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Champ d'étoiles (7)

Vendredi 19 juillet 2002

5me étape - De Labouheyre à Onesse-Laharie – Environ 24 km

Parti de bon matin de l'hôtel endormi. La propriétaire passe la tête par la fenêtre et me souhaite bonne route. Ciel bleu et température déjà chaude, heureusement il y a un peu de vent. Le Chemin suit la N10 sur une partie de l'étape. Pendant un arrêt à l'écart de la route, alors que je suis assis à lire mon guide, je perçois quelque chose s'approchant de moi à la limite de mon champ de vision. Je lève la tête et découvre que c'est un écureuil qui a quitté la lisière de la forêt et n'est plus qu'à 1,50 m de moi. Mon mouvement le fait s'enfuir. Si je n'avais pas bougé jusqu'où se serait-il approché ? C'est curieux, nous ne sommes pourtant pas dans un parc où une certaine confiance peut s'établir entre les écureuils et les hommes.

J'ai aussi vu un chevreuil qui s'est laissé admirer un long moment, puis il est venu dans ma direction pour traverser la route. Le clic de mon appareil photo l'a effrayé, je le regrette. C'était près d'un lieu-dit aux nombreux airials dont les maisons typiques ont été restaurées avec soin. Un très bel endroit.

À mi-parcours, pique-nique rapide sous les pins. Arrivé à Onesse, la mairie m'annonce qu'il n'y a pas de local pour les pèlerins mais m'indique un hôtel. Les propriétaires sont des gens charmants mais ne prennent pas la carte bancaire et je n'ai pas suffisamment d'espèces. De plus le village n'a pas de distributeur, le seul disponible est à plusieurs kilomètres. Ça m'apprendra à ne pas être prévoyant ! La propriétaire trouve une solution : elle va faire des achats dans un commerce qui accepte la carte que je paierai à concurrence du montant que je lui dois. Elle me dit aussi que j'ai beaucoup de chance de trouver une chambre libre et se propose d'appeler la mairie de Taller pour réserver le local. C'est vraiment une personne très serviable. Au moment de prendre une douche, je constate une deuxième bêtise, j'ai oublié mon shampooing à Labouheyre.

Il est encore tôt et j'ai le temps de flâner dans le tout petit bourg, de boire un verre et de regarder vivre un village aux bâtiments administratifs datés sur les façades, et aux panneaux d'une autre époque (« Ralentissez nombreux enfants » sous le panneaux "Attention école"). Physiquement ça va à peu près même si la plante de mon pied droit me fait légèrement souffrir, et j'ai aussi les épaules en marmelade mais aucune ampoule.

Vive le troc ! Pour régler l'hôtel, je vais en fin de compte acheter des cigarettes. Je dors à l'hôtel grâce au vice de sa propriétaire...

Comme je m'ennuyais un peu j'ai voulu téléphoner, mais une fois dans la cabine je me suis rendu compte que je n'avais pas envie de parler à quiconque, pas encore. Ce soir je planifie le reste de mon voyage et je constate que le budget prévu est sérieusement entamé. J'espère au moins atteindre les Pyrénées.

Hier, j'ai lu dans un ancien numéro du Sud-Ouest que la voie de Tours venait juste d'être balisée de Moustey à Sorde-l'Abbaye. Je l'ai suivi sur une partie du parcours, un balisage à l'aide de plaquettes plastiques bleu et jaune et de peinture jaune. Il m'a servit à un moment où j'hésitais et puis il m'a soutenu le moral : c'est bon de savoir que l'on pensait aux pèlerins dont je fais partie. Dans l'article le Président de l’Association des Amis de Saint-Jacques de Compostelle d'Aquitaine souhaitait qu'il y ait un refuge tout les 15 ou 20 km comme sur la voie de Vézelay. C'est encore loin d'être le cas.

Comme beaucoup de pèlerins apprentis poètes j'ai moi aussi composé une petite chanson de marche même si elle ne rime pas :

« Pour avancer sur le Chemin ce n'est pas compliqué

Si tu en as envie : marche

Si tu n'en as pas envie : marche quand même

Si tu es en forme : marche

Si tu es fatigué : marche quand même

Si tu n'as mal nulle part : marche

Si tu as mal partout : marche quand même

Pour avancer sur le Chemin, tu vois, ce n'est vraiment pas compliqué. »

Après un repas landais trop copieux que je n'ai pas réussi à finir malgré mes efforts pour ne pas vexer - « Elle en fait toujours trop » m'a dit le patron en secouant la tête - soirée sympa à regarder les infos et à parler du Tour de France seul avec lui dans le minuscule salon de l'hôtel.

Il fait très très chaud ! Il faut pourtant aller dormir.

 

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Marxiste un jour, marxiste toujours ?

Pourquoi je ne suis pas marxiste

 

Voici quelques extraits de "La Question juive", de Karl Marx:

 

"Considérons le Juif réel, non pas le Juif du sabbat, comme Bauer le fait, mais le Juif de tous les jours.

Ne cherchons pas le secret du Juif dans sa religion, mais cherchons le secret de la religion dans le Juif réel.

Quel est le fond profane du judaïsme ? Le besoin pratique, l'utilité personnelle. Quel est le culte profane du Juif ? Le trafic. Quel est son Dieu profane ? L'argent. Eh bien, en s'émancipant du trafic et de l'argent, par conséquent du judaïsme réel et pratique, l'époque actuelle s'émanciperait elle-même.

Une organisation de la société qui supprimerait les conditions nécessaires du trafic, par suite la possibilité du trafic, rendrait le Juif impossible. La conscience religieuse du Juif s'évanouirait, telle une vapeur insipide, dans l'atmosphère véritable de la société. D'autre part, du moment qu'il reconnaît la vanité de son essence pratique et s'efforce de supprimer cette essence, le Juif tend à sortir de ce qui fut jusque-là son développement, travaille à l'émancipation humaine générale et se tourne vers la plus haute expression pratique de la renonciation ou aliénation humaine.

Nous reconnaissons donc dans le judaïsme un élément antisocial général et actuel qui, par le développement historique auquel les Juifs ont, sous ce mauvais rapport, activement participé, a été poussé à son point culminant du temps présent, à une hauteur où il ne peut que se désagréger nécessairement.

Dans sa dernière signification, l'émancipation juive consiste à émanciper l'humanité du judaïsme.

Le Juif s'est émancipé déjà, mais d'une manière juive. " Le Juif par exemple, qui est simplement toléré à Vienne, détermine, par sa puissance financière, le destin de tout l'empire. Le Juif, qui dans les moindres petits états allemands, peut être sans droits, décide du destin de l'Europe. "

" Tandis que les corporations et les jurandes restent fermées aux Juifs ou ne leur sont guère favorables, l'audace de l'industrie se moque de l'entêtement des institutions moyenâgeuses. " (B. Bauer, La Question juive, p. 114.)

Ceci n'est pas un fait isolé. Le Juif s'est émancipé d'une manière juive, non seulement en se rendant maître du marché financier, mais parce que, grâce à lui et par lui, l'argent est devenu une puissance mondiale, et l'esprit pratique juif l'esprit pratique des peuples chrétiens. Les Juifs se sont émancipés dans la mesure même où les chrétiens sont devenus Juifs.

(...)

Si nous en croyons Bauer, nous nous trouvons en face d'une situation mensongère : en théorie, le Juif est privé des droits politiques alors qu'en pratique il dispose d'une puissance énorme et exerce en gros son influence politique diminuée en détail. (La Question juive, p. 114.)

