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25/05/2021

Carte blanche (26)

Laissée à Blumroch pour les chapitres entre astérisques et à Kobus van Cleef pour les autres.

Que les auteurs veuillent bien me pardonner les rares coupures (digressions, apartés, private jokes...) réalisées dans le seul but de rendre l'histoire plus compréhensible.

Pour suivre au mieux les péripéties de ce récit il est vivement conseillé de lire les précédents épisodes : 1, 2 et 3.

 

Signé van Cleefax

 

"vu comme ça, pourquoi pas?" dit Blum

"allez je vais chercher le registreur, on fait la prise et on passe aux autres" kobus ressort pour faouiller dans les fontes de sa bécane, Blum entreprend la gosse "tu vas lire le papier, ça va bien se passer, après on s'en va , c'est juste pour mettre un truc sur internet"

le petit gros revient avec sa caméra, le texte, il plante le bouzin devant la gamine, centre la tête de la fille, lance le truc

"vas y, lis" c'est Blum qui intime à la gosse, elle reste bouche bée

"mais kes kis pass' bon gû? elle lit le truc?"

"non je vois pas, elle lit, point"

"allez vas y petite, lis le truc"

"heu heu heu"

"merdeeeee, elle sait pas lire"

"tu rigoles?"

"non, regarde, elle sait pas lire, j'te jure"

"on va lui souffler"

sitôt dit sitôt fait

la machine tourne

"moi gertud colline de sardine, militante du klimat, déclare sans contrainte que j'ai été abusée sur l'état de la réchauffure de la climatance par mes pères, mères et sponsors la preuve? le soleil va s'éteindre et on va crever de froid, pas de chaud"

"bravo ma poupette, t'es la meilleure, allez on balance ça sur le net"

vous vous demandez comment ils peuvent balancer ça? Blum a des accointances avec le tétragramme lequel peut tout

"bon, celle là c'est fait, on passe aux suivants, celle qui habite en Californie, ça va être un peu juste d'ici la fin du monde"

"sait on jamais?"

"en tout cas on pourrait se mettre à la recherche du boss, le sponsor au patronyme palindrômique"

 

redescendons de quelques degrés (pas en température, quoique, ça va bientôt venir lorsque le soleil jouera les abonnés absents) en latitude

Thomas toujours tapi dans l'ombre du palier, attend

un pas lourd résonne dans la cage d'escalier, ça descend, bram , bram, bramm! et la rampe tremble

c'est une façon d'homoncule, plus large que haut, élargi encore par le tapis roulé qu'il porte sur les épaules, tapis contenant les possessions dérobées chez le proxo et sa sous maque

Thomas espère encore que le présumé meurtrier passera sans le voir, mais c'est trop compter sur la chance, la bouboule l'aperçoit du coin de l'oeil

saisi il laisse choir son fardeau, ramène contre lui le calibre 12 canon scié dont il vient de se servir

d'une voix de rogomme il demande "é kes ki veu l'petit franssi?" braque sa pétoire, et tire

bruit assourdissant dans la cage d'escdrin, fumée, bruit multiplié par la giclée de pruneaux que Thomas a balancé en pressant par mégarde la détente du stetch, y en aura pour toulmonde!

en tout cas, la rafale a basculé le courtaud par dessus la rambarde, il s'étale en bas, les plombs du calibre 12, tirés trop bas, ont simplement emporté la semelle d'une nike air de thomas, dommage il commençait à s'y faire

notre duo, l'un arrimé à l'autre, continue son ascension

arrivé à l'étage maudit, ils constatent le carnage, le yaouled dépêché d'une décharge en pleine poitrine, pour le reste, l'appartement qui était presque intact a été retourné rapidement, ce qui explique le tapis que trimbalait le sosie de Gimli

on saura jamais ce qu'il cherchait

et on s'en fout

viens par là, on va se sustenter et refaire ton pansement

et une bonne giclée d'antibiotique dans la fesse

 

beaucoup plus au sud, les géniteurs colline de sardine n'ont pas pris de décision quand à l'attitude idoine à adopter lorsque des tarés, néanmoins ci devant victimes de la colonisation, et de ce fait éligibles à un dédommagement, en veulent à ta vie

monsieur en tient pour une discussion ferme et constructive, madame en tient pour une fuite éperdue dans les forêts profondes

 

evidemment, ce genre de tergiversation peut pas durer jusqu'à la fin du monde, et un monumental coup de gourdin met un terme à ces interrogations stériles, les corps encore pantelants rejoignent les autres dans l'océan indien, plouf

il vaut mieux, d'ailleurs, que ses parents n'aient pas assisté à son abjuration planétaire, ça leur aurait fait de la peine avant de défunter, alors que là....

entre les barres d'une cité d'une autre ville péri lutécienne, qui commence au hasard par un "S" et se termine par un autre "S", un satyre rôde, on peut même déceler dans ses yeux une étrange noirceur

il revient donc sur le terrain de ses premiers exploits, si on peut dire

certains ne l'ont pas oublié, ceux dont les filles, naïves activistes, lui sont passées entre les mains

et l'un de ces pères a contacté les autres, téléphone ethnique oblige, tout ce petit monde guette la venue du crétin imbibé de testostérone et de viagra, avant que les lumières s'éteignent, il voudrait s'en mettre plein la lampe!

il marche sur l'avenus cefran desmen ou leo meblou, cuip chuip (il y a longtemps que ses méphistos ont rendu l'âme), lorsque des pères outragés, jaillissant du café des zamis lui tombent sur le râble, le chopent, le coxent, baillon boule dans le clapoir, menottes aux poignets, chevilles entravées

le bougre est assis brutalement sur une chaise du défunt bistrot (avec cette fin du monde, plus personne ne vient consommer, alors autant privatiser les arrière-boutiques pour résoudre de vieux conflits jamais tirés au clair)

"alors le priape, on fait moins l'malin, maint'nant?"

"oui li priap' ti rigol' moins?"

priape a piteuse mine, son sexe flétri par la terreur pendouille le long de sa cuisse, la salive coule sur son menton,il se tortille sur sa chaise

"hon hon honnnn!"

"y faut y enlever le truc là" dit un père outragé

"pourquoi faire?" rétorque un autre

"mais pour qu'il s'explique!" réplique un troisième

"aucun intérêt, on le fume, ci tout, ci pas compliqué"

"tout accusé à droit à un procès" reprend sentencieusement le deuxième

"procès mon ku! y a eu un avocat pour défendre l'honneur de nos filles? à moins que le dédommagement versé par son chaouch ne vous satisfasse? moi pas" (on voit que le maniement des temps verbaux n'est pas étranger à notre brave)

après maints conciliabules, l'assemblée des déshonorés s'approche du captif

"on va te la couper, te la fourrer dans la bouche et puis ensuite te griller au pitroul, vil suborneur" en réalité, ils usent de termes plus fleuris, mais avec mon ortograf incertaine, je ne puis me hasarder à les retranscrire ici

on débaillonne donc l'abducté, il ricane

"alors les darons, c'est avant qu'il fallait veiller sur vos pucelles, enfin lorsque je dis pucelles, on s'entend, hein, il était passé du monde, sinon par devant, beaucoup de l'autre coté, c'est courant en vos contrées, m'a-t-on dit"

fureur des pères qui se précipitent sur le suborneur, grêle de coups, coups de couteau aussi, le mec défunte, pas grave ils s'acharnent, on traîne le corps dehors, à grand peine, car il est gros, ventru, une lippe jouisseuse qui ne l'a pas abandonné dans la mort, on boute le feu au cadavre après l'avoir arrosé de benzine, dans le kortier, ça fait bien longtemps que ça n'émeut plus les foules

 

bien plus à l'est, dans une région d'afrance habituellement réservée aux happy fiouz, une poignée de rageux a pris possession d'un pseudo manoir nouveau riche, qui ne jure pas dans le décor général (tuiles rosées, murs chaulés, pistoches en plein air, rocailles avec escaliers en devers, salles de gym dans les pénombres des espaces intérieurs) et de ses proprios, un médiatik à chemise déboutonnée au nombril et sa légitime, renflouée au poitrail)

le mec est enchaîné dans la cour de son mas (qui en castillan signifie plus et, effectivement, il y a plus) et doit faire face à l'ire de ses interlocuteurs

l'ire?
la détestation, plutôt

imaginez une théorie de mâles de taille variable, qui ont inséré des oreillers et autres postiches sous leurs vêtements pour paraître ventrus, un faux nez de clown et des oreilles de Mickey, alignés les uns derrière les autres, en train de scander "peuglou, peuglou, peuglou" fortissimo et chacun à la main, un disque de pâte brisée (comment ont ils fait pour la cuire? la fin du monde c'est aussi la fin du gaz) surmonté chacun d'un étron chaud fumant

ils se préparent à entarter leur victime et quel entartage!

avec des tartes à l'étron, ignoble humiliation!

l'homme, qui n'a rien perdu de sa superbe, clame "en tant que membres de notre communauté de destin, l'afrance, vous devriez avoir honte, entarter est un acte fachysse !"

la première tarte le cueille au vol, étouffant ses vitupérations, pendant qu'un grondement s'élève de la masse assemblée "l'afrance n'est pas une communauté de destin, pomme à l'huile -d'olive-, c'est une communauté comme une autre! peuglou, peuglou, peuglou!"

les douteuses pâtisseries volent et ferment définitivement le bec du verbeux personnage

 

encore plus à l'est, parmi les molles ondulations des alpages chuiches, se dresse le bounquaire des davosiens

charles chouabe s'est levé, terrible et magnifique

terrifique ou manifible, si vous voulez

il tonne, il écume, il exige

hara kiri pour toulmonde, allez hop, zag, et qu'ça saute!

les séïdes , tétanisés par la pétoche, se voient distribuer des instruments tranchants propices à leur supplice (encore une allitération qui fume, j'adore) couteau à beurre, canif victorinox de l'armée chuiche avec boussole cure dent et tire bouchon, coupe papier publicitaire émoussés, les prétoriens les tiennent en respect avec des armes à feu dont l'aspect est redoutable mais dont la crédibilité est de moins en moins attestée

chouabe hurle "à mon commandement, coupez!", les lames ricochent sur les durillons de comptoir, elles se tordent sur l'alpaga des costards

l'un des séïdes énonce, d'abord avec crainte, puis voyant que les prétoriens ne bougent pas "à vous l'honneur, grans penseur"

(et ça rime, de plus en plus, je vais commettre un jour un guide raisonné de la rimaille vronzaise , ça servira aussi pour la psychanalyse lacannienne)

 

Crotte !

