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03/01/2022

Un jour dans la vie d'un banc public

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Source : ?

01/01/2022

Et bonne année 2022 quand même !

miguel-membreno- after 04.jpg

Miguel Membreño

After 001

 

(Ce billet doit normalement se mettre en ligne tout seul comme un grand à 0 heure le 1er janvier 2022.)

 

30/12/2021

Musique (604)

Sleeping At Last

Saturn

Lord Huron

The night we met

Kyla La Grange

Hummingbird

Chronique du temps de la Covid-19 (105)

virus.jpg

29/12/2021

Rien

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Source : Hitza Hitz

27/12/2021

Carte blanche (33)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici.

 

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Deuxième partie

 

Soins de thanatopraxie que ni le kamerad Blumroch ni moi ne sommes disposés à régler de notre poche
Qu'on envoie donc la note à l'évêché ivoirien, après tout, le pygnos( contraction de pygmée et d'albinos) faisait partie de leurs ouailles
Nous descendons donc du carrosse, fort fâchés de cette interruption
Mais à notre vue, les agresseurs refluent en désordre
Heureusement, d'ailleurs, nous serions prêts à en découdre avec une petite poignée, mais une tribu entière, il nous faudrait du renfort, ou du matériel
Lesquels agresseurs ont une drôle de bobine, quand même, non seulement pygmées eux zaussi, mais zencore albinos, mais de plus malformés, on ne compte plus les mains bottes, les gueules tordues et les echines courbées, une triste humanité ou plutôt, une humanité triste à contempler

 

Holla, de la populace, que nous vaut cet arrêt intempestif? Là c'est Blum qui appostrophe la gent trotte menu
Il n'en fallait pas plus, toute la troupe détale, nous laissant seuls au milieu de la pampa, pas âme qui vive, des arbres, de la poussière, des mouches qui se coagulent sur le cadavre de l'infortuné driver ( c'est hallucinant la façon dont le naturel reviens au galop, tant dans l'écriture que dans la narration) et, pour tout arranger, pas d'eau
Après avoir pillé le coffre de la bagnole, nous formons un baluchon ( un seul, pas deux) et nous piquons plein est, avec un peu de bol il se trouvera bien quelqu'un pour nous indiquer le chemin
Pendant ce temps, à Léopoldville, les exilés hemophages, ayant eu vent de notre arrivée ( un secret ne reste jamais secret en afwique) se sont réunis
Deux parties s'affrontent, l'une pense à nous liquider sans autre forme de procès, l'autre voudrait bien nous entendre avant de nous dépêcher

 

Blum et Kob's descendent du carrosse, avisent les aggresseurs, albinos et contrefait , des pygnos voyez, ou des albimées, les mettent en déroute en tentant de leur causer et se retrouvent à arquer dans le bled au milieu de la poussière et des mouches sous un soleil de plomb (lorsqu'on pense afwique, on pense pas assez aux mouches, et pourtant....)

 

pendant ce temps à Léopoldville les éxillés carpatiques débattent du sort que subiront nos amis
empalés?
vidés de leur sang, ça c'est normal, j'oserai même dire que c'est lamoindéchoz
mais ensuite?
les corps livrés à la vindicte des troupes locales, ou alors transformés en fétiches pour touristes sur les chanzés ? (les célèbrissimes africonneries)
allez banco
va-t-on dépêcher une troupe pour les alpaguer?
non, point !
ils sont assez grands pour venir ici, dans l'antre de Vlad!

 

chemin faisant dans la savane afwicaine, les ombres s'allongent, les enjambées raccourcissent, et le souffle se fait râpeux
mais ne voit on point là bas, à l'horizon, un nuage de fumée, nuage tremblotant, un instant dérobé au regard par une courbe du terrain, puis rendu à la vue par la magie des anticlinaux, et le nuage évanescent s'accompagne d'un bourdonnement de moteur thermique (l'ennemi de nouzautres occidentaux repus, jamais loin d'une prise de 220volts 50 hertz, mais ici, hein, ici, tu te rends bien compte que c'est théorique, cette obsession de l'élektrok)
au bout de peu, on voit survenir le cheik amadou bâ, au guidon d'un side car ural, de la bonne année, car il a fait moscou berlin sans coup férir, puis retour et il termine là une existence glorieuse, les coopérants russes l'ont abandonné sur le port de Kabinda, avec le lot rituel de pelles à neige et de passe montagne, ainsi qu'un chasse neige qui, malheureusement, n'est plus, victime d'un choc latéral contre un rhinocéros