La contradiction qui existe entre la puissance politique réelle du Juif et ses droits politiques, c'est la contradiction entre la politique et la puissance de l'argent. La politique est théoriquement au-dessus de la puissance de l'argent, mais pratiquement elle en est devenue la prisonnière absolue.

(...)

Le judaïsme s'est maintenu, non pas malgré l'histoire, mais par l'histoire.

C'est du fond de ses propres entrailles que la société bourgeoise engendre sans cesse le Juif. Quelle était en soi la base de la religion juive ? Le besoin pratique, l'égoïsme.

Le monothéisme du Juif est donc, en réalité, le polythéisme des besoins multiples, un polythéisme qui fait même des lieux d'aisance un objet de la loi divine. Le besoin pratique, l'égoïsme est le principe de la société bourgeoise et se manifeste comme tel sous sa forme pure, dès que la société bourgeoise a complètement donné naissance à l'état politique. Le dieu du besoin pratique et de l'égoïsme, c'est l'argent.

L'argent est le dieu jaloux d'Israël, devant qui nul autre dieu ne doit subsister. L'argent abaisse tous les dieux de l'homme et les change en marchandise. L'argent est la valeur générale et constituée en soi de toutes choses. C'est pour cette raison qu'elle a dépouillé de leur valeur propre le monde entier, le monde des hommes ainsi que la nature. L'argent, c'est l'essence séparée de l'homme, de son travail, de son existence; et cette essence étrangère le domine et il l'adore.

Le dieu des Juifs s'est sécularisé et est devenu le dieu mondial. Le change, voilà le vrai dieu du Juif. Son dieu n'est qu'une traite illusoire.

L'idée que, sous l'empire de la propriété privée et de l'argent, on se fait de la nature, est le mépris réel, l'abaissement effectif de la religion, qui existe bien dans la religion juive, mais n'y existe que dans l'imagination.

C'est dans ce sens que Thomas Münzer déclare insupportable que toute créature soit transformée en propriété, les poissons dans l'eau, les oiseaux dans l'air, les plantes sur le sol : la créature doit elle aussi devenir libre ".

La nationalité chimérique du Juif est la nationalité du commerçant, de l'homme d'argent.

La loi sans fondement ni raison du Juif n'est que la caricature religieuse de la moralité et du droit sans fondement ni raison, des rites purement formels, dont s'entoure le monde de l'égoïsme.

Ce n'est qu'alors que le judaïsme put arriver à la domination générale et extérioriser l'homme et la nature aliénés à eux-mêmes, en faire un objet tributaire du besoin égoïste et du trafic.

C'est parce que l'essence véritable du Juif s'est réalisée, sécularisée d'une manière générale dans la société bourgeoise, que la société bourgeoise n'a pu convaincre le Juif de l'irréalité de son essence religieuse qui n'est précisément que la conception idéale du besoin pratique. Aussi ce n'est pas seulement dans le Pentateuque et dans le Talmud, mais dans la société actuelle que nous trouvons l'essence du Juif de nos jours, non pas une essence abstraite, mais une essence hautement empirique, non pas en tant que limitation sociale du Juif, mais en tant que limitation juive de la société.

Dès que la société parvient à supprimer l'essence empirique du judaïsme, le trafic de ses conditions, le Juif est devenu impossible, parce que sa conscience n'a plus d'objet, parce que la base subjective du judaïsme, le besoin pratique, s'est humanisée, parce que le conflit a été supprimé entre l'existence individuelle et sensible de l'homme et son essence générique.

L'émancipation sociale du Juif, c'est l'émancipation de la société du judaïsme."

Karl Marx, La question juive

 

Ce passage devrait suffire à faire comprendre, enfin, que toutes les dictatures sont fondées sur la négation de la propriété privée, et que cette négation a pour but exclusif la spoliation des producteurs "capitalistes" au seul profit d'une clientèle de prédateurs politiques, qui sont chargés d'établir la "moralité".
Pour ce faire, les totalitaires vont rechercher des prétextes idéologique et désigner les ennemis qui sont toujours et invariablement les capitalistes, sous toutes leurs formes, vraies ou supposées (le "Juif", le "Koulak", ...).

Remplacez le mot "juif" dans les phrases ci-dessus par le mot "capitaliste" (ce qui dans l'esprit de Marx, comme dans celui d'Hitler, était strictement synonyme) et vous obtiendrez un discours immédiatement prononçable par les prédateurs d'Attac ou de la CGT.

Bien évidemment, cette évidence aveuglante ne peut rien contre la bêtise brute des prédateurs.

On en vient ainsi à lire des remarques comme celles de Robert Mandrou dans son introduction à "La question juive" dont je reproduis ci-dessous la conclusion:

(...) Au total, ni Bruno Bauer, ni Marx ne peuvent être considérés comme des antisémites, au sens commun du mot; sans doute ces deux écrits, lus trop vite, ou mal compris, par des commentateurs malveillants, ont pu être utilisés mal à propos, lorsque l'antisémitisme contemporain prend forme au tournant du siècle. Mieux vaut les lire comme des témoignages profonds et percutants sur un problème fondamental hérité de l'Ancien Régime : la ségrégation des Juifs et leur émancipation humaine. En ce sens, La Question juive demeure un grand livre.

Vous avez bien lu : un "grand livre" ! Et "Mein Kampf", un "grand livre" aussi ? Lu "trop vite, ou mal compris, par des commentateurs malveillants" ??????????

J'hallucine...  

 

Mickaël Mithra sur Hérésie.org

 

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Carte blanche (26)

Laissée à Blumroch pour les chapitres entre astérisques et à Kobus van Cleef pour les autres.

Que les auteurs veuillent bien me pardonner les rares coupures (digressions, apartés, private jokes...) réalisées dans le seul but de rendre l'histoire plus compréhensible.

Pour suivre au mieux les péripéties de ce récit il est vivement conseillé de lire les précédents épisodes : 1, 2 et 3.

 

Signé van Cleefax

 

"vu comme ça, pourquoi pas?" dit Blum

"allez je vais chercher le registreur, on fait la prise et on passe aux autres" kobus ressort pour faouiller dans les fontes de sa bécane, Blum entreprend la gosse "tu vas lire le papier, ça va bien se passer, après on s'en va , c'est juste pour mettre un truc sur internet"

le petit gros revient avec sa caméra, le texte, il plante le bouzin devant la gamine, centre la tête de la fille, lance le truc

"vas y, lis" c'est Blum qui intime à la gosse, elle reste bouche bée

"mais kes kis pass' bon gû? elle lit le truc?"

"non je vois pas, elle lit, point"

"allez vas y petite, lis le truc"

"heu heu heu"

"merdeeeee, elle sait pas lire"

"tu rigoles?"

"non, regarde, elle sait pas lire, j'te jure"

"on va lui souffler"

sitôt dit sitôt fait

la machine tourne

"moi gertud colline de sardine, militante du klimat, déclare sans contrainte que j'ai été abusée sur l'état de la réchauffure de la climatance par mes pères, mères et sponsors la preuve? le soleil va s'éteindre et on va crever de froid, pas de chaud"

"bravo ma poupette, t'es la meilleure, allez on balance ça sur le net"

vous vous demandez comment ils peuvent balancer ça? Blum a des accointances avec le tétragramme lequel peut tout

"bon, celle là c'est fait, on passe aux suivants, celle qui habite en Californie, ça va être un peu juste d'ici la fin du monde"

"sait on jamais?"

