17/03/2016
NO BORDER
19:11 | Lien permanent | Commentaires (7)
16/03/2016
Constats (2)
"La mélancolie “historique” est bien la dernière dont j’eusse cru, enfant, que je puisse être un jour affecté. Eussé-je vécu dans un pays heureux, dans un pays vivant une phase heureuse de son histoire, je ne m’en fusse probablement même pas aperçu, je n’eusse pas songé à m’en réjouir. Je me serais dit que les destins individuels sont tout ce qui compte, que l’important est de faire sa vie en y mettant autant de talent et d’énergie qu’on le peut, que la tâche essentielle est de construire son bonheur individuel ou à tout le moins son destin. De même, je n’eusse probablement même pas songé à être français. Ce n’est pas ma pente naturelle. Je suis aussi peu chauvin qu’il est possible, j’aime autant ou plus les arts, les cultures et les paysages d’autres nations que ceux de la mienne et, si un choix objectif m’avait été offert, j’eusse sans douté préféré être anglais, ou écossais, les tempérament nationaux d’outre-Manche, si différents qu’ils soient l’un de l’autre, me semblant mieux accordés au mien que celui de cette rive-ci. N’empêche : qu’on prétende m’empêcher d’être français, ou qu’on veuille me forcer à l’être d’une façon aussi totalement déculturée, affadie, désolante que celle qui a cours aujourd’hui parmi nous, cela m’a donné le goût et la conscience de l’être vraiment, ne serait-ce que par dignité, ou par esprit de contradiction, ce qui est souvent la même chose. Et ce goût ne pouvait être qu’un goût mélancolique, cette conscience une conscience malheureuse. Comme l’amour des paysages et l’amour de la langue, l’amour de la France, aujourd’hui, ne saurait être qu’une longue tristesse. Être citoyen d’un pays qui meurt, et qui meurt aussi salement, aussi bêtement, aussi bassement, je ne sais pas comment on pourrait ne pas en souffrir.
[...]
Des deux catastrophes qui se sont abattues en même temps sur mon pays, l’effondrement de sa culture par l’effet de l’égalitarisme social, du prétendu “enseignement de masse” et de la dictature de la petite bourgeoisie, et d’autre part la dissolution d’un peuple au profit d’un autre ou de plusieurs autres, sur le territoire national, je ne sais pas laquelle m’affecte davantage. À la vérité elles ne sont guère séparables. L’une était la condition de l’autre. L’autre était seule à même de parachever l’une."
Renaud Camus
La Campagne de France - Journal 1994
2000
21:01 | Lien permanent | Commentaires (2)
Feu !
Une démonstration de tir au mousquet et au pistolet à rouet avec les ordres donnés en français, s'il vous plaît.
Matchlock and wheellock firing according to authentic French 17th century regulations
16:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
Petite boîte
Depuis deux jours, à cause d'un boîtier (ONT, je crois) défectueux chez une voisine (je viens de l'apprendre), je n'avais plus de réseau. Je ne savais pas la chose possible.
14:30 | Lien permanent | Commentaires (4)
13/03/2016
Supplétif de l'OTAN, un métier d'avenir
L'Armée de Terre recrute, des affiches sur les abribus en témoignent.
D'abord il y a Marion qui est contente de donner un nouveau souffle (à qui ? à quoi ?) en faisant le pied de grue après la tempête des attentats provoqués par la politique de ses employeurs. Elle est gentille Marion et si ce n'était pas sexiste je dirais aussi qu'elle a de beaux yeux.
Ensuite il y a Demba qui lui "veut aller de l'avant pour que la liberté ne recule jamais". Il est comme ça Demba : un peu poète, un peu philosophe.
Enfin après les femmes et les minorités voici le baroudeur Gatien, qui après avoir été recalé à la sélection de Koh-Lanta a trouvé une autre manière de voir du pays. OK, en Afghanistan on repassera pour les cocotiers mais il y a quand même du sable, beaucoup de sable.
C'est tout ? La France, la nation, le pays ou des notions du genre ça aurait sali les affiches ?
21:11 | Lien permanent | Commentaires (17)
10/03/2016
Petit théâtre ambulant (7)
Je suis debout dans le tram, un peu plus loin un homme d'une trentaine d'années grimace et roule des yeux, il est affublé de nombreux tics et bouge sans arrêt. J'ignore si c'est naturel ou s'il est sous l'effet d'une substance plus ou moins licite. Bientôt monte une grande et très jolie jeune femme qui s'assoit presque en face de moi. Malgré sa discrétion, elle ne porte pas de maquillage visible, ses cheveux bruns sont liés en une courte queue de cheval et ses vêtement sont très sobres, je vois l'effet qu'elle fait chez les hommes qui ont remarqué son arrivée. J'avoue que sa beauté classique alliée à sa simplicité a quelque chose de troublant. Le plus amusant est la réaction de l'agité qui ne bouge plus et la fixe la bouche ouverte, fasciné. La belle lit un journal gratuit distribué aux stations et ne lève pas les yeux. Je suis pourtant convaincu qu'elle a remarqué son admirateur car au moment où je passe près d'elle pour descendre j'aperçois un incoercible petit sourire dessiné sur ses lèvres. L'autre n'a toujours pas bougé.
22:03 | Lien permanent | Commentaires (17)
Ne tirez pas, c'est pour rire !
20:58 | Lien permanent | Commentaires (37)