19/05/2021
Carte blanche (24)
Laissée à Blumroch pour les chapitres entre astérisques et à Kobus van Cleef pour les autres.
Que les auteurs veuillent bien me pardonner les rares coupures (apartés, private jokes...) réalisées dans le seul but de rendre l'histoire plus compréhensible.
Pour aider à la compréhension de l'histoire il est vivement conseillé de lire la première et la deuxième partie.
Signé van Cleefax
Et quel débat !
Toutes les divinités,divinitudes et choses sacrées, du plus petit au plus grand, des entités clairement marquées para humaines comme les dieux hindous, avec leurs têtes bleues et leurs seins ronds ( ça c'est pour vous savez qui) ,para naturelles comme les divinités des bois et des fontaines des Celtes, jusqu'aux entités abstraites des piposophes de l'ère moudern
Tout ce petit monde s'est coagulé dans un coin de la galaxie alpha du Centaure, et la bavasse commence
La plainte est portée par les dieux anciens, des époques farouches, celtes et viking aussi tant qu'on y est, sans oublier les Grecs
Nous te représentons, collègue, qu'en éteignant le soleil des humains, tu condamnes le fond de commerce de la plupart d'entre nous, en effet, sans humains pour nous prier, où allons nous pouvoir nous ressourcer ?
Dans les musées ?
Dans les tourbillons de la temporalité ?
Aucunement, puisque la temporalité est une affaire humaine
Alors où ?
Entité supérieure réfléchi, facile, elle concentre l'intelligence de l'univers, pas comme cette petite merdasse d'IA de l'autre crétin de terrien, celui qu'un crotale a mordu aux burnes
Chers collègues et amis,car nous sommes amis, pas dans le sens terrien du terme, qui inclut des subtilités talmudiques ( à ces mots, Yahvé s'agite, outrage, outrage) des reniements bibliques ( le djieu des chrestos se joint à Yahvé) ou coranique ( là c'est Allah qui rajoute à la cacophonie), qui tient compte des intérêts du moment ou à venir, non, nous sommes amis car nous sommes un ou en tout cas, peu, très peu, disons que nous sommes je, avec diverses expansions, et expressions
Et ce je, qui n'est pas un autre, mais qui est tout, mais qui est nous,pose la question
Est il nécessaire d'être prié pour exister ?
Faut il avoir un culte pour se sentir réel ?
Mes amis,mes frères,mes autres moi même, pensez vous me soutenir qu'il vous est nécessaire d'avoir la dévotion des humains pour exister ?
Les humains, ces petites choses foireuses, merdiques à souhait, qui se sont multipliées à profusion, ces trompeurs,foireurs, menteurs...
Alors je sais bien que djieu a fait l'homme à son image, mais toudmême, hein, toudmême, y a pas foto, comme ils disent
Mais regardez les, une minute, que dis je, une seconde, pour vous faire votre religion dessus, sans jeux de mots !
Non, l'humanité ne nous est pas indispensable, elle nous est même péniblement excédentaire, surnuméraire, superfétatoire
Pour moi, la cause est entendue
ça s'agite dans les rangs, parce que merde quand même
moi, petit dieu de la toundra, à qui les toungouses et les bouriattes sacrifient qui une chèvre, qui une pincée de sel, moi esprit des fontaines moussues d'armorique qui fait venir les enfants aux bréhaignes et qu'on révère en se frottant le ventre stérile contre la pierre humide, moi divinité perse ou mazdéenne qu'on continue à honorer à Yazd, je ne l'entend pas de cette oreille, tintamarre, hourvari, grognements, même Baal s'y mets et je puis vous assurer que c'est tonitruant
entité supérieure tente de calmer le jeu, mais ouat! autant pisser dans un violon ou tenter de convertir au racialisme blanc un progressiste vronzais
très loin de là, mais à portée des dieux, thomas s'est mis en quète d'une pharmacie ouverte
évidemment elles sont toutes fermées et ce depuis des lustres, on connait les conditions d'exercice des potards en bonlieu
le nouvel ami cyrard de thomas va-t-il mourir faute de soins adaptés?
que nenni, thomas avise au loin (c'est toujours au loin, vous avez remarqué? un spationaute a une bonne vue, il voit loin et de loin) une croix verte qui, si elle n'est pas allumée, n'a pas été décrochée, même si le rideau n'est qu'à moitié baissé
Une croix, même verte, dans une bonlieu, c'est quasi un appel à la lapidation
C'est d'ailleurs ce qui s'est passé, on avise sur le bord du trottoir le potard en zeblou cheblan, la gueule défoncée ( ainsi que l'anus) et sa préparatrice ( elle c'est la gueule-normal- et la vulve) , des éclats de vitrine crissent sous les pieds de Thomas, dûment rechaussé de Nike air Max prélevées sur un machab'
Les chaouchs prévus pour garder la farma pendant les heures d'ouverture ont disparus dès l'arrivée des émeutiers, maintenant la boutik est déserte
Thomas se glisse dans l'ouverture du rideau qui baille encore, il s'aventure, de là, il navigue vers les réserves, les antibio,peni flagyl, la xylo pour recoudre, gants, ciseaux UU, de quoi suturer, est ce qu'il y a des drains ? Non, tant pis
Il enfourne tout dans le cabas de la préparatrice, les émeutiers l'ont négligé, pour se concentrer sur la caisse du magasin ( les cons, le pognon n'a plus cours) et les toxiques ( mais le sublutex n'envoie au paradis que temporairement), dans le fond du cabas il trouve le petit goûter de la fille et la photo du gamin que son connard de patron lui a collé dans le bide, Thomas jette un œil à droite, à gauche, personne ?
Il décarre, doucement, pas alerter les choufs, puis, reprend une allure normale
Arrivé à l'abri provisoire des caves, il retrouve son cyrard, accompagné d'une créature femelle de 12 ans à tout casser, adroitement maintenue au sol par le poids de la Fatou, interrogations, réponse "une voisine, elle est venue aux nouvelles puisque son hébergeur ne rentrait pas, visiblement, elle est nouvelle en vronze, j'aurais dit qu'elle vient du haut Atlas,y a quelques tournures idiomatiques, comme ma grand mère,si ça se trouve, on est un peu pays elle et moi, entrave la et bâillonne la, t'as trouvé ce que je t'ai demandé ?"
"Oui da, mon prince" ( là c'est Thomas, mais il est tellement lisse qu'on ignore s'il fait de l'humour"
Sitôt dit sitôt fait, la petite Kahina ( c'est tout ce que j'ai trouvé comme prénom pour une métisse de berbère et de gnahoua, si vous avez mieux....) est ligotée d'importance, un chiffon dans le bec, Thomas se désinfecte les pognes, désappe son compagnon d'infortune, désinfecte, explore, trou d'entrée, de sortie, trajet, évidemment, lorsque tu trifouilles, ça se remet à pisser, mais bon, il a suivi des cours avant de partir dans les étoiles, les antibio dans la fesse, double dose, des sutures un peu lâches pour pouvoir traire un peu la plaie et roule ma poule
Ils prennent un peu de repos, Thomas s'intéresse à la gamine, tu crois qu'elle a déjà vu péter le loup sur la pierre de bois ?
T'as l'intention de...? Ça m'étonnerait pas, tu sais, chez ces arriérés c'est courant, et même plus jeune, mais bon, je serai toi, je tâcherai de dormir
Et moi je serai toi, je tenterai de l'interroger, possible que ce soit notre ticket de sortie, itinéraire, obstacles à éviter, personne avec qui négocier, tout bien ( on voit que Thomas, tout spationaute qu'il soit, apprend vite l'art de la survie en milieu hostile)
Ouai, ou alors elle nous précipite chez machin, le dilaire en gros des tarterets, c'est là qu'on allait le boss et moi lorsqu'il a vidé les étriers ce con, la soixantaine dépassée et incapable de tenir en selle, tout ça parce que sa pouffe voulait se faire un oinj avant la fin du monde,ch'te jure...
À propos, c'est vraiment la fin de la fin, je te demande ça parce que j'y crois toujours aussi peu,y aurait eu des signes, le soleil aurait pâli, la terre se serait refroidie, je connais un peu, pas trop mais un peu, j'te rappelle que c'est le pré requis pour aller dans les étoiles
Ha ben le pré requis dans mon taf, c'est le BA.BA de la discipline militaire, avoir foi dans la parole du supérieur et obéir, je sais que c'est pas glorieux, mais c'est comme ça qu'on m'a éduqué, quitte à crever, au Mali, à Djibout ou en afpak, et mes compétences de mili me soufflent la conduite suivante, la fermer, se reposer, puis, une fois le barouf passé, et si ça va mieux,lever le camp ou trouver une cache plus adaptée, pour la gosse, ne pas compter dessus mais la garder en monnaie d'échange, allez,tu prends le premier tour de garde
Il s'abruti dans un sommeil réparateur, tandis que Thomas veille en retournant dans sa cougourde les évènements des dernières heures, la perte de sa dame de compagnie, qui le contrarie quand même ( 258€ chez Marc Dorcel), la chute de l'ISS, le tir de Jéricho, l'atterrissage, le lynchage, la fuite, la rencontre.... pas vraiment affûté pour ce genre de situation, il somnole puis fini par piquer du nez
il s'enfonce peu à peu dans une torpeur étrange, toutes ces émotions, ces cadavres au coin des rues, cette amitié qui lui tombe du ciel, la captive, sa dame de voyage, des semaines qu'il a pas tiré un coup.....et puis doucement, quelque chose l'engouffre, là en bas, il se sent, il se sent, il abaisse la main, Rosalie (c'est ainsi que sa gonflable de chez Dorcel était prénommée), Rosalie, qu'est ce que tu me fais, petite coquine, n'arrête pas, oui continue, tu es géniale, il vérifie que non seulement "mullier duos connet habet" selon les épigraphes romains, mais des doigts, beaucoup de doigts frétillants, et ça monte ça monte boum! boum! Boum!
il se réveille, les doigts crispés dans la chevelure de Kahina, qui n'est pas raide, synthétique et bleue comme Rosalie, mais bouclée, brune, et soyeuse (quoique un peu crade)
ça t'a plu? hasarde la créature
mais tu parles français, toi?
forcément, ma famille m'a envoyée ici pour ramener de la thune, pour lever des michetons, j'ai dû m'y mettre, au franssi (il reste des traces du haut atlas quand même) et à d'autres trucs, mais ti a kiffé?
