23/03/2007
Kill bike
Je dois confesser qu’en ville les vélos m’ennuient. Loin de moi l’idée de leur interdire d’y circuler, d’ailleurs je compatis sincèrement à leurs difficultés dues à l’incivisme de nombreux automobilistes qui rend leurs déplacements pénibles sinon dangereux, mais une partie non négligeable d’entre eux se croit tout permis. Elle prend les sens interdits, roule sur les trottoirs, emprunte les voies piétonnes, passe quand le feu est rouge, oblige voitures et piétons à les éviter, se dispense de tout éclairage etc. Encouragé par la mode actuelle toujours prompte à culpabiliser l’automobiliste, potentiellement criminel, évidemment pollueur et supposé nanti (l’oppresseur dans toute sa splendeur) le vaillant cycliste oppose la magnifique figure du déshérité. La ville ne lui a pas fait de voies adéquates, les voitures ne le ménagent pas, ils respirent la pollution des autres alors que lui roule écolo. Qu’il circule à bicyclette par goût (gloire au brave qui risque tant pour ne pas salir la planète) ou par obligation (respect pour l’exclu qui symbolise tous les damnés de la terre) il prend les libertés que lui permet son statut, celui d’appartenir à une minorité. Peu importe que le piéton se voit obligé de l’éviter pour ne pas être bousculé et l’automobiliste surpris de faire un écart pour ne pas le percuter : le cycliste est moralement intouchable.
19:40 | Lien permanent | Commentaires (17)
Images (19)
18:55 | Lien permanent | Commentaires (6)
Guerre civile et yaourt allégé
Nos médias ont d'étranges priorités ; le journal gratuit Métro, par exemple, affiche en première page et en gros caractères le titre d'un article traitant de l'évolution de la sexualité des Françaises, titre qui renvoie à la page deux où nous avons droit à une grande enquête avec interviews, graphiques et avis d'experts, mais relègue le récit d'un guet-apens, survenu dans une cité après un contrôle d'identité, où des policiers ont essuyé des tirs d'armes à feux dans la rubrique « faits divers » et l'expédie en quelque lignes.
18:40 | Lien permanent | Commentaires (1)
Le tour de France des monuments (choix absolument arbitraire) : Montignac-Lascaux (24)
18:33 | Lien permanent | Commentaires (4)
19/03/2007
Danseurs
Bill Brauer
Evening in jade
21:31 | Lien permanent | Commentaires (2)
Une perle sur la Corne
Un excellent article paru dans L’Intelligent -Jeune Afrique le 4 mars 2004 sur un des trop rares cas de préservation d’un ensemble urbain des années 30 :
« Asmara, perle de l'architecture moderniste aux allures italiennes
Asmara, la capitale érythréenne, presque entièrement construite par les Italiens dans les années 1930, est l'une des plus grandes concentrations au monde d'architecture moderniste, un style de construction aux lignes épurées, oscillant entre excentricité et austérité.
"Il y a probablement environ quatre cents bâtiments" de style moderniste (1920-1960) dans la capitale du petit pays de la Corne de l'Afrique, estime le directeur du projet de réhabilitation du patrimoine culturel érythréen (CARP), Naigzy Gebremedhin
Présents en Érythrée à partir de 1881, les Italiens avaient pour ambition de construire un empire en Afrique, l'Impero.
Pour le dictateur fasciste Benito Mussolini, l'Érythrée devait être une colonie de peuplement, mais aussi le point de départ de la conquête de l'Éthiopie voisine, tant convoitée.
Le Duce a ainsi investi d'importantes sommes d'argent dans le développement d'Asmara.
"C'est un endroit unique, parce que cette ville a été construite en cinq ans", de 1936 à 1941, s'enflamme Naigzy Gebremedhin.
"C'était un chantier de construction impressionnant ! Il a fallu faire venir beaucoup de main d’œuvre des campagnes", ajoute-t-il, tout en se promenant dans la ville, des anciens plans de construction sous le bras.
En cinq ans, la population de la ville est passée de 4.000 à 45.000 habitants, raconte-t-il.
Mais en 1941, les troupes alliées britanniques déboutent les Italiens. Les colons laissent derrière eux un pays imprégné de la culture italienne, traces encore largement perceptibles aujourd'hui, tant sur le plan culturel que visuel.
Rationalisme, novecento, futurisme et quelques fois art déco, tous ces genres de l'architecture modernistes furent expérimentés par les artisans d'Asmara, plus libres d'exprimer leurs fantaisies dans la colonie qu'en métropole.
La station essence "Fiat Tagliero" en forme d'avion, le Bar Zilli orné de hublots, tel un paquebot, ou encore les bâtiments longilignes légèrement courbés rappelant l'allure d'un train sont autant de témoignages de la mouvance futuriste qui s'inspirait de symboles des temps modernes.
Mais le rationalisme, style fonctionnel aux lignes claires, géométriques et généralement totalement dépourvu de décorations de façades est prépondérant à Asmara.
L'artère principale, ancienne Viale Mussolini rebaptisée avenue de l'Indépendance, en compte de nombreux exemples, parmi lesquels l'ancienne Casa del Fascio, quartier général de l'administration fasciste dans la colonie.
Aujourd'hui, il abrite le ministère érythréen de l'Éducation, et l'Union nationale des femmes érythréennes (Nuew) s'est installée dans l'ancien club des travailleurs italiens.
Autant de signes que la société érythréenne assume son passé de colonie et s'est appropriée cet héritage original.
"Je pense que les habitants d'Asmara sont conscients que leur ville est spéciale. Ils lui sont généralement passionnément dévoués!", lance Naigzy Gebremedhin, en passant devant l'IRGA, un vieux garage automobile italien dont le propriétaire érythréen finance actuellement la rénovation.
Et à ceux qui critiquent cet héritage en le qualifiant d'"architecture fasciste", Naigzy Gebremedhin rétorque que le modernisme n'est en rien un produit de la doctrine du dictateur italien.
"Bien sûr, il y a eu des architectes modernistes qui ont glorifié le fascisme", admet-il.
Mais "c'est le mouvement fasciste qui s'est approprié le rationalisme (...). C'était une simple cooptation", insiste le spécialiste, selon qui le hasard a fait coïncider l'avènement du style architectural avec celui de l'idéologie politique.
Chaque soir, à l'heure de la passagiata, les Érythréens, tous âges confondus, s'installent aux terrasses des nombreuses pasticcerias de la ville et se font servir un espresso ou un macchiato préparé avec les vieux percolateurs italiens. »
Pour voir des images de cette architecture, un site (en anglais) consacré à l’Érythrée avec de nombreuses photos de monuments d’Asmara.
21:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
Méchant garçon (11)
- Enfin le printemps !
- Oui, et avec les beaux jours va réapparaître l'un des désagréments liés à l'élévation de la température : le laissé-aller vestimentaire. Tongs, babouches et sandales de franciscains foulerons bientôt les trottoirs, et les bouts de tissus vendus sous l'étiquette de la mode printemps-été déshabillerons plus qu'ils n'habillerons des physiques pas toujours esthétiques au nom de la sacro-sainte liberté de s'exhiber en notre belle société sans complexe. Le froid contraint nos contemporains à un minimum de retenu à défaut d'élégance.
20:45 | Lien permanent | Commentaires (3)