28/09/2015
Champ d'étoiles (7)
Vendredi 19 juillet 2002
5me étape - De Labouheyre à Onesse-Laharie – Environ 24 km
Parti de bon matin de l'hôtel endormi. La propriétaire passe la tête par la fenêtre et me souhaite bonne route. Ciel bleu et température déjà chaude, heureusement il y a un peu de vent. Le Chemin suit la N10 sur une partie de l'étape. Pendant un arrêt à l'écart de la route, alors que je suis assis à lire mon guide, je perçois quelque chose s'approchant de moi à la limite de mon champ de vision. Je lève la tête et découvre que c'est un écureuil qui a quitté la lisière de la forêt et n'est plus qu'à 1,50 m de moi. Mon mouvement le fait s'enfuir. Si je n'avais pas bougé jusqu'où se serait-il approché ? C'est curieux, nous ne sommes pourtant pas dans un parc où une certaine confiance peut s'établir entre les écureuils et les hommes.
J'ai aussi vu un chevreuil qui s'est laissé admirer un long moment, puis il est venu dans ma direction pour traverser la route. Le clic de mon appareil photo l'a effrayé, je le regrette. C'était près d'un lieu-dit aux nombreux airials dont les maisons typiques ont été restaurées avec soin. Un très bel endroit.
À mi-parcours, pique-nique rapide sous les pins. Arrivé à Onesse, la mairie m'annonce qu'il n'y a pas de local pour les pèlerins mais m'indique un hôtel. Les propriétaires sont des gens charmants mais ne prennent pas la carte bancaire et je n'ai pas suffisamment d'espèces. De plus le village n'a pas de distributeur, le seul disponible est à plusieurs kilomètres. Ça m'apprendra à ne pas être prévoyant ! La propriétaire trouve une solution : elle va faire des achats dans un commerce qui accepte la carte que je paierai à concurrence du montant que je lui dois. Elle me dit aussi que j'ai beaucoup de chance de trouver une chambre libre et se propose d'appeler la mairie de Taller pour réserver le local. C'est vraiment une personne très serviable. Au moment de prendre une douche, je constate une deuxième bêtise, j'ai oublié mon shampooing à Labouheyre.
Il est encore tôt et j'ai le temps de flâner dans le tout petit bourg, de boire un verre et de regarder vivre un village aux bâtiments administratifs datés sur les façades, et aux panneaux d'une autre époque (« Ralentissez nombreux enfants » sous le panneaux "Attention école"). Physiquement ça va à peu près même si la plante de mon pied droit me fait légèrement souffrir, et j'ai aussi les épaules en marmelade mais aucune ampoule.
Vive le troc ! Pour régler l'hôtel, je vais en fin de compte acheter des cigarettes. Je dors à l'hôtel grâce au vice de sa propriétaire...
Comme je m'ennuyais un peu j'ai voulu téléphoner, mais une fois dans la cabine je me suis rendu compte que je n'avais pas envie de parler à quiconque, pas encore. Ce soir je planifie le reste de mon voyage et je constate que le budget prévu est sérieusement entamé. J'espère au moins atteindre les Pyrénées.
Hier, j'ai lu dans un ancien numéro du Sud-Ouest que la voie de Tours venait juste d'être balisée de Moustey à Sorde-l'Abbaye. Je l'ai suivi sur une partie du parcours, un balisage à l'aide de plaquettes plastiques bleu et jaune et de peinture jaune. Il m'a servit à un moment où j'hésitais et puis il m'a soutenu le moral : c'est bon de savoir que l'on pensait aux pèlerins dont je fais partie. Dans l'article le Président de l’Association des Amis de Saint-Jacques de Compostelle d'Aquitaine souhaitait qu'il y ait un refuge tout les 15 ou 20 km comme sur la voie de Vézelay. C'est encore loin d'être le cas.
Comme beaucoup de pèlerins apprentis poètes j'ai moi aussi composé une petite chanson de marche même si elle ne rime pas :
« Pour avancer sur le Chemin ce n'est pas compliqué
Si tu en as envie : marche
Si tu n'en as pas envie : marche quand même
Si tu es en forme : marche
Si tu es fatigué : marche quand même
Si tu n'as mal nulle part : marche
Si tu as mal partout : marche quand même
Pour avancer sur le Chemin, tu vois, ce n'est vraiment pas compliqué. »
Après un repas landais trop copieux que je n'ai pas réussi à finir malgré mes efforts pour ne pas vexer - « Elle en fait toujours trop » m'a dit le patron en secouant la tête - soirée sympa à regarder les infos et à parler du Tour de France seul avec lui dans le minuscule salon de l'hôtel.
