08/07/2022
Carte blanche (44)
Laissée à Kobus van Cleef
La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici, la cinquième ici, la sixième ici, la septième ici, la huitième ici, la neuvième ici, la dixième ici, la onzième ici. et la douzième ici.
Crépuscule des vampyrs et continent obscur
Treizième partie
C'en est trop pour Blum
Il se lève, un peu hésitant, couvert par le Makarov de Gogavline, lève un peu les mains dans un geste signifiant "pas de problème, j'assure" s'approche du ouigre costumé, l'écarte doucement
L'autre s'interroge, puis le laisse prendre place
Blumroch s'accroupit devant le malheureux supplicié
Allez, mon brave,dites nous où est la dent, vous voyez que vous avez mis ces garçons dans une rage incontrôlable...
Le misérable ne répond pas, tout occupé à chercher un peu d'air, il a surement quelques côtes cassées plus un trauma du massif facial, éventuellement une plaie de rate, bref son affaire est claire à court terme si on ne fait rien
Blum tente une autre approche, il se dresse sur ses jambes qui sont longues, comme on le sait, et tonne "allez, crétin, dis nous où tu as planqué la dent ou bien on recommence !"
Il ne joint pas le geste à la parole, de peur de faire trépasser le pauvre bougre
Puis il se tourne vers le sapeur improvisé
Dites moi, mon ami ( je n'ose pas écrire"mon brave" , ça m'a un jour échappé au magasin Bio, où je me fourni, en apostrophant un chaouch chargé d'approvisionner les automats à graines-voui ça existe, les automats à graines-"dîtes moi, mon brave, on dirait que la bécane est dans l'sac, là", ça a provoqué de la part de ma voisine un soupir et un regard mi langoureux mi désespéré), de quelle dent s'agit il ?
La dent du dragon de la cathédrale de Vienne ?
La dent de l'odontoide de la cervicale vertèbre, deuxième en partant du haut ?
La dent de la roue crantée de la molette du remontoir de la Patek ci devant propriété paternelle ?( auquel cas j'en revendique la possession, disparue à la libération dans les fouilles profondes d'un geôlier stalinien et néanmoins vronzais)
Que nenni, le détrompe le Congo-laid, que nenni
Il s'agit d'une dent, de l'unique dent ayant réchappé de l'ignoble assassinat puis de l'ignoble incinération de notre prophète et guide....( là, toulmonde pense iesous ou baphomet, et bien non, tu vas voir) Patrice Lumumba !
Oui,Patrice Lumumba, liquidé par des mercenaires belges ( à la solde de la gubernature ouigre de l'époque, on ne le dira jamais assez), mercenaires belges qui étaient un peu l'équivalent de vos Wagner d'aujourd'hui, avec deux autres ministres, puis dépecés et brûlés, il n'en est resté qu'une dent,dont un poulissier belge a revendiqué récemment la propriété, une protestation internationale s'est fait entendre ( comprenez protestation ethnique noire afwicaine), pour la restitution de cette relique, relique qui sera incluse dans un mémorial, mémorial édifié sur les lieux de son martyre
Un peu comme les reliques de vos saints en Europe, ou les vieux cadavres ( mais pas seulement, voyez le cercueil de Geneviève A...de G..., ne contient que du sable, y a pas qu'elle, d'ailleurs), que vous stockez dans votre déchetterie republiconne
On se retourne vers la larve gémissante, on l'invective "alors, la dent du martyr,bordel, la dent ! Tu voudrais pas garder une relique pareille ?"
En tout cas, si c'était que du ressort de kobus, il l'enfouillerai pour la mettre dans son cabinet de curiosités, à côté de la baignoire de Marat, mais elle a grillé avec son contenu humain au début du récit
La dent, la dent,laaaaa deeeeent, elle aaaaa jamais..... puis il meurt
Merde, mais kes kil voulait dire ?
Oui,kes kil voulait dire ?
Et je vous le demande, à vous, lecteurs,mes semblables mes frères, que voulait dire ce misérable ?
Que la dent n'existait pas ? Qu'elle n'avait jamais existé ? Qu'elle n'existerait jamais ?
Allons plus loin
Et que si, probabilité improbable, impossible, insoutenable, la dent n'existait pas, n'avait pas existé, alors le propriétaire de la dent, Lumumba lui même, n'aurai, lui non plus, jamais existé ?
Et que sans preuve physique, sans dent pour ainsi dire, ou alors sans dents, voyez, pas de martyr pas de martyre pas d'accession au pouvoir, pas de pouvoir, pas de pouvoir et donc pas de possibilité de revendiquer, d'exiger, bref pas de raison d'exister
Ça peut être utilisé pour d'autres choses, voyez
Mettons une religion bien connue, qui commence par catho et se termine par licisme
À tel point qu'on a dû inventer le concept même de relique pour rendre palpable ce qui n'était qu'evanescent, cette notion du sacré qui a dû être traduite en termes physiques, taille poids texture puis plus tard, en terme fiduciaire, pécuniaire
Hé oui, les reliques ont engendré une industrie, un commerce un marché un trafic
On considère l'émissaire Congo-laid ( on aurait pu écrire congo-lait, mais il n'a rien de laiteux en lui, pas même le blanc des yeux, puisqu'une ophtalmie parasitaire,onchocerca volvulus, l'affecte méchamment) avec une attention bienveillante, et pourtant la bienveillance, d'habitude, j'en mets pas trop dans mon café du matin
Pas plus que dans mon ouisquie du soir, d'ailleurs, ceci dit, ça fait des lustres que j'ai pas bu un ouisquie, et d'une façon générale, fait des excès de boisson
Mon pauvre ami, ça va être dur de faire édifier votre mausolée après ça,si vous n'avez rien à mettre dedans, comment allez vous faire, je vous sens très déçu...
Déçu, c'est vrai, d'autant plus que j'en suis, pour le moment, d'un myons de francs CFA ( il prononce céfa comme pour s'efface), et que plus le temps passe plus la note s'allourdit
On pige pas, on lui demande de nous expliquer
Voyez, les choses sont simples,limpides, nos fragiles gouvernements ne tiennent que sur la mathématique ethno-électorale, Lumumba étant un...., sa mémoire ne peut être reverée que par un gubernamen entièrement composé de membres de sa tribu, ou de son ethnie, comme vous dîtes aux europes
Ce qui devrait, en théorie conforter les équipes en place depuis la disparition des empires coloniaux
Toutefois, ici aussi,aux afwiques, nous subissons des poussées migratoires, que, comme vous, nous devons gérer tant bien que mal
Au nombre des conséquences de ces poussées,se retrouve en premier lieu la modification de la composition ethnique, une baisse des autochtones, et, corrélativement, une hausse des allogènes
Pour tenter de garder la main sur les autochtones il faut les radicaliser, exactions supposées ( ou bien réelles) des allogènes, compèt ekonomik avec ces derniers,martyrs historiques, tout est bon
Lumumba étant le premier martyr historique du Congo Kinshasa, il fera l'affaire, comme Jomo Kényatta l'a fait chez les luos des hauts plateaux et Mandela chez les décérébrés zoulous, tsossi et chez vos dégénérés blancs d'afwique australe
Je me suis donc mis sur les rangs pour réaliser la quête de l'impossible,du Graal de tout natio congo laid, la dent de Lumumba
Mais pour pouvoir me mettre sur les rangs il a fallu allonger les facilitations, acheter un fonxionere, dont la bienveillance à mon endroit ne cesse de se monayer, heure après heure, un genre de compteur de taxi parisien, si vous me suivez
Certes, nous suivons, et ça nous horrifie, nous lui en faisons part
Il en convient, mais il nous signale qu'il n'est pas le seul dans ce cas, ils sont plusieurs centaines à battre les berges du lac Victoria et les forêts du Katanga
Le vainqueur sera à l'honneur de la nation et surtout pourra obtenir une prébende ou alors piocher sans retenue dans les crédits lors de l'édification du mausolée
Jean Eudes rigole, ouvre le bec du Ghebreiesous d'un coup de talon, déchausse une incisive en faisant levier de la pointe de la chaussure, la fait rouler dans la poussière, luisante de bave et de sang et laisse tomber ces mots "ben tiens, tu l'as là,ta ratiche,oublie pas de la calciner un peu, ça corrompt l'ADN, et de toutes façons, il est à craindre qu'avec votre libido tropicale exacerbée, il s'en trouve une séquence de Lumumba dans celui là, pour nous, on a autre chose sur le feu"
En offrant la ratiche du Ghebreiesous, Jean Eudes provoque la colère du chercheur de reliques
Mais que voulez-vous que je fasse d'une relique inauthentique, d'une forgerie, d'un Fake, comme vous dîtes par chez vous,aux europes ?
