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08/12/2021

Chronique du temps de la Covid-19 (103)

Samedi 4 décembre c'est ma dix-neuvième participation à la manifestation anti passe sanitaire.

Je rejoins Philippe Dubois vers 14h15 place de la Bourse. Les organisateurs, un peu en retard, arrivent avec la sono. Une grosse averse tombe pendant les "prises de parole", mais ce sera tout et quoique menaçant le ciel nous épargnera pour le reste de la manifestation. Au micro, on égrène encore une fois la liste des victimes des injections, on se gausse des mesures de la préfète qui rend obligatoire le masque de 12 heures à 20 heures dans le centre de Bordeaux, on propose de diversifier les actions, par exemple aller à la rencontre des gens sur les marchés... Nous partons enfin. Le parcours déclaré – avec trois arrêts qui me paraissent interminables pour informer le quidam – passe par les Quinconces, le cours de Verdun, le cours de la Martinique et la rue Notre Dame. La dernière portion se fait en discutant avec un jeune homme fort sympathique, ce qui permet de trouver le temps moins long. Au retour, Philippe part prendre son bus aux Quinconces, je continue jusqu'à la Place de la Bourse. Nous ne devions pas être plus de 150. En rentrant chez moi, je traverse la rue Sainte Catherine, le grande rue commerçante de Bordeaux, ; elle est noire de monde.

07/12/2021

Culture

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Zardoz

Je ne sais pas trop pourquoi, mais j'ai repensé récemment au film de John Boorman Zardoz. L’œuvre elle-même est assez difficile à regarder de nos jours, les produits des années 70 ont horriblement vieilli, mais le scénario n'est pas stupide et paraît, en fait, assez visionnaire avec ce monde qui n'est qu’illusions - les masques y ont une grande importance, cette intelligence artificielle qui régit tout, ces dissidents cruellement punis, ces privilégiés qui accueillent leurs futurs assassins avec enthousiasme, etc.

Le résumé complet de Wikipédia :

En 2293, sur une Terre post-apocalyptique, la population humaine est divisée entre les Éternels (Eternals), des humains ayant atteint l'immortalité grâce à la technologie, et les Brutes (Brutals). Les Brutes vivent sur un territoire ravagé et fournissent de la nourriture aux Éternels. Ces derniers vivent dans des régions isolées du reste du monde par un mur invisible, appelé « Vortex », et passent une existence luxueuse mais apathique. Arthur Frayn (Niall Buggy), l'Éternel chargé de gérer les « terres extérieures », se fait passer auprès des Brutes pour un dieu nommé Zardoz, qui se manifeste sous la forme d'un énorme masque de pierre volant. Ayant sélectionné des Brutes, il a constitué un groupe d'exterminateurs, chargé de réduire en esclavage les autres humains, et auxquels il fournit des armes en échange de la nourriture qu'ils collectent.

Zed (Sean Connery) est un de ces exterminateurs. Il se cache à bord du masque de pierre lors d'un voyage et tue son chef Arthur Frayn. Arrivé au Vortex no 4, Zed est étudié en tant que spécimen : les Éternels n'ayant pas eu de contact depuis des siècles avec l'extérieur du vortex, ils essaient de comprendre comment les Brutes ont évolué. Il se retrouve au cœur d'une dissension entre deux Éternelles, Consuella (Charlotte Rampling) et May (Sara Kestelman), et doit effectuer des tâches pour Friend (John Alderton).

Il découvre au fur et à mesure que cette société en apparence lissée et idéale est en fait violente et désespérée. Les Éternels sont dirigés et protégés de la mort par une intelligence artificielle appelée « le Tabernacle », un gros cristal qui est relié à l'esprit de tous les Éternels et qui conserve leur mémoire dans ses réflexions lumineuses. Du fait de leur immortalité, les Éternels ont arrêté de procréer et les hommes sont devenus impuissants. Certains sont victimes d'une maladie, l’apathie, qui les plonge en catatonie. Les dissidents, ceux qui refusent le système ou bien introduisent la discorde, sont vieillis, voire sont exclus et sont délibérément rendus séniles.

