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Carte blanche (10)

Laissée à Blumroch :

Modeste proposition pour rationaliser une orthographe se voulant indifférenciée, égalitaire et donc véritablement citoyenne

Pour Alphonse Allais, évidemment.

Soucieux de tuer en nous l'homme (surtout) et (même) la femme anciens, nos maîtres ont décidé de réformer la grammaire et l'orthographe, car ils le savent, et mieux qu'Orwell : le langage *informe*, au sens aristotélicien, notre vision du monde. La persistance d'un sot préjugé tel que l'odieuse et imaginaire "différence" entre les hommes, les femmes et les autres en atteste assez.

De telles erreurs doivent évidemment être combattues par tous les moyens, même linguistiques.

Dans l'ombre propice aux entreprises progressistes, d'érudites et obscures universitaires (des "demi-habiles", à en croire de certains esprits chagrins et réactionnaires) ont pourtant bien travaillé à supprimer dans la langue française toutes les traces de l'intolérable sexisme venu du passé. Malheureusement, la diffusion de leurs découvertes, est encore confidentielle. Pire : leurs directives ne sont pas toujours à la hauteur de leur noble intention, à savoir du passé faire table rase pour découvrir une *terra nova incognita*, une nouvelle terre, et inconnue.

Nous avons souhaité apporter notre humble contribution à un si beau projet, un projet qui aurait pu être qualifié de "révisionniste" si cet adjectif, employé de manières si opposées selon les époques, ne connaissait aujourd'hui un injuste discrédit à cause de quelques individus condamnables et condamnés, qui ne peuvent qu'avoir historiquement et juridiquement tort puisqu'ils sont politiquement et numériquement minoritaires.

Nous manquons de place et de temps pour exposer les détails du Grand Plan de Féminisation Linguistique Totale : pour apprécier l'originalité et l'intérêt de notre modeste proposition, on fera bien de prendre d'abord connaissance des œuvres de ces pionnières subventionnées, trop aisément moquées par ceux qui ne les savent pas lire. Ainsi, on ira consulter la page Wikipedia consacrée au "langage non sexiste" ; on cherchera ensuite avec Google le "guide du langage non sexiste" ; enfin, à cette adresse :

http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hcefh__guide_pratique_com_sans_stereo-_vf-_2015_11_05.pdf

On trouvera un document officiel gouvernemental, admirable autant qu'original. Voudrait-on avec malveillance en proposer une caricature qu'on ne le pourrait pas, tant il illustre ce subtil humour infra-sonique habituel dans les publications de ce type. Précisons que d'évidente manière, tous ceux qui voudront y trouver une *vis comica* "hénaurme, forcément hénaurme" démontreront objectivement les limites de leur entendement, qui mériteront d'être d'abord traités de "pseudo-intellectuels" (pour reprendre l'heureux mot d'un grand ministre), avant d'être *traités* (pour reprendre le mot, plus heureux encore, d'une grande journaliste de la télévision).

La consultation du site que voici s'impose aussi, pour des raisons qui seront données *infra* :

http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=2496,3086502&_dad=portal&_schema=PORTAL

Ces précautions étant prises, venons-en à notre sujet.

Prises dans de philosophiques (et parfois, reconnaissons-le, byzantines) considérations sur les parenthèses (jugées sexistes), les crochets, les tirets, les points, les accords par proximité, l'ordre des termes (selon le genre, l'ancien alphabet ou même l'ordinaire logique), l'emploi du haut de casse dans les mots, l'accessibilité aux personnes différemment douées (dans les domaines visuel, manuel et intellectuel) et la création de néologismes plus ou moins épicènes, les conceptrices de la nouvelle langue française ne semblent pas avoir songé à s'inspirer de la notation adoptée par les concepteurs de langages informatiques, notation qui permettrait des innovations plus faciles à adopter dans le public à reconditionner -- un public sensible au prestige des "nouvelles technologies".

Voici, en deux tableaux, quelques exemples de l'ancienne nouvelle orthographe, puis de l'orthographe 2.0, celle qui devrait prévaloir afin d'abolir toutes les différences, réelles ou imaginaires, entre les sexes, voire entre les nombres. Ce premier tableau est gouvernemental :

 

singulier pluriel

============================================

élu.e élu.e.s

celui.elle ceux.elles

intellectuel.le intellectuel.le.s

social.e sociaux.ales

administratif.ive administratifs.ives

 

Nous proposons les conventions suivantes :

1) <..> encadre des éléments obligatoires ;

2) [..] encadre des éléments facultatifs ;

3) "*" signale éventuellement une forme au féminin ;

4) "#" signale éventuellement une forme au masculin ;

5) "|" sépare les choix possibles ("ou" logique) ;

6) "&" unit les choix possibles ("et" logique) ;

7) "!" signale le refus des termes qui suivent ("non" logique).

 

Le tableau donné *supra* devient alors, qui sera plus clair (à défaut d'être, hélas !, plus concis) que l'ancienne nouvelle notation féministe :

 

singulier pluriel

============================================

élu[e] élu[e]s

cel<ui|le> ce<ux|lles>

intellectuel[le] intellectuel[le]s

social[e] socia<ux|les>

administrati<f|ve> administrati<f|ve>s

 

La distinction entre le singulier et le pluriel est évidemment une construction sociale arbitraire, qui n'a aucune existence réelle. "Commençons par écarter tous les faits", comme nous y invitait d'ailleurs le plus grand penseur de la modernité (même s'il faut l'avoir assez mal lu pour en juger ainsi, ce qui confirme ironiquement sa fière déclaration). Au reste, les progrès de la neurobiologie ont depuis longtemps confirmé que seuls les esprits mal *programmés* aiment à émettre des jugements de valeur au motif qu'ils croient trouver des différences entre les êtres, les choses et les situations.