bon sang....il se renverse en arrière, sa respiration haletante s'apaise.... première fois que j'éprouve ça, comme ça, dans mon sommeil, une constante sémitique....à l'évidence, il pense à Ruth et Booz mais Kahina n'a pas les codes littéraires , elle se contente de le manustuprer, doucement puis fermement, Thomas, le voilà reparti sur la piste aux étoiles, tu en veux, hein, tu en veux, tiens, tu vas en avoir, elle l'empoigne, se tourne, l'introduit a tergo (vous aurez remarqué que si Appo n'avait pas écrit les onze mille verges c'eût été moi) il la pilonne à grandes secouades, il explose à nouveau, s'effondre à coté, la sent frémir, elle s'onanise, il veut participer (de la main, n'exagérons rien) et se trouve face à face à un petit zob frétillant de 3 centimètres et demi qui les éclabousse tous les deux, flac, Kahina qui de fait est Kahin, pousse un long soupir, puis demande "ji fais ton kopain ossi ou on le laisse dormir?"
non, non, on le laisse dormir, moi je suis réveillé
et il reprend sa garde avec d'autres pensées plein la tête, en plus de tout ce qui lui tombe sur la tête, le voilà lié à un shemale prostitué mineur du haut atlas
la fin du monde pouvait pas être plus étrange, vous trouvez pas?
vous allez trouver que ça cause beaucoup de génitalité là dedans, mais puisque c'est la fin du monde, que c'est une affaire divine en quelques sortes et que djieu a fait l'homme à son image pourquoi se priver
mais je m'égare
très loin de là , à proxima du centaure, ça se chamaille
entité supérieure tente une approche pragmatique
"voyons , autres moi même, vous pensez avoir besoin de l'homme? mais pensez vous que l'homme a besoin de vous? que ce soit un dile ouine ouine comme il dit? qu'il vous en soit le moins du monde reconnaissant? reconnaissant il l'est, mais uniquement lorsque ça conforte son ascendant sur le contrôle social qu'il impose aux masses, sous le couvert de nouzautres moi même....bon si vous avez compris c'est que je me suis mal exprimé, je reprend donc
nous ne sommes, nouzautres dieux, sacré, et toute la lyre, en fin de compte, non pas considérés comme créateurs de toutes choses, ce qui est vrai quand même, et jamais remerciés pour celà (quelle ingratitude lorsqu'on y pense chez ces créatures) mais vus comme instrument par les plus malins d'entre eux pour imposer leur tyrannie en leur nom sur les masses crédules, aussi les masses peuvent nous remercier, un peu, parfois et encore chichement, je pense à toi djieu des chrestos, ça se bouscule pas au portillon pour te gratuler le con d'avoir fait briller le soleil ou pousser le blé dans les champs, ça te réclame plutôt plus de moyens pour importer d'autres humains, dans des coins qui seraient mieux sans eux (hon hon fait le djieu des chrestos, dans sa barbe, il a un peu honte de l'avouer mais il est du même avis) et toi, allah, ça se presse pas au moucharabieh pour te féliciter de la lumière du matin, mais plutôt pour te demander de bénir les croyants, c'est à dire pour augmenter leurs richesses, toi yavhé, pas besoin de faire un dessin (l'autre s'insurge), bref on s'est compris
écoutez faisons un test, j'en ramène un à la vie, là maintenant comme tout de suite et on verra bien
vous êtres prêts?
Partez!"
loin de là dans le frigo d'un bounquaire helvète un éternuement retentissant retenti (que vouliez vous qu'il fasse d'autre? à part retentir?) c'est ben roubi qui revient à la vie, forcement ça gèle, il sternute encore une fois, puis bouge, hésitant, une oreille
au dehors, personne ne s'alarme, sauf le cuistot qui en rentrant pour prélever une carcasse de mouton casher, s'aperçoit que le suaire étanche en plastoc zippé est agité de mouvements convulsifs
merde, c'est le diableu
(mais avec l'accent du coin, ça doit donner un truc dans le genre mer-deu, c'est le dia-bleuu ou approchant)
toutefois, le brave en a vu d'autres, débauché des cuisines d'un palace qui accueillait tous les nouveaux riches de la planète, n'haigres à ballon, n'haigres à micros, keffieh à pitroul, keffieh sans pitroul mais avec moyens de pression- c'est à dire masses popu prêtes à émigrer-, bref le sel de la terre, le mec est blasé, blindé, faut dire l'impassibilté chuiche, c'est celle dont on fait les mercenaires depuis charles quint puis la légion
il pose donc la carcasse de mouton, rituellement égorgée par un shoet, bénie par machin, ouvre le zip du body-bag
surprise!
c'est pas le-e dia-bleuu, c'est ben roubi, furibard et claquant des dents
en le sort de là, on le réconforte, cognac, couvrantes, une paire de claques pour activer le sang, lorsque son regard commence à se fixer, schwab apparaît
"alors c'est quoi cette histoire de black lsited ou d'alasdair?"
ben roubi le fixe sans paraître le voir, ouvre la bouche et laisse échapper "crénom, crénom...."
merde , on nous rejoue Baudelaire!
après Victor Hugo à l'épisode précédent....va falloir vous débarrasser de vos références mes amis, ça vous empêche de marcher
je laisse donc la résurection de ben roubi à kamerad Blumroch pour me déplacer dans l'hémisphère sud
un vendeur de pantalon à une jambe a été assommé par une planche hérissée de clous, le slamiste qui la tenait n'en a éprouvé aucun bonheur, il faut dire, c'était le vingtième et il commence à avoir mal au bras
mais bon, les plages des seychelles sont assez cosmopolites, on peut y faire des rencontres, même post mortem
il retourne donc les cadavres uns à un pour tenter de mettre un nom dessus, prévention bien inutile maintenant qu'ils sont morts
à la vue de la trogne de l'ordonnateur vronzais du risète , folliculaire obscur des journaux subventionnés et néanmaoins illisibles, il a un mouvement de recul, pouacre! quelle sale tête! allez floc, on rebalance le corps dans l'océan indien, les requins en feront leur affaire
*
Ayant repris ses esprits, Ben Roubi se tourne vers le fameux écran du quatrième mur pour faire un clin d'oeil mauvais à la caméra et s'adresser ainsi à l'un des spectateurs : "Vous êtes coincé, Blumroch. Voilà ce qu'il en coûte, d'avoir mentionné mes idées rapportées par Papini le [bip]phobe et l'anti[bip]. Mon peuple pratique la vengeance comme l'un des beaux-arts."
Maudissant le Kamerad Kobus van Cleef et cette résurrection inattendue en forme de piège (au moins, le ressuscité est un Lazare spéculatif et non un Lazard spéculateur), Blumroch lance BDV Notepad et commence à taper : "Ayant repris ses esprits, Ben Roubi..."
*
carte blanche, je m'en aperçoit seulement maintenant, c'est assez ouaciste par rapport au café par exemple
carte noire, voyez? enfin, pour les requins de l'océan indien, ils sont saturés
saturés de tous ces n'haigres que l'on jette à l'eau depuis la corne de l'afwique, les malheureux s'imaginant entreprendre un voyage lucratif, plein d'opportunités vers les émirats du golfe
de temps en temps, ça se finit au fond des flots, lorsque les passeurs ont trop chargé la barque
voilà pourquoi le cadavre du vendeur de falzar à une jambe reste à peu près intact pendant une journée
de quoi interesser yavhé
il va auprès de l'entité supérieure pour s'enquérir lui aussi d'une possible résurectance
mais l'autre lui répond que ben roubi n'a pas encore fait preuve de gratitude et que donc l'expérience cours toujours, pas besoin d'accroître l'échantillon
c'est pas pour accroître l'échantillon, c'est pour rendre service, tu sais, il a beaucoup souffert, son père sa mère la Pologne toussa...
hein, quoi? kes ke c'est que cette histoire de Pologne?
allez tu fais ton innocent, là, laisse moi sauver celui là, le livre dit que celui qui en sauve un les sauve tous
mais je ne veux en sauver aucun et d'une, et de deux, quel livre dit cela? sûrement pas moi, qui concentre toute la sagesse, toute la sapience du monde
donc pas de résurectance pour celui là
et ne t'avise pas de le remettre chez les vivants
pendant ce temps, la panique atteint son paroxysme dans les couches dirigeantes des sociétés occidentales
en effet , le désormais réputé détachement misilmon face au destin ("inch' allah"....le pouce d'allah?) que l'on a tant vanté à la populace, n'a pas infusé jusqu'aux zélites
la plèbe, par contre, a un peu l'air de prendre ça à la légère, en fait non, tout lui est prétexte pour se changer les idées et rigoler un peu
exclusivement les blancs, d'ailleurs, les autres n'y ont pas cru (les sots!) ou ont invoqué un komplo
et leu peupleu cherche un peu noise à ses bergers, voyez, les ceusses qui étaient censé l'éclairer sur le chemin toujours difficile de la sociodémocratie et du socialisme chrestien
ou pas chrestien d'ailleurs
*
Ayant satisfait, avec son adresse narquoise et personnalisée au quatrième mur, aux nouvelles normes hollywoodiennes de la décapante autodérision subversive, un Ben Roubi sombre et silencieux regarde son employeur avec des yeux étrangement avides.
-- Vous êtes tout pâle, mon vieux, observe finement Schwab, pour une fois capable de voir la réalité en face.
-- Je... j'ai... j'ai faim, répond Ben Roubi qui se jette sur le maître de Davos et tente de le mordre au cou, là où palpite l'artère carotide.
Schwab comprend alors, qui rentabilise ses investissements chez les diffuseurs d'images animées pour les débiles surnuméraires (trop occupé, il ne regarde ni les films ni les feuilletons destinés à la populace, mais il se tient informé des contenus et connaît donc *Vampire Diaries* comme tout, de manière indirecte et sommaire) : son secrétaire, mystérieusement ramené à la vie, a été ressuscité par un amateur qui en a fait un mort-vivant -- un vampire, et même un diurnambule, à considérer l'heure. Le mauvais sosie de François Hollande en version bochienne étudiera plus tard les implications de cette métamorphose. Pour l'heure, il doit sauver sa peau. Repoussant la créature, il parvient à gagner son bureau, s'y barricade, ouvre frénétiquement les tiroirs des armoires pour y découvrir, ô miracle, deux grandes règles, qu'il brandit de manière à former une croix. Dans les films et feuilletons, ça marche.
Ben Roubi a défoncé la porte, mais il interrompt son élan pour éclater de rire (d'un rire un peu étranglé et presque comique, faute de respiration, mais c'est un détail sur lequel on n'insistera pas car trop de vraisemblance tue la fiction) :
-- Monsieur Schwab, Monsieur Schwab (on entend les majuscules car il n'a pas perdu ses réflexes de bon employé servile et appliqué), vous n'êtes pas sérieux. Auriez-vous oublié que je suis israélite ? Le symbole du faux Messie n'aura aucun effet sur moi.