Grand penseur

Pas grans penseur

Chouabe,pris de court, bafouille, bégaye tel un scoutairiste hottentot avant qu'il vide les étriers

On lui tend avec obligeance les instruments idoines, il les empoigne avec réticence, tremblements, répugnance, puis les approche de son ventre, creusé par les macérations d'utilité sportive qu'il s'impose
Appuie la lame sous la xiphoide, direction le cœur, pousse un grand coup, à la romaine, en clamant "qualis artifex pereo"

Évidemment, la lame se tord ou ricoche sur le sternum et le fantôme de Nicolas Tesla se rematerialise au fond de la salle dans une ambiance bleutée, il sussure,mezzo vocce "tu resteras vivant jusqu'à la consommation de la fin, je veux que tu puisses voir où t'as mené ta folie" ou alors c'est l'assistance qui se l'imagine ?

Toujours est-il qu'il s'effondre en pleurs "je t'en supplie, entité supérieure, épargne moi le spectacle de mon échec, je serai ton esclave, je suis prêt à te concéder l'âme de ces surnuméraires assemblés ici !"

Le fantôme disparaît, ne laissant qu'une odeur ionique, d'atomes fortement chargés, et une grande confusion parmi les témoins

Certains se lèvent, enfilent leurs vêtements civils ( on est tenus d'assister aux audiences de chouabe en costard gris anthracite frappé des initiales "ISUO" dans le dos, soit internazional start up Organizazion, en rouge claquant) tandis que, reprenant de sa superbe, chouabe hurle à destination de ses chaouchs "liquidez moi tout ça ! Par le fer ou par le feu, à mort,tue,tue, bordel de moi !"

La salle se vide rapidement, les protagonistes se retrouvent dans le hall et conviennent d'un raid vers la cave pour s'octroyer un pot de fendant ( espérons que ce soit un par citoyen, mais c'est pas gagné, chouabe est célèbre pour sa pingrerie)

Un peu plus à l'ouest, le pipozof submergé sous l'ouragan stercoral, a encore la ressource de hurler "botul vous chatiera, bande de non élus,oui,botul me vengera !" avant qu'une tarte bien placée lui ferme le bec à jamais

Exit le bruiteur mediatik

Sa désormais veuve ( on pourrait même dire, enfin, elle va pouvoir toucher la thune) réarrangée du poitrail ( du caraco, du bustier,du fafatch') du museau, de la toison, s'exclame à l'adresse des tortionnaires de son légitime ( incroyable, cette propension à écrire comme un auteur klassik) "lâches ! vous auriez le courage de molester une femme seule, entravée, par surcroît ?"

Les interpellés se consultent du regard,kes kelle dit la chenue, elle nous met au défi d'un coup de verge ?

Trop pas pour moi, les gars, je repars en gelbique, moi pareil, et moi, j'ai encore une bibliothèque à faire flamber

Allez,tchao la bougresse, à se revoir dans le néant !

Et ils rippent, accompagnés de ses cris "attendez, libérez moi, je vous, je vous, même le plus moche"

Mais ils sont trop loin pour l'entendre

*

Le Tétragramme attend la fin de l'humanité avec ce qui, s'Il n'était fondamentalement étranger aux émotions humaines, ressemblerait à une légère impatience. Il avancerait bien encore l'heure du trépas universel de quelques heures, mais Il ne voudrait pas qu'on lui fît (mais qui donc, dieux bons ? l'Autre Tétragramme, peut-être, celui des sphères encore plus supérieures...) le reproche d'avoir triché une fois de plus, puisqu'Il se prépare à l'annoncer au monde en lettres de feu dans le ciel : si le rigolo, c'est Bruno (la plaisanterie ne fera rire que quelques Français), eh bien demain, c'est la fin -- avec quinze jours d'avance sur la date initialement prévue. Psychologue manipulateur, Il compte même présenter cette facétie comme une grâce pour mettre fin aux tourments de l'attente. Les tyrans sont tous les mêmes.

N'oublions pas que le Tétragramme est un grand lecteur, et qu'Il sait reconnaître la qualité : Il attend donc encore quelques livraisons des Chroniques de Kobus van Cleef, dont à la fois il connaît et ignore le texte, en vertu d'un mystère théologique exposé à plusieurs reprises par saint Monteilhet.

Une autre affaire L'occupe : Il a longtemps -- par plaisanterie, par erreur ou par indifférence -- toléré l'existence des Autres dieux, qui accentuaient le caractère pittoresque de la Création. Comme ils n'auront bientôt plus de fidèles, autant les précipiter dans le néant, même si l'univers, lui, persistera. Pour se mettre dans la bonne disposition d'esprit, le Tétragramme, affligé par la disparition de son ange préféré, une disparition qu'on lui avait cachée (prendre note : des têtes et des ailes doivent tomber), se repasse le célèbre réjouissant épisode de *Supernatural* montrant un Satan affaibli avoir raison des dieux païens :

Contrairement au Déchu, le Tétragramme n'a évidemment pas besoin de la magie inférieure : chez lui, penser, c'est faire. Il pense la disparition des dieux, et tous de s'effacer instantanément de notre plan d'existence pour se retrouver sur Htrae, dans le Bizarro World -- but that's another story pour amateurs de petits miquets...

Sur Terre, personne ne s'aperçoit de l'événement qu'en d'autres temps on aurait jugé considérable. Au large de Santorin, un pêcheur dira avoir entendu des pleurs et une voix dire, dans un wagnérien murmure de tonnerre, "Les anciens dieux sont morts", mais ses rares auditeurs attribueront ce récit à une consommation excessive d'ouzo.

Le Tétragramme commence déjà à imaginer les êtres de la prochaine Alliance, dont Il espère qu'ils ne le décevront pas, eux -- Il les fera surgir sur un monde avec deux soleils, ce sera plus esthétique.

Il accorde à Kobus van Cleef, le Chroniqueur de l'Apocalypse, la faveur d'un message personnel transmis par une charmante succube. Quelques compliments, d'auteur à auteur, mais aussi une aimable mise en garde : que son auteur continue sa désopilante chronique du désastre, mais qu'il n'aille pas croire qu'on peut faire au Tétragramme le coup de la vraie Schéhérazade -- la Schéhérazade de Rome. Quand viendra l'heure pour le Soleil de basculer dans une autre dimension afin d'éclairer la planète Ailurophilia, tout sera fini. Inutile d'espérer Lui raconter mille et une ou mille et trois histoires pour le faire changer d'avis. Le Soleil disparaîtra à l'heure prévue, et que nul ne prétende allumer une autre étoile, même en se tuant à la tâche : le Tétragramme a lu Heinlein, lui aussi. Défier des extra-terrestres, c'est une chose ; défier le Tétragramme, c'en est une autre. Quant au défi à la Del Rey, s'il est estimable, il est voué à l'échec.

Arrive donc le jour de l'escamotage final. Tous les peuples de la Terre ont été informés, qui ont vu chacun dans sa langue l'avertissement inscrit dans le ciel.

Panique et résignation sont au programme de l'ultime journée accordée au genre humain.

*

loin, très loin de là, aux Armoriques, là où les souchards ont la tête aussi dure que le granit dont on fait les tombes, une douzaine d'individus ont chopé un nékolojizt

chopé est une litote, quasi une atténuation, pour décrire la façon dont ils se sont emparé de leur victime

agneau de djieu, ce pauvre hère a les deux yeux pochés, la trogne en tartare au point qu'on ne reconnaît plus le sexe, l'âge ou l'ethnie

ils l'ont accroché à une porte de grange dans la plus pure tradition chouanne, puis hissé icelle sur la pale d'une gigantesque éolienne, mise en panne pour l'occasion

hop hop en grimpant par le trappon de maintenance ils ont arrimé l'étrange équipage à la périphérie d'une pale, solidement car lorsque ça tourne, ça bastonne

on ne perçoit que le vagissement du supplicié mais il est vrai qu'à 30 mètres de hauteur et le vent dans la trogne, il peut s'époumoner , il restera inaudible

les types lui crient des insultes depuis la terre, mais il n'écoute pas , trop occupé à offrir son sacrifice à mère nature

ho Gaïa, sans toi rien ne serait rien, j'offre mon âme, mon corps et mon sacrifice ultime pour que les générations à venir....merde y aura pas de générations à venir, je vais crever pour rien, merde .....je vais crever, je vais creveeeer, JE VAIS CREVER!

en bas, un signal, vas y Jobic! et le chouan resté en haut embraye la grande roue, ça glisse sans accrocs (ces escroqueries, bien huilées, sont toudmeme à la pointe de la technologie, avec roulements à billes, silicone pour lubrification, filtrage et tout) un quart de tour, et le sang lui a quitté le cerveau, un demi tour il est inconscient deux tours, à vitesse modérée, son crucifix improvisé, sur lequel ses tortionnaires l'avaient installé, se détache, il fait un immense vol plané et va s'écraser à proximité de son quat-quat hybride que ses ravisseurs avaient utilisé pour l'approcher des lieux du supplice

sprotch!

ha sacré fi d'garc' va, ça y apprendra à installer ses moulins à vent près d'chez nous!

une théorie de petites vieilles en coeff' de dentelles , plus loin , récitent un avé et deux paters pour le repos de l'âme du maudit qui était quand même beau gosse, avec sa mostach' blanche, en dépit de son obsession du vélo et de ses larmes faciles pour des sujets grotesques (marier des hommes, franch'ment) puis toulmonde s'en va pour une bamboche de trois jours

comme lors des mariages d'antan

s'agit de féter dignement la fin du monde

dommage que Kobus, l'homme de la rejetonne du chatiô du coin soit pas là pour y assister, il tient bien sa place à table

et hop toulmonde descend du Golgotha improvisé en dansant la jabadao

 

Nos celtoks se rentrent dans leurs chaumières pour préparer le fest noz de la fin du monde ( mais on n'a pas entendu grincer les essieux de la charette de l'Ankou, peut être qu'il s'est mis au goût du jour et qu'ils sont fabriqués avec des roulements à billes récupérés sur les moulins à vent ekolojiks ?)

On avise le cochon, on le sort de sa soue, on touille bien la patacrep, pour la laisser reposer ensuite, les tonneaux de cidre sont roulés au milieu de la cour, on les mettra en perce ensuite, et pour les légumes,dame, la cambuse est pleine, corvée de pluche pour les désœuvrés

Cependant, certains n'adhèrent pas au projet

Il leur reste des doutes, des insatisfactions

À quoi bon châtier un crétin, malfaisant certes, alors qu'il en reste plusieurs milliasses ?

Ils ont beau tenter la fusion avec le groupe, une petite muzak leur trotte dans la cougourde

Et une cougourde de celtok, c'est solide, tu mets une idée dedans, elle peut plus s'échapper, issues de secours bouclées, toussa

La faute aux facteurs environnementaux, comme on dit avec pudeur, la gnôle ( mais pas que, comme disent les débateurs télévisuels incultes, car lorsque la gnôle était seule factrice environnementale, avec la consanguinité, les gensses n'avaient pas tant de mauvaises idées) et surtout le ouch ouch ouch répétitif des pales d'éoliennes géantes

Hé oui, ça produit des ondes de basse fréquence, de très basse fréquence même, avec émission d'infra sons

Ça désoriente la faune sauvage et domestique ( mais ça on s'en branle, les porcs d'élevage ne sont ils pas destinés à finir sous la lame de l'égorgeur turc, même dans les abattoirs bretons ?)

