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11/02/2013

Remarques mécréantes

Dans le tram une adolescente regarde les infos sur son portable et, surprise, annonce à sa voisine que Benoît XVI va démissionner. Réponse de celle-ci :

- Mais il peut pas démissionner !

Les demoiselles n'avaient pas l'air plus croyantes que la moyenne des jeunes françaises, c'est-à-dire sans doute pas du tout, mais le pape c'est le pape ; et à part quelques christianophobes qui sont beaucoup moins nombreux que le bruit qu'ils font laisserait croire, elles devaient être rassurée comme beaucoup que quelque part il y ait un pape parce qu'il en a toujours été ainsi. Le pape va donc démissionner, même pas abdiquer, ce qui a tout de même une autre allure, mais démissionner comme n'importe quel salarié. Je l'ai déjà dit, je suis agnostique, et pas très au fait des choses de l'Église, Benoît XVI je n'en pensais pas grand chose, sinon que son surnom de "Panzer cardinal" me plaisait assez car je l'imaginais donner un peu d'urticaire aux bobos. Aujourd'hui, je suis déçu ; c'est un peu comme si le Christ déposait sa croix avant de gravir le Golgotha.

Les regrets

La fin du monde a bien eu lieu... 

« La fin du monde a bien eu lieu. Elle n’a pas eu lieu un jour précis, mais s’est étalée sur plusieurs décennies. Le monde qui a disparu était un monde où la plupart des enfants savaient lire et écrire. Où l’on admirait les héros plutôt que les victimes. Où les appareils politiques n’étaient pas encore devenus des machines à broyer les âmes. Où l’on avait plus de modèles que de droits. Un monde où l’on pouvait comprendre ce que voulait dire Pascal quand il affirmait que le divertissement nous détourne d’être vraiment hommes. Un monde où les frontières garantissaient  à ceux qui y vivaient une façon d’être et de vivre qui leur appartenait en propre. C’était un monde qui avait aussi ses défauts et qui fut même parfois horrible, mais la vie quotidienne du plus grand nombre y était au moins réglée par des dispositifs de sens aptes à dispenser des repères. Par le truchement des souvenirs, ce monde reste familier à beaucoup. Certains le regrettent. Il ne reviendra plus. »

Robert de Herte, « Eléments », numéro 146.

Source : Zentropa

10/02/2013

Cajuns

L'Angelus

Au Ciel

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07/02/2013

Aéronefs (33)

Rencontre d'Aviateur

Le second lieutenant Charles L. BROWN était pilote de B-17 au sein du 379ème Bomber Group / 527ème Squadron, basé à Kimbolton en Grande Bretagne.

Nous sommes le 20 Décembre 1943, quelques jours avant Noël. De retour d'une mission à Bremen en Allemagne son B-17 "Ye Old Pub" (42-3167) était dans un sale état, touché par la flak et quelques chasseurs. Le compas était endommagé et, déboussolé, il s'enfonçait dans le territoire ennemi en pensant faire route vers Kimbolton.

Alors qu'il venait de survoler un aérodrome allemand, l'Oberleutenant Franz STIEGLER du 6./JG 27, reçu l'ordre de sauter dans son Bf109 et d'aller descendre la forteresse volante.

Quand il fut suffisamment proche du B-17, Franz n'en cru pas ses yeux. Selon ses propres mots, il n'avait "jamais vu un avion dans un si mauvais état". La section arrière était sévèrement touchée et le mitrailleur de queue était blessé, le nez de l'appareil était fracassé et l'appareil criblé d'impacts d'obus.

Oubliant un instant son ordre de mission, Franz se mit en patrouille au côté du B-17 et posa son regard sur Charlie. BROWN se démenait pour maintenir son piège en état de vol.

Comprenant qu'ils ne savaient plus où ils allaient, Franz agita les ailes pour faire signe à Charlie de le suivre. Il les escorta et les guida jusqu'au dessus de la mer du Nord en face de l'Angleterre. Puis, il salua Charlie BROWN et reprit le cap du continent.

Après s'être posé Franz raconta qu'il avait descendu l'avion au-dessus de la mer et ne dit jamais la vérité à quiconque. Quant à Charlie BROWN et au reste de son équipage, ils racontèrent toute l'histoire lors du débriefing, mais ils reçurent l'ordre de ne pas en parler.

Plus de 40 ans après, Charlie chercha à retrouver le pilote de la Luftwaffe qui avait sauvé son équipage. Après des années de recherches, Franz fût retrouvé. Il n'avait jamais dit un mot de cette histoire, même lors des réunions d'après guerre.

Ils se sont rencontrés aux Etats-Unis lors d'une réunion du 379ème Bomber Group, avec à leurs côtés 25 personnes qui ne doivent leur vie qu'au simple fait que Franz n'a pas ouvert le feu ce jour là.

Charlie BROWN vivait à Seattle et Franz STIEGLER s'était installé à Vancouver après la guerre. Lors de leur rencontre, ils se rendirent compte qu'ils avaient vécu pendant 50 ans à moins de 300 Km l'un de l'autre.

Depuis leurs retrouvailles les deux protagonistes ont apporté de nombreux éclaircissements sur cette histoire.

