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07/12/2021

Zardoz

Je ne sais pas trop pourquoi, mais j'ai repensé récemment au film de John Boorman Zardoz. L’œuvre elle-même est assez difficile à regarder de nos jours, les produits des années 70 ont horriblement vieilli, mais le scénario n'est pas stupide et paraît, en fait, assez visionnaire avec ce monde qui n'est qu’illusions - les masques y ont une grande importance, cette intelligence artificielle qui régit tout, ces dissidents cruellement punis, ces privilégiés qui accueillent leurs futurs assassins avec enthousiasme, etc.

Le résumé complet de Wikipédia :

En 2293, sur une Terre post-apocalyptique, la population humaine est divisée entre les Éternels (Eternals), des humains ayant atteint l'immortalité grâce à la technologie, et les Brutes (Brutals). Les Brutes vivent sur un territoire ravagé et fournissent de la nourriture aux Éternels. Ces derniers vivent dans des régions isolées du reste du monde par un mur invisible, appelé « Vortex », et passent une existence luxueuse mais apathique. Arthur Frayn (Niall Buggy), l'Éternel chargé de gérer les « terres extérieures », se fait passer auprès des Brutes pour un dieu nommé Zardoz, qui se manifeste sous la forme d'un énorme masque de pierre volant. Ayant sélectionné des Brutes, il a constitué un groupe d'exterminateurs, chargé de réduire en esclavage les autres humains, et auxquels il fournit des armes en échange de la nourriture qu'ils collectent.

Zed (Sean Connery) est un de ces exterminateurs. Il se cache à bord du masque de pierre lors d'un voyage et tue son chef Arthur Frayn. Arrivé au Vortex no 4, Zed est étudié en tant que spécimen : les Éternels n'ayant pas eu de contact depuis des siècles avec l'extérieur du vortex, ils essaient de comprendre comment les Brutes ont évolué. Il se retrouve au cœur d'une dissension entre deux Éternelles, Consuella (Charlotte Rampling) et May (Sara Kestelman), et doit effectuer des tâches pour Friend (John Alderton).

Il découvre au fur et à mesure que cette société en apparence lissée et idéale est en fait violente et désespérée. Les Éternels sont dirigés et protégés de la mort par une intelligence artificielle appelée « le Tabernacle », un gros cristal qui est relié à l'esprit de tous les Éternels et qui conserve leur mémoire dans ses réflexions lumineuses. Du fait de leur immortalité, les Éternels ont arrêté de procréer et les hommes sont devenus impuissants. Certains sont victimes d'une maladie, l’apathie, qui les plonge en catatonie. Les dissidents, ceux qui refusent le système ou bien introduisent la discorde, sont vieillis, voire sont exclus et sont délibérément rendus séniles.

Loin d'être le primitif que les Éternels croient, Zed se révèle être un mutant qui s'est éduqué dans une bibliothèque en ruine à l'extérieur du Vortex. Parmi les livres, il avait découvert Le Magicien d'Oz, ce qui lui avait permis de s'apercevoir de la supercherie de Zardoz (Zardoz est la contraction de Wizard of Oz, et le roman met en scène un manipulateur caché derrière un masque) ; c'est ce qui avait motivé son intrusion dans le Vortex. Zed est en fait issu d'une lignée contrôlée par Frayn, qui a soigneusement sélectionné les géniteurs au cours des siècles, avec le but de détruire le Vortex et rendre leur mortalité aux Éternels. Zed trouve une faille dans le Tabernacle et le détruit, puis amène les Brutes à assiéger les Éternels ; le bain de sang final est accueilli comme une libération par les Éternels.

Zed aidera malgré tout quelques ex-éternels à fuir l'extermination puis disparait avec Consuella avec qui il procréera avant de mourir de vieillesse au terme d'une vie redevenue normale.

 

Commentaires

@Pharamond : L'affiche et le costume de Sean Connery comptent sans doute pour beaucoup dans la mauvaise réputation du film, sauf peut-être dans certains milieux antiphysiques. C'est d'ailleurs l'avis de DVDclassik : "[...] la tenue si moquée de Sean Connery avec son slip rouge, son catogan, sa moustache et sa cartouche en bandoulière -- une image qui vaudra au film une réputation injustifiée de nanar"[1].
*The Encyclopedia of Science-Fiction* est en mode service minimum : "The film is self-indulgent ; its profundity is all on the surface and its oscillation between Parody and solemnity is distracting. But Boorman's presentation of old ideas as if they were just new-minted has a certain silly charm, and the film has considerable visual brio, assisted by Geoffrey Unsworth's photography and the beautiful Irish settings."