Et ça rend dingue à plus ou moins long terme les riverains

Des preuves ?

Une seule preuve, éclatante,Jobic se lève, passe dans le cellier, décroche son Mauser transformé en fusil de chasse ( réduction du magasin, tout bien), enfourne une boîte de patronen partizan dans sa musette et le voilà sorti

Il se cogne à Jean Yves, lequel a dû faire le même calcul, car il a, passé à l'épaule par sa courroie, son vieux Manufrance calibre 10( pas exactement le genre de truc pour ce qu'ils envisagent mais faute de grives on mange des merdes)

À peine un mouvement de sourcils, ils se sont compris

C'est donc dans la vieille 4L de Jobic qu'ils rejoignent Jean Joseph à l'autre bout du bourg

Il a dû penser la même chose puisque de son baluchon pointent à la fois la crosse d'une antique pétoire ( un fousile Berthier, pas certain que les cartouches ne fassent pas long feu mais l'intention y est) et des cartes Michelin ( mais qui consulte encore des cartes Michelin de nos jours ? je vais vous surprendre, toulmonde, surtout depuis la mort d'internet)

Voilà nos trois compères partis

 

dans la grande bonlieu, Thomas se sent isolé

son compagnon d'aventure tremble, grelotte et délire, l'appartement est dévasté, les cadavres du mac et de la maquerelle commencent à empester, le sang commence à figer sur celui de la gentille Kahina dont les yeux semblent désormais couverts d'une sorte de cataracte

mauvaise journée

en plus de ça, il perçoit des reptations suspectes dans l'escadrin, des chuchotis, des messes basses ( si on peut dire, dans ce kortier, ha ha ha!)

pas bien rassurant, il faut le dire (contribute from nikole Brik) lorsqu'on a pour tout potage un stetch et un seul chargeur (oui 30 pelos de 9mm dedans en quinconce mais un seul chargeur quand même), une kalach pas approvisionnée un blessé potentiellement grave et qu'on est déchaussé d'un pied (comme Bayard il a le pied déferré mais il n'est pas dans la pâture, loin de là)

ça se précise tout de même, reptations, frôlements, une ombre se glisse dans le taudis, Thomas attend avant de tirer

bien lui en prend, c'est le sosie de Kahina

LE sosie

un Kahin, quasiment, polo de couleur vive, pantalon hyperserré, babouches, boucles courtes et rebelles

Thomas a l'impression de voir un spectre (vous allez dire qu'on use fortement du deus ex machina, c'est vrai, Molière avec la statue du commandeur n'a qu'à rentrer dans le rang), comment te nomme tu mon garçon?

moi c'est Aziz, j'apporte la lumière

et il tend une boîte d'alloufes, modèle familial, feudor que ça s'appelle (j'ai les mêmes pour mes cigares)
tu sais, garçû ( il est inexplicablement rassuré, on se demande pourquoi), y a pad'gaz, et le frigo est vide
ti est trop franssi, toi, ti est trop mignon, y a le grill dehors, avec li charbon de bois, laisse moi une heure, ji ti fais un repas royal

Thomas jette un oeil sur le balcon, effectivement, un grill de fortune est installé là, depuis longtemps, à voir la couche de suie qui recouvre le mur, il trouve aussi une gandhoura accrochée par le capuchon, raide de crasse à tel point qu'elle aurait pu tenir debout seule et de mignonnes babouches roses à petits miroirs incrustés sur le dessus, hop c'est sa taille, ça fait son dimanche

il entend le gosse à coté s'échiner, ahaner, il en conçoit un peu de gêne mais ouat, à chacun sa merde, pas vrai?

un regard pour le cyrard qui comate un peu moins, dis moi ce qui s'passe, spacionaut, vas y dégoise

il résume la situation, l'autre lui recommande de s'assurer du yaouled après le repas (qui tarde à venir, mais des odeurs de frigouse grillée et de viande louche les tiennent en haleine)

Commentaires

plus à l'est, le tsunami stercoral a eu raison de la jactance du pipozof au grand soulagement du voisinage, ils pourront crever en paix, comme le projet planétaire le prévoyait, sans personne pour leur corner dans les ouïes et les culpabiliser, ce qui est mieux quand même, vous en conviendrez
sa légitime est restée ligotée à une chaise (louis ghost, plastoc transparent, non recyclable évidemment, philippe stark, ils auraient pu acheter du teck mais c'est tellement répandu que ça fait petit bourgeois alors, hein)
elle commence à avoir des fourmis dans les jambes
et envie de pisser, aussi
survient sur ces entrefaites un séïde de moumou, le dirigeant d'un pays riche, riche de pitroul mais c'est à peu près tout comme richesse
ha si
riche aussi du nombre de ses tribus, qui ont passé leur temps à se bastonner, et qu'il a réunies dans une confédération artificielle qui a éclatté peu de temps avant sa disparition
voilà, vous le remettez?
eclatement de la confédération que l'on doit à....
bref
le clampin se radine sur ses deux pieds, on voit bien qu'il cherche quelqu'un ou quelque chose, il a un petit papelard, une gentille paperolle à la main avec un plan, probablement
il stoppe devant la grille largement ouverte que les visiteurs ont laissé béante, remonte l'allée, tombe sur le monceau fécal autour duquel bourdonnent tous les diptères de la création, s'en éloigne à cause de l'odeur, revient
une voix le tire de sa méditation
"hé ho, prince du désert, viens me délivrer et je suis toute à toi!"
le gus, cette invite impudique, ça lui fait ni chaud ni froid, il s'approche néanmoins
"c'est à moi que tu t'adresses sur ce ton, charmouta al ibliss?"
l'égérie pipozofik, déboussolée par cette entrée en matière, éclate en sanglots
"j'ai trop envie de pisser, chuis triste, mon chéri universel et médiatik a défunté, comme nous tous mais en pire, délivre moi, prince charmant"
il l'envisage sans mot dire, sans maudire et pourtant il pourrait
elle reprend, sa nature reprenant le dessus
"délivre moi, merde! je t'offre mon corps, ça t'suffit pas? qu'est ce que tu te crois, le sel de la terre? c'est réservé aux autres, tu l'sais bien, allez magne"

Écrit par : kobus van cleef | 26/05/2021

le mec s'interroge, il sort un lingue de sa poche, cisaille les cordes qui retiennent la vioque prisonnière, la voilà libre, elle s'effondre au sol, ses jambes ne la portent plus, le gus l'empoigne par sa ceinture rutilante (hermès? doux et cabanes? peu importe) la boucle lui reste dans la main, une camelotte pareille, c'est gâcher
il la redresse habilement, tu vas me suivre, la mouquère, c'est ton homme là bas, sous la merde? (il prononce "mârde" ce qui peut le situer natif des ardennes ou des flandres vronzaise, à moins que son professeur de vronzais soit issu de ces contrées)
oui, hélas, c'est lui, des ordures l'ont lapidé, enfin, l'ont coprolisé
crotte je lui réservais un sort plus enviable (grillé au pitroul puis cadavre exposé, dans la plus pure tradition loco-régionale) mais j'ai été pris de court, sais tu où je peut trouver ses complices?
mais complice de quoi? de qui? mon homme n'a jamais fait que du bien
ouais, la destruction de mon pays, du bien? celle de la serbie, pareil? pour ne parler que des plus récents, bien sûr
j'ai le numéro de cellulaire de machin, le jockey, et de truc, l'héritier de la colère de son père
tant qu'à faire, envoie les adresses
elle fait
il la remercie d'une balle dans la cuisse, elle s'effondre, sa vessie la lâche, l'urine et le sang se rejoignent pour former une flaque de mauvais alloi (sens premier du terme) sur le bloudjine de marque, usé avec componction par les vendeurs dans les corners de nioullorque (je le sais, j'en ai vu de semblables, 450$ à l'époque)


loin de là, les surnuméraires de la base antimissile de l'armée la plus morale au monde (qui reflète donc la moralité de la société qu'elle défend) ont gagné une station balnéaire sur un rivage cuit de soleil, mais en général, animé par des teufs nocturnes, de véritables saturnales, pas bien loin de là

en déambulant, sous l'effet des substances ingérées, ils heurtent différentes personnalités

l'une d'elle au moins, avec barbe taillée, lippe molle et verbe haut, ne leur est pas inconnue, c'est un autre mediatik vronzais (décidemment ya que ça!) chargé du décervellage de la populace à lui confiée par l'heureux hasard des contrats télévisuels, en plus le gus est d'une vulgarité à faire rougir un gendarme

Écrit par : kobus van cleef | 27/05/2021

le type, au blaze qui peut se décliner à la façon assinienne (dont il reprend la scansion ternaire) les refoule mollement, il faut dire qu'il a des nouilles plein les poches, on se demande bien pourquoi

ils le basculent à nouveau, plaf, le mec dérape sur ses farfalles glisse dans le caniveau et de là jusqu'à la mer rouge (pourquoi rouge? aucune idée) où les méduses lui administrent une sévère avoinée à base d'histamine
asthmatique de base, il défunte en quelques minutes, dans l'indifférence de son public, non prévenu il est vrai (pour une fois, peut on dire, pour une fois, on n'a pas emmerdé la populace avec la geste de nos pipeules, dommage que ça survienne si tardivement, je me plaît à imaginer un livre "le dit et la geste des pipeules" et en l'ouvrant , rien, immaculé, le désert!)