Allons allons, l'ami, l'histoire, la religion, les religions, l'histoire des religions, tout cela est plein,archi plein, déborde de fakes, de forgeries
Et d'ailleurs,kes ki compte pour vous, l'ami,kes ki est ultra prioritaire, incontournable, hein ?
Le pognon, la rétribution,pardi, le flouze, le blé, la thune, la caillasse !
Et là, grâce à nous, vous vous en sortez !
Et même mieux que bien
Alors là, on a droit au lamento afwicain sans retenues, oui le pognon,car on va pas cracher sur du blé facile, aussi facile que de tondre un mugu, mais l'authenticité, hein l'authenticité et la vérité,kes k'on en fait de la vérité, la vraie vérité, s'entend, afwicaine, avec son cortège de petits arrangements, d'omissions, de silence pudique, la vérité humaine en définitive, celle qui n'essaie pas de sortir nue du puits, car le puits n'est pas encore creusé
Ha, tu nous emmerdes, tu nous pompes l'air, cette dent c'est la vraie, il la planquait dans sa bouche pour la véhiculer incognito, personne n'aurait eu l'idée de chercher la ratiche de Lumumba dans une bouche encore bien pourvue
D'ailleurs lorsqu'il s'est adressé à kobus, il zozotait, c'est un signe
et , remarquez, c'est la seule dent qui a giclé sans que j'y mette trop d'entrain, lorsque j'ai fait cette tentative de descellement
alors hein, si c'est pas un signe...
le congo-laid tombe à genoux, puis se prosterne
Saint Patrice, je retrouve enfin cette relique que je ne suis pas digne de toucher, mais va ben falloir que je le fasse, ne serait ce que pour la débarrasser du sang et des sanies qui la souillent, la terre d'afwique peut rester collée dessus, c'est un juste retour des choses, terre afwicaine pour martyr afwicain
il frotte la ratiche du pan de son boubou, elle luit faiblement, son vieil ivoire prenant des nuances riches, orangées, il se découvre et pose l'organe dans l'écrin improvisé fait du calot (en vrai léopard) arrangé d'un subtil tapotement sur le sommet
puis il éclate en sanglots, et entame une litanie imbécile que seuls les vrais crédules peuvent maîtriser totalement
"saint patrice, toive qui est mort sur la terre d'afwique pour nos péchés, toive dont le nom aété donné à l'université de la détestation entre les races à moscouilles, saint patrice, saint entre les saints qui ont foulé la terre d'afwique, avec scipion et tippo tipp, pardonne cet écrin misérable où je recueille ta relique, je te ferais une châsse digne de toi et de ton rayonnement lorsque j'en aurai les moyens"
on regarde ce bougre d'homme, abattu, les larmes autour de lui ont détrempé la lattérite
il nous fait peine un peu cet homme
on passe à coté, on lui pose la main sur l'épaule, allez va, on comprend ta peine,, mon pauvre
mais voilà-t-il pas que le bougre prend le mors aux dents, il se rebiffe, dis donc, et nous injurie bassement
c'est de vôtre faute s'il est mort, bande d'ordures, vous l'avez tué!
holà, mon brave, vous prenez un peu la confiance, non?
excusez vous tout de suite les blancs, toussuite, là maintenant!
ho mais ça va pas, là, il a trop pris la confiance, le ouigre, il va pas nous casser les claouis?
le très laid congo-laid se lève prêt à la castagne
il se plante face à Jean-Eudes, en éructant "oui coupables, l'occident est coupable de tous les malheurs du monde, vous paierez! ordures!"
on paiera? un autre jour, mon garçû
et Jean-Eudes l'étale d'un coup de boule, pile entre les deux yeux, ça fait crac, le ouigre roule les quatre fers en l'air
Kobus se penche, envisage le mec, et le finit d'un coup de saton dans le ventre
pas très urbain , ça, renâcle Blumroch, à la fois sa diatribe et votre façon d'y couper court, enfin on ne se refait pas
puis il tapote ses poches, les retourne, se rapproche d'un Gogavline un peu éberlué par ce déchaînement de violence que rien ne laissait prévoir et lui fait la mimique universelle, deux doigts discrêtement disjoints, portés à la bouche, les joues creusées par une aspiration imaginaire et l'interrogation "papiross?"
le cosaque porte la main à sa poche, c'est plus qu'il n'en faut pour que Blum lui attrape le bras, le torde, lui béquille la cuisse et le désarme, d'un seul mouvement, souple et coulé comme un entrechat de Nijinski
Blum le déleste de ses autres possessions, dragounov, munitions, et lui tient ce discours qui tombera dans l'oreille d'un sourd, et pour cause, Gogavline (Apo de son sobriquet) n'est pas francophone (le con! alors qu'aux afwiques c'est le vernaculaire indispensable, j'ai raison? j'ai pas raison?)
"merci pour votre hospitalité mon ami, mais sincèrement, nous n'en pouvions plus de ces contraintes, on nous a séquestré, roués de coups, esclavagisés sexuellement, on nous a fait dévier de notre route, on nous a soustrait nos impédimentas, on s'est permis de nous mettre au régime, alors stop nos chemins se séparent, vous prenez soin des vampyrs, nous reprenons le cours de notre périgrination"
et sur ces fortes paroles, il s'emporte avec ses deux comparses, Kobs et Jean Eudes
on aimerait dire qu'il s'emporte vers des cieux meilleurs, mais non, au bout du chemin, voici une théorie de personnages gémissants, arrasés, poussiéreux, podagres, ils se soutiennent les uns les autres en marchant
c'est le reste du groupe "frontières zultimes" épouses d'inspecteurs de cacadémie et administrateurs de la camif et de la mgen, qui en suivant le sentier des chèvres dans la montagne, a réussi à rallier un endroit habité, où ils pourront trouver secours, boissons et draps frais, du moins le pensent ils
ils tentent d'arrêter nos trois amis qui envisageant la troupe qui sur eux s'avance, ont pris le petit trot
leurs mains se font suppliantes, attendez, où sommes nous, faut qu'on téléphone à Aubervilliers, ou à Brétigny, où peut on se doucher, faut que je prenne mes antidépresseurs, faut que je fasse caca (bin partout, y a la place, non?)