Le tableau précédent pourrait donc encore gagner en universalité, en supposant que le pluriel vient toujours en dernier (d'autres conventions sont possibles, voire souhaitables, afin de lutter contre les stéréotypes qui, visuellement, laisseraient entendre qu'une forme est "supérieure" ou même préférable à une autre) :

 

élu[*e][s]

c<elui|*elle[*s]|eux>

intellectuel[*le][s]

socia<l[*e[*s]]|ux>

administrati<f|*ve>[s]

 

Notre notation permettra de conserver, puis de supprimer l'inutile marque du pluriel qui devrait sans doute subsister un peu, le temps pour les anciennes générations de disparaître.

Quoi qu'il en soit, nous ne sommes pas dogmatique : on ira éventuellement tolérer la contraction de "|*" en "*" pour limiter la frappe ou l'écriture.

La modernité, c'est la liberté. Une autre convention consisterait à employer "*" pour la forme au "masculin", ou même à sélectionner un autre caractère ou marqueur pour la signaler (par exemple en changeant la signification de "#"), en fonction des préférences locales et personnelles. D'autres choix seraient évidemment envisageables pour toutes les possibilités mises en avant par notre grande époque (troisième sexe et autres variations). Au bénéfice de la clarté, un futur développement de cette orthographe 2.0 devrait préciser, au début de chaque document, les conventions et préférences. Ce point doit être clair : "élu[*e][s]", "él<#u[*e]>[s]" et "élu<*e|#>[s]" doivent avoir la même dignité et inspirer le même respect dans l'orthographe comme dans la vie.

Incidemment, la notation la plus compacte présente cet autre avantage que d'être la notation la plus propice à l'indispensable création de néologismes qui permettront, à terme, d'oublier l'orthographe 2.0 elle-même, laquelle serait alors autant un *terminus ad quem* qu'un *terminus a quo*, assurant la transition puis la rupture avec les grammaire et orthographe anciennes.

Nous l'admettons volontiers : pour l'heure, nous ne sommes qu'à la version 0.1 (aussi dite "alpha" chez les programmeurs) d'un nouveau système à perfectionner au terme de ces enrichissantes et captivantes discussions qui font la joie des rédacteurs wikipédistes et autres "trolls" (le terme, apparemment neutre, est souvent employé par les internautes chevronnés).

On notera toutefois que cette notation, encore primitive, permet de définir toutes les formes qui seraient à créer. En voici deux exemples. Les individus qui savent appartenir simultanément au masculin comme au féminin (parfois contre de trompeuses apparences) connaîtraient cette évolution :

 

il.elle.s

<il&*elle>[s]

<*elle&il>[s]

ilelle[s]

ellil[s]

ilel

elil

 

Quant aux personnes humaines, sans doute moins nombreuses mais également respectables, qui ne se reconnaissent ni dans le masculin ni dans le féminin, elles verraient ces métamorphoses successives :

 

il.elle.s

<!il&!elle>[s]

!<<il&elle>[s]>

nilniel

niel

iel

 

Deux remarques au passage : ces formes ont souvent une agréable sonorité exotique, facilitant de manière ludique la mémorisation ; la notation 2.0 autorise toujours des variations et nuances subtiles qui laissent une place à la littérature, et presque racinienne si besoin est.

Avec la nouvelle orthographe 2.0, l'imagination linguistique sera enfin au pouvoir, qui abolira le caractère *fasciste* de la langue, dénoncé avec raison par cet immense Roland Barthes injustement étrillé jadis par un certain René Pommier, bien oublié aujourd'hui, et peut-être même encore en vie pour voir le triomphe de l'ennemi auquel il a consacré, paradoxalement, sa thèse d’État !

Trop conscient de nos limites intellectuelles manifestes (nous ne sommes même pas certain de bien appliquer les principes que nous avons découverts), nous n'avons pas encore envisagé de régler trois derniers problèmes, à commencer par celui, épineux, de la prononciation. Un collectif devrait rapidement s'attaquer à l'éradication de lourdes formules telles que "celles et ceux", "Françaises, Français", "chercheurs, chercheuses" traduisant mal les sobres "ce<lles&ux>", "ce<ux&*lles>", "Français[*es]", "Français<*es&#>", "chercheu<*se&r>s" ou "cher<cheur&*cheuse>s".

Une autre difficulté à vaincre concerne la création d'heureux néologismes en s'inspirant de la graphie simplifiée illustrée de si heureuse manière par les collectivistes de Montréal. Notons qu'ils ne proposent malheureusement aucune solution pour remédier au sexisme de la langue. Pire : ils sont encore trop timides, qui écrivent encore, par exemple, "le mo du maire" quand "le mo du mer" s'imposerait.

Avec un peu d'audace, pourquoi ne pas évoquer simplement ces beaux collectifs en un seul mot indifférencié : "ceulles", "celeux" ou "chercheurcheuses", qui se déduisent aisément de l'orthographe 2.0 ?

La dernière difficulté réside dans la diffusion progressive de la nouvelle orthographe de transition. Elle ne saurait se passer des "professionnel[le]s" de l'édition, qui ont par chance déjà pris l'habitude de réviser textes et traductions pour en supprimer les phrases trop complexes, inutiles obstacles culturels et artificiels pour les lecteurs d'aujourd'hui. Que tou<tes&s> les "professionèle" (sans "s" final, évidemment) s'appliquent à cette tâche exaltante !

On prend la mesure du chemin qui reste à parcourir pour créer une langue française au-delà des genres, si l'on veut bien songer que le ministre de la rééducation nationale, pourtant reconnue comme une *féministe d'élite*, n'a pas réussi à se libérer *totalement* de l'emprise des codes sociaux et des normes linguistiques, puisqu'elle fait toujours précéder son patronyme par celui de son mari ou compagnon (nous n'avons pas eu l'indiscrétion de chercher via Internet des renseignements précis sur l'exact statut de cette personne, car nous ne condamnons aucune forme d'association librement consentie entre les êtres, animés ou non).

