22/07/2020
Cinéma, nazis, etc. (2)
Le port du masque, la deuxième vague, Black Lives Matter, etc. c'est bien joli, mais il ne faudrait pas oublier l’essentiel.
Dans Anya de Ben Cookson un jeune berger aide des enfants juifs à passer en Espagne alors que la France est occupée (par les Allemands, pas à faire du tricot). Quand on regarde la distribution du film on ne peut que déplorer cette homogénéité tant blâmée en ces temps de diversitude, j'aurais bien vu le berger joué par un Afghan, les petits réfugiés par des Chinois et les villageois par des Sénégalais.
22:56 | Lien permanent | Commentaires (16)
Chronique du temps de la Covid-19 (27)
Je croyais bien en avoir fini avec cette rubrique, mais depuis lundi les masques sont devenus obligatoires dans les lieux publics clos sauf pour les enfants de moins de 11 ans. La superbe infographie du gouvernement ci-dessus nous permet d'en savoir plus. Elle ne précise pas pourquoi jusqu'à l'âge d'aller au collège les enfants sont miraculeusement épargnés, mais nous indique les risques encourus selon les différents cas de figure avec ou sans masque. J'allais oublier : j'ai lu quelque part que sans protection la distanciation sociale doit être d'un mètre cinquante. Nous voilà avertis.
Ce matin en allant faire les courses dans la supérette du coin j'ai croisé dans les rayons une femme qui ne portait pas de masque. Je m'attendais bien évidemment à ce que les autres clients ou le personnel du magasin ne l’expulsent manu militari voire la séquestrent dans la réserve jusqu'à l'arrivée des forces de l'ordre pour avoir pris des libertés inadmissibles avec la santé d'autrui et alors que je m'étais préparé physiquement avec quelques échauffements discrets à me joindre à ce geste civique personne ne lui dit rien. Après s'être promenée en toute quiétude et sans l'ombre d'une gêne parmi les rayons elle explique à l’hôte de caisse (c'est comme ça qu'on dit, je crois) qu’elle a oublié son masque chez elle. Excuse un peu facile puisqu'il y a des masques à vendre à l'entrée et qu'elle pouvait aussi revenir chez elle pour récupérer le sien car je doute qu’elle ait fait des kilomètres pour venir dans ce commerce de proximité. Je pense plutôt que nous avions à faire à une personne totalement inconséquente ou pire mal-pensante. Que fait la police ?
13:46 | Lien permanent | Commentaires (27)
21/07/2020
Chouette
Cette nuit, vers une heure du matin, alors que je roule sur une petite route de campagne j'aperçois une minuscule silhouette grisâtre dressée au milieu de la chaussée. Je ralentis et je distingue bientôt une chouette chevêche, le corps de profil et la face tournée vers moi dans cette pose très photogénique courante chez les rapaces nocturnes. Sans doute éblouie par mes phares elle ne bouge pas, comme pétrifiée. J'arrive presque à sa hauteur et commence à mordre sur l'accotement afin de ne pas l'écraser quand elle détourne enfin la tête, fiente et décolle pour disparaître dans le noir.
22:14 | Lien permanent | Commentaires (3)
Musique (547)
Aurora
Runaway
Mimi Page
Come what may
Sophie Lowe
Taught you how to feel
21:47 | Lien permanent | Commentaires (44)
19/07/2020
Carte blanche (20)
Laissée à Sven à propos de Premiers écrits de Friedrich Nietzsche :
L’enfant, pour Nietzsche, est "innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, une sainte affirmation", ainsi qu'il l'affirme dans Les trois métamorphoses au début d'Ainsi parlait Zarathoustra. C'est sûrement ce qui résume le mieux l'état d'esprit de Nietzsche au cours de son adolescence à la lecture de ses premiers écrits. Ceux-ci comprennent des textes écrits entre 1858 et 1864 quand Nietzsche avait entre 14 et 20 ans. Le recueil les regroupant, sous-titré le monde te prend tel que tu te donnes, s'ouvre sur des récits autobiographiques écrit par le jeune Nietzsche. Cela peut surprendre si l'on ne sait que sa vie a été profondément marquée par la mort de son père, pasteur en Prusse, en 1849, puis de son frère la même année, alors que Nietzsche n'avait que cinq ans. A la suite de cette double tragédie, sa mère, sa grand-mère, une tante, sa sœur et lui quitte la campagne pour la ville. Nietzsche y noue deux amitiés durables, se passionne pour la musique et le chant, en particulier la musique religieuse. Il écrit à ce sujet: "Le chant élève notre être et nous conduit au bien et au vrai". Il écrit aussi ses premiers poèmes. S'ensuivent des vacances heureuses. Puis vient le départ pour le lycée. Nietzsche continue d'écrire, compose de la musique, découvre Schiller et Hölderlin qui devient un de ses poètes préférés. Ses centres d'intérêt se multiplient. Il note: "Immense est le champ du savoir, infinie la recherche de la vérité !".
