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16/04/2024

Pépiements (205)

Propagande continuelle, répression en cas de non respect des consignes, climat de suspicion généralisée, encouragement à la délation et récompenses pour les plus serviles ; toute proportion gardée notre société possède bien des attributs du camp de rééducation.

Commentaires

Le bagne qu'a bien connu Dostoïevski était sûrement plus sale mais mille fois moins vile que notre camp (de moins en moins virtuel) de rééducation.

Au final nous aurons le bagne moins l'humanité.

Écrit par : La Bleue | 16/04/2024

La Bleue > Je ne sais pas, les conditions épouvantables des camps soviétiques qu'a connus Dostoïevski ne devaient pas laisser beaucoup de place à l'humanité. Quand il souffre l'homme devient moins qu'une bête.

Écrit par : Pharamond | 17/04/2024

Dostoïevski est mort en 1881. Il n'a donc jamais connu les camps soviétiques.
Cordialement

Écrit par : Pastis | 17/04/2024

Pastis > Au temps pour moi, je ne sais pas pourquoi, je pensais à Soljenitsyne. Mais les camps tsaristes ne devaient pas être non plus des colonies de vacances.

Écrit par : Pharamond | 17/04/2024

Les autorités de l'époque ont justement reproché à Dostoïevski d'insister un peu trop, dans son magnifique "Souvenirs de la maison des morts", sur l'aspect humain et relationnel ainsi que sur des détails qui pourraient prêter à confusion auprès des jeunes âmes inexpérimentés (le pain y était très bon, les tâches à accomplir n'étaient pas toutes abrutissantes ou inhumaines, on pouvait (non sans risque) se saouler, etc).

Mais pour revenir à votre propos initial, je ne vois guère de solution au camp de rééducation que de se retrancher encore plus et de ne garder strictement que l'essentiel ; solution à la Blumroch, que je salue au passage.

Écrit par : La Bleue | 17/04/2024

Varlam Chalamov a passé dix-sept ans au goulag, il a écrit : Récits de la Kolyma

« Il ne faut pas avoir honte de se souvenir qu'on a été un « crevard », un squelette, qu'on a couru dans tous les sens et qu'on a fouillé dans les fosses à ordures [...]. Les prisonniers étaient des ennemis imaginaires et inventés avec lesquels le gouvernement réglait ses comptes comme avec de véritables ennemis qu'il fusillait, tuait et faisait mourir de faim. La faux mortelle de Staline fauchait tout le monde sans distinction, en nivelant selon des répartitions, des listes et un plan à réaliser. Il y avait le même pourcentage de vauriens et de lâches parmi les hommes qui ont péri au camp qu'au sein des gens en liberté. Tous étaient des gens pris au hasard parmi les indifférents, les lâches, les bourgeois et même les bourreaux. Et ils sont devenus des victimes par hasard. »

Écrit par : mormor | 17/04/2024

La Bleue > J'ignorais cette histoire. C'est curieux car l'univers carcéral n'est jamais un endroit plaisant même si c'est très variable selon le lieu et l'époque.

Il ne reste plus grand chose à faire, effectivement, sinon se consacrer à ce qui nous parait essentiel.
J'ai transmis vos salutations à Blumroch.

mormor > La terreur totalitaire dans toute son horreur.

Écrit par : Pharamond | 17/04/2024

@La Bleue : Salut à vous, Kamerad, ainsi qu'aux autres ceusses, rares, qui ont remarqué ma disparition[1] : Pharamond, Paul-Emic, EQUALIZER, Kobus van Cleef et Martin-Lothar. *Ils auront été six*.

Echapper au camp de [re]programmation sociale, beau projet, probablement irréalisable : le camp d'en face ne laissera pas en paix les exilés de l'intérieur dont l'existence même lui est intolérable. Pas de Shire pour les Hobbits.
Ultimes refuges temporaires : les films, comme l'excellent *The Last Valley* de Clavell ; les livres, comme l'admirable *Village oublié* de Theodore Kröger recommandé par Raspail :
"J’ai lu ce livre quatre ou cinq fois, la première à l’âge de quinze ans, dans un état de surexcitation totale, la dernière tout récemment, plongé dans un recueillement presque religieux. De lecture en lecture se précisait l’essentiel. L’essentiel pour moi, s’entend. C’est vrai que les sonorités de ce livre sont multiples et font vibrer de toutes les façons le courage, l’honneur, la camaraderie, la foi, le dévouement ; et, beau comme une aurore boréale, l’amour de Faymé, la jeune Tatare, et aussi la vengeance, la mort, l’abjection, le déchaînement des laideurs humaines dans un océan de souffrances. Mais moi, ce qui m’avait emporté dès quinze ans et que je redécouvre intact, c’est cette volonté étincelante de s’en aller plus loin, toujours plus loin, d’effacer ses propres traces de telle sorte que nul ne vous rattrape ou ne vous retrouve, d’oublier, de se faire oublier, d’immobiliser le cours inexorable des temps, d’être à soi seul une unique lumière dans la nuit, dans le chaos de l’humanité, jusqu’à ce que d’autres se rallument, espérance ou désespoir, qui le sait ?"

A. -- Il faut quitter ce monde.
B. -- Le quitter ? Plutôt la mort !... Que me conseillez-vous ?
A. -- Saint Kaczynski, sainte Vehme, ou faire des cachots en Espagne en attendant la victoire.


[1] Sauf pour cette facétie en forme de clin d'oeil :
http://guerrecivileetyaourtallege3.hautetfort.com/archive/2024/04/11/enigmes-6493725.html#c9080510

Écrit par : Berger de lettres | 18/04/2024

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