14/12/2014
Die große Maschine
- Vous savez, je n'ai pas fait d'études, je vais vous raconter cette histoire à ma manière. Un jour ils sont venus me chercher, ils m'ont dit que dans le village on était tous d'accord. J'étais étonné parce qu'on m'avait jamais rien demandé, et que moi je serais bien resté. Alors je suis parti, il y avait plein de gens que je connaissais pas et puis ceux du village. J'avais pas l'impression qu'ils étaient tous si heureux que ça d'être là. Et puis on est tous monté dans la ''machine'', en nous accueillant on nous a dit que l'on allait vivre quelque chose que personne n'avait vécu, que l'on allait être heureux, que vivre dans son village c'était dépassé, que de toute façon le monde changeait et qu'il fallait faire pareil et plein d'autres choses comme ça. Je suis quelqu'un de réservé mais j'ai quand même demandé si je pouvais rentrer ; on m'a regardé comme si j'avais la peste et on m'a répondu que cette question était ''déplacée'', je me souviens encore du mot exact. Et on est parti et j'ai vite remarqué que le voyage n'était pas confortable pour tout le monde, qu'il restait plein de choses à régler, que ceux qui commandaient n'étaient pas toujours d'accord entre eux, mais on avançait toujours. Avec le temps, des personnes venaient me voir, certaines se rappelaient de ma question, et me disaient l'air de rien qu'elles seraient bien rentrées elles aussi. Plus le temps passait, plus la joie du départ disparaissait sauf chez les responsables, et pourtant on continuait à embarquer du monde. J'ai fini par comprendre que personne ne savait vraiment où on allait, alors non seulement j'étais triste mais maintenant j'avais peur. Mais on continuait toujours. Et il y a eu l'accident. Moi, je fais partie des survivants parce j'étais souvent à l'arrière pour regarder le paysage, j'espérais revoir mon village. Il y a eu plein de morts et de blessés, moi j'ai eu plusieurs fractures mais je vais renter chez moi. Voilà, ça s'est passé comme ça... Ah, on m'a dit que la plupart des responsables s'en étaient sortis... Laissez-moi maintenant s'il vous plaît, je suis fatigué, je vais me reposer un peu.
20:53 | Lien permanent | Commentaires (2)
11/12/2014
Nouvelles références
Deux adolescentes ordinaires - ni chics ni cité - dans le tram.
- Mon copain il trouve que tu ressembles à [incompréhensible].
- C'est qui ?
- Une actrice porno.
- Connais pas
- Elle est mignonne.
- Ah bon ?... Il est sympa.
19:56 | Lien permanent | Commentaires (5)
Le bonheur est dans le prêt
Trouvé quelque part sur le Net :
Travailler – Acheter
Consommer - Mourir
19:10 | Lien permanent | Commentaires (4)
10/12/2014
Complot
Chercher le complot ne revient-il pas le plus souvent à nier la réalité ? […] Retrouver du sens à tout prix en raccrochant les faits historiques à un fil directeur unique, un fil directeur qui fournit à l’opinion publique une clé de décryptage d’un événement paraissant absurde ? Un fil directeur qui rassure parce qu’il explique le chaos.
François Pernot
Qui a vraiment tué Henri IV ?
16:58 | Lien permanent | Commentaires (4)
09/12/2014
Taggus interruptus
Je n'avais jamais vu quelqu'un faire un tag. Comme tout le monde, j'ai vu des tags, des graffs et ce genre de bariolage urbain mais jamais quelqu'un en faire un. Ce soir donc, en rentrant du cinéma, j'ai enfin vu un tagueur à l’œuvre. Il était face à un rideau métallique encore vierge des gribouillis qui constellaient toutes les parois verticales de la rue ; et il était semblable à l'idée que je m'en faisais : jogging-baskets-sweet à capuche. Il a agité sa bombe de peinture, et tout absorbé par sa calligraphie il ne m'a pas entendu arriver sur l'autre trottoir. J'ai donc eu tout le loisir de sortir mon .22LR de son étui et de l'ajuster. "NIKE LA", il en était à tracer la barre horizontale du "A" quand j'ai sifflé pour le faire se retourner, doucement, entre les dents. Tirer dans le dos, je n'aime pas vraiment. Il a pivoté prestement prêt à fuir ou à se défendre, et j'ai tiré, deux fois très rapidement, dans la zone sombre que sa capuche formait sur son visage. Il a eu un petit mouvement de la tête vers l'arrière, rien de très spectaculaire, et il a glissé le long du rideau métallique. Le sang faisait un petit disque irrégulier au dessus du "A", un peu comme ce qu'on appelle un rond en chef dans certains alphabets scandinaves. "NIKE LA", qui appelait-il à "niker" ; la police, la justice, la France ? J'aurai dû attendre un peu.