Kobus, bon comme le bon pain, serait bien tenté de glisser une indication à ces misérables, mais Blum le presse, pasque lui, la bienveillance il en mets très peu dans son café du matin, pour tout dire, il en a quine des afwiques, de leurs cortèges de malades mentaux et de la violence afférente
On dépasse donc cette troupe d'éclopes, sans leur accorder le moindre regarde, parce que merde, on le vaut bien ( mieux que le vicomte, on peut dire), pour tomber au bout du bled sur trois plantureuses karpatiques, chevelure sombre et lisse, paupières charbonneuses, peau diaphane, caracos avantageux.... les demi sœurs de Szuzanna !
On les avait oubliées !
Et pas moyen de tourner les talons, les croulants de l'educ naze bloquent l'autre issue !
On se résoud donc à croiser ces beautés, lesquelles, les mains sur les hanches, nous dévisagent sans fard ( hé oui, pourtant elles sont fardées assez brutalement, à la façon des Balkans, si vous me suivez) une moue interrogative sur leurs lèvres peintes, on dirait des actrices italiennes des 50, dans un vieux Vittorio de sicca en noir et blanc...
Et lorsque nous passons devant, on entend,sussuré du bout des lèvres.... kobus ? kobusssss.... genre sifflement, pas sournois mais suggestif, ou plutôt suggessssstif....
Kobus baisse les oreilles, et la mine basse, tente d'éviter les regards, mais Jean Eudes lui casse la baraque
Hé mec, on te cause, la dame envisage peut être un commerce charnel avec toi...
Impossible, rétrospectivement, de savoir comment ça s'est passé, mais nous nous retrouvons à crapahuter dans l'afwique pwofonde, avec ces créatures accrochées à nos basques, l'une tiens fortement le Kob's par la main, l'autre s'est arrimée à Blum, en le serrant fort par la taille, la dernière a cramponné Jean Eudes par le petit doigt et le couvre de regards brûlants
On divague un peu dans la montagne, flanqué de nos belles ( de jour et de nuit)
Il faut se résoudre à trouver un bivouac pour la nuit
Sur la piste, une forme cubique, c'est le minibus de frontières zultimes, déserté par ses occupants et toujours constellé d'autocollants marqueurs de vertu sociale ("ultimate frontières,we8borders")
Blumroch monte à bord, précédé du canon du Makarov dérobé à Gogavline, le grand cosaque Wagner
Pas âme qui vive
Alors c'est bien on pourra s'y abriter
On s'installe à la façon mahométane, stricte séparation des sexes ( qui constitue un parfait palindrome à condition de rester au pluriel)
Les naufragés de l'educ naze ont laissé quelques couvrantes derrière eux, la nuit afwicaine nous sera donc douce ( encore une allitération qui claque sa mère, si je voulais j'écrirai entièrement en rimes de rappeur.... mais point ne voudrais d'un mode d'expression aussi pauvre)
On néglige de poster une sentinelle, puisque les mursis et l'ultime cosaque sont neutralisés
Extinction des feux
Au milieu de la nuit, une mélopée féminine avec accompagnement de couinement d'amortisseurs vieillissants réveille Blum et Jean Eudes, c'est Emesse qui a réussi à réveiller le Kob's et qui l'a enfourché, hop, façon langoureuse, presque paresseuse
Bientôt les trois demi soeurettes se sont mises à l'ouvrage puis sont parvenues à leurs fins
Pas de coit sauvage de loup garou touché par un rayon lunaire, non, la rencontre simple et vraie d'êtres de sexes différents ( palindrome encore ! J'adore) perdus dans l'immensité afwicaine, sous le ciel sans nuage ni pollution
la guérilla qui avait arraisonné le quat-quat clitophore de l'ONG "sauvons les clitos!" (on se demande bien pourquoi, dans un monde qu'on voudrait dépourvu de portes, on veuille sauver les clés et, partant, les serrures, puisque, éthymologiquement, clitos, c'est la clé, mais bon), quat-quat dans lequel Gogavline se trouvait, la guérilla donc, rôde dans la montagne
elle ne monte plus de barrage, au vu du succès rencontré par la dernière opé, non, elle fait des patrouilles
et la patrouille du petit jour repère le minibus
enfin, elle repère du mouvement auprès du minibus
c'est Erzebeth qui va pisser, la vigueur de Jean-Eudes ayant déclenché la bien connue cystite de la jeune mariée, quoiqu'elle ne soit ni jeune ni mariée (mais elle a bien aimé l'ardeur de l'universitaire vronzais en dispo de son corps d'origine, ne nous trompons pas, la disponibilité ne concerne que le corps administratif, les corps physiques de Jean-Eudes et d'Erzebeth étaient, pour leur part, disponibles, mais pas administrativement, disponibles physiquement, et ils en ont disposé, à leur guise peut on dire)
bref le guetteur de la rébellion anti gouvernementale anti corruption anti occidentale anti tout ce qu'on voudra, le guetteur donc, signale à ses acolytes la présence d'une femme blanche et désirable auprès du minibus abandonné (réservoir percé barre de traction et direction dans le sac)
ce qui donne, traduit de l'amharique (j'aurais pu choisir une des 60 langues de ce pays improbable, je me limite au vernaculaire pasque sinon, on va s'y perdre) "hé les mecs, une chouette nénette, exotique en diable avec moultes courbes harmonieuses"
le chef du gromando lève un sourcil
"je te rappelle jeune guetteur , que nous sommes là pour collecter de la thune et reprendre possession de notre territoire"
"justement, nous emparer de la femme blanche sera un argument pour faire décaniller les nez roses"
"ça mérite réflexion en effet"
reflexion, certes, mais pas trop longue, car Jean Eudes vient de rejoindre son élue dehors, quelque chose lui a semblé louche, toute une vie passée en Sénégambie prédispose à l'analyse des subtils changements extérieurs en Ethiopie
"Chérie, faut pas rester là, on se met à couvert, j'ai entendu un truc"
en fait il a entendu le silence, silence que les insectes, oiseaux et rongeurs ont fait lorsqu'ils ont été dérangés par la lente reptation des miliciens de la rébellion anti tout
car ces néfastes s'avancent
en rampant, pas bien vite, mais ils s'avancent
bien
les amharas rampent vers Erzebeth, occupée à extirper les dernières gouttes brûlantes de sa vessie (vulvodynies post coïtales, comme je l'ai dit plus haut), elle rabaisse ses juppailles, cachant ainsi une splendide paire de fesses et de cuisses blanches comme le lait
le tomber de rideau agit comme un électrochoc sur les amharas rebelles anti tout, ça leur rabaisse la tête entre les épaules
mouvement infime, furtif, mais que Jean Eudes a constaté, frémissement inhabituel dans les hautes herbes si vous voyez?
avec un hurlement béarnais, il s'élance, dious de castrous! empoigne une branche d'épineux qui traînait par là et l'abat sur le museau du premier malfaisant , qui , alerté par le cri et le mouvement, se levait
ça fait schlaffff, le bruit des épines qui lacèrent le scalp
et ouille, le cri du mec qui s'effondre en se tenant l'occiput
mais putain, ça fait mal, il est con le mec ou quoi?