Par jeu, le vampire s'empare de la croix improvisée qu'il se plaque sur le front. Rien ne se passe, au grand dam de Schwab qui avise soudain un briquet Zippo oublié sur une étagère par un de ses visiteurs, le général Headquarters, toujours à brandir un énorme cigare pour se donner une contenance à la Hannibal Smith, mais sans jamais l'allumer par peur du cancer.
Pour atteindre l'objet peut-être salvateur, Schwab doit distraire l'attention de Ben Roubi tout en se déplaçant lentement.
-- Vous avez gagné, mon ami, je reconnais ma défaite. Vous êtes le plus fort. Dites-moi quand même, avant d'en finir : que signifiait ce mystérieux *Black Easter* qui pouvait peut-être nous sauver, si j'ai bien compris ? Supérieurement intelligent comme vous l'êtes, vous auriez donc trouvé une solution à notre... petit problème d'Apocalypse ?
Ce qui reste de Ben Roubi hésite : l'animal veut simplement sauter à la gorge du gibier pour étancher une soif impérieuse ; l'être encore partiellement humain veut faire le malin, comme le méchant d'un James Bond (seul celui joué par Gert Fröbe dans *Goldfinger* semble avoir échappé à ce travers fatal). C'est l'animal qui perd, et Ben Roubi de dire sur un ton sarcastique (car il tient sa revanche, et se croit revenu devant le Gog de Papini, quand il avait par étourderie trahi les secrets de son peuple, secrets heureusement préservés par l'oubli presque complet des œuvres du génial Italien dont seul -- ou presque -- se souvient un érudit de troisième catégorie dans un blog de polémologie et de diététique) :
-- Vous ne lisez rien, vous n'écrivez rien (votre *Grand Reset*, dont j'ai d'ailleurs trouvé le titre sans obtenir la moindre augmentation, a été écrit par des consultants qui vous ont refilé du sous-Brzezinski que même Attali le Plagiaire n'irait pas voler). Comment connaîtriez-vous le petit chef-d’œuvre de James Blish, dont l'argument pourrait vous donner une idée pour tenter d'échapper à la fin du monde ? Vous et vos amis, vous aviez beau organiser des cérémonies d'inspiration sataniste, genre inauguration du tunnel du Saint-Gothard, vous n'étiez pas de vrais adorateur du Diable. C'était du folklore, un alibi pour votre rage infantile de franchir toutes les limites de la décence, de la morale, de la nature. Faute d'avoir lu Tresmontant, vous ne savez même pas ce que signifie vraiment ce 666 que vous avez transformé en mot de passe pour les imbéciles. Un LaVey n'aurait pas voulu de vous dans son Eglise de Satan. J'ai une mauvaise nouvelle pour vous, Schwab (le titre de politesse a disparu, signe que l'humain s'efface enfin), le Diable existe, et Il aime l'intelligence, et Il revient, et Il n'est pas content d'être associé à des imbéciles comme vous, vos maîtres et vos laquais. Vous le sauriez si vous aviez lu France, Lewis ou Frossard. Oui, le Diable pourrait vous sauver, s'Il le voulait... Ahhh, je brûle, je brûl...
Ben Roubi, soudain entouré de flammes dévorantes, se disperse lentement en cendres minuscules. L'effet est très joli, comparable à celui de la mort finale dans *Vampire The Masquerade : Bloodlines*. Schwab est en effet parvenu à s'emparer du briquet, à l'allumer et à le jeter sur le vampire.
-- Vous n'avez pas vu assez de films, mon ami. Vous sauriez que le méchant qui perd son temps à prononcer un discours pour se vanter, au lieu de tuer son ennemi, se fait toujours descendre. Mais je l'avoue, j'ai eu chaud. Moins que vous (Schwab sourit à son trait d'esprit kolossalement germanique), mais j'ai eu chaud. Heureusement que le briquet était plein et que c'était un Zippo. Bon, maintenant, je n'ai pas le temps de lire. Consultons la fiche Wikipédia de ce James Blish, c'est encore mieux qu'un volume de la collection "Was weiss ich ?" dont le slogan dit bien l'époque : "12 pages qui dispensent d'en lire 12000". Je ne vais rien dire à Gates car ce crétin irait s'attribuer le mérite de mes efforts comme il s'était attribué l'invention des BASIC et DOS. Je vais, seul, faire alliance avec le Diable, puisque par bonheur il existe, et défier le Tétragramme, puisque par malheur il existe. Si Ben Roubi a raison, l'ennemi de mon ennemi ne saurait être que mon ami.
Pendant que Schwab, relié au Mystère Informatique, se plonge, difficilement, dans la lecture des quelques paragraphes consacrés à *Black Easter*, la fin du monde est toujours plus proche, dont la chronique continue à être assurée par le Prophète de l'Apocalypse Kobus van Cleef. Le Tétragramme a obscurci le ciel pour en cacher, une à une, temporairement, les étoiles -- elles ne seront pas détruites, car seule la Terre mérite d'être punie. La fin du monde n'est que la fin de notre monde. Le Soleil, lui, est devenu bien pâle, qui disparaîtra bientôt dans un univers parallèle afin d'éclairer la planète Ailurophilia qui va bientôt accueillir tous les chats -- ne pouvant se résoudre à leur disparition, le Tétragramme a décidé de faire une exception pour eux, en hommage à deux de ses écrivains préférés, Fritz Leiber et Jacques Sternberg.
Personne, sur Terre, n'a envisagé que le Tétragramme déloyal et facétieux avait avancé de quinze jours la date prévue pour la fin de l'expérience Gaïa. Au reste, l'issue ne changera pas -- alors quinze jours de plus ou de moins...
-- Eurêka !, s'écrie Schwab qui convoque ses derniers complices et employés.
*
Au nombre des noises cherchées, l'incendie d'une école que le mondentier nous envie ( mais qui pourrait envier mon dentier, aucune idée) , celui d'un palais ministériel, alors que les prétoriens de garde se sont comptés ( nous sommes 50, ils sont 500, même si on en tue la moitié, on périra sous le nombre, je crois que j'ai piscine), et que l'occupant du palais s'est enfui en licothere, lequel licothere s'est esplartché comme une merde du fait d'un boulon dans l'engrenage du cyclique du rotor de queue ( oui je sais c'est compliqué)
Plus besoin de Fenwick !
Un simple boulon ( de 13, quand même) suffit
Bien placé, certes, mais un simple boulon
La foule des souchards, longtemps interdite de dehambulation dans les rues, recommence à y prendre goût
Ça faisait si longtemps....
Les hommes, les femmes, recommencent à se regarder, à se causer
Tel un gigantesque monome, la populace se répand dans les artères de la capitale
Plus aucun flicard pour demander les papiers ou notifier la prune, plus un seul bus, tramway ou métro, ces trucs là, ça marche à l'énergie lektrik ou fossile,certes, mais avant tout grâce à un homme aux commandes ( plus rarement une femme, je me hâte de préciser que c'est anormal que les faaaammes ne soient pas plus souvent aux commandes des transports en commun, pas avoir d'ennuis avec la sous sous sous secrétaire à l'égalitance mâle fumale), et ces jours ci c'est relâche
Pourquoi s'emmerder à faire rouler des trucs dans lesquels personne n'a plus aucune raison de grimper ?
Pour les derniers jours,y a autre chose à faire
Aller au musée ?
Plutôt aller au bistrot
Jouer les pyromanes ?
Pourquoi pas, c'est dans leurs cordes
En plus de quelques écoles pour crétins besogneux de la république, comme celle que le mondentier nous envie ( je l'ai déjà dit) d'autres partent en fumée, une qui forme les kadres, l'ossature du zyztem spitalier, vlouf
Une autre qui formait les inspecteurs des zimpots,crac
Et tout à l'avenant
Puis il y a des visites domiciliaires,tel homme progressiste prétendant que sa"maison est toute petite, lorsqu'on y est ma femme mes deux filles et moi, il n'y a plus de place" voit son assertion facile détrompée par l'insertion forcenée d'une centaine de va nu pieds qui mettent la cave à sac, dans une sublimation de la Fontaine, là c'est carrément, nique sa fille, sa femme et lui aussi, au lieu de "boit son vin, caresse sa fille"
Tel autre abruti médiatique qui militait pour un partage des richesses, se retrouve en slip dans une cuisine dévastée, et désormais sans usage ( plus de gaz ni d'électricité, pas moyen de se faire cuire un œuf)
Mais le clou du spectacle, c'est le retour des clodos devant chez manouel
Ils ne savent pas, les malheureux, qu'icelui manouel a succombé à une session de flamenco trop poussée, ils investissent donc la baraque baroque ( ça sonne très bien, ça), faite de bric et d'broc ( encore mieux), de l'affligé de TOC ( que dites vous de ça ?)
Ils y trouvent des partitions de violon,kes kon va foutre de ça, hein
Et tout un musée à la gloire de la monarchie espingotte, portraits de rouan carlos,fotos signées, uniformes de cérémonie, bref, tout le bouzin du Fétichisme usuel
loin d'ici, dans le nord, une gentille aktiviste planétaire et néanmoins un peu bornée, s'est préparée à un périple expiatoire pour demander pardon à mère nature
le temps lui est compté, elle a donc mis à la voile le canot familial ( résidence secondaire et néanmoins démokratik dans l'archipel de Stockholm) et a piqué vers le nord toutes!
mais brouillard, méconnaissance des courants et des règles de navigation, au bout de deux jours sur l'eau, la voilà revenue à son point de départ
rageant, d'autant qu'elle navigue aussi de nuit et que ses répères (les étoiles) s'éttaignent les unes après les autres
*
Dans la salle de réunion du bunker de Davos, l'ambiance n'est pas à la fête, malgré les hauts-parleurs qui diffusent en boucle, discrètement, la marche de l'Empereur écrite par John Williams pour *Les guerres de l'Etoile*. Nombreux sont les oligarques mondialistes qui aimeraient oublier que la fin du monde surviendra dans vingt jours -- cinq, en fait, mais nul le sait à part le Tétragramme qui, s'il le pouvait, sourirait à l'idée de sa Bonne Surprise du Dernier Jour En Avance. Les plus angoissés, qui ne sont pas toujours les plus coupables parmi les coupables, n'ont même pas la ressource de se tuer pour échapper à l'Apocalypse : seules les morts naturelles se passent encore de manière... naturelle. Ceux qui veulent s'évader de la prison planétaire dans la mort volontaire sont punis, qui deviennent d'inquiétants zombies. "La leçon, elle a été vite comprite" comme le dit un abruti influenceur venu d'Internet -- la réflexion, cocasse, a bien pris.
