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07/04/2022

Carte blanche (39)

Laissée à Kobus van Cleef

La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici, la sixième ici et la septième ici.

Crépuscule des vampyrs et continent obscur

 

Huitième partie

 

si vous pensez que c'est comme au kino, que le héros, une fois revenu à lui est opérationnel, grave erreur!
d'autant que Kobus n'est en aucun cas un héros
tout au plus un quidam de rencontre
tout cela pour dire que le mec est cotonneux, voit double, vomit en jet sur le cosaque Wagner venu s'enquérir du tapage
vomissures corrosives, le cosaque se dissout en un instant en grésillant, il ne reste de lui qu'une flaque qui ressemble à du bouillon gras
odeur méphitique en plus, pas jojo
on entend à coté une voix de stentor "alors Igor qu'est ce que c'était?"
là c'est Bruno Kremer qui s'inquiète
pas de réponse, évidemment il va venir, que faire?
le vomissement a dégagé l'estomac et l'oreille interne de Kobus, ou son avatar post mortem, il marche à peu près droit, par contre, pour ce qui est des idées, c'est le vide intégral
aussi, il ramasse les impédimentas du cosaque, un rigoustin calibré féroce, et une pétoire qui t'expédie des pruneaux à la cadence de 600 coups à la minute , les assure dans ses mains tremblantes et se dirige vers l'origine du bruit
lui aussi, dans cette grande régréssion post mortem, est attiré par des stimuli basiques, bruit, lumière, mouvements, odeurs
pour l'heure, c'est surtout l'odeur qu'il fuit, celle de son estomac retourné et celle du corps à moitié digéré qui finit de fondre au sol
vous allez trouver que c'est mon obsession, la fonte des macchabées, avec la fatou de l'honnoreur de serments mise à l'autocuiseur dans la baignoire de Marat
j'avoue, y a un peu de ça
mais poursuivons nos aventures

 

kobs vacille jusqu'à la porte qui découpe un vague rectangle lumineux au sol
"Igor? Igor? IGOR!"
ça c'est la voix de Bruno Kremer
Kobs relève un peu le canon de l'automat, assure dans sa main la crosse en plastoc
le vampyr albinos passe la porte en premier, encore revêtu de sa blouse de labo, il reste stupéfait en découvrant le ressuscité, armé jusqu'aux dents, ébrieux au point de s'accouder au chambranle d'une fenêtre obscure qui traînait par là
puis c'est le tour de Bruno Kremer
là aussi, stupéfaction
d'un geste, il les force à s'allonger, procubitus, mains sur la nuque, ça sent l'exécution extra judiciaire...
et puis non
à grand peine, il ramène une caisse qui traînait par là, se juche dessus, intime à l'albinos de se défaire de sa blouse, de lier poignets et chevilles de son comparse

 

Il intime encore des trucs que le mec ne pige pas
Il s'adresse à Kremer "dit lui d'se foutrapoil et d'aller chercher mes potes" mais avec la transformation qu'il vient de subir, ça devient "ys'foutapoil,yvacherch'lezott", Kremer pige rien, Kob's s'énerve, ça lui retourne l'estomac, une fusée part, heureusement, personne n'est touché
"Les zott, vit' vit' bristrrrooo !!!"( son russe reviens, par petits bouts), le maigrichon s'éclipse
On attend

 

