13/09/2008
Sans Histoire
Lu sur le site d'Agnès Desarthe :
Sans Histoire
Une des langues que j'ai entendues en grandissant s'appelle le Judéo-Arabe. Je me demande à quel genre d'avenir ce dialecte peut prétendre aujourd'hui. Né d'une union sans doute aussi passionnée que celle qui engendra le Yiddish - illégitime rejeton de l'Hébreu et de l'Allemand - il apparaît fragile, menacé. Certains matins on en rirait presque, si l'on n'avait pas la gorge si nouée.
La situation au Proche-Orient, telle qu'elle est décrite par les médias, telle qu'elle est vécue par la plupart des français, est simple : Tous, ou presque, s'accordent à dire que les méchants israéliens spolient les pauvres palestiniens. Aux jets de pierre, ils répondent par les armes à feu, et ce sont des soldats qu'on envoie contre des enfants. D'un côté le vilain colonisateur, de l'autre le pur martyr. Quant aux bombes humaines, elle seraient filles de désespoir.
Je croyais, mais j'étais sans doute trop naïve, que le manichéisme n'avait pas survécu , qu'on avait appris à suspendre son jugement, à connaître avant de trancher, à comprendre avant de condamner. Ici, l'accusé est présumé coupable.
Beaucoup d'entre nous lors du conflit en ex-Yougoslavie, ou, plus récemment dans les affrontements au Kosovo (je choisis délibérément des luttes intra-européennes, proches et donc plus faciles à décrypter) avouaient ne pas savoir qu'en penser, et s'en remettaient à des dictons imbéciles (mais sages, si sages et combien je les regrette soudain !) du genre " qui de la poule ou de l'œuf ? "
Non qu'il faille s'incliner stupidement devant la réalité, non qu'il faille, à la manière d'une autruche, enfouir sa tête dans le sable en hurlant " de toute façon, moi, ça me dépasse. " Il s'agirait d'avantage de réfléchir avant de parler, de se documenter avant d'écrire.
La lutte pour le territoire ne date pas d'hier, elle est le fruit d'un incompréhension cacochyme et d'une méconnaissance trop largement partagée d'enjeux culturels, politiques et économiques. J'aimerais appeler quiconque s'arroge le droit de commenter cette situation à replonger, ne serait-ce que quelques heures, dans les livres d'histoire, à interroger les intérêts jordaniens, par exemple, et, plus généralement, à questionner la place réelle et non déclarée faite au Palestiniens dans les pays arabes.
Mon projet, en écrivant ceci, n'est pas de légitimer la politique de Sharon. Ce que je cherche à faire apparaître, c'est la partialité féroce et bien-pensante d'une part grandissante de la population. Et par " population ", je n'entends pas user d'un euphémisme qui désignerait adroitement les musulmans de France, une certaine gauche républicaine, ou une droite nostalgique ; nous sommes tous concernés, européens, catholiques, et juifs même, si souvent tentés par le démon séduisant de la haine de soi.
Ce à quoi nous sommes en train d'assister a un nom, un nom que l'on peut trouver obscur ou pompeux, mais qui a le mérite de décrire parfaitement le phénomène : " Retour du refoulé ". Après des années passées à devoir " se la fermer " en regardant Shoah, parce que tout de même, c'est pas marrant ce qu'ils ont subi, on peut enfin " se lâcher ". Et vive l'amalgame : Tsahal et Nazis, même combat, Ramallah et Auschwitz, blanc bonnet et bonnet blanc.
J'ai grandi avec S.O.S racisme, et je nous sentais protégés, nous tous, arabes, juifs, noirs et autres minorités ethniques ou sociales, de la haine des uns pour les autres. J'ai grandi dans l'idée que la prise de conscience n'était pas qu'une vaine expression. Mais il semble aujourd'hui que l'angélisme étouffant du politically correct n'ait su produire qu'un retour de bâton aussi désespérant par son aveugle cruauté, que l'était son antécédent par ses écœurantes manœuvres d'édulcoration.
On traite mes enfants de sales juifs . Je n'aurais jamais cru, ayant eu la chance de naître vingt ans après la seconde guerre mondiale, que j'aurais un jour à leur expliquer le sens d'une telle insulte. Je n'ai d'ailleurs pas grand chose à leur apprendre. Ils savent déjà, malheureusement, ou heureusement (selon que l'on est optimiste ou pessimiste) qu'il n'y a pas grand chose à attendre du côté du partage et de la reconnaissance de l'autre, que ces deux garants de la cohésion sociale ne sont pas, ou plus, des acquis, qu'il va de nouveau falloir se battre pour préserver la concitoyenneté.