les autres se lèvent , pas menaçants mais outrés, oué, ça fait mal ce genre de trucs, t'es con mec? regarde il a la gueule en sang, notre pote, va falloir le recoudre et la mutuelle des rebelles couvre pas du tout ce genre de sinistre (on n'est pas en vronze, y a pas l'AME, faut l'savoir)
tout à leurs contestations ils en ont oublié qu'ils sont surarmés par rapport à nos amis, lesquels n'ont qu'un dragounov et un makarov pour tout viatique
qu'à cela ne tienne, Kobs surgit traitreusement par derrière, désarme le guetteur s'empare de son automat kalachnikov et tire une courte rafale en l'air puis couvre le groupe par un mouvement tournant
ha ha mes gaillards, les rôles sont renversés, à présent
d'héberluance, les autres lèvent les bras au ciel et perdent leurs urines respectives
tu parles de guerriers....
allez les têtes d'ampoule, les mains sur la tête, et à plat ventre, exécution, bavordavel, épuvit'que ça! (comprendre "et plus vite que ça" sur un ton comminatoire)
et si y en a un qui bronche, j'en fais de la chair à chauchiche!
les zigues se regardent puis s'éxecutent, d'abord à genoux puis à plat ventre, on dirait des gauchysses gagnés par l'émotion des black lies matter
Blum passe entre les allongés pour leur soustraire leur armement, au passage ses doigts s'égarent dans certaines musettes (chez moi, en mes cévennes ombreuses, on dit "biasse" pour musette)
que vois je ?
des tarpés, roulés, prêts à l'emploi...il les enfouille, parce qu'il les vaut bien
ceci, joint aux diams bruts qu'ils ont retrouvé dans le cercueil du gros van de pute, leur fera un viatique plus qu'honorable
bon, si Jean Eudes pouvait crier "cap dé dious!" avec sa grosseu voix et ses grosseus moustacheux, ça aurait vraiment de la gueule
la vérité c'est qu'il a crié pour se donner du courage
et la main ne lui a pas manqué pour aligner l'amhara sur la trogne
sensation un peu écoeurante du bâton freiné par de la viande puis, libéré, s'envolant vers le ciel
un peu comme le sabre du duelliste lorsqu'il accroche sa cible
jouissance de rester debout et vivant, ho combien vivant, alors que l'antagoniste se tord par terre en maugréant
bref
pour Jean Eudes, bien qu'il aie son comptant de bastons estudiantines, de fusillades de gros gibier et de régulation de chourineurs, ça et la splendide chevauchée qu'Erzebeth lui a offert cette nuit, c'est au bas mot, trente ans qui s'éffacent de son état civil
trente ans de moins, il se sent léger
il pourrait marcher des heures sous le cagnard afwicain, tirer sur la faune australe, déchiqueter à belles dents un cuissot d'éléphant ou d'antilope, déclamer l'iliade en grec ancien
d'ailleurs il s'y met
"chante, muse, le choc des armes et leur beauté, le courage des héros..."
les autres le regardent quand même d'un drôle d'air
"allez on y va les enfants! en incluant les filles, voui on est bons princes, nous allons codromer de concert!"
les filles, pas versées dans les langues latines (bien qu'elles bavassent en roumain) pigent quand même l'intention générale, elles époussettent leurs jupailles fortement éprouvées par la nuit à la belle étoile et hop, elles se lèvent
on fait le point, plein est, marche!
les amharas restent le ku dans le sable
on leur a rendu leurs pétoires moins deux, les autres ont été privées de leurs percuteurs, on garde les munitions, on les déleste aussi de leurs impédimentas, sandouiches, boissons
on est à un des points culminants des afwiques, la rive est du riff
y a qu'à se baisser pour trouver nos ancêtres
c'est du moins ce que prétend Jean-Eudes
on a beau regarder à nos pieds...rien
il va falloir installer un bivouac, mais dans l'instant, on peut arquer encore un peu
et y a intérêt les distances sont longues, aux afwiques
mais bon, l'horizon s'éclairci, le sentier montagneux emprunté puis rendu se jette dans une ravine plus large et ainsi de suite jusqu'à une départementale
un camion citerne (super important, aux afwiques, soit le carburant est livré en petits jerricans, soit en fût, soit en citernes, ça dépend de la route, et le carburant, là bas, c'est indispensable pour s'éclairer, pour les groupes et pour se déplacer, y a pas que l'occident à être dépendant du pitroul') les prend en stop, le mec est jouace de discutter, peut être aussi de goûter un des tarpés roulés main que Blum lui a proposé
au bout de peu, on devient les meilleurs amis du monde, et le gus nous propose de passer la nuit dans un compound de sa connaissance, tenu par une vague relation familiale, mais faut dire que là bas, toulmonde est parent, alors...
Compound, on comprend ce que ça signifie
Un caravansérail en somme
Clos de murs pour les véhicules et leurs chargements,car là bas, c'est toujours une affaire de pognon,biens, marchandises, esclaves se monayent et s'échangent
Ça tombe bien d'ailleurs, on a résolu de faire route vers dar es salam, dans le petit creux sous la corne de l'Afrique, puis de là vers Zanzibar
On pourra alors se fondre dans la masse des négociants, piquer plein est vers la péninsule arabique et l'émirat d'Oman puis de là vers la Perse, à partir de ce point, plus de problème, soit le Caucase après une traversée de la caspienne, soit obliquer vers la Syrie par le Kurdistan puis traverser la mare nostrum et direct sur les côtes gauloiches, chez les celtoligures et les phocéens
Ça ressemble un peu au voyage d'odysseus mais après tout, on n'est pas si mal accompagné que ça ( et là, Jean Eudes lance un regard suggestif à Erzebeth qui, de façon inattendue,se trouble et rougit)
Reste à discuter des modalités du voyage, et du règlement de la facture
Six adultes, blanches et blancs, qui plus est, ça commence à chiffrer
On a bien les tarpes des guérillas amharas pour entamer les négociations, il y a fort à parier que l'on doive convertir les diams bruts en autant de kilomètres...
s'ensuit une négociation acharnée
pour aller jusqu'à la côte? une pincée de diams
de la côte à dar es salam? une autre pincée
jusqu'à zanzibar? (le port des noirs, en arabe)...encore une autre pincée
de là aux rives persanes? ....on pourra s'engager comme matelots, simbad le marin, toussa
ce n'est point par pingrerie, mais nôtre viatique risque de fondre assez vite
on tope là et chaque partie, satisfaite du marché (en angluche moudern, du deal , prononcez dile, en angluche littéraire, ze bargain, prononcez bargaigne, en bon vronzais, discutance de marchands de tapis) va se coucher
au milieu de la nuit, kobus, qui a le sommeil léger, est réveillé par des frôlements
"Emesse, ma chérie, pas ce soir j'ai mal à la tête..."
tu parles d'attentions féminines!
ce sont nos hôtes qui veulent nous détrousser façon auberge rouge!
alarm!
kobs se rue sur sa pétoire, bordel de moive, introuvable!
se met à genoux, fauche devant lui dans la pénombre une paire de genoux cagneux, choc d'un corps qui tombe au sol, détonation (le mec portait une arme, vraisemblable), il se remet debout complètement, shoote dans une tête d'ampoule, cri désolé du receveur, fallait pas te mettre dans mon chemin si tu voulais faire long feu, l'ami, s'empare de l'arme du malfaisant, la retourne contre son proprio, un ridicule rigoustin que chez nous on aurait honte de donner aux enfants, presse deux fois sur la détente, le ouigre mal intentionné s'affaisse
au bout du couloir on entend "à la rescousse, cap de dious!"
suivi du bruit précipité de l'automat de jean Eudes
ça chauffe pour de bon...
C'est pour de vrai, bataille !