"en tout cas on pourrait se mettre à la recherche du boss, le sponsor au patronyme palindrômique"

 

redescendons de quelques degrés (pas en température, quoique, ça va bientôt venir lorsque le soleil jouera les abonnés absents) en latitude

Thomas toujours tapi dans l'ombre du palier, attend

un pas lourd résonne dans la cage d'escalier, ça descend, bram , bram, bramm! et la rampe tremble

c'est une façon d'homoncule, plus large que haut, élargi encore par le tapis roulé qu'il porte sur les épaules, tapis contenant les possessions dérobées chez le proxo et sa sous maque

Thomas espère encore que le présumé meurtrier passera sans le voir, mais c'est trop compter sur la chance, la bouboule l'aperçoit du coin de l'oeil

saisi il laisse choir son fardeau, ramène contre lui le calibre 12 canon scié dont il vient de se servir

d'une voix de rogomme il demande "é kes ki veu l'petit franssi?" braque sa pétoire, et tire

bruit assourdissant dans la cage d'escdrin, fumée, bruit multiplié par la giclée de pruneaux que Thomas a balancé en pressant par mégarde la détente du stetch, y en aura pour toulmonde!

en tout cas, la rafale a basculé le courtaud par dessus la rambarde, il s'étale en bas, les plombs du calibre 12, tirés trop bas, ont simplement emporté la semelle d'une nike air de thomas, dommage il commençait à s'y faire

notre duo, l'un arrimé à l'autre, continue son ascension

arrivé à l'étage maudit, ils constatent le carnage, le yaouled dépêché d'une décharge en pleine poitrine, pour le reste, l'appartement qui était presque intact a été retourné rapidement, ce qui explique le tapis que trimbalait le sosie de Gimli

on saura jamais ce qu'il cherchait

et on s'en fout

viens par là, on va se sustenter et refaire ton pansement

et une bonne giclée d'antibiotique dans la fesse

 

beaucoup plus au sud, les géniteurs colline de sardine n'ont pas pris de décision quand à l'attitude idoine à adopter lorsque des tarés, néanmoins ci devant victimes de la colonisation, et de ce fait éligibles à un dédommagement, en veulent à ta vie

monsieur en tient pour une discussion ferme et constructive, madame en tient pour une fuite éperdue dans les forêts profondes

 

evidemment, ce genre de tergiversation peut pas durer jusqu'à la fin du monde, et un monumental coup de gourdin met un terme à ces interrogations stériles, les corps encore pantelants rejoignent les autres dans l'océan indien, plouf

il vaut mieux, d'ailleurs, que ses parents n'aient pas assisté à son abjuration planétaire, ça leur aurait fait de la peine avant de défunter, alors que là....

entre les barres d'une cité d'une autre ville péri lutécienne, qui commence au hasard par un "S" et se termine par un autre "S", un satyre rôde, on peut même déceler dans ses yeux une étrange noirceur

il revient donc sur le terrain de ses premiers exploits, si on peut dire

certains ne l'ont pas oublié, ceux dont les filles, naïves activistes, lui sont passées entre les mains

et l'un de ces pères a contacté les autres, téléphone ethnique oblige, tout ce petit monde guette la venue du crétin imbibé de testostérone et de viagra, avant que les lumières s'éteignent, il voudrait s'en mettre plein la lampe!

il marche sur l'avenus cefran desmen ou leo meblou, cuip chuip (il y a longtemps que ses méphistos ont rendu l'âme), lorsque des pères outragés, jaillissant du café des zamis lui tombent sur le râble, le chopent, le coxent, baillon boule dans le clapoir, menottes aux poignets, chevilles entravées

le bougre est assis brutalement sur une chaise du défunt bistrot (avec cette fin du monde, plus personne ne vient consommer, alors autant privatiser les arrière-boutiques pour résoudre de vieux conflits jamais tirés au clair)

"alors le priape, on fait moins l'malin, maint'nant?"

"oui li priap' ti rigol' moins?"

priape a piteuse mine, son sexe flétri par la terreur pendouille le long de sa cuisse, la salive coule sur son menton,il se tortille sur sa chaise

"hon hon honnnn!"

"y faut y enlever le truc là" dit un père outragé

"pourquoi faire?" rétorque un autre

"mais pour qu'il s'explique!" réplique un troisième

"aucun intérêt, on le fume, ci tout, ci pas compliqué"

"tout accusé à droit à un procès" reprend sentencieusement le deuxième

"procès mon ku! y a eu un avocat pour défendre l'honneur de nos filles? à moins que le dédommagement versé par son chaouch ne vous satisfasse? moi pas" (on voit que le maniement des temps verbaux n'est pas étranger à notre brave)

après maints conciliabules, l'assemblée des déshonorés s'approche du captif

"on va te la couper, te la fourrer dans la bouche et puis ensuite te griller au pitroul, vil suborneur" en réalité, ils usent de termes plus fleuris, mais avec mon ortograf incertaine, je ne puis me hasarder à les retranscrire ici

on débaillonne donc l'abducté, il ricane

"alors les darons, c'est avant qu'il fallait veiller sur vos pucelles, enfin lorsque je dis pucelles, on s'entend, hein, il était passé du monde, sinon par devant, beaucoup de l'autre coté, c'est courant en vos contrées, m'a-t-on dit"

fureur des pères qui se précipitent sur le suborneur, grêle de coups, coups de couteau aussi, le mec défunte, pas grave ils s'acharnent, on traîne le corps dehors, à grand peine, car il est gros, ventru, une lippe jouisseuse qui ne l'a pas abandonné dans la mort, on boute le feu au cadavre après l'avoir arrosé de benzine, dans le kortier, ça fait bien longtemps que ça n'émeut plus les foules

 

bien plus à l'est, dans une région d'afrance habituellement réservée aux happy fiouz, une poignée de rageux a pris possession d'un pseudo manoir nouveau riche, qui ne jure pas dans le décor général (tuiles rosées, murs chaulés, pistoches en plein air, rocailles avec escaliers en devers, salles de gym dans les pénombres des espaces intérieurs) et de ses proprios, un médiatik à chemise déboutonnée au nombril et sa légitime, renflouée au poitrail)

le mec est enchaîné dans la cour de son mas (qui en castillan signifie plus et, effectivement, il y a plus) et doit faire face à l'ire de ses interlocuteurs

l'ire?
la détestation, plutôt

imaginez une théorie de mâles de taille variable, qui ont inséré des oreillers et autres postiches sous leurs vêtements pour paraître ventrus, un faux nez de clown et des oreilles de Mickey, alignés les uns derrière les autres, en train de scander "peuglou, peuglou, peuglou" fortissimo et chacun à la main, un disque de pâte brisée (comment ont ils fait pour la cuire? la fin du monde c'est aussi la fin du gaz) surmonté chacun d'un étron chaud fumant

ils se préparent à entarter leur victime et quel entartage!

avec des tartes à l'étron, ignoble humiliation!

l'homme, qui n'a rien perdu de sa superbe, clame "en tant que membres de notre communauté de destin, l'afrance, vous devriez avoir honte, entarter est un acte fachysse !"

la première tarte le cueille au vol, étouffant ses vitupérations, pendant qu'un grondement s'élève de la masse assemblée "l'afrance n'est pas une communauté de destin, pomme à l'huile -d'olive-, c'est une communauté comme une autre! peuglou, peuglou, peuglou!"