Kobus s'est un peu assoupi, une main amie lui essuie le front, lequel est devenu squameux, une autre lui bassine les tempes
En dépit de ces attentions, il se cramponne à sa petoire en maugréant
Mmmm, lune, sang vermeil, chaud, chaud, mmm
Et là, un éclair de lucidité, Bruno Kremer s'exclame "le traitement, bon djieu, le traitement a marché !"
Les deux acolytes de Kob's se tournent vers lui, toujours entravé ( pour une fois, le vampyr laborantin a pigé, il a ramené Blumroch et Jean Eudes)
"Hein quoi, qu'est ce ?"
"Le traitement, vous avez pas pigé, le traitement a marché, il était mort et il vit, il était humain et vampyr il est devenu !"
Nos deux braves se tournent vers le Kob's
Vampyr, si on veut, peau bleuâtre, squameuse, lèvres retroussées sur des cannines jaunâtres, longues mèches blanches, éfflanqué, bref il n'a pas l'air affûté de Kremer ni la mine attentive et implacable du cosaque Wagner
Et pour ce qui est de vivant, souffle court, regard papillonnant et vitreux, troubles de la conscience, on fait mieux
"C'est les toxines, d'ailleurs il vomit, il faut lui implanter le symbiote toudsuite, là maintenant"
Le symbiote ?
Le truc qu'on balance dans le ku et qui ressort par la bouche ?
Faudrait pas lui faire signer une décharge, avant, pour éviter toute aktion ultérieure ?
"Charge, décharge, peu importe, faut faire vite,fissa pronto bistro, c'est une question de minutes !!!"
Dans ce cas.....
On déslipe l'ami kobus, débarrassé de son caleçon lamentable à l'élastique distendu, il est encore plus misérable, on le tourne à plat ventre
" Mais kes ke vous faites,bougres d'andouilles, la position de la taille !"
On va donc quérir des étriers obstétricaux et on se met en demeure d'enfourner un vers solitaire, avec la tête de béchamel et de tatali réunis ( yeux mobiles, menton fuyant un vrai remède à l'amour) dans le fondement du malheureux

 

Il y a un ancillaire, le ver saprophyte est contenu dans un tube rigide,ni trop gros ni trop petit, hop on vise l'orifice, on vaseline le tout, on pousse le tube, zag on ouvre le trappon, le symbiote est poussé dedans au moyen d'une seringue de sérum salé à 9 pour mille, blop blop blouf blouf BLOUF !!!
On suit la progression de l'organisme vivant dans le colon du mort plus vraiment mort mais pas vraiment vivant, d'abord rectum, sigmoïde, et là ça fait des boucles, des contorsions des circonvolutions, puis angle gauche,transverse, angle droit,caecum et là,hop, forçage de la valvule de Bauhin et zag, directement dans le grêle
Les mouvements de la bête s'appaisent, le mort vivant laisse filtrer quelques gazs nauséabonds comme des idées répréhensibles aux yeux des journalistes, puis il reprend une respiration normale
Les autres sont suspendus au mouvement de son phrénium
Le vampyr adjoint, bouche bée, toujours vêtu de sa blouse de labo, se tourne vers les autres
"On dirait bien que ça a marché"
Une voix lui répond, venant du plancher "si vous me détachiez, qu'on puisse aviser"
C'est Bruno Kremer, toujours entravé par les soins du vampyr laborantin, sous la supervision de kobus, lorsqu'il portait une arme

 

Vous allez vous dire qu'après la chtouille chopée en début de récit, l'amaigrissement subit pendant l'anabase, les deux mornifles assénées par le sosie de Bruno Kremer, la mort subite puis la résurrection sous les espèces d'un vampyr, je n'épargne rien à ce personnage
Et vous avez raison
Vous vous demandez aussi pourquoi je m'acharne sur lui, alors que d'autres auraient pu faire l'affaire
Vous avez raison, là aussi, là toujours
La réponse est simple, limpide, elle tient en un mot, l'amour
J'aime bien ce personnage, et qui aime bien chatie bien
Attendons nous à le voir encore souffrir

 

Pour le moment il ne souffre pas
Il gît, le thorax gonflé d'un souffle imperceptible, laid à faire peur, la tignasse collée par la sueur de l'agonie
Vous pigez pas que ça a marché, que l'expérience est réussie, qu'on est sauvés, sauvés !
Ça c'est Bruno Kremer qui cause
Et Blumroch lui chante les répons, comme à la messe
Pauvre débile, regardez ce que vous en avez fait de notre pote, regardez bien, il est mourrant, comateux, et en plus il a un truc dans l'cul !
Faut l'autopsier, on saura pourquoi et comment ça a marché avec lui et pas avec nous !
Connards, l'autopsier ? Mais il est pas mort que je sache, j'ai bien envie de vous faire passer le goût du pain, non,du sang, tous tant que vous êtes, vampyrs, cosaques Wagner et tout le toutim
Et Blumroch de cramponner la petoire du cosaque Wagner dissous dans les vomissures de kobus
Attendons, fait pas le con petit, ça part vite ces trucs là et puis après, plus moyen de réparer le bouzin,pose moi ça là et détache moi, qu'on discute
Y a rien à discuter, faut vous démerder pour restituer son aspect fizik originel à notre pote et fissa, encore !
Pour ça, il faudrait que j'ai les mains libres ou,du moins, qu'un chiantifique du labo nous prête son concours
Et l'autre simplet, là, il ferait pas l'affaire, au lieu de rester planté comme un con à bailler aux corneilles ?( on voit que Blumroch use, lui aussi, de tournures piochées directement dans le manuel de conversation de son enfance)

