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01/11/2015

Champ d'étoiles (44)

Dimanche 7 août 2005

39me étape (9me de cette l'année) – De Melide à Lavacolla – Environ 43 km

Temps couvert en fin de journée.

Le parcourt est agréable entre les forêts de chênes et d’eucalyptus. Pas trop de relief.

À Arzua petit détour dans la ville car le Chemin est pris pour un lâcher de taureaux. J'attends un peu pour le voir mais il semble avoir pris du retard. Les jeunes qui vont défier les bêtes patientent à l'aide de grands gobelets de sangria. Si ça doit leur donner du courage, à voir leur tête ça explique aussi les accidents. Je finis par partir sans avoir vu ne serait-ce qu'une oreille bovine.

Je fais un bout de chemin avec Sigrid, une élève infirmière allemande. Nous discutons en anglais. Curieusement elle me demande si ça ne me fait rien qu'elle soit allemande. Je lui répond par la négative et lui demande pourquoi. Elle me dit qu'un autre pèlerin avait refusé de continuer de marcher avec elle quand il l'avait appris. Bizarre. Nous arrivons à Arca où elle reste dormir sur le sol de l'auberge car il n'y a plus de lits libres. Je cherche un local où dormir mais tout est complet. J'ai un petit moment de solitude au milieu de la fête du village. Je décide de continuer et rencontre David, un psychothérapeute de Pau. Très sympa, un peu original, c'est son 2me Camino et il fait des étapes de 40 km et même aujourd'hui de 50 km. Il me raconte une drôle d'histoire. Alors qu'il cheminait avec un compagnon de route ils rencontrent un vieil Espagnol qui leur propose de venir casser la croûte chez lui. Ils acceptent et leur hôte leur propose d'abord du vin qui s’avère être un immonde tord-boyaux puis de manger du jambon. Échaudés, ils refusent la nourriture. Peu de temps après David est pris de violents maux de ventre. Il s'arrête donc passer une journée avec une gastro dans un tipi en libre service au bord de la route. Le lendemain, soit aujourd'hui, il est frais comme un gardon, comme nettoyé et avalent plus de 50 km. Il me dit : "Ça se trouve c'était un sorcier, je suis en forme grâce à son vin, si j'avais pris du jambon je serais devenu invisible."

On rencontre un groupe de Madrilènes très aimables. José-Luis parle un peu français. Ils veulent tout partager, s'enquièrent de mon genou (je boite un peu) qu'ils aspergent avec une bombe anti-douleur et nous indiquent un hôtel un peu plus loin. Nous y descendons (25 €) et après une douche nous nous rejoignons pour déjeuner dans le restaurant. Nous décidons de partir ensemble pour Santiago demain.

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Une charrette galicienne (je n'en ai pas vue d'attelée)

Je plussoie (2)

Le peuple est le même partout. Quand on dore ses fers, il ne hait pas la servitude.

Napoléon Bonaparte

 

Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.

Bossuet

 

La perversion de la Cité commence par la fraude des mots.

Platon

 

Ça ne sert à rien d'avoir raison si on a convaincu personne !

Richard Weltz

30/10/2015

Disparus

En 4 mn ce petit film nous présente les effets de la disparition de l'être humain de la surface de la Terre :

What If Humans Disappeared?

29/10/2015

C'est vu (19)

Dans une vallée préservée d'une apocalypse nucléaire, Ann une jolie fille toute simple essaie de survivre grâce à sa ferme. Bientôt arrive John, un Noir plus âgé qu'elle, avec qui s’établit un équilibre fragile et ambiguë puis Caleb, un beau jeune homme, et les choses se gâtent. La brise fait onduler la forêt et danser les particules végétales dans le soleil, et les êtres humains ne sont ni bons ni mauvais. Le rythme de Z for Zachariah de Greg Zobel est lent comme celui de la nature que ces survivants doivent apprivoiser mais la justesse des sentiments exprimés et le jeu des acteurs rendent l'ensemble envoûtant. Une petite perle dans son style, dommage qu'il soit si court, on aurait bien attendu l'hiver avec Ann et son compagnon.

Z for Zachariah de Greg Zobel

Musique (393)

Un seul morceau mais de 13 minutes...

Burial

Come down to us

Champ d'étoiles (43)

Samedi 6 août 2005

38me étape (8me de cette l'année) – De Castromaior à Melide – Environ 31 km

Temps brumeux puis beau et chaud, comme hier.

Étape plus facile qu'hier car avec beaucoup moins de relief et de goudron. Le Chemin longe la nationale tantôt à droite tantôt à gauche mais sans qu'on ai besoin de l’emprunter sinon pour la traverser. Je déjeune dans un petit hameau rustique où la nourriture est très bonne mais où je dois me battre contre de grosses mouches. La proximité des étables m'explique la patronne du restaurant. D'ailleurs j'ai pu voir un troupeau couper la 2x2 voies pour rejoindre son pré.

Arrivé à Melide, je recherche une pension. Il n'y en a pas. On m'indique une sorte d'hôtel en face de l'albergue. L'hôtesse me dit que c'est 40 € le premier prix. Trop cher, j'ai assez fait de dépense. Je repars. Plus loin on me propose le gymnase du collège. Dormir par terre, non merci. Après avoir fait le tour de la ville je reviens à la sorte d'hôtel où une femme me dit qu'il n'y a plus de chambre simple mais seulement des doubles. Elle me la fait à 25 €. L'hôtesse de tout à l'heure passe et ne me regarde pas, elle a l'air de vouloir dire à la femme "c'est vous qui décidez". La chambre est confortable et très grande, digne d'un hôtel étoilé. Je prends un bain pour me délasser.

La ville est moche.

28/10/2015

L'apartheid volontaire

Que signifie l'apartheid volontaire ? Un exil intérieur, une solitude absolue, un refus de mettre sur le même plan le sang et le droit. Je marche au milieu d'une multitude de néo-Français en m'abstrayant mentalement de leur nombre, sachant que je n'ai rien de commun avec ses gens, dont l'ignorance des qualités françaises rejoint celles des Français de souche: étrange communauté de destin que cette ignorance programmatique de la servitude volontaire… Dans ce climat d'apocalypse libérale, je me garde bien d'identifier l'ennemi et l'immigré; moi qui n'ai pas d'amis et ne me compte que d'éphémères alliés, je sais que l'ennemi n'est pas un visage (une race, une ethnie, une religion) mais un état d'esprit, une condition: la servilité volontaire des masses occidentales, dans lesquelles il faut inclure celles du Tiers-Monde en tant que candidates à la servilité consumériste occidentale. Autrement dit, l'ennemi peut me ressembler, et c'est cette apparence (qui peut aller jusqu'au simulacre ou à la tentative de falsification de mes façons de penser) dont je dois me méfier, car elle s'avance masquée. Dans l'état de guerre civile où nous vivons (et dont l'apartheid volontaire constitue la révélation), le fait que celle-ci ne soit jamais reconnue pour telle constitue un argument en faveur de la guerre ; n'étant pas déclarée, la terreur devient légitime parce qu'elle vise à préserver le consensus ; d'où l'état d'urgence de l'apartheid volontaire. 

Richard Millet

Fatigue du sens

Source : Zentropa