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Carte blanche (46)

Laissée à Kobus van Cleef

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

Cinquième partie

Sixième partie

Septième partie

Huitième partie

Neuvième partie

Dixième partie

Onzième partie

Douzième partie

Treizième partie

Quatorzième partie

Quinzième partie

N...nous arrange le coup, moyennant une pincée de minéraux bruts
et allez donc!
espérons que les suivants ne se montrent pas aussi gourmands...
on embarque donc dans un boutre, à moins qu'il s'agisse d'un sambouk, voire même d'un caïque
on est un peu surpris de la vétusté du rafiot, mais comme dit Blum "j'ai navigué sur bien pire, à Joinville lorsque je portais les couleurs du bataillon éponyme"
on le presse de questions, il préfère rester muet, nous n'en saurons pas plus
ce qu'on arrive à savoir, ou à piger, c'est que Simbad le marin, qui officie à la barre, est complètement largué
ça se couvre à l'est, ce qui n'est pas surprenant en ces temps de mousson, mais ce con là , au lieu de mettre le cap sur une terre proche , affronte direct le gros temps par la proue, en louvoyant puisque chaque fois qu'il se retrouve vent debout, la toile s'abat comme une merde de goëlan
mais fous donc à la cape, abruti!
tu parles....
lorsqu'il se décide enfin à virer de bord pour de bon, le désastre est consommé, les membrures de la barcasse ont déjà joué, le mat s'est abattu, ne reste que le tape-cul auquel nous tentons d'établir un semblant de toile, mais on est déjà dans le zyklon, hop le truc s'envole, on se plante en travers, une lame nous embarque par l'arrière, on roule bord sur bord, la vague suivante nous retourne, on chavire et on coule en un instant

Plus tard, beaucoup plus tard, le pasdar -matelot Darius ( prononcez dariouche) Pakrani, à bord d'une vedette des gardes côtes iranienne, le matelot donc, perçoit un scintillement dans sa lunette d'approche
Comme nos amis, la vedette a essuyé le grain, mais elle a survécu
Heureusement, sinon autrement, si elle avait coulé ou pire si elle s'était échouée sur une côte estrangere, ça aurait foutu un bordel pas possible,plaintes ternazionales,vituperations onusiennes et malgré tout démocratiques, menaces étatiques diverses
Avec le corollaire, familles des matelots emmerdées jusqu'à la moelle des os, assignation à résidence des rescapés,voire même prison
C'est pourquoi son pote, l'enseigne de vaisseau Mostafahi ( Cyrus de son prénom, prononcez cirouch') n'a pas lâché la barre pendant toute la durée du coup de tabaque, pas con le mec !
Il sait bien qu'il doit son grade aux bontées de l'Imâm du kortier,menfin faut pas abuser non plus ( d'autant que la fraîcheur de madame sa mère ne stimule plus l'homme de djieu dépeint plus haut, on se demande si sa petite sœur ne va pas être contrainte d'actionner ce généreux mécène ou bien s'il va pas falloir changer de mécène justement)
Cyrus en est là de ses réflexions, ça plus la nuit passée sur la dunette ( à peine un poste de pilotage de pêche promenade comme on en a chez nous), ça explique pourquoi il ne réagit que tardivement lorsque Darius lui signale la présence d'un amas de planches caisses et autres débris, à moins d'un quart de mile sur tribord
La sagesse voudrait qu'ils foutent le camp sans rien signaler
Pas vu pas pris
Ou l'équivalent dans la kultur Perse
Mais voilà, l'homme est un animal curieux et après une nuit dans la tourmente, les réflexes de conservation sont bien émoussés
Cap sur les bordilles, c'est sûrement un naufrage
Je signale ?
Surtout pas ! Imagine qu'il y ait un truc à récupérer....

 

Et dans une gerbe d'écume, la vedette vire sur tribord
Au bout de peu, le matelot énonce tristement "naufragés, cinq non sept, on aurait mieux fait d'ignorer, et en plus, les bordilles qui flottent ne valent rien, deux trois espars, une bouée... et dire qu'on perdra une journée à rédiger le rapport...."
Le cap'tain de la vedette est plus optimiste
"Y a des naufragés, on pourra peut être trouver un beau gosse dedans ?"
Il est temps de lever un secret, peut être honteux pour nouzautres ouest européens, hétérosexuels et, d'un certain point de vue, adorateurs d'Aphrodite, mais secret de polichinelle en ces terres où la femme, la fame,laaa faaammme, est banie de l'espace public, réduite à occuper l'espace privé en tant que mère, donc indésirable, enfin, qu'on ne peut pas désirer
Bref, ce secret qui n'en est pas un, le voici
Nos deux marins sont pédérastes, amants et amis par la même occasion
Ils s'en cachent, évidemment,car on connaît le sort des invertis dans les terres brûlantes du prophète, soit battus à mort, défenestrés, pendus, bref, j'aurais dit peu enviable
D'un autre côté, il faut bien que le corps exulte, et la manustrupation, si elle procure du fantasme et du soulagement, la manustrupation donc pêche très fort sur le versant diversité versus monotonie, voyez ?
C'est ainsi que nos deux marins, qui ont la tête du petit matelot Adriano Celentano de la gay pride de tel aviv ou de Berlin, maillot rayé, bronzage sans défaut, torses velus et dents brillantes, nos deux marins donc, envisagent avec soulagement l'arrivée de nouveaux partenaires
Et puis ça sera plus pratique, en effet,tentez une saillie expresse en gardant un œil sur le compas un autre sur le radar et le dernier sur le moteur....

 

bref, la vedette met en panne à une encablure à peine des naufragés
un ordre bref, le matelot couvre les nageurs malgré eux avec une moulinette à gros pruneaux, modèle antique certes, mais qui te découpe son homme d'une pression un peu appuyée sur la détente
c'est Simbad, le marin calamiteux qui grimpe en premier l'échelle de coupée improvisée
beau gosse, on peut pas le nier dans le genre local, yeux soulignés de khôl (mais après la trempette, ça lui fait d'étranges coulées, un peu comme une femme battue, voyez?), fine mostach' un peu équivoque, comme une conchita wurth, torse soigneusement épilé
Cyrus lui palpe l'entrejambe au passage, l'autre se laisse faire avec bonne volonté
mais si l'aspect du gus peut enthousiasmer les foules, ça n'est rien à coté de celui de Blum
là, Cyrus se sent fondre
grand, maigre et ....blanc!
blanc-blond, devons nous préciser
aryen, en somme
Cyrus se sent défaillir, il se mord les lèvres pour éviter de mordre celles de son vis a vis
il est vrai que la beauté se cache dans les détails, les fantasmes aussi, mais faut être monomane de l'amour homo pour voir en nos amis des objets de désir...
malgré tout, Cyrus redresse le buste et entreprend une fouille au corps
ses mais s'égarent, un truc dur, t'es content de me voir ou tu as un...?
perdu, c'est le deuxième terme de la question, l'ami, mano arriba!
et Blum de dégainer le makarov soustrait à Gogavline
lequel makarov après le temps passé dans l'eau, doit tirer des grenouilles, mais enfin, ça, pas moyen de le savoir, surtout pour nos deux marins de la république slamique, ils lèvent donc les bras au ciel
vous allez m'objecter que dans une vedette garde-côte l'équipage ne se limite pas à deux hommes
certes
un mousse se repose dans l'entrepont
précisons qu'il repose son fondement
oui, toutes les marines du monde fonctionnent comme des sociétés en miniature, c'est le plus jeune qui écope
d'ailleurs, il avait prévu de déserter, car il n'est pas certain qu'en se plaignant des assauts de l'enseigne de vaisseau et du matelot breveté, ce soit pas lui qui aie pas des ennuis, gardons à l'esprit que la mère du cap'tain est fortement liée à un imam de kortier
il voit là une occasion de faire d'une pierre deux coups, faire prisonnier les naufragés récalcitrants, liquider ses tourmenteurs et mettre leur élimination sur le dos de leurs invités
il se glisse donc vers le gaillard d'arrière, là où sont stockées les armes individuelles (fusils G3 en majorité, récupérés du temps du Sha)
ça pour être stockés, ils sont stockés
sous clé
exit donc la possibilité de faire des prouesses

