres vides, plateaux dans la lèvre inférieure, un remède, à tel point que la naine nonne en reprend des charmes
Comme toutes les choses périssables, la consommation n'est recommandée que bien avant la date limite de consommation
Bref
Nos deux acolytes se retrouvent seuls à l'orée du village, moment privilégié pour sortir une blague à tabaque et bourrer une boufarde
Et là, à la lueur de l'allumette qui embrase le fourneau de la pipe, que voient ils ?
Zaimeriez bien le savoir, pas vrai ?
Ils ont capté le reflet d'un bout de plastoc, bout de plastoc à l'ombre d'une case, même pas visible par pleine lune, comme aujourd'hui, mais chatoyant sous la lueur de l'allumette mourante
Tiens, c'est dégueu ici, pourraient pas ramasser leurs merdes ?
Blum se penche, expertise le truc, un badge, un badge de guide d'une agence de voyage exotique !
Dernières limites ou un truc comme ça
Mais kes ke c'est k'ces cons là ?
Et kes ke ça fout là ?
Y zont liquidé le groupe de touristes puis ils ont bouffé toulmonde pour pas laisser de traces ?
Encore possible, dit Jean Eudes, mais c'est plutôt dans la forêt, beaucoup plus à l'ouest
On gratte du bout du pied, d'autres trucs montent en surface, des clés, une coque de téléphone, une paire de lunettes solaires photosensibles, un peu carrées de la monture comme celles du colonel dans la bataille d'Alger de pontocorvo
Ha.... nous voilà en présence d'un mystère

 

Mystère aussi impénétrable que les profondes forêts afwicaines, aussi insondable que la bêtise de ses....., aussi truc que ses machins, bref, un mystérieux mystère
Je pense qu'avec ça, je vous ai bien émoustillé, et que vous allez sauter des pages, pas vrai ?
À quelques kilomètres de là, Apostol Gogavline, tireur d'élite chez les speztnatzs, recyclé chez Wagner, et qui n'a pas lâché prise après sa rencontre inopinée avec le roi des zanimos, Apostol donc, que ses tovaritchs appellent plaisamment Apo, termine l'inhumation express de l'équipe de l'ONG "sauvons les clitos", équipe à qui il a dérobé documents d'identité, matériel pédagogique, gros quatquat immaculé décoré de dessins explicites, provende et vêture, équipe constituée d'un guide local qui faisait aussi chauffeur, d'un chef de mission locale abonné aux putes de dar es salam ( il pourrait aller plus près mais ça ferait mauvais genre) et de deux stagiaires venues de sciences pipeau, une rousse et une beurette, qui l'ont supplié de les épargner en échange de leur innocence ( faut être juste, lorsque tu vois la tête du chauffeur éclater puis celle du chef de mission, tes motivations altruistes en prennent un coup, bon, il a violé la rousse juste avant de la liquider elle aussi, la beurette c'était pas trop son style, alors là aussi direct bang bang, rapide, chirurgical)
Mais pourquoi diable Apo a-t-il tué ces malheureux ?
Mais afin d'adopter leurs identités, pas celle des filles bien sûr, quoique, une vie de trans, en Europe ? Faut voir,y a peut être moyen de moyenner....
Pas celle du chauffeur
Mais celle du chef de mission, histoire de se rapprocher du trio, savoir ce qui est arrivé à ses potes, et, éventuellement,punir, en espérant en tirer profit
Il a fini de basculer les corps dans une ravine, entasse dessus de la pierraille, puis comble les interstices avec la terre sableuse et poussiéreuse qui a cours ici
Pas épuisant comme taf, ça laisse à ses pensées toute lattitude pour vagabonder

 

