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02/10/2015

Champ d'étoiles (11)

Mardi 23 juillet 2002

9me étape – De Sorde-l'Abbaye à Saint-Palais – Environ 32 km

Violent orage accompagné de grosse pluie jusqu'à 2 h du matin. Je pars vers 6 h, il ne pleut plus mais le ciel reste couvert et ça gronde encore.

Début d'étape agréable, je suis en forme et c'est tant mieux parce qu'elle est longue. Passage magnifique dans les croupes par un petit chemin de terre agréable à fouler. Mon guide indique une église à voir mais il faut faire 2 km pour y aller, je décide donc de couper... et je me perds. Je comptais sur mon sens de l'orientation mais quand il y a du relief c'est autre chose. Quand j'arrive enfin à un village pour que je puisse me repérer sur la carte et je constate que j'ai fait 5 ou 6 km en plus. Je me félicite pour le raccourci ! Depuis 2 jours il ne me reste presque plus de photos dans mon appareil jetable. J'espère pouvoir en acheter un autre bientôt.

Arrivé à Saint-Palais, je trouve la maison franciscaine, un petit couvent du XIXe très agréable avec cloître, chapelle, bibliothèque et jardin. La nuitée n'est vraiment pas chère et j'ai une chambre individuelle. À table nous sommes 12 et la cuisine est bonne. Il n'y a qu'un frère, Jean-José, et Guy, un bénévole qui a fait le chemin. Il y a aussi d'autres personnes présentes pour différentes raisons dont 7 pèlerins, 4 Français et 3 Allemands de Munich (très croyants voire mystiques). On se sent très bien, ici. Je vais me promener dans le bourg, pittoresque, et j'en profite pour acheter un nouvel appareil. Demain je partirai un peu tard pour récupérer un peu.

01/10/2015

Musique (388)

1996...

Babylone Zoo

Spaceman

Liquido

Narcotic

Beloved

Sweet Harmony

Champ d'étoiles (10)

Lundi 22 juillet 2002

8me étape – De Dax à Sorde-l'Abbaye – Environ 25 km

Le ciel couvert le matin se dégage en gardant quelques nuages en début d'après-midi avec l'arrivée de la chaleur puis se recouvre dans la soirée avec quelques gouttes.

J'ai merveilleusement bien dormi, sans me réveiller une seule fois.

Lever à 5h30 en pleine forme. Petit-déjeuner puis M. D*** m'amène en voiture à l'endroit jusqu'où nous sommes aller à pied en nous baladant, hier. La continuité du pèlerinage est ainsi respectée et je gagne un peu de temps. Je me perds quelques kilomètres plus loin en manquant une signalisation du Chemin mais je retrouve assez vite la bonne route en interrogeant une cycliste qui s’avère être une Britannique venue vivre ici. Chemin faisant je vois les portes arrières d'une fourgonnette s'ouvrir alors qu'elle est en train de rouler. Elle s'arrête, une jeune femme en sort et essaie de les refermer visiblement en vain. J'arrive à sa hauteur et traverse la route pour voir ce qu'il en est. La serrure ne fonctionne plus. Je sors un bout de cordelette de mon sac, en coupe un morceau et attache les poignées entre elles. C'est du bricolage mais ça tiendra jusqu'à chez elle. À l'arrière il y a un siège avec un petit enfant. La conductrice me remercie et repart. Je me sens chevaleresque.

À Cagnotte, je déjeune sur une aire de pique-nique des sandwiches et des œufs durs que Mme D*** m'a préparés. Discussion avec un couple de Néerlandais et leurs deux enfants. Ils vont jusqu'à Sorde depuis les Pays-Bas à vélo. Une partie de l'étape se fait dans les bois par un petit sentier. Ça monte et ça descend mais je préfère ça aux pins qui n'en finissaient plus.

En arrivant à Sorde-l'Abbaye un homme m'apostrophe, c'est Michel Benquet, il s'occupe du gîte et a reconnu en moi un pèlerin. C'est un passionné d'une gentillesse touchante. Retraité bénévole, il a participé à la réfection du local et s'occupe de l’accueil. Et oui, ça existe encore en 2002 ! Le local qui appartient à la paroisse est superbe, 6 lits, des sanitaires, une cuisine, et même une petite pharmacie à disposition. C'est grand et propre, ça me change de Taller.