Les éclairs des coups de feu illuminent brièvement les décors, l'odeur de cordite brûlée sature l'air, c'est Douaumont, Verdun,verdoun !
10:56 | Lien permanent | Commentaires (24)
Commentaires
L'echaufouree est vite terminée
On rallume les lumières façon démocrates éclairés du 18eme
Trois ouigres achèvent leur misérables existences sur le ciment irrégulier du compound pas de traces du dernier
Cap de dious !
Jean Eudes se rue au créneau, on aperçoit une silhouette filiforme qui se fraye un passage dans les broussailles, il épaule le dragounov, pression lente sur la détente, en expirant doucement, la forme sautillante du ouigre se détache de l'obscurité ambiante dans le réticule, surpris par le départ du coup puis par le recul,remise en ligne, plus personne, ai je touché ma cible ?
On part en explo Jean Eudes et kobus, avec précaution, rien n'est plus dangereux que la nuit en afwique
Finalement on entend une respiration oppressée on dirige les faisceaux croisés de nos lanternes sourdes( oui même aux afwiques il y a des réminiscences de Victor Hugo et de Balzac) sur un misérable recroquevillé dans son sang
Écrit par : Kobus van Cleef | 10/07/2022
Il a pas l'air d'avoir été touché trop gravement, de toutes façons on peut pas le laisser là, les bêtes sauvages en feraient leur ordinaire, pas vrai ?
On te traîne donc le blessé chacun par un membre, on laisse une large trace sanglante sur le sol,va savoir si c'est pas plus grave que ce qu'on supposait de prime abord
Arrivés au compound, Blum nous lance "les petites crapules ont chouravé nos diams ! S'agit de faire causer celui là !"
Pas que nous soyons animés par l'esprit du lucre mais là.... on se voit vieillir dans cette afwique improbable
Toulmonde va s'y mettre
Écrit par : Kobus van Cleef | 11/07/2022
C'est pas qu'on soit des tortionnaires, mon pauvre bougre, mais va falloir nous affranchir vite fait sur le lieu d'où c'qu'y s'trouvent les diam's, sinon ça risque fort de cacater pour ta pomme ( là c'est kobus qui cause, un langage fleuri mais vous pouvez comprendre que le ouigre blessé n'y entend goutte)
On a le choix,mec, tu t'allonges rapidement et sans douleurs ou bien tu choisis de sofffrrrrirrrr,t'as pigé ?
Mais enfin, le type n'y entend rien, il est blessé, en état de choc, vous lui parlez de façon menaçante sous le nez après l'avoir flingué et traîné dans les broussailles, comment voudriez vous qu'il coopère ?
On se retourne tous les trois, électrisés !
C'est Erzebeth qui vient de causer.... mais ma chérie, j'ignorais que tu parlais vronzais, enfin si, un peu, tu cachais bien ton jeu, bref je sais pu koi dire là.... Jean Eudes s'assied, un peu estomaqué
Les trois grâces s'interposent,laissez nous faire, donc...
Elles commencent par panser le mec,ho pas grand chose, mais le bruit d'une étoffe déchirée, l'application d'un tissu plus ou moins malpropre sur une peau déchirée par le passage de l'ogive de 7,62, ça fait des miracles
Elles relèvent la tête du misérable, approchent une boisson quelconque de ses lèvres
Ça y est, le mec est à point, elles peuvent te l'interroger
Et la réponse fuse "yocoul, yocoul !"
Merde kes ki dit c'con là ?
C'est la timide et rougissante Vesna avec son prénom venu direct de Slovénie, qui nous met au parfum
Yocoul,manger, votre gugusse a bouffé les diamants
Ho putasse, mais quel abruti, il se les serait mis dans le cul ou dans le slip, on aurait eu moins de mal à les récupérer...
Écrit par : Kobus van Cleef | 11/07/2022
On se pose les questions rituelles
Faut il lui donner une purge, un lavement ?
Faut il acquérir un endoscope pour sonder l'estomac du misérable ?
Lequel misérable nous épargne de donner les réponses aux questions formulées plus haut en défuntant brutalement,la gueule ouverte et la bouche tordue
Visiblement, le pruneau expédié d'un coup de dragounov ne s'est pas contenté de tailler dans le gras de la hanche ( trouver du gras chez ces bougres là relève d'une pratique sportive de haut vol), mais a intercepté une artère ou une veine de bon calibre
On se regarde les zuns les zautres, sans enthousiasme
Je l'ai déjà dit, nulle pingrerie,nul lucre, nulle avarice, mais ces diams sont notre porte de sortie des afwiques
"Et des nôtres" ajoute Erzebeth en se glissant derrière Jean Eudes
Elle lui tend un couteau, et d'un mouvement du menton, qu'elle a pointu et charmant,indique la dépouille du ouigre voleur
Jean Eudes se tourne vers nous, et intime à toulmonde de sortir et de fermer la porte
On accompagne ces dames dans un autre coin du compound puis kobus reviens sur ses pas, interpelle Jean Eudes qui tournait autour du macchabée, le couteau à la main
"T'es certain de pas vouloir d'aide, j'ai quelques notions d'anatomie"
Jean Eudes acquiesce, on monte notre défunt sur un chevalet, tête en hauteur, on glisse une lame à partir de la xiphoide en cisaillant vers le bas, saloperie de couteau pas aiguisé, la pointe ripe sur un cartilage costal et perce le colon transverse, aussitôt une odeur d'égout négligé se répand genre cloaqua maxima, on se reprend, l'incision est rectifiée, on évite le lobe gauche du foie puis on arrive sur l'antre gastrique,tendu à bloc, une micro incision, un pfuittt redoutable on passe un doigt, ils sont là, ils sont là, les diam's, Noël Noël, nous ne vieillirons pas zici !
On vide la tripaille, les cailloux s'accumulent à nos pieds, on les lave, les dénombre, ils y sont tous !
Nos bouchers malgré eux sortent de leur echarnoir improvisé, tout fierots, sur la trogne l'air inspiré de celui qui attend la récompense pour son boulot effectué dans les règles et même au delà
Écrit par : Kobus van Cleef | 11/07/2022
Jean Eudes s'avance vers Erzebeth, tente de l'enlacer, penche vers elle son muffle moustachu, elle le repousse avec grâce en chuchotant "plus tard mon chéri,va te doucher, tu sens un peu la merde" et c'est vrai, la bosaille percée du misérable ouigre a laissé suinter un liquide maronasse aussi appétissant qu'une plongée dans les bas quartiers d'Abidjan ou de Bamako ( mais existe-t-il des hauts quartiers en ces contrées, on peut se poser la question)
Les commodités sont plus que rudimentaires , après tout nous sommes aux afwiques, aussi nos deux compères organisent un bain douches sommaire avec du sable, puis une détersion avec un vilain savon qui ne se donne même pas la peine de mousser ( supplice pour un gauloiche, après tout c'est aux Gaulles que le savon fut inventé) suivi d'une aspersion par le résidu de la cuve destinée à la boisson ( non ce n'est pas toujours de la bière)
C'est un fier spectacle que ces hommes mûrs ( et même un peu au delà) torses nus, pilosité argentée à l'air, bourrelets de santé débordants au dessus de la ceinture ( et non pas obésité morbide de l'occidental moyen avec seins comme des femmes et flaques de gras sur les lombes) s'envoyant de grandes giclées d'une flotte probablement grouillante de miasmes en rigolant
Nulle trace apparente du combat mené à l'instant ni de sa conclusion macabre et autopsique dans ces rires francs et ces plaisanteries de ruffians, ils sont bien du même bois que leurs ancêtres qui soumirent l'Algérie, les Flandres, les imperiaux à Eylau, Wagram et Austerlitz !