 

Le simplet en question bégaye "le... le... le mort, il se réveille, là"
On se tourne vers le brancard équipé des étriers obstétricaux, en effet, kobus s'est assis, sa tignasse viens lui masquer le museau, et ça vaut mieux, moche comme il est devenu, son abdomen tremble convulsivement et il laisse filtrer des prouts nauséabonds à intervalles réguliers, comme un candidat détesté des journaloppes
"Il faut l'alimenter, là maint'nant,toussuite !"
Là c'est Bruno Kremer qui éructe, en se tortillant au sol
"Mais démerdez vous,quoi, allez lui chercher un n'haigre, bon sang, sinon il va mourir d'inanition !"
"Un n'haigre? Et puis quoi encore, vous nous aviez dit qu'ils avaient le sang pourri, eux aussi !"
Là c'est Blumroch qui reprend les commandes
"Kobus, mon vieux, comment tu te sens ? Transit fluide, lymphe pétillante, érections de qualité, masse musculaire au top ?"
"J'ai envie aller au pot...." Ceci dit d'un ton geignard, infantile
Ho merde, il a fondu un fusible, il retombe en enfance

 

Blumroch se tourne vers Bruno Kremer
Regardez donc, bande d'ordures ! Un mec pétant de santé, à peu près sain d'esprit, vous en avez fait une loque, incapable de parler comme un adulte, ha putain, si je m'écoutais, je vous flinguerais tous, jusqu'au dernier !
Non non, c'est le signe que ça marche, au contraire, il va renaître, déjà il est au stade anal, c'est un progrès par rapport aux autres, il est pas passé par le stadoral, vous allez voir, tout se passe bien
Kremer, entravé sur le parquet, n'en mène pas large, ce mec, un peu fondu, est cap'de les liquider sans réfléchir pour venger son pote, l'autre mort vivant flatulent sur la table est cap'de les dévorer quand à l'universitaire en rupture de ban, il dit rien mais on le sent confusément capable du pire
Justement, Jean Eudes prend la parole
"On va lui en fournir,du sang, et je vois que deux nourrices ici,simplet et toi, l'artiste, qui nous a mis dans cette merdasse, ce serait logique que l'un d'entre vous,voire les deux, puissiez fournir de quoi sustenter l'ami kobus, le temps que les chiantifiques tirent ça au clair"
Ainsi soit il , ergote le grand karpatique, il faudrait toutefois que vous me détachiez, que je puisse offrir les veines de mes membres, pas question que l'on me phlébotomise au cou, je suis fort chatouilleux, comme Toinette dans Tartuffe, mais moi c'est du genre masculin
On le voit venir, une fois détaché, il se ruera sur les ci devants prisonniers pour les remettre dans les fers

 

arf!
on lui détache quand même un bras, au grand karpatique, on l'approche du Kobs
lequel tremble, bafouille, bave
ça va être difficile de s'alimenter, dans cet état, faut il le perfuser?

non, il se dresse, se dénude, puis, le priape dressé, se précipite sur le karpatique, le retourne, le déslipe, et tente de le pénétrer, puis il s'effondre en haletant

il est passé d'un coup du stade anal au stade génital, on est en progrès

 