Écrit par : kobus van cleef | 27/05/2021

Poursuivons
L'amuseur public et néanmoins télévisuel, une fois dépêché, sans fioritures, notre groupe se met en quête d'autres contributeurs à sa rage exterminatrice
C'est presque chose faite en avisant un homme ( et plusieurs faaaammes pourrait on dire, mais non, ses faaaammes respectives et successives sont restées en des lieux plus trankils) bien connu des frankaouis par ses activités néfastes lorsqu'il était"aux responsabilités"( mais dont il a toujours refusé d'assumer les conséquences) et par sa démarche et son attitude ébrieuse et/ou vous m'avez compris
Ils l'abordent donc, en des termes fleuris, mais l'autre ne se laisse pas entreprendre, il les rabroue donc d'un lapidaire "cass'toi,pov'kron"
Les supplétifs, ça leur fait peine, un langage aussi pauvre, ils vont donc tenter de lui inculquer les bonnes manières

De nouveau dans l'hexagone, une idiote, folle de son corps et de son ku, rattrapée par les images et sa sex tape diffusée sur le ternet, est prise à parti par une cohorte de tendeurs qui passent le temps comme ils le peuvent avant l'extinction des lumières (1)

Les Kamerads Blumroch et kobus ont repris la route pour chercher d'autres crétins et crétines utiles à qui faire avouer la forgerie qu'à consisté la défense du klima

Dans l'autre hémisphère, les corps des aktivistes colline de sardine ont enfin été dégustés par la faune océanique
Par contre celui du petit maître à penser, qui n'avait pas songé qu'en transformant la patrie en hôtel on risquait d'être confronté aux humeurs du voiturier et du garçon d'étage, ce corps là, dédaigné par les bestioles marines ( c'est vrai qu'il est très laid) flotte jusqu'au rivage où il s'échoue en faisant des bruits de canalisation avec son ventre gonflé de gaz de décomposition (2)


(1) il y a quelques années j'avais lu un article dans le nobs sobrement intitulé "Jackie et Michel ont gâché ma vie" qui retraçait l'histoire d'une femme, voulant remettre du piment dans son couple et tournant en toute connaissance de cause, un film porno amateur avec Jackie et Michel, il est vrai qu'elle avait pas l'air très habituée, surtout,aux dires du journalope ( je sais pas j'ai pas vu le truc) lorsque un des protagonistes lui sussure "et maintenant, qui va se la prendre dans le ku ?", bref, cette idiote s'insurgeait car, des années après, la sex tape ressortait sur le ternet et tout son voisinage lui glissait des allusions
(2) ça c'est une réminiscence de Giono, le hussard sur le toit, lorsque Angelo Pardi défait en duel un assassin en uniforme ( qui traîne les pieds en marchant) lequel meurt en relâchant sa tripaille, je me souviens que sur France ku il y avait une pièce radiofonik et que l'extrait était très bien rendu, plaise au ciel que nos hostiles finissent ainsi

Écrit par : Kobus van Cleef | 28/05/2021

Une présentatrice télé un peu décatie, ménopausée et fortement fessue ( dixit professeur Choron) anciennement cocue, ayant fait l'objet des attentions gourmandes de la presse pipeule, tourne et se retourne dans son appartement parisien et haussmannien, au milieu de toiles de maître
Elle n'est pas descendue dans les périphéries pour affronter la fin du monde, à l'inverse des autres membres de la caste journalistique
En fait, l'imminence de la fin n'est pas corrélée au chagrin de la perte, elle s'étonne de ne pas être plus triste mais elle en a tellement vu qu'un peu plus un peu moins, hein, à ta santé si tu arrives encore à t'emouvoir, elle, elle a déjà donné
Enfin elle a surtout donné par procuration,hein, elle fait partie des heureux élus qui peuvent mettre en évidence les stigmates familiaux et s'en réclamer pour imposer silence
Car pour le reste, elle a toujours pété dans la soie ( en angluche to fart in ze silk) et le velours
Cette impassibilité vole en éclats avec irruption brutale d'un balèze dans son salon
On dirait d'une sorte de marmulle ( comme on dit ici) avec la peau tendue sur les masseters, une taille à enfoncer les portes et des mains comme des bottes de carottes
Il attrape la malheureuse par le cou,non pas pour lui réclamer un baiser mais il se penche sur elle et lui souffle dans l'oreille "on a un moment toi et moi, voilà papier crayon,tu vas me faire une belle page d'écriture,, réécrit moi le journal de la petite Anne"
C'est téléphobe vous l'avez reconnu

Écrit par : Kobus van Cleef | 29/05/2021

Monographie à rédiger : *Le coup de théâtre chez Kobus van Cleef -- pour une esthétique de la surprise désopilante.*. ;-)

Écrit par : Blumroch | 29/05/2021

Plus loin au nord, le bi twin de la sport glide de kobus poume poume tranquillement
Les courbes et les lignes droites défilent sous les roues chaussés de storcher Michelin 19 pouces, le vent siffle sur le carénage bat wing, la bécane dandine un peu du ku, signe que la fatigue s'installe
On cherche donc un abri pour la soirée, nous sommes aux confins du Danemark,du schelswig holstein et de la germanie du nord, de la Hanse pour tout dire
Quittons l'autobahn, mettons nous en quête
Parmi ces fermettes en brique rouge, comme dans les Flandres, nous avisons une structure qui sort de terre, monolithe de béton brut ( peut on parler de monolithe pour du béton, qui est par nature,du multi lithe ? apparemment oui, on peut) isolée, au bout d'un chemin plus ou moins carrossable, en plaques de béton jointives comme les Hallemands en raffolent pour les installations militaires du temps d'avant
La direction et les suspensions de la Harley sont soumises à rude épreuve, ça godille de plus en plus de l'arrière, on ralentit, on freine,pied à terre ( terre de feu,feu follet,lait de vache, non je me reprends)
Béquille, contact coupé, silence
Seul le vent passe sur l'inquiétante structure ( j'ai hésité... énigmatique ? Hiératique ? Insolente ? Oui, la verticalité d'un artefact architectural peut elle être interprétée comme une insolence ? Par des féministes oui, surtout si l'architecte en question est un homme, surtout au carré si c'est un homme blanc, et surtout au cube si c'est un nazi..... et ici, ça m'a tout l'air d'être un bâtiment nazi)
Kobus "kes t'en penses, c'est quoi, à ton avis ? Un bâtiment nazi ?"
Blumroch "ça se pourrait bien, on va le reluquer de plus près, partons bien enfouraillés"
Ils vérifient la présence de leur P38 à la ceinture, kobus remonte vivement le mauser karbine, glisse un clip dans le bloc culasse



Loin de là, la rescapée par ascendance patronymique peine sur sa rédaction
Elle a du mal avec les sujets verbes compléments
Son truc c'est plutôt de faire papilloter ses yeux bleus, c'est vrai que ça rend bien à la télé ( quelle hérésie, moi j'ai toujours craqué pour les filles aux yeux verts) mais dans la pénombre d'un appartement haussmannien,tous rideaux tirés et loupiottes éteintes ( la fin du monde c'est aussi la fin de la lettrichite) , ça ne marche pas, téléphobe reste insensible
"Alors, cette rédaction ? Ça avance ? Faut que ce soit terminé avant la fin du monde, vous avez bien pigé ?"
"Beuh heu, je sais pu moi, déjà que j'ai été trompée par mon légitime, j'ai pu l'inspiration,beuh snif et ouin"

Écrit par : Kobus van Cleef | 29/05/2021

Aux tarterets, l'odeur de frigouse grillée, d'herbes de Provence et d'ail frit, ont ranimé le cyrard et son copain Thomas
Aziz,l'igniphore, les a invité à s'assoir autour du banquet improvisé
Un plat commun, un carafon de sidi Brahim, des viandes à la louche senteur, de la graine de couscous dans la graisse de cuisson, tout cela fait leur beau dimanche, on se baffre puis on devise, café, loukoums
Un peu alourdis par la pitance, Thomas pose la question qui tue
"Super,la bouffe, c'était du mouton ?"
"Ha non,ci di proxénèt'...."
Thomas verdit, pâlit, éructe, il va tout vider lorsque le cyrard rompt le silence en déclarant "du proxénèt'? Il m'a semblé bien tendre, pas du tout filandreux, tu l'as fait mariner au préalable ? Mais non, chuis con, t'as pas eu le temps.... c'est la petite Kahina, chuis certain"
Et l'autre de dire "vi,javou...."
C'en est trop pour Thomas qui tombe dans les pommes
Il revient à lui au bout de peu, au moyen d'une paire de claques par le ieut'nant cyrard à lui appliquées
Flic flac, ça le sort de son cauchemar, espère !
Les joues lui cuisent, il se met à chialer
Pauvre pauvre Kahina, finir dans son estomac après avoir contenté ses pulsions, il se remémore tout bien la douceur de ses caresses, la profondeur de sa bouche, la fermeté de ses fesses, la douceur de sa peau, et la culpabilité le submerge, c'est trop, les sanglots l'étouffent
Ieut'nant cyrard lui tape dans le dos, Aziz lui frotte les mains, ci rien,ci va passer, ci tun' mauvaise blague que ji ti fi, en fait ci le mouton de l'ail des frites qu'on a conservé au congélo, sans lettrichite il allait se gâter
Pour preuve, il l'emmène à côté, le proxo et la sous maque ont été bousculés sans aucun respect dans l'arrière cuisine, Kahina, lui-elle, trône en majesté sur le lit du couple maudit,mains jointes, chapelet autour, des bougies brûlent à son chev
Thomas s'étonne
"On dirait un rituel chrestien, pas vrai ?"
" Certes, nous l'étions, en cachette, naturellement, lorsqu'on fait commerce de son corps, faut avoir quelque chose auquel se raccrocher, non ?"
Un doute point Thomas "tu as une drôle de façon de causer, gamin, tu n'as pas toujours été prostipute, je me trompe ?"
" Hélas non, j'ai connu, nous avons connu des jours heureux, comme pourrait dire la vieille à Candide, mon nez n'a pas toujours touché mon menton ?"
"Tu cites Voltaire ? Mais alors, mais alors, mais alors....."
"Oui, nous sommes venus en France, mon frère et moi, lui pour étudier à Ulm (lettres) moi à la Sorbonne ( histoire des religions), mais un malheureux hasard nous a fait tomber entre les mains de ce couple malfaisant qui a confisqué nos papiers et nous a mis au tapin, grâce à toi, et à ta compréhension, des années de souillure et de compromissions sont lavées"( pas terrible l'alliteration-compromissions sont-)
Aziz enlace Thomas et lui roule une pelle, la pelle du siècle, lèvres fermes, langue fureteuse, collision des bassins,mains exploratrices... Thomas s'était promis de freiner sur le sexe mais là c'est différent,tu piges, de l'émotion,du sentiment, il est le rédempteur des péchés imposés à ce pauvre enfant, il va le saillir pour le remercier de lui avoir témoigné sa reconnaissance
Toutefois y a un hic tu t'en doutes, refaire ça avec un garçon, hein, pas terrible, il va pour le retourner lorsque l'autre lui dit "faisons le les yeux dans les yeux"
Ha non, ça, il peut pas !
Mais il se retrouve allongé sur le dos, la tête solidement prise en étau par une paire de cuisses à la peau soyeuse au milieu desquelles palpite un petit abricot fendu, ruisselant et bordé d'une toison frisée
De surprise, il s'abandonne, l'autre le prend, ils s'abîment dans la jouissance, le sommeil les terrasse

To be continued

Écrit par : Kobus van Cleef | 29/05/2021

Désolé, encore du sexe, je plaide coupable
À mon crédit, on notera que c'est une façon de brouiller/ débrouiller les pistes
Prenons le cas de Kahina, franchement affirmée femelle, hé bien, c'est un mâle
Et Aziz, franchement affirmé mâle, hé bien,oui, c'est l'inverse
Notre novella fonctionne sur cette opposition identité/expression
Identité de genre versus expression de genre
Identité de veulerie ( chouabe qui réussit à ne pas se suicider), expression de courage fizik ( le même chouabe qui exige une apocalypse de ses séides)
Bref, procédé littéraire éculé pour traduire une réalité psychanalytique

Écrit par : Kobus van Cleef | 29/05/2021

Kobus van Cleef > Vous êtes entièrement pardonné, c'est pour la bonne cause comme dirait un juge pour clôturer en beauté le procès d'un anti-faf qui a fracassé le crane d'un résumé facho.

