28/11/2019
En attendant (2)
Xavier Eman continue les chroniques de notre agonie avec Une fin du monde sans importance Vol. II et donne pour l'occasion une interview pour éléments.
19:25 | Lien permanent | Commentaires (7)
27/11/2019
Mali
Tous les matins en arrivant à la station de tram je prends les deux quotidiens gratuits proposés aux usagers. Le petit quart d'heure de trajet nécessaire pour arriver à destination suffit à les parcourir et à prendre connaissance de l'information officielle. Hors quelques entrefilets les deux journaux traitent globalement des mêmes sujets et de la même façon, parfois avec un jour de décalage, quand ils ne reproduisent pas tout simplement les mêmes dépêches AFP au mot près. Aujourd'hui pourtant il y a une petite dissonance, si CNews annonçait en couverture* : « La France pleure ses héros »**, avec un article propagandiste en pleine page intitulé « Un hommage aux héros », 20 minutes est plus incertain et ne propose qu'une simple interview de Caroline Roussy avec un titre moins canonique : « Une partie de l’armée doute ».
* En fait en troisième page puisque que les deux premières étaient occupées par de la publicité : même ému il faut garder le sens des priorités.
** Nous remarquons au passage que lorsqu'on cherche à émouvoir on oublie "l’Hexagone" et "la République" pour parler de "la France" ou de "la Nation".
17:03 | Lien permanent | Commentaires (9)
26/11/2019
Histoire... (156)
Le 28 novembre 2017, en voyage officiel au Burkina Faso, Emmanuel Macron déclara : « D’ici à cinq ans, je veux que les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain à l’Afrique ». Le 17 novembre 2019, à Dakar, cette forte parole a connu un début de mise en pratique avec la remise officielle du « sabre d’El Hadj Omar » au président sénégalais Macky Sall – d’ethnie toucouleur comme El Hadj Omar –, par le Premier ministre français Édouard Philippe.
Or, cette première « restitution » restera dans les annales du confusionnisme idéologico-historique pour trois grandes raisons : 1) Cet objet « africain » est en réalité un sabre d’infanterie de l’armée française modèle 1821 forgé à Kligenthal, en Alsace. Ainsi donc, dans l’Afrique « authentique » et non encore « pillée » par la colonisation, l’on se battait déjà avec des armes fabriquées en Europe…Singulière permanence de l’histoire… 2) En faisant cette remise officielle, Édouard Philippe a certes honoré les autorités politiques du Sénégal, mais en même temps, il a humilié celles du Mali, pays qui fut dévasté par l’ancien possesseur de ce sabre. 3) En piétinant en toute ignorance l’histoire régionale et sa complexe alchimie ethno-confrérique, la France complique singulièrement la tâche de nos soldats de l’opération Barkhane en butte à l’hostilité grandissante des populations maliennes. Sans parler de l’insolite message adressé aux populations concernées. Un peu d’histoire est donc nécessaire. Omar Tall dit El Hadj-Omar créa l’empire Toucouleur (ou Torodbe) sur les ruines des royaumes animistes de l’actuel Mali, dont ceux des Bambara. Les Toucouleur, branche métissée des Peul, se désignent sous le nom Haalpulaaren « ceux qui parlent le pulaar », la langue des Peul. Omar Tall naquit vers 1796 dans la région de Podor, au Fouta Toro, dans l’actuel Sénégal, au sein d’une famille peul (fulbé) convertie à l’islam et membre de la confrérie kadiriya. Il adhéra ensuite à la confrérie tijaniya, sa grande rivale, qui avait une interprétation différente de l’islam, avant de partir pour vingt années de voyages qui le menèrent en Arabie et en Afrique du Nord. De 1830 à 1838, il vécut dans l’empire peul de Sokoto où il se forma militairement. Revenu dans l’actuel Sénégal, il fut nommé grand calife de la confrérie tijaniya et il s’installa à Dinguiraye, près de Diourbel. Vers 1852, il lança son djihad en s’attaquant aux peuples animistes de la vallée du Niger. La principale résistance à ce djihad fut le fait des Bambara des royaumes de Segou et du Kaarta dans l’actuel Mali qui avaient réussi à échapper au précédent djihad peul, celui de Seku Ahmadou. Étant demeurés animistes, ils allaient donc pouvoir être vendus comme esclaves, but économique abrité derrière le paravent de l’islamisation. En 1856, El Hadj Omar prit Nioro la capitale du Kaarta. En juillet 1857 il tenta d’enlever Médine, poste français très avancé situé sur le haut Sénégal, afin de s’ouvrir une voie vers le sud, mais, au grand soulagement des populations du bas-Sénégal, il fut défait par les troupes françaises commandées par le colonel Louis Faidherbe. Il s’attaqua ensuite à Ségou, la principale cité bambara qui fut prise et pillée en 1861. Suivi d’une partie de son armée, le souverain bambara trouva refuge au Macina où régnait le chef peul Ahmadou-Ahmadou, le petit-fils de Seku Ahmadou. La rivalité religieuse confrérique (kadirya-tijanya) et économique, opposant les deux Haalpulaaren se transforma en guerre ouverte. El