et quel progrès!
ses acolytes, ravis de le voir en aussi bonne condition, exigent de trinquer avec le grand karpatique, lequel n'est pas à la fête
on le charie
"allez l'ami, notre pote ne vous a pas réjoui le soubassement, c'est ça? mais comme vous le dites, il est retourné à un stade précoce, il lui faut le temps d'apprendre"
Jean Eudes, qui se pique de connaissances slamiques en plus de sa maîtrise Habsolue de l'ethnologie ouest-afwicaine, déclare "il lui faudra autant de temps pour apprendre qu'une houri du paradis d'Allah, et moins de temps encore pour oublier, voyez ce qui pourrait advenir de vous si nous lâchions notre fauve à nouveau...."
là c'en est trop pour le karpatique
il blêmit, si on peut dire (plus blanc qu'un vampyr sur les hauts plateaux du Kiwu, c'est difficile)
"kes ke vous voulez, dites le, on pourrait s'arranger avant ke les cosaques wagner ne vous arrangent à leur sauce"
"hé bien, tant que le priape de notre ami est roide, j'éviterais de miser sur la fidélité des mercenaires, si j'étais vous, mais convenons d'un moyen terme, nous vous cédons une pinte de sang de l'ami kobus ici présent, un extrait de ses fèces et peut être, si vous êtes sage, une radiographie de ses maxillaires, en échange, vous nous procurez tout moyens pour partir d'ici en bon état et arriver à bon port, notre garantie sera votre présence obéïssante jusqu'aux confins du territoire, nous enchaînerons évidemment notre ami puisque vous craignez pour votre vertu"
"je ne crains rien, bande d'humains! zavez intérêt à courir vite, l'afwique est un petit continent, moi j'vous l'dit!"

 

Allez allez,vas y, fait nous un sourire, une risette, un reset, l'ami !
Regarde, Klaus le souabe, lui, nous a fait une risette dans l'autre aventure
Et même une grande, pas vrai les gars, une grande risette
Un big, un great reset
Alors ce qui vaut pour Klaus,vaut bien pour toi aussi !
Une lampée de tsuica pour nous réconcilier !
Demande à tes chaouchs de faire péter les bouteilles !
Ou alors du cotnari, lentement élaboré dans les caves de l'empereur trajan!
Non, tu veux pas ?
Hé bin, c'est pas pour dire mais t'es pas d'humeur heureuse
C'est à cause de Kob's ?
Mais il t'a à peine touché, je sais bien, la virilitude insultée du karpatique moyen, erreur,faites excuse monseigneur,du karpatique supérieur, cette virilitude là s'en remettra, d'ailleurs, pour sceller notre réconciliation, vous allez échanger vos sangs Kob's et toi
Là, Bruno Kremer regimbe sévère

 

mais pourquoi tu fais la tête?
hein, le sang du Kob's est pas assez bon pour toi?
là c'est Blum qui cause
et il cause fort , en approchant son nez de celui de son terlocuteur
lequel recule, il a reconnu la sainte, la froide colère qui glace le sang et les sentiments et pousse aux pires extrémités
il la connaît cette colère, il l'a d'ailleurs éprouvée lui même
longtemps auparavant, lorsque la meute amorphe des vampyrs nouvelle mouture refusait tout effort, toute contrariété pour se laisser mourir et bercer dans la nouvelle société de consommation apparue à l'est du continent
il recule
"je vais vous expliquer, mais de grâce, cesse tes intimidations, ça n'a aucun sens"
et là, il raconte tout bien, le lent dépérissement du cheptel humain, la querelle des anciens et des mouderns, les exhortations à rester vampyr envers et contre tous, exhortations restées lettre morte pour la moitié de la populace vampyresque, l'exil, la terre de Canaan, puis la rattrapante par la moudernitude, les parasites et la drogue qui ont fait de leur bétail une somme de soucis plutôt qu'un motif d'espérer
oui les motifs d'espérer n'ont plus cours
la recherche, les échecs, encore les échecs, les cobayes anéantis par les expériences, les volontaires sacrifiés par dizaines, et encore le dépérissement de la communauté
il a même pensé en finir
mais pour un vampyr, finir n'est pas finir, c'est un jour sans fin, si on peut dire
et la solution, là, à portée de main!
épargnez le sang de votre ami, rejoignez nous dans cette quête triomphale !
devenez vampyr!
comme nous, comme lui!

le "lui" désigné a vraiment mauvaise mine, dos voûté et oeil amorphe
sauf son priape qui dodeline du chef
et son colon qui continue de gazeïfier l'atmosphère à tout va
il se lève, s'ébroue, lâche une caisse et disparaît