 

son pied dérape sur un coran qui traînait là...alerté par le bruit, Blum le braque (encore une allitération riche), sans quitter des yeux nos deux invertis
lesquels ne mouftent pas
d'un simple mouvement du menton, il invite le mousse à se poser à terre avec les autres, le gosse se soumet

 

Tout ce petit monde se trouve à croupetons, sous la dunette, il y a Cyrus, Darius et, appelons le Abas, le matelot, plus le chat du bord, appelons le Hâtif, comme le djinn qui chante le nom des mourrants du lendemain
Je sais pas comment est le djinn en question mais le chat n'a pas l'air très batailleur, si c'est tout ce qu'ils ont a opposer aux rats....ratus norvegicus n'a pas trop de soucis à se faire
Pendant ce temps, les autres montent à bord, les trois demi soeurettes en dernier, et c'est trois fois Vénus sortant des ondes... ticheurte mouillé, longue chevelure dans laquelle les perles d'eau scintillent, bref, de quoi relocaliser Chypre dans le golfe persique

 

les esclaves n'haigres achetés à Zanzibar (à bon prix, je précise, les vendeurs, leurs frères de race, ont le sens des affaires), tous originaires du Kenya, font trempette au fond de l'océan ou servent d

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Carte blanche (38)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici et la sixième ici.

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Septième partie

 

Il est nyctalope ce mec, pas possib'autrement, car il fait sombre dans la bicoque
La journée se passe, on entend les insectes bourdonner, les tôles du toit claquer en se réchauffant, mais bizarrement aucun humain ni humaines ( en général aux afwiques, c'est l'homme qui fait le plus de bruit)
Au crépuscule lorsque la température chute et que les fers à béton du bâtiment claquent, on les fait de nouveau grimper dans le pickup
Au bout de quelques heures cahotantes, on les débarque, on les aveugle de nouveau et la marche reprend
Pas pour longtemps, d'ailleurs elle est plus facile, aux cailloux et à la fluidité de la poussière sous les pieds succèdent le contact lisse du béton
Puis leur chaouch leur fait franchir une déclivité, une ou plusieurs marches
Les voilà dans une salle, de grandes dimensions si l'on en juge par l'écho répercuté par les parois, probablement du plancher au sol, pas de clim, un air un peu poussiéreux, pas bien chaud
On les pousse sur des chaises, on leur libère les poignets, on les soulage des bâillons puis des bandeaux

 

Ils sont là, à se frotter les paupières, ils s'avisent l'un l'autre, pas de bobo, toulmonde a l'air entier ?
On dirait, oui, on peut encore tenter quelque chose, en dépit du dépendeur d'andouille qui les couvre d'un air glauque et d'une petoire bien entretenue
Pas le temps, on perçoit des pas dans la pièce à côté, la porte va dinguer contre le mur d'en face, propulsée par une mâle assurance, et Blumroch fait son entrée
Un Blumroch vieilli de plusieurs décennies mais il porte encore beau, l'échine droite le regard clair la carcasse solide, le treillis ouvert sur un torse puissant, un Bruno Kremer en somme
Il se plante devant nos trois amis qui se sont instinctivement levés
Il vrille son regard dans celui de Blumroch, le vrai, qui ne cille point, puis dans celui de kobus ( il est pour cela obligé de pencher la tête) puis dans celui de Jean Eudes
Le cosaque lui approche un siège, il se pose et d'un geste très urbain, invite les prisonniers à en faire de même

 

Il s'éclaircit la voix,hum,hum
Nous nous rencontrons enfin, ceci dit, je ne vous ai jamais perdu de vue, suivi par drones, pisteurs indigènes, animaux de la forêt spécialement dressés, même les arbres, oui les arbres nous ont tenu au courant de vos aventures, déplacements et péripéties
Les arbres aussi ?
Évidemment, les arbres, what else ?
Bien, si nous pouvions revenir aux raisons de vos présences ici....
Le petit gros et le grand flandrin, nous savons, ils sont à notre recherche, l'universitaire en rupture d'Alma mater, c'est moins net, pouvez vous nous éclairer monsieur du gavrec de ponsac de clairencour de ceci et de celà ? (J'aurais bonne mine si ce patronyme existe réellement)
Jean Eudes dévisage son vis à vis et déclare calmement "il s'agit d'une curiosité toute scientifique, une curiosité anthropologique pour ainsi dire, l'ouest afwicain m'est plus que connu, d'autres horizons s'ouvraient"

 

le sosie de bruno kremmer le dévisage sans mot dire
il étend les jambes devant lui
"vous vous demandez, ou pas, pourquoi je vous cause au lieu de simplement vous liquider, ou de vous vider de vos sangs respectifs?
vous auriez raison de vous poser ces questions
et de ne pas les formuler à voix haute, mon opinion n'est pas encore arrétée, mais dans les grandes lignes, voilà la situation...."
il s'interrompt, son oeil , à l'instant vif et acéré, papillonne un peu dans le vide, sa bouche s'entr'ouvre
merde, il va pas nous faire une mort subite? un AVC?
les deux?
autre chose?
il se reprend
"en dépit de notre migration vers ce continent obscur, nous n'avions pas pris en compte l'évolution de l'humanité, pourri était le sang des européens, pourri est les sang de afwicains, avec un retard de quelques décennies, SIDA, drogues, parasitoses engendrées par la négligence des campagnes d'éradication des milieux humides dues aux indépendances...on peut dire que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, ou du moins elle jauni aussi vite"

 

"pour faire court, notre peuple se meurt, une fois de plus et aussi sévèrement que si nous étions restés au pays
sans idéaliser celui ci, d'ailleurs
nous ne sommes pas restés les bras croisés , vous pensez bien, nous avons déterminé qu'il fallait pas moins de 10 litres du précieux liquide pour maintenir l'un des nôtres en vie une seule semaine, avec un traitement dépuratif constant, un genre de dialyse voyez, qui extrait toutes les toxines, le truc est caché dans notre intestin, un genre de symbiote et ça nous fait des petites crottes que nous émettons à intervalle régulier, genre une fois par jour"
Kob's éclate de rire "oué, c'est un microbiote intestinal comme nouzautres, pas de quoi en faire une pendule"
une baffe assénée de main de maître le précipite à bas de sa chaise
"toi l'avorton ventru, tu le fermes, tu m'interrompt pas, ta mère t'as élevé avec les pieds ou quoi?"
penaud il se rassied
"nos scientifiques ont aussi induit une mutation dans l'hémoglobine qui rend dépendant à l'ingestion de sang, la même mutation que je porte, que nous portons, nouzautres vampyrs et que toi, Blumroch, tu devrais porter, si l'exposition aux rayonnement LGBT que tu as subi dans l'enfance n'avait pas fait muter à nouveau ton hémoglobine!"
les autres se dévisagent, Blum un vampyr?
on n'ose y croire!
il prend la parole "mais je connais mes pères et mères, je n'ai jamais eu peur de la lumière et je n'ai aucune accointance dans le milieu LGBT...."
"certes, il y a des choses que tu ignores, mon neveu éloigné, mais tu apprendras un jour"
"neveu? vous voulez dire que....?"