 

ledit rhino a défunté aussi, mais bast, l'afwique est grande et la faune y est abondante
et même surabondante, comme peuvent en attester les autochtones qui n'ont point l'heur de pouvoir chasser les pachydermes qui dévastent leurs cultures
pour l'instant le cheik et les deux marcheurs se font face
cheik amadou bâ a rejetté en arrière ses lunettes de soudeur qui font tant tellement staïle, ça lui donne l'air de James Coburn dans il était une fois la révolution, les deux autres ne sont pas en reste, hautains et morgués comme des junkers poméraniens
et ce petit monde se dévisage, l'air d'en avoir deux
deux chacun ce qui fait six en tout
Kob's tient longtemps, au jeu de la barbichette à la maison c'est toujours lui le gagnant, mais là, ouat! il glousse puis éclate d'un rire grinçant auquel les deux autres font chorus
lorsque toulmonde est calmé, cheik bâ claque sa paume contre le réservoir et annonce "si messeigneurs veulent se donner la peine, la route est encore longue"
Kob's se juche derrière le driver, ses courtes cuisses lui permettent toutefois d'attraper les calle pied, Blum se tasse comme il peut dans la nacelle, ses longues cannes repliées, les genoux quasi sous le menton, et breum, nous voilà repartis
on s'enquiert toutefois de la destination, puisqu'on ne voit aucune mission poindre à l'horizon, mais seulement la piste latéritique qui déroule ses volutes poussiéreux
hé non, on ne va pas à Lambaréné, ou assimilé
on va mieux, on va plus , on va à la fois plus loin et bien , bien mieux

 

Et nous traçons vers l'afwique pwofonde
Le bicylindre cogne, la suspension couine, la faune locale grésille,cacarde, bêle
Nous voilà arrivé, quelques cases au pied d'un baobab, des Fatou qui pile le mil, des enfants dévorés de mouches, des vieux en train de mater des porno sur des téléphones portables, tout bien
Le James Coburn noir béquille sa bouzine et avec un geste théâtral nous fait les honneurs du lieu "mon domaine,mes gens..."
Nous nous inclinons "très honorés"
Une bougresse à peine nubile, le tétin ferme et haut placé, la tignasse ramassée dans un filet orné de cauris, il nous la désigne "ma femme, la dernière" nous lançons des regards obliques que la belle intercepte
"Et maintenant, la fête,mes amis, un bouffement d'anthologie, une beuverie à décorner les buffles"( on ne sait pourquoi l'hospitalité de cet homme doit s'accompagner de tels excès)
Nous passons à table, au menu des choses modestes mais goûteuses, phacochère grillé, sauce banane plantain, caviar de fourmis, steaks de piton

 

Des libations à n'en plus finir, des alcools au goût fort ou alors putride, on ne sait trop, le bavardage de notre hôte, les cris d'acquiescement des vieillards, aiguës et surjoués
Et, un moment, dans ce pandemonium, une sensation étrange, celle d'un corps qui se meut lentement, dans le dos de Kob's, une odeur musquée puis une mollesse femelle.... c'est la jeune épousée du cheikh qui se frotte contre lui
Gêné, on le serait à moins, Kob's tente de s'éloigner mais va pas croire, plus facile à dire qu'à faire, finalement il pense avoir mis assez de distance entre les ardeurs lascives de la fille et lui, il va pisser derrière une case
C'est là que la jeune épousée le chope.... une façon de saisir l'occasion par le manche, peut on dire
Plus tard, beaucoup plus tard, l'assemblée entière psalmodie encore des chansons à boire, de moins en moins fort puis s'endort à table, comme dans les mariages bretons

 

Le lendemain, la troupe se lève vers les midi bien sonné
Tête lourde mains gourdes
Cheikh leur démarre la moto, en plaisantant "lorsque je touchais les allocs à Paris, la ville lumière,mes cartes portaient la mention expresse-fait démarrer les motos russes- sauf que l'ural est une prise de guerre, à la base c'est allemand,zundap ou assimilé, plus fiable, voyez faut abaisser le kick jusqu'à sentir la résistance et ensuite appuyer"
Blum écoute religieusement, Kob's semble plus distrait, un peu tremulant, les yeux dans le vague, il enfourche le bolide, pique vers le centre du continent avec son compère
Deux kilomètres plus loin, il s'arrête,va pisser et reviens les yeux pleins de larmes
Blumroch l'avise et lui demande "c'est la fille ?"
"Ha oui, la gourgandine, atteindre la soixantaine pour essayer un soufflet de Vénus, c'est pas de chance"
"Trouvons un medicastre" propose Blumroch
"Ici ? Ça semble miction impossib'" rétorque le contaminé qui n'a pas perdu son habitude des limericks