 

vous....vous le laissez calter comm'ça?
sans tenter de le retenir?
mais vous êtes des criminels, vous niez la science et la recherche!
bande de ...de...d'inconséquents!
oui d'inconséquents!
c'est à ce moment qu'on entend des couinements, des supplications, des soupirs, des gémissements, puis des scansions
han han han
kes ke c'est que c't'affaire encore?
en gardant un oeil sur les prisonniers, on va s'informer
c'est le kob's qui a chopé une aimable vampyresse, enfin aimable et vampyresse font mauvais ménage, mais bon, la drôlesse n'est pas mal tournée, maigrichonne mais une belle carnation pâle autant qu'on puisse en juger dans le tourbillon de membres cirés à la sueur qui s'offre aux regards, et une saine ardeur au déduit
elle psalmodie puis hullulle
puis se laisse aller
crois tu que ça stopperai le kobus?
non pas, il passe la surmultipliée

 

Mais, qu'est ce à dire ?
Kremer se traîne jusqu'à l'huis pour constater de visu
On pourrait penser que c'est par jalousie,car il exhorbite du regard
Ou par vice puisqu'il a un sourire satisfait
Mais non, il se dresse à demi, toujours enchaîné, et vitupere
Vas y,Szuzanna, applique toi, tu l'as mis sur orbite,vide le, récupère les gamètes, jusqu'à la dernière goutte !
On comprend alors qu'il n'y a nul intérêt érotique mais une saine préoccupation reproductrice
Las !
Le néo vampyr n'est pas porté à l'assouvissement et continue à pilonner la belle qui joui, une fois, deux fois,dix fois, puis meurt épuisée
Incroyable qu'un traitement censé guérir une mutation de l'hémoglobine transforme un ouest européen un peu replet en une épée de sommier inépuisable !
Et pourtant, c'est le cas
Il se dégage de sa partenaire, tente de lui insuffler à nouveau la vie en pistonnant du bassin
Peine perdue
Alors, il se dresse vers le ciel en insultant la création
C'est là qu'une main légère vient l'effleurer sur l'épaule
Szuzanna !
Bien sûr!
Une vampyresse ne meurt jamais, c'est comme le père Noël
De joie il l'embrasse dans le cou, et, sans y penser,la saigne un peu
Mais la bougresse n'en meurt pas
En tout cas, requinqué par cette pinte de liquide vermeil à lui octroyé par son amante épisodique, quasiment de rencontre, il accepte de céder du sien au souriceau laborantin
Et de ses fèces aussi ( pour ça c'est plus facile il lui suffit de se poser quelque part pour que le symbiote intestinal produise comme un stakhanoviste de la bonne année)

 

Pour la semence, pas moyen, en dépit de l'application de Szuzanna
Et pourtant elle y met du sien
La survie des vampyrs peut en dépendre,pensez si ça la stimule !
Mais la carotte du néo vampyr reste dure et sèche, sans s'attendrir
Pas de sauce blanche
Kob's se lève donc, titubant, et va trouver ses kamerads voyageurs
Il questionne, avec des mots infantiles, on lui répond en atténuant l'ampleur des transformations par lui subies
Encore bloqué à un stade pédiatrique, il n'y trouve que des avantages, le priape toujours tendu, la disparition de l'embonpoint, la trogne cadavérique qui, prétend il "va faire peur aux filles"
Pas moyen de discuter avec ce garçu, voyons plutôt comment nous pouvons sortir de ce merdier, l'afwique, et où nous allons atterrir
Là, jean Eudes glisse une incise "effectivement, la sortie d'afwique est une problématique maintes fois évoquée dans toutes les zienzes zumaines, mais on n'y arrive rarement"
Merci de me mettre du baume au cœur, lui rétorque Blumroch, raide comme balle, il faudra bien que nous puissions rapatrier cet homme là, ça n'aurait pas de sens de le laisser ici, et puis il faudrait aussi lui emboîter le pas, son beau père putatif ici présent nous a promis mille morts s'il nous chopait
Il nous a suggéré de courir vite, c'est pas pareil

 