Au cours de l'été, il voyage en Allemagne, compose des poèmes, une tragédie en un acte sur le mythe de Prométhée, devine la présence de l'éternel retour :
"Il faut que les vivants meurent,
Que la rose disparaisse
Si tu veux qu'elle renaisse
quelque jour en sa splendeur".
L'ouvrage se termine par le cycle d'Ermanaric. Le jeune Nietzsche compose une symphonie, un poème et drame sur ce personnage de la mythologie germanique, rattaché par erreur au cycle de Siegfried en raison d'une Gudrun dans les deux légendes et à Dietrich de Berne, dont Jünger rappelle, dans la version de 1938 du Cœur aventureux, que la force de la Terre a été divisée en deux et que Dietrich de Berne en reçut une moitié. Pour composer ces différents travaux sur la fin d'Ermanaric sur fond d'amour pour la belle Swannhilde, de trahison et de vengeance, Friedrich Nietzsche a réalisé un remarquable travail de recherche historique et de philologie en analysant l'histoire du roi des Ostrogoths qui a vécu à la période charnière de la conversion au christianisme et de la transmission de ce mythe au sein de l'espace germano-nordique.
Un recueil fabuleux sur l'éclosion d'un maître.
19:09 | Lien permanent | Commentaires (4)
17/07/2020
L'effacement
"Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Puis quelqu’un d’autre écrit d’autres livres, leur donne une autre culture, leur invente une autre histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est, et ce qu’il était. Et le monde autour de lui l’oublie encore plus vite."
J'ignore dans quel contexte Milan Hübl (1927-1989) a écrit ce texte, je sais seulement de lui qu'il était tchécoslovaque, historien, homme politique et communiste réformateur. Peu importe qui il était, ces mots résonnent aujourd'hui de façon sinistre...
15:26 | Lien permanent | Commentaires (23)
Une explication
Pourquoi ? La question, toujours la même, revient, lancinante : comment se fait-il que nous soyons gouvernés par des incapables ? Quel est donc ce régime ? Une oligarchie, je veux bien, mais pourquoi une oligarchie d'incompétents et de fanfarons ? Pourquoi forcément des olibrius ? J'ai une réponse. S'il n'y a plus d'hommes d'Etat dignes de ce nom, c'est parce qu'il n'y a plus d'Etat. Dans n'importe quel manuel de sciences politiques, on lit qu'une communauté humaine est un Etat lorsque les cinq conditions suivantes sont réunies 1. Elle est la source unique et ultime de la loi sur son propre territoire 2. Elle maîtrise ses frontières 3. Elle rend la justice en dernier ressort 4. Elle a le pouvoir de battre monnaie 5. Elle décide souverainement de la paix et de la guerre Or, la situation est assez claire : la France ne possède plus aucune de ces prérogatives. Les lois sont faites ailleurs, par des pouvoirs non élus; les frontières sont ouvertes et l'immigration de masse est obligatoire; la justice est suspendue aux cassations supranationales; les politiques budgétaires et monétaires sont menées par une banque lointaine.; enfin les guerres -- ou guéguerres -- sont décidées par nos puissances tutélaires. La France n'est donc plus un Etat souverain. Disons plutôt une province de l'Empire. Dans ces conditions, il est aisé de comprendre que la politique n'attire plus les "capacités", comme disait Guizot. Puisqu'elle n'est plus, désormais, qu'une gigantesque illusion comique, elle attire tout ce que le pays compte de bonimenteurs incultes, d'histrions sans honneur et de voyous sans courage physique. Il serait faux toutefois d'affirmer que nous ne sommes plus gouvernés par les meilleurs. Le fûmes-nous jamais? Nous sommes, objectivement, gouvernés par les pires. Bien sûr, il y un mensonge dans la phrase que je viens d'écrire. Ces gens ne nous gouvernent pas. Ils nous animent. Comme on anime un banquet, une convention d'entreprise, un goûter de personnes âgées. Que faire? Il n'y a qu'une solution. Ramasser le tronçon brisé et rétablir les conditions d'existence même de la politique. Le programme est suffisamment décrit par la courte liste ci-dessus. Cela suppose de congédier cette troupe de pitoyables farceurs et de refaire un Etat. "Par tous les moyens, même légaux." |
Billet du 10 mars 2014 de Frédéric Becquérieux sur son blog "Mauvaises pensées" aujourd'hui diparu.
Merci à Blumroch
08:11 | Lien permanent | Commentaires (6)