Vous allez me dire que deux quatquat de sauvons les clitos dans la même histoire ça fait un peu gonflé
Je répondrai "licence poétique"
Apo s'interrompt, il s'appuie sur le manche de sa bêche, fouille ses poches, il a aussi délesté les cadavres de leurs menues possessions, et là, des clopes, des roulées main, on va pas cracher dessus, pas vrai ?
Il s'en allume une,tire une taffe, expire, une deuxième bouffée....kes ki a là dedans ?
La tête tourne, le paysage pareil, des visions zétranges se font jour, femmes à barbe, paydays en pleine gay prayde, festins pantagruéliques avec jouvencelles ligotées, présentées dans des plats, une pomme dans la bouche, robustes pédérastes velus en doc Martin et maillot déchiré, immolés avec plug là où il faut, et toujours ces yeux implorants façon el Gréco
Il repose le bédo
Merde.... je les ai liquidé sans leur faire dire où ils avaient trouvé ça.... c'est trop d'la bombe, ce truc

 

Il retourne fouiller l'habitacle du quatquat clitophore
Merdasse de merdasses ( bok ! en turc, tchort !. en russe) rien, rien de rien !
Par contre, des plaquettes explicatives, des gels à l'aloé vera, du matos pédagogique, ça, il y en a
Et tout au fond du quatquat, une lumière clignotante, c'est le papa de la rousse, fraîchement occise après son viol, et pas encore rigide, papounet qui veut lui causer sur Skype
S'il savait, le pauvre homme, s'il savait où les choix éducatifs qu'ils ont fait, son épouse et lui pour la précieuse Chine ( oui, ils l'ont appelée Chine, ce qui est le verlan de niche) l'ont menée...
Mais personne ne répondra à papounet sur Skype
Et surtout pas Apo Gogavline, car ce serait trahir sa position,sa couverture et sa légende

Or il a besoin de tout cela pour éclaircir l'affaire de la disparition des cosaques Wagner
Parallèlement, nos deux laissés pour compte des réjouissances sexuelles des mursis, Blum et Jean Eudes, tentent la résolution d'une autre affaire, celle qui a son origine dans la découverte d'un badge de guide touristique, de lunettes photochromiques et d'autres pauvres trucs

 

J'ai dit"réjouissances sexuelles des mursis"?
Plutôt"obligations sexuelles rituelles des mursis"
Il est vrai que ça y va mollement, on n'entend pas les fatmas, mais avec un plateau dans la lèvre inférieure, comment veux tu exprimer ton adhésion,ton assentiment aux manœuvres uxorales ( et c'est à dessein que j'use de cette forgerie, pour rappeler que le côté oral du rapport, ce versant donc, est absent, en cause, le plateau)
Pour le coup, une remise à niveau sur les questions clitoridesques pourrait trouver son utilité, mais les expert.e.s en la matière gisent au fond d'une ravine
Pour lors Jean Eudes, accroupi,trie les détritus qu'il exhume du côté de la case
Lunettes à verres photochromiques et monture carrée, et surtout ce badge
On y voit une tête souriante d'un ghebreiesous quelconque, le tampon du ministère de la kultur et l'habilitation à travailler pour"frontières ultimes"
Quel mic mac

 

Plusieurs centaines de kilomètres au sud et à l'ouest un

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Carte blanche (47)

Laissée à Kobus van Cleef

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

 

Seizième partie

 

de toutes façons, le réservoir est vide, le rafiot n'avance plus, et, sur le radar de bord, on voit apparaître de méchants artéfacts qui signent une illumination interrogative (si on peut dire)
c'est que les émiratis, alertés par l'attaque du pitroulier libérien, se posent des questions, sont ce les perses? les raëliens? (pas tombés de la dernière pluie, ils savent reconnaître leurs amis) les voisins saoudiens?
on abandonne donc la vedette à quelques distances de la côte en bloquant la barre vers le large, avec les courants, ça fera l'affaire, et on embarque sur le dinghy de secours, sans radio, mais avec de l'eau, on fait force de rame vers une plage calcaire pas enchanteresse du tout, grisâtre sur fond beige, pas un arbre ni un brin d'herbe, on atterrit en souplesse, le pneumatique est dégonflé, lacéré de coups de couteau et les débris sont cachés sous des rochers, on se met alors en marche vers le nord en suivant la côte
on ignore si on est en saouderie ou en émiraterie, on marche, simplement, en gardant la mer à tribord et le nord droit devant

