20/05/2019
Le jeu des deux images (330)
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Samedi 18 mai
Acte XXVII pour les Gilets jaunes et vingt-et-unième manifestation pour moi.
En passant devant l'Hôtel de ville pour me rendre à la manifestation je ne vois aucune trace d'un dispositif de protection policier ; peut-être en installeront-ils un léger un peu plus tard. J'arrive place de la Bourse et je n'aperçois qu'un Gilet jaune, un seul. Rafle géante ou essoufflement total et soudain du mouvement ? Surpris et dépité, je m'en approche et lui demande ce qu'il en est. Il me montre à environ deux cents mètres le "village anti-Monsanto". « Ils sont tous là-bas. » J'avais naïvement cru que ce seraient les "écolos" qui se seraient joints à nous et pas l'inverse. Tant pis, j'y vais. Philippe Dubois n'est pas là aujourd'hui, il m'avait prévenu en début d'après-midi du peu de motivation que lui procurait cette marche commune. Ledit village est constitué de quatre ou cinq stands où différentes actions contre Monsanton sont organisées. "Écologistes" et "Insoumis" font aussi leur campagne pour les Européennes. Les Gilets jaunes sont peu nombreux et je ne distingue pas la plupart des participants habituels. Un manifestant sympathique et bavard me prédit à l'aide d'une analyse où interviennent nombre de facteurs dont la diminution de la durée du jour après les vacances n'est pas le moindre que « ça pétera en septembre ». Pourquoi pas, après tout ? Le cortège s'ébranle et nous partons cette fois vers le centre ville : grâce à Monsanton on retrouve des lieux qui nous ont été interdits depuis plus d'un mois. L'hyper-centre est bien sûr solidement défendue. Nous faisons le tour du centre et à l'angle du cours Victor Hugo et de la rue Sainte-Catherine toujours interdite un long face à face oppose les policiers et les manifestants qui finissent par céder sans que les lacrymogènes n'aient besoin d'entrer en scène. On revient au village et alors qu'on repart pour un autre tour, un dispositif hermétique s'installe rapidement quelques dizaines de mètres plus loin et nous barre la route. Sur les autres côtés c'est plus lâche et c'est par là que je décide de partir un peu plus tard alors qu'il est près de 17h00. En repassant près de l'Hôtel de ville je n'aperçois pas l'ombre d'un policier : nous ne faisons plus peur semble-t-il. Nous aurions été un millier selon les autorités.
Marche anti BAYER-MONSANTO à Bordeaux le 18 mai 2019 par Mediacord Productions Vidéo
20:23 | Lien permanent | Commentaires (2)
19/05/2019
La Mite et le grand secret
Satan, sors de ce corps!
(Merci à Blumroch)
21:22 | Lien permanent | Commentaires (8)
15/05/2019
Spectateurs
"La domination du spectacle a ainsi des effets politiques : force est de constater que le peuple français ne descend pas en masse dans la rue pour défendre le droit du travail, il descend en masse dans la rue pour la mort à Johnny, c’est-à-dire que les classes populaires ne se vivent plus comme communauté de travailleurs, mais comme agrégat de spectateurs, comme public, et un public, c’est passif, donc soumis."
Jean Vioulac
20:52 | Lien permanent | Commentaires (13)
14/05/2019
Z
1 mai
Censure.
Comme nous le redoutions et l'évoquions dans le premier édito de Zentromag, les blogs "Zentropa" ont été supprimés par l'hébergeur Tumblr. Sans aucune justification ni possibilité de recours. Ainsi, plusieurs années de travail disparaissent dans les limbes d'internet.
Bien sûr, malgré ce coup dur mais malheureusement prévisible dans le contexte répressif actuel, le combat continue. Nous réfléchissons à de nouvelles possibilités d'expression internet. En attendant, soutenez la revue papier! Abonnez-vous, faites abonner vos camarades! Le temps des samizdats est revenu."
Enfin une explication – même si on s'en doutait – sur la disparition des blogs liés au mouvement Zentropa. D'autres mal-pensants semblent avoir aussi subi le sort identique dans le même temps. Tumblr parait vouloir faire le ménage et donner des gages de bonne conduite à... à qui en fait ?
19:52 | Lien permanent | Commentaires (23)
13/05/2019
Samedi 11 mai
Acte XXVI pour les Gilets jaunes et vingtième manifestation pour moi.
En arrivant près de la place de la Bourse j'entends un peu inquiet un policier dire à un de ses collègues : « S'ils sont 80 ça ira pour les contenir ». Quelques mètres plus loin je découvre la raison de la boutade : nous ne sommes effectivement pas bien nombreux. Je retrouve Philippe Dubois et la manifestation prend le chemin habituel en suivant les quais. Le cortège semble un peu s'étoffer sur le parcours. Passés quelques rues bloquées par des équipes mobiles de policiers nous revenons sur nos pas et par une rue qui n'est plus gardée nous pénétrons en ville. Pas très rassuré, je met mon gilet jaune dans la poche au cas où il faudrait se disperser rapidement, mais rien ne se passe. Nous arrivons à la rue Sainte-Catherine que l'on nous interdit depuis quelques samedis et nous l'empruntons assez contents de nous. Arrivés cours Victor-Hugo un barrage de policiers nous attend. Une poignée de Gilets jaunes sont passés et nous font des signes de l'autre côté. Les policiers sont pour ainsi dire encerclés, mais leur effectif se renforce à chaque instant. Après quelques minutes de face à face, des jets de grenades lacrymogène nous font reculer. La rue est étroite et rapidement envahie de gaz. Alors que je rebrousse chemin en cherchant à retenir mon souffle la porte d'un commerce s'ouvre et laisse entrer quelques manifestants. Le responsable nous demande de le suivre et nous fait passer par l'arrière de sa boutique, une friperie très justement nommée "Help". Nous remercions notre sauveur et sortons dans une petite rue non surveillée. Au lieu de rejoindre le gros des Gilets jaunes je décide d'en profiter pour aller voir derrière le barrage. Me retrouvez parmi les policiers qui me prennent pour un simple curieux donne une curieuse impression, je vois les choses sous un autre angle. Je contacte Philippe par SMS qui me dit être resté du mauvais côté et m'informe qu'il se rapproche. Mais deux charges des forces de l'ordre sous les hués finissent par dégager la rue. J'emprunte le chemin jonchés de galets diffuseurs de lacrymogène maintenant inertes et je rejoins la place de la Victoire où les Gilets jaunes se sont rassemblés. Après quelques hésitations le cortège repart, cette fois en direction des boulevards. Quelques Black blocs se sont joints à nous et renversent les poubelles, taguent et détériorent le mobilier urbains susceptible de l'être. Certains Gilets jaunes tentent de remettre les poubelles à leur place mais abandonnent rapidement. Quand les casseurs s'en prennent aux panneaux érigés pour les élections européennes en les jetant au sol ils sont pour l'occasion joyeusement approuvés et même aidés. Près du quartier de la Préfecture un important dispositif nous fait rebrousser chemin. Il est presque 17 heures, un message de Philippe m'indique qu'il est bloqué loin derrière et nous ne sommes qu'à deux rues de chez moi ; tous ces éléments me décident à rentrer. Nous n'aurions été que 700 d'après les autorités.
Les discussions vont bon train : « Quel établissement hospitalier allons-nous saccager ? »
21:30 | Lien permanent | Commentaires (3)
Musique (496)
BZY
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19:53 | Lien permanent | Commentaires (2)