Enfin propres et récurés jusqu'à la lunule des ongles, ils se dirigent vers les quartiers féminins du caravansérail moudern, chacun cherchant sa chacune,si on peut dire
Cette pièce ? Non, on entend les gloussements de Vesna et de Blumroch
Enfin, toulmonde s'est retrouvé pour un meeting quasi conjugal, les respirations se sont apaisées, la sueur a séché sur les épidermes
Et là,fuse l'éternelle question
"Tu es bien ?"
Et la réponse, inattendue, des trois grâces, presque simultanée "j'attendais quelqu'un comme toi...."
Mais qu'est ce qui me prend, moi, d'écrire un roman d'amour !
Mon truc au début, c'était l'Anabase !
Ou bien, à la rigueur, les aventures du jeune Télémaque !
Mais pas l'éducation sentimentale !
Chuis pas Flaubert,moi !
Déjà que j'ai bien du mal à être kobus....
Écrit par : Kobus van Cleef | 11/07/2022
Après tout, un roman d'amour c'est aussi un roman d'aventures
J'oserais même dire qu'un roman d'amour c'est surtout un roman d'aventures
Ou l'inverse, peut être
Qu'est ce que l'embarquement pour cytheres sinon une aventure ?
Maritime, de plus, comme toute aventure qui se doit
Et l'Odyssée, n'est ce pas avant tout un roman d'amour ?
Ulysse qui brûle de retrouver sa Pénélope, et qui en chemin, la cocufie bassement avec cyrcee, entre autres
Bref
Au petit matin, les mâles se retrouvent seuls
Les femmes les ont abandonné
Enfin, pas tout à fait
On entend des raclements, des coups sourds, des bruits de moteur dans la cour du caravansérail
Les trois grâces avec les bagages, succincts, sont autour de la citerne sur roues
Elles en font le plein
Car le caravansérail possède d'autres cuves
Cuves pleines de fioul,aux afwiques, le carburant ne gèle qu'exceptionnellement
Et lorsque nos trois complices déboulent sur l'aire à virer, elles ont l'air de Sophia Loren dans je ne sais plus quel film, une mèche leur balayant le front, la sueur dévalant dans le sillon inter mammaire, les avantages compressés par les bretelles de la combi de mécano, bref, des calendriers Pirelli dans la version sage
Et elles exposent leurs arguments, étant donné que le trajet est long et incertain, mieux vaut transporter son combustible pour au besoin le troquer, le vendre
Et faîtes donc disparaître ces cadavres, ça fait mauvais genre, vous avez deux heures
Écrit par : Kobus van Cleef | 12/07/2022
Et allez donc, on démembre joyeusement nos ouigres,occis dans la nuit
On disperse les débris aux quatre vents
Un petit lave main et terminé, on embarque
Direction plein est, vers la mer, qu'on puisse hurler "thalassa, thalassa !" à la vue de la grande bleue
Plus facile à dire qu'à faire, je vous précise
Un moteur hyper puissant, sollicité par une boîte à 12 rapports un pont entre les le tracteur et la remorque des routes sans asphalte avec tant tellement d'ornieres que tu peux pas les compter
Les premiers kilomètres sont difficiles, c'est Blumroch qui s'y colle puis Jean Eudes puis kobus, bon gû, quelle aventure, ça tangue, ça roule,y a des à coups lorsque la remorque
Écrit par : Kobus van Cleef | 13/07/2022
Lorsque la remorque cogne contre le tracteur
Mais peu à peu, l'équipage s'amarrine, comme on dit
Et lorsque les grandes routes, pour peu que ça existe ici, lorsque les grandes routes apparaissent donc, ça roule presque normalement
Écrit par : Kobus van Cleef | 13/07/2022
Et ça descend vers la mer, à travers des cols montagneux empoussieres, peuplés de locuteurs de l'oromo ( un vernaculaire du coin) et du swahili ( pareil), épidermes bleu pétrole, tignasse emmêlée, faciès écarquillés de stupéfaction "c'est pas machin qui vient faire la livraison ? Comment ça ? Vous livrez pas ? Mais comment je vais faire,bordel de moi, hein, comment je vais faire ?"
Parfois les locaux s'opposent à leur départ parfois les zotorites locales font semblant de contrôler les papiers, le connaissement de la remorque, plus d'une fois on retrouve un local arrimé aux buses de vidange de la citerne, traîné dans la poussière sur quelques kilomètres
On réussit le tour de force d'arriver dans les faubourgs de dar es salam sans perdre une goutte de combustible
Rien, sauf ce qu'on a transféré de la citerne jusqu'au réservoir
Et ce sont les trois grâces qui s'y sont collé, elles ont montré leurs capacités
Écrit par : Kobus van Cleef | 14/07/2022
Te dire, les faubourgs, c'est la même merdasse que partout ailleurs
En pire
J'ai vu pas mal de connurbations dans ma désormais semi longue existence
Des favelas des bidonville ( mention pour les villes de parachutistes mexicain), des taudis, des catojos ( ça c'est du sicilien)
Mais dar es salam, c'est la première marche du podium
Écrit par : Kobus van Cleef | 15/07/2022
Bref, des baraques en tôle ondulée pour le toit, toile bleue UNICEF pour les murs, quelques épineux autour, une chèvre famélique pour les plus heureux, des fatmas décharnées qui se coltinent la marmaille, une main en visière sur les yeux, les gencives dénudées par un rictus figé à force de fixer l'horizon, tout bien, cliché usuel
Et ça continue, les suburbs pendant des kilomètres, les voies deviennent plus étroites, les mosquées plus nombreuses et cossues ( si on peut dire) jusqu'à tomber sur des barres HLM et du bitume puis après moults détours et palabres avec des semi uniformes ( palabres facilitées par l'adjonction d'un p'tit billet à chaque nouvel terlocuteur, avec lequel on a bien du mal à locuter, puisque nous ne savons du swahili que le strict nécessaire à savoir rien, mais l'angluche pigdin reste la lingua franca ainsi que le numéraire glissé en douce), on entrevoit des avenues avec bâtiments plus durables
Une place titanesque avec la statue de l'homme fort, des blindés poulardins divers garés à proximité, des petits gradés l'air louche et la mine basse, à l'affût du bakchich...l'afwique quoi, éternelle, immuable
Écrit par : Kobus van Cleef | 15/07/2022
Et au delà, oui, au delà, une fraîcheur incongrue, un silence, le port, l'océan indien !