 

Et de quel rayonnement LGBT parle-t-on ?
Jamais exposé aux fiottes et autres folles, le Blum !
Bon, à l'alcool je dis pas mais c'est tout

 

Une chose en amenant une autre on apprend que les ancêtres de Blumroch, lointains ancêtres, furent karpatiques, que la mutation de l'hémoglobine s'est brutalement perdue ainsi que la photophobie, que de telles manifestations au sein d'un groupe homogène ne pouvaient pas être tolérées ( alors qu'aujourd'hui on tolère à peu près tout, à l'exception notable de l'expression des zopinions divergentes et choquantes) et donc que les arrières arrières arrières arrières grands-parents de Blumroch furent contraints à l'exil,exil terminé dans l'entre deux mers sur une parcelle de vigne qu'ils avaient bien du mal à faire prospérer ( là j'invente, mais on peut mettre ce que l'on voudra)
Où l'on apprend aussi que la combinaison des qualités défaillantes du sang afwicain, des parasites sanguins,du SIDA et des drogues est autant sinon plus toxique pour le métabolisme des vampyrs que la combinaison des qualités défaillantes du sang européen, des drogues, des toxiques phytosanitaires et du SIDA

 

Où l'on apprend, toujours,. qu'en dépit d'un travail acharné, effectué par des chercheurs vampyrs de jour et de nuit, dans des labos installés sur les hauteurs de Léopoldville, alimentés en courant par une zentral nukleer laissée en dotation par les belges à la décolonisation, alimentée en matériel humain par les n'haigres que les membres du groupe Wagner vont razzier la nuit ( il faudrait revenir sur cette accointance vampyrs groupe Wagner), en dépit de tout cela donc, les chercheurs ne sont pas parvenus à obtenir un résultat stable, robuste et définitif, la mutation de l'hémoglobine est donc parfois réversible, parfois pas, le dispositif inséré dans la lumière de l'intestin et destiné à épurer les toxines n'est pas toujours bien toléré, bref, et vous vous en doutiez, l'heure est gravissime et ils ont besoin de, de, de....?

 

Oui, d'expérimentation
Sur des humains
De phénotype avoisinant, puisqu'avec les n'haigres,rejet Habsolu et définitif, l'injection du modificateur génomique a entraîné au mieux un état de mal convulsif au pire une mort subite ( ou l'inverse)
Quant à l'implantation du symbiote intestinal, il s'est autonomisé, a bouffé les cobayes par l'intérieur pour ressortir par la bouche, une abomination, même pour des n'haigres
Quelque chose à voir avec l'ARNmessager, l'activation de la fraction idoine du complément et toutes ces merdes immunologiques et épigenetiques que nous ne maîtrisons Habsolument pas,quoi que nous prétendions, la folie du rhume 19 en attestant

 

Alors bien sûr, des courageux chez nous ont tenté l'implantation du symbiote..... pas réellement efficace, mais pas agressif, enfin, pas autant que chez les n'haigres, au pire, il est déféqué dans les semaines qui suivent, comme un gros vers solitaire, d'un volume conséquent ( il mime, on s'extasie devant la taille de son avant bras, couvert de poils argentés)
Mais pour le traitement génique, enfin la restimulation de l'expression génomique de la mutation.... personne n'a tenté
Voilà le marché que je vous propose, vous acceptez l'innoculation du traitement génétique, nous vous surveillons le temps nécessaire pour évaluer et, dans la mesure du possible,traiter d'éventuelles complications, nous vous relachons pour une étude dans le milieu naturel, puis nous vous implantons le symbiote
Si vous acceptez, vous serez des nôtres, vous serez des héros, Blumroch sera à l'honneur de sa lignée, il aura réparé un tort survenu deux siècles en amont
Dans le cas contraire, vous serez vidés de vos sangs respectifs,car nous les présumons moins toxiques que ceux de nos gibiers usuels, ni parasites, ni SIDA
Kobus s'exclame "ha, mais on peut pas savoir, moi par exemple, j'ai enfourché une délurée y a pas quatre semaines, et j'ai chopé une chtouille grandeur nature"
Une deuxième baffe le fait derechef choir de sa chaise
"Il est infernal votre pote, il a jamais appris qu'il fallait pas interrompre ceux qui causent ? Bon, on commence par lui !"

 

Le cosaque Wagner l'empoigne par une aile, kobus se rebiffe, comme un cave, bien mal lui en prend, une grêle de coups s'abat sur son museau, mais tu parles si ça le ralenti... jetté à terre il boxe le mec directement dans les roustons, déjà pas très coloré, l'autre verdi, éructe bruyamment puis tombe sur les genoux,ni une ni deux, Kob's lui claque la trogne sur le sol et tente de lui soustraire son arme, qu'il a gardé à la bretelle, récalcitrance,ahanements de part et d'autre, Bruno Kremer en profite pour, d'un maître coup de grolle, annihiler tout espoir de victoire du kobus
Il sombre dans l'inconscience

 

fondu enchaîné....ça tourne dans sa gogne, nausées, élancements divers, étincelles à la périphérie du champ de vision
merdasse , que s'est il passé?
à poil, étendu les bras en croix sur une table orthopédique, un gros cathéter dans le bras doit, un tensiomètre à gauche, un oxymètre de pouls au majeur....il lève les yeux....un chariot de réa antédiluvien avec le dèf' le set d'intubation, le draeger tout prêt....
mon pauvre Kobus il est temps d'entamer ton péan funèbre, pas certain que tu puisses écrire la fin de cette aventure

 

Un vampyr, totalement albinos s'approche, à la main, une éprouvette contenant un liquide bleu cobalt avec des reflets mordorés
Non de djieu, kes ke c'est ke c'truc là, encore ?
Il prélève la totalité du liquide avec une seringue ( 60 cc comme celles qu'on utilise en réa dans les pousse seringue) il connecte à la perfusion et hop, il pousse le tout allègrement, pas le temps de faire ouf, le gros kobus est expédié dans les pommes, les limbes, il se décorpore, se voit depuis le plafond, avec les alarmes qui couinent et le staff qui s'agite autour
Puis silence
Obscurité

 

On va l'perdre, on va l'perdre, on va l'perdre, l'perdre, perdre,erdre,dre...
On l'a perdu, perdu,du, du,du....
C'est sur ces échos catastrophés que notre ami s'éteint
Le scope fait un dernier bip puis ligne plate
On a balancé de l'adré, des bicars, de l'oxygène, on a massé, rien, que dalle, la carcasse ne répond plus, le moulin ne repart pas
Merdasse de merdasse, y a une incompatibilité immunitaire, encore une
Les mecs débranchent le de cujus,hop on retire les cathéters, la sonde trachéale, on coupe le Draeger qui faisait stupidement pchit pchit pchit ( en plus lent, c'est le rythme de la respi idéale)
Ils interrogent le grand vampyr qui ressemble à Bruno Kremer ( et que,par commodité nous avons décidé de renommer Bruno Kremer) , "on passe aux autres ?"
"Non pas, il n'en reste que deux et puis l'un est un neveu éloigné"

 

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Vous avez dit mixité sociale ?

Publié le 10/07/2008 - Modifié le 15/07/2008 N°1869 Le Point

 

Villa Montmorency - La Cité interdite

 

Ce territoire boisé occupe un grand pan du 16e arrondissement, à Paris. La Villa Montmorency est un cocon douillet pour PDG de haut vol et stars du show-biz.

 

Emmanuel Berretta (avec Séverine Cazes, Romain Gubert et Armel Mehani)

 

Se réveiller au chant des oiseaux, prendre le petit déjeuner sur sa terrasse de 120 mètres carrés, sentir l’odeur d’un gazon fraîchement arrosé et laisser s’ébattre les enfants dans les allées du petit jardin, se savoir entre soi, à l’abri des regards et des importuns, assez loin de la maison voisine pour éviter le dérangement des disputes de couple... Et tout ce calme, ce luxe et cette volupté, ce lopin de campagne où il fait si bon vivre, c’est à Paris, la mégalopole embouteillée aux 2 millions de visages blafards qui respirent les pots d’échappement, slaloment entre les Vélib’ de M. le maire et glissent sur les crottes de chien !

