02/02/2022
Vices
Source : Raison gardée
18:34 | Lien permanent | Commentaires (11)
01/02/2022
Carte blanche (36)
Laissée à Kobus van Cleef
La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici. et la quatrième ici.
Crépuscule des vampyrs et continent obscur
Cinquième partie
Simplifions, déclaré jean Eudes,scindons la troupe, j'irai avec panache ( muni toutefois de mon purdrey et assisté de l'honoreur de serment) au contact par la route, kobus et Blumroch prendront à revers ( qui a dit a tergo, un peu de tenue, l'heure est grave) l'energumene, par la brousse, armés de gewher drei, solides, fiables, précis, que personne n'ouvre le feu avant mon signal
Sitôt dit sitôt fait
Pris en tenaille, le coupeur de route abdique toutes velléité combative, il met la crosse en l'air, on amène le prisonnier a se confier,suit alors un monologue ponctué de pleurs, de soupirs et de mouvements véhéments, comme le tout se fait en langue locale, seul Jean Eudes et dans une moindre mesure l'honoreur de serment entendent goutte dans ce flot verbal
Jean Eudes, rit,effile sa mostach'puis déclare c'est un pauvre hère, descendant du glorieux peuple des f'angs, réduit à cette extrémité par la raréfaction de populaces à soumettre, il dit que depuis que l'Europe ouvre ses portes, point n'est besoin de courir les forêts, les plaines et les villages pour réunir un cheptel à exporter,ces cons là y vont tout seuls sans qu'on les y contraigne, et consécutivement l'ouvrage se fait rare pour des chasseurs d'esclaves
La seule occupation bien ( très bien) rétribuée qui reste, c'est l'acheminement
Mais il n'a aucun goût à devenir une agence de voyage, bon gû, négrier il est de père en fils, pas tour opérateur
Curieux tout de même, ce f'ang s'exprime en lingana, ça fait un écart d'un bon milliers de kms
Mais faisons lui l'aumône de notre supposée crédulité, il pourra nous être utile, ses frères de couleur l'auraient occis et laissé mort dans le fossé, en se souvenant qu'il avait participé à la déportation de leur peuple, endossons le fardeau des pères blancs, capturons le, relâchons le ensuite, il témoignera de notre esprit magnanime et puis, nous ne sommes plus si loin du Kivu ( on voit par là que le narrateur use d'une licence poétique, en effet la route est encore lointaine, qui les mènera aux confins des mondes connus et de la retraite de la communauté transylvaine)
Après avoir dégouté le lecteur épisodique par le récit des confessions obtenues de Frankie, je n'allais pas récidiver avec celles d'iceu pouilleux
D'autant qu'il s'agit d'un n'haigre, autant dire l'ubermensch de ce siècle, alors hein, j'aurais eu l'air finaud si on avait assigné le tenancier en djustiss
Mais bon, franchissons plaines déserts montagnes, fleuves, non sans peine, avec notre captif entravé, et arrivons au Kivu
Moultes aventures,moults avatars seront advenus, une saine camaraderie aura uni nos sexagénaires, et le captif, qu'ils auront tenu à baptiser vendredi ( quel manque d'originalité, mais cela prouve toutefois qu'ils ont lu, au moins Defoe, ce qui est mieux que rien)
En chemin ils auront flingué du rhinocéros, tiré de l'éléphant, de l'antilope,du phacochère, du brouteur ( vengeant ainsi des milliers de mugus), ils auront festoyé sous des cieux impavides, en descendant force Castel et fioles de vin de palme, ils auront moultes fois réparé la suspension puis la transmission puis le radiateur puis la courroie de distri puis les joints de culasse du break 404, ils auront eu les mains noires de cambouis et le chef couvert de cloques solaires, ils auront noyé le moteur au passage des marigots puis l'auront asséché faute d'huile adéquate
Ils auront troqué les défenses des phacochères par eux occis contre des munitions, ils auront fait des brais ( prononcez bra-hy, façon afrikaans) de leur chair dure et odorante, ils auront agrémenté les grillades de tubercules rôtis que vendredi sera allé déterrer, sous bonne garde ( en n'en pensant pas moins car c'est un truc de femme, ça patwon, de chercher les légumes) et parfois,du lait de coco, coulant sur les mets aura redonné une sorte de fraîcheur au tout ( la venaison afwicaine, point trop n'en faut, faut être habitué)
Parfois aussi, ils auront réussi à choper un poisson au passage d'un fleuve, ou ils auront eu un repas plus civilisé à l'occasion du passage dans une mission catholique ( ça existe de moins en moins, hélas et heureusement, je développerai plus loin)
