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29/10/2015

Champ d'étoiles (43)

Samedi 6 août 2005

38me étape (8me de cette l'année) – De Castromaior à Melide – Environ 31 km

Temps brumeux puis beau et chaud, comme hier.

Étape plus facile qu'hier car avec beaucoup moins de relief et de goudron. Le Chemin longe la nationale tantôt à droite tantôt à gauche mais sans qu'on ai besoin de l’emprunter sinon pour la traverser. Je déjeune dans un petit hameau rustique où la nourriture est très bonne mais où je dois me battre contre de grosses mouches. La proximité des étables m'explique la patronne du restaurant. D'ailleurs j'ai pu voir un troupeau couper la 2x2 voies pour rejoindre son pré.

Arrivé à Melide, je recherche une pension. Il n'y en a pas. On m'indique une sorte d'hôtel en face de l'albergue. L'hôtesse me dit que c'est 40 € le premier prix. Trop cher, j'ai assez fait de dépense. Je repars. Plus loin on me propose le gymnase du collège. Dormir par terre, non merci. Après avoir fait le tour de la ville je reviens à la sorte d'hôtel où une femme me dit qu'il n'y a plus de chambre simple mais seulement des doubles. Elle me la fait à 25 €. L'hôtesse de tout à l'heure passe et ne me regarde pas, elle a l'air de vouloir dire à la femme "c'est vous qui décidez". La chambre est confortable et très grande, digne d'un hôtel étoilé. Je prends un bain pour me délasser.

La ville est moche.

28/10/2015

L'apartheid volontaire

Que signifie l'apartheid volontaire ? Un exil intérieur, une solitude absolue, un refus de mettre sur le même plan le sang et le droit. Je marche au milieu d'une multitude de néo-Français en m'abstrayant mentalement de leur nombre, sachant que je n'ai rien de commun avec ses gens, dont l'ignorance des qualités françaises rejoint celles des Français de souche: étrange communauté de destin que cette ignorance programmatique de la servitude volontaire… Dans ce climat d'apocalypse libérale, je me garde bien d'identifier l'ennemi et l'immigré; moi qui n'ai pas d'amis et ne me compte que d'éphémères alliés, je sais que l'ennemi n'est pas un visage (une race, une ethnie, une religion) mais un état d'esprit, une condition: la servilité volontaire des masses occidentales, dans lesquelles il faut inclure celles du Tiers-Monde en tant que candidates à la servilité consumériste occidentale. Autrement dit, l'ennemi peut me ressembler, et c'est cette apparence (qui peut aller jusqu'au simulacre ou à la tentative de falsification de mes façons de penser) dont je dois me méfier, car elle s'avance masquée. Dans l'état de guerre civile où nous vivons (et dont l'apartheid volontaire constitue la révélation), le fait que celle-ci ne soit jamais reconnue pour telle constitue un argument en faveur de la guerre ; n'étant pas déclarée, la terreur devient légitime parce qu'elle vise à préserver le consensus ; d'où l'état d'urgence de l'apartheid volontaire. 

Richard Millet

Fatigue du sens

Source : Zentropa

Une idée pour Manu et François (2)

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Champ d'étoiles (42)

Vendredi 5 août 2005

37me étape (7me de cette l'année) – De Sarria à Castromaior – Environ 31 km

Temps brumeux jusqu’à 10h puis très chaud.

J'ai bien dormi et je quitte Sarria dans la brume par une magnifique forêt. Sarria malgré ses amusants escaliers "mayor" et "pequenia" n'est pas très belle. Je fais un bout de chemin avec un couple de Belges très sympas, Sabine qui est étudiante vétérinaire et Olivier qui est dans une école militaire. Ils font de petites étapes car Sabine a un problème cardiaque. Quand je les ai rencontrés, Olivier portait les deux sacs dans une montée. Je traverse plusieurs hameaux très agréables.

