21/06/2009
Nous sommes en été
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Eco-tartuffe
22:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/06/2009
En épigraphe (2)
A la racine de tout il y a un état de sensibilité. On s’efforcerait vainement d’établir la vérité pour la raison seule, puisque l’intelligence peut toujours trouver un motif de remettre les choses en question.
Maurice Barrès
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18/06/2009
Musique (125)
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Le tour de France du patrimoine (choix absolument arbitraire) : Bayonville (08)
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17/06/2009
Bientôt les vacances
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Histoire... (13)
Holocauste Confession d' un vengeur Par Carmel Hesi, Charles Gilbert, publié le 26/03/1998
Après guerre, Joseph Harmatz fit partie d'un commando juif chargé de liquider des Allemands. Il raconte A la fin de la guerre, c'était devenu notre seule obsession: rendre aux Allemands ce qu'ils nous avaient fait, oeil pour oeil. J'étais enragé, je ne vivais plus que pour cela.» Pour la première fois, Joseph Harmatz avoue: en 1946, avec un groupe de partisans juifs, il a participé à l'assassinat de plus de 300 prisonniers allemands dans un camp, près de Nuremberg. Après avoir gardé le silence pendant cinquante ans, ce haut fonctionnaire israélien a fini par se décider à publier ses Mémoires, dans lesquels on découvre la terrible et douloureuse histoire de ceux qui s'étaient surnommés «les Justiciers»: From the Wing (Vu de loin) sera édité par The Guilde of Books, en Grande-Bretagne, au mois de mai prochain. Mais, sans attendre, Joseph Harmatz a accepté de se raconter à L'Express. Le jeune maquisard enragé est devenu un vieil homme chauve et rondouillard qui coule des jours tranquilles dans son appartement d'une banlieue chic, sur les hauteurs de Tel-Aviv. Ex-président mondial de l'Organisation internationale juive pour l'éducation (ORT), conseiller à l'Unesco, décoré par la France de la médaille du Mérite - pour avoir fondé, avec la famille Paquet, la Société de navigation franco-israélienne - l'ancien soldat de l'armée des ombres n'avait jamais accepté d'évoquer au grand jour cette période trouble de son existence. «Même mes deux fils, âgés de 40 ans, ne savaient pas.» Il a attendu de prendre sa retraite pour révéler les dessous de cet épisode jusque-là tabou de l'histoire secrète d'Israël. Harmatz fut l'un des principaux organisateurs de l'opération «Nakam» (vengeance, en hébreu), montée à la Libération par un petit groupe de combattants juifs. Il s'agissait carrément d'exécuter le plus grand nombre possible d'Allemands, pour les punir de la Shoah. «On voulait en tuer 6 millions, un pour chaque martyr des camps de concentration», raconte-t-il. Leur équipée durera un an, de mars 1945 à avril 1946, avant que les dirigeants sionistes, soucieux de ne pas ternir la réputation du futur État d'Israël, y mettent brutalement fin. C'est une histoire de nuit et de brouillard, de crimes et de châtiment, qui resurgit par un étrange hasard au moment où le pape reconnaît la responsabilité des chrétiens dans la genèse de l'antisémitisme, et alors que l'Etat hébreu s'apprête à fêter ses 50 ans d'existence. Harmatz apporte des précisions troublantes sur l'opération «Vengeance»; il laisse notamment entendre que le premier président de la République israélienne, Chaïm Weizmann, dont le nom n'est jamais cité dans le livre, a activement soutenu les «Justiciers». 