 

Essuyer, pas essayer
Mais Vénus est vraiment dure avec lui, en plus des brûlures, ça lui tourne la tête,nom de djieu, lui qui a toujours réussi à passer entre les gouttes, le voilà crucifié par la lubricité
Au bout de peu ils traversent un assez gros bourg, kortier réservé avec baraques de planteurs ou de colons, il est aisé de voir que l'une d'entre elle arbore fièrement un écriteau "docteur Livingstone, de la faculté de nulle part, consultations seulement avant l'heure de l'apéro"
Sitôt vu, sitôt fait,nos deux compères toquent à l'huis
Une sombre servante les accueille en ces termes "le bwana il est point là,y fo reweniw"

 

J't'en foutrais, moi, revenir ?
Être éconduit par une Fatou d'un quintal pour un mètre cinquante ?
Ils bousculent l'ancillaire, déboulent dans le salon du mec
Un blanc assez considérable occupe le fauteuil télé,, mostach' argentées rejoignant des favoris de grand duc, crâne chauve et luisant, durillon de comptoir, charentaises... seul le holster garni d'un rigoustin de gros calibre détonne
Et pour ces messieurs, qu'est ce que ce sera ?
De quoi guérir ma chaude pisse, tout bonnement, lance kobus, qui arbore les signes manifestes de la gonococcie, trépidations, marche precautionneuse
Si c'est pour une simple chaude lance, point besoin de forcer ma porte, mais dans la région, ça ne se limite pas à ça
Pseudomonas, herpès,candida, tout, vous dis je,y compris la syphilis
Sans indiscrétion, quelle partenaire vous a refilé ça ?
Ou quel, je suis pas sectaire
Blum se hâte de mettre au courant le confrère, lequel éclate de rire
Ha, je la connais, celle là, rétive à toute prophylaxie, à croire qu'elle a fait serment de plomber la populace d'ici et d'ailleurs, vous avez bien fait de passer
Tenez, on commence le traitement, de la TAO pour commencer, du flagyl aussi, dans le ku, bien sûr, mettons deux injections par jour, et des quinolones
Si vous résistez à ça, on passera aux méthodes anciennes, antimoine et lavage d'uretre
Il ne peut poursuivre, Kob's viens de tomber dans les pommes

 

Peu à peu, le Kob's reviens à lui
Le chose frère, tout jouace de trouver une oreille attentive, s'ouvre au kamerad Blumroch
Tout y passe depuis son internat à Paris dans des grandes maisons obstétricales ( à beaudeloque, excuse du peu) jusqu'à son arrivée ici, au ku du monde, la facilité avec laquelle on peut recruter du personnel de maison,temoin la gorgone de l'entrée, la façon dont le soleil raccorni la peau et desséche l'organisme, d'où les crises de goutte ce qui explique les charentaises
La satisfaction enfin, de voir ce monde se consumer au rythme des copulations effrénées de la populace locale et des naissances consécutives "et pas besoin d'obstetricien, l'ami, elles mettent bas toutes seules, quasi en marchant, c'est pas de l'européenne fragile ni de l'Asiatique étroite du bas, une minute d'arrêt pour pondre et hop,reparties à l'assaut, l'assaut du mâle, je précise, une libido jamais prise en défaut, à se demander comment leurs hommes survivent"

 

Le seul point sur lequel le docteur Livingstone ( mais nous pourrions le nommer Petiot, Mabuse ou Mengele, personne n'y trouverai à redire) élude, c'est la raison pour laquelle il s'est retrouvé aux afwiques
Dévoré de curiosité, Blumroch tente une approche, vite rebuffé par le maître des lieux, il ne se décourage pas,avise un pèle mêle de photos mouflets dans les bras de mères éperdues de reconnaissance, le désigne et glisse un "belle famille, ce sont vos filles ?"
Pas vraiment, soupire leur hôte, plutôt mes patientes

 