Je contourne Portomarín sans m'y arrêter. Le décor change et je chemine sous le soleil. Je n'ai bientôt plus d'eau, j'aurais dû prendre la peine de remplir mes bidons. La marche devient pénible et sans m'hydrater j'ai peur que la douleur au genou ne s'aggrave. Le chemin longe une route. J'aperçois un garage automobile, je m'y dirige pour demander de l'eau quand je vois un distributeur de boissons... avec un berger allemand endormi à côté. Je me dis que si on le laisse en liberté il ne doit pas être féroce et j'ai trop soif. Quand je prends un Coca, il n'ouvre même pas un œil. Je repars et très vite je regrette de ne pas avoir rempli mes bidons. 7 km après Portomarín, l'auberge est pleine, je continue. Je rencontre Martin, un Madrilène, qui parle un peu français. Nous trouvons une pension sur la route. La chambre à deux lits coûte 25 € mais comme je n'ai pas de monnaie il me fait cadeau des 2,5 €. La pension n'est pas terrible, pas très propre, filet de douche rachitique... mais tant pis. Par contre on ne peut pas acheter de quoi manger dans le coin et je n'ai plus rien. Martin reçoit un coup de téléphone d'un ami et repart pour Palas del Rei, 15 km plus loin. Quel courage ! Moi je fais une sieste. En cherchant je finis par trouver un bar où je suis servi par une aimable dame.

Depuis Sarria il y beaucoup plus de pèlerins, ils font les 100 derniers kilomètres (111 exactement), condition pour pouvoir être considérés pèlerins. On les reconnaît, c'est presque une sortie familiale, petits sacs ou même pas de sac, chaussures de sport, fraîcheur...

Martin n'ayant pas voulu que je lui paie sa part à son départ, je me retrouve à dormir tout seul dans la chambre pour 10 €.

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L'arrivée à Portomarín

Champ d'étoiles (41)

Jeudi 4 août 2005

36me étape (6me de cette l'année) – De Hospital la Condesa à Sarria – Environ 33 km

Temps beau et chaud.

J'ai bien dormi et je me suis réveillé avec la sonnerie de mon téléphone en guise de réveil-matin. Je laisse mon sac, je le prendrais en passant, et on me raccompagne à Hospital. Je fais donc 7 km sans rien sur le dos et c'est bien agréable de se sentir léger. J'ai tout de même une douleur au genou droit, rien de comparable avec l'an dernier mais elle est là. L'étape est longue et le terrain très accidenté.

J'arrive à Sarria très fatigué. Grâce à l'Office du tourisme où règne la bonne humeur je trouve une pension (8 €). La ville est agréable, j'envoie quelques cartes postales et passe un peu de temps dans un cyber-café. La pension, "El Faro", est presque vétuste mais pour faire sa toilette, son linge et dormir c'est très suffisant.

Pourvu que mon genou tienne, je suis encore à 111 km de Santiago.

27/10/2015

C'est vu (18)

Laissé pour mort, un astronaute est abandonné sur Mars par ses coéquipiers. Il n'a que pour quelques jours de provisions et le prochain vol vers Mars est prévu dans quatre années. Comme nous ne sommes qu'au début du film on se doute qu'il va trouver des moyens pour subsister. Après maintes péripéties linéaires pendant près de deux heures de film on se doute aussi qu'on n'a pas assisté à tout ça pour le voir trépasser à la fin. Attention spoiler : et c'est bien le cas. Voilà pour le suspens. Pour le reste on nous présente un monde de Bisounours où tout le monde est super sympa, n'hésitant pas une seconde à travailler 24 heures sur 24 ou à risquer sa vie pour sauver le pauvre naufragé qui donne des insomnies aux habitants de la Terre entière (ceux munis d'écrans). Les scientifiques multicolores américains sont même aidés pour l'occasion par des gentils Chinois. Bref, avec Seul sur Mars de Ridley Scott on a l'impression d'assister à une interminable pub pour... pour quoi, d'ailleurs ?

Seul sur Mars de Ridley Scott

 

Une idée pour Manu et François

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