Ils auront aussi soigné les accès palustres des natifs cloîtrés dans les cases, remonté les murs des enclos chez les veuves et les démunis, occis après une traque sans répit les coupeurs de route et les bandits de cambrousse ( aidés en cela par vendredi qui aura retourné sa veste avec promptitude et sans aucune vergogne, il sait, le bougre, de quel côté sa tartine est beurrée), éloigné les éléphants menaçant les cultures, ils auront repris les leçons de français dans les classes depuis longtemps désertées
Ils auront été à la fois Lyautey, Jules ferry, Albert Schweitzer et Tintin dans une même personne puis dans quatre corps différents
Une sorte de divinité quadritaine
Quadritaine et blanche ( hormis les mains pleines de cambouis et les coups de soleil)
Puis ils franchiront un cours d'eau, un affluent du Congo, une rivière dénommée blanche
Voilà rivière blanche
Ebola donc
Mais ils n'en auront aucune séquelle
Ils lutteront contre des moustiques, des mouches, des araignées, des scorpions des serpents toute une faune sournoise, et invasive
À la traversée des bourgs ils subiront les oeillades des gazelles, jaugeant leur richesse apparente et l'autre, cachée, et impavides, ils ne détourneront pas le regard ( surtout Kob's, guéri et peu volontaire pour en reprendre)
Chemin faisant, on se renforce, on fait l'acquisition d'une petoire surnuméraire, calibre douze, à pompe,8 coups, approvisionnement en chevrotine cuivrée, une caisse de geurnades à main,du genre qui fait des blessures peu sympa à soigner, divers ustensiles coupants bien affûtés
Un soir, devant les premiers contreforts montagneux, alors que la flamme de leur feu de camp crépite dans le froid sec, Blumroch lève le regard et laisse tomber "nous y serons demain"
loin, de l'autre coté du piemont, un européen au visage émacié, regard ardent et yeux clairs ( Bruno Kremer, quoi) carrure solide sur chemise kaki ouverte au col, une tasse de viandox à la main, fixe le ciel au delà du plateau du katanga (on est à Kabinda et , pour rejoindre Kolwezi, il faudrait bien une journée et plus de mauvaises pistes)
"ils seront bientôt là, je le sens"
la concomittence des réflexions de cet homme et de Blumroch interroge
sont ils liés par une ligne télépathique ? un lien
familial? (en effet Blum , nous l'avons déjà dit dans le récit du Ragnarok, est grand et mince)
ou plus bonnement le téléphone africain?
enfin non, le téléphone sino-européen utilisé par les africains...
20:13 | Lien permanent | Commentaires (26)
Musique (607)
Supergrass
St. Petersburg
Alu
Circus Cosmos
19:48 | Lien permanent | Commentaires (33)
31/01/2022
C'est vu (43)
Un policier revient dans la ville de son enfance pour enquêter sur la disparition de jeunes filles.
Si l’action de Les disparues de Valan de Béla Bagota se passe en Roumanie son réalisateur est Hongrois et on ne peut pas dire qu'il y va avec le dos de la cuillère pour décrire sa voisine comme un pays gangrené par la misère et la corruption. Au delà de cette bizarrerie le thriller, même s'il cède à certains tics du polar sinistre cher au genre aujourd'hui, reste plaisant à regarder, dépaysant et très éloigné de la tyrannie wokiste occidentale.
17:49 | Lien permanent | Commentaires (2)
Schizophrénie
14:54 | Lien permanent | Commentaires (19)
28/01/2022
Chronique du temps de la Covid-19 (109)
Samedi 22 janvier c'est ma vingt-deuxième participation à la manifestation anti passe sanitaire/vaccinal.
Je rejoins M. vers 14h30, heure du rassemblement place de la Bourse. Les prises de paroles minutées sont plutôt de qualités : pas d’excités ni d'illuminés. Harold Bernat, un professeur de philosophie déjà rencontré lors des manifestations, y participe. Cette fois nous décrivons un grand circuit, cours Victor-Hugo, Hôpital Saint-André, rue Saint-Nicolas (où les révolutionnaires en carton-pâte essaient une fois de plus de nous détourner du parcours déclaré "pour ne pas obéir à la préfète", sans succès), cours de l'Yser, place de la Victoire, rue Sainte Catherine et retour sur les quais côté Garonne. Là, les forces de l'ordre, visiblement de méchante humeur, se mettent en ligne et nous repoussent vers l'autre côté de la chaussée. Peut-être avons un peu trop tardé, il est presque 18h et leur tarde-il de rentrer chez eux, mais ils le font sans explication ce qui provoque des bousculades et une tentative d'arrestation musclée sur un sexagénaire récalcitrant. Un peu plus loin nous rejoignons notre point de départ et M. et moi quittons la manifestation. D’après le journal Sud-Ouest qui semble avoir arrêté de compter lui-même et préfère récupérer les chiffres de la Préfecture nous aurions été entre 300 et 600.
20:19 | Lien permanent | Commentaires (0)
Il faut savoir raison garder...
19:46 | Lien permanent | Commentaires (20)