Les riches et puissants ne se font pas à la situation, qui enragent à l'idée de ces décennies de préparation habile ainsi abolies, de ces générations d'êtres supérieurs (car ils se voient ainsi, les salauds !) sacrifiées en vain. Etre, comme le *pecus vulgare*, comme les Gilets jaunes, comme ceux qui ne sont rien, à la merci d'un dieu particulièrement haï bien que jugé, jusqu'à une date récente, inexistant (l'incohérence est reine dans les Loges) leur est insupportable, au moins autant que l'idée de partager le sort qu'ils avaient réservé aux seuls surnuméraires. Avaient-ils assez ri, les davosiens (ou davossiens, l'usage n'est pas fixé ; la question ne se posera bientôt plus), à l'évocation du Nuremberg II tant espéré par les plus lucides des résistants ayant compris leur plan sans le pouvoir contrer !
Arrivait pourtant ce Jour de Colère jugé impossible, et les perspectives étaient sombres dans le bunker de la dernière chance : malgré les assurances de Bergoglio et de quelques jésuites, les davosiens, petits et grands, avaient compris. Comme le disaient les plus stricts des catholiques, le Purgatoire était une fable : les davosiens seraient, dans quelques jours, condamnés au Grand Néant dans le meilleur des cas, et plus probablement aux tortures éternelles. Schwab, le fondé de pouvoir, la marionnette intermédiaire entre eux et les Neuf Supérieurs Inconnus du Mondialisme (dont les limiers membres des Costonjugend et Ratierjugend ne faisaient que supposer l'existence), avait-il trouvé une manière d'échapper aux Enfers ?
A la Grande Table des Mondialistes, ainsi nommée à cause de la Grande Table des mafias évoquée dans les films de la série *John Wick*, Schwab préside, qui a revêtu son déguisement de Dark Vador à la Star Trek pour donner plus de solennité à la séance. Si les chefs sont assis, les employés sont, eux, éparpillés dans la grande salle, agenouillés. Si certains sont encore masqués parce qu'ils ont fini par croire leur propre propagande, aucun n'a subi d'injection fatale ou hasardeuse -- pas si bêtes quand même ! L'auditoire, plus résigné qu'enthousiaste, est attentif.
-- En vérité, mes frères, mes amis, mes employés, mes presque riens, j'ai une grande nouvelle pour vous : contrairement aux apparences, le désastre n'est pas complet, la situation n'est pas désespérée, tout n'est pas perdu.
Les conjurés, quel que soit leur rang dans l'organisation criminelle du W.E.F. et de ses filiales, se regardent, incrédules. Trois ou quatre rires nerveux se font entendre, vite interrompus par l'administration, médicale et ciblée, de plomb à haute vélocité par les gardes qui ont saisi l'ordre de Schwab avant même qu'il ne soit formulé par sa paupière tombante -- bien dressés à la mitterrande, ils savent le patron allergique à tout commentaire autre qu'élogieux, et s'ils sont encore là à lui obéir, c'est qu'ils le redoutent presque plus que le dieu dont, à la tivi, on leur a dit qu'il allait bientôt déclencher l'Apocalypse. Comme tous les exécutants, comme tous les humbles, les obscurs et les sans-grades, leur morne existence est déjà une manière de petit enfer ; alors un peu plus, un peu moins, ou la fin, c'est égal. Et puis, à rester près des maîtres, ils seront plus à même de profiter du spectacle. Au reste, dehors, dans les Terres Gastes, c'est bien plus risqué, comme en témoigne la Chronique, suivie en secret sur Internet, racontée avec verve et brio par le célèbre Kobus van Cleef : anger and sorrow.
Au passage, certains davosiens notent avec un étonnement bien dissimulé (la leçon a porté) que malgré les silencieux, le bruit des détonations était bien supérieur au petit "plop" étouffé entendu dans les films et jeux vidéo. Le mensonge est partout, même quand les maîtres n'y sont pour rien.
Olympien (enfin, selon l'idée cinématographique qu'il s'en fait), Schwab continue, omettant évidemment de donner l'origine du plan qu'il se prépare à exposer. Son secrétaire n'existe presque plus dans son esprit (mais quand même, se dit-il au passage, ressusciter en vampire, c'est angoissant) ; les fiches kikipédia de *Black Easter* et de *The Day After Judgment* ont donné une idée à l'infâme créateur de ce World Economic Forum dont le vrai nom, en forme d'aveu, était à l'origine All Your Base World Are Belong To Us (trouvée par un stagiaire facétieux, la fine allusion vidéoludique avait été perdue pour presque tout le monde). La relation avec les romans de Blish résumés par les kikipédistes est ténue mais réelle.
-- Je pense avoir trouvé une solution. Nous sommes en guerre ; nous sommes en guerre ; je répète : nous sommes en guerre -- ce que je dis par trois fois n'est jamais un mensonge. Nous avons besoin d'alliés. Si l'Autre existe, un autre Autre existe nécessairement, qui a des troupes Lui aussi. Vous devinez lequel. Même sans toujours trop croire en Lui, nous avons toujours travaillé pour Lui. Il nous aidera.
Schwab a déjà oublié l'avertissement d'un Ben Roubi meilleur psychologue que son employeur : le Diable n'aime pas les imbéciles. Il poursuit :
-- Les hiérarchies divines sont comme toutes les organisations importantes : plusieurs groupes se battent pour le pouvoir, et le summum de l'habileté consiste à laisser les adversaires s'épuiser mutuellement avant de les abattre et de prendre leur place. Vous avez tous mené de grandes batailles de ce genre, au service de notre conspiration au grand jour, ou dans vos entreprises. C'est ici la même chose. Darwin for ever ! Courage ! Sus au Tétragramme ! On l'aura !
L'auditoire est sidéré. L'admiration le dispute à l'hébétude. Les maîtres ont l'habitude de franchir toutes les limites, mais cette audace est proprement infernale : s'allier au Diable contre le Tétragramme en espérant que les deux seront anéantis, permettant ainsi aux mondialistes d'annuler l'Apocalypse, de reprendre le contrôle des opérations et surtout de mener à bien leur Grande Remise à Zéro, c'est très fort. L'assistance tout entière se prend à rêver à la manière de Laurent Alexandre le Kron Equerrant : ils seront peut-être comme des dieux, quand les autres dieux auront enfin disparu. Les films de la Marvel les ont habitués à ces délires de super-pouvoirs obtenus par la technique. Certains ont fini par croire à l'existence du Wakanda ; d'autres voudraient faire attribuer un prix Nobel de physique à Tony Stark.
Schwab a donné ses ordres, croyant avec candeur que dire, c'est faire, et que le réel se plie toujours aux volontés et lubies des maîtres (c'est une application dévoyée du fameux "Si c'est possible, c'est fait ; si c'est impossible, cela se fera"). Les sous-fifres sont là pour exécuter : à eux de trouver, dans les vieux livres du monde d'avant, le moyen de contacter le Diable. Kikipédia n'a pas été inventée pour les chiens. Quand lui, le visionnaire Schwab, l'aura en visio-conférence, il saura bien convaincre l'Adversaire de l'Adversaire. Le sanglant sacrifice de 90%, voire 99% de la population terrestre, grâce aux effets retardés des injections, devrait emporter l'adhésion du Diable et de ses légions démoniaques. Sans Lui, sans elles, les Evangiles de *Supernatural* n'auraient d'ailleurs aucun sens.
Les ultimes forces, encore considérables, du mondialisme, s'emploient donc à repérer puis contacter le Diable, par tous les moyens même honnêtes -- c'est dire l'espoir et le désespoir qui animent les employés de Schwab. En trois jours, les bibliothèques d'ouvrages ésotériques du monde entier sont passées au crible, en vain ; les spécialistes de l'occultisme interrogés -- parfois brutalement -- ne fournissent aucun renseignement utile ; les films et feuilletons fantastiques revisionnés sans le moindre résultat exploitable. Formules, invocations, sacrifices humains : rien ne se produit, le Diable ne se montre pas. A croire qu'Il se cache, le hyen.
Dans les bunkers mondialistes épars sur toute la planète, les séances de nobrainstorming n'ont évidemment fourni aucune suggestion utile. Schwab commence à se croire maudit, de n'être ainsi pas aidé. C'était très bien, se dit-il, d'anéantir l'excellence, le sens de l'effort, la concentration, la réflexion, l'esprit critique, mais nous en payons le prix jusque dans nos rangs. On n'est plus servi. Si c'était à refaire, on devrait engager quelques résistants -- ces gens-là savaient lire --, mais c'est un peu tard.
Plus que seize jours (moins quinze, ne l'oublions pas !) avant l'échéance fatale. Le temps presse. Schwab a soudain une inspiration géniale. Tous les moyens de contacter le Diable ont été employés sauf un, si évident que personne n'y a pensé.
Le courrier électronique.
Reste le problème de l'adresse. Pour d'évidentes raisons, le domaine ne saurait être qu'"aohell.org" ; mais pour le nom ? "devil" ? "satan" ? "lucifer" ? "lulu" ? "morningstar" ? "crowley" ? "antigod" ? Pourquoi diable le malin Ben Roubi avait-il évoqué *Black Easter*, parmi tous les textes fantastiques ? Eh, pardi, parce que le roman donnait le véritable nom, fort peu connu, du Diable : Satan Mekratrig ! L'adresse est donc "satan.mekratrig@aohell.org". Il ne saurait en aller autrement.
Quant au message, Schwab hésite. Malgré son hybris, il sait n'être pas en position de force. "Es muss finassieren", se dit-il en bochien. Après un peu de ce qui lui tient lieu de réflexion, il se décide pour ce texte sobre et, croit-il, habile :
Votre Excellence,
Nous devrions nous parler.
Respectueusement,
Votre serviteur,
Schwab
P.S. : Le plus tôt sera le mieux.
Combien de temps prendra le message pour parvenir à son destinataire, surtout avec un Internet certes réduit au minimum de ses capacités mais encore en fonction ? (Personne ne soupçonne l'intervention du Tétragramme qui veut lire "Signé van Cleefax" jusqu'au bout, même s'il le connaît déjà). Schwab n'en croit ni ses yeux ni ses oreilles : à peine a-t-il validé l'envoi qu'il entend la célèbre voix crispante lui dire "Vous avez des emails".