Il fait très très chaud ! Il faut pourtant aller dormir.
21:01 | Lien permanent | Commentaires (6)
Histoire... (126)
C'est un peu long mais je crois que cela mérite d'être lu :
Pour le 300ème anniversaire de sa mort ne méprisons ni ses œuvres ni ses jardins…
Tout ne fût pas parfait sous le règne de Louis XIV mais nous lui devons la France plus que des petites histoires. Marie-Françoise Ousset Guide-Conférencière de la Ville de Paris lui écrit avec passion pour « dire davantage en somme » que les banalités vulgaires de la télévision de service public ! Une lettre d’amour sûrement mais aussi d’espoir pour la France… Cher Louis XIV, Peut-être avez-vous été un peu contrarié de la manière dont la télévision a parlé de vous en ce premier septembre 2015. Bien sûr il y eut de magnifiques photos de Versailles mais, comme vous avez pu le constater, « la 2 » vous a fait passer une fois de plus pour un despote à la fois léger et cruel et s’est complu a évoqué l’homosexualité de votre frère, vos maîtresses, la licence des mœurs à la cour, les dragonnades, votre fistule mal placée, la gangrène de votre jambe. Elle a même déclaré péremptoirement que aviez inventé la perruque car vous étiez chauve (ce qui est complètement faux : votre père en portait déjà une et lança la mode en 1620 !). Comme cadeau d’anniversaire, c’était plutôt raté ! Ce n’est tout de même pas pour votre fistule que l’Europe entière a eu les yeux tournés vers vous, que l’empereur de Chine Kangxi essaya de vous ressembler en portant une perruque comme la vôtre, que votre siècle fut appelé « le Grand Siècle », qu’il fut même appelé « le siècle des saints » (il faut dire que St Vincent de Paul vous avait précédé !). Et si les ambassadeurs du Siam se sont prosternés devant vous, ce ne fût tout de même pas pour voir de plus près votre pied gangréné ! Votre règne avait été le plus brillant du monde ! 3 rois seulement en Europe ont été qualifiés de « Grand » : vous, Louis de Bourbon mort en 1342 et Louis 1er de Hongrie. Vous aviez reconstitué la France et, lorsqu’on annonça votre mort à la cour de Frédéric 1er, roi de Prusse il fut seulement dit : « Le roi est mort ». Tout le monde comprit qu’il s’agissait de vous et pas d’un autre roi. Vous les aviez tous éclipsés. Pour vous consoler un peu, cher Louis XIV, permettez-moi donc de vous dire que beaucoup en France ont appris à vous aimer grâce à de nouveaux et très bons historiens. Certes, vous avez un peu trop vite déclaré la révocation de l’Edit de Nantes, fait démolir les murs de Port-Royal des Champs mais nous savons que l’homme dur du régime fut Louvois. Les dragonnades c’est lui et lorsque vous avez appris les horreurs qu’il avait commises, vous avez devant lui jeté votre canne par la fenêtre en lui disant : « Autrement, je vous la cassais sur le dos » Il est vrai pourtant que les exactions ont continué. Mais on n’oublie de dire dans nos médias que le midi avait été mis à feu et à sang de 1621 à 1629 par les protestants. (F. Bluche). Au lieu de donner une fois de plus la parole à ce Michel de Decker, toujours frétillant de joie lorsqu’il s’agit de raconter les petites bassesses des grands ; au lieu de couper trop vite la parole à l’excellent historien Jean-Christian Petitfils, la TV aurait pu rappeler que vous avez mis fin à 40 années de trouble ; vous avez laissé la France plus prospère, plus peuplée, mieux armée qu’elle ne l’était au début de votre règne. Vous avez aidé Vauban à construire, autour de la France, ce qu’il a appelé sa « ceinture de fer ».Vous avez reconstituée une force navale : de 9 vaisseaux de ligne en 1660, il y en eût 220 en 1680 dépassant ainsi de 45 unités la Royal Navy (Bluche). La France a pu ainsi mieux se protéger contre « les incursions continuelles des algériens sur les côtes du Languedoc et de la Provence… » car « il n’y avait personne qui n’eut à pleurer un parent massacré, un ami esclave ou une famille ruinée » (Cal Maury). Vous avez acheté Dunkerque à l’Angleterre, vous vous êtes