On démonte du camion citerne, aussitôt entouré de chourineurs divers, d'officiels véreux et d'uniformes corrompus
En deux coups les gros, l'affaire est faite, le passage pour six vers Oman contre la possession de la citerne
Écrit par : Kobus van Cleef | 16/07/2022
L'intermédiaire véreux insiste pourtant "faudra voiler vos fatmas, là quand même, elles insultent les yeux des vrais croyants"
Mais qui croient à quoi, à la mouchquipète ? Ça c'est kobus, toujours diplomate
Les autres voyageurs se chargent de le ramener à la raison, nos amies voyageuses entortillent donc leurs toisons dans des voiles diaphanes en guise de turban, c'est frais et ça dégage leurs nuques nues qui appellent le baiser ( ouais, je ne peux me déprendre du romantisme, presque amoureux,voyez)
Bref on lève l'ancre, arrivée prévue pour Sallalha ( et non Mascate, détail d'importance), dans deux jours, on se tient à la rambarde et le vent rafraîchit nos épidermes mis à rude épreuve
Ceux qui sont pas rafraîchis,par contre, c'est les n'aigres dans la cale, qui ont signé ( ou pas) un contrat de travail avec différents employeurs de la péninsule arabique
Principalement kényans, mais y en a d'autres, bien sûr
Alors on n'est pas passé par Zanzibar, puisque maintenant y a plus besoin de séquestrer les esclaves sur une île avant de les dispatcher au plus offrant, puisqu'ils deviennent des esclaves volontaires, un peu comme nos ancêtres qui allèrent travailler aux Amériques ou à l'île Bourbon, pas esclaves puisque blancs mais esclaves de fait
Écrit par : Kobus van Cleef | 16/07/2022
Et vogue la galère
En italien moudern, e la nave va
Le toum toum toum du diesel cogne pendant la traversée, on passe bien au large de la corne de l'afwique, histoire d'éviter les pirates somaliens
D'un autre côté,y a peu de risques qu'ils s'attaquent à un cargo battant pavillon omanais, ils savent ce qu'ils risquent, mais sait-on jamais
Une ou deux douches de mousson, le soir avant le coucher du soleil , pas de coup de tabaque et on arrive dans les temps à Sallalha ( prononcez Sallalhé ou Sallalheu c'est selon) capitale régionale de la province sudiste de l'émirat de Mascate et Zanzibar, renommé sultanat d'Oman, on est pas loin de la frontière yéménite, ça a bastonné dans les 50/60, je vous dit pas, mais depuis ça s'est tassé, sous l'influence bénéfique du pèrelanation ( comme le père système à l'ixe), sultan Kabous, que toulmonde vénère ici
On débarque, pas un chat, enfin si, quelques dockers et les officiels qui viennent viser le connaissement du navire, sans nous accorder le moindre regard
Pas leur problème,visa, pas visa, à nous de nous démerder, tout juste s'ils ne nous marchent pas sur les orteils
Débarquons donc et mettons nous à la recherche d'un hébergement puis d'un moyen de transport jusqu'à la frontière persane
Et là,pile, en train de griller une cibiche sur le port, en guettant le client,N..., un guide que j'ai connu dans une autre existence
Les bras, les mâchoires nous en tombent
Mossieur kobus ? Que vois je ? Vous zici ? Dans un de vos romans ? Pour de vrai ? Ou pas pour de vrai ?( ça dépend du point de vue, évidemment)
Salutations, embrassades, présentations diverses, et qui sont vos compagnons, et pour combien de temps êtes vous parmi nous, et voulez vous un programme de visite adapté ?
Tiens, pourquoi pas, joignons l'agréable à l'utile, Oman est certainement un pays qui mérite le voyage
Pour peu que nous soyons en règle avec les lois locales
Devant sa mine interrogative, on se confie, à demi mots
Il fronce le sourcil,allume une deuxième cigarette alors qu'il en a déjà une dans le bec, nous drive vers la réception d'un hôtel moyenne gamme où il nous assure qu'on ne nous posera pas de questions
Effectivement, la seule question posée concerne les rafraîchissements, thé hyper sucré pour toulmonde
Il arpente le hall, le téléphone à la main, on discerne à peine quelques mots, sabir tunisien et anglais mélangé, quasiment maltais, il revient en disant "deux heures"et donne un chiffre, que l'on est bien obligé d'accepter sans marchander
Écrit par : Kobus van Cleef | 16/07/2022
On patiente donc à l'hôtel
Thé sucré,louquoumes sucrés, beignets sucrés
Vient le moment de rétribuer notre gentil guide, ça se chiffre en pincées de diams, tout ça
Et lorsque je dis pincées, c'est au pluriel
Bref, il nous refile des drachmes antiques arabiques, actualisées, des dirhams donc même si c'est la currency des Emirats arabes unis d'à côté
Écrit par : Kobus van Cleef | 17/07/2022
Enfin le délai est écoulé, après moultes rasades de thé hyper sucré, louquoumes sucrés, musique sucrée
Un chaouch remet presque clandestinement une enveloppe à N...
Lequel l'ouvee à la dérobée, et nous glisse les sésames ( ausweiss,firmans) indispensables pour la poursuite du pèriple
Aussitôt, nous le gratifions d'une belle ( très belle) pincée de diamants
Bruts, les diamants, comme exposé plus haut
À son tour il nous ristourne des rials omanais ( une monnaie qui me peine un peu,car à une frontière de distance, aux Emirats arabes unis, la usual currency est le diram, dérivé de la drachme antique, on se retrouve dans les guerres médiques et l'Anabase)
Écrit par : Kobus van Cleef | 18/07/2022
Hé bien nous allons poser nos impedimentas dans nos quartiers, comme on dit
Et comme nous avons des têtes d'européens, le chaouch de la réception nous a apparié, homme femme, nous saluons l'effort, après tout il aurait pu mettre les zommes zensemble comme on aurait pu le suspecter après une lecture de la loi prévoyant le mariaj pour les personnes de même sexe ( c'est un truc qui m'étonnera toujours depuis le temps, lorsque je voyage à l'estranger, on n'apparie pas les mâles vronzais onsombl'alors que bon)
Bref, une douche délassante, un séchage express avec des serviettes moelleuses, puis un rapprochement quasi conjugal
Nous sommes prêts à descendre, nous suivons donc l'ami N..., vers le musée maritime ( vision du boutre ou du sambouk grandeur quasi nature, avec son double chiottes qui, N... dixit, préserve des maladies véhiculées par le péril fécal, vision également des cargaisons transportées par Simbad le marin, à l'exclusion des esclaves noirs depuis Zanzibar, mais ça, le conservateur du musée n'allait pas le rajouter) puis la résidence de sultan Kabous, résidence usitée lors de la mousson ( mais sultan Kabous, homme sage et pondéré,a été ravi à l'affection de son peuple il y a quelques années, voyons ce que vaudra le suivant, déjà confronté à la crise du nez qui coule 19)
Et pour finir la journée,restau de poichons à Sallalha
Puis retour dans nos pénates et abandon dans les bras de Morphée
Écrit par : Kobus van Cleef | 18/07/2022
Aux aurores,boum boum boum dans les portes de nos appartements ( à quoi bon être héritiers d'une grande tradition littéraire si c'est pour écrire comme Patricia Highsmith ou chamelle laide ou Amélie sans sépulture ? plutôt que chambre d'hôtel,usons du terme "nos appartements" ou "nos quartiers" si c'est dans une acceptation plus militaire) on ouvre, l'oeil un peu cacateux, ce ne sont ni les poulardins ni les gendarmes ( dans l'univers turcoman ça se dit zapties avec un accent aigu sur le e, je cherchais ça hier pour ma kouzine ekolo mais ça m'a échappé) mais le bon N.., notre gentil guide
On boucle nos porte manteau ( tiens ça aussi, porte manteau pour bagages, et aussi fontes de selles pour sacoches cavalières, quoique sacoches cavalières est encore potable) lesquels sont assez plats ( nous voyageons avec des dames, et quelles ! caracos bien remplis, yeux étirés jusqu'aux tempes par le maquillage, tout bien, en toute logique, elles devraient trimballer avec elles des effets, des attifiaux et de quoi régénérer leurs appâts, hé bien non, le strict minimum, culottes, brosse à dents), on démonte soigneusement les armes, on se porte vers les issues, un bédouin en civil, sans mushar ni kanthoura ( le mushar, c'est le torchon qui leur ceint le chef, la kanthoura, c'est leur robe,ample, qui va du blanc au beige) attend auprès d'un minibus en bon état
Écrit par : Kobus van Cleef | 19/07/2022
Sallalha, je sais pas si vous voyez comment ça se boutique
Une populace avantagée, une plèbe autochtone qu'on a un peu forcé au labeur, une plèbe importée, bien contente de pouvoir bosser contre rétribution, des marchands, des marchandises, des marchés, un port ( Simbad le marin), un aéroport où l'on voit parfois les participants des mariages tradis ( kanthoura, mushar colorés,. ceinture et badine, mais,du moins dans l'aéroport, pas de poignards dans la ceinture, les fatmas derrière, en noir comme il se doit), les résidences de mousson du sultan et des princes, bref, Tintin au pays de l'or noir, avec une petite note de coke en stock ( mais assez curieusement, très peu de noirs)
Le gentil N...monte avec nouzautres dans le minibus, le bédouin se met au volant et fouette cocher
D'un air de conspi, N... se penche vers moi "monsieur kobus, en raison de l'amitié qui nous unit, je me dois de vous prévenir que votre plan à la con, vouloir passer en Iran, ça me semble très con, et surtout très risqué, même si vous n'avez pas eu de problème pour rentrer ici, vous en aurez en arrivant chez les Perses, sans compter les risques de la navigation, je vous en prie renoncez à ce projet mortifère "
Tout ceci en un excellent vronzais et avec l'approbation muette de Blumroch, de Jean Eudes et des demi soeurettes de notre vampyresse Suzanna
Ha maverdave, faudrait il changer notre fusil d'épaule ?