D'une main et d'une souris tremblantes, il affiche la réponse, qui le glace tout en le rassurant sur le sort de Sikronne, une employée très appréciée par un de ses employés à lui :
Satan est mort.
Yes, l'Angel est dead.
C'est la veille du Jugement. C'est la fin.
*
s'éteignent, c'est mieux
que voulez vous que fasse la malheureuse?
elle retourne dans la maison familiale et néanmoins démokratik (peu de chose, on est des sociochrestiens, toudmême, deux étages de bois blond, éclairés par le soleil printanier - dire que ce con là ne va plus briller- à travers de hautes fenêtres, plancher délavé -ou béton ciré, j'ai pas encore choisi, il est vrai que plancher, hein, c'est de l'arbre mort, mais béton, ça consomme du gravier, dilemne- tôle ondulée sur le toit - c'est la mère qui a voulu, ça donne un coté islandais, mais le coté islandais dans le kortier de Solna, tu m'as compris-) se jette sur la couette et se fout à chialer
la maison bien que vidée de ses occupants (papa maman sont partis, ils l'ont exhortée à les suivre "viens avec nous aux seychelles, pour une fin du monde c'est plutôt sympa") n'a pas encore été squattée ni détruite, l'aura de l'héroïne nazionale? plutôt la situation atypique et surtout peu imposante de la bicoque
elle sanglotte, la pauvre petiotte , en implorant le pardon de Gaïa notre mère la terre (je préfère la définition de la mère que donne Jünger, mais bon) et de teddy bear, son ours polaire favori
en ce moment teddy bear croque quelques trognons de pomme dans les poubelles de la bonlieu de Winnipeg, parfaitement adapté à la vie de fouilleur de poubelles que l'homme lui a imposé, comme le renard, le hérisson et nos amis les rats d'égout
il ouvre un comic taché de gras de hamburger pour se distraire, mais toutes ces histoires sont trop centrées sur l'humain, au moins, le roman de renard de nos grands anciens explorait d'autres univers, cette suffisance de l'humain, bon gû, tout tourne autour de lui!
en plus son pelage cradingue n'est pas en accord avec l'idée que se fait l'homme de la vie sur la banquise, qu'il questionne simplement, l'homme, son homologue inuit ou tofolar, sur la vie dans le grand nord et on verra
pour le moment, l'égérie du sauvetage de Gaïa pleure à chaudes larmes, elle demande pardon à la terre, aux cieux, au grillon, au hanneton et au lombric
mais personne ne lui répond, elle pense alors à demander conseil à papa maman qui sont partis sans demander leur reste
pas de pigeon voyageur, ils sont trop loin
elle se résoud à décrocher le truc du diable qui pollue comme l'enfer
las!
pas de tonalité (hé oui,ça marche à la létrichité comme tout le reste)
alors que veux tu qu'elle fasse? elle se cherche un bel endroit pour s'ensevelir, comme le perso "du goût de la cerise" (Kiarostami, un balèze du kino, perso j'ai adoré), mais la bonlieu de Stockholm c'est pas celle de Téhéran, elle se résoud à chercher dans le jardin, ça sera tant tellement bien, au pied du magnolia planté pour ses 10 ans
un magnolia en Suède?
bin oui, dans une serre, serre chauffée, effet de serre, toussa
au lieu d'exulter en tonnant "j'vous l'avais bien dit", elle tarde à décider du moyen de son suicide
dans le bouquaire de davos, la consternation de chouabe fait peine à voir
un affidé s'approche pour lui baiser la main et le remettre en selle, ça lui déplaît, d'un sourcil sourcilleux il intime à un milichien l'ordre de débarrasser l'importun
et là, echec
le rigoustin ne fonctionne pas
le séïde appuie à nouveau sur la queue de détente, elle s'enfonce mollement, sans libérer le percuteur
qu'à cela ne tienne, il se saisit de son effaceur manuel, un bon kilo d'os de mouton, un casse tête artisanal amoureusement poli au fond des poches
mais le matos se ramolli entre ses doigts gourds, puis fini par couler au sol
il va tenter un étranglement, ses forces l'abandonnent à mesure qu'il approche du contrevenant
au fond de la salle une lueur bleutée s'élève, c'est l'aurore? ou le pied d'éléphant de la centrale de tchernobyl? ou l'apocalypse numérique? les uns et les zéros qui fusionnent, qui s'entremèlent?
que nenni
c'est le fantôme de nicola tesla qui revient de l'au delà se venger de la mafia qui avait black listé ses inventions
il se lève , terrible et magnifique, agitant sa machoire édentée et ses bras filiformes, il va pour se dresser
chouabe sent son pouls s'accélérer, son front se couvrir de sueurs, sa triperie se liquéfier, sa poitrine se serrer
ce coup ci c'est certain, il va mourir en même temps (comme un de ses célèbres suiveurs) d'un infarctus du myocarde, d'un autre du mésocolon, et d'une hémorragie méningée ( plus communément dénommée transport de foutre au cerveau), l'assistance est suspendue à ses derniers moments
il ouvre la bouche et ne peut que vagir "plaineu ma plaineu, plaineu mon immensseu plaineu"
puis il pousse un hurlement strident "ha ha je vous ai bien eus, bande de crédules, puisque la partie est perdue, hara kiri pour tout le monde! champagne pour les autres!"
loin de là mais dans le même hémisphère du globe térraqué, l'égérie de la lutte contre la réchaufance de la température a trouvé son mode de suicide
elle va ingurgiter tout ce que la maison compte de saloperies chimiques
pas de ronald mac donald, mais des mms du coca et des smarties
et de la vodka aussi
fichue pour fichue
Elle gobe donc un par un les gluants glucides produits par les cartels de l'agroalimenteur
Le premier, saupoudré d'acide citrique lui pétille sur la langue, ça lui fait drôle, le second aussi, au troisième, elle s'habitue et en redemande
Le paquet est vite fini, un autre, un autre, un autre !
Elle glousse en même temps ( décidément, ça nous poursuivra jusqu'à la fin) un peu comme la supposée fiancée d'Oskar Matzerath à la plage de Dantzig sur la Baltique, dans le tambour, lorsque le nain Oskar lui crachouille dans la paume pour mettre en ébullition la poudre citronnée ( revoyez le film, la preuve qu'on savait faire du Kino aux Europes, il y a encore 40 ans)
Mais ça lui tourne un peu l'estomac, elle va gerber, comme c'est une fille respectueuse de la nature, elle se dirige vers la maison, tombe nez à nez avec un gigantesque somalien, tout debraguetté, le priape tendu à l'extrême avec des intentions évidentes
La pauvrette chiale, elle ne s'imaginait pas son suicide tourner à l'enrichissement culturel,ma sa détresse ne fait que fouetter le sadisme de l'assaillant ( je serai journapute vronzais, j'ajouterai"présumé")
Il va pour lui déchirer ses vêtements ( et peut être aussi ses paupières inférieures) lorsque retentit dans la rue le"poum poum poum" d'un moteur de grosse cylindrée, à vue de nez ( quel rapport entre le nez, l'oeil et l'oreille, puisque pour le moment, on n'a fait qu'entendre ?) une grosse américaine, disons qui commence par Harley et qui finit par Davidson
Poum poum poum, tchuuu ( ça c'est le disque avant, minimaliste), clang ( béquille), silence
Le bandeur s'est interrompu,son bigorneau, même pas engagé dans la pauvrette ( on en est loin) regarde maintenant le sol, il ouvre des gobilles exorbitées, sa tête pivote de tous côtés,kes kis pass, hein,kes kis pass ?
Rien, il ne se passe rien
Il remonte ses frusques,part sans demander son reste,franchi le seuil de la maison et fini par être cueilli d'une bastos à la racine du nez
Fin de partie pour lui
Retour aux Seychelles, où les géniteurs de la sauveuse de planète ont réussi par miracle a échapper au carnage
Ils rampent dans la palmeraie pendant que les boko haram ou assimilés finissent de débiter les cadavres en morceaux, puis se saoulent abominablement
Normal, ils n'ont pas l'habitude
Correction
Ils ont une sacrée habitude de l'alcool de contrebande, à eux octroyé par les blancs, pour les abrutir de génération en génération ( l'hérédoalcoolisme ça vous parle, bande de genocideurs par ascendance européenne !) c'est pour ça que les alcools raffinés qu'ils trouvent dans les caves de la rezidenz, ils ne peuvent y résister,trop sophistiqué pour eux qui sont resté dans l'état de pure nature ( hé ouais, j'ai lu voltaire, moi aussi), la saoulerie leur atomise les neurones pour un certain temps
Temps mis à profit par les géniteurs de la sauveuse de planète pour tenter d'échafauder un plan de survie
C'est la mère qui prend l'initiative de demander au Père ce qu'il compte faire
"Heu...... vendre mes actions Max Havelaar ? Elles ont dû bien monter,non ?"
" Non, pas ça, c'est pas ça que je te demande"
"Pas les aktions Microsoft, je pense qu'elles ont pris une claque"
Et le dialogue entre autistes se poursuit, on se croirait dans un Ionesco de bonne facture
Dans l'autre hémisphère, pas très loin de la dalle des tarterets, Thomas, en dépit de son double épanchement successif, a passé une fort mauvaise nuit
D'autant plus mauvaise que son nouveau copain cyrard ne se réveille pas frais et dispo, il est vaseux,semi comateux, fiévreux, bref, pas du genre à bondir sur ses pieds pour les sortir de l'ornière
La Kahina, ou plutôt le Kahin, allongé.e à côté,prend la direction des opé
Ji toujours li clé di l'appartement di proxénèt' franssi, on y va,ti tues le mac, on soigne ti copain ?
Thomas, ce meurtre programmé de sang froid, ça ne l'enthousiasme guère, il a pas été élevé comme ça par sa chère petite maman, il tente de tergir et de verser, mais ouat' pas d'autres solutions ne lui apparaît
En cause, la famine qui gronde dans sa tripaille, la fatigue, le stress, il faut bien qu'il se rende aux raisons du dernier larron du trio
Ils montent lentement, à pied bien sûr ( lettrichite en panne) le yaouled devant, couvert par le stetch que tiens Thomas d'une main pas trop assurée, on arrive, on toc toque, on entre
Dévastation !