Oui
Et pourrons nous courir ?
Sans parler de rapidité, seulement de mettre un pied devant l'autre ?
À cet instant retenti une clameur immense avec des détonations, une odeur de brûlé et des sifflets de vuvuzelas
Mais comme c'est la nuit on voit pas bien, sauf les vampyrs et kobus, nyctalopes, bien sûr
On interroge, quand même
Au loin, les cosaques Wagner en déroute grimpent la colline, en traînant leurs blessés, suivis d'ombres fugitives, entr'aperçues à travers les frondaisons
Mais de quoi s'agit-il ?
Le souriceau de laboratoire va aux nouvelles
C'est les n'haigres cobayes, ou plus certainement leurs parents, qui se révoltent
On a découvert un charnier à la lisière du bâtiment d'expérimentation, quelle idée aussi de n'avoir point dispersé les corps...
Et au loin, on voit poindre une masse de n'haigres enragés, agitant des machettes et vociférant comme itlaire
Ils soutiennent leur courage en s'invectivant les uns les autres

 

Nom de d'la !
Est ce que ça va être les Thermopyles ?
Nos amis assurent leurs armes dans leurs mains moites, certes ils sont restés vainqueurs d'une attaque nocturne par une troupe de déserteurs de la Lord army libération front, certes ils ont maté une rébellion de ouigres dans les rues d'une sous préfecture d'afwique de l'ouest, certes, dans un épisode précédent ils ont tenu la dragée haute à tout un pandemonium de divinités diverses lors d'une fin du monde orchestrée par Klaus le souabe, mais là, on les sent un peu démunis, hésitants
Sauf kobus, qui lui, visiblement, plane au dessus de tout ça et le grand karpatique qui écume en secouant ses entraves
On le libère, enfin, il prend les choses en main
Les vampyrs disparaissent en un instant, rejoignant les ombres fugitives aperçues sous le couvert des arbres, ne restent que les cosaques et Blum ainsi que Jean Eudes, kobus a disparu lui aussi, tracté d'une main ferme par Szuzanna

 

Nos deux comparses veillent au créneau, un peu anxieux tout de même
On n'entend plus de coups de feu, rien que des hurlements à vous glacer le sang
Les cosaques Wagner ont laissé une sentinelle, pas bien disserte, les autres se saoulent au ouisquie frelaté ( y a que ça en afwique, ça et de la castel, mais à partir de 6litres/jour, ça devient très diurétique)
Les hurlements mal identifiés, la nuit afwicaine, les cris des zanimos nocturnes, tout cela compose un tableau acoustique très angoissant, plus d'une fois, lorsque l'ombre se fait trop opaque,nos héros sont prêts à lâcher une rafale dans la nuit, mais ils se contiennent, histoire de pas blesser les vampyrs, avec lesquels ils sont maintenant associés pour ainsi dire
Au petit matin, alors qu'aucun vampyr n'est revenu, un pestacle Habominable surprend nos deux amis
Ce sont les restes des mutins n'haigres, empalés en rang serré,pile devant la tranchée où ils avaient élu domicile la veille
Un cosaque Wagner prenant la garde de la sentinelle, s'exclame "toujours pareil,tcherniy foutre borrrdel, nettoyer devoir fairrre maintenant"

 