emparé facilement de Lille. Vous avez tenu tête à une quadruple alliance contre la France : Espagne, Autriche, Angleterre, Pays-Bas. Bien loin de parader au château de Versailles, vous fûtes un homme de terrain, inspectant les remparts, les bastions, inaugurant des canaux surveillant les travaux. Pour cet anniversaire, la télé aurait pu citer la lettre que le nonce apostolique écrivit à Rome dès votre décès : « (Louis XIV) avait le talent de gagner le cœur de tous ceux qui avaient l’honneur de l’approcher…grande rapidité pour débrouiller les affaires les plus compliquées… il a fait fleurir l’ordre d’un bon gouvernement et étendu les sciences et les arts à travers tout le royaume ». Bien sûr, certains diront : c’est un prêtre et un ambassadeur, il se doit d’être indulgent et élogieux. Mais pourquoi alors n’a-t-on pas cité le très anticlérical Voltaire qui, dans son « Siècle de Louis XIV », reconnait que les amusements de la cour « étaient de perfectionner le goût, la politesse et… de faire des français la nation la plus policée du monde ». Ce Voltaire qui contribua beaucoup à la Révolution Française, écrit également : « Louis XIV (…) fit voir qu’un roi absolu qui veut le bien, vient à bout de tout sans peine. Il n’avait qu’à commander, et les succès dans l’administration étaient aussi rapides que l’avaient été ses conquêtes. C’était une chose véritablement admirable de voir les ports de mer, auparavant déserts, ruinés, maintenant entourés d’ouvrages qui faisaient leur ornement et leur défense, couverts de navires et de matelots… de nouvelles colonies, protégées par son pavillon, partaient de tous côtés pour l’Amérique ». À ce propos bien peu savent que le mot « Louisiane » vient de Louis XIV et que le fleuve Mississippi s’appelait à l’époque « le fleuve Colbert ». Mais si vous avez eu, cher Louis XIV, des comptoirs, jamais vous n’avez voulu la mondialisation. Lorsqu’on vous a proposé être roi dans les Balkans, vous avez refusé (F. Bluche). La TV aurait pu citer aussi le Mal de Berwick parlant de vous : « Il était l’homme de son royaume le plus poli … depuis la monarchie vous ne trouverez roi plus humain » « Il n’avait de fier en lui que l’apparence… dès qu’on voulait lui parler, son visage se radoucissait et il avait l’art de vous mettre à l’instant en pleine liberté avec lui. » La TV aurait pu tout simplement vous donner la parole, citer les sages recommandations que vous avez écrites à votre petit fils, le roi d’Espagne. Citer aussi vos mémoires dans lesquelles vous expliquez que, si vous avez pris le soleil pour emblème, c’est par « le bien qu’il fait en tout lieu prodiguant sans cesse de tous côtés la vie, la joie et l’action » ou encore : « C’est par le travail qu’on règne. Il y a de l’ingratitude et de l’audace à l’égard de Dieu, de l’injustice et de la tyrannie à l’égard des hommes de vouloir l’un sans l’autre » ; Certes, l’émission a montré que vous étiez un excellent danseur mais on aurait pu rappeler aussi que, sous votre règne, Pierre Beauchamp a eu l’idée de codifier les pas de danse et que, lorsqu’il s’agit de danse classique, encore de nos jours, on emploie des mots français dans le monde entier. On dit « échappée battues » ou « sauts de chat » à New-York comme à Pékin. Il ne fallait pas, bien sûr, s’attendre à ce que « la 2 » ait le courage de dire ce que Philippe Erlanger (haut-fonctionnaire et écrivain) a calculé, à savoir qu’en comptant les deux Trianons, sur un demi-siècle, Versailles n’a pas coûté plus cher qu’un porte-avion moderne, qu’il a coûté le prix du déficit de l’exposition universelle de Léon Blum en 1936 ou encore à peu près le prix d’une campagne électorale d’un Président de la République ! Cela aurait été pourtant amusant ! Heureusement, les images parlent mieux que les mots et les contredisent parfois. On a pu se demander, pendant cette émission, pourquoi un roi aussi despotique que vous, qui avait été entouré parfois à Versailles de 36.000 ouvriers (F. Bluche), avait voulu un château