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10/06/2007

Solitude

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Steve Mills

Ankle deep

Azraël

Comment serai-je quand viendra le moment ? Un vieillard sénile abandonné dans un quelconque mouroir, un vieil homme entouré s’endormant paisiblement chez lui, un lâche tremblant espérant vivre encore un instant, une pauvre chose agonisante dans un lit d’hôpital, un individu en pleine forme emporté par une mort subite, une victime lardée de coups de couteau dans une ruelle sordide… Qui serai-je quand l’Ange de la Mort viendra me caresser la visage ?

Sagesse

C’est quoi la sagesse ? On trouve des gourous qui la dispensent, des philosophes qui l’enseignent, des livres qui la résument, des personnes qui l’étudient, d’autres qui disent la détenir... il y en a partout. Vous voulez de la sagesse ? En voilà. De la sagesse au mètre, au kilo, en gros et demi-gros, au litre, en tranche, en perfusion, en poudre... Mais c’est quoi la sagesse ? Accepter de mourir en toute quiétude ? Supporter sa souffrance et celles des autres ? Se retirer du monde pour ruminer le temps qui passe ? Apprendre à pardonner la méchanceté et la bêtise de certains ? Non merci. Je ne serai jamais sage.

Impressions d'un provincial

 Je suis de retour d'un petit séjour à Paris, mi-professionnel mi-touristique. La capitale me fait penser à la Rome antique, les palais majestueux y côtoient les taudis invivables, la richesse insultante la misère sordide, la présence policière affirmée le laxisme fataliste, le tout respire l'égoïsme, l'hédonisme, le stress et le mal-être derrière une façade festive ostentatoire. Bien-sûr, ces maux de la société actuelle sont présents dans toutes les villes, mais ils y sont infiniment plus exacerbés que dans un ville de province comme mon cher Bordeaux. Paris est une fuite en avant avec une longueur d'avance sur le reste du pays.

Le tour de France des monuments (choix absolument arbitraire) : Menton (06)

La serre de la Madone

01/06/2007

Ocre brun

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Alicia St Rose

Terracotta jungle

« Ma guerre de 14 »

"[...]

À peine arrivé au front, on m'avait chargé d'une liaison sur la Voie sacrée, pour transmettre des instructions à une batterie qui attendait la relève. Heureusement tout était calme. Mais que faisais-je là ? Je ne connaissais pas les lieux. Je chevauchais sous la lune vers des gens dont j'ignorais tout. Il y avait sur les bords des carcasses de chevaux et de voitures, Et puis un silence, un silence total.

J'ai été rejoint par un autre cavalier solitaire, d'un groupe de mon régiment. Il avait une mission similaire, mais c'était déjà familiarisé avec le paysage. Il m'a aiguillé. Nous avons parlé doucement sous la lune, tous les deux, tant que nous étions ensemble. J'ai retenu son nom jusqu'à aujourd'hui : l'adjudant Maqueron. Je ne l'ai plus jamais rencontré. Mais, voyez-vous, j'ai découvert l'homme.

[...]

Au risque de choquer, je dirais que cette guerre reste un bon souvenir. Est-ce l'oeuvre du temps, qui pousse à tout idéaliser ? Mais la violence et l'horreur tenaient plus du hasard, ou du destin que de l'homme. L'ennemi restait une entité. Je ne peux pas dire que nous haïssions les allemands. Ils étaient ceux d'en face.

[...]

Cela c'est passé en juin 1918, un jour où je me suis véritablement trouvé dans une bataille. J'ai eu une peur intense : beaucoup de monde tombait. Et l'on m'avait dit : « Marchez, mais ne courez pas, quand ça canonne de partout, courir ne sert à rien » Alors j'ai dominé ma peur. Ce fut un grand nettoyage ! J'en suis sorti différent, en sursis. Jusqu'à maintenant, près de soixante-dix ans plus tard, je conserve la conviction : je me trouve ici par chance, je vis des jours improbables, indus. Je revois la silhouette de mon capitaine. Il lève ses mains. Il les porte à sa tête. Il s'effondre. Ce fut donc lui, l'instituteur breton, et pas moi.

Une heure avant encore, dans la nuit, alors que c'était mon tour de veille, il m'avait surpris dormant dans le fossé au bord de la route ; il m'avait laissé dormir et avait continué la garde à ma place.

[...]"

 

Gorges Dumézil

in Les collections de l'Histoire n°21