Nous n'avons toutefois aucun doute sur ce point : les quelques pistes de réflexion exposées ici sauront inspirer les collaborat<trice|eur>s de Pimprenelle, docteur en xyloglossie et "langue de

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Carte blanche (14)

Laissée à EQUALIZER (troisième partie) :

 

"...en route ! ...en route ...en route... ? j’avais pensé y’avait longtemps à “comment se débarrasser des encombrants” ...l’incinérateur à ordures aurait convenu s’il n’avait été fermé un mois avant sur demande des écolos... ça foutait mon plan en l’air. On peut pas tout prévoir. Passer au plan B, et p’têtre C... ? L’ancienne carrière à six kilomètres offrait l’intérêt d’être déserte. La dernière fois que j’y étais allé, l’ancien bâtiment tenait encore debout. La piste qui y menait, ornières et nids d’autruche, peu ou pas fréquentée ferait encore affaire... j’avais plus le choix ! et pas trop de temps à perdre. J’allais démarrer quand il m’est venu un idée : comment étaient arrivés mes deux lascars ? z’étaient pas venus à pieds au milieu de nulle part ? J’ai armé le chien du 44, trois balles encore... pas de voiture à la ronde. C’est près de la clôture affaissée d’un ancien jardin que je l’ai vu : un scooter noir sur le flanc, son phare a réfléchi (mieux qu’eux) au faisceau (humm !) de la Streamlight. Moteur encore tiède, le scoot avait plus de plaque mais le laisser là n’était pas possible. Pas question de charrier l’engin... un coup de fourgon, la planche... et coup de bol, le 125 a démarré au deuxième titillement du bouton. J’ai du faire de la place... pousser les sacs.. ffff... la Mob... et hop le scoot dedans. J’avais rien oublié ? ...en route.

La piste était pire qu’en mon souvenir, les intempéries avaient creusé... ça tanguait... bing blang gling... j’ai arrêté le fourgon devant l’entrée du bâtiment en ruine. Plus de porte ni carreaux, et le toit de tuiles éparses laissait passer le ciel étoilé. J’ai coupé le contact et attendu cinq minutes... silence. Les portes arrières ouvertes la cargaison avait un peu chaviré... déchargement du scoot laissé contre le fourgon... et de la Mob mise à l’écart, le 44 dans la sacoche. J’ai rien laissé dans le fourgon et récupéré sur le plancher, le piolet moitié rouillé... homologué “Ramon Mercader” ? une vieille vanne qui me faisait encore marrer. J’allais arroser copieusement d’essence quand j’ai vu bouger le tas de chiffons, couvertures, tas de cartons... il en est émergé péniblement un zombie hirsute, visiblement chargé à mort, il a fait deux pas en tendant une main : “flouss ! flouss !”... OK mec, j’ai laissé tombé mon portefeuille devant ses pieds. Il s’est penché - mauvaise pioche ! - l’a pas eu le temps de voir venir... le piolet est entré avec un tchac dans le haut de son crâne de piaf... un tour de poignet pour mouliner son fromage blanc bouffé au crack. Un client de plus... l’imprévu en histoire ? Bien étalé sur ce qui lui servait de grabat. Dommage pour lui. J’ai laissé le piolet. Cadeau. J’ai pas eu trop des vingt litres du jerrican pour le fourgon et le zombie et même le petit bidon de deux litres de réserve y est passé. Une belle traînée d’essence... La Mob a démarré en trois coups de pédalier, pêtpêtpêt... un coup de zippo... c’est arrivé au fourgon, au grabat... plouf... Go to Hell ! 

Le retour a été une promenade de santé. Je m’étais retourné pour voir le feu d’artifice... joli! Il me restait plus qu’à nettoyer... et le plus tôt serait le mieux. Côté gendarmerie ou police, les gars de terrain étaient assez emmerdés au quotidien pour creuser les affaires vites classées “règlements de comptes entre dealers”... mais valait mieux pas leur donner un os à ronger. Les pires de ordures c’était la PolPoT, le nom qu’on avait donné à la “POLice-POLiTique”. Des vrais salopards secondés par les AUXI. Ces “auxiliaires” tous voyous issus de la diversité et des antifa, avaient une carte barrée tricolore du Service d’Action Républicaine (le S.A.R.) valait pieux éviter de les croiser. Jusque-là j’étais passé sous les radars en évitant de m’embarquer dans des groupes fumeux de résistance à parlottes, les blogs internet, face-bouc et autres... faire F.O.M.E.C disait le sergent-chef du temps où l’on apprenait à manier le Mas-36, un petit fusil français, injustement méprisé des imbéciles, pourtant maniable, simple, indestructible... FOMEC... Fond Ombre Mouvement Éclairage Camouflage... C’était pas tout ça mais il me fallait penser à changer de crèmerie... changer d’atmosphère ! Cette guerre je ne l’avais pas voulue... mais on y était."

 

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Carte blanche (15)

Laissée à EQUALIZER (quatrième partie) :

 

Après avoir rangé la Mob et pris une dizaine de minutes de repos bien mérité, il était l’heure de réfléchir. D'abord manger un morceau, boire un coup. Noter la liste de tout ce qu’il y aurait à faire en prévision de visiteurs indésirables : les “Services”... les Auxi du SAR ce n’était pas leur boulot d’enquêter. Les flics ? pas aussi vite... restait le Service Actif Citoyen (le SAC) dirigé par un “chargé de mission” rattaché directement au Ministre de l’Ordre. De ce côté-là, même si ces fouille-merde étaient bien tuyautés, quelques patriotes avaient réussi à s’y faire une place, de temps en temps un renseignement fuitait. Le régime était d’autant plus brutal qu’il prenait des coups. Tout pouvait basculer... de quel côté ? personne n’aurait pu le dire... l’optimisme n’était pas de mise. Victor avait vu tant de campagnes politiques bien parties sombrer en querelles d’égo si stupides, minables, qu’il avait pris ses distances avec ce petit monde. Pourtant des réseaux de résistance faisaient parler d’eux... dont le FL-PIF : Front de Libération Paris Île-de-France ! tout un programme... et une nébuleuse dont on ne savait presque rien. Leur sigle surgissait un peu partout sur les murs, un grand “V” tracé à la hâte. Les médias prétendaient à un “V” comme “Vengeance”, mais d’autres laissaient entendre “V” comme “Véhéments”... ça suffisait à occuper les services débordés par leur propre paranoïa. Faire le tri entre vrai ou faux, faisait buzzer les réseaux zoziaux. 