Voilà ce qu’offre aux riches et aux très riches la Villa Montmorency, paisible cité privée, logée au sommet d’une butte dans le 16e arrondissement de Paris. De hautes grilles à l’entrée, un gardiennage sans faille et un réseau de caméras de surveillance protègent un hameau privatif d’une centaine de résidences, paradis des glycines, des hommes d’affaires de haut rang et des célébrités du show-biz.

« Avec les impôts que nous payons en France, nous, les riches, sommes devenus tellement peu nombreux qu’on est obligé de créer des réserves », s’amuse l’un des résidents, doté d’un sens de l’autodérision rare à ce niveau de revenus.

Le bottin mondain de la Villa Montmorency compte au premier chef les grandes puissances médiatiques : Vincent Bolloré, le plus riche de la résidence, 12e fortune de France avec 4,3 milliards d’euros de patrimoine (selon Challenge), y côtoie son concurrent sur le wi-max (Internet haut débit sans fil), Xavier Niels, très discret patron du groupe Iliad (19e rang, 2,7 milliards). Niels réside juste en face d’Arnaud Lagardère, 55e fortune de France, propriétaire entre autres d’Europe 1, suivi de près par son concurrent Jean-Paul Baudecroux, patron du groupe NRJ (54e), qui a acquis trois maisons pour ses enfants.

Rien d’étonnant que la Villa Montmorency soit le repaire des tycoons français de la com’. L’Ouest parisien héberge la plupart des grands médias. Quand ça roule bien, Arnaud Lagardère se trouve ainsi à huit minutes en voiture de la rue de Presbourg, où siège son groupe. Le trajet que chaque matin Vincent Bolloré emprunte jusqu’à la tour Bolloré de Puteaux ne lui prend pas plus de quinze minutes et lui offre le plaisir de traverser une boucle de la Seine. Même durée de transport concernant Xavier Niels, dont la voiture prend la direction du 8e arrondissement. Pour Jean-Paul Baudecroux, le chemin des écoliers est plus court : 1,2 kilomètre sépare sa demeure de son fauteuil présidentiel de la rue Boileau. A peine le temps d’une page de publicité sur NRJ... On ne peut pas faire plus efficace pour ce patron, champion de l’anti-gaspi.

Entre grands des affaires, on ne se fréquente pas, sauf exception. « J’ai connu Vincent Bolloré parce que c’est mon voisin, Villa Montmorency, raconte le producteur Tarak Ben Ammar, qui y réside depuis dix ans. Je ne suis devenu son conseiller qu’après. » Ensemble, ils ont forcé la porte du conseil d’administration de Mediobanca, la boîte noire de la finance italienne. Bolloré a trouvé dans son voisinage immédiat une des clés du capitalisme transalpin car il n’ignorait pas que Tarak Ben Ammar est aussi le conseiller de Silvio Berlusconi...

Chacun chez soi.

Mais cet « affairisme de voisinage » est l’exception qui confirme la règle. Pas de vie sociale et encore moins de « fête des voisins ». Chacun chez soi et le lotissement sera bien gardé, semble la devise la mieux partagée. La discrétion est d’ailleurs vivement recommandée. A l’entrée, trois couples de concierges se relaient en journée tandis que deux gardiens exercent la surveillance de nuit. Aucun badaud n’est admis à l’entrée. Il faut montrer patte blanche, être annoncé comme à la réception d’un grand hôtel. « Après 20 heures, il arrive même que le gardien appelle le résident afin de vérifier que le visiteur est bien attendu », témoigne un habitant qui préfère garder l’anonymat afin de ne pas encourir les foudres d’une copropriété arc-boutée sur la règle du silence absolu.

Ainsi, quand les enfants de Tarak Ben Ammar, à la joie de vivre toute méditerranéenne, s’amusent un peu fort, ce sont aussitôt des voisins qui râlent... « Même quand Dominique Desseigne, le patron du groupe Lucien Barrière, fait son jogging tous les matins dans les allées de la résidence, c’est mal vu », confie un résident.

Il y a quelques mois, drame de la jalousie, le quartier fut réveillé par le tapage d’une résidente qui tambourinait à la porte de chez elle. Elle était en petite culotte et le mari cocu ne voulait pas la laisser entrer. Shocking ! Les policiers sont intervenus...

Mais le summum du dérangement fut atteint durant la campagne présidentielle. En offrant l’hospitalité au candidat Nicolas Sarkozy, Dominique Desseigne (50e fortune de France) a rendu la vie impossible à tout le quartier, dès lors placé sous une cloche policière avec tout le tintamarre que peut produire une garnison de policiers à l’affût. L’élection du candidat UMP débarrassa les habitants des nuisances policières. On respira et la quiétude regagna les lieux... un court laps de temps. Car, six mois plus tard, les allées et venues de la maréchaussée reprenaient de plus belle. Desseigne n’y était pour rien, cette fois. Nicolas Sarkozy et sa caravane policière se rendait chez Carla Bruni, laquelle avait le malheur d’habiter rue Pierre-Guérin, juste derrière la Villa Montmorency.

On aurait pourtant tort de penser que ce « rupin-land », selon l’expression amusée d’un habitant, soit uniquement composé de poids lourds du compte en banque. La Villa Montmorency se décompose en cinq strates. Au sommet de la hiérarchie, les « serial acheteurs ». Trois sont clairement identifiés : Vincent Bolloré, chef de file, Tarak Ben Ammar et Georges Tranchant, ex-député RPR des Hauts-de-Seine, propriétaire des casinos Tranchant. Ceux-là possèdent plusieurs maisons-au moins trois chacun-afin d’y loger leur progéniture. En grand propriétaire terrien, Vincent Bolloré s’implique particulièrement dans la vie associative de la copropriété dont il est devenu le secrétaire général.

Stars et intouchables.

Ensuite arrive le groupe des stars de l’industrie et de la finance qui possèdent de grandes et belles maisons avec de vastes jardins : outre le clan des médias déjà mentionnés, on trouve le lunetier Alain Afflelou, Jean-Paul Bucher, ex-PDG du groupe Flo, Jean-François Roverato, PDG d’Eiffage (BTP), Alain Guillon, ancien directeur du raffinage chez Elf, Michel Derbesse, ex-numéro deux du groupe Bouygues, Marc Serrell, fondateur de Terres de charme, le pape du voyage sur mesure, et les financiers Michel Cicurel (Financière Edmond de Rothschild), Grégoire Chertock (Rothschild & Cie), Jacques d’Auvigny (Mutualité française), Jacques Tenaille d’Estais (BNP Paribas)...

La troisième strate est constituée des stars de la chanson qui ont trouvé dans ce havre de paix, sous surveillance, le moyen d’écarter les fans envahissants et les téléobjectifs des paparazzis. Là, ce sont des maisons cossues dont les jardins sont souvent plus petits. Sylvie Vartan y a établi ses quartiers depuis 1977. Elle passe pour être la « coqueluche du quartier ». Si bien que, pour lui faire plaisir, pendant des années, la boulangerie Charbon d’argent de la rue Chardon-Lagache a fabriqué des pains... en forme de Johnny ! Mylène Farmer a rejoint la Villa Montmorency pour y entretenir son mystère, tandis que Rika Zaraï s’est spécialisée dans la protection des arbres et des plantes de la « cité interdite ». Elle veille en louve au strict respect du règlement de copropriété, lequel prévoit qu’un arbre coupé doit être remplacé par un autre de la même espèce. Il n’était pas rare, avant son accident cardio-vasculaire, que l’inoubliable interprète de « Sans chemise, sans pantalon » sonne chez l’habitant pour savoir quand il comptait remplacer un arbre coupé... Rika Zaraï fait également assaut de politesse avec les nouveaux venus. « Quand je me suis installé, elle est venue me souhaiter la bienvenue », témoigne un patron de la deuxième strate. Effort d’urbanité rare qui mérite d’être salué chez ces forcenés du quant-à-soi...