Ayons donc l'humilité de chercher à en savoir plus, ayons l'audace de ne pas croire tout ce que l'on nous dit, de ne pas céder à l'émotion facile. Faisons en sorte que le mot " martyr " ne devienne pas " tendance ", comme on dit dans la mode. Prendre partie pour l 'un ou pour l'autre ne devrait jamais être une question d'esthétique. C'est d'éthique que nous avons besoin pour penser le déroulement du conflit israélo-palestinien, d'éthique, de recul, de connaissance et, comme le disait récemment un penseur que je salue au passage, de tact.
18:41 | Lien permanent | Commentaires (6)
12/09/2008
Révélations
Hier, j’ai eu deux révélations.
La première, le matin : c’était que j’étais fou, parano, désaxé, barjo, dingue, fêlé, zinzin, frappé, louf, schizo, marteau, azimuté, maboul, piqué. Bref, complètement malade.
La deuxième, dans l’après midi : c’était que tout le monde l’était au moins autant que moi.
Bilan : retour à la case départ. Quoique non, pas vraiment, je ne suis pas sûr que tous se rendent compte de leur état.
19:21 | Lien permanent | Commentaires (2)
11/09/2008
Musique (79)
21:31 | Lien permanent | Commentaires (3)
Le tour de France du patrimoine (choix absolument arbitraire) : Montbazon (37)
20:50 | Lien permanent | Commentaires (5)
10/09/2008
Refuge

David Marshak
Battle Harbour Reflection
23:21 | Lien permanent | Commentaires (6)
Page 123
J'ai été ''tagué'' ou ''marqué'', c'est comme vous voudrez, par Stéphane qui m'invite à une chaîne qui a le mérite de ne pas demander de répondre à un questionnaire interminable. Le cahier des charges est le suivant :
1- Citer la personne qui nous a marqué ;
2- Indiquer le règlement;
3- Choisir un livre, l’ouvrir à la page 123;
4- Recopier à la 5ème ligne, les 5 lignes suivantes;
5- Indiquer titre, auteur, éditeur, année d’édition;
6- Marquez 4 personnes.
1- Voir plus haut.
2- Idem.
3- Je vais faire simple et prendre celui que je lis actuellement et qui a heureusement plus de 123 pages. Ça m'évitera de consulter toutes les page 123 des ouvrages de ma bibliothèque sans savoir que choisir.
4- [...] cesser de traduire à tout moment. Or, à cela, le père ne
pourra jamais rien. Il ne pourra en aucune façon les
contraindre ou ignorer le pouvoir qu'elles détiennent en la
matière. Car s'il lui prend par exemple l'envie de se passer
d'elles, il fera comme on le fait au téléphone quand on a [...]
5- Éduquer ses enfants L'urgence aujourd'hui
Aldo Naouri
Odile Jacob
2008
6- Ici, je n'obtempérerai pas et je laisserai le choix à mes visiteurs.
J'avoue que cette chaîne me laisse un peu perplexe avec son résultat plutôt surréaliste.
22:22 | Lien permanent | Commentaires (2)
Des racines et des ailes
Dans mon courrier électronique, entre les dizaines de spams qui s'intéressent à mes performances sexuelles, tentent de me vendre des fausses Rolex, différentes pharmacopées ou me proposent de jouer au Casino pour quelques Dollars, je trouve parfois de belles choses. Bien sûr, c'est très ''américain'', préchi-précha et l'accompagnement musical peut agacer, mais j'avoue tout de même avoir été ému en visionnant la vidéo. Je vous laisse en juger :
''Un fils demande à son père « Papa, est-ce que tu participerais à un marathon avec moi ?»
> > Et le père, malgré qu'il ait un problème cardiaque, répond « Oui ».
> > Et ils ont complété un marathon ensemble. Père et fils ont participé à plusieurs autres marathons, le père acceptant toujours la demande de son fils de faire une autre course ensemble.
> > Un jour, le fils dit à son père « Papa, participons à un Ironman ensemble ».
> > Et le père répond encore oui à son fils.
> > Pour ceux qui ne le savent pas, un Ironman est l'épreuve de triathlon la plus difficile au monde. Cette course comprend trois épreuves d'endurance, soit une épreuve de natation en mer de 2.4 milles (3.86 kilomètres), suivie d'une course à bicyclette de 112 milles (180.2 kilomètres) et, finalement, une course à pied de 26.23 milles (42.195 kilomètres) le long de la côte de Big Island.
> > Le père et le fils ont complété cette course ensemble.
> > Cliquez sur ce lien :
> > http://www.godtube.com/view_video.php?viewkey=8cf08faca5dd9ea45513 ''
20:47 | Lien permanent | Commentaires (4)