Demain serait un autre jour. La fatigue se faisant sentir, la nuit bien avancée, Victor alla se coucher... décidément, toutes ces conneries n’étaient plus de son âge. À force de secouer son flipper, il risquait le “Tilt” ! y’aurait pas de one more time...

La matinée était bien avancée quand il s’est réveillé. Faire du thé, préparer un petit déj et mettre les zinfos. À 10h Europ-Inter faisait le point des nouvelles. Le journaliste tout excité, annonçait du sensationnel... Victor monta le son :

“Oui la nouvelle est confirmée! en plein Bruxelles le député Daniel Coin-Pastek a été victime d’un attentat à ce qu’il semble ! il se trouve à l’hôpital grièvement blessé mais son pronostic vital n’est pas engagé. En effet, sortant d’un bar, il a été abordé par un très jeune garçon, selon la Police. Et.. heu... ils seraient allés à l’écart dans une impasse... où le jeune garçon lui aurait ouvert la braguette et... heu.. l’aurait caressé... heu, profitant de la situation il a placé une petite charge de C4 dans le slip de notre élu avant de s’enfuir. Heu... selon les premiers secours, l’élu était dans une marre de sang, criant de douleur le bas-ventre en charpie... un testicule a été retrouvé sur le couvercle d’un container à ordures, on cherche encore la verge... La police malgré les caméras de surveillance a perdu la trace du garçon. L’affaire fait grand bruit. Aucune revendication de cet acte absolument révoltant... prochain flash info à 10H30.”

Victor n’arrivait plus à s’arrêter tant le fou-rire le secouait.

“Ahhh ça met en forme! j’ai rarement ri autant.. bien fait pour sa gueule.” Et le voilà parti en sifflotant pour le grand nettoyage.

10H30. Flash Info, Europ-Inter à votre service, toujours au plus près de l’actu :  selon la Police, une revendication a été faite le groupe “FTP” – Franc-Tireur Patriote – mais rien de certain pour le moment... bla bla bla .. notre page de publicité .. bla bla bla .. Nous interrompons notre programme car à l’instant on nous confirme la rumeur faisant état de la disparition de Madame Indigo, Maire de Paris. Elle aurait été enlevée ! aussi incroyable que cela puisse paraître. Son chauffeur et son garde du corps ont été retrouvé ligoté nus dans la voiture de service... on n’en sait pas plus, c’est l’effervescence au ministère ! Nous vous tenons informé en temps réel. Merci de nous écouter.

La résistance, qui d’autre ? frappait un grand coup. La suite s’annonçait passionnante. Avec tout ce bordel Victor se disait que les services auraient mieux à faire. Quand même, finir le ménage s’imposait. Et penser sérieusement à prendre le large. pas si simple. Il s’est remis au boulot en fredonnant “home sweet home” I’m on my way... Just set me free... home sweet home...

Home Sweet Home

Motley Crue

 

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Carte blanche (12)

Laissée à EQUALIZER :

 

"J'avais chargé mon vieux 44 Rem 1858 depuis que l’État avait interdit toutes les armes et réquisitionné celles des tireurs. Tout y était passé ! les récalcitrants, arrêtés, parqués, dans des friches industrielles sous surveillance des brigades antifa.

Il y avait eu du grabuge mais finalement, la terreur régnant grâce aux auxiliaires du califat, l'ordre républicain tenait bon. La résistance aux abois réussissait quelques coups spectaculaires sans lendemain... et leurs auteurs impitoyablement pourchassés, torturés, exécutés.

 

Cette nuit-là, "ils" avaient réussi à pénétrer dans ma baraque. J'ai entendu marcher, et heurter un meuble. Près du couloir j'attendais, on y voyait encore assez bien... le grand con à machette a pas vu venir le coup, ...baoummm !! la balle ronde de 44 poussée par 2 g de poudre noire l'a frappé en pleine gueule, il s'est effondré bruyamment... Waouu ! brave 44 ! la petite bourre de feutre a bien fait l'étanchéité, la cire coulée sur les cheminées amorcées a gardé le tout au sec.

Tout occupé à regarder s'écrouler mon grand con dans le halo de fumée, j'ai failli pas voir arriver le deuxième à tresses rasta, brandissant une hache ! chanvré le lascar... putain ! Re-baoum !! en plein buffet ! Merde... il avance encore ! Baamm... c'est rentré sous une narine et sorti derrière son crâne coconut... étalé... Bingo ! combien sont-ils ? j'en sais rien... plus un bruit, que la fumée... du nettoyage en vue...

...J'écoute... pas un bruit... silence, à part mes tympans qui sifflent l'alarme ! J'arme le chien - brave toutou ! - et quoi ? Merde ! le barillet est coincé par un débris d'amorce... Je bidouille... ayé ! décoincé, prêt pour la suite. Encore trois coups. Ouf, ils n'étaient que deux... les ai pas entendu entrer ? pfff j'ai eu chaud... d'ailleurs j'ai chaud, l'émotion...

Bon, quoi encore ? je suis en eau ! plus un poil de sec, et cette sonnerie qui me vrille les tympans ! Driiiiiiiinnnnnnggg ! le réveil-matin... ffff ce mal de tête... ahhhh ce n'était qu' un cauchemar !!! ...tiens le pur malt 12 ans d'âge est vide ? l'abus de somnifère..."