Les belles-lettres fournissent un lot d’illustres anciens résidents : si l’on remonte dans le temps (voir encadré historique), Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Sarah Bernhardt, Henri Bergson, André Gide... y ont déposé leurs valises. Plus récemment, on a vu passer des stars de cinéma. Gérard Depardieu, Carole Bouquet et Isabelle Adjani, qui a occupé un appartement de 110 mètres carrés en face de la maison de Sylvie Vartan, y ont séjourné avant de repartir. Gilles Jacob, le président du Festival de Cannes, lui, y vit toujours.

Mais la « cité interdite » compte aussi ses « intouchables » : les héritiers (souvent désargentés), les « petits » acheteurs et « petits locataires » (de 2 500 à 4 000 euros de loyer) dans les petits immeubles de la propriété. On est là bien loin des nantis de la première catégorie, capable de s’offrir une maison ou un hôtel particulier pour plus de 10 millions d’euros. Alain Afflelou a mis sa maison en vente. Il en escompte 35 millions d’euros et affirme, à son voisinage, avoir refusé une offre à 30 millions d’euros... « Je doute de la réalité de cette offre car l’hôtel particulier de la résidence qui affiche 15,5 millions d’euros est invendable, lance l’un de ses copropriétaires. Il en vaut 8 ou 9, pas 15. A côté, il y a aussi une belle maison de 600 mètres carrés avec 1 hectare de jardin qui affiche un prix de 10 millions d’euros. Elle ne trouve pas preneur depuis deux ou trois ans... » C’est la crise, même pour les nantis, il faut croire.

La Villa Montmorency est donc loin d’être ce bloc monolithique que sa façade grillagée, surmontée de pointes, laisse entrevoir. Dans cette enclave, les riches côtoient de moins riches et, là encore, les différences de comportement existent. « Ce sont surtout les "héritiers" et les "petits proprios" qui rendent la Villa humaine et sympa », souligne un gros propriétaire un peu lassé du côté guindé et sécuritaire de la résidence.

Pas difficile de classer Jean-Pierre Magnier, le mari de Rika Zaraï (il est aussi son producteur) : « Je ne vois pas l’intérêt de vous parler de la Villa et des gens qui y vivent, déclare-t-il au Point . Il y a quelques années, j’ai sorti moi-même une équipe de télé qui voulait filmer quelques maisons. Et je le referai aujourd’hui, en téléphonant à la police si nécessaire. Si vous publiez une photo d’une allée ou d’une maison dans Le Point, je porterai plainte. »

Faits divers.

La sécurité, c’est justement le cheval de bataille du secrétaire général Vincent Bolloré. Depuis quelques années, des faits divers ont ébranlé les habitants. D’abord, ce fut l’assassinat, en 2003, de Simone Michaud, une dame âgée, par son employé de maison. La vieille femme fut abattue d’une balle de 22 long rifle parce qu’elle avait licencié la compagne du tueur (elle-même exécutée). En mars 2005, l’architecte Olivier-Clément Cacoub (concepteur du « Versailles de la jungle » de Mobutu), aujourd’hui décédé, a été « saucissonné » avec son épouse. Il avait 84 ans à l’époque des faits. Plusieurs dizaines de milliers d’euros et des objets de valeur lui ont été dérobés. Comment les cambrioleurs ont-ils pu pénétrer dans le sanctuaire pourtant gardé par des vigiles, ornés d’un brassard Sécurité, qui effectuent des rondes de nuit avec un chien ? Il y a deux ans, un nouveau vol a été déploré... Les caméras de surveillance n’ont pas fonctionné. Ce qui provoqua un scandale au sein de l’assemblée générale des copropriétaires.

Vincent Bolloré a donc décidé de reprendre les choses en main. Le milliardaire breton, déjà présent sur bien des fronts, entend se battre pour renforcer le nombre de gardes. Mais il se heurte à la plèbe des « petits propriétaires » qui refusent de payer davantage de charges... Les chicaneries de syndic ne sont pas seulement le lot de M. Tout-le-Monde.

Digital Globe Google 2008 Villa Montmorency.gif

 

Le « château invisible »

«Quand Boufflers parut à la Cour/ On crut voir la reine d'amour/ Chacun s'empressait de lui plaire/ Et chacun l'avait à son tour. » Composée par le comte de Tressan, cette épigramme rend hommage à la comtesse de Boufflers, la première propriétaire du domaine sur lequel a été construite, au XIXe siècle, l'actuelle Villa Montmorency. Idéalement situé sur la route menant des Tuileries au château de Versailles, le domaine d'origine, d'une dizaine d'hectares, fut acheté par Mme de Boufflers en 1773. D'un esprit brillant et capricieux, la comtesse, dame d'honneur de la duchesse d'Orléans, y anima, sous Louis XVI, l'un des salons les plus en vue du royaume. Veuve et maîtresse du prince de Conti, elle jouissait d'un statut de rêve ! Trois fois par semaine, Mme de Boufflers invitait chez elle une quinzaine de personnes à souper. Rameau, Rivarol, Mme de Staël, les deux Ségur, le poète Roucher ou encore Turgot et le comte de Luxembourg devinrent des familiers du lieu, auquel un immense parc, taillé à l'anglaise, valut le surnom de « Château invisible » . A plusieurs reprises, la reine Marie-Antoinette honora le salon de sa présence. Mais l'idole de la comtesse resta toujours, sans conteste, Jean-Jacques Rousseau...

Arrêtée en janvier 1794, Mme de Boufflers-amie des Encyclopédistes-échappa de justesse à la guillotine. Après sa mort, le domaine changea de mains avant d'être racheté, en 1822, par la famille Montmorency. Trente ans plus tard, alors que le futur Napoléon III rêvait de doter Paris du premier métro urbain, les frères Pereire, grands banquiers et industriels du XIXe siècle, acquirent ce vaste terrain pour y construire la ligne de chemin de fer gare Saint-Lazare-Auteuil, exploitée jusqu'à 1985. Les reliquats du domaine de Boufflers, environ 4-5 hectares, furent ensuite vendus à la découpe !

En mal de nature, des sculpteurs, des peintres, des écrivains, de grands commis de l'Etat et même un maître de l'ésotérisme (le docteur Gérard Encausse, surnommé Papus) décidèrent alors de construire aux portes de Paris, sur l'ancienne commune d'Auteuil, un ensemble de villas et de petits hôtels ayant chacun leur style particulier. Au 67 du boulevard du même nom, les frères Goncourt installent un « grenier » où les « parlotes » du dimanche réunissent Zola, Daudet, Barrès et le Tout-Paris littéraire. Certains étés, Victor Hugo et Sarah Bernhardt se reposent sous les allées de tilleuls et de sycomores. Quant à Gide, l'écrivain, et Bergson, le philosophe, ce sont les deux grandes hommes de la Villa Montmorency à la Belle Epoque. Un lieu qu'Amédée Fayol décrivait alors comme « une thébaïde » (1)

Séverine Cazes

 

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10/11/2008 | Lien permanent

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