Ça ne nous enchante guère
Un bref conciliabule entre nous et nous suggérons à N... "est ce une affaire de pincée de minéraux, après tout nous pouvons en fournir "
À la fois oui et à la fois non, si je savais qui corrompre, vous pensez bien que je m'entremettrais, ne serait ce que pour toucher ma part, mais, et d'une j'ignore quel fonxionère est susceptible d'en croquer ( n'hésite pas, glisse Blum, ils en croquent tous), de deux le boss au pouvoir chez eux est assez strict et de trois je vois mal par où passer
Et vous, amis lecteurs, avez vous une idée ?
Écrit par : Kobus van Cleef | 22/07/2022
//REMARK ON
L'artiste véritable impose sa vision à son public.
Or, Kobus van Cleef est un artiste véritable.
Kobus van Cleef ne saurait donc consulter son public.
Conclusion : Kobus van Cleef plaisante (ou, pédagogue machiavélien, il veut mettre à l'épreuve ses lecteurs pour savoir s'ils suivent bien). ;-)
//REMARK OFF
Écrit par : Blumroch | 22/07/2022
Kobus van Cleef > Mon idée est que j'approuve le commentaire de Blumroch.
Écrit par : Pharamond | 22/07/2022
Ha ha, vous suiviez....
C'est bien
On reprend
Kobus et ses sbires se trouvent bien emmerdés pour la suite des événements
Prendre depuis la pointe Sud d'Oman pour piquer vers le golfe persique et atterrir en Perse ?
Poursuivre vers la côte indienne après un long périple dans l'océan éponyme ?
Aller plus loin encore vers le golfe du Bengale,remonter les fleuves ( impassibles, les fleuves sont toujours impassibles, c'est du moins ce que disent les pouètes, ça et la criaillerie afférente aux sauvages) vers les sources et ensuite, de là, gagner l'Asie centrale puis la sainte Russie ?
Enquiller divers détroits pour gagner vers l'est,doubler Magellan et déboucher dans l'Atlantique Sud ?
Et pour celà il faut un bateau, à tout le moins une embarcation
On met les différents projets aux voix, après ça on m'accusera de nourrir des sentiments anti républicains...
Écrit par : Kobus van Cleef | 22/07/2022
Pendant ce temps, aux afwiques, en particulier sur les rives du lac Turkana, le grand karpatique se remet lentement, il constate l'inanité de son plan, consistant à garder captif comme reproducteur kobus
Il se replie donc dans un isolat, bien poudreux, avec sa fille, superbe femelle assoiffée de sang humain et de bites roides, et son petit fils, qui a poussé jusqu'à devenir un adolescent pustuleux mais vampyresque, qui saigne à l'occasion les peuplades vivant alentours
Pas les mursis bien sûr, puisque le cosaque Gogavline (Apo, de son prénom) les a tous liquidés au dragounov, mais des ethnies voisines ou circumvoisines, des sourmas ou des ghalebas, par exemple
Lesquels tentent d'exorciser la menace sournoise du vampyr, en se costumant en vampyr, précisément..... ils se recouvrent donc d'un mélange de glaise et de cendres, qui donne un aspect blanchâtre à l'épiderme,se dessinent des imitations de pustules sur la face, des zig zag sur les membres ( ce qui donne un aspect flou à la silhouette, reflétant la rapidité de l'attaquant), se charbonnent le pourtour des orbites pour se donner la ressemblance d'une tête de mort, puisque le suceur de sang représente la mort
Mine de rien, j'ai élucidé un mystère anthropologique, on dit merci kobus !
Écrit par : Kobus van Cleef | 24/07/2022
Ces peuplades avoisinant les rives du Turkana ont même dénommé le fils illégitime de kobus et de Suzanna "le têteur de jugulaire" ce qui en oromo peut se prononcer "niam guène" alors qu'en amhara, on peut tenter de dire "guène niang"
Mais je sais pas bien où on met l'accent tonique
En tout cas, la petite colonie résiduelle des karpatiques, appauvrie par la perte des demi soeurettes de Suzanna ( Emesse, Erzebeth et Vesna), mais aggrandie par l'arrivée du métis vampyro-gaulois, la petite colonie donc prends un nouvel essor
Les riverains du lac n'ont que très peu de contacts avec le monde moudern, et donc ne sont pas victimes des pollutions qui les ont empoisonnés, la migration dans ce trou perdu des afwiques a sur eux l'effet d'une cure de jouvence
De même, la consommation d'un sang à peu près sain et exempt de résidus de drogues et autres catabolites a un effet apaisant sur la libido de Suzanna ( ainsi que le vêlage semi récent) laquelle réussi à se mettre en couple avec Apo le cosaque Wagner, en dépit de son incapacité à garder les trois loustics kobus jean Eudes et Blumroch
Couple réussi puisque des étreintes conjugales ( tout feux éteints, chemise de nuit remontée jusqu'au nombril et missionnaire pudique) font peu à peu oublier les transports brûlants qu'elle a connu avec kobus, lequel était vraiment une épée de sommier
Pendant ce temps, l'épée de sommier en question, restée à l'abri de tout rayon lunaire, est redevenue ce qu'elle a toujours été, un pépère un peu amorti, pas bien méchant, foncièrement fidèle et monogame d'occasion
C'est surtout devenu, avec ses deux compères, le billet de sortie des afwiques pour les trois dames qui les accompagnent
Lesquelles ne doivent pas avoir beaucoup d'autres options puisqu'elles leur restent attachées, recherchant même la friction de leurs épidermes respectifs
Et, en dépit des conditions parfois précaires de leur périple, aucune ne s'est insurgée en disant "je veux rouler carrosse et loger à l'hôtel"
Écrit par : Kobus van Cleef | 24/07/2022
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