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Carte blanche (13)

Laissée à EQUALIZER (deuxième partie) :

 

Les rêves cauchemardeux ont ceci de pénibles qu'ils collent aux semelles comme bubblegum... le vieux gars s'était retrouvé dans le potage après le barouf fumant, à tousser bicoze la black-powder bien dosée charge de guerre c'est vite brouillard au Pont de Tolbiac... c'est comme ça que le récit à repris son cours comme il le raconte :

"...La baraque était à l'écart mais quand même, fallait esgourder que la pétarade n'ait pas attirée les mouches à merde. J'ai tout inspecté, jeté un œil dehors... rien. Il faisait pas nuit noire. Le deux rascals étaient bien refroidis... good new ! mais fallait pas traîner et évacuer ce merdier... dans l' ancienne grange qui servait de garage j' avais - parce qu'on ne sait jamais - des sacs poubelles grand format et un tas de trucs qui peuvent toujours servir, dont de la ficelle costaude.

J'ai mis les bottes de caoutchouc, la combi de mécano et des gants de chantier. Manipuler le grand con s'est avéré pénible, le replier en position fœtale, le ficeler Pfff... pis le rentrer dans le sac... c'est pas aussi simple. Au suivant ! même traitement ! faudra nettoyer le raisinet, et le yaourt qui leur servait de cervelle. Heureusement ils s'étaient pas trop épanchés...

J'avais envisagé la situation et préparé le nécessaire, en cas... parce que c'est pas tout de se dire: "s'il arrive ci ou ça je ferai ci ou ça". non, faut être prêt matériellement, et espérer gérer sans tourner comme une poule sans tête. De la mé-tho-de ! keep coll man ! j'ai commencé à rigoler, les nerfs... j'allais pas non plus leur faire une bénédiction à ces deux enculés, s'ils avaient pu j'étais en rondelles sur le carrelage ! alors no remorse !

J'avais gardé le vieux fourgon de récup d'un pépère décédé de longue date et jamais fait les démarches... merci la paplarophobie ! ...et merci au diable pour charger les deux crevures... une planche pour faire monter la mob... le réservoir à moitié plein ou vide ferait l'affaire... le jerricane de vingt aussi.. en route."

 

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Carte blanche (16)

Laissée à EQUALIZER (cinquième partie) :

 

OPERATION ARC-EN-CIEL

 

Pendant que Victor était occupé au problème causé par des intrus, et ce qui s'en était suivi... débarrasser les encombrants, éliminer toute trace, faire un ménage soigné... Une opération secrète était en gestation au FL-PIF. Les revendications les plus fantaisistes tenaient les Médias en haleine... nauséabonde ! Europ-Inter, baptisée "la Voix de son Maître" par des esprits réfractaires, était la radio la plus écoutée. L'affaire Coin-Pastek défrayait la chronique, on disait que c'était un coup du FTP, le fameux 'Franc-Tireur-Patriote', mais au fond rien pour étayer... Marinette La Peine, Présidente du Nouveau Rassemblement condamnait fermement cet acte terroriste et affirmait haut et fort qu'elle exclurait sans faiblesse tout adhérent qui s'en réjouirait. Silence dans les rangs ! Elle avait beau faire, donner des gages, le Diable en riait dans les détails... 

La réunion se tenait chez François, dit le Baron à cause de son maintien, son élégance en toute circonstance, et ses origines de vieille noblesse. Il n'en parlait pas, mais un cercle restreint savait. Il s'appelait François Bouteley d'Orcheynoux. Un de ses lointains ancêtres aurait combattu aux côtés de Charles Martel à la Bataille de Poitiers où il avait battu les 'arabes', les farceurs prétendaient qu'il les avait battu à Moitié. Bande de gueux édentés ! Pour l'opération prévue, il avait réuni la cellule "Les 7 couleurs"... Camel dit "le kabyle", pour son sourire irrésistible, Marceau dit "Tipunch" solide métis des îles, Le Grozabec, dit "Grobec" un breton taiseux comme pierre tombale et dur comme un menhir, et Vanpalameesh, dit "Vanpa" un grand blond mince; noueux, du Ch'Nord... Avec François ça faisait les doigts d'une main.. tendance à grosse pogne !

"Chers camarades selon les renseignements fournis par notre "Ad-Cor" (*Admirable Correspondant*) la mairesse sera à l'exposition "tentacules et volutes en sculpture moderne" qui se tient au Petit Palais. Son chauffeur et son garde-du-corps, deux gays cuirs culturistes la ramèneront à l'Hôtel de Ville à 21 heures. Pas d'à priori, ces deux tantes savent se battre... mais vous savez faire (clignement d’œil). Nous allons définir les rôles de chacun. Si tout est OK, ce sera pour demain soir. Oui, c'est un délai serré mais on n'aura pas l'opportunité de sitôt. Et puis tout est balisé. Vous recevrez un code de confirmation sur vos téléphones mobiles jetables : Arlequin. C'est le nom d'un fleuriste connu, il y aura un texte "des fleurs multicolores pour l'anniversaire de Maman". On se retrouve comme prévu au parking que vous connaissez. "

Chacun quitte la réunion l'un après l'autre discrètement, en suivant le protocole anti-filature.. avec les caméras ça devenait compliqué. Comme toujours F.O.M.E.C. !

Opération Arc-en-Ciel... c'était parti, et personne n'envisageait de se faire coincer. 'Grobec' arrivé chez lui, avait ressorti son Para-Ordnance P14 en 45 ACP, et graillé trois chargeurs à 13 coups, pas superstitieux, avec des Federal Hydra-Shok 230grs... fidèle à ce calibre que les quatre autres avait abandonné pour du 9 parabellum... Kabyle, Tipunch et Vanpa ne juraient que par le Glock-19... François lui, tenait à son Beretta 92. Bon, personne ne souhaitait avoir besoin d'allumer... mais en cas, il n'y aurait pas de quartier, tout ce qui se mettrait en travers, flics ou pas, ferait du saturnisme foudroyant. Le kabyle souriait... jamais sans son Bowie affûté rasoir.

