statistiques web gratuite

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/10/2007

Trop tard

ff071ea4db281f0ad70c51f07fe6b32c.jpg

Luciano Ventrone

Il crepuscolo dei vagabondi

 

Des singes et des hommes

Les chimpanzés refusent de faire un geste en faveur d'autrui, même si cela ne les prive de rien, révèlent les résultats d'une étude de comportement menée sur ces grands singes en captivité et publiée dans la revue Nature de jeudi.

Concrètement, pour voir si le sens d'équité existait chez les plus proches parents de l'homme dans le règne animal, Joan Silk, de l'université de Californie à Los Angeles, et ses collègues, ont imaginé des expériences dans lesquelles les chimpanzés (dix-huit en tout) pouvaient obtenir une friandise tout en en livrant, ou non, une autre à un congénère.

A cette fin, les singes ont été placés par paire dans deux enclos contigus, avec un appareil de distribution de fruits, situé entre les deux. Cependant, seulement l'un d'eux pouvait l'actionner en poussant ou en tirant une manivelle, soit pour accéder uniquement lui-même à la friandise convoitée, soit pour en faire tomber simultanément une autre, identique, vers son voisin. Dans aucun cas, le chimpanzé actif ne pouvait donc être perdant.

A la surprise des chercheurs, les primates, qui se connaissaient pourtant très bien mutuellement car ils vivaient ensemble depuis de longues années, ont nettement préféré se servir eux-mêmes sans se laisser impressionner par les gestes du quémandeur d'en face.

Ce comportement était d'autant plus étonnant qu'à l'état sauvage, en Afrique, les chimpanzés participent à une multitude d'activités collectives. Ils prennent part, par exemple, à des patrouilles le long de frontières de leur territoire, à des agressions en coalition contre les populations adverses, ils consolent un congénère blessé. Ils participent à la chasse et partagent ensuite la viande.

Il semblerait que, chez les primates non-humains, y compris les chimpanzés, ces gestes tiennent compte des liens familiaux entre les différents membres d'une communauté (les chimpanzés sélectionnés pour les expériences n'étaient pas apparentés), notent les scientifiques.

Chez l'homme, en déduisent-ils, l'explication du comportement pro-social extrêmement varié (participation aux élections, don du sang, condamnation des violations de normes sociales...) est à chercher en revanche dans les capacités complexes d'apprentissage culturel et les jugements moraux.

 

Dépêche AFP du 26 octobre 2005,

Musique (42)

Alain Bashung

Aucun express

Franchises médicales

Que pensez-vous du projet de franchises, annoncées pour 2008 sur les consultations, les médicaments, les analyses médicales et les soins hospitaliers ?

Jean-Pierre Davant : Sur ce sujet, la Mutualité Française restera mesurée tant que nous n’aurons pas rencontré le Premier ministre et la ministre de la Santé pour obtenir des éclaircissements. Mais, en soi, la création de ces franchises risque fort de n’être que du ravaudage : on est loin d’une réforme de fond !

Le but de la franchise, nous dit-on, c’est de "responsabiliser" les assurés sociaux par l’argent. Mais la Sécurité sociale laisse déjà à la charge des malades une partie des frais : c’est le ticket modérateur. Comme son nom l’indique, il est supposé "modérer" les dépenses. Mais dans la pratique, vous croyez qu’une personne hospitalisée a le choix de "modérer" ses dépenses à l’hôpital ? Qu’elle se sentira "responsabilisée" en payant une franchise ? On ne réglera rien comme cela !

Tous les acteurs de santé le disent : si les franchises sont élevées, on va encore aggraver les inégalités d’accès aux soins. Si elles sont basses, elles ne rapporteront pratiquement rien à la Sécu. C’est la quadrature du cercle ! Bien sûr, les plus défavorisés seront exonérés de franchises. Mais les classes moyennes auront, une fois de plus, le sentiment d’être lésées : trop riches pour bénéficier des aides, bien assez riches pour payer des cotisations !