Nos amis s'interrogent sur le mot tcherniy, jusqu'à ce qu'un starchyn des cosaques leur explique "noirs, évidemment, pour nouzautres, nous usons d'un vocable plus stigmatisatisant, et que vous ne sauriez tolérer"
Ha mais nous tolérons à peu près tout, sauf que le ciel nous tombe sur la tête
Ça et la privation des jeux du cirque,du cirque médiatique, s'entend
Panem et circenses, renchérit alors le gradé cosaque, rien n'a changé depuis la Rome impériale
À ces mots, on s'enquiert de son parcours, pas courant de trouver un mercenaire adepte des inscriptions et belles-lettres
Il acquiesce, de même que le nez de la vieille n'a pas toujours touché son menton dans Candide, je n'ai pas toujours manié l'automat kalachnikov et le pic à décerveler
J'ai même été un étudiant assidu, destiné à une carrière dans les lettres classiques, mais la perestroïka a tué mon futur dans l'œuf, pour ainsi dire et plus encore, ce sac à gnole de Boris Eltsine, que le diable le patafiole, qui a vendu le pays à l'encan, ses mines,ses puits de pétrole,ses forêts, ses scientifiques,ses filles aussi ( n'avez vous jamais louché sur ces pages internet qui vantent les beautés slaves ?)
On opine du bonnet, un peu mal à l'aise quand même
Mais le gars poursuit sans se démonter ( ce qui serait un comble pour un cavalier émérite comme le sont les cosaques,a priori du moins), ne pensez pas que je me plaigne, beaucoup de camarades de la défunte République socialiste soviétique ont eu une vie moins heureuse que la mienne, j'ai pu vivre moultes aventures, visiter maints pays lointains, entretenir commerce charnel avec plus de créatures que vous ne sauriez en bénir et si je me suis mis au service de la noble communauté des goules nocturnes et suceurs de sang de l'ancienne Galicie, c'est un peu par nostalgie de l'Empire des tsars
Là, on commence à entrevoir une ouverture pour laisser filer la parlotte sur des pistes moins mortifères
Jean Eudes coupe brusquement "où pourrions-nous retrouver notre compagnon de voyage ?"
Le starchyn s'assombrit
"Si les n'haigres ne l'ont pas occis, il y a peu de chance que les vampyrs le laissent repartir, vous non plus,du reste, mais l'accès de fièvre de la populace locale fut tellement soudain que je n'ai eu aucune consigne vous concernant, peut être pourriez-vous mettre à profit cette lacune dans la chaîne de commandement pour lever le Camp ?"
"Jamais sans notre pote !" là c'est Blumroch
"Une position qui vous honore, quoique bien précaire eût égard aux humeurs changeantes des karpatiques, je vous indiquerai donc un lieu où ils vont se ressourcer après leurs chasses, car l'affaire de cette nuit en avait peu ou prou les contours"
Vous je sais pas, mais moi, rencontrer un mercenaire qui cause un français aussi châtié, ça me surprend fort
Je crois qu'on pourrait en chercher longtemps dans les autres compagnies de soldats de fortune
Celui ci a un niveau frisant l'agrég' lettres classiques

 

On les conduit, par des abords détournés, vers des falaises, pas loin de là, on voit que l'érosion à abaissé le relief, évidemment, rien ne reste à sa mesure initiale, pas mauvais de s'en souvenir, la géologie, une école de philosophie en somme
Là on distingue l'orée d'une caverne entre les broussailles, elle se signale par une puanteur peu commune
On s'engage, avec prudence, dans cette sorte d'acheron ( un ruisselet putride serpente au milieu, mais nul nautonier pour t'aider à le franchir), on progresse dans un étroit couloir, tout tapissé de déjections fétides, puis on débouche sur une salle vaste, éclairée par l'effondrement partiel de la voûte, effondrement camouflé par une végétation parcimonieuse ( on est aux afwiques mais à 2000 m de hauteur), effondrement généré par la diaclase, hé oui, l'eau ça use
La succession de l'étroitesse de l'entrée puis la vastitude du reste éclaire la maxime des spéléos, empruntée aux sectes chrestiennes , ad augusta per angusta
Et ce n'est pas une maxime d'invertis...
Ils sont tous là
Tous les suceurs de sang et les goules karpatiques et de Galicie
Pendus au plafond, les pieds bien crochés dans un solide barreau, les bras croisés sur la poitrine, ils songent, par intermittence un œil s'ouvre ça et là pour se refermer ensuite sans pouvoir se fixer
Kob's est là, Szuzanna a agrippé ses doigts dans les quelques mèches filasses qui constituent sa chevelure, elle le serre de près, lui par contre a l'air moins comateux que les autres
On tente de le héler
Psstt,mec, réveille toi, on ripe, allez,bouge
Il tourne vers eux une face livide, barbouillée du sang des pauvres n'haigres qu'ils ont occis,tous tant qu'ils étaient
Gneu ?
Koi ki n'y a ?
Pas gracieux au réveil,l'ami

 