sans douve, sans protection avec, au rez-de-chaussée, uniquement des portes-fenêtres. Comment dit-on portes-fenêtres en anglais ? French windows. On a pu se demander pourquoi un obsédé sexuel avait fait réaliser un jardin qui parle avant tout à l’intelligence jamais aux sens : pas de banquettes pour s’allonger, presque pas de bancs pour s’asseoir, pas de coins d’ombre, pas de salon de verdure pour se mettre à l’abri des regards indiscrets. On s’est demandé surtout comment « la 2 » avait pu dire que la ménagerie de Versailles ressemblait à un phallus alors que les gravures nous la montre octogonale entourée de cours en éventail pour les différents animaux. Pour les jeunes qui n’aiment pas la France car ils ne la connaissent pas, on aurait pu montrer vos côtés anti-conformistes. Cela aurait changé un peu ! Leur dire, par exemple que vous fûtes toujours plus passionné par votre jardin que par l’intérieur de votre château. Que, voulant tout comprendre par vous-même, on vous a vu prendre les cisailles du jardinier pour couper des ifs à Versailles, que votre meilleur ami a sans doute été le jardinier André Le Nôtre. Vous le convoquiez tous les matins. Il osait vous embrasser et lorsqu’il fut très âgé, vous l’avez vous-même promené dans sa chaise roulante. Pourquoi ne parle-t-on jamais de votre amour des enfants ? S’il y a autant de « marmousets » dans le parc de Versailles, c’est sur vos recommandations. Vous aviez peur qu’on y mette toujours plus de statues grecques. Nous avons conservé votre lettre disant « je veux de l’enfance répandue partout » et, à l’intérieur du château, c’est vous qui avez demandé, pour le « salon de l’œil de bœuf », une frise représentant des enfants. C’est d’ailleurs en allant voir les vôtres que vous avez fait la connaissance de Mme de Maintenon. Vous l’avez épousée à l’âge de 45 ans et vous lui êtes resté fidèle jusqu’à votre mort à 77 ans. Elle était pieuse, bigote dit-on à l’encan, mais vous n’avez pas eu peur d’épouser une femme qui était née à la prison de Niort car son père criblé de dettes y était emprisonné ; une femme qui eut une jeunesse misérable avant d’épouser le poète grabataire Scarron. Elle vous a peut-être dit que, pour gagner un peu d’argent, elle nourrissait en foin des chevaux et a même gardé des dindons …avant de garder les enfants que votre Majesté a eus de la Montespan ! (Cal Maury) Si on avait voulu rétablir la vérité et sortir des poncifs on aurait pu dire tellement d’autres anecdotes amusantes qui vous auraient rendu plus familier à tous ! Vous avez été un grand roi peut-être parce que vous avez su écouter et regarder. Écouter car dès votre plus jeune âge, Mazarin tenait à vous faire participer au Conseil. Et vous avez écrit dans vos mémoires que vous étiez heureux lorsque vous constatiez que les ministres prenaient la décision que vous aviez choisie dans votre petite tête d’enfant. Vous aviez une oreille excellente, ce qui vous a permis de choisir pour la cour les meilleurs musiciens de votre royaume : Campra, Lully Delalande. Vous aviez également un regard extraordinaire, « insoutenable » même a-t-on pu dire qui vous a permis de reconnaître autant les grands génies de votre époque qu’une erreur sur un champ de bataille, un défaut dans une statue, une dissymétrie dans les fenêtres du Grand Trianon ou dans la hauteur d’un jet d’eau. Cher Louis XIV, merci pour la beauté que vous avez donnée à la France dans tous les domaines. Merci de nous avoir rendus fiers de notre pays. Vous saviez, sans doute, qu’aucune civilisation ne se détruit du dehors sans s’être détruite de l’intérieur. Alors s’il vous plait, cher Louis XIV, là où vous êtes maintenant, au Paradis, faites-vous présenter un homme que vous apercevez sans doute au loin, dans le groupe des gens qui auraient donné leur vie pour sauver la France. Il a nom Jean Ousset. Vous devriez vous entendre avec lui. Dans votre brochure « Manière de montrer les jardins de Versailles », vous dites souvent : « il faut faire