07/01/2007
Jeunisme
Je me demande ce qui a bien pu se passer à un moment donné, quelle espèce de maléfice a pu frapper notre génération pour que, soudainement, on ait commencé à regarder les jeunes comme les messagers de je ne sais quelle vérité absolue. Les jeunes...les jeunes...les jeunes...On eût dit qu'ils venaient d'arriver dans leurs vaisseaux spatiaux. Ce qui s'est passé entre 50 et 70 est fascinant et terrible, quand les générations qui savaient ont cédé le pouvoir à ceux qui venaient juste de quitter leurs jeux d'enfants. Seul un délire collectif peut nous faire considérer comme des maîtres dépositaires de toutes les vérités des garçons de quinze ans.
Federico Fellini
Fellini par Fellini
22:00 | Lien permanent | Commentaires (3)
Propriété
Dans un futur proche, le service photo d’un grand magazine.
Le rédacteur :
- Pas mal du tout la photo du petit nouveau. Bien sûr, il faudra faire quelques modifs.
Le responsable photo :
- Je vous écoute.
Le rédacteur :
- Faudra cacher le visage des mineurs comme d’hab'.
Le responsable photo :
- Ok. Ensuite ?
Le rédacteur :
- Celui des adultes aussi. Depuis l’affaire de Roubaix...
Le responsable photo :
- Pas d’problème.
Le rédacteur :
- Tu flouttes les enseignes, si jamais il y en a un qui trouve que cette photo lui fait de la contre pub...
Le responsable photo :
- Ça marche.
Le rédacteur :
- Au fait, j’ai pas pensé à demander l’autorisation à la Mairie, si jamais ils nous mettent leur service juridique aux fesses. Essaie de rendre la rue méconnaissable.
- Je devrais y arriver. Autre chose ?
Le rédacteur :
- C’est pas la Maison de la Culture derrière ? Si. Eh merde ! C’est cet architecte mexicain... j’ai oublié son nom... qui l’a construite. Il rigole pas avec l’exploitation de l’image de ses oeuvres celui-là ! Tu caches !
Le responsable photo :
- Ok.
Le rédacteur :
- Bon, ça devrait aller... Alors ça donne quoi ?
Le responsable photo :
- Eh bien, tout est flou, mais il nous reste un beau ciel bleu.
19:56 | Lien permanent | Commentaires (5)
Le tour de France des monuments (choix absolument arbitraire) : Léojac (82)
19:49 | Lien permanent | Commentaires (0)
01/01/2007
Hiver

Chasseurs dans la neige (ou Le retour des chasseurs)
20:25 | Lien permanent | Commentaires (2)
2007
À ceux qui passent par hasard
À ceux qui visitent de temps en temps ce blog
Aux habitués
Je souhaite
Une bonne et heureuse année 2007
20:20 | Lien permanent | Commentaires (12)
Demain
Monsieur et Madame Simon achevaient leur repas en silence devant la télévision. Le journal avait répandu son flot d’informations : la désertification de la forêt équatoriale africaine atteignait des proportions catastrophiques ; on avait obtenu un chien de six centimètres de haut par modification génétique ; un train avait déraillé au Bangladesh faisant au moins 200 morts ; Cynthia Mondino, la gagnante de la dernière Star Academy, allait épouser le député Norbert Brissac ; des attentats non revendiqués à Rome ont fait 9 morts et une trentaine de blessés ; une grève subite avait commencé à la SNCF pour exiger plus de moyens ; le dernier roman d’Amélie Nothomb "Pugnacité du limaçon" venait de sortir ; après le décès d’un homme de 95 ans noyé accidentellement dans sa baignoire, le gouvernement allait rendre obligatoire les surfaces de sanitaire antidérapantes et les boutons d’appels d’urgence dans les salles de bains... Le générique de fin commença à défiler sur l’écran.
- Ils ne parlent plus des Fauvettes, constata Madame Simon un peu vexée.
- Cela fait quatre jours que ça dure, qui tu veux que ça intéresse encore ? grommela Monsieur Simon en se levant.
Il plia délicatement sa serviette, la posa sur la nappe et se dirigea vers le balcon. Sur sa droite, à quelques pâtés de maisons, les barres et les tours de la cité des Fauvettes dépassaient des toits. Quelques colonnes de fumée s’en élevaient. Quatre jours d’émeute, de sirènes, de survol en hélicoptère n’avait pas ébranlé le moral des Simon, leur clôture anti-intrusion était la meilleure du marché et de toute façon ils n’allaient jamais aux Fauvettes. Un bruit de cavalcade dans la rue lui fit tourner la tête, deux policiers en tenue anti-émeutes poursuivaient un jeune. En relevant les yeux, il s’aperçut que le soleil couchant teintait la ville de mordoré et de pourpre. Il inspira profondément l’air du soir et se dit qu’il avait vraiment bien fait d’acheter ce pavillon avant la flambée de l’immobilier.
20:10 | Lien permanent | Commentaires (5)
Le tour de France des monuments (choix absolument arbitraire) : Le nord de la France
20:02 | Lien permanent | Commentaires (2)