statistiques web gratuite

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/11/2015

Angles

Prenez un individu ordinaire, suivez-le pendant un mois avec une caméra pour filmer son quotidien et avec cet enregistrement faites deux documentaires. Pour le premier montage enlevez tout ce qui peut nuire à l'image négative qu'il peut renvoyer et laisser par exemple ses démonstrations d'affection avec ses enfants, sa compagne, l'aide qu'il peut apporter à ses amis et ses collègues, les bons moments qu'il passe avec les uns et les autres etc. Pour le second ne laissez au contraire que les petites lâchetés ou mesquineries dont chacun est capable, les moments de colère ou de paresse etc. Dans le premier cas vous aurez un individu tout ce qu'il y a de sympathique et dans le second quelqu'un de moralement repoussant. Imaginez maintenant que ce ne soit pas un mais dix, cent ou mille documentaires que l'on présente pendant des années de l'une ou l'autre face de cet homme, toujours la même, pour servir un quelconque intérêt. Comment le spectateur peut-il douter de la justesse de l'opinion qu'il s'est faite de cet individu ? Par une sorte de formatage, son esprit devient incapable de s’ouvrir à une vision autre. Il repoussera la perspective d'une réalité différente par peur d'être déstabilisé, de renier tout ce qui lui a procuré un certain confort intellectuel pendant une très longue période, de ne plus penser comme ses proches, d'avoir à revisiter ses notions sur le bien et le mal...

 

03/11/2015

Retraite

Hoplite a remisé sa panoplie guerrière, déposé sa cuirasse et son lourd bouclier. Pour combien de temps ?

Quelques barricades

La crise des migrants peut-elle disloquer l'UE comme certains se mettent à espérer et permettre un retour des nations ? Je n'y crois pas, les intérêts en jeu sont trop grands et les lobbies trop puissants pour que les réactions de certains états et de certaines personnalités puissent être autre chose que des combats d'arrière-gardes voués à l'échec à courts termes. L'Européen ou ce qu'il en reste est trop frileux, il préfère conserver ses acquis même s'ils s’étiolent et continuer à croire au Système qui lui permettra peut-être un jour de sortir du lot plutôt que de tenter une aventure qu'on lui décrit comme hautement risquée sinon mortifère. Pourvu qu'il surnage, lui et ses proches, c'est tout ce qui l'importe : sans identité il n'y a pas de solidarité collective et nous ne sommes plus un peuple. Pour que l'affaire ait une chance de réussir il eut fallu que l'arrivée des migrants se superpose à une crise économique aux effets visibles plus dévastateurs que ceux que nous vivons actuellement mais banques, politiques et médias font tout ce qui est en leur pouvoir, qui est immense, pour masquer l'ampleur des dégâts. Alors l'UE est encore là pour longtemps à moins que tout ne s'effondre, ce qui n'est évidemment pas souhaitable.

02/11/2015

Champ d'étoiles (45)

Lundi 8 août 2005

40me étape (10me de cette l'année) – De Lavacolla à Siantago – Environ 10 km

Bruine.

J'ai bien dormi. J'attends que le groupe de Madrilènes soit au complet et on y va. Arrivés à Monte do Gozo on ne parvient pas à voir la cathédrale comme prévu à cause du temps très nuageux. Je revois David et Sonia les Barcelonais que je rencontre depuis le début de mon parcours de cette année et Raphaël, le Brésilien, un des jeunes qui m'avait accueilli à León. Dans le complexe situé en bas de Monte do Gozo. Je m'éloigne le temps de retirer ma chaussure pour enlever un petit caillou et quand je reviens vers le groupe il a disparu. Je repars donc seul.