Je recroise mes Néerlandais. L'abbaye est fermée aujourd'hui mais une expo sur Saint-Jacques en propose une superbe maquette. Je vais voir l'ancien hôpital à l'écart de la ville. Même remanié il est émouvant avec le Chemin qui le traverse de part en part. Sous le porche, la roche qui dépassent du sol a dû connaître les fesses des pèlerins du Moyen-âge. Malgré mes recherches je ne trouve pas la "thoumbe", l'endroit d'où les pèlerins s'embarquaient autrefois pour traverser le gave d'Oloron et étaient parfois victimes de passeurs malhonnêtes.

Je téléphone à Jo et Pascal. Je dois rappeler ce dernier demain soir. Je mange au restaurant afin de conserver mes provisions.

Ici, je prends vraiment conscience de fouler le chemin des pèlerins pour la deuxième fois depuis Gradignan. Les traces sont bien visibles, étonnamment présentes. Et comme à Gradignan le local est magnifique. Seule ombre au tableau, la paroisse va peut-être le vendre. Ce serait une perte énorme pour le Chemin. Livre d'or émouvant. Un homme de 75 ans avoue sa vanité après avoir abandonné après seulement une étape. Un autre écrit : « 39 étape, 1 000 km, jusqu'ici ça va. » Un autre encore qu'il a vraiment rencontrer le chemin ici, qu'il n'était enfin plus seulement des points sur une carte mais quelque chose de vivant grâce à M. Benquet. Et tant d'autres messages simples ou écrits avec style mais toujours beaux et pleins de reconnaissance pour notre hôte.

À 20h tout est fermé à Sorde, tant pis pour les provisions. Au gîte, je suis tout seul.

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Le porche de l'hôpital

 

 

30/09/2015

Raspail aussi

Notre civilisation est en train de disparaître

 

Entretien

Écrivain, Jean Raspail décrivait en 1973, dans son roman le Camp des saints, la submersion de l’Europe par la multitude des migrants du tiers-monde.

 

Que vous inspire la situation actuelle ?

Vous savez, je n’ai guère envie de me joindre à la grande ronde des intellectuels qui passent leur temps à débattre de l’immigration… J’ai l’impression que ces colloques ne servent à rien. Le peuple sait déjà toutes ces choses, intuitivement : que la France, telle que nos ancêtres l’ont façonnée depuis des siècles, est en train de disparaître. Et qu’on amuse la galerie en parlant sans cesse de l’immigration sans jamais dire la vérité finale. Une vérité d’ailleurs indicible, constatait mon ami Jean Cau, car celui qui la proclame est immédiatement poursuivi, condamné puis rejeté. Richard Millet s’en est approché, voyez ce qui lui est arrivé !

On dissimule aux Français la gravité du problème ?

Oui. À commencer par les dirigeants politiques ! Publiquement, “tout va très bien, Madame la marquise”. Mais, la porte fermée, ils reconnaissent que “oui, vous avez raison : il y a un vrai problème”. J’ai sur ce sujet des lettres édifiantes de hauts responsables de gauche, de droite aussi, à qui j’avais envoyé le Camp des saints. “Mais vous comprenez : on ne peut pas le dire…” Ces gens-là ont un double langage, une double conscience. Je ne sais pas comment ils font ! Je pense que le désarroi vient de là : le peuple sait qu’on lui cache les choses. Aujourd’hui, des dizaines de millions de gens ne partagent pas le discours officiel sur l’immigration. Ils ne croient aucunement que ce soit une chance pour la France. Parce que le réel s’impose à eux, quotidiennement. Toutes ces idées bouillonnent dans leur crâne et ne sortent pas.

Vous ne croyez pas possible d’assimiler les étrangers accueillis en France ?

Non. Le modèle d’intégration ne fonctionne plus. Même en admettant qu’on reconduise un peu plus de clandestins à la frontière et qu’on réussisse à intégrer un peu plus d’étrangers qu’aujourd’hui, leur nombre ne cessera pas de croître et cela ne changera rien au problème fondamental : l’envahissement progressif de la France et de l’Europe par un tiers-monde innombrable. Je ne suis pas prophète, mais on voit bien la fragilité de ces pays, où s’installe une pauvreté insupportable et sans cesse croissante à côté d’une richesse indécente. Ces gens-là ne se retournent pas vers leurs gouvernements pour protester, ils n’en attendent rien.

