Champ d'étoiles (40)

Mercredi 3 août 2005

35me étape (5me de cette l'année) – De Villafranca del Bierzo à Hospital la Condesa– Environ 34 km

Beau temps.

Ça monte et ça descend. La Galice est très verte et me rappelle les Pyrénées ou le région bordelaise, le relief en plus. Je mange avec Bea, une Espagnole et Frans, un Allemand que je vois depuis 2 jours aux hasards du chemin. Ils sont tous les deux très sympathiques. Les bornes semi-kilométriques indiquant la distance jusqu'à Compostelle sont apparues depuis le kilomètre 152,5.

Arrivé à O Cebreiro, tout est complet, c'est très, trop touristique. Beaucoup de folklore celte, ça fait bizarre. Je revois Béa qui me dit qu'il reste de la place pour dormir sur le sol. Non, merci. Je repars vers Liñarès. Ici, hostal complet. Je pousse jusqu'à Hospital, là, albuergue, et casa rural complètes. Si ça continue j'arriverais à Santiago cette nuit. Mais la serveuse me propose d'appeler une autre casa rural situé 7 km plus loin d'où on viendra me chercher et d'où on me ramènera demain matin. C'est OK. Très rapidement on vient me prendre en voiture. La casa rural (gîte ?) est superbe et tenue par un couple très sympathique. J'y mange des champignons au jambon et une tarte Santiago, c'est très bon et me change du sempiternel menu pèlerins avec des frites. Je crois dormir au sommet du parcours soit 1 337 m (Roncevaux 1 057 m) mais renseignements pris c'est à 3 km.

Avant d'arriver à Santiago, j'aimerais bien voir une pittoresque charrette galicienne attelée, il paraît que l'on peu encore.

Champ d'étoiles (39)

Mardi 2 août 2005

34me étape (4me de cette l'année) – De Riego de Ambrós à Villafranca del Bierzo – Environ 36 km

Temps beau et chaud.

Étape longue et difficile sur un terrain caillouteux et accidenté. Rencontre avec un Témoin de Jéhovah francophone qui commence son boniment en me demandant si je veux vivre éternellement et un gentil monsieur qui tient absolument à me faire traverser la rue à un endroit précis parce que sinon c'est dangereux. Villafranca est une jolie petite ville très vivante. Je prends une chambre dans un hôtel une étoile (41 €). Je vais finir dans un Parador si ça continue. Je mange Plaza Mayor servi par une ravissante Espagnole bilingue parce que née en France.

Champ d'étoiles (38)

Lundi 1er août 2005

33me étape (3me de cette l'année) – De Santa Catalina de Somoza à Riego de Ambrós – Environ 31 km

Temps beau avec du vent.

Les nuits sont fraîches. Départ à 7h30. Il y a du relief et notamment des passages à des altitudes supérieures au col de Roncevaux (1  057 m) mais on ne s'en rend pas compte car le dénivelé n'est pas très important, nous sommes déjà sur un plateau assez élevé. Je traverse deux villages quasiment abandonnés. Je m'arrête un moment à la fameuse Cruz de Ferro, au cairn jonché d’ex-voto, dommage que le poteau qui la soutienne ne soit plus l'original qui menaçait de s’effondrer. Je mange dans un très bon restaurant.

Arrivé à Riego de Ambrós je prends une chambre dans une pension (20 €), pour éviter le bruit des auberges où il y a beaucoup de monde. Ici on parle français et la petite fille de la propriétaire, une adolescente, est bilingue car c'est une Française de Nice. L'accueil est très sympathique et on discute un peu. La maison est récente avec 4 chambres, j'ai celle avec vue. Elle est superbe car la maison est sur les hauteurs du village. Je peux voir dans le lointain les nombreuses lumières d'une ville. On entend le vent. Je suis plutôt en forme même si j'ai pris un coup de soleil sur le bras gauche.

Mon sac, mon bâton et le paysage

Champ d'étoiles (37)

Dimanche 31 juillet 2005

32me étape (2me de cette l'année) – De Hospital de Orbigo à Santa Catalina de Somoza– Environ 26 km

Temps beau et un peu plus chaud qu'hier.

J'ai bien dormi. Je pars à 7h30. À Astura je mange dans un petit café où la patronne parle français, elle a vécu 4 ans à Toulouse. Je discute avec un couple de jeunes Barcelonais déjà aperçu à l’étape d'hier. Ils sont très sympas, la fille est jolie et sa simplicité lui donne beaucoup de charme.

Arrivé à Santa Catalina de Somoza je vais dans un bar-restaurant-albergue, "El Caminante", les Barcelonais poussent 10 kilomètres plus loin. Il y a 10 places mais je suis tout seul. L'ensemble est d'une propreté exemplaire. C'est une femme qui tient l'établissement avec fermeté et les employés s'affairent. Je me sens patraque (fatigue ? chaleur ? autre chose ?) et je vais faire une sieste un peu inquiet avec deux comprimés d'antalgique. Roulé en boule dans mon sac de couchage j'ai l'impression d'avoir un peu de fièvre. À mon réveil je suis en pleine forme. Je vais me balader puis dîner et au dodo.

Aujourd'hui j'ai 40 ans. 

La façade accueillante et fleurie d'El Caminante

Champ d'étoiles (36)

Samedi 30 juillet 2005

31me étape (1re de cette l'année) – De León à Hospital de Orbigo – Environ 35 km

Temps beau mais chaleur très supportable.

J'ai mal dormi, beaucoup de bruit (un vendredi soir dans une grande ville).

Je pars à 6h30. L'étape est très longue et j'ai mal partout.

Arrivé à l'Hospital je prend une pension (18 €) pour le calme. Je n'ai pas faim et je me couche à 20h sans dîner.

Musique (392)

Chromatics

Yes

BO de Lost River de Ryan Gosling 

Johnny Jewel feat. Saoirse Ronan

Tell Me

BO de Lost River de Ryan Gosling

Champ d'étoiles (35)

Vendredi 29 juillet 2005

León

Pluie toute la nuit.

Lever à 8h00 pour prendre le train à 10h25 pour Irun. Après il faudra que je me débrouille parce qu'à la boutique SNCF on n'a pas su me dire comment aller à León.

Arrivé à Bordeaux Saint Jean je récupère mon billet que j'avais commandé par Internet. Trajet tranquille mais panne à Hendaye. Train de substitution jusqu'à Irun.

Je monte de justesse dans ma correspondance que je crois pour León. Trajet à côté d'une Américano-taïwanaise bilingue qui fait ses études de Sciences-Po à Paris. Discussion intéressante sur Taïwan et un peu sur la géo-politique en général. Quand je lui dis que je descends à León, elle m'affirme que ce train n'y va pas. Un agent passe à ce moment et elle l'interpelle. Il lui confirme en anglais que ce train ne va pas à León et que je dois changer à Valladolid pour m'y rendre c'est à dire la gare qui arrive tout de suite. Je prends mon sac, remercie et salue ma voisine qui me regarde un peu surprise de ma légèreté : « Si je n'avais pas demandé tu aurais loupé la correspondance ? » Je ne peux que confirmer un peu penaud. En fait c'est le trajet inverse de celui de l'année dernière mais un an c'est long et j'avais oublié.

À Valladolid je monte in extremis dans le train pour León. À l'intérieur, un peu échaudé, je demande confirmation à deux employés qui discutent et que j'ai l'impression de déranger.

Arrivé à 21h, le temps de trouver l'auberge, d'aller manger en vitesse et d'y retourner avant 22h, heure de sa fermeture. En Espagne on dîne tard et seul notre statut de pèlerin permet de manger plus tôt.