 

piquer au nord, certes, mais en suivant la côte ou en s'enfonçant dans les terres?
on serait assez visibles en suivant le rivage, d'autant que le trajet paraît hasardeux, sinueux
on délibère en vitesse, on décide donc de piquer vers les terres, pas tout de suite, plutôt à la nuit tombée
sitôt dit , sitôt fait, on s'abrite en ayant soin de se cacher du soleil, ce qui prend du temps, on est sur un littoral désolé, succession de cailloux pas plus gros que des pamplemousses et de talwegs mollassons
on trouve donc un refuge, on l'occupe
entre chien et loup, on se sort de notre torpeur et hardi petit, en route

 

Dans cette équipée, les plus prudents ne sont pas nos amis européens,ni leurs superbes compagnes, ce sont bien évidemment, Cyrus, Darius, le mousse et Simbad le crétin ( plus le chat), ces cinq là ( en comptant le chat, donc), tout assurés de leur nationalité persane, savent ce qu'ils risquent s'ils sont pris, au mieux la taule saoudienne jusqu'à la fin des temps, au pire l'exécution et, au pire du pire, le rapatriement en terres et geôles iraniennes où l'atmosphère est malsaine pour les traîtres supposés ( la faune pénale locale fait régner une justice qui n'a rien à envier à celle des institutions, c'est même plutôt pire, si une telle chose est possible)
C'est pourquoi cette première étape se fait quasiment sur la pointe des pieds, en se jetant à terre au moindre bruit
Au matin, bilan des courses, on a parcouru 5 km
À ce compte là et si on ne subit aucun avatar, il nous faudrait un an pour sortir de la péninsule arabique
C'est pas qu'on soit à la bourre, c'est simplement que les finances ne suivront pas, les pincées de diamants bruts ont bien fait baisser le niveau du pactole trouvé dans le cercueil du gros van de putte, pactole que le repris de justice belge, égaré dans l'afwique pwofonde, avait tenté de nous dérober
Se pose aussi la question de la loyauté de nos divers accompagnants
Comment réagiront nos compagnes lorsque le pactole aura totalement fondu ?
Se soumettront -elles à une existence misérable, dans les sables du désert, alors qu'à quelques centaines de kilomètres, une société d'une oppulence jamais connue auparavant les narguera de toutes ses facettes clinquantes ?
Ne seront elles pas tentées, à ce moment là de déserter, d'abandonner une équipée vouée à l'échec ?
Et le chat ?

 

Ne serait il pas tenté, lui aussi, d'aller mendier sa pitance lorsque le niveau des croquettes sera trop bas ?
Blumroch, kobus et Jean Eudes,mine de rien, tiennent conseil entre eux

 

Et puis, excuse moi, Blum, avec ton acroglaukotrichie, tu te fais remarquer, hein ( là c'est kobus qui cause)
De quoi, de quoi, toi c'est le rayon de lune qui te transforme en satyre, tu niquerais même les chameaux des bédouins !( Pas content le Blumroch)
Du calme mes amis du calme, j'entrevois une ébauche, une amorce de solution, les bédouins, voilà notre planche de salut, nous allons devenir des bédouins !( Là c'est Jean Eudes, éclairé par une illumination,tel Archimède ou Newton)
Encore faut-il trouver des bédouins, encore faut-il les convaincre de nous adopter, encore faut-il que nous puissions suivre leur rythme
Mais on dit que nécessité fait loi, on saura bien s'accomoder du pas lent et nauséegene du camélidé
Non ce qui nous préoccupe c'est dans l'ordre, l'absence des bédouins, vu qu'en 24 heures on n'a pas croisé âme qui vive, et surtout l'odeur des camélidés en question

 