[1] https://www.dvdclassik.com/critique/zardoz-boorman

Écrit par : Blumroch | 07/12/2021

Où comment ce film érigé au rang de Super Nanard, avec le temps est devenu un film culte prophétique.

Quant aux difficultés de visionnage de ces films d'époques, disons qu'il conviendrait de se remettre dans l'ambiance,
que pour Zardoz tant le réal que toute l'équipe technique étaient constamment défoncés au LSD,

Bon à défaut de trouver aisément du diéthylamide d'acide lysergique, vous pourriez demander à un zélateur de Shiva de vous prêter son shilom bourré de népalais, afin d'apprécier comme il se doit ce chef-d’œuvre du cinématographe !

Écrit par : Baudricourt | 07/12/2021

Un autre avis sur le film :
https://www.nanarland.com/chroniques/aux-portes-du-nanar/polemique/zardoz.html

Écrit par : Blumroch | 07/12/2021

Blumroch > A part quelques scènes totalement grotesques le film n'est même pas amusant, le jeu des acteurs, les costumes, les décors, la musique, tout est hideux. Je ne suis pas grand amateur de remake, mais ce scénario en mériterait un.

Baudricourt > Je l'ai vu deux fois. La première fois son étrangeté m'avait impressionné, mais j'étais ado et c'était une autre époque, et puis la deuxième fois, il y a cinq ou six ans, et là j'en étais presque mal à l'aise tant le spectacle était désastreux. Je veux bien vous croire, il faut une "aide" appropriée pour regarder cette chose.

Écrit par : Pharamond | 07/12/2021

Je me suis toujours dit que je le regarderai un jour. C'est quand même de John Boorman.

Écrit par : Sven | 08/12/2021

@Sven : Il en va des films comme des livres : faut toujours en garder quelques-uns pour plus tard, beaucoup plus tard ou même jamais. Zardoz, c'est peut-être du Boorman, mais Boorman, c'est aussi le mauvais *Tailleur de Panama*. ;-)

Écrit par : Blumroch | 08/12/2021

Sven > C'est un film à voir pour sa bizarrerie, mais le visionnage peut-être pénible.

Blumroch > Et "l'Exorciste 2"...

Écrit par : Pharamond | 08/12/2021

@Pharamond : Pas vu. Ai cru comprendre que je n'avais rien à regretter. *Le Général* comporte quelques bonnes scènes.

Écrit par : Blumroch | 08/12/2021

Blumroch > De mon côté je n'ai pas vu "Le Général". J'avoue ne plus trop regarder de films depuis quelques années.

Écrit par : Pharamond | 08/12/2021

@Pharamond : Pas indispensable, d'autant que le héros du film est une sombre crapule.
J'ai eu quelques bonnes surprises, rares, avec les DVD de films récents comme le premier *John Wick*, *Le Mans 66* ou *Alitta*, mais pour l'essentiel, autant revoir.
Je me demande si *Zardoz* n'a pas son entrée dans *L'encyclopédie du cinéma ringard : les films de bazar et d'essais* de l'excellent François Kahn. Ce serait à vérifier, à l'occasion.

Écrit par : Blumroch | 08/12/2021

Blumroch > Je n'en ai pas souvenir, mais à l'occasion je regarderais ;-)

Écrit par : Pharamond | 08/12/2021

A l'occasion, j'essaierai de trouver Zardoz sur la grande toile.
The General, en plus des bonnes scènes, a, en toile de fond, la vie en Irlande du temps de l'IRA.

Écrit par : Sven | 08/12/2021

Je n'ai jamais compris la popularité, chez les ricains (et chez eux seulement, apparemment), de *The Wizard of Oz*. Le phénomène est aussi mystérieux que les persistantes allusions, dans films et feuilletons, à cet insupportable navet qu'est *The Sound of Music*.

Écrit par : Blumroch | 08/12/2021

Blumroch > La comédie musicale, un genre cinématographique que je n'ai jamais apprécié, est typiquement américain. Personnellement, je n'ai jamais compris le principe : on regarde un film ou un ballet ?