On dégage, bon gû,descend de ton perchoir, fissa
Il déplie sa carcasse, se laisse tomber au sol comme un sac de patates,floc
L'impact réveille partiellement Szuzanna, elle ouvre un œil, puis le révulse atrocement, frisonne, soupire, murmure "faisons le encore, pour la gloire du peuple vampyr" puis sombre à nouveau dans des rêves de chasse nocturne, de massacres de n'haigres de reconquête de la steppe et des montagnes européennes
Kob's se rapproche en boitillant, mais kes ke vous voulez enfin les gars, je roupillais tranquillou, il me fallait au moins ça, j'étais mort figurez vous, bien mort, après un truc pareil on a besoin de récupérer, enfin il me semble
Bin non, on dégage, les vampyrs vont pas se contenter de t'entretenir comme une danseuse avec saillie auprès de ta belle à la demande, d'autant que tu es stérile comme un bardot, ils vont t'autopsier, d'ouvrir comme pour une vivisection, après t'avoir prélevé du sang, de la merde et du foutre
Ha, pour le foutre c'est impossible, d'ailleurs c'est pour ça que je suis devenu l'épée de sommier que voici, Freddy Sirocco serait envieux
Justement, ils vont te les couper pour les passer sous le microscope, y a urgence à bouger
Et la fille, je la laisse là ?
Mon bon kobus, l'humanité est faite de moitié d'hommes et moitié de femmes, on t'en trouvera toujours une
Et pour les trans, dans quelle moitié on les range ? (toujours aussi crétin avec ses questions niveau collège)

 

Les trans ? Songeons plutôt à nous translater ailleurs qu'ici, l'air y sera sûrement plus respirable
À ce propos, les déjections qui maculent le sol sont assez atypiques, point n'ai vu jusqu'à présent de semblables fientes
Là c'est Jean Eudes qui cause, en plus d'ethnologie, il se pique de gastroentérologie, de parasitologie voire même de médecine vétérinaire
Non, c'est pas ça, les amis mais on acquiert une certaine habitude à l'examen des levées et ceci quel que soit l'animal et je puis vous dire que des mammifères ou des ovipares qui font ce genre de bouses ne sont pas bien portants
Voyez ces filets sanglants,ces gros vers blancs, ce grouillement dans ces fèces, j'aurais pas voulu héberger ça dans mon rectum avant de l'expulser

Le labyrinthe de Panpan

Icare de Carlo Vogele est un film d'animation coproduit par la France, la Belgique et le Luxembourg – ce qui ne présage déjà rien de bon – et la bande-annonce laisse effectivement deviner que nous sommes en présence d'un énième produit "éveillé". Le Minotaure y est devenu un gentil monstre aux immenses yeux doux et aux déplacements lapinesques victime des hommes et accessoirement des dieux ou comment démolir les grands mythes européens en semant la confusion dans l'esprit des plus jeunes.

06/04/2022

Pépiements (27)

- Commandant Popov !

- Mon général !

- Nous allons bientôt nous replier de cette zone. Avant de partir n'oubliez pas d'exécuter des civils et de les étaler sur les routes.

- À vos ordres mon général !

 

Eh oui, nous en sommes à croire des choses de ce genre...

 

04/04/2022

Le jeu des deux images (344)

Comme son nom l'indique il s'agit de deux images qui doivent vous permettre par analogie de deviner l'identité d'une personnalité vivante ou défunte. Cette énigme nous est aimablement proposée par Martin-Lothar.

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L'autre virus

Pour être en harmonie avec la météo redevenue hivernale je suis grippé.

30/03/2022

Nazinéma (3)

The Replacement d'Óscar Aibar

En 1982 un jeune inspecteur de police découvre un repaire de vieux nazis finissant tranquillement leurs jours dans une station balnéaire espagnole.

Freaks Out de Gabriele Mainetti

Pendant la Seconde guerre mondiale des phénomènes de foire doués de super pouvoirs fuient les nazis qui veulent les enrôler dans leurs rangs.

L'Étau de Munich de Christian Schwochow

Deux anciens amis, l'un britannique et l'autre allemand, se retrouvent au cœur d'un complot pendant les accord de Munich.

Warhunt de Mauro Borelli

Un commando américain affronte des forces surnaturelles derrière les lignes allemandes.

 

Musique (612)

William Byrd

My sweet little baby