1943: jeune rescapé du ghetto lituanien de Vilnius, où son père s'est suicidé, Joseph s'enfuit par les égouts et rejoint un groupe de résistants juifs dans le maquis de la forêt balte. Il a alors 19 ans. Leur chef, Abba Kovner, est un jeune poète et écrivain de 27 ans, militant socialiste de la Jeune Garde sioniste, qui a monté un réseau pour organiser l'émigration clandestine des juifs rescapés d'Europe vers la Palestine. Kovner sera le cerveau et l'âme de l'opération. Une nuit de mai 1945, alors que, dans le sillage des armées alliées, on découvre l'horrible réalité des camps, il réunit chez lui une quarantaine de ces garçons et filles déracinés et hantés par la même idée: détruire à leur tour le peuple assassin. «Nous voulions recouvrer notre fierté, déclare Harmatz. Nous refusions qu'on puisse dire que les juifs avaient été menés à l'abattoir comme des moutons.» Après tout, Churchill lui-même semblait leur donner raison. «L'idée de voir les juifs s'attaquer ouvertement aux assassins de leurs coreligionnaires me plaît, et je pense qu'elle causera une vive satisfaction aux Etats-Unis», avait déclaré le Vieux Lion au moment de créer la Brigade juive. Plusieurs officiers de cette division britannique rejoindront le groupe des Justiciers, comme le futur général de l'armée israélienne Michael Bengal, ou Haïm Laskof, qui deviendra chef d'état-major de Tsahal... En 1945, Abba Kovner tient à obtenir l'appui des dirigeants de l'agence juive. Il se rend en Palestine, où il rencontre David Ben Gourion, le futur Premier ministre. Mais celui-ci refuse d'être mêlé à l'entreprise: «Nous prendrons notre revanche comme Etat, répond-il sèchement, en demandant des réparations.» Un autre leader sioniste accepte pourtant de les aider: biochimiste de formation, Chaïm Weizmann les met en contact avec le Pr Ernest David Bergman, qui deviendra le futur patron de la recherche nucléaire israélienne - celui-ci leur permet de se procurer un stock d'arsenic - puis avec un industriel juif allemand, qui accepte de financer leur action en leur confiant une petite quantité d'or. Les Justiciers ont planifié trois opérations pour mener à bien leur besogne. La première consiste à empoisonner le réseau d'eau potable des villes de Hambourg et de Nuremberg. Des partisans se font embaucher dans les réseaux de distribution. Pour épargner les innocents, on a prévu de fermer les vannes alimentant les quartiers où sont installés les camps militaires américains. Mais l'expédition capote à la dernière minute. Abba Kovner, qui devait ramener le poison de Palestine, est arrêté à Toulon et refoulé vers l'Egypte. Nullement découragé, le groupe se lance alors dans l'exécution du «plan B», en prenant pour cible 36 000 prisonniers SS parqués dans des stalags à proximité de Nuremberg. En avril 1946, ils s'introduisent en catimini dans la boulangerie qui alimente le camp et badigeonnent quelques milliers de miches de pain à l'arsenic. Interrompus par une patrouille de police, ils parviennent à s'enfuir de justesse. Le surlendemain, les journaux allemands évoquent laconiquement l'attentat. Bilan: un millier de détenus hospitalisés, dont 300 à 400 n'auraient pas survécu, estime Joseph Harmatz. Ben Gourion arrête l'opération La troisième opération concoctée par l'état-major de Nakam - basé à Paris - n'aura jamais lieu. Elle prévoyait de faire exécuter Hermann Göring, Rudolf Hess et une dizaine d'autres responsables nazis, en plein tribunal de Nuremberg, par un commando de juifs déguisés en policiers militaires. Mais, en Palestine, les dirigeants sionistes commencent à s'inquiéter: ils ne veulent pas que le futur Etat juif soit compromis par cette affaire d'assassinat. En mai 1946, Ben Gourion ordonne au chef de la Haganah en Europe de rapatrier les membres du groupe en Palestine. C'est là que Joseph Harmatz retrouvera sa mère, miraculée des camps, qui lui apprendra que ses deux frères sont morts en déportation. Il reste aujourd'hui une dizaine d'ex-Justiciers encore en vie, la plupart installés en Israël. Joseph, qui refuse le qualificatif de sioniste et se dit partisan d'une confédération entre Israël et la Jordanie, assure qu'il n'éprouve plus la moindre haine envers ceux qu'il rêvait d'éliminer. «Tout cela appartient au passé, nous vivons dans une autre époque.» Persuadé que la mission des Justiciers a été sabotée depuis le début, le vieil homme reconnaît qu'il valait mieux qu'elle se termine ainsi. «Weizmann était préoccupé par le passé et la Shoah, dit-il. Ben Gourion pensait à l'avenir. C'est lui qui avait raison.» |
Source : L'Express
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