Écrit par : Pharamond | 09/12/2021

@Pharamond : Une pièce de théâtre avec des intermèdes dansés et chantés. ;-)

Écrit par : Blumroch | 09/12/2021

Blumroch > Mouais...

Écrit par : Pharamond | 09/12/2021

@Pharamond : Un demi-habile te dirait que la comédie musicale descend en droite ligne de la comédie-ballet illustrée par Molière. ;-)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Com%C3%A9die-ballet

Écrit par : Blumroch | 09/12/2021

Blumroch > Oui, j'y avais pensé, mais le genre n'eut pas une grande postérité.

Écrit par : Pharamond | 09/12/2021

@Pharamond : Mystère : comment l'immense Mankiewicz a-t-il pu tourner une comédie musicale ? :-(

https://fr.wikipedia.org/wiki/Blanches_colombes_et_vilains_messieurs_(film,_1955)

Écrit par : Blumroch | 09/12/2021

Zardoz ..thez wizzard of Oz .. au risque de me ridiculier , ce qui m' importe peu , j' ai aimé ce film et le possède en DVD . Ma scène préférée ? Zed (Sean Connery) brandissant l' excellent révolver (à brisure) 455 Webley ! même si la munition ne vaut pas la 45 ACP .. un pure moment de régal qu' on aurait aimé voir à l' Elysée ! ...

Écrit par : EQUALIZER | 10/12/2021

@EQUALIZER : Zed comme... celui de la nouvelle de Raspail ? ;-)

Écrit par : Blumroch | 10/12/2021

Zardoz est évidemment un film prophétique,vu au premier, deuxième ou troisième degré
Les poufiasses sont typiques, minces et sans nichons, les mâles itou, pas de kulturistes
Connery est vraiment au top du masculinisme toxik, mostach'pilosité thoracique, assassin sans états d'âme, un modèle, un gourou, un maître !

Écrit par : Kobus van Cleef | 11/12/2021

Blumroch > Bah, par dessus tout Mankiewicz était tout de même américain.

EQUALIZER > J'aime aussi certains films qui n'ont pas laissé un souvenir impérissables et "Zardoz" a ses défenseurs et ses fans.

Kobus van Cleef > Oui, tout bien réfléchi un remake serait compliqué aujourd'hui.

Écrit par : Pharamond | 11/12/2021

Si Zardoz est un film raté, il n'en reste pas moins passionnant, bien que très prétentieux. Et à par ailleurs le mérite de démontrer la valeur de Sean Connery en tant qu'acteur (avant qu'il ne se résume à symboliser la vieille Europe passant le flambeau aux US).

Et John Boorman a commis au moins deux chefs d'oeuvres : Deliverance, qui pourrait avoir été écrit hier (désespérant de voir les lanceurs d'alertes du passé, il y a peu encore je découvrais Litanies pour l'an 2000 de Gilles Servat) pour l'environnement. Moins pour la façon dont les "bobos" mettent de côté les "bouseaux".

Et bien sûr, Excalibur, un des derniers exemples de cinéma merveilleux sans CGI, évoquant la matrice pagano-chrétienne européenne et son apogée opératique du XIXe.

Le Tailleur de Panama est une excellente comédie même si trop timide.
Le Général est un beau film mélancolique.

Boorman étant sans doute un peu trop anglais et européen aux yeux d'Hollywood, il se trouvera quelque peu ostracisé et n'aura plus de budget (mais il aurait dû réussir son Beyond Rangoon cochant toutes les cases, et même en avance avec sa femme héroïne, et son Leo the Last très favorable à la communauté caraibéenne est très naïf mais a déjà conscience de l'importance de l'aménagement urbain et un dégoût pour une aristocratie de pacotille) mais dans le fond, il a sans doute préféré planter des arbres.

The Tiger's tail ne vaut pas mieux qu'un téléfilm scandinave passant sur arte mais il a le mérite de prévoir la crise immobilière en Irlande, juste avant la crise des subprimes.

Réalisateur finalement très tellurique plutôt qu'intellectuel, et Zardoz étant un film se voulant très cérébral, le résultat en devient bancal.
Mais son audace, et la marche du monde transhumaniste, en fera un film de plus en plus apprécié.
Boorman restera de ces personnes tiraillées entre la "marche du progrès" propre à son époque tout en étant gênée par celle-ci.