Écrit par : Pharamond | 30/05/2021

devant le monolithe hanséatique quoique campagnard, nos deux compères hésitent, le bâtiment se dresse comme un énorme strongyle grisâtre, dans les fissures duquel la végétation n'a pas réussi à pousser, quelques saules pleureurs agrémentent la plaine envahie de roseaux, nul bruit, ils se consultent du regard

le chemin semble tout tracé, ils s'engagent donc, le béton , en grandes plaques disjointes, laisse place à du gravier qui crisse de façon irritante sous leurs semelles, les voilà dans l'ombre du porche, des grilles rouillées avec des barreaux gros comme ma cuisse ont déclaré forfait depuis bien longtemps, digérés par notre amie la rouille, un escadrin aux marches bétonnées renforcées de métal se dessine, ils descendent donc, Kobus sort son zippo, les murs sont constellés de graffitis et d'impacts de projectiles, ça commence à devenir franchement oppressant

plus loin dans la bonlieu lutécienne, Thomas se réveille d'un coup, il est seul dans la chambre
Seul?
non, le corps de Kahina est resté sur le lit, mais Aziz ( Aziza?) a disparu
il tente de remettre un peu d'ordre dans sa mise, et, ce faisant, son oeil est attiré par une feuille de papelard pliée, sur le revers une inscription "à mon français préféré"

il déplie le poulet, c'est d'Aziz (Aziza?), il a sauté direct à la signature
"j'aurais pu t'aimer, il est temps pour moi de rejoindre mon frère dans la mort, adieu"

mélodramatique, pas vrai?
attends un peu la suite!

Écrit par : kobus van cleef | 30/05/2021

[IRQ]
Cet état de l'univers est encore exact pour quelques heures (sauf UberGott Ex Machina de dernière minute) :
https://xkcd.com/2469/
mais "Game over is coming"[1], inexorablement.
Quand "Sun" "gone", "Moon" et "Planets" suivront ; "Stars" et "Galaxies" en seront à peine affectées -- une vraie fin à la Sternberg ou à la Gripari.
Je me demande bien ce que donnera l'exploration du monolithe hanséatique.

[1] Gott likes GoT, d'où ce trait d'humour kolossal.

Écrit par : Blumroch | 30/05/2021

les couloirs du batiment supposément nazi s'enquillent les uns après les autres, jusqu'à un cul d sac barré d'une lourde constellée de stickers licorne et autres pokémons
qui semblent récents, qui plus est
nos deux compères s'interrogent du regard, puis, un peu incrédules, poussent la porte
incrédules, on le serait à moins, dans un édifice supposément nazi (mon fachomètre vire dans le noir, pourrait dire machin) trouver des artéfacts en rapport avec la jeunesse dorée des 2000/2010, ça turlupine nos deux braves
ils poussent donc une porte aux gonds parfaitement huilés, du coude, simplement, la main sur la crosse du rigoustin et tombent sur un spectacle inouï
une couple de personnages improbables, cape de nazi rouge et noire, casquette frappée de l'aigle et visière vernie, uniformes noirs, fume-cigarette où se consume une fine papirosse et masques blancs
pour l'un, un anonymous dont la mostach' a été démesurément allongée, on dirait quasi savador dali, un autre avec un masque de mickey
"entrez donc dans notre demeure, simples mortels, nous sommes le tétragramme" ça, c'est salvador dali qui cause
"bon, vous vous magnez, on a pas toultemps, puisque la fin du monde c'est pour bientôt, alors restez pas dans la porte" ça c'est mickey
blum, cette entrée en matière,ça le refroidit
"mais vous êtes deux, le tétragramme en principe est un"
"ha non, ça c'est pour faire tourner les neurones de kobus, son addiction aux chiffres, tu vois, quatre c'est divisible par deux, t'as pigé le truc?"
kobus, en mode pilotage otomatik, les yeux dans le vide, répond "ha non, mon truc c'est les nombres premiers toulmonde vouldira"
dali se retourne vers mickey
"on dirait qu'on s'est un peu trompé, non? bon, ça peut arriver, comme nous sommes l'entité supême comme le foie de canard, nous vous mettons à l'épreuve.....sur un pied! sautillez jusqu'au bureau! en attrapant le nez avec la main gauche! allez, fissa!"
kobus et blumroch se dévisagent, incrédules "mais kes ke c'est ke ce truc?"
puis ils avisent les détails, la cape de nazi en plastoc, les runes rajoutées sur les cols au marqueur, les bottes de moto de salvador dali, une paire de dainesse à 500 tickets pour le cross/enduro, dali et mickey qui gloussent, les épaules secouées de mouvements convulsifs, et qui, n'y tenant plus, éclatent d'un rire gargantuesque, libérateur
"haaaaaaaaaa! la crize de rire! on vous a bien eu! ho la tronche! vous vous seriez vus! vint sur vint! s'il y avait encore un internet, on vous aurai collé dessus, surtout kobus, il a déjà une tête d'ahuri au naturel, mais là, là, c'était au delà du réél, y a pas de mots!"
vous avez reconnu Pharamond et Dia, l'un en salvador Dali l'autre en Mickey , riant comme des baleines, nos deux autres protagonistes penauds comme un renard qu'une poule aurait pris
"mais co, mais co, mais comment vous vous êtes retrouvés ici?" parviennent ils à articuler
"comme vous les aminches! en bécane, vous avez pas vu? j'ai garé mon Hayabusa derrière et Dia a descendu les marches avec son Svartpillen"
pour les profanes, Hayabusa c'est Suzuki, une routière qui arrache et Svartpillen, un modèle de KTM, plutôt hybride a tendance off road
"c'est pas l'tout, on va se restaurer, ya des mousses, intactes depuis 1945 et des chauchiches qu'on a rapportées dans nos sacoches, craignez rien, on a gouté les bières, elles sont impec, gardées au frais pendant ce quart de siècle elles nous attendaient"

Écrit par : kobus van cleef | 01/06/2021

kobus van cleef > Roman à tiroirs, farce picaresque, conte philosophique, on prend plaisir à se perdre dans cette désopilante apocalypse .

PS : merci d'avoir mis mon avatar dans l'histoire, j'ai hâte de découvrir ce qu'il va y faire ;-)

Écrit par : Pharamond | 01/06/2021

Déjà, on va commencer par un petit goûter
Ou un bouffement, comme on dit aux afriques
La bière est sympathique quoique blonde et un peu passée mais à cheval donné on ne regarde pas les dents
Un petit barbecue a été installé dans la cour du fond, et les chauchiches grésillent dessus gentiment
Pour les accompagner,du pumpernickel, des cornichons malassol ( le tout trouvé dans des boîtes métalliques dans la base nazie,car oui, je déflore le mystère il s'agit d'une base, base nazie qui plus est)
Un en cas réconfortant,pris debout, à la façon des bikers, très viril comme attitude, le talon de la botte calé dans l'anfractuosite de la façade, un truc qui ferait hurler les féministes si elles avaient le malheur de nous voir, mais nul ne sait ce que les féministes sont devenues
Déjà qu'en temps normaux, on les entend seulement pour réclamer d'élargir les trottoirs porte de la chapelle, par contre, les viols recurents sur les souchardes, on s'est compris.... ça moufte pas, ça pourrait laisser croire à une certaine acrimonie envers les futures pépites de la republik


Loin de là, dans une mansarde des tarterets, en gros, pas loin de la chaufferie de l'immeuble, Aziza ( car j'ai résolu de l'appeler comme ça) est saisie de l'angoisse de la page blanche ( encore une connotation ouaciste)
Elle doit rendre son mémoire de troisième cycle d'histoire des religions "chant grégorien, véhicule méta temporel et spiritualité néo antique, une classification ethnogeographique"
Les larmes lui brouillent la vue car la dead line se rapproche, en plus, elle a le cœur ( et le corps) plein de son amant d'un soir, désintéressé mais pas forcément tendre, mais celui là, elle l'a choisi
Les deux nécessités ( l'homme et l'œuvre) se combattent sous son crâne, c'est pas ce soir qu'elle pourra écrire un seul mot

Dans le 7eme, Téléphobe a un peu perdu patience, il a enfermé la présentatrice télé déchue et son chat mortje dans un sac et menacé d'aller jeter le tout à la Seine ( qui n'est pas loin) pour toute réponse il n'a eu que des sanglots et des couinements, il a donc bourré le sac de coups de pieds

Dans le Lubéron, l'égérie pipozofik de salon a rendu l'âme, plaie vasculaire de la cuisse, ça pardonne assez rarement


Sur les bords de la mer rouge ( pourquoi rouge ?) un ancien responsable politik vronzais affronte sans panache la légitime colère d'amoureux de la langue vronzaise "on dit pas cass' toi pov'kron, on dit six myons ça vous a pas suffit, il faut m'humilier en plusse ?"

L'ingénieur du centre spatial de Baïkonour, se levant avant sa poupée circassienne, lui a préparé de la khacha, là bas, le gaz continue à gonfler les gazoducs

Écrit par : Kobus van Cleef | 01/06/2021

Le Tétragramme -- le vrai -- n'a jamais aimé Schrödinger et ses histoires de chat pas vivant, pas mort, pas mortje. Pourquoi n'avoir pas pris, pour cette expérience de pensée, un nuisible comme... [Ici, autocensure du Tétragramme qui ne veut pas attirer l'attention d'Anastavia sur le blog de polémologie et de diététique pour le temps qui reste avant l'extinction des lumières et des feux]. Malgré Son admiration pour l'oeuvre de Kobus van Cleef, Il décide d'intervenir. Une fois le chat enfermé dans le sac avec la présentatrice qui, *légèrement* waciste, avouait ne pouvoir aimer qu'un individu de son... de sa... well, see what I mean, eh ?, YHWH remplace donc le petit animal par un pull en cachemire hors de prix signé Annie Blatte, de la couleur des lentilles qu'affectionnait la dame pour berner les imbéciles de Télérama et de l'alors Nouvel Obs. Evidemment, dans le noir, elle ne verra rien, mais c'est un symbole. Le chaton sauvé par l'intervention divine fera un bref séjour dans les limbes avant d'être le premier à découvrir la planète Ailurophilia quand elle aura son Soleil, à savoir le nôtre. Au paradis, Leiber et Sternberg approuvent et entonnent un péan d'allégresse pour saluer la décision de Celui qui, pour eux, n'existait pas.
Les chatons, même fictifs, ne devraient pas avoir à souffrir de la cruauté ou de la créativité des bipèdes.