20:16 | Lien permanent | Commentaires (2)
08/12/2014
La patrouille
Il n'y avait plus de doute, c'était bien le bruit de gravillons qui tombaient sur le pavillon de la voiture.
- Mais qu'est-ce tu fais ? T'arrête pas ! Roule !
- Mais les cailloux...
- Putain ! C'est tout de même pas des pavés qu'on nous balance.
Le véhicule repris sa vitesse normale : celle d'un pas rapide, histoire de faire de la présence policière en évitant les ornières qui truffaient le chemin de terre.
Il y a quelques années l'agrandissement de la cité des Fauvettes avait été décidé. On avait amené des engins de chantier, creusé des trous gigantesques, accumulé la terre en collines, puis tout s'était arrêté. Une inextricable histoire de dépôt de bilan frauduleux avait gelé les travaux. On avait démonté les grues, remballé le matériel, entouré la zone d'une grillage pour l'interdire au public et tout était resté en l'état. Très rapidement la perméabilité de la clôture fit que l'endroit devint le terrain de jeux favori des enfants des Fauvettes et un lieu de trafic en tout genre. La police avait donc reçu l'ordre de faire des patrouilles régulières dans ce décor de champ de bataille grâce au chemin qui le traversait avec, bien-sûr, consigne de ne pas faire de provocation.
Consigne à vrai dire plutôt vague quand on était un jeune policier qui réalisait sa première patrouille dans la secteur. Heureusement que dans sa bienveillance son chef de poste le faisait cornaquer par un ''ancien''. Il se contentait donc de regarder consciencieusement autour d'eux tout en essayant autant que possible de ne pas rouler dans un nid de poule.
Des enfants couraient le long des talus qui surplombaient le chemin en leur criant des choses incompréhensibles à cause de la distance, mais que l'on pouvait imaginer peu amicales, tout en leur faisant des gestes obscènes. D'ailleurs il était fort probable que c'était eux qui les avaient bombardé de cailloux auparavant. Après avoir baissé leur pantalon pour leur montrer leurs fesses ils s'en allèrent vers d'autres occupations.
- Tiens, ça n'y était pas la dernière fois, fit l'"ancien'' en désignant les restes d'un voiture calcinée.
- On s'arrête ? hasarda le ''nouveau'' sans trop y croire.
- Non, on reviendra plus tard.
Un peu plus loin, un petit groupe de garçons en jogging et casquette accompagnés de leurs compagnes, portable vissé à l'oreille et vêtues avec l'élégance de starlettes de films X, discutaient à grands renforts de gestes près de deux BMW garées sur le côté. Ils s'arrêtèrent le temps de jeter un œil noir aux occupants de la voiture de police - l'un d'entre eux fit même le geste de leur tirer dessus avec son index pointé – puis ils reprirent leur conversation. Les filles n'avaient pas sembler s'apercevoir de quoi que se soit et continuaient leur conversation téléphonique. Cette fois le ''nouveau'' ne dit rien : le métier commençait à rentrer.
Tout à coup, la radio de bord leur signala qu'à la terrasse d'un restaurant un homme refusait d'éteindre son cigare. Le central avait reçu plusieurs appels des autres clients et du propriétaire pour demander une intervention.
- C'est pour nous ! C'est juste à deux rues d'ici. Mets la gomme !
Toute sirène hurlante la voiture s'extirpa du chemin défoncé et rejoint la route bitumée.
- Enfin un peu d'action, pensa tout haut son conducteur.
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07/12/2014
Tondeuse
On ne l'a appris que bien des années après la Seconde guerre mais cette femelle écureuil qui pactise avec Hitler a été retrouvée à la Libération et a été tondue comme il se doit. En exclusivité pour les lecteurs de ce blog voici la seule photo connue de la coupable dans sa geôle :
21:19 | Lien permanent | Commentaires (10)