Les franchises risquent donc de dresser les assurés sociaux les uns contre les autres, en mettant en danger le principe de la solidarité. C’est là-dessus que nous voulons alerter le nouveau gouvernement.

Propos recueillis par Pascal Lelièvre

 

Pour l'interview complète de Jean-Pierre Davant, Président de la Mutualité française, c'est ici.

Le tour de France du patrimoine (choix absolument arbitraire) : France

Le patrimoine ferroviaire

09/10/2007

Bonne nuit

 
457fac7f32214d439ab5abb11ea52625.jpg

Martin Clarke

Moon over the peel

La patrouille

Il n'y avait plus de doute, c'était bien le bruit de gravillons qui tombaient sur le pavillon de la voiture.

- Mais qu'est-ce tu fais ? T'arrête pas ! Roule !

- Mais les cailloux...

- Putain ! C'est tout de même pas des pavés qu'on nous balance.

Le véhicule repris sa vitesse normale : celle d'un pas rapide, histoire de faire de la présence policière en évitant les ornières qui truffaient le chemin de terre.

Il y a quelques années l'agrandissement de la cité des Fauvettes avait été décidé. On avait amené des engins de chantier, creusé des trous gigantesques, accumulé la terre en collines, puis tout s'était arrêté. Une inextricable histoire de dépôt de bilan frauduleux avait gelé les travaux. On avait démonté les grues, remballé le matériel, entouré la zone d'une grillage pour l'interdire au public et tout était resté en l'état. Très rapidement la perméabilité de la clôture fit que l'endroit devint le terrain de jeux favori des enfants des Fauvettes et un lieu de trafic en tout genre. La police avait donc reçu l'ordre de faire des patrouilles régulières dans ce décor de champ de bataille grâce au chemin qui le traversait avec, bien-sûr, consigne de ne pas faire de provocation.

Consigne à vrai dire plutôt vague quand on était un jeune policier qui réalisait sa première patrouille dans la secteur. Heureusement que dans sa bienveillance son chef de poste le faisait cornaquer par un ''ancien''. Il se contentait donc de regarder consciencieusement autour d'eux tout en essayant autant que possible de ne pas rouler dans un nid de poule.

Des enfants couraient le long des talus qui surplombaient le chemin en leur criant des choses incompréhensibles à cause de la distance, mais que l'on pouvait imaginer peu amicales, tout en leur faisant des gestes obscènes. D'ailleurs il était fort probable que c'était eux qui les avaient bombardé de cailloux auparavant. Après avoir baissé leur pantalon pour leur montrer leurs fesses ils s'en allèrent vers d'autres occupations.

- Tiens, ça n'y était pas la dernière fois, fit l'"ancien'' en désignant les restes d'un voiture calcinée.

- On s'arrête ? hasarda le ''nouveau'' sans trop y croire.

- Non, on reviendra plus tard.

Un peu plus loin, un petit groupe de garçons en jogging et casquette accompagnés de leurs compagnes, portable vissé à l'oreille et vêtues avec l'élégance de starlettes de films X, discutaient à grands renforts de gestes près de deux BMW garées sur le côté. Ils s'arrêtèrent le temps de jeter un œil noir aux occupants de la voiture de police - l'un d'entre eux fit même le geste de leur tirer dessus avec son index pointé – puis ils reprirent leur conversation. Les filles n'avaient pas sembler s'apercevoir de quoi que se soit et continuaient leur conversation téléphonique. Cette fois le ''nouveau'' ne dit rien : le métier commençait à rentrer.

Tout à coup, la radio de bord leur signala qu'à la terrasse d'un restaurant un homme refusait d'éteindre son cigare. Le central avait reçu plusieurs appels des autres clients et du propriétaire pour demander une intervention.

- C'est pour nous ! C'est juste à deux rues d'ici. Mets la gomme !

Toute sirène hurlante la voiture s'extirpa du chemin défoncé et rejoint la route bitumée.

- Enfin un peu d'action, pensa tout haut son conducteur.