Vos patientes ?
Là, Blum fait l'âne pour avoir du foin
Et certes, il va en avoir
Ha, mon brave monsieur, mon ami bloume, si j'peut m'esprimer Raincy, m'exprimer ainsi plutôt, j'en ai connu, de ces malheureuses qui venaient, la matrice sèche et la vulve ravagée,me voir,moi, ephraim tetelbaum, pour expier dans une grossesse douloureuse leur trop plein d'activité hormonale, et pour cette raison même, elles étaient brehaignes, brehaignes jusqu'à la glotte, la chatte, tout quoi
Et elles me suppliaient de leur procurer un enfant, rien qu'un, un qu'elles puissent chérir
Et ça y allait, on peut l'dire, les cycles d'inseminartif, pendant deux trois, cinq ans
Et lorsque en désespoir de cause je me donnais à fond, vous m'avez compris, ça marchait, ça marchait, témoin,tous ces petits rouquemoutes,tous ces blondinets, qui nous sourient sur ces fotos
Enfin, pas tous, bien sûr, mais une partie
Et ces crétins,ces crétines, se font tester ADN pour pouvoir se construire
J'vous d'mande un peu, construire,se construire, lorsque les matériaux sont bons,y a pas pas de questions à se poser

 

Mais là, c'est fatal, faut s'poser des questions
Quel mot y zont pas compris dans insémination par sperme de donneur anonyme ?
Et de toutes façons je suis resté anonyme toutes ces années, j'ai jamais revendiqué la moindre paternitude, le moindre droit de visite, je me suis contenté de donner, donner, c'est un mot qu'ils pigent pas tous ces cons ?
Bref, parce que j'ai donné de ma personne, je suis l'objet et la victime d'une caballe
La suite vous l'avez sous les yeux, déshonoré, contraint à l'exil, heureusement pas dans la zermi, manquerai plus que ça mais quand même,merde quand même !
Enfin, je me distrait en devisant gaiement avec les visiteurs de passage, à condition qu'ils respectent l'anonymat de ma retraite, mais je sais reconnaître des hommes d'honneur

 

Car vous êtes des zomms d'honneur, je ne me trompe pas, j'ai l'œil
Si fait,se rengorge Blumroch, hommes sommes, et d'honneur encore plus
Pendant ce temps, Kob's a repris connaissance, il a vaguement pigé le truc, pour l'instant, trempé de sudation il accuse le coup de la blenno compliquée de syphilis, de pseudomonas, et du reste
Plus qu'à espérer que les germes se détruisent les uns les autres, mais pour ça, tu peux rêver
Les jambes flageolantes il se lève et s'approche du fenestron du réduit où on l'a mis à purger ses humeurs malignes
Surprise !
Une silhouette hiératique se tient sous les banians, c'est un blanc, façon haulde scoule, chapeau de brousse, short large et chaussettes hautes dans des pataugas, qui s'est tapis là et observe le ku du bingalo

 

Qui s'est tapi
Ou alors tapis ?
Ou tapie ?
Non, ça on le trouvera jamais dans le Bescherelle
Bref le type est là, lunettes miroir, il observe, rentre dans l'ombre lorsqu'il présume un mouvement
Kobus, un peu étonné, s'en va quérir son acolyte et,par la même occasion, son sauveur et confrère
Mais ki est donc cet inconnu ?
Hein,ki mais ki donc ?
Est ce un enfant accouché par notre inséminateur héroïque ?
Est ce un détective dépêché par la congrégation des vampyrs ?
Un vampyr ?(quoiqu'ils aient autre chose à faire)
Un amateur de moto russe ?
Un acteur des ONG qui enquête sur les MST afwicaines et leur mode de transmission ?( fastoche, même moi je peux répondre à ça, les MST se transmettent sexuellement, comme leur nom l'indique, pour le pannel des MST par contre, on a le choix, ici plus qu'ailleurs)

Lectures (10)

L'hiver se prête à la vie à l'intérieur et à la lecture. Vous lisez quoi en ce moment ? Moi je viens de finir 188 contes à régler de Jacques Sternberg, un recueil de nouvelles courtes philosophico-fantastiques. C'est vite lu et vite oublié ; ce n'est ni inventif ni sujet à réflexion et pourtant curieusement prétentieux. Du même auteur je viens de commencer Les variations Sternberg, des exercices de style en guise de réponses commerciales, beaucoup plus amusant et réussi.