Et tout de même, noter la Forêt d'Émeraude, plus belle leçon de film familial sur la question environnementale. Là aussi dans l'air du temps (même si avant Sting et autres) tout en étant justifié par notre présent qui n'a pas progressé en la matière.

Écrit par : An | 22/12/2021

An > Merci pour cet intéressant commentaire. N'ayant pas vu toute la filmographie de Boorman je ne saurais donné pleinement mon avis.
D'accord pour "Délivrance" et "Excalibur", "La forêt d'émeraude" annonçait la mièvrerie écolo à venir, quant à "Zardoz", c'est sans doute très subjectif, mais je le trouve ridicule et daté même si l'idée originale était forte.

Écrit par : Pharamond | 22/12/2021

An semble fort bien connaître Boorman, qu'il défend bien. Je persiste toutefois dans mon sentiment sur *Le tailleur de Panama*, probablement parce que dans une veine comparable, Graham Green a écrit un roman "comédie d'espionnage" plus amusant, *Notre agent à La Havane*. On en avait tiré un film que j'ai probablement vu mais dont je n'ai gardé aucun souvenir.

Écrit par : Blumroch | 22/12/2021

Le Tailleur de Panama est justement une mise à jour de Notre agent à la Havane, pour une époque post-guerre froide, pré-opposition à la Chine et dans cet entre-deux de ce milieu de la finance internationale. Ainsi que l'absence désormais totale de faux-semblant sur les questions d'honneur et de patriotisme qu'on pouvait encore jouer dans les années 50.
Le Boorman a quelque chose de décevant avec son personnage se recentrant sur sa famille sur un plan digne de sitcom mais c'est aussi un aspect propre à son réalisateur qui place la cellule familiale au centre.
Zardoz se termine d'ailleurs là-dessus, sur une image très traditionnelle de la famille.
Il y a quelque chose de désabusé dans le cinéma de Boorman très plaisant.
Ainsi qu'une certaine acuité sur l'époque. Malheureusement pas toujours à la hauteur de ses ambitions.

Écrit par : An | 22/12/2021

An > Il va falloir que je me décide à regarder "Le Tailleur de Panama"...
Nous n'en avons pas parlé, mais j'aime beaucoup "Hope and glory".

Écrit par : Pharamond | 22/12/2021

Alors à la volée...

Point Blank, film noir dans la lumière et les couleurs. Lee Marvin impeccable en ange de la vengeance dans un Los Angeles où truands et commerces se mêlent.
Un peu m'as-tu vu tout de même.

Hell in Pacific
Musique de Lalo Shiffrin un peu trop envahissante pour ce grand film de guerre à deux soldats.
Fin ouverte ayant la cruauté du vraisemblable.

Leo the Last
Arty, vieilli et naïf. Ne vaut que pour quelques démonstrations de cadres, chansons et Mastroianni.

L'Hérétique: l'Exorciste 2
Aussi raté que le 1 est réussi.
Dommage car tellement plus riche, profond, original et humain (chrétien ?) que le très vulgaire Friedkin.
Dommage aussi pour la BOF de Morricone.

Where the heart lies
Élégante comédie sur la naissance du phénomène bobo mais trop plein et surtout pas assez féroce.

In my country
Très mauvais avec une Binoche insupportable.

Queen and country
Gentil film d'un certainement gentil pépé. Suite de l'excellent Hope and Glory sous forme de comique troupier.
Honnêteté bienvenue sur le jugement des militaires par cette génération de boomers qui aura surtout des prétentions artistiques.

Réalisateur aussi inégal que divers en genres, comme je disais j'aime le côté désabusé de son cinéma. À la fois optimiste et lumineux, il y a une sorte de fatalisme auquel il semble résister à travers la famille.
Il fera d'ailleurs jouer ses enfants notamment la Forêt d'Émeraude qui vaut plus à mon sens que des niaiseries écologiques, notamment par le très beau personnage du père sacrifiant tout à un fils finalement très égoïste.

Écrit par : An | 22/12/2021

An > J'ai vu "Le Point de non-retour" il y a longtemps, mais j'en garde un bon souvenir.

"Duel dans le Pacifique" m'a ennuyé.

"L'hérétique" est nul.

Écrit par : Pharamond | 22/12/2021

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