Écrit par : Blumroch | 01/06/2021

En fait, au dernier moment, effectivement, le chat mortje s'est échappé du saque ( avec accent du sud-est, je remplis la saque et j'en ramène pour demain)
La présentatreuse telesensuelle avec ses yeux qui brillent de mille feux et sa coiffure façon Santa Barbara, son élocution à crachouiller des écorces de tournesol ( mais c'est une constante ,si on croise profession et....non,laviatex ne pass'ra pas par moi) se retrouve donc seule dans le saque
Pas seule, elle a pris avec elle le strict minimum, violon melankolik, tableau démonté et roulé dans la doublure de sa veste d'intérieur, deux trois jolies choses, bref
Et ses regrets aussi
Regrets de pas avoir revu son légitime depuis le piteux épisode judiciaire à propos duquel je vais pas m'étendre ( castaviex, tu m'auras pas)
C'est dire si elle est en bonne compagnie
Et si le premier coup de pied la surprend
Elle est dans la nuit, quasi peinarde et vlan, une ruade en pleine trogne !
Et dans les côtelettes, dans le bide, dans les fesses,qui comme disait le très regretté professeur Choron, sont volumineuses
Ça l'estourbi, ça l'etourdit
Plus la force de protester, elle lâche prise, un instant de flottement elle suffoque, puis zippp, une lame incise la toile du saque, elle voit la lumière, elle inspire l'air pur, elle est sauvée
Hélas non, téléphobe l'a déposée dans le local poubelle de l'immeuble haussmannien et ce sont des pépites republiconnes pas encore conscientes de leur valeur qui viennent de la découvrir
Pas besoin d'être Jérémy pour deviner le sort à elle promis, pour paraphraser Brassens, d'ailleurs ils n'ont pas lâché leur lingue, ils font cercle, regards intéressés sur le volume fessier ( dans ces kulturs qui valent bien les nôtres, c'est un atout) et labial,banco, le premier s'y mets, mains fureteuses, regards torves, reniflements embarrassés, une ou deux baffes pour rabattre les prétentions de la dame, un ordre bref qu'elle ne comprends pas, évidemment
Mais voici que surgit téléphobe, il s'était mis à la recherche d'un diable pour trimballer son colis encombrant à la rivière, voir les putatives pépites de la république le frustrer de son projet, ça l'irrite
Ni une ni deux,il dégaine un antique pistolet de duel ( maison vernet caron, Paris,1820, platine en laiton, canon martelle à froid) relève le chien,poum !
Chargé à mitraille, le truc, la tête du premier malandrin n'y résiste pas, il empoigne l'objet par le canon et défonce la trogne du second, sort la baguette de rechargement et la passe au travers de l'orbite gauche du troisième, ça traverse le fond de la cavité, passe par la fente sphénoïdale en raclant un peu les bords puis déchiquete la carotide interne intra caverneuse, hématome, paralysie du côté droit ( logique, il a visé le côté gauche), l'extrémité de la baguette finit sa course dans le tronc cérébral, mort, directement
Le quatrième larron, terrifié, recule en se pissant dans les guenilles, se prend les pieds dans le seuil du local poubelle et se fend le crâne sur l'ultime marche de l'escalier
Moins d'une minute,quatre morts
Il reste seul, debout sur le champ de bataille

Écrit par : Kobus van Cleef | 02/06/2021

Moins d'une minute, quatre morts
Combien de temps pour n myons ?
Avec le repos syndical
Et les congés payés
Bref
Il se dresse,statue viriliste que même la Chiapasse tomberait raide en le voyant
Se penche enfin vers sa victime,qu'il vient de sauver malgré tout
"Alors, cette compo franc'?" (comme on disait avant, au lieu de composition francaouaise, tout un monde qui a disparu, jamais eu la moyenne)
La femme, un truc pareil, au lieu d'un mot de réconfort après les évènements terribles qu'elle a vécu ( j'aurais pas fait un si mauvais journalope que ça, finalement, on croirait un article causant de l'enfance malheureuse d'un violeur multirécidiviste) elle pige enfin que téléphobe se laissera pas embobiner comme ça
Elle prend donc la plume
"Mon nom est Anne, vous connaissez celui de mon père, il excelle dans le négoce des stylos bille, dont la paternité revient non pas au baron Bich mais aux frères Birro, deux magyars de Zeferzedar émigrés à Buda au début du vingtième..."
Elle va pour tirer encore à la ligne, lorsqu'une baffe magistrale la remet dans le droit chemin
"On évite de se disperser !"


Plus au nord,nos quatre tarmos ( motards en verlan) ont trouvé l'accès à la cuve de benzine, et c'est pas du sans plomb, c'est de l'octane de haute volée, comme avant
Ils ont trouvé aussi la réserve de cognac, bien scellé depuis trois quarts de siècle, intact,du Courvoisier de la bonne année
Et dans une pièce secrète,toute remplie de toiles d'araignée, un panneau de commande électromécanique, suffit simplement de remettre le jus et ça pourrait redémarrer

Le haut responsable politrouk vronzais n'a pas eu l'heur d'apprécier la leçon grammaticale dispensée par les supplétifs de notre meilleur allié dans la lutte que toulmonde connaît, il gît dans le caniveau, il se souvient même plus de la première page du Bescherelle


Loin, très loin de là,aux Amériques du nord et de l'ouest, un acteur vronzais, qui naguère appelait à se lever contre les brutalitances poulardines vronzaises, cet akteur donc, supposé préféré des vronzais, fait de façon convulsive le numéro des forces de l'ordre sur son tilifone, une troupe issue directement du ghetto assiège sa propriété ( acquise dans l'espoir de banquer moins de taxes étatiques là bas qu'ici ou inversement, on sait plus trop)
Las, la poulaille là bas, n'a pas plus de raisons d'intervenir pour sauver le ku des fricards qu'elle n'en aurait ici
Et de toutes façons, le téléphone est HS
Lorsque le premier émeutier passe par dessus le portail, il crasse un peu sa trogne, pour les fringues faut rien changer, il attend le passage de la ruée, puis se mêle à la foule, démarche chaloupée, froc baissé ras du ku, bonnet aux armes du club de foutebaule célèbre sur la tête, il passe inaperçu et s'en sort sans dommages

Écrit par : Kobus van Cleef | 02/06/2021

[Remarque du Tétragramme souriant, par délégation]
"On évite de se disperser !" : admirable et pertinente réplique, commente YHWH qui, faisant semblant d'avoir mauvaise mémoire en altérant légèrement la célèbre observation de Courteline[1], ajoute : *Je* ne sais pas, *Nous* ne savons pas, de spectacle plus sain, d’un comique plus réconfortant, d'une justice plus parfaite, que celui d’une fausse grande dame recevant de main de maître et de téléphobe une bonne beigne qu’elle avait méritée après l'avoir bien cherchée.

[1] https://fr.m.wikisource.org/wiki/La_Philosophie_de_Georges_Courteline/II

Écrit par : Blumroch | 02/06/2021

[Intervention du Tétragramme]
Message personnel de YHWH à Kobus van Cleef : *Nous* avons beau déjà savoir ce que tu vas écrire, ô Chroniqueur de l'Apocalypse, *Nous* devons, pour respecter ton libre-arbitre et celui de l'humaine engeance, faire semblant d'ignorer tes futures inventions désopilantes, pour attendre tes billets, comme tous tes lecteurs. *Nous* avons été déçu (sans "s") de n'avoir pas un nouvel épisode aujourd'hui. Si tu ne veux pas être condamné plus tard à décomposer de *très* grands nombres produits de nombres premiers, et tout cela *de tête*, sans Mathematica, et pendant quelques éons, veille à *Nous* donner *Notre* éclat de rire quotidien.
(Je ne suis que le messager, moi. -- signé, par délégation, Blumroch. P.S. : J'approuve le Grand Barbu).

Écrit par : Blumroch | 03/06/2021

dans la lointaine amerique, notre saltimbanque sinématografik préféré (enfin, pas de moi mais qui sait?) se défile sans heurts, la foule qui a pris sa maison d'assaut ne l'a pas calculé, il s'est, comme on dit, fondu dans la masse

en fait de masse, c'est plutôt une nasse, les imbéciles ont trouvé la réserve de gnole, se sont enivrés et ont foutu le feu à tout le bouzin, hurlements, reniements, cris déments, odeurs de friture et de viande rôtie, de hautes flammes s'échappent du sous sol, puis atteignent la cuve à propane, boum, nos cambrioleurs en nombre se retrouvent rissolés
et en nombre
pour notre saltimbanque (dont les sauts ont fait le bonnheur de ses banquiers, ou alors c'est une autre étymologie) il court vers la grille qui, bien évidemment, reste bloquée, il tente l'escalade, un voisin bien intentionné le révolvérise au nom du "no trespassing"
exit

dans la base hanséatique, nos 4 compères ont bien profité de la réserve de cognac, ils sont de bonne humeur sans plus
il leur vient l'idée d'explorer la pièce du fond celle avec le tableau de commande
Blum appuie sur le push pull, abaisse un disjoncteur, rien
Dia se met en quête, trouve un câble gros comme le tronc d'un homme bien portant, le suit, ça va jusqu'aux dépendances, un générateur situé dans une fosse sur le flanc droit de la base
vérif' rapide, cuve à carburant pleine, batteries à plat mais kick de démarrage (diesel oblige) en place, même pas grippé, sur l'auxiliaire, il se met debout dessus, grunnn, gruunn, groum, kof, kof, braoum, pot, pot, pot, popopopopot, ça y est l'auxiliaire (qui rime comme ancillaire) a démarré, il attend la charge des batteries, une petite heure, en descendant quelques binouzes, toulmonde s'y met, d'ailleurs
le groupe lektrogèn' est maintenant lancé, là c'est autre chose comme barouf, ça flanque des coups de boutoir dans les murs lorsque chacun des éléments se met en branle tour à tour mais petit à petit, la lumière revient dans le bâtiment, avec des ampoules d'abord clignotantes, puis presque toutes en ordre de marche


là c'est gros délire, l'un d'eux hurle "on a rallumé les lumières!" éclat de rire général, on sait tous ce que ça signifie



loin de là, Thomas qui venait de s'assoupir, écroulé de chagrin et de balaouane, est réveillé par un cyrard manifestement tiré d'affaire, et un peu grincheux
"debout l'artiste, faut traire la blessure et faire le pansement, et si t'es sage, t'auras un cadeau"
le spacionaute, les crins en bataille et la bouche en regard d'égout, lève un regard éteint
"que m'importe? j'ai perdu ma seule raison de vivre, tu piges pas?"
"ce que je pige c'est que si tu restes comme une merde tu finiras pareil, debout, fissa"


l'ancien proposé à la démocratie représentative en afrance n'a pas très bien profité de sa leçon de grammaire, il faudrait pour cela qu'il soit encore vivant, voyez, il a un peu la trogne d'un faiblement démocrate après l'exercice démocratique sur les peuplades détentrices de pitroul

Écrit par : kobus van cleef | 04/06/2021

arghh!
préposé pas proposé

Écrit par : kobus van cleef | 04/06/2021

[Remarque entre deux éclats de rire]
Attentifs compagnons de lecture, félicitons toussembleu le Kamerad Kobus van Cleef pour son admirable sang-froid, car il n'a pas orthographié aaargh son exclamation de repentir : ouf ! ;-)

Écrit par : Blumroch | 04/06/2021

Blumroch > Je soutiens la demande tétragrammesque et en viens à redouter le moment où il n'y aurait plus de suite.