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Carte blanche (20)

Laissée à Sven à propos de Premiers écrits de Friedrich Nietzsche :

 

L’enfant, pour Nietzsche, est "innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, une sainte affirmation", ainsi qu'il l'affirme dans Les trois métamorphoses au début d'Ainsi parlait Zarathoustra. C'est sûrement ce qui résume le mieux l'état d'esprit de Nietzsche au cours de son adolescence à la lecture de ses premiers écrits. Ceux-ci comprennent des textes écrits entre 1858 et 1864 quand Nietzsche avait entre 14 et 20 ans. Le recueil les regroupant, sous-titré le monde te prend tel que tu te donnes, s'ouvre sur des récits autobiographiques écrit par le jeune Nietzsche. Cela peut surprendre si l'on ne sait que sa vie a été profondément marquée par la mort de son père, pasteur en Prusse, en 1849, puis de son frère la même année, alors que Nietzsche n'avait que cinq ans. A la suite de cette double tragédie, sa mère, sa grand-mère, une tante, sa sœur et lui quitte la campagne pour la ville. Nietzsche y noue deux amitiés durables, se passionne pour la musique et le chant, en particulier la musique religieuse. Il écrit à ce sujet: "Le chant élève notre être et nous conduit au bien et au vrai". Il écrit aussi ses premiers poèmes. S'ensuivent des vacances heureuses. Puis vient le départ pour le lycée. Nietzsche continue d'écrire, compose de la musique, découvre Schiller et Hölderlin qui devient un de ses poètes préférés. Ses centres d'intérêt se multiplient. Il note: "Immense est le champ du savoir, infinie la recherche de la vérité !".

Au cours de l'été, il voyage en Allemagne, compose des poèmes, une tragédie en un acte sur le mythe de Prométhée, devine la présence de l'éternel retour :

"Il faut que les vivants meurent,

Que la rose disparaisse

Si tu veux qu'elle renaisse

quelque jour en sa splendeur".

L'ouvrage se termine par le cycle d'Ermanaric. Le jeune Nietzsche compose une symphonie, un poème et drame sur ce personnage de la mythologie germanique, rattaché par erreur au cycle de Siegfried en raison d'une Gudrun dans les deux légendes et à Dietrich de Berne, dont Jünger rappelle, dans la version de 1938 du Cœur aventureux, que la force de la Terre a été divisée en deux et que Dietrich de Berne en reçut une moitié. Pour composer ces différents travaux sur la fin d'Ermanaric sur fond d'amour pour la belle Swannhilde, de trahison et de vengeance, Friedrich Nietzsche a réalisé un remarquable travail de recherche historique et de philologie en analysant l'histoire du roi des Ostrogoths qui a vécu à la période charnière de la conversion au christianisme et de la transmission de ce mythe au sein de l'espace germano-nordique.

Un recueil fabuleux sur l'éclosion d'un maître.

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Carte blanche (18)

Laissée à EQUALIZER (septième partie) :

 

BILAN ARC-EN-CIEL (3)

 

...on allait en entendre... !

 

C’était pas peu dire! Victor écoutait la radio Europ-Inter et même la télé... KMA TV (Kiss My Ass TV), toutes les chaînes ne parlaient que de l’enlèvement de Marane Indigo! elle avait éclipsé l’attentat testiculaire dont Daniel Coin-Pastek avait été victime. Des bulletins de santé ponctuaient les infos mais cette affaire Indigo secouait les valeurs de la République dans leur fondement. Un passant avait donné l’alerte quand un véhicule en stationnement interdit avait attiré l’attention : une femme dénudée y gisait sur le siège arrière tête recouverte d’une cagoule de cuir verrouillée. Les policiers avaient d’abord cru à un jeu sado-maso et la malheureuse conduite à l’hôpital... le cadenas cisaillé, l’interne n’en cru pas ses yeux en reconnaissant le portrait qui passait en boucle sur les écrans. Ce fut un tremblement de terre !

“Les jours de notre Sainte Maire ne sont pas en danger selon nos premières informations, toutefois elle semble bien avoir subi des sévices corporels... il se dit qu’elle aurait été abusée à de nombreuses reprises avec une certaine brutalité selon les premières constatations.

Les flash info se succédant, on apprit le viol collectif particulièrement odieux dont la victime ne pouvait, selon ses déclarations confuses, fournir aucun indice sur le lieu, les personnes en cause, puisqu’elle n’avait rien vu ni entendu...

Un signalement des auteurs avait pu être donné par les gardes du corps retrouvés ligotés...

Tout ce que la République comptait prenait la parole :

Le préfet de l’ordre parisien, Ramirez Lambada, dit que les auteurs seraient poursuivis sans relâche et punis à la hauteur de leur ignominie. Le préfet Lambada surenchérissait dans la pose menaçante. Il avait été poursuivi par une association, les Jaunes-Cassés, regroupant des borgnes rancuniers, qui le surnommaient LBD dans la presse d’opposition. La Justice avait classé la plainte...