Ils se tournent vers nous et arrivent en Europe par bateaux, toujours plus nombreux, aujourd’hui à Lampedusa, ailleurs demain. Rien ne les en décourage. Et par le jeu de la démographie, dans les années 2050, il y aura autant de jeunes Français de souche que de jeunes étrangers en France.

Beaucoup seront naturalisés.

Ce qui ne signifie pas qu’ils seront devenus français. Je ne dis pas que ce sont de mauvaises gens, mais les “naturalisations de papier” ne sont pas des naturalisations de cœur. Je ne peux pas les considérer comme mes compatriotes. Il faudra durcir drastiquement la loi, en urgence.

Comment l’Europe peut-elle faire face à ces migrations ?

Il n’y a que deux solutions. Soit on essaie de s’en accommoder et la France — sa culture, sa civilisation — s’effacera sans même qu’on lui fasse des funérailles. C’est à mon avis ce qui va se passer. Soit on ne s’en accommode pas du tout — c’est-à-dire que l’on cesse de sacraliser l’Autre et que l’on redécouvre que le prochain, c’est d’abord celui qui est à côté de soi. Ce qui suppose que l’on s’assoit quelque temps sur ces « idées chrétiennes devenues folles », comme disait Chesterton, sur ces droits de l’homme dévoyés, et que l’on prenne les mesures d’éloignement collectif et sans appel indispensables pour éviter la dissolution du pays dans un métissage général. Je ne vois pas d’autre solution. J’ai beaucoup voyagé dans ma jeunesse. Tous les peuples sont passionnants mais, quand on les mélange trop, c’est bien davantage l’animosité qui se développe que la sympathie. Le métissage n’est jamais pacifique, c’est une utopie dangereuse. Voyez l’Afrique du Sud !

Au point où nous en sommes, les mesures que nous devrions prendre seraient forcément très coercitives. Je n’y crois pas et je ne vois personne qui ait le courage de les prendre. Il faudrait mettre son âme en balance, mais qui est prêt à ça ? Cela dit, je ne crois pas un instant que les partisans de l’immigration soient plus charitables que moi : il n’y en a probablement pas un seul qui ait l’intention de recevoir chez lui l’un de ces malheureux… Tout cela, c’est de la frime émotionnelle, un maelström irresponsable qui nous engloutira.

Il n'y a donc pas d'autre solution que la soumission ou la coercition ?

Il peut y en avoir une, mais qui n'aura qu'un temps: la constitution de communautés, d'isolats où trouverait refuge une population ethniquement et culturellement menacée par d'autres communautarismes. Du reste, cela commence déjà : on voit bien que les Français de souche fuient les quartiers dits sensibles. Les manifestations contre le mariage homosexuel sont aussi une forme de communautarisme : elles témoignent du refus par des millions de Français du "changement de civilisation" promis par la gauche et par Christiane Taubira. Aujourd'hui, tout le monde condamne le communautarisme, mais ce peut être une solution, au moins temporaire. Ces communautarismes opposés se renforceront mutuellement par l'animosité qu'ils se porteront et cela débouchera, à terme, sur des affrontements très sévères. Même s'il ne faut pas souhaiter qu'un malheur arrive.

Vous ne croyez pas à un sursaut, comme on en a vu souvent dans l'histoire de France ?

Non. Il fallait un esprit épique, le goût des destins élevés pour rendre possible un sursaut national. Il faudrait que des gens croient encore en leur pays, je n'en vois plus beaucoup. À moins de réformer de fond en comble l'Éducation nationale et les médias audiovisuels en privant de tribune les enseignants et les journalistes qui participent à la désinformation... On a désacralisé l'idée de nation, l'exercice du pouvoir, le passé du pays. On a fendillé la statue de la France, on l'a défigurée (surtout la gauche!) au point que plus rien n'inspire le respect. La puissance des idées fausses que diffusent l'Éducation nationale et les médias est incommensurable. Mais moi, je vis en France depuis 1 500 ans, j'y suis bien, avec les miens, et je n'ai pas envie que cela change...