Tiens oui, c'est un risque, l'odeur des camélidés...
Ainsi que le bruit, car lorsque ça blatère, bonjour les noreilles !
On en est là de notre conciliabule lorsque Emesse, la toute belle évanescente ( mais les pieds sur terre, brune, peau blanche, cheveux soyeux, zyeux bleus, je l'ai faite à la ressemblance de madame van Cleef) vient nous trouver pour nous annoncer une première défection
C'est Simbad le crétin qui a malencontreusement posé le pied sur un scorpion, ce con là, et qui en est mort en moins d'une minute, dans d'horribles convulsions avec des flux de ventre
Pour le dire en des mots plus compréhensibles, le malheureux s'est chié dessus dans les affres de l'agonie
Merdalors !
Sans jeux de mots
On rend les derniers devoirs au marin malchanceux, capitaine d'un bateau lavoir qui a rejoint les abysses en compagnie de sa cargaison de n'haigres innocents ( mais peut il exister une innocence en ce monde après....-et là, vous avez le droit d'inscrire l'événement que vous souhaitez voir sanctifié, surtout si vous entendez tirer profit de l'exploitation de sa mémoire ?)
Deux trois clapas sur une fosse creusée hâtivement, la tête dans la direction supposée des lieux saints, couché sur le flanc gauche et roule, ça sera bien assez bon

 

on récupère les diam's dans un petit gousset, au bout d'un cordon, avec la main de Fatima (ça existe chez les ébadites? probablement) le tout plaqué sur la poitrine soigneusement épilée du de cujus
encore tiède, je précise, ce qui nous donne la très désagréable impression de pillage de catafaro
bon, il s'agit de se mettre à l'abri pour les heures à venir
puis reprendre notre périple en se guidant sur les étoiles (nous avons trois marins avec nous, peut être qu'ils feront mieux que Simbad)
pendant ce temps, l'armateur maltais du pitroulier coulé pas loin de la côte a envoyé une protestation véhémente à l'amirauté iranienne
laquelle déclare son incompréhension et l'absence d'implication de ses troupes dans cet accident
mais on ne prête qu'aux riches
par contre, les pentaguys ont diligenté une enquète
d'autant plus que l'admiral commandant la 6ème flotte est indisponible et pour longtemps
rupture des corps caverneux, voyez?
ça risque de l'immoboliser pour longtemps, si ce n'est de façon définitive

 

Immobiliser, plutôt qu'immoboliser
C'est le hic avec les tilifones intelligents, la petite taille du clavier
Après cette salve d'interrogation diplo et de protestation à l'ONU ( le machin de triste renommée, selon le mot d'un triste sire lui aussi), la suite logique, c'est la montée au conflit, vous en êtes d'accord avec moi
Ça mobilise donc dans les petromonarchies ( monarchies de pierre, ça sonne mal ou bien, c'est selon, oléopetromonarchies serait plus idoine) c'est à dire que d'une part les tribus locales sont à nouveau autorisées à se balader enfouraillées , armes légères exclusivement ( imagine un poutch organisé avec des kalaches et des G3, la honte, et pire, si ça réussissait.... ça donne un aspect un peu sépia, genre Tintin au pays de l'or noir) et d'autre part, les conseillers estrangers mettent en œuvre le gros matos, blindés, artillerie, vedettes, pour l'arme aérienne, ça reste le privilège des locaux de bonne famille, prestige de l'uniforme oblige
Les avionneurs occidentaux sont quand même dans leurs petits souliers, si ces cons là allaient nous planter un rafale dans la Kaaba, ça nous ferait pas de la réclame ( ou de la pub, comme on dit aujourd'hui)
Sans compter qu'il faudrait remplacer le biclou, et avec le covide, on est déjà à flux tendu dans les ateliers de montage
Pour le Camp des persans, pas de problème, on est prêt, toujours,toultemps !
D'ailleurs, pour un persan, une persane, ne pas être prêt, c'est quasi un crime, comme tel passible de la corde

 

Cette moblardisation entraîne des allées et venues dans le désert des déserts ( merci à W Thesiger pour l'expression), en plus des quatquat et des dromadaires des bédouins, on voit des humwees des supplétifs du royaume
Justement, l'un d'entre eux s'arrête à deux pas du refuge de la petite troupe, provoquant la panique des pasdars, de leur matelot, et,a contrario, l'impassibilité marquée de nos aminches et de leurs compagnes de voyage
De toutes façons,ces dernières s'en moquent, elles auront toujours de palpables arguments féminins à opposer aux importuns
Et quels arguments !
On pourrait se relever la nuit pour en reprendre
Mais là n'est pas la question
Au lieu d'une troupe menaçante, armée jusqu'aux dents et l'invective à la bouche, c'est un prince du désert, petite barbiche stylÃ

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