Un gromando de vengeurs qui, visiblement n'aiment pas la prostitution infantile, est déjà passé
Le mac, vieux séfarade épuisé, gît là, la tripe à l'air
La sous maque, berbère mozabite encore plus vieille, étrangement rousse avec yeux clairs,taches de rousseur et tatouages tribaux ( front, menton) l'a rejoint dans la mort
Les assassins n'ont pas fait mystère de leurs sympathies et encore moins de leurs antipathies, la menorrha du foyer est enfoncée dans la vulve de la proxénèt'
Thomas n'a même pas un haut le cœur, il laisse le gosse en couverture et redescend chercher le cyrard
Il pèse comme un âne ce con, pourtant, à le voir, c'était plutôt le modèle chat maigre mais bon
Il s'arrête au deuxième étage, tout essoufflé, lorsqu'il entend une dénégation véhémente "ma ! Maaaa!" puis une détonation, ça a l'air de se passer en haut, il se tapi dans l'ombre, ombre parmi les ombres ( hé oui, faudra vous y faire, la littérature qui remonte) le rigoustin pointé
Plus au nord, deux étranges compères surplombent le cadavre encore frais du somalien
Ce sont Blumroch et kobus, tout juste descendus de bécane, une sport glide 2021 ( 24000€ sans les options mais ils l'ont volée dans la concess' de la vallée de Chevreuse) harnachée d'un invraisemblable barda
À se demander comment ils tiennent dessus, kobus au guidon, petit, rondouillard et Blumroch derrière, accroché au sissy bar, les genoux remontés par les calle pieds et les sacoches cavalières, il y a aussi une sacoche réservoir d'où sort un objet tubulaire, le canon du mauser k98 que kobus fini de remonter
Blumroch à kobus"quel besoin de descendre ce type, il aurait pu nous renseigner ?"
"Un ouigre qui sort d'une baraque en se rebraguettant, on sait ce que ça signifie, et puis on y est, kungsholmsgattan 24, c'est là"
Ils empoignent le de cujus par les membres, qu'il a longs et grêles et le traînent à l'intérieur, façon pour eux de respecter la planète, ils gèrent leurs déchets
Ils entreposent le machab'contre le composteur et partent en exploration
Au bout de peu, ils dénichent l'ultime habitante ( rappelons que ses géniteurs sont encore en train de débattre de ce qu'il convient de faire lorsqu'on est massacrés à coups de gourdins cloutés par boko haram ou moro islamic front, la question n'est pas tranchée, vendre du Max Havelaar ou du Microsoft) terrée, terrifiée, dans la cave à charbon ( Quoi ? Une cave à charbon ? Chez une idole planétaire ?) reconvertie en nursery de Teddy bears en peluche équitable
Elle hurle
Et y a de quoi
D'abord le meurtre puis l'aspect des mecs, une araignée géante, un Sancho pansa, revêtus de cuir râpé, la poussière du voyage incrustée dans des rides prononcées, la lenteur de mouvement de l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours, le casque de moto à la main, vaguement nazi, et surtout,l'arme à la ceinture, pour les deux, un P38 , carcasse simplifiée à l'extrême, et pour le petit boulot en plus, le mauser, nonchalamment tenu au creux du bras
Mais qui voilà, glousse kobus, en vrai papi gâteau
Mais c'est notre petite copine, la gentille gertrud, renchérit Blumroch, encore plus papi gâteau
Ils en font une sacrée paire, ces deux malfaisants,venus tous deux de la ville lumière pour mettre leur projet à exécution, projet insane qu'ils mûrissent depuis des années
Il me semble qu'on tombe à pic, pas vrai ? Entre nous,ami kobus, coup de maître, une seule bastos, et étendu raide
Hé oui, un coup de bol surtout, mais revenons à nos moutons, tu sais pourquoi on est là, fillette ?
Dénégation de la fille, elle commence à entrevoir que ses sauveurs sont d'une espèce particulière, celle qu'on ne trouve pas dans les romans édifiants
Au lieu de s'accroupir devant la supposée victime ( mon côté journalope de gauche, la victime est supposée sauf si elle est noire, le violeur est présumé sauf s'il est blanc) ils dégottent chacun un siège, difficile dans cette turne où tout est planétaire, les sièges sont en majorité des tabourets ouest africains sur lesquels tu te recroquevilles, mais bon, pour Blumroch c'est une étagère de bouquins qu'il renverse, kobus, lui,du fait de ses courtes jambes n'est pas incommodé
Devines pour quoi nous sommes là
C'est Blum qui porte la parole, il manie l'angluche mieux que kobus
Elle secoue sa tête ronde, son nez en patate,ses couettes voltigent
Voilà, nous sommes là pour retrouver ta virginité
À ces mots, la fille s'alarme, parfois son père y joue aussi et après elle a du mal à marcher, et puis franchement, quel bénef ? Liquider un violeur présumé pour tomber entre les pattes de deux pervers ? Deux vieux pervers ( car kobus a enlevé son casque, même tondu à raz ses tifs qui pointent sont blancs,sa mostach aussi, une horreur)
Non non, c'est pas ce que tu crois
C'est de ta virginité intellectuelle dont nous parlons
Là c'est encore pire, elle a un creux
Je vous suce tous les deux si vous me laissez tranquille, j'avais programmé mon suicide mais j'ai plus envie de mourir
Kes kelle dit ?
Qu'elle préfère nous sucer
J't'en foutrais des sucettes moi, morue ( on voit que kobus tiens du père de famille sanguin moyen) !
Il lui colle une mornifle à lui arracher la trogne et puis lui hurle en pleine poire "tu l'ouvres uniquement sur ordre,l'idiote du village ! On va t'enregistrer, t'as pigé,tu lis ton texte, c'est tout ce qu'on te demande, tu obtempéres ou on te traîne derrière la bécane jusqu'à ce que mort s'ensuive, pigé ?"
La gamine ne pige que dalle, mais l'interrogation qui clôt la diatribe, ça, elle a pigé, elle hoche donc la tête ( plutôt que branler du chef)
Kobus se rengorge "à la bonne heure, entre nous, j'ai un don pour la négo, tu trouves pas ?"
19:05 | Lien permanent | Commentaires (14)
Commentaires
@Pharamond : Faudrait, je pense, placer ici la dernière intervention du Kamerad Kobus van Cleef dans "Carte blanche (23)". ;-)
Écrit par : Blumroch | 19/05/2021
Blumroch > Il semble qu'il y aura de nombreux autres épisodes, je mettrais cette partie dans le dans la Carte blanche 25. La coupure dans l'action crée du suspens dans l'esprit des feuilletons d'antant ;-)
Écrit par : Pharamond | 19/05/2021
redescendons de quelques degrés (pas en température, quoique, ça va bientôt venir lorsque le soleil jouera les abonnés absents) en latitude
Thomas toujours tapi dans l'ombre du palier, attend
un pas lourd résonne dans la cage d'escalier, ça descend, bram , bram, bramm! et la rampe tremble
c'est une façon d'homoncule, plus large que haut, élargi encore par le tapis roulé qu'il porte sur les épaules, tapis contenant les possessions dérobées chez le proxo et sa sous maque
Thomas espère encore que le présumé meurtrier passera sans le voir, mais c'est trop compter sur la chance, la bouboule l'aperçoit du coin de l'oeil
saisi il laisse choir son fardeau, ramène contre lui le calibre 12 canon scié dont il vient de se servir
d'une voix de rogomme il demande "é kes ki veu l'petit franssi?" braque sa pétoire, et tire
bruit assourdissant dans la cage d'escdrin, fumée, bruit multiplié par la giclée de pruneaux que Thomas a balancé en pressant par mégarde la détente du stetch, y en aura pour toulmonde!
en tout cas, la rafale a basculé le courtaud par dessus la rambarde, il s'étale en bas, les plombs du calibre 12, tirés trop bas, ont simplement emporté la semelle d'une nike air de thomas, dommage il commençait à s'y faire
notre duo, l'un arrimé à l'autre, continue son ascension
arrivé à l'étage maudit, ils constatent le carnage, le yaouled dépêché d'une décharge en pleine poitrine, pour le reste, l'appartement qui était presque intact a été retourné rapidement, ce qui explique le tapis que trimbalait le sosie de Gimli
on saura jamais ce qu'il cherchait
et on s'en fout
viens par là, on va se sustenter et refaire ton pansement
et une bonne giclée d'antibiotique dans la fesse
beaucoup plus au sud, les géniteurs colline de sardine n'ont pas pris de décision quand à l'attitude idoine à adopter lorsque des tarés, néanmoins ci devant victimes de la colonisation, et de ce fait éligibles à un dédommagement, en veulent à ta vie
monsieur en tient pour une discussion ferme et constructive, madame en tient pour une fuite éperdue dans les forêts profondes
Écrit par : kobus van cleef | 20/05/2021
evidemment, ce genre de tergiversation peut pas durer jusqu'à la fin du monde, et un monumental coup de gourdin met un terme à ces interrogations stériles, les corps encore pantelants rejoignent les autres dans l'océan indien, plouf
il vaut mieux, d'ailleurs, que ses parents n'aient pas assisté à son abjuration planétaire, ça leur aurait fait de la peine avant de défunter, alors que là....
entre les barres d'une cité d'une autre ville péri lutécienne, qui commence au hasard par un "S" et se termine par un autre "S", un satyre rôde, on peut même déceler dans ses yeux une étrange noirceur
il revient donc sur le terrain de ses premiers exploits, si on peut dire
certains ne l'ont pas oublié, ceux dont les filles, naïves activistes, lui sont passées entre les mains
et l'un de ces pères a contacté les autres, téléphone ethnique oblige, tout ce petit monde guette la venue du crétin imbibé de testostérone et de viagra, avant que les lumières s'éteignent, il voudrait s'en mettre plein la lampe!
il marche sur l'avenus cefran desmen ou leo meblou, cuip chuip (il y a longtemps que ses méphistos ont rendu l'âme), lorsque des pères outragés, jaillissant du café des zamis lui tombent sur le râble, le chopent, le coxent, baillon boule dans le clapoir, menottes aux poignets, chevilles entravées
le bougre est assis brutalement sur une chaise du défunt bistrot (avec cette fin du monde, plus personne ne vient consommer, alors autant privatiser les arrière-boutiques pour résoudre de vieux conflits jamais tirés au clair)
"alors le priape, on fait moins l'malin, maint'nant?"
"oui li priap' ti rigol' moins?"
priape a piteuse mine, son sexe flétri par la terreur pendouille le long de sa cuisse, la salive coule sur son menton,il se tortille sur sa chaise
"hon hon honnnn!"