une pause pour considérer les fontaines, les bas-reliefs…les vases, les statues ». Vous employez pudiquement le terme « considérer » qui laisse entendre qu’il faut regarder attentivement et non pas vouloir admirer ou détester trop vite. Vous dites aussi très souvent dans cette brochure « on en fera le tour… on en fera le demi-tour ». Avec d’autres mots, Jean Ousset disait la même chose : « Il faut qu’une statue tourne, il faut tourner autour de l’œuvre d’art ». Alors, avec lui, priez pour la France, dites à Jeanne d’Arc qu’elle vienne, d’une manière ou d’une autre, sauver la France une fois encore. Elle en meurt d’envie, elle, qui voulait tant continuer à se battre ! Son cœur est toujours ici, quelque part au fond de la Seine. Si Dieu n’a pas voulu qu’il brûle, vous pensez bien que ce n’est pas pour qu’il soit avalé par un poisson ou qu’il parte dans la Manche se rapprochant ainsi des côtes anglaises ! Son cœur est toujours chez nous, dans la Seine, c’est évident. Peut-être le retrouvera-t-on un jour. Merci d’avance de tout ce que vous pourrez faire encore pour nous et veuillez agréer, cher Louis XIV, l’expression de ma respectueuse admiration. Marie-Françoise OUSSET |
Source : Ichtus
16:35 | Lien permanent | Commentaires (5)
27/09/2015
Champ d'étoiles (6)
Petit aparté :
En me replongeant dans mes notes que je n'avais jamais relues bien des souvenirs oubliés me reviennent en mémoire. C'est rafraîchissant et un peu triste ce rappel du temps qui passe mais cela m'éloigne de la sinistre actualité. J'ai bien conscience que ces petites anecdotes plutôt banales écrites sans talent n'ont rien du roman d'aventure mais les rapporter ici me fait du bien. J'avoue même que je n'aurais pas cru y prendre autant de plaisir. Si parmi mes quelques fidèles visiteurs certains n'aiment pas qu'ils prennent leur mal en patience, il n'y a que 40 étapes...
20:39 | Lien permanent | Commentaires (2)
Champ d'étoiles (5)
Jeudi 18 juillet 2002
4me étape - De Saugnacq-et-Muret à Labouheyre– Environ 27 km
Longue étape sous le soleil. J'ai bien dormi mais je suis content de quitter ce village aux hôtels trop chers et à la mairie en mi-temps. Je choisis de continuer sur la N10. Je cherche à m'orienter quand la chance me sourit sous la forme d'un vieux monsieur en bleu de chauffe (le seul piéton de Muret à ce moment) qui m'indique la route. Je longe la N10, tantôt à droite tantôt à gauche grâce à de petites routes parallèles.
À la mairie de Labouheyre on me signale qu'il n'y a pas de local pour les pèlerins mais 3 hôtels et on me conseille le "Dahut", calme et pas cher. L'établissement en question est un hôtel vieillot comme il ne doit plus en rester beaucoup. La sexagénaire décolorée qui me reçoit est plutôt froide mais devant mon enthousiasme quand elle m'annonce que ce sera une chambre avec les sanitaires sur la palier, elle se déride. Le standing n'est pas le même qu'hier mais j'aime autant, c'est plus pittoresque et mon budget souffre moins. J'ai pris un sacré coup de soleil : bras, jambes, visage. Petit tour dans le bourg, l'église Saint Jacques est fermée, dommage. L'architecture des maisons est vraiment typique des Landes, ça dépayse.
18:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/09/2015
Champ d'étoiles (4)
Mercredi 17 juillet 2002
3me étape - De Le Barp à Saugnacq-et-Muret – Environ 27 km
Étape longue et pénible sous un soleil féroce malgré quelques gros nuages bienvenus. Pourtant tout avait bien commencé. Après avoir déjeuné avec mes compagnons d'étape je leur ai laissé les clefs et nous nous sommes quittés avec de chaleureux "bonne route". Quelques kilomètres plus loin je croise l'employée de la mairie dans son auto qui me salue avec un grand sourire. Sur la piste en terre qui mène à Belin-Beliet mes pas foulent les empreintes de sangliers, chevreuils, petits carnassiers et de volatiles divers devenus un moment piétons. Tout ce petit monde doit allègrement trotter sur ce chemin pendant la nuit : c'est l'autoroute des animaux.