Hadj Omar l’emporta et conquit le Macina. En 1862, Hamdallahi, la capitale d’Ahmadou-Ahmadou fut prise. Tout l’actuel Mali n’était cependant pas conquis. C’est ainsi qu’à Tombouctou, ville contrôlée par le clan arabe des Kunta, et dont le chef, El Bekay, était un notable de la confrérie kadiriya rivale de la tijaniya, la résistance s’organisa. Craignant la conquête d’El Hadj Omar, El Bekay avait ainsi soutenu les Bambara avant d’entrer lui-même en guerre. Ce fut d’ailleurs en le combattant qu’en 1864 El Hadj Omar trouva la mort sur les plateaux de Bandiagara, en pays dogon. Ceci fait que : « Pour les Sénégalais, Umar et ses talibés (disciples-guerriers) furent des héros de la cause islamique, des croisés contre les infidèles. Les Maliens, quant à eux, perçoivent leurs ancêtres comme des défenseurs face à un envahisseur qui masquait ses visées impérialistes et sa cupidité sous le couvert de l’islam » (Robinson, D., La guerre sainte d’al-Hadj Umar. Le Soudan occidental au milieu du XIX° siècle. Paris, 1988, page 317). Résumé de la question : 1) À travers cette « restitution », la France a distingué la mémoire d’un conquérant « sénégalais » qui mit en coupe réglée les ancêtres de 90 % de la population de l’actuel Mali…et d’une partie de celle du Burkina Faso... 2) Aujourd’hui, les descendants maliens et burkinabés des victimes de ce conquérant subissent les attaques de djihadistes recrutant au sein de certains des groupes qui, jadis, lui fournirent ses guerriers … La restitution du « sabre d’El Hadj Omar » est donc un double « coup de maître » politique rendu possible par la totale ignorance de l’histoire régionale – y compris celle du non-dit de l’éclatement de la Fédération du Mali (Sénégal-Soudan) au mois d’août 1960 –, par ceux qui prétendent « gérer » la politique de la France en Afrique… L’on attend donc avec curiosité les prochaines « restitutions ». En « pole position » se trouve ainsi le Bénin où l’on suivra avec attention les « remises » d’objets ayant appartenu à ses souverains esclavagistes, ainsi que les réactions des descendants des peuples qu’ils capturèrent pour les vendre aux négriers européens… Bernard Lugan |
Source : Le blog officiel de Bernard Lugan
19:24 | Lien permanent | Commentaires (5)
25/11/2019
Noël approche
La majorité des jeux de plateau en solo ou coopératifs ayant pour thématique la Deuxième guerre mondiale se jouent du côté allié, mais quelques-uns permettent de passer dans le camp d'en face :
Amerika Bomber: Evil Queen of the Skies imagine les raids des hypothétiques "Amerika Bombers" allemands sur les États-Unis.
Field Commander: Rommel permet de mener les troupes de l'Axe en France en 40, en Afrique du Nord de 41 à 43 et en Normandie en 44.
1941: Race to Moscow donne le commandant d'un des trois groupes d'armées pour foncer sur Moscou en 41.
U-BOOT: The Board Game simule les missions d'un équipage de sous-marin allemand en quête de cargos à couler.
Sans oublier Tiger Leader et U-Boat Leader...
PS : Tous ces jeux sont malheureusement en anglais sauf 1941: Race to Moscow, mais les règles en français sont trouvables sur le net pour certains.
20:46 | Lien permanent | Commentaires (14)
22/11/2019
Que la chasse commence !
Vous ne le saviez peut-être pas, mais dans les années 70 des centaines de dignitaires nazis s'étaient réfugiés à New-York et préparaient l’avènement du IVe Reich afin de finir leur travail génocidaire. Heureusement une équipe hétéroclite se forme afin de traquer et d'éliminer les sbires du Malin.
Voilà le thème de la série Hunters d'Amazon Video. Tout ceci est bien sûr parfaitement crédible et bien que je n'ai pas reconnu les époux Klarsfeld dans la bande-annonce ce doit être inspiré d'une histoire vraie. J'y vois surtout un énième racolage à base de menace nazie et d’incitation aux meurtres de tout ce qui ressemble de près ou même de très loin à un national-socialiste c'est à dire tout ce qui ne va pas dans le sens du Système.
La fine équipe... pardon : les forces du Bien
Hunters de David Weil
19:04 | Lien permanent | Commentaires (14)
21/11/2019
Paréidolie (6)
Le carrelage du mur est tombé et laisse apparaître les traces de colle qui le maintenait ainsi qu'une dame en robe longue qui regarde le gond. La voyez-vous ?
19:34 | Lien permanent | Commentaires (10)
20/11/2019
Tepa
Tepa n'est plus. J'ai hésité avant d'écrire quelque chose ; d'autres l'ont déjà fait et mieux que moi. Peu importe, juste dire que 48 ans c'est bien jeune et que Tepa était indiscutablement un homme d'un grand courage. Avoir des origines gabonaises, être né dans le 93, passer par le milieu du rap et finir par interviewer Conversano ou Faurisson : chapeau ! Même s'il faisait parfois preuve d'un peu de naïveté avec certains des hurluberlus invités dans ses émissions je n'en ai pas ratées beaucoup.
PS : Alain Soral de plus en plus minable aurait dit : « Bon débarras ! »
17:54 | Lien permanent | Commentaires (14)