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27/08/2006

Marxiste un jour, marxiste toujours ?

Pourquoi je ne suis pas marxiste

 

Voici quelques extraits de "La Question juive", de Karl Marx:

 

"Considérons le Juif réel, non pas le Juif du sabbat, comme Bauer le fait, mais le Juif de tous les jours.

Ne cherchons pas le secret du Juif dans sa religion, mais cherchons le secret de la religion dans le Juif réel.

Quel est le fond profane du judaïsme ? Le besoin pratique, l'utilité personnelle. Quel est le culte profane du Juif ? Le trafic. Quel est son Dieu profane ? L'argent. Eh bien, en s'émancipant du trafic et de l'argent, par conséquent du judaïsme réel et pratique, l'époque actuelle s'émanciperait elle-même.

Une organisation de la société qui supprimerait les conditions nécessaires du trafic, par suite la possibilité du trafic, rendrait le Juif impossible. La conscience religieuse du Juif s'évanouirait, telle une vapeur insipide, dans l'atmosphère véritable de la société. D'autre part, du moment qu'il reconnaît la vanité de son essence pratique et s'efforce de supprimer cette essence, le Juif tend à sortir de ce qui fut jusque-là son développement, travaille à l'émancipation humaine générale et se tourne vers la plus haute expression pratique de la renonciation ou aliénation humaine.

Nous reconnaissons donc dans le judaïsme un élément antisocial général et actuel qui, par le développement historique auquel les Juifs ont, sous ce mauvais rapport, activement participé, a été poussé à son point culminant du temps présent, à une hauteur où il ne peut que se désagréger nécessairement.

Dans sa dernière signification, l'émancipation juive consiste à émanciper l'humanité du judaïsme.

Le Juif s'est émancipé déjà, mais d'une manière juive. " Le Juif par exemple, qui est simplement toléré à Vienne, détermine, par sa puissance financière, le destin de tout l'empire. Le Juif, qui dans les moindres petits états allemands, peut être sans droits, décide du destin de l'Europe. "

" Tandis que les corporations et les jurandes restent fermées aux Juifs ou ne leur sont guère favorables, l'audace de l'industrie se moque de l'entêtement des institutions moyenâgeuses. " (B. Bauer, La Question juive, p. 114.)

Ceci n'est pas un fait isolé. Le Juif s'est émancipé d'une manière juive, non seulement en se rendant maître du marché financier, mais parce que, grâce à lui et par lui, l'argent est devenu une puissance mondiale, et l'esprit pratique juif l'esprit pratique des peuples chrétiens. Les Juifs se sont émancipés dans la mesure même où les chrétiens sont devenus Juifs.

(...)

Si nous en croyons Bauer, nous nous trouvons en face d'une situation mensongère : en théorie, le Juif est privé des droits politiques alors qu'en pratique il dispose d'une puissance énorme et exerce en gros son influence politique diminuée en détail. (La Question juive, p. 114.)

La contradiction qui existe entre la puissance politique réelle du Juif et ses droits politiques, c'est la contradiction entre la politique et la puissance de l'argent. La politique est théoriquement au-dessus de la puissance de l'argent, mais pratiquement elle en est devenue la prisonnière absolue.

(...)

Le judaïsme s'est maintenu, non pas malgré l'histoire, mais par l'histoire.

C'est du fond de ses propres entrailles que la société bourgeoise engendre sans cesse le Juif. Quelle était en soi la base de la religion juive ? Le besoin pratique, l'égoïsme.

Le monothéisme du Juif est donc, en réalité, le polythéisme des besoins multiples, un polythéisme qui fait même des lieux d'aisance un objet de la loi divine. Le besoin pratique, l'égoïsme est le principe de la société bourgeoise et se manifeste comme tel sous sa forme pure, dès que la société bourgeoise a complètement donné naissance à l'état politique. Le dieu du besoin pratique et de l'égoïsme, c'est l'argent.

L'argent est le dieu jaloux d'Israël, devant qui nul autre dieu ne doit subsister. L'argent abaisse tous les dieux de l'homme et les change en marchandise. L'argent est la valeur générale et constituée en soi de toutes choses. C'est pour cette raison qu'elle a dépouillé de leur valeur propre le monde entier, le monde des hommes ainsi que la nature. L'argent, c'est l'essence séparée de l'homme, de son travail, de son existence; et cette essence étrangère le domine et il l'adore.

Le dieu des Juifs s'est sécularisé et est devenu le dieu mondial. Le change, voilà le vrai dieu du Juif. Son dieu n'est qu'une traite illusoire.

L'idée que, sous l'empire de la propriété privée et de l'argent, on se fait de la nature, est le mépris réel, l'abaissement effectif de la religion, qui existe bien dans la religion juive, mais n'y existe que dans l'imagination.

C'est dans ce sens que Thomas Münzer déclare insupportable que toute créature soit transformée en propriété, les poissons dans l'eau, les oiseaux dans l'air, les plantes sur le sol : la créature doit elle aussi devenir libre ".

La nationalité chimérique du Juif est la nationalité du commerçant, de l'homme d'argent.