Écrit par : Pharamond | 04/06/2021

[Remarque au passage]
@Pharamond : En attendant l'Apocalypse, je verrais bien, dans ces récits du dernier jour, l'apparition du Kamerad Sven, à la tête de quelques dieux maudits ayant retrouvé leurs forces, cherchant à contrarier le plan du Tétragramme (augmentation de l'enjeu cosmique : ah, ah, YHWH, tu vas supprimer le Soleil, mais nous, nous allons supprimer l'Univers et toi par la même occasion). ;-)

Écrit par : Blumroch | 04/06/2021

[@Pharamond, ce complément de la remarque *supra*]
P.S. : De mauvais esprits ont décidé de saluer le Dernier Jour en jouant du Wagner, dans des tonalités à la fois crépusculaires et triomphantes. Dispersés dans d'étranges Limbes, les Anciens Dieux nordiques assassinés par le Tétragramme reviennent à la vie grâce à la foi des Brumes, ravivée chez tous les auditeurs tombés sous le *charme* des musiques du maître de Bayreuth. Résolus à se venger, en tout cas à essayer, les Anciens Dieux se placent sous le commandement du Kamerad Sven (ils l'ont découvert grâce à un blog d'élite réservé à quelques *happy few*), qui fait broder en urgence une bannière portant cette devise : "Faster. Harder. Higher. Venner."[1]
Le combat sera vain, mais tout de panache et d'héroïsme, et l'Adversaire n'est cette fois pas certain d'y survivre. Eric Eddison, au paradis, commence à écrire la saga du nouveau Ragnarök, pendant qu'aux enfers, un facétieux scénariste de RPG se dit que *Ragnarök'n'Troll* serait un bon titre pour un jeu.
Trêve de plaisanterie : remercions tous par avance le Kamerad Kobus van Cleef pour le prochain épisode des destins éparpillés.

[1] J'aurais bien cherché une formule rigolote en bochien, mais je ne parle pas la langue naziste, à l'exception de quelques slogans et de trois ou quatre phrases inutiles dans la conversation courante ("Der klein Zwerg geht spazieren im Feld"). ;-)

Écrit par : Blumroch | 05/06/2021

avant de défunter, il a eu une pensée haineuse (enfin, nous extrapolons) pour son supposé frère du désert dont il scella jadis le destin au moyen d'une offre démocratique qu'on ne pouvait pas refuser
qui aurait eu, d'ailleurs, le front de refuser une telle offre?
après de telles propositions d'amitié?
vous? moi?
bon d'accord; mauvais exemple


plus au nord, dans la ville éternelle, un homme (on hésite quand même à le qualifier ainsi, d'autant qu'il porte une robe, oui une robe) tout de blanc vêtu, habitué à embrasser les pieds des voyageurs, se voit contraint de leur embrasser les fesses
un certain royaume étant à ce prix, à en croire une vulgate couronnant une foi nouvelle et éternelle, il s'exécute
nos compères assemblés au sud de la baltique pourraient en faire une autre controverse, la langue locale pourrait s'y prêter, mais ils ont mieux à faire
c'est Dia, le premier, qui a trouvé l'utilité des boutons sur la console
il avise un bouton "grazioz" et un autre "im klagenden ton" (respectivement gracieux et douloureux ou serieux, je sais plus trop); les presse en même temps
rien
puis une voix s'élève de hauts parleurs dissimulés dans l'usine
d'abord douce, puis montant peu à peu
c'est "lili marleen"
vor die kazerne....
vor der grossen tor
stand eine lanterne....
lale andersen leur poigne les tripes, leur broie le coeur, ouiche, voir ces gaillards aguerris renifler, puis siffloter, puis brailler (le cognac n'y est pas pour rien) lili marlen, lili marleeen ( un ton descendant pour le final), même moi, ça me fait quêque choseu
alors eux, hein, n'en parlons pas
quand même , la techno Hallemande.....trois quarts de siècle et ça fonctionne à nouveau, vous en connaissez, vous, des ordinateurs noiches ou japonouilles capables de telles performances?
conjugaison du savoir faire des ingénieurs de siemens, de blaupunkt, de BASF, et tant d'autres
y a pas à dire...."y sont forts ces nazis!" s'exclaments nos braves
puis sur l'air des lampions, en faisant la chenille, les mains sur les épaules de celui qui les précède "y sont forts/ces nazis/y sont forts/ces nazis/y sont forts..." en déambulant dans les couloirs
mais que voient ils, une ombre qui tente de se dissimuler dans un recoin?
ho là, pas de ça, mon bonhomme, montre donc ta bobine!
ils braquent leurs flingues dans le coin, aboient des ordres contradictoires, on perçoit alors un mouvement , une silhouette se matérialise
non, ce n'est pas le fantôme de nicolae tesla, ni la statue du commandeur
c'est une femme
oui, une femme
et pas une gretchen, espère
non, une femme moderne, fessue en diable, cuissue, prognathe
non, ce n'est pas une héritière d'un empire immobilier d'outre atlantique, il lui manque du maquillage et (beaucoup de sex appeal)
non, c'est marlène
mais pas lili, hélas
vous voyez qui?



au loin, Thomas s'est levé en maugréant, gratifié d'un penalty dans le derche par notre ami cyrard
"si tu peut me cogner dessus c'est que t'as plus besoin de moi, logique?"
"me fais pas regretter de t'avoir tiré des griffes des seïdes de kader, le gros dilaire" (c'est pas totalement vrai, Thomas était déjà quasi en sécurité lorsqu'ils se sont trouvés)
notre cyrard s'étend sur le lit non pas de procuste, mais prostitutionnel (tout se passait dans l'appartement, actes, tarification, rétribution, pour le recrutement c'était le bouche à oreille, les flyers déposés dans les cabines téléphoniques, bref à l'ancienne, mais on devine, à l'aspect fatigué des ressorts, que tout n'a pas été rose pour Aziza et son frère), hop, froc descendu aux genoux, serre les dents l'ami, je tire sur le pansement , j'appuie sur les berges de la plaie, ça ne goutte plus, tourne toi, une giclée d'augmentin et de flagyl dans la fesse (c'est ce qui fait le plus mal) et te voilà d'attaque
"hé bien, ta récompense, on va la chercher à la cave, aide moi à marcher"
clopin clopant, l'un soutenant l'autre, le blessé affectif et l'éclopé parviennent jusqu'à la chaufferie

Écrit par : kobus van cleef | 05/06/2021

Jobic, Jean Yves et Morvan se sont retrouvé en bagnole, une vieille dodoche
ils ont pris la route de "mais pas trop fort" où réside un ouigre, le premier celte obscur, qui, faussement détenteur du titre d'ingé agro, fut élu dans une communauté locale d'armorique dans les 80
pensent ils l'attacher lui aussi sur un moulin à vent, dans la plus pure tradition chouanne?
ou le clouer à une porte de grange?
la suite nous le dire

dans les caves des tarterêts ( des rêts un peu tarte? nous pourrions dire "bonding-cake") nos deux acolytes se sont arrêtés devant la porte de la chaufferie
cyrard dit à Thomas "ton cadeau est là derrière, entre"
l'autre, visiblement pas bien réveillé ne l'interroge même pas, avec la démarche lourde du condamné en sursit il s'avance
et tombe sur Sven, taille moyenne, vêtu de tweed anglais (jusqu'à la casquette old england, un total look, ça fait un peu trop) un colt 1911 dans un holster bien ciré et un springfield 1903 au creux du coude (ça a l'air de rien mais ça tue son homme à mille mètres, à condition de bien viser), adossé au mur
lequel lui intime d'un seul regard de rentrer et de se taire
Aziza est assise à un petit bureau d'écolier de notre enfance, humble pupitre dont l'abattant porte les stigmates de sa longue vie parmi les cancres (mais à l'heure actuelle, si tu trouves des bureaux comme ça en vronze, je veux dire dans le neuf cube, je veux dire en californie sans la mer, je te paie des cerises en décembre ), elle le visage entre les mains et ruisselle de larmes
Thomas s'élance, il se jette à ses genoux, elle se jette à son cou, c'est beau, c'est magnifique
d'un claquement de langue, Sven dissuade le cyrard de porter la main à son stetch' d'un bref mouvement de tête il lui suggère de rentrer et de fermer la porte derrière lui, voici nos quatre protagonistes en ce lieu clos, cela va-t-il virer aux séquestrés d'Altona?
non
Sven prend la parole
"visiblement, l'éclopé pourra pas suivre, le bien portant va retser ici, ça ressemble d'ailleurs à un suicide génétique et la fille a toujours un devoir à rendre...mais à qui?"
Aziza lève son beau regard blessé "oui, à qui puis je rendre ce devoir maintenant que la fin du monde est actée? à quoi serviront mes réflexions sur le méta-véhicule qu'est la religion? Thomas, aide moi!"
l'interpellé lui presse les mains, les bras, les seins, non pas trop, ça va laisser des bleus
"pas con, ce qu'elle dit, j'avais une mission quand même, en rapport avec le méta-véhicule conceptuel, passer de la théorie à la pratique, ça vous dit?"
les autres se regardent, babas
"qu'est ce à dire, gentelman farmer?"
"j'organise le ragnarrok
et j'ai besoin d'aide pour l'installation du ring et les paris
vous m'avez l'air désoeuvrés mais cependant cortiqués, pas comme les crétins des environs, pour peu qu'ils soient encore vivants, car l'anarchie règne en maître ici (pourquoi pas en maîtresse? quel sexisme) à voir les cadavres qui s'accumulent dans les environs.
et qui commencent à sentir, d'ailleurs"
il se tait un instant pendant que les autres digèrent l'info, un envoyé des dieux, vêtu par old england, chaussé par john lobb, armé par l'oncle sam et qui veut les enrôler sous sa bannière? ça peut se discutter
c'est Aziza qui rompt le silence en premier
"j'aurais le droit de rester avec Thomas? on se quitte plus, maintenant qu'on s'est trouvé" et elle lance un regard mouillé à son side kicker, lequel rougit un peu
"accordé!" concède Sven, bon prince
"concrètement qu'allons nous faire?" demande le cyrard
"hé bien voilà...." Sven baisse le ton, mystérieux en diable, et les autres se penchent vers lui