Propos recueillis par Fabrice Madouas et Pauline Quillon 

Source : Valeurs Actuelles 23 octobre 2013

 

Champ d'étoiles (9)

Dimanche 21 juillet 2002

7me étape – De Taller à Dax – Environ 20 km

J'ai effectivement passé une très mauvaise nuit, le rembourrage de mon matelas de fortune ne pas isolé suffisamment de la dureté du sol. Malgré la fatigue je n'ai pas dû dormir plus de 2 heures. À 4h je n'y tiens plus, je range mes affaires et je décide d'aller attendre le lever du jour à l'extérieur. Je suis courbatu et affreusement fatigué. Assis à la limite du village endormi, je grignote quelques biscuits. La luminosité enfin devenue suffisante, je pars.

À mi-parcourt, je tombe de sommeil et je cherche un endroit pour faire une sieste. Ce n'est pas si simple. Autour de moi la forêt n'offre que des sous-bois couverts de fougères et de buissons peu engageants. Les pistes qui partent de la route doivent être emprunter par des véhicules et je n'ai pas envie de m'y coucher pour ne pas me faire rouler sur le ventre pendant mon sommeil. Enfin je trouve une petite clairière un peu à l'écart, j'y étale ma couverture de survie sur laquelle je m'allonge et je m'endors immédiatement. À mon réveil je me sens beaucoup mieux.

J'arrive dans l’agglomération dacquoise mais il faut traversé Saint-Paul-lès-Dax. J'ai faim et je m'arrête au McDo où je fais un copieux repas. Je prends mon temps car je n'ai pas envie d'arriver pendant le déjeuner de mes hôtes. D'ailleurs une fois au niveau de leur immeuble je continu ma route pour faire un tour en ville et revenir quand l’après-midi sera bien avancé. On m'appelle, je lève les yeux, c'est M. D*** qui guettait depuis sa fenêtre et qui m'a aperçu. Ils m'ont attendu pour manger et je n'ose pas leur dire que je me suis déjà gavé. Je mange donc le copieux repas régionale qu'ils m'ont préparé : salade landaise, magret de canard, Pastis landais... C'est succulent et j'arrive à finir (sauf le morceau de foie gras) à mon grand étonnement. Nous passons l'après-midi à visiter Dax, Mme D*** évoquant ses souvenirs de jeunesse. Repas du soir plus léger et coucher à 22h30. Dax ? Bof ! Mais les D*** m'ont tellement bien accueilli : j'ai été nourri, logé et mon linge a été lavé et repassé !

29/09/2015

Bribes d'Occident (31)

ROMA d'Olivier Astrologo

 

Champ d'étoiles (8)

Samedi 20 juillet 2002

6me étape – D'Onesse-Laharie à Taller – Environ 23 km

Un fois la brume matinale dissipée, ciel bleu qui se pare d'un voile orageux dans l'après-midi.

Hier, la propriétaire de l'hôtel m'a demandé la raison de mon pèlerinage et tous les motifs que je donnais d'habitude m'ont paru inexacts. Comme je lui est répondu que je ne savais pas, elle m'a dit que je le saurai en arrivant à Saint-Jacques.

Parti en forme très tôt dans la matinée. À peine sorti du village la forêt se referme sur moi et la fraîcheur aidant je ressens un moment de bonheur presque euphorique. Bien que je ne sente pas encore le poids du sac sur mes épaules j'aimerai ne rien porter et m'en aller les mains dans les poches, léger. Pourtant ce que j'ai dans le sac ce ne sont pas seulement des provisions, des vêtements de rechange et mon nécessaire de toilette c'est aussi mon statut d'être humain, le tribut à payer pour en être un. Sans ce fardeau je n'aurai bientôt plus grand chose d'humain ; je ne sais pas faire ma toilette en me léchant ni pêcher ou chasser à mains nues. La nature nous a pleinement et définitivement expulsé de son sein. Toute communion même sincère avec la nature ne peut être que ponctuelle et superficielle. Je n'apprécie ce chemin dans les bois seulement parce que je l'emprunte avec de bonnes chaussures et avec un sac qui ne me fait pas trop mal aux épaules, Tous produits issus de la technologie humaine. Mais peu importe, je me sens bien, heureux même. Je me dis qu'en même temps, les seuls dangers réels qui me menacent sur le Chemin viennent aussi paradoxalement des hommes. Je peux être renversé par une voiture ou mordu par un chien qui aurait passé sa clôture mais je ne vois pas picoré à mort par une corneille ou chargé par un chevreuil enragé. Un instant plus tard un moucheron vient m'agacer, mon pied se remet à me tourmenter et le charme est brisé.