"y faut y enlever le truc là" dit un père outragé
"pourquoi faire?" rétorque un autre
"mais pour qu'il s'explique!" réplique un troisième
"aucun intérêt, on le fume, ci tout, ci pas compliqué"
"tout accusé à droit à un procès" reprend sentencieusement le deuxième
"procès mon ku! y a eu un avocat pour défendre l'honneur de nos filles? à moins que le dédommagement versé par son chaouch ne vous satisfasse? moi pas" (on voit que le maniement des temps verbaux n'est pas étranger à notre brave)
après maints conciliabules, l'assemblée des déshonorés s'approche du captif
"on va te la couper, te la fourrer dans la bouche et puis ensuite te griller au pitroul, vil suborneur" en réalité, ils usent de termes plus fleuris, mais avec mon ortograf incertaine, je ne puis me hasarder à les retranscrire ici
on débaillonne donc l'abducté, il ricane
"alors les darons, c'est avant qu'il fallait veiller sur vos pucelles, enfin lorsque je dis pucelles, on s'entend, hein, il était passé du monde, sinon par devant, beaucoup de l'autre coté, c'est courant en vos contrées, m'a-t-on dit"
fureur des pères qui se précipitent sur le suborneur, grêle de coups, coups de couteau aussi, le mec défunte, pas grave ils s'acharnent, on traîne le corps dehors, à grand peine, car il est gros, ventru, une lippe jouisseuse qui ne l'a pas abandonné dans la mort, on boute le feu au cadavre après l'avoir arrosé de benzine, dans le kortier, ça fait bien longtemps que ça n'émeut plus les foules
Écrit par : kobus van cleef | 20/05/2021
bien plus à l'est, dans une région d'afrance habituellement réservée aux happy fiouz, une poignée de rageux a pris possession d'un pseudo manoir nouveau riche, qui ne jure pas dans le décor général (tuiles rosées, murs chaulés, pistoches en plein air, rocailles avec escaliers en devers, salles de gym dans les pénombres des espaces intérieurs) et de ses proprios, un médiatik à chemise déboutonnée au nombril et sa légitime, renflouée au poitrail)
le mec est enchaîné dans la cour de son mas (qui en castillan signifie plus et, effectivement, il y a plus) et doit faire face à l'ire de ses interlocuteurs
l'ire?
la détestation, plutôt
imaginez une théorie de mâles de taille variable, qui ont inséré des oreillers et autres postiches sous leurs vêtements pour paraître ventrus, un faux nez de clown et des oreilles de Mickey, alignés les uns derrière les autres, en train de scander "peuglou, peuglou, peuglou" fortissimo et chacun à la main, un disque de pâte brisée (comment ont ils fait pour la cuire? la fin du monde c'est aussi la fin du gaz) surmonté chacun d'un étron chaud fumant
ils se préparent à entarter leur victime et quel entartage!
avec des tartes à l'étron, ignoble humiliation!
l'homme, qui n'a rien perdu de sa superbe, clame "en tant que membres de notre communauté de destin, l'afrance, vous devriez avoir honte, entarter est un acte fachysse !"
la première tarte le cueille au vol, étouffant ses vitupérations, pendant qu'un grondement s'élève de la masse assemblée "l'afrance n'est pas une communauté de destin, pomme à l'huile -d'olive-, c'est une communauté comme une autre! peuglou, peuglou, peuglou!"
les douteuses pâtisseries volent et ferment définitivement le bec du verbeux personnage
Écrit par : kobus van cleef | 21/05/2021
@Kobus van Cleef : Grand moment que cet entartage (je vois bien une forgerie pour remplacer le mot) bien mérité ! ;-)
Que désormais on ne parle plus d'Apocalypse joyeuse, mais d'Apocalypse vancleefienne.
Écrit par : Blumroch | 21/05/2021
encore plus à l'est, parmi les molles ondulations des alpages chuiches, se dresse le bounquaire des davosiens
charles chouabe s'est levé, terrible et magnifique
terrifique ou manifible, si vous voulez
il tonne, il écume, il exige
hara kiri pour toulmonde, allez hop, zag, et qu'ça saute!
les séïdes , tétanisés par la pétoche, se voient distribuer des instruments tranchants propices à leur supplice (encore une allitération qui fume, j'adore) couteau à beurre, canif victorinox de l'armée chuiche avec boussole cure dent et tire bouchon, coupe papier publicitaire émoussés, les prétoriens les tiennent en respect avec des armes à feu dont l'aspect est redoutable mais dont la crédibilité est de moins en moins attestée
chouabe hurle "à mon commandement, coupez!", les lames ricochent sur les durillons de comptoir, elles se tordent sur l'alpaga des costards
l'un des séïdes énonce, d'abord avec crainte, puis voyant que les prétoriens ne bougent pas "à vous l'honneur, grans penseur"
(et ça rime, de plus en plus, je vais commettre un jour un guide raisonné de la rimaille vronzaise , ça servira aussi pour la psychanalyse lacannienne)
Écrit par : kobus van cleef | 22/05/2021
Crotte !
Grand penseur
Pas grans penseur
Chouabe,pris de court, bafouille, bégaye tel un scoutairiste hottentot avant qu'il vide les étriers
On lui tend avec obligeance les instruments idoines, il les empoigne avec réticence, tremblements, répugnance, puis les approche de son ventre, creusé par les macérations d'utilité sportive qu'il s'impose
Appuie la lame sous la xiphoide, direction le cœur, pousse un grand coup, à la romaine, en clamant "qualis artifex pereo"
Évidemment, la lame se tord ou ricoche sur le sternum et le fantôme de Nicolas Tesla se rematerialise au fond de la salle dans une ambiance bleutée, il sussure,mezzo vocce "tu resteras vivant jusqu'à la consommation de la fin, je veux que tu puisses voir où t'as mené ta folie" ou alors c'est l'assistance qui se l'imagine ?
Toujours est-il qu'il s'effondre en pleurs "je t'en supplie, entité supérieure, épargne moi le spectacle de mon échec, je serai ton esclave, je suis prêt à te concéder l'âme de ces surnuméraires assemblés ici !"
Le fantôme disparaît, ne laissant qu'une odeur ionique, d'atomes fortement chargés, et une grande confusion parmi les témoins
Certains se lèvent, enfilent leurs vêtements civils ( on est tenus d'assister aux audiences de chouabe en costard gris anthracite frappé des initiales "ISUO" dans le dos, soit internazional start up Organizazion, en rouge claquant) tandis que, reprenant de sa superbe, chouabe hurle à destination de ses chaouchs "liquidez moi tout ça ! Par le fer ou par le feu, à mort,tue,tue, bordel de moi !"
La salle se vide rapidement, les protagonistes se retrouvent dans le hall et conviennent d'un raid vers la cave pour s'octroyer un pot de fendant ( espérons que ce soit un par citoyen, mais c'est pas gagné, chouabe est célèbre pour sa pingrerie)
Un peu plus à l'ouest, le pipozof submergé sous l'ouragan stercoral, a encore la ressource de hurler "botul vous chatiera, bande de non élus,oui,botul me vengera !" avant qu'une tarte bien placée lui ferme le bec à jamais
Exit le bruiteur mediatik
Sa désormais veuve ( on pourrait même dire, enfin, elle va pouvoir toucher la thune) réarrangée du poitrail ( du caraco, du bustier,du fafatch') du museau, de la toison, s'exclame à l'adresse des tortionnaires de son légitime ( incroyable, cette propension à écrire comme un auteur klassik) "lâches ! vous auriez le courage de molester une femme seule, entravée, par surcroît ?"
Les interpellés se consultent du regard,kes kelle dit la chenue, elle nous met au défi d'un coup de verge ?
Trop pas pour moi, les gars, je repars en gelbique, moi pareil, et moi, j'ai encore une bibliothèque à faire flamber
Allez,tchao la bougresse, à se revoir dans le néant !
Et ils rippent, accompagnés de ses cris "attendez, libérez moi, je vous, je vous, même le plus moche"
Mais ils sont trop loin pour l'entendre
Écrit par : Kobus van Cleef | 22/05/2021
Le Tétragramme attend la fin de l'humanité avec ce qui, s'Il n'était fondamentalement étranger aux émotions humaines, ressemblerait à une légère impatience. Il avancerait bien encore l'heure du trépas universel de quelques heures, mais Il ne voudrait pas qu'on lui fît (mais qui donc, dieux bons ? l'Autre Tétragramme, peut-être, celui des sphères encore plus supérieures...) le reproche d'avoir triché une fois de plus, puisqu'Il se prépare à l'annoncer au monde en lettres de feu dans le ciel : si le rigolo, c'est Bruno (la plaisanterie ne fera rire que quelques Français), eh bien demain, c'est la fin -- avec quinze jours d'avance sur la date initialement prévue. Psychologue manipulateur, Il compte même présenter cette facétie comme une grâce pour mettre fin aux tourments de l'attente. Les tyrans sont tous les mêmes.
N'oublions pas que le Tétragramme est un grand lecteur, et qu'Il sait reconnaître la qualité : Il attend donc encore quelques livraisons des Chroniques de Kobus van Cleef, dont à la fois il connaît et ignore le texte, en vertu d'un mystère théologique exposé à plusieurs reprises par saint Monteilhet.
Une autre affaire L'occupe : Il a longtemps -- par plaisanterie, par erreur ou par indifférence -- toléré l'existence des Autres dieux, qui accentuaient le caractère pittoresque de la Création. Comme ils n'auront bientôt plus de fidèles, autant les précipiter dans le néant, même si l'univers, lui, persistera. Pour se mettre dans la bonne disposition d'esprit, le Tétragramme, affligé par la disparition de son ange préféré, une disparition qu'on lui avait cachée (prendre note : des têtes et des ailes doivent tomber), se repasse le célèbre réjouissant épisode de *Supernatural* montrant un Satan affaibli avoir raison des dieux païens :
https://www.youtube.com/watch?v=9E5IyWu7DB4
Contrairement au Déchu, le Tétragramme n'a évidemment pas besoin de la magie inférieure : chez lui, penser, c'est faire. Il pense la disparition des dieux, et tous de s'effacer instantanément de notre plan d'existence pour se retrouver sur Htrae, dans le Bizarro World -- but that's another story pour amateurs de petits miquets...
Sur Terre, personne ne s'aperçoit de l'événement qu'en d'autres temps on aurait jugé considérable. Au large de Santorin, un pêcheur dira avoir entendu des pleurs et une voix dire, dans un wagnérien murmure de tonnerre, "Les anciens dieux sont morts", mais ses rares auditeurs attribueront ce récit à une consommation excessive d'ouzo.