Belin-Beliet. Casse-croûte à l'ombre fraîche de l'église. En partant du bourg, j'emprunte la N10 qui n'est pas très fréquentée. Tant pis pour les petites routes ombragées et l'église visible en chemin et que l'on dit fort belle et intéressante.
Arrivé à Muret en début d'après-midi je constate avec consternation que la mairie ferme à 12h. Il ne me reste plus qu'à dormir à l'hôtel, il y a en 3, ou aller dans un gîte à Saugnacq à environ 3 km. Je tente le gîte. Je commence à souffrir des pieds et en arrivant je découvre qu'une myriade d'adolescents joyeux et bruyants a pris possession des lieux. Je visite le hameau où un panneau m'informe que ce minuscule village était autrefois florissant grâce au gemme des pins. En repassant devant le gîte je demande un peu d'eau à une jeune fille en train de poursuivre un garçon qui lui avait pris une chaussure. Elle se fait un plaisir de remplir mon bidon. Puis ma bienfaitrice, le voleur de chaussure et un moniteur me posent quelques questions sur le type de randonnée auquel je me livre. Je leur explique, ils grimacent mi-admiratifs mi-dubitatifs.
Retour au Muret, je n'en peux plus, je viens de rajouter 6 km à mon étape. Je fais un caprice et je m'offre un hôtel deux étoiles. La douche est super et dormir dans un bon lit ne sera pas de trop : demain ce sera 27 km !
10:38 | Lien permanent | Commentaires (2)
24/09/2015
Mode
100 ans de mode féminine en 2 minutes et masculine en 3. Mais au fait, pourquoi cette différence de durée ? Sexiste !
20:20 | Lien permanent | Commentaires (5)
Champ d'étoiles (3)
Mardi 16 juillet 2002
2me étape – De Gradignan à Le Barp – Environ 26 km
En toute franchise cela a été dur, j'ai mal partout. Et comme cette nuit je n'ai pas très bien dormi j'ai peiné (plus d'une heure de plus sur l'horaire prévue) et encore le temps couvert m'a été favorable. En chemin j'ai rencontré un chevreuil qui s'est enfui avant que je puisse le prendre en photo et une myriade de Néerlandaises à bicyclettes pâlichonnes et polies qui m'ont salué avec de grands sourires.
Enfin je suis au Barp. Après un sandwich Coca dans le premier café trouvé je suis allé à la mairie où une dame fort aimable m'a signé la crédenciale et donné les clefs du local qui sert de refuge aux pèlerins. Une pour la douche, une pour les lavabos qui se trouvent près de la mairie et une pour le local lui-même situé à 50 mètres de l'autre côté de la rue près de l'église. Elle m'y accompagne. Chemin faisant, je lui dis espérer ne pas avoir une envie pressante pendant la nuit car cela serait ennuyeux quoique peu banal de me faire renverser en allant aux toilettes. Elle me rassure, la route est peu passante la nuit. Elle m’apprend aussi qu'un Orléanais m'a précédé d'une journée. Bizarrement, je n'ai trouvé nul trace de lui à Gradignan. Local agréable : 2 lits, coin cuisine.
Je vais aller chercher à manger, pour l'instant ma quête est plus de nourriture terrestre que de spiritualité mais cela ne fait que deux jours que je marche sur les pas des pèlerins de jadis.
Arrivée dans la soirée de Sandra et Josian, un jeune couple parti de Gradignan vers 17h, alors que je suis en train de bouquiner mon guide du Chemin en prenant le frais à la terrasse du local. Ils ont décidé de faire du camping sauvage pour parcourir le Chemin et sont partis sans réelle préparation. Ils portent bien trop de poids. Comme ils arrivent tard, la mairie est fermée et de toute façon ils n'ont pas de crédenciale. Je leur conseille vivement de s'en procurer. En attendant ils partageront clandestinement mon local. On se tiendra compagnie et nous partirons ensemble demain. Je suis heureux d'avoir enfin rencontré d'autres pèlerins.
Jusqu'à l'horizon
19:38 | Lien permanent | Commentaires (0)