Ce 20 Décembre 1943, alors que BROWN faisait cap vers son objectif, il fut sévèrement touché par la Flak.

"Soudain," se souvient-il, "le nez du B-17, fut pulvérisé par la Flak. Puis 3 des 4 moteurs furent endommagés. Le plan horizontal gauche et l'élévateur arrachés, 90% de la gouverne de direction ainsi que le haut du plan vertical détruits.

J'ai rapidement quitté la formation pour éviter d'endommager d'autres avions dans le cas où nous aurions explosé en vol.

Les allemands nous sont rapidement tombés dessus. 8 Chasseurs par devant et 7 de plus par derrière et nous n'étions pas en position de nous défendre.

Je me suis rapidement dirigé vers l'un d'entre eux. Je n'y croyais plus... L'avion s'était engagé dans un virage serré quand je perdis connaissance. Notre système d'oxygène était tombé en rade..."

Ensuite, le B-17 chuta de 8500 à 70 m avant qu'il ne reprenne conscience. Chose incroyable, "Ye Old Pub" s'était stabilisé et volait droit vers un aérodrome Allemand.

Au même moment, Franz STIEGLER qui s'était posé pour faire le plein de munitions, repéra l'avion de Charlie. Il sauta dans son Bf109 pour le prendre en chasse et ajouter un score à son palmarès Il se rapprocha par l'arrière jusqu'à quelques mètres. Voilà comment STIEGLER décrit la rencontre:

"Le B-17 était comme une passoire. Il y avait du sang partout. Je pouvais voir l'équipage qui tentait de venir en aide aux blessés. Le mitrailleur de queue était couché sur sa mitrailleuse son sang ruisselant le long du canon. A travers le trou béant du fuselage, je pouvais voir des membres d'équipage tentant de sauver un camarade dont la jambe avait été emportée. Alors, je me dis, 'comment pourrais-je faire feu' ? - Ce serait comme tirer sur un homme en parachute...' 

Quand j'étais en mission en Afrique du Nord, mon commandant disait: 'tu es un pilote de chasse. Si j'entends un jour que tu as tué quelqu'un en parachute, je te tuerai à mon tour...'"

Ensuite STIEGLER vola aile contre aile avec la passoire volante, suffisamment proche pour que les deux ennemis se voient distinctement. Puis il escorta la forteresse jusqu'au dessus de la mer du Nord. Et, à la grande surprise de BROWN, il le salua avant de dégager, lui laissant la possibilité de regagner un terrain Anglais.

Sur les 10 membres d'équipage, 4 furent blessés et 1 tué. BROWN avait une balle dans l'épaule droite, mais il fallut attendre 40 ans avant qu'il ne le sache. STIEGLER eu la chance de faire partie des 1200 pilotes de chasse allemands sur 30000 à avoir survécu à la Guerre. Pendant le conflit, il valida 28 victoires. Originaire de Regensburg (Bavière), il habite maintenant au Canada.

Des années plus tard, lorsqu'on demanda à BROWN si il lui était arrivé quelque chose d'intéressant durant la guerre, il répondit: "Une fois, un pilote de la Luftwaffe m'a salué."

Avec l'aide d'Adolf Galland et de l'association des pilotes de chasse Allemands, BROWN réussi à retrouver STIEGLER des années plus tard. Avant ce fameux 20 Décembre, Franz avait déjà descendu deux B-17. Pour le troisième, il aurait obtenu la "Ritterkreuz des Eisernen Kreuzes", médaille des pilotes de chasse allemands. Si on avait découvert qu'il avait laissé filer le B-17, il aurait été traduit en cour martiale et exécuté.

Une bien belle histoire,

[...]

Charles L. BROWN a écrit ses mémoires: "The 13 Minute Gap".

[...]

Source (article complet avec illustrations) : Aérodrome gruyère

Eh bien moi, je ne la trouve pas belle du tout cette histoire. Primo, j'ai des doutes sur sa véracité, après coup il est toujours facile de bidouiller son histoire seul ou à plusieurs pour épater la galerie et émouvoir à bon compte. Secundo, le pilote allemand est un traître, épargner un bombardier alors que fin 43 les Alliés avaient déjà commencé leurs épouvantables destructions sur le Reich, écrasant sans distinction les infrastructures, les civils et les militaires sous un déluge de bombes, c'est difficile à admettre. Je veux bien croire que les dégâts du B-17 l'aient surpris et qu'il n'ait pas eu le coeur de l'achever mais dans ce cas il eut été logique de l'obliger à atterrir en territoire occupé, ce qui n'aurait pas été très compliqué vu son état, et non pas le reconduire chez lui pour que son équipage remonte dans un appareil en bon état et vienne à nouveau semer la mort et la désolation. Tertio, est-ce que vous arrivez à imaginer l'inverse se déroulant pendant la Bataille d'Angleterre ?

Sexisme

Pourquoi dit-on une souris, une girafe ou une baleine alors qu'il y a aussi bien des mâles que des femelles dans ces espèces ? On devrait aussi pourvoir dire un souris, un girafe ou un baleine. Qui veut pétitionner avec moi ?

