10/11/2015
Soumission
"Je me trouvais avec mon frère dans la même colonie de vacances, au centre des Pays-Bas, où nous allions tous les ans. Contrairement à la plupart de nos camarades, qui n’y passaient que trois semaines, mon frère et moi-même y restions tout l’été. Ainsi, au bout d’une première période de trois semaines, il y avait une sorte de transition pendant laquelle les nouveau enfants succédaient à ceux qui partaient. Or mon frère et moi-même étions à ce stade des « anciens » qui connaissaient toutes les ficelles de la colonie. Cette année-là, donc, je décidai de mettre un peu de piment dans ce passage d’une période à l’autre. J’eus l’idée d’introduire un rite d’initiation pour les nouveaux arrivants. Pour en faire un événement particulièrement mémorable, nous plaçâmes une baignoire remplie d’eau presque gelée dans le bâtiment dortoir. Tous les nouveaux apprirent ensuite que, selon la tradition de la colonie, ils devaient y plonger. Aujourd’hui encore, je revois avec une grande clarté une soixantaine de garçons (dont la plupart étaient beaucoup plus grands que nous deux) qui, après avoir docilement fait la queue, s’immergèrent, l’un après l’autre, dans notre bain sibérien. Tout allait comme prévu jusqu’au moment où le directeur de la colonie passa par hasard. Se remettant vite de sa stupeur, il rompit le charme : il incita les nouveaux à se révolter, en leur faisant remarquer qu’ils étaient soixante contre seulement deux, et les poussa à nous rendre la monnaie de notre pièce. À l’issue d’une lutte prolongée, nous avons reçu une correction bien méritée. Je conserve néanmoins en mémoire l’image de ces deux petits garçons qui, grâce à une détermination et à une force de persuasion hors du commun, réussirent à amener un grand groupe d’enfants à se soumettre à une épreuve extrêmement désagréable."
Manfred Kets de Vries
Combats contre l’irrationalité des managers
20:42 | Lien permanent | Commentaires (2)
09/11/2015
Ra-ta-ta-ta !
« Sagesse d'un vétéran de la Seconde guerre :
Si vous rencontrez une unité que vous n'arrivez pas à identifier, tirez une rafale au-dessus des têtes de façon à ne toucher personne.
Si la réponse est une salve rapide et précise de fusils ce sont des Britanniques.
Si la réponse est un p** de déluge de feu de mitrailleuses ce sont des Allemands.
S'ils jettent leurs armes et se rendent ce sont des Italiens.
Et s'il ne se passe rien pendant cinq minutes et qu'ensuite votre position est anéantie par un pilonnage d'artillerie ou une attaque aérienne ce sont des Américains. »
Source : ?
20:17 | Lien permanent | Commentaires (16)
Champ d'étoiles (46)
Trois petites choses pour en finir avec Saint-Jacques :
Je remercie mon frère qui a pris le temps de numériser les photos prises lors de mon pèlerinage. La qualité des images est celle d'un jetable d'il y a plus de dix ans que j'ai légèrement améliorée afin de raviver les couleurs. J'ai même ajouté quelques photos pour illustrer les premiers billets de mon périple.
Une anecdote que je n'ai curieusement pas noter dans mon journal mais dont je me souviens. Le lendemain (ou peut-être le surlendemain) de mon anniversaire j'ai vu, bombé sur un muret, alors que je marchais sur le Chemin en Galice : « Bon anniversaire » en français suivit de mon prénom. Étrange coïncidence.
Bizarrement, l'arrivée à Santiago, pourtant but ultime, ne m'a procuré aucune émotion particulière comme si la joie d'y être enfin parvenu était parfaitement contrebalancée par le constat que ma petite aventure qui durait depuis quatre ans s'achevait là.
18:00 | Lien permanent | Commentaires (8)
05/11/2015
Hi ! Hi !
21:20 | Lien permanent | Commentaires (6)
Fans
Le dossier du numéro de ce mois du magazine Historia est consacré à "Ces enfants qu'on fanatise – Spartiates – Jeunesses hitlériennes – Djihadistes". Et c'est tout ? Vous n'oubliez pas les lycéens des manifs de 2002 contre Le Pen au deuxième tour des présidentielles ou ceux de cette année qui sont "Je suis Charlie" sans trop savoir pourquoi, par hasard ? Ces braves petits démocrates qui marchent au sifflet, élevés à la morale républicaine de l’Éducation nationales et à la mièvrerie multicolore de la télévision. On goûtera tout le cynisme de ce genre de publication en notant que le sous-titre de la revue est "Le passé éclaire le présent".

18:42 | Lien permanent | Commentaires (13)
04/11/2015
Musique (394)
Max Richter
Dona Novis Pacem 2
Tanko
The trip
MIIA
Dynasty
20:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
Angles
Prenez un individu ordinaire, suivez-le pendant un mois avec une caméra pour filmer son quotidien et avec cet enregistrement faites deux documentaires. Pour le premier montage enlevez tout ce qui peut nuire à l'image négative qu'il peut renvoyer et laisser par exemple ses démonstrations d'affection avec ses enfants, sa compagne, l'aide qu'il peut apporter à ses amis et ses collègues, les bons moments qu'il passe avec les uns et les autres etc. Pour le second ne laissez au contraire que les petites lâchetés ou mesquineries dont chacun est capable, les moments de colère ou de paresse etc. Dans le premier cas vous aurez un individu tout ce qu'il y a de sympathique et dans le second quelqu'un de moralement repoussant. Imaginez maintenant que ce ne soit pas un mais dix, cent ou mille documentaires que l'on présente pendant des années de l'une ou l'autre face de cet homme, toujours la même, pour servir un quelconque intérêt. Comment le spectateur peut-il douter de la justesse de l'opinion qu'il s'est faite de cet individu ? Par une sorte de formatage, son esprit devient incapable de s’ouvrir à une vision autre. Il repoussera la perspective d'une réalité différente par peur d'être déstabilisé, de renier tout ce qui lui a procuré un certain confort intellectuel pendant une très longue période, de ne plus penser comme ses proches, d'avoir à revisiter ses notions sur le bien et le mal...
18:07 | Lien permanent | Commentaires (2)