Loin d'être le primitif que les Éternels croient, Zed se révèle être un mutant qui s'est éduqué dans une bibliothèque en ruine à l'extérieur du Vortex. Parmi les livres, il avait découvert Le Magicien d'Oz, ce qui lui avait permis de s'apercevoir de la supercherie de Zardoz (Zardoz est la contraction de Wizard of Oz, et le roman met en scène un manipulateur caché derrière un masque) ; c'est ce qui avait motivé son intrusion dans le Vortex. Zed est en fait issu d'une lignée contrôlée par Frayn, qui a soigneusement sélectionné les géniteurs au cours des siècles, avec le but de détruire le Vortex et rendre leur mortalité aux Éternels. Zed trouve une faille dans le Tabernacle et le détruit, puis amène les Brutes à assiéger les Éternels ; le bain de sang final est accueilli comme une libération par les Éternels.

Zed aidera malgré tout quelques ex-éternels à fuir l'extermination puis disparait avec Consuella avec qui il procréera avant de mourir de vieillesse au terme d'une vie redevenue normale.

 

06/12/2021

Musique (601)

Jimmy Fontanez/Media Right Productions

Baila Mi Cumbia

Huntza

Aldapan Gora

Un sentiment de Grand remplacement

Voyons la double page dédiée à un article sur l'importance des 1 000 premiers jours après la naissance du journal 20 minutes d'aujourd'hui. Ou plutôt intéressons-nous aux trois photos qui l'illustrent. Si vous constatez quelque chose d'étonnant, rassurez-vous c'est juste un sentiment ou peut-être est-ce l'édition Antilles.

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05/12/2021

Chronique du temps de la Covid-19 (102)

Message envoyé par la cellule COVID de la DSDEN aux lycéens "cas contacts à risque" déclarés :

 

Votre enfant est désigné cas contact à risque :

 

Ø  Il doit réaliser un test antigénique ou RT-PCR dès que possible (J0)

§  Si ce test est positif, votre enfant doit rester isolé à domicile et vous serez contacté par la CPAM pour adapter la conduite à tenir.

§  Si ce test est négatif, cela ne lève pas la mesure d’isolement de votre enfant d’une durée de 7 jours.

 

Ø  Votre enfant devra également réaliser un test à J7 soit le [...]. Si ce test est négatif, la mesure d’isolement prend fin. Les responsables légaux doivent nous fournir une attestation sur l’honneur spécifiant la réalisation à J7 de ce test et qu’il est bien négatif.

N.B :  Si l’élève n’est pas testé à J7 l’isolement doit être prolongé jusqu’à J14 inclus.

 

Ø  Cependant, si votre enfant justifie d’un schéma vaccinal complet, les responsables légaux doivent nous fournir une attestation sur l’honneur le spécifiant. Votre enfant doit néanmoins se soumettre aux tests mentionnés ci-dessus (J0 et J7) tout en continuant sa scolarité en présentiel au sein de l’établissement sous réserve que ceux-ci se révèlent négatifs.

 

Ø  De même, si votre enfant a contracté la COVID-19 depuis moins de 2 mois, les responsables légaux doivent nous fournir une attestation sur l’honneur le spécifiant, ce qui permettra à votre enfant de continuer sa scolarité en présentiel. Votre enfant n’est soumis à aucun test de dépistage.

 

Pour tout contact à risque, la sortie de l’isolement se fait, sous réserve de la poursuite du strict respect des gestes barrières et du port rigoureux du masque pendant une période de 7 jours."

 

En résumé tout le monde doit être testé, ce qui suppose une potentielle contamination des vaccinés, mais seuls les non-vaccinés doivent rester chez eux. Quel peut être la logique de cette différence de traitement sinon pénaliser les récalcitrants et gratifier les obéissants tout en légitimant leur politique "sanitaire" ?

04/12/2021

Carte blanche (31)

Laissée (indirectement) à Blumroch

Le dernier vampire était à l'agonie. Il n'avait rien eu de consistant à se mettre sous la canine depuis plusieurs semaines. Son organisme allait finir par plonger dans un état catatonique salvateur, risqué néanmoins -- le réveil n'était pas garanti.

