08/04/2019
Samedi 6 avril
Acte XXI pour les Gilets jaunes et seizième manifestation pour moi.
Sous un ciel bas et une température bien moins élevée que la semaine dernière j'arrive place de la Bourse. Il y a peu de monde et comme la fois précédente les forces de l'ordre bouclent le secteur ne permettant qu'une trajet possible par les quais nous éloignant du centre ville. Je retrouve Philippe Dubois et j'apprends que la police est passée auparavant pour saisir les pancartes et les banderoles d'un groupe de manifestants ainsi que les casques et les lunettes de protection des street medics présents. On nous demande de marcher groupés derrière la banderole "officielle" et pas trop rapidement à cause des personnes âgées ou handicapées. Nous nous exécutons et quelques centaines de mètres plus loin quelqu'un crie « Tous sur le Pont de Pierre ! » et nous nous retrouvons qu'à quelques-uns à vouloir suivre le parcours convenu. Après quelques hésitations et discutions la banderole "officielle" suit le mouvement. L'idée de nous retrouver sur un pont qui peut être bloqué aux extrémités n'enchante ni Philippe ni moi et nous restons avec un groupe de sceptiques à attendre sur la rive le retour du défilé qui fait effectivement l'aller-retour. Le cortège repart serré de près par les forces de l'ordre. Plus loin des manifestants font monté la pression pour s'engager dans une rue, mais quelques jets de bombe lacrymogène calment les ardeurs et le défilé repart toujours dans le sens voulue par les autorités, des policiers marchant en même temps que nous prêt à intervenir. Place de la Victoire une altercation a lieu entre un manifestant et le serveur d'un café qu'il n'a, semble-t-il, pas voulu laissé entrer dans établissement. Les menaces de lui faire subir le même sort qu'au Fouquet's attire une poignée de policiers de la BAC dont l'un épaule déjà son LBD, mais l'affaire en reste là. Nous prenons ensuite la rue Sainte-Catherine jusqu'à ce qu'un barrage nous détourne vers la place de la République, exactement comme la semaine dernière. Tous les accès permettant d'accéder au centre ville étant bloqués les manifestants hésitent et certains parlent de repartir dans l'autre sens. Je dis au revoir à Philippe et quitte la manifestation. Nous aurions été 1 500 selon les autorités.
PS : Le média indépendant qui m'a interviewé samedi dernier n'a rien gardé de l'entretien pourtant assez long que nous avons eu.
Gilets Jaunes Bordeaux ACTE 21 par Mediacord Productions Vidéo
19:34 | Lien permanent | Commentaires (23)
07/04/2019
Musique (495)
Always loved a film
LightHouse
John O'Callaghan & Audrey Gallagher
Bring back the sun (ambient mix)
Phutureprimitive (feat Jillian Ann)
Enemy
20:27 | Lien permanent | Commentaires (45)
06/04/2019
Abracadabra
J'avoue, parfois il m'arrive d'avoir la flemme d'aller manifester avec les Gilets jaunes ; je me sens raplapla, il fait trop chaud ou trop froid, à quoi bon, ça ce fera tout de même avec ou sans moi, etc. Pourtant si je n'y allais pas je me le reprocherai plus tard, j'en suis persuadé. Alors quand les arguments que j'essaie de trouver pour me convaincre n'y parviennent pas je regarde une vidéo de Macron, n'importe laquelle, quelques minutes suffisent, c'est magique : me voilà sur le lieu de rassemblement avec mon Gilet jaune sur le dos.
09:27 | Lien permanent | Commentaires (6)
05/04/2019
On dirait presque des violences policières
Une illustration du travail ingrat et dangereux des forces de l'ordre progressistes luttant courageusement contre les hordes haineuses toujours renaissantes enfantées par le ventre fécond de qui vous savez :
Policier c'est un beau métier
19:30 | Lien permanent | Commentaires (5)
03/04/2019
Robin des Bois premier Gilet jaune
Je laisse ma voiture dans un centre pour un contrôle technique qui doit durer environ une demi-heure. C'est trop court pour rentrer chez moi et trop long pour patienter dans la salle d'attente où pour m'occuper je ne vois à porter de main que quatre ou cinq revues automobile défraîchies sur une table basse. La bibliothèque municipale étant toute proche je décide de m'y rendre. Parmi les magazines historiques je vois un hors-série consacré à Homère. Je le prends et m'installe pour le parcourir. Le temps passe et je feuillette rapidement les dernières pages pour découvrir dans le dernier article et à mon grand étonnement qu'Ulysse est l'archétype du migrant. Et il y en a encore qui doutent que nous vivons dans un régime totalitaire, atypique et inédit, mais indubitablement totalitaire où la pensée unique règne sans partage.
20:52 | Lien permanent | Commentaires (24)
02/04/2019
Le jeu des deux images (328)
19:47 | Lien permanent | Commentaires (45)
31/03/2019
Samedi 30 mars
Acte XX pour les Gilets jaunes et quinzième manifestation pour moi.
Sous un soleil printanier banderoles et drapeaux place de la Bourse nous rappellent que de nombreux Toulousains se sont joints à nous aujourd'hui. Pas très loin, les forces de l'ordre se sont disposées de façon à ne nous laisser qu'un seul chemin possible : les quais en direction de la gare afin de nous éloigner du centre ville. Dans les brides de conversations que je saisis je sens que les personnes présentes ne sont pas très à l'aise devant un tel dispositif. Mes compagnons de manif habituels étant invisibles je pars seul avec le cortège. L'hélicoptère de la Gendarmerie fait bientôt son retour alors qu'il ne nous avez plus survolés lors des derniers actes. Un peu avant la gare je rencontre un couple que je connais et me joins à eux. Chemin faisant je suis interviewer par un média interdépendant. Le trajet étant canalisé par les agents de maintien de l'ordre qui bloquent les rues adjacentes nous finissons par emprunter la rue Sainte-Catherine, mais au niveau du cours Victor Hugo elle est bloquée afin d'empêcher le cortège d'atteindre le centre ville et le ton monte. En riposte à des jets de bouteilles nous avons droit aux lacrymogènes. Nous préférons prendre un autre trajet et nous nous heurtons une fois encore à un barrage avec de nouveau les lacrymogènes. L'air devient irrespirable et nous courons chercher un endroit plus tranquille. Certains parlent de tirs de LBD. Une fois les gaz à peu près dissipés le barrage a disparu et nous reprenons notre route, le temps de passer sous une fenêtre où des sympathisants nous lancent des fleurs et des bananes (?) nous nous retrouvons arrêtés place de la République. Les casseurs font un feu avec des poubelles et divers matériaux trouvés sur un chantier et commencent à dépaver. Un mouvement de foule me sépare du couple. Un message de leur part m'annonce qu'ils s'en vont et je fais de même. Les autorités parlent de 5 000 manifestants.
GILETS JAUNES à BORDEAUX (ville morte !...) - Acte 20 par Mediacord Productions Vidéo
22:12 | Lien permanent | Commentaires (6)