En traversant Lespéron je visite l'église restaurée avec le mauvais goût du XIXe mais le clocher donjon est impressionnant de l'extérieur. La supérette ne prend pas la carte bancaire et son propriétaire en est tout ennuyé. Et moi je n'ai toujours pas de provisions.

Un couple de cyclistes d'une soixantaine d'années arrivant face à moi s'arrête, ils ont l'équipement et la coquille des pèlerins. La femme me demande avec un fort accent que je crois germanique si je vais à Santiago. Je confirme et une courte discussion s'engage. Ils en reviennent et me disent que l'aventure vaut vraiment le coup. Ils sont partis de Chartres le 1er juin et ont pris leur temps. Nous nous souhaitons bonne route. Hier, j'en ai rencontré deux autres avec à peu près le même profil en arrivant à Onesse mais trop fatigué je n'ai pas engagé la conversation et ils ont continué leur route.

Arrivé à Taller, j'entre dans l'unique bar-épicerie dans lequel le maire aurait dû me laisser la clé. Rien. Un vieux monsieur appelle le maire et me donne la réponse : la secrétaire a oublié de lui faire la commission. Il va venir mais ne donne pas d'heure. Je patiente 1h30 à une table en sirotant un Coca, en faisant quelques menus achats pour survivre jusqu'à Dax et en lisant le moindre article du Sud-Ouest puis je vais attendre dans le parc ombragé par de beaux tilleuls de la Mairie-Poste-local pour pèlerins. Décidément les bâtiments à Taller ont tous plusieurs fonctions, même le clocher de l'église est fortifiée en donjon. Je complète mon journal sous les frondaisons mais toujours pas de maire. J'en profite pour appeler Mme D*** pour la prévenir de mon arrivée demain. Elle se propose de venir me chercher. C'est très gentil et je la remercie mais je refuse. En suivant, j'appelle Manu pour lui raconter un peu.

Je vais boire une bière en terrasse. Les clients commencent à arriver, beaucoup de personnes d'un certain âge qui parlent chasse et Tour de France en attendant la belote. Le maire arrive enfin, cela doit faire 4 heures que je l'attends. Il doit avoir plus de 60 ans et s'expriment par phrases courtes qui tiennent du borborygme. Il m'amène visiter le local qui jouxte la mairie mais avant il tient a tamponner ma crédentiale. J'ai déjà le sceau du bar-épicerie mais je sens que mon refus le vexerait. Après tout, il s'est dérangé un samedi pour moi. Ensuite, visite du local qui ressemble plutôt a un squat sordide. Il me dit que l'appartement va bientôt être refait pour être loué. Le pèlerin qui m'y a précédé a laissé ses détritus et après on s'étonne que les municipalités rechignent à mettre des locaux à disposition. Il me propose de dormir à l'étage parce qu'il y a de la moquette. En fait, elle est sale, sent la poussière et la moisissure. Je le remercie et une fois qu'il est parti je choisis la cuisine carrelée au rez-de-chaussée. Un coup de balai emprunté au bar et couverture de survie plus sac de couchage rembourré avec mes rechanges égale matelas. Je dormirai habillé, mal sans doute mais demain l'étape est plutôt courte et au bout il y a Dax et la civilisation. De retour au bar je demande ce que je peux avoir pour les 1€20 qui me restent en poche. Le patron qui semble en fin de journée avoir un peu abusé de son whisky me demande de choisir, c'est offert. Peu après la conversation s'engage avec un client très intéressé par le Chemin et qui m'offre un verre à son tour ainsi qu'une petite plaquette qui balise le chemin. Il est tard et je vais me coucher. À Taller la population n'a pas le même sens de la générosité que la municipalité.

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La Mairie-Poste–local pèlerin