06/02/2013

Musique (299)

L'envoûtante musique du non moins envoûtant Picnic à Hanging Rock de Peter Weir :

 

Gheorghe Zamfir

Doina sus pe culmea dealului

05/02/2013

Sont forts ces nazis ! (38)

Grâce à Philippe Edmond, je découvre ce magnifique article paru dans la rubrique Sciences du journal Le Monde. On ne rigole pas ! ce mélange de la Pravda et de Pif Gadget a valeur d'évangiles (laïques) dans notre douce bobocratie. "Et qu'y lit-on de beau ?" me demanderez-vous, tout frétillants d'impatience. Que les historiens nazis (dans le titre on parle de savants nazis c'est plus cinématographique) auraient manipulé les résultats de leurs fouilles archéologiques avec la collaboration de leurs pairs des pays voisins notamment français (toujours prêts à collaborer ceux-là !) pour inventer une origine indo-européenne à notre civilisation, et que notre culture est encore toute imprégnée de ces horreurs à l'heure actuelle. Là, je marque une pause, c'est trop fort...

Bon, je reprends. Heureusement, le vaillant conservateur-payé-avec-nos-deniers-du-musée-d'archéologie-nationale-de-Saint-Germain-en-Laye, qui n'a que ça à faire, a écrit un livre qui nous dit la vérité vraie et remet les choses à leur place, une sorte de Das Nazis Code. Laurent Olivier, le conservateur en question, en tire un constat évidemment "courageux et amer" vendu pour la modique somme de même pas 21 Reichsmarks... pardon, euros.

Avec tout le respect dû au pisse-copie d'un torche-cul, on pourrait tout de même faire remarquer à Stéphane Foucart, qui n'hésite pas à invoquer les mânes du pauvre George Orwell, que ce travestissement de l'Histoire par des chercheurs serviles et idéologiquement formatés est exactement ce que nous vivons actuellement avec la réécriture en noir de l'épopée occidentale et la glorification subséquente de l'expansion musulmane, des royaumes nègres et des chefs peaux-rouges.

Notre passé colonisé par les savants nazis

Dans son célèbre roman 1984, George Orwell met en scène un fonctionnaire du ministère de la vérité, chargé de récrire l'ensemble des archives disponibles en fonction du présent et, surtout, des projets de Big Brother. C'est une histoire très semblable que raconte l'archéologue Laurent Olivier, conservateur du département des âges du fer du Musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), dans son nouveau livre. A ceci près qu'elle ne relève nullement de la fiction d'anticipation, et plutôt de l'histoire européenne et du "hold-up" de l'Allemagne nazie sur celle-ci.

Nos ancêtres les Germains est le fruit d'une méticuleuse enquête sur l'une des armes politiques du nazisme : l'archéologie. Laurent Olivier montre comment celle-ci s'est très vite structurée, outre-Rhin, comme instrument au service des projets et des idées du national-socialisme. Plus perturbant est le constat que la communauté archéologique allemande a participé très activement à ce projet. Dès la fin des années 1930, plus de 85 % des préhistoriens allemands sont membres du parti nazi. " Cette politisation massive en fait l'un des corps les plus nazifiés d'Allemagne", écrit Laurent Olivier.

LES ARCHIVES DU SOL

Dans ses grandes lignes, l'histoire est connue. C'est celle d'une discipline mise au service du projet conquérant de l'Allemagne nazie, quitte à refonder le passé de l'Europe. Comment ? En cherchant à toute force, dans les archives du sol, les traces d'un peuple "indo-germain" venu du nord, vers le IIIe millénaire avant notre ère, pour déferler sur l'Europe et la faire passer de l'époque encore sombre du néolithique à l'âge brillant des métaux.

Il fallait pour cela, dès les années 1930, que les savants allemands nouent des contacts étroits avec leurs pairs des pays voisins, et en particulier les chercheurs français. Le coeur du travail de Laurent Olivier est une plongée dans les rouages de cette compromission, de cette collaboration intellectuelle et scientifique. Avec ses situations, ses correspondances, ses portraits. Le constat qu'il en tire est courageux et amer. C'est celui d'une communauté largement enrôlée dans le projet.

Y a-t-il un héritage ? Reste-t-il aujourd'hui, dans les pratiques ou dans les esprits, des lambeaux de cette racialisation de l'archéologie entreprise par les savants du Reich, avec le concours enthousiaste de leurs collègues français ? Le réflexe est toujours vivace d'associer une culture matérielle à une identité ethno-linguistique - le terme est moins inflammatoire que celui de "race" - ou de lire dans son expansion celle de populations cohérentes...

C'est à la communauté archéologique de se pencher sur ces questions soulevées par l'archéologue. Son idée à lui tient dans le titre de son ouvrage - un titre à double sens. Lorsqu'il écrit "Nos ancêtres les Germains", Laurent Olivier parle d'un "nous" qui n'est pas la communauté nationale mais bien celle des archéologues.

Nos ancêtres les Germains. Les archéologues au service du nazisme,

de Laurent Olivier (Tallandier, 320 p., 20,90 €).

Stéphane Foucart