Né en 1916, il regrettait la douceur de vivre de son avant-guerre. Déjà réactionnaire de son vivant, il n'avait pas apprécié, après sa conversion (mot qu'il préférait à transformation) en simultanément non-mort et non-vivant, la marche accélérée de la planète vers une forme de collectivisme despotique, dont les instruments de contrôle médico-social nuisaient à son existence au point de l'obliger à se retrancher de l'humanité pour fuir les incessants examens et la surveillance constante décidés par tous les gouvernements du monde sous les prétextes les plus grotesques dont son préféré, "le bien de la communauté", qu'il estimait le plus ignoble des mensonges.

De toutes les nuisances modernes, il maudissait surtout la carte d'identité numérique infalsifiable... qui ne l'était peut-être pas, mais malgré quelques efforts, les joies de la cryptographie sur courbes elliptiques lui resteraient éternellement un mystère, au moins autant que la décomposition en produit de facteurs premiers. Devenir immortel ne l'avait pas rendu plus intelligent.

En tout cas, plus question désormais de mener deux vies parallèles comme dans *Buffy*, *Moonlight* ou *The Masquerade*. Le vampire devait se cacher.

Aujourd'hui, réfugié dans un Paris qu'il ne reconnaissait plus, il avait élu domicile dans le métro. Ses rares sorties l'amenaient parfois à se nourrir d'un végan égaré dans la nuit à la recherche d'un magasin bio ouvert 24 heures sur 24. Le vampire n'aimait pas leur goût : leur sang était trop clair, en plus d'avoir un goût désagréable. Il préférait encore les rats qui prospéraient au point de faire fuir les chats -- animaux que notre créature se refusait à traquer, par humanité. Quant aux vendeurs et consommateurs de drogues, mieux valait les éviter totalement : les substances synthétiques dont ils étaient imbibés rendaient malade toute créature naturelle ou surnaturelle. Les prétendus exilés, prédateurs dont la présence lui était une offense, ne se déplaçaient qu'en groupes armés : les attaquer aurait été trop risqué. Ils étaient peut-être responsables de la disparition de ses congénères. Il était probablement le dernier de son espèce, se dit-il avec mélancolie. Dans un moment facétieux, il rendit hommage à Matheson comme à Bergier en se disant qu'il ne serait même pas une légende.

Le vampire ne devait plus compter que sur le hasard, et encore avec de la chance.

Cette nuit, s'il voulait prolonger sa survie (il n'osait plus dire : sa vie), il devait impérativement se nourrir et se nourrir vraiment. Avec la plus extrême prudence, il se déplaça dans le dédale du réseau souterrain pour émerger dans un quartier chic et tranquille. Il y avait repéré un endroit propice à la chasse, près du siège d'un parti politique et de quelques restaurants ouverts uniquement pour les riches et puissants, évidemment interdits au *pecus vulgare* confiné chez lui par la force des amendes et de sa lâcheté. "Ils n'ont que ce qu'ils méritent", pensa fugitivement notre vampire sec de cœur, concentré sur les rares silhouettes présentes dans les rues que n'éclairait que l'amicale clarté de la lune.

Pour la première fois de ses vie et non-vie, il eut une pensée reconnaissante pour HidalgogolE et ses complices tarécolos qui avaient récemment supprimé l'éclairage nocturne. Bénie soit la déesse Alea ! Une jeune femme se risquait dans une contre-allée obscure, seule, pour gagner sans doute sa trottinette électrique ou un immeuble proche.

Le vampire impatient fondit sur sa proie, y planta ses crocs avec bonheur. Il eut tout juste le temps de trouver suspecte l'âcre saveur métallique, ordinairement bienfaisante, du liquide chaud. La première gorgée lui donna le sentiment d'avaler de microscopiques lames de rasoir, et... vivantes.

Notre immortel, sur le point de connaître la terrible et définitive mort ultime, formula une dernière réflexion avant de se disperser en fines particules enflammées : "Zut ! Une quadruple vaccinée..."

 

Le Numéro Six referma alors son livre de contes, adressa un sourire aux trois enfants dont il avait la garde et leur dit, avant d'éteindre la lumière et de quitter la pièce pour rentrer chez lui au Village : "Voilà, vous savez maintenant pourquoi tous les vampires ont disparu. Bonne nuit, les petinenfants. Demain, le gentil docteur passera faire votre injection hebdomadaire."