Le Tétragramme commence déjà à imaginer les êtres de la prochaine Alliance, dont Il espère qu'ils ne le décevront pas, eux -- Il les fera surgir sur un monde avec deux soleils, ce sera plus esthétique.
Il accorde à Kobus van Cleef, le Chroniqueur de l'Apocalypse, la faveur d'un message personnel transmis par une charmante succube. Quelques compliments, d'auteur à auteur, mais aussi une aimable mise en garde : que son auteur continue sa désopilante chronique du désastre, mais qu'il n'aille pas croire qu'on peut faire au Tétragramme le coup de la vraie Schéhérazade -- la Schéhérazade de Rome. Quand viendra l'heure pour le Soleil de basculer dans une autre dimension afin d'éclairer la planète Ailurophilia, tout sera fini. Inutile d'espérer Lui raconter mille et une ou mille et trois histoires pour le faire changer d'avis. Le Soleil disparaîtra à l'heure prévue, et que nul ne prétende allumer une autre étoile, même en se tuant à la tâche : le Tétragramme a lu Heinlein, lui aussi. Défier des extra-terrestres, c'est une chose ; défier le Tétragramme, c'en est une autre. Quant au défi à la Del Rey, s'il est estimable, il est
Arrive donc le jour de l'escamotage final. Tous les peuples de la Terre ont été informés, qui ont vu chacun dans sa langue l'avertissement inscrit dans le ciel.
Panique et résignation sont au programme de l'ultime journée accordée au genre humain.
Écrit par : Blumroch | 22/05/2021
@Pharamond : Si tu avais l'amabilité de corriger ma bévue : "s'il est estimable, il est voué à l'échec." Merci d'avance ! ;-)
Écrit par : Blumroch | 22/05/2021
loin, très loin de là, aux Armoriques, là où les souchards ont la tête aussi dure que le granit dont on fait les tombes, une douzaine d'individus ont chopé un nékolojizt
chopé est une litote, quasi une atténuation, pour décrire la façon dont ils se sont emparé de leur victime
agneau de djieu, ce pauvre hère a les deux yeux pochés, la trogne en tartare au point qu'on ne reconnaît plus le sexe, l'âge ou l'ethnie
ils l'ont accroché à une porte de grange dans la plus pure tradition chouanne, puis hissé icelle sur la pale d'une gigantesque éolienne, mise en panne pour l'occasion
hop hop en grimpant par le trappon de maintenance ils ont arrimé l'étrange équipage à la périphérie d'une pale, solidement car lorsque ça tourne, ça bastonne
on ne perçoit que le vagissement du supplicié mais il est vrai qu'à 30 mètres de hauteur et le vent dans la trogne, il ^peu s'époumoner , il restera inaudible
les types lui crient des insultes depuis la terre, mais il n'écoute pas , trop occupé à offrir son sacrifice à mère nature
ho Gaïa, sans toi rien ne serait rien, j'offre mon âme, mon corps et mon sacrifice ultime pour que les générations à venir....merde y aura pas de générations à venir, je vais crever pour rien, merde .....je vais crever, je vais creveeeer, JE VAIS CREVER!
en bas, un signal, vas y Jobic! et le chouan resté en haut embraye la grande roue, ça glisse sans accrocs (ces escroqueries, bien huilées, sont toudmeme à la pointe de la technologie, avec roulements à billes, silicone pour lubrification, filtrage et tout) un quart de tour, et le sang lui a quitté le cerveau, un demi tour il est inconscient deux tours, à vitesse modérée, son crucifix improvisé, sur lequel ses tortionnaires l'avaient installé, se détache, il fait un immense vol plané et va s'écraser à proximité de son quat-quat hybride que ses ravisseurs avaient utilisé pour l'approcher des lieux du supplice
sprotch!
ha sacré fi d'garc' va, ça y apprendra à installer ses moulins à vent près d'chez nous!
une théorie de petites vieilles en coeff' de dentelles , plus loin , récitent un avé et deux paters pour le repos de l'âme du maudit qui était quand même beau gosse, avec sa mostach' blanche, en dépit de son obsession du vélo et de ses larmes faciles pour des sujets grotesques (marier des hommes, franch'ment) puis toulmonde s'en va pour une bamboche de trois jours
comme lors des mariages d'antan
s'agit de féter dignement la fin du monde
dommage que Kobus, l'homme de la rejetonne du chatiô du coin soit pas là pour y assister, il tient bien sa place à table
et hop toulmonde descend du Golgotha improvisé en dansant la jabadao
Écrit par : kobus van cleef | 23/05/2021
((( Digression )))
J'ai entendu les cris de l'écolo se sacrifiant sur l'autel aérien de Gaïa. ;-)
Merci au Kamerad Kobus van Cleef de rappeler le très vieux sens de théorie. Wodehouse, dans mon lointain souvenir, avait évoqué, pour dire la majesté du génial Jeeves, "une procession solennelle composée d'un seul homme", citant d'ailleurs je ne sais plus quel auteur de l'Antiquité grecque.
Écrit par : Blumroch | 23/05/2021
Nos celtoks se rentrent dans leurs chaumières pour préparer le fest noz de la fin du monde ( mais on n'a pas entendu grincer les essieux de la charette de l'Ankou, peut être qu'il s'est mis au goût du jour et qu'ils sont fabriqués avec des roulements à billes récupérés sur les moulins à vent ekolojiks ?)
On avise le cochon, on le sort de sa soue, on touille bien la patacrep, pour la laisser reposer ensuite, les tonneaux de cidre sont roulés au milieu de la cour, on les mettra en perce ensuite, et pour les légumes,dame, la cambuse est pleine, corvée de pluche pour les désœuvrés
Cependant, certains n'adhèrent pas au projet
Il leur reste des doutes, des insatisfactions
À quoi bon châtier un crétin, malfaisant certes, alors qu'il en reste plusieurs milliasses ?
Ils ont beau tenter la fusion avec le groupe, une petite muzak leur trotte dans la cougourde
Et une cougourde de celtok, c'est solide, tu mets une idée dedans, elle peut plus s'échapper, issues de secours bouclées, toussa
La faute aux facteurs environnementaux, comme on dit avec pudeur, la gnôle ( mais pas que, comme disent les débateurs télévisuels incultes, car lorsque la gnôle était seule factrice environnementale, avec la consanguinité, les gensses n'avaient pas tant de mauvaises idées) et surtout le ouch ouch ouch répétitif des pales d'éoliennes géantes
Hé oui, ça produit des ondes de basse fréquence, de très basse fréquence même, avec émission d'infra sons
Ça désoriente la faune sauvage et domestique ( mais ça on s'en branle, les porcs d'élevage ne sont ils pas destinés à finir sous la lame de l'égorgeur turc, même dans les abattoirs bretons ?)
Et ça rend dingue à plus ou moins long terme les riverains
Des preuves ?
Une seule preuve, éclatante,Jobic se lève, passe dans le cellier, décroche son Mauser transformé en fusil de chasse ( réduction du magasin, tout bien), enfourne une boîte de patronen partizan dans sa musette et le voilà sorti
Il se cogne à Jean Yves, lequel a dû faire le même calcul, car il a, passé à l'épaule par sa courroie, son vieux Manufrance calibre 10( pas exactement le genre de truc pour ce qu'ils envisagent mais faute de grives on mange des merdes)
À peine un mouvement de sourcils, ils se sont compris
C'est donc dans la vieille 4L de Jobic qu'ils rejoignent Jean Joseph à l'autre bout du bourg
Il a dû penser la même chose puisque de son baluchon pointent à la fois la crosse d'une antique pétoire ( un fousile Berthier, pas certain que les cartouches ne fassent pas long feu mais l'intention y est) et des cartes Michelin ( mais qui consulte encore des cartes Michelin de nos jours ? je vais vous surprendre, toulmonde, surtout depuis la mort d'internet)
Voilà nos trois compères partis
Écrit par : Kobus van Cleef | 24/05/2021
dans la grande bonlieu, Thomas se sent isolé
son compagnon d'aventure tremble, grelotte et délire, l'appartement est dévasté, les cadavres du mac et de la maquerelle commencent à empester, le sang commence à figer sur celui de la gentille Kahina dont les yeux semblent désormais couverts d'une sorte de cataracte
mauvaise journée
en plus de ça, il perçoit des reptations suspectes dans l'escadrin, des chuchotis, des messes basses ( si on peut dire, dans ce kortier, ha ha ha!)
pas bien rassurant, il faut le dire (contribute from nikole Brik) lorsqu'on a pour tout potage un stetch et un seul chargeur (oui 30 pelos de 9mm dedans en quinconce mais un seul chargeur quand même), une kalach pas approvisionnée un blessé potentiellement grave et qu'on est déchaussé d'un pied (comme Bayard il a le pied déferré mais il n'est pas dans la pâture, loin de là)
ça se précise tout de même, reptations, frôlements, une ombre se glisse dans le taudis, Thomas attend avant de tirer
bien lui en prend, c'est le sosie de Kahina
LE sosie
un Kahin, quasiment, polo de couleur vive, pantalon hyperserré, babouches, boucles courtes et rebelles
Thomas a l'impression de voir un spectre (vous allez dire qu'on use fortement du deus ex machina, c'est vrai, Molière avec la statue du commandeur n'a qu'à rentrer dans le rang), comment te nomme tu mon garçon?
moi c'est Aziz, j'apporte la lumière
et il tend une boîte d'alloufes, modèle familial, feudor que ça s'appelle (j'ai les mêmes pour mes cigares)
tu sais, garçû ( il est inexplicablement rassuré, on se demande pourquoi), y a pad'gaz, et le frigo est vide
ti est trop franssi, toi, ti est trop mignon, y a le grill dehors, avec li charbon de bois, laisse moi une heure, ji ti fais un repas royal
Thomas jette un oeil sur le balcon, effectivement, un grill de fortune est installé là, depuis longtemps, à voir la couche de suie qui recouvre le mur, il trouve aussi une gandhoura accrochée par le capuchon, raide de crasse à tel point qu'elle aurait pu tenir debout seule et de mignonnes babouches roses à petits miroirs incrustés sur le dessus, hop c'est sa taille, ça fait son dimanche
il entend le gosse à coté s'échiner, ahaner, il en conçoit un peu de gêne mais ouat, à chacun sa merde, pas vrai?
un regard pour le cyrard qui comate un peu moins, dis moi ce qui s'passe, spacionaut, vas y dégoise
il résume la situation, l'autre lui recommande de s'assurer du yaouled après le repas (qui tarde à venir, mais des odeurs de frigouse grillée et de viande louche les tiennent en haleine)
Écrit par : kobus van cleef | 25/05/2021
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