Victor s’amusait... une grande manifestation allait être organisée à l’initiative du Grand Maître James Meyburn, de la Grande Loge internationale du Genre Humain, contre le patriarcat machiste gynécocratophobe, suivi en cela par le secrétaire du PCF (Parti Cocufist Français). Gérard Lagaulle président du groupe LRNA (La République Nous Appelle) discourait sur le retour de la peste brune qui, sans aucun doute, venait de s’illustrer avec barbarie... emporté par son discours à la tribune, il en polissait la barre nerveusement. Les interventions se succédaient, mais c’est la Ministre de la Justice, Elizabeth Cohn-Sépieds, qui promit des peines exemplaires aux criminels. Le Prézidor Alfonso Maquarello devait faire une allocution le lendemain même sur la chaîne nationale... on s’attendait à un discours aussi filandreux que des haricots verts tardivement récoltés... L’opposition s’associait à la condamnation de cet acte qui que quoi... la Police sur le gril couinait au manque de moyens, aux négligences des services de surveillance vidéo etc etc... la partie de ping-pong générale commençait...

Victor hocha la tête...

Pfiouuu... ça va chauffer, les camarades des cellules combattantes devraient plonger, descendre le périscope et ne plus bouger. Tous les services vont remuer en tout sens, y compris les parallèles qui ne se rejoignent jamais... dit-on.

Cette fois-ci je vais me faire discret... pas besoin d’être dans le collimateur parce que... à mon âge... il va falloir que je solde les comptes de mes débiteurs... pas question de quitter cette terre au rythme des hauts tambour... 

Victor se mit à chantonner... “un jour viendra où les traîtres paieront”... il y songeait depuis longtemps... restait à mettre en forme. Le temps était venu. “V” comme Vengeance ?

 

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Carte blanche (19)

Blumroch ne me l'ayant pas défendu je m'autorise à faire ce billet d'un de ses commentaires. J'espère qu'il ne m'en tiendra pas rigueur.

En hommage à *Brave New World*, Jean-Louis Curtis avait rassemblé dans *Un saint au néon*, publié en 1956, quelques récits exemplaires. Le ton était donné dès l'*Avertissement*, qui interdisait par avance toute interprétation malveillante de son propos :

"Toute ressemblance avec des personnalités ou des institutions contemporaines ne serait due qu'à une pure étourderie de la part de l'auteur, dont la révérence à l'égard des valeurs de son siècle ne saurait être mise en doute."

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"Les honneurs et la publicité. C'est peut-être la version moderne de la persécution. Autrefois, on se débarrassait de certains hommes en les lapidant ou en les laissant mourir de faim dans une prison. Aujourd'hui, on a trouvé mieux pour se débarrasser d'eux : on les transforme en vedettes. C'est diabolique."

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"Je n'ai pas devant moi des hommes vivants. Car les hommes vivants sont des hommes de refus ; et vous acceptez tout, passivement : la propagande, le tam-tam des slogans publicitaires, les mots d'ordre, les idées préfabriquées, un sentimentalisme de dessins animés, une religion pour théocratie aztèque. Vous êtes brimés et vous vous croyez protégés. Vous êtes des faisceaux de réflexes conditionnés et vous vous croyez libres. [...] Vous acceptez que la science modifie les structures de votre cerveau, sous prétexte de vous rendre meilleurs et de vous intégrer plus étroitement à la collectivité ; en fait pour vous dépouiller un peu plus de votre qualité humaine et vous rapprocher un peu plus du robot heureux. Vos savants auront tué la vie et la conscience – et naturellement, vous n'en saurez rien, parce que vous êtes déjà morts : des morts spirituels, dotés de réflexes et de tropismes. Vous êtes entrés déjà dans l'Utopie. L'âge d'or est venu. Les temps sont venus : les temps de la mort de l'Homme. Jamais l'espèce humaine n'a été plus confortable. Il n'y a plus de mal. Il n'y a plus de désordre. Il n'y a que de la culpabilité : ce qui n'est pas conforme est coupable. Un jour, je vous le prédis, votre âge d'or créera des camps de concentration pour les non-conformes. Un jour, vous jetterez les non-conformes dans des camps d'expiation et de destruction. Partout où brillera une étincelle d'humanité véritable, vos polices se précipiteront pour l'éteindre. Car l'humanité véritable, c'est la mort, la souffrance et le désordre. [...] Il n'y a plus de religion, mais on l'a remplacée par une théocratie. Il n'y a plus de morale, il n'y a plus que des lois et un conformisme. Il n'y a plus d'hommes libres, il n'y a que des robots."

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D'un rebelle, d'un réfractaire :

"Il a horreur de la vulgarité. Il pardonnerait à la civilisation moderne sa férocité, son hypocrisie, son cabotinage. Il ne lui pardonne pas son aveuglement, sa bêtise, ses contradictions. Il ne lui pardonne pas d'avoir pris le confort pour le bonheur, la sécurité pour l'équilibre, la sous-vitalité pour la vertu, la publicité pour la grandeur. Il ne lui pardonne pas de brimer l'être humain et d'avoir complètement étouffé en lui jusqu'à l'esprit de révolte."

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"Évidemment, qu'une humanité qui s'était autrefois distinguée par les invasions, les croisades, les guerres civiles, Maître Eckhart, Dante, Shakespeare, Mozart, par les hérésies religieuses, par saint Ignace de Loyola, par des reîtres et des mystiques, des papes criminels et des révolutionnaires inspirés, par l'orgueil, la luxure et la folie, mais aussi par le sacrifice, -- que cette humanité bornât désormais ses ambitions à l'achat d'un balai perfectionné, c'était un assez maigre progrès à inscrire au tableau de l'amélioration de l'Espèce..."

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Les valeurs à piétiner pour tenter de rester libre :

"La religion communautaire. La tyrannie policière. La soumission de l'individu aux impératifs de la collectivité. La standardisation. La série. La morale commune. La vulgarisation des connaissances. Tous les idéaux du siècle : confort, argent, réussite, efficacité."

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"Le monde ne sait plus jouer, il a perdu le secret, il ne comprend plus ni l'ironie, ni un humour un peu subtil, ni aucune espèce de voltige intellectuelle. Le monde est affreusement lourd, il prend tout au pied de la lettre, il marche à travers d'épaisses notions avec de gros sabots ; il n'a aucun sens de l'élégance qu'il y a à se moquer de soi-même et de ce qu'on aime le plus et à fournir des armes contre soi ; l'antiphrase l'égare ; la parodie lui échappe ; un minimum de raillerie le déconcerte."