J'arrive à Santiago sous la bruine. Après un dédale de rues, la cathédrale. L'architecture est surprenante et la décoration foisonnante. Au porche de la Gloire je mets ma main dans l'empreinte creusée par des milliers de pèlerins à travers les siècles puis je vais voir le reliquaire contenant le crâne de Saint Jacques. Il y a beaucoup de monde. Pour obtenir ma Compostella je dois piétiner plus d'une heure dans une file compacte. Je revois les Barcelonais et le Brésilien. Certains pèlerins poussent jusqu'à la côte, mon voyage s'arrête ici. Je prends une chambre dans une pension et je vais à la gare, demain mon train est à 9h.

Cette fois c'est vraiment fini !

w.jpg

J'y suis (non, je ne prie pas, je tiens mon bâton)

 

Jour de pluie

tumblr_nsx7csPEpb1qmoni4o1_1280.jpg

 

BONNE MATINÉE 

Le bruit de la pluie

     sur le toit et les carreaux

          est l'univers qui applaudie

               votre décision de rester au lit.

 

01/11/2015

Champ d'étoiles (44)

Dimanche 7 août 2005

39me étape (9me de cette l'année) – De Melide à Lavacolla – Environ 43 km

Temps couvert en fin de journée.

Le parcourt est agréable entre les forêts de chênes et d’eucalyptus. Pas trop de relief.

À Arzua petit détour dans la ville car le Chemin est pris pour un lâcher de taureaux. J'attends un peu pour le voir mais il semble avoir pris du retard. Les jeunes qui vont défier les bêtes patientent à l'aide de grands gobelets de sangria. Si ça doit leur donner du courage, à voir leur tête ça explique aussi les accidents. Je finis par partir sans avoir vu ne serait-ce qu'une oreille bovine.

Je fais un bout de chemin avec Sigrid, une élève infirmière allemande. Nous discutons en anglais. Curieusement elle me demande si ça ne me fait rien qu'elle soit allemande. Je lui répond par la négative et lui demande pourquoi. Elle me dit qu'un autre pèlerin avait refusé de continuer de marcher avec elle quand il l'avait appris. Bizarre. Nous arrivons à Arca où elle reste dormir sur le sol de l'auberge car il n'y a plus de lits libres. Je cherche un local où dormir mais tout est complet. J'ai un petit moment de solitude au milieu de la fête du village. Je décide de continuer et rencontre David, un psychothérapeute de Pau. Très sympa, un peu original, c'est son 2me Camino et il fait des étapes de 40 km et même aujourd'hui de 50 km. Il me raconte une drôle d'histoire. Alors qu'il cheminait avec un compagnon de route ils rencontrent un vieil Espagnol qui leur propose de venir casser la croûte chez lui. Ils acceptent et leur hôte leur propose d'abord du vin qui s’avère être un immonde tord-boyaux puis de manger du jambon. Échaudés, ils refusent la nourriture. Peu de temps après David est pris de violents maux de ventre. Il s'arrête donc passer une journée avec une gastro dans un tipi en libre service au bord de la route. Le lendemain, soit aujourd'hui, il est frais comme un gardon, comme nettoyé et avalent plus de 50 km. Il me dit : "Ça se trouve c'était un sorcier, je suis en forme grâce à son vin, si j'avais pris du jambon je serais devenu invisible."

On rencontre un groupe de Madrilènes très aimables. José-Luis parle un peu français. Ils veulent tout partager, s'enquièrent de mon genou (je boite un peu) qu'ils aspergent avec une bombe anti-douleur et nous indiquent un hôtel un peu plus loin. Nous y descendons (25 €) et après une douche nous nous rejoignons pour déjeuner dans le restaurant. Nous décidons de partir ensemble pour Santiago demain.

v.jpg

Une charrette galicienne (je n'en ai pas vue d'attelée)

Je plussoie (2)

Le peuple est le même partout. Quand on dore ses fers, il ne hait pas la servitude.

Napoléon Bonaparte

 

Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.

Bossuet

 

La perversion de la Cité commence par la fraude des mots.

Platon

 

Ça ne sert à rien d'avoir raison si on a convaincu personne !

Richard Weltz