La loi sans fondement ni raison du Juif n'est que la caricature religieuse de la moralité et du droit sans fondement ni raison, des rites purement formels, dont s'entoure le monde de l'égoïsme.

Ce n'est qu'alors que le judaïsme put arriver à la domination générale et extérioriser l'homme et la nature aliénés à eux-mêmes, en faire un objet tributaire du besoin égoïste et du trafic.

C'est parce que l'essence véritable du Juif s'est réalisée, sécularisée d'une manière générale dans la société bourgeoise, que la société bourgeoise n'a pu convaincre le Juif de l'irréalité de son essence religieuse qui n'est précisément que la conception idéale du besoin pratique. Aussi ce n'est pas seulement dans le Pentateuque et dans le Talmud, mais dans la société actuelle que nous trouvons l'essence du Juif de nos jours, non pas une essence abstraite, mais une essence hautement empirique, non pas en tant que limitation sociale du Juif, mais en tant que limitation juive de la société.

Dès que la société parvient à supprimer l'essence empirique du judaïsme, le trafic de ses conditions, le Juif est devenu impossible, parce que sa conscience n'a plus d'objet, parce que la base subjective du judaïsme, le besoin pratique, s'est humanisée, parce que le conflit a été supprimé entre l'existence individuelle et sensible de l'homme et son essence générique.

L'émancipation sociale du Juif, c'est l'émancipation de la société du judaïsme."

Karl Marx, La question juive

 

Ce passage devrait suffire à faire comprendre, enfin, que toutes les dictatures sont fondées sur la négation de la propriété privée, et que cette négation a pour but exclusif la spoliation des producteurs "capitalistes" au seul profit d'une clientèle de prédateurs politiques, qui sont chargés d'établir la "moralité".
Pour ce faire, les totalitaires vont rechercher des prétextes idéologique et désigner les ennemis qui sont toujours et invariablement les capitalistes, sous toutes leurs formes, vraies ou supposées (le "Juif", le "Koulak", ...).

Remplacez le mot "juif" dans les phrases ci-dessus par le mot "capitaliste" (ce qui dans l'esprit de Marx, comme dans celui d'Hitler, était strictement synonyme) et vous obtiendrez un discours immédiatement prononçable par les prédateurs d'Attac ou de la CGT.

Bien évidemment, cette évidence aveuglante ne peut rien contre la bêtise brute des prédateurs.

On en vient ainsi à lire des remarques comme celles de Robert Mandrou dans son introduction à "La question juive" dont je reproduis ci-dessous la conclusion:

(...) Au total, ni Bruno Bauer, ni Marx ne peuvent être considérés comme des antisémites, au sens commun du mot; sans doute ces deux écrits, lus trop vite, ou mal compris, par des commentateurs malveillants, ont pu être utilisés mal à propos, lorsque l'antisémitisme contemporain prend forme au tournant du siècle. Mieux vaut les lire comme des témoignages profonds et percutants sur un problème fondamental hérité de l'Ancien Régime : la ségrégation des Juifs et leur émancipation humaine. En ce sens, La Question juive demeure un grand livre.

Vous avez bien lu : un "grand livre" ! Et "Mein Kampf", un "grand livre" aussi ? Lu "trop vite, ou mal compris, par des commentateurs malveillants" ??????????

J'hallucine...  

 

Mickaël Mithra sur Hérésie.org

 

Commentaires

L'antisémitisme de Marx est relativement connu. Certains analysent le truc et considérent que Marx étant juif lui-même, le terme "juif" correspond plutôt à un "concept" de même nature que "bourgeois" par exemple.

Écrit par : profdisaster | 27/08/2006

"Relativement" comme tu le dis , mais pas suffisamment à mon avis. D'autre part, le fait qu'il soit d'origine juive ne le dédouane en rien, ni d'ailleurs cette notion de "concept" qui ne change pas grand chose à ce qu'il a écrit noir sur blanc.

(J'ai recopier le texte intégralement, même s'il est un peu long, car le lien ne fonctionne pas).

Écrit par : Pharamond | 28/08/2006

Puisqu'il est vrai que le communisme a fait des millions de morts pour le bien de l'humanité, Karl Marx devait être antisémite sans penser à mal...

Écrit par : Pharamond | 28/08/2006

le "Livre noir du communisme" est plein d'applications pratiques

Écrit par : Paul-Emic | 28/08/2006

COmme Hitler en a fait mourir des millions pour la grandeur et la prospérité de l'allemagne...
Ce qui caractérise aussi les différents totalitarismes, c'est leur haine de l'"individu".

Écrit par : profdisaster | 28/08/2006

De toutes les façons, les marxistes, ça n'existe plus. Sauf peut-être comme épouvantail.

Écrit par : schleuder | 29/08/2006

Paul Emic : Il va falloir que je me décide à le lire.

Profdisaster : Je crois plutôt qu'il haïssent "l'individualité", la particularité qui fait qu'un homme est unique ; l'individu (la personne) est simplement négligeable pour eux.

schleuder : Un épouvantail comme le fascisme ? Je ne crois pas, il existe encore des régimes marxisme et des partis politiques et autres groupuscules qui s'en réclament.

Écrit par : Pharamond | 29/08/2006

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