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Le pouvoir central, récupérateur par essence, entend contrôler une fausse opposition en créant un Club des Happy Few, reconnu d'utilité publique, patronné par le ministère de la propagande et par le ministère de l'éducation nationale. Un club sélectif ouvert à tous :

"Naturellement, il faudra distiller l'irrespect et la révolte à petites doses prudentes, inoffensives. Oh, ils ne sont pas difficiles, ils se contenteront de peu."

 

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Carte blanche (17)

Laissée à EQUALIZER (sixième partie) :

 

OPERATION ARC-EN-CIEL (2)

 

Code Arlequin, "des fleurs pour maman"... l'équipe au complet s'était retrouvée.

Répartie en deux véhicules, une camionnette du célèbre traiteur Félix Popotin et l'autre Maison Pètrochian, caviar, réceptions. Ces véhicules avaient leur quasi entrée libre à la Grande Mairie... tant s'y succédaient les soirées avec buffet garni d'abondance des meilleurs mets et crus fournis par Nic’lolas, vins et spiritueux. Le contribuable payait, même en dettes. Il n'avait pas été difficile de prendre en filature la Tesla noire à cocarde aux armes de la Ville... dont le rétroviseur était orné d'un imposant ruban arc-en-ciel (symbole gay friendly) et d'entrer à sa suite dans le parking. Le vigile à la nonchalance tropicale leva à peine un œil de son journal de turf... savoir quel bourrin arriverait gagnant ou placé ? À l'emplacement VIP se trouvait l'ascenseur qui menait directement aux appartements privés de "Maman". Les deux body-buildés ont bien vu les livreurs mais c'était la routine alors... Maman portait un tailleur noir ajusté qui ne dissimulait pas ses formes débordantes. Au moment où l'ascenseur arrivait les livreurs avaient encadré le trio. Les shockers électriques ont crépité "en même temps"...

Je l'ai ! - dit Tipunch - en soutenant Maman une main sous chaque sein... la prise était bonne... Grobec et Vanpa tenait le chauffeur affalé... Baron et Le kabyle mettait déjà à poil le garde du corps... regardez-moi ça, nos mignons ont des jolis joujoux, et de brandir une paire de Glock-26. Retrait des chargeurs, de la cartouche chambrée, et "in the pocket": confiscation ! Pas de temps à perdre, il fallait charger Maman dans le véhicule Félix Popotin. Les deux gardes-chauffeurs, bouches et yeux fermés au ruban adhésif, bras et jambes ligotés par des menottes en plastique. Le kabyle couvrait les arrières... Mémaire Indigo la tête recouverte d'une cagoule 'cuir sado-maso', verrouillée à la nuque par un cadenas, émettait quelques onomatopées indéchiffrables, en soutif moulant ses gros nibards et sa culotte de dentelle, elle était encore 'bonne' même avec son cul dodu... la cagoule ne comportait aucune ouverture, ni yeux ni oreilles, ni bouche... juste une mince fente impénétrable pour assurer la respiration. Il n'était pas question de faire mourir l'édile. C'eut été mal venu et aurait mis à dos une part non négligeable de la gente féminine... déjà que ça allait forcément couiner !

La sortie n'avait pas posé de problème... jusque là tout se passait au mieux, grâce à l'action souterraine des "petites mains" de la résistance. Un réseau diffus de citoyens trop heureux de donner un coup de pouce aux "Patriotes", soit en regardant ailleurs ou traînant les pieds, ou laissant tout bêtement une porte non verrouillée (négligence !) ou perdre un passe d'accès (tête de linotte !) ou couper par inadvertance le circuit des caméras de surveillance (maladresse !) et c'est dans ce semi-boxon qui durait depuis des années que les sous-sous-traitants des sous-traitants de boîtes de maintenance sabotaient le boulot parfois sciemment, généralement par un jemenfoutisme chronique... vu que les administrations payaient au lance-pierre... les intérimaires passaient plus de temps à regarder leur smart-phone qu’à bosser sérieusement.

Les deux camionnettes allèrent bon train jusqu'à un hangar de la zone nord-est de Paris pour y être abandonnées. Le quintette se réparti entre le Mercedes Vito noir (avec mamie) et une ancienne classe A, qui n'attendaient qu'eux. En route vers un camp de migrateurs, deux cent Qi-70 sub-afro environ sur lesquels régnait Babacar et sa bande. Camel et Tipunch avaient établi le lien. L'échange se fit à l'entrée du Camp. Attention dit Camel, seulement "Tchi-Tchi" hein, pas “la mort” hein !? surtout pas !!! tu passes avant les autres si tu veux, tu la gardes 24h pour que tes mort-de-faim lui fassent le plein de zobiline, mais pas de sévices, pas de coups ! "Oui mon fwère!"... et après tu prends la voiture garée à cinquante mètres, la Clio blanche, ça c'est la clé. Et tu la laisses Porte de Coin-coin avec la dame dedans vivante bien sûr !!!... voilà le flous 5 000 zozo... ça c'est la clé d'une consigne Gare du Nord, le numéro est dessus. Quand on aura entendu à la radio qu'elle a été laissée sauve y'aura encore 5 000 pour toi dans la consigne. "Compwi patwon !!! à ce pwix là weviens quand tu veux !...

Le retour était joyeux... cette garce avait bien fait chier son monde pour satisfaire la boboterie... emmerder ceux qui travaillent, habitent extra-muros mais votent pas dans Sa ville. Elle avait tant fait pour tous les clandos du monde que finalement, puisqu'elle les aimait tant, elle allait être comblée pour de bon! dans moins de quarante-huit heures le bordel allait commencer !

On allait en entendre ! Bientôt...

 

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