Écrit par : kobus van cleef | 06/06/2021

Notre trio armoricain est arrivé dans la vieille ville de"mais pas trop fort" , cité antique, d'abord gauloiche puis gallo-romaine ( ou romogauloise, s'il faut croire jean Paul démoule, mais on est libre de le croire ou pas,moi c'est pas), puis royale puis republiconne, et enfin, progressiste,par la grâce de la fermeture des différentes industries, qui entraîne la nostalgie du socialisme ( donc l'avènement du progressisme, de l'intersexualite militante et de la revendication des cosplayers à déambuler vêtus en gothiques les jours de semaine)
Les voilà perdus dans les ruelles pavées de galets de la lieue de grève ( oui, un crime ekolojik, perpétré au 14eme siècle) , au pied des façades en torchis qui se resserent vers le haut, comme on est en fin d'aprèm, le soleil ne donne plus, les voilà claustros, et, avec la descente de pinard, ça n'améliore pas l'atmosphère du groupe
L'un d'eux, on ne saura jamais, plombe une enseigne tout en néon, vantant les mérites d'une chaîne de restauration rapide, au motif que lorsqu'il était jeune, c'était ici que sa grand mère se fournissait en mercerie, aussitôt un autre fait parler la poudre sur une façade recouverte de tags artistiques censés glorifier l'invasion récente ( "c'est ici même,oui, ici même, que j'ai perdu ma fleur à ma première permission, régiment du train, et regardez ce que c'est devenu, tiens, saloperie, attrape ! Sacré bon gû, faudrait pas vieillir !")
Le troisième défouraille à intervalles réguliers sur les vitrines des magasins pour bobos, lesquels, s'accroupissent dans leurs appartements chics, dérangés de leur scéance de méditation et de bouddhisme tantrique, scéance censée leur apporter la paix de l'âme avant la fin du monde
Plusieurs d'entre eux,quand même, protestent contre cette intrusion "laissez nous mourir en paix !" hurlent ils, en parfaits démissionnaires de leur existence, et ils descendent dans la rue ( chose qu'ils ont évité de faire lors du racket de leurs gosses dans l'école publique, mais là, le fauteur de troubles est leuco alors on peut lui causer) , mal leur en prend !
Rapidement rechargées, les pétoires vronzaises valent bien les américaines, les russes ou les boches,poum poum poum, et c'est un aimable trans genre, un ouebemaistre, un élu verdâtre et néanmoins impliqué dans la communauté et quelques autres que je n'ai pas dénombré, qui défuntent, là, par terre, dans l'ombre du soir qui s'étend



La nuit va aussi tomber sur les caves des tarterets mais par un habile artifice littéraire, nous ne sommes qu'en milieu de matinée
Sven a mis au courant ses complices des intentions des locataires du Valhalla ( peut il y avoir des locataires au Valhalla,ou dans l'Olympe ou dans les différents domaines des djieux ? Pourquoi pas ? Il y a bien un locataire à l'Elysée et un autre à la maison Blanche, plus un au Kremlin et un à la Casa rosada-a Buenos aires-)

Tout ce petit monde s'est entassé dans une vieille UAZ buchanka , Sven au volant, le cyrard à côté, le Springfield 1903 sur les genoux, les deux autres derrière, au milieu d'un enchevêtrement de matos dont la destination n'apparaît pas évidente ( à moi non plus, à mesure que j'écris) , destination, le cercle polaire, là où vont s'affronter les djieux


Plus au nord, on a tiré Marlène de son recoin, on l'a flairée, et on découvre derrière elle une autre fessue, mais une fessue dont les fesses remontent jusqu'au cou et même au dessus, en plus, c'est une fessue imbue de sa supériorité
Supériorité acquise lors d'un vote gagné lors d'un tour de chant, subventionné par vos impôts et taxes, où le monstre a pu se faire consacrer et adopter un nom de scène arturien
On la traîne au centre de l'attention, à grand peine en raison de son quintal, elle hurle "me touchez pas, j'enregistre tout !"
"Pourquoi veut elle qu'on la touche ?"
"Bien, puisque ces messieurs sont là, elles vont nous offrir un petit spectacle" , c'est Blumroch et Pharamond qui ont parlé, d'une même voix
"Qu'est ce que vous racontez, on est des femmes ! De faibles femmes !" s'egosille la chanteuse
"Qui me prouve que vous n'êtes pas un homme, et puis ne confondons pas identité de genre et expression de genre"

Écrit par : Kobus van Cleef | 06/06/2021

[Précision]
Notre Chroniqueur de l'Apocalypse est galant homme puisque Français ; il a donc, trop généreusement, retiré plusieurs kilogrammes de noiritude radieuse à *The Blob That Walks Like A [CENSORED]*, qui avouait récemment 142 kg de talent[1]. La disparition du Soleil étant proche, autant ne pas farder la vérité, même par courtoisie.

[1] Résultat de la recherche "poids yseult" avec deukdeukgau :
https://www.journaldesfemmes.fr/people/magazine/2698629-yseult-poids-kilos-critiques-grossophobie-twitter/

Écrit par : Blumroch | 06/06/2021

Accordé
Aujourd'hui elle a probablement allègrement dépassé le chiffre ( du persan seifr, zéro) indiqué par sa balance
C'est qu'elle avait faim, et elle a dévoré tous les perso du roman arthurien et le merveilleux bestiaire y afférent ( la licorne en particulier, c'est les sabots qui passent mal, raison pour laquelle son humeur est changeante)
En tout cas, on n'a pas retrouvé trace de Tristan

"Alors, ce spectacle ?"
Et nos bougres ont l'air si redoutables que la prognathe et la bouboule font semblant de cogiter
Je pourrais vous réciter une scène de sexe de mes romans ?
Refusé ! tonnent les virilistes
Je pourrais vous la mimer ?
Ça va pas, non ?

Je vais vous chanter une de mes chansons ! Suggère le blob
Hors de question ! s'insurgent les bikers ( tiens, à propos, j'ai appris que bolsonaro a été biker, lui aussi, étonnant)

Nous avons une meilleure idée, donnez vous la réplique des précieuses ridicules, ça vous ira bien, ou alors celle des femmes savantes

Silence de cathédrale, Molière n'a pas perfusé ces lointains cerveaux, on pourrait même se dire, à quoi ça sert que Ducros se décarcasse ?

Bien, vous allez donc nous chanter...... j'avais un kamerad !
Incompréhension.... on se demande vraiment comment on élève les gosses aujourd'hui
Ou alors Opium.... pareil, des mines ahuries, le gang des personnages inoxydables de l'apocalypse se concertent "bzz,bzz,mmm,bzz mmm,...bof, mouais"
"Hé bien, vous allez.... faire la vaisselle !"

Écrit par : Kobus van Cleef | 07/06/2021

à ces mots, Marlène laisse échapper un hurlement, c'est pas le refrain de lili marleen, tu t'en doutes
"haaaa, le patriarcat blanc veut ramener les faaaammmes à la cuisine! la honte, la honte, la honteuuuuu!"
puis elle meurt, la bouche ouverte et la gueule tordue ( je vous recommande cette expression, elle faisait partie de celles que feu mon père utilisait souvent lorsque j'étais gosse, la voir écrite sous une autre plume que la mienne serait un acte pieux) ses membres flasques agités de soubresauts convulsifs, poussifs et peu jouissifs
le blob se précipite, elle atterri auprès de sa comparse en se jetant à genoux, ça fait comme un séïsme de moyenne intensité, kobus ressent un ébranlement d'un plombage dans sa dernière molaire de sagesse
"faites quelque chose, viiiite, elle se meurt, viiiite, VIIIITE"
"on n'est pas sourds, si elle se meurt, c'est que son heure est arrivée, à part en faire un festin pour les vers ou des chauchiches, on voit pas trop"
le blob se vautre sur sa compagne et tente un bouche à bouche aux bruits de ventouse répugnant, on voit son dos charnu s'activer, ça crée de molles ondulations qui collent un vague mal de mer et ses fesses, qui ne se donnent même plus la peine de twerkir ( oui, je milite pour la réhab' des autres groupes verbaux, deuxième et troisième groupe, marre à la fin de ces néologismes en "er", pire que l'angluche!) se répandent avec les senteurs afférentes
"assez!" c'est Equalizer, qui vient d'arriver, et que le spectacle insuporte
"ASSEZ!" il brandit un mossin nagant de la bonne année
"toi le blob, dégages! et toi la mort, tu te relèves, on a vu clair dans ton jeu! une blouse (en serge rayée) un fichu , un seau un balais et au boulot, la base est restée à l'abandon pendant un quart de siècle, vous me la remettez à neuf, sinon, ça va chier!"
il ponctue sa harangue d'un coup de feu au plafond, qui décroche quelques éclats de béton, lesquels vont fustiger le blob sur le fessard et l'allongée sur le caraco, toutes les deux se relèvent presto et cavalent vers le placard à balais

"comment tu t'es retrouvé là?"
"comme vous, j'ai enfourché ma Triumph et voilà, quelque chose m'a attiré ici, je ne sais quoi"

les lecteurs vont penser que je suis un enragé des deux roues, ils n'auront pas tort
il faut bien concevoir que, comme disait le poête persan "la beauté réside dans les pages des livres, les reins des femmes et les cuisses des chevaux" (pas forcemment dans cet ordre) ou comme dit le proverbe kirghize "les chevaux sont les ailes des hommes", alors la beauté peut aussi résider dans les chromes des vintages, le tonnerre des échappements et la fluidité des formes des bécanes

résumons, Kobus et Blumroch sont venus en sport-glide de chez Harley, Dia en KTM( Svartpillen) Pharamond en Hayabusa ( échappement akrapovic, le plus tonitruant du marché) et Equa en Triumph Bonneville bobber, ultra black
juste mélange de vintages, de cruisers et d'off road, une congrégation de tarmos d'obédience hétéroclite, réunis pour le meilleur, le.....RAGNAROK!

Écrit par : kobus van cleef | 08/06/2021

Pendant ce temps, une présentatreuse telesensuelle a fini son pensum à l'écrit
Ça vole pas haut, elle aurait pas eu la moyenne au bac d'avant, mais qui s'en préoccupe ?
Téléphobe relit "moi, petite Anne, et mon chat mortje, ne sommes pas morts du tiphus ou d'autres causes dans des endroits que j'aurai la décence de ne point nommer puisqu'on en parle tous les jours depuis vilaine lurette
Si nous n'avons point défunté, ainsi que mon père l'a prétendu, c'est donc que les ceusses qui prétendent notre mort avérée se sont trompés
Est ce de bonne foi ?
Étaient ils animés par de sombres calculs et d'inavouables desseins ?
Je ne saurais le dire, mon rôle s'est borné à écrire la première partie, j'ai OBÉI AUX ORDRES
J'ai bien conscience que, ce faisant, j'étais UN ROUAGE dans un système qui me dépassait et que si, de mon fait mais pas de ma volonté, j'ai contribué à créer une situation inextricable pour beaucoup de gens ( rature ça, écrit, pour la quasi totalité des européens !) j'en suis navrée,contrite et morveuse,ouin ouin ouin et snif"
Mouais, ça ramasse même pas la moyenne ( là c'est téléphobe qui s'exprime)

Écrit par : Kobus van Cleef | 08/06/2021

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