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10/11/2008

Lumières obliques

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Tim Packer

Tangled forest

Vous avez dit mixité sociale ?

Publié le 10/07/2008 - Modifié le 15/07/2008 N°1869 Le Point

 

Villa Montmorency - La Cité interdite

 

Ce territoire boisé occupe un grand pan du 16e arrondissement, à Paris. La Villa Montmorency est un cocon douillet pour PDG de haut vol et stars du show-biz.

 

Emmanuel Berretta (avec Séverine Cazes, Romain Gubert et Armel Mehani)

 

Se réveiller au chant des oiseaux, prendre le petit déjeuner sur sa terrasse de 120 mètres carrés, sentir l’odeur d’un gazon fraîchement arrosé et laisser s’ébattre les enfants dans les allées du petit jardin, se savoir entre soi, à l’abri des regards et des importuns, assez loin de la maison voisine pour éviter le dérangement des disputes de couple... Et tout ce calme, ce luxe et cette volupté, ce lopin de campagne où il fait si bon vivre, c’est à Paris, la mégalopole embouteillée aux 2 millions de visages blafards qui respirent les pots d’échappement, slaloment entre les Vélib’ de M. le maire et glissent sur les crottes de chien !

Voilà ce qu’offre aux riches et aux très riches la Villa Montmorency, paisible cité privée, logée au sommet d’une butte dans le 16e arrondissement de Paris. De hautes grilles à l’entrée, un gardiennage sans faille et un réseau de caméras de surveillance protègent un hameau privatif d’une centaine de résidences, paradis des glycines, des hommes d’affaires de haut rang et des célébrités du show-biz.

« Avec les impôts que nous payons en France, nous, les riches, sommes devenus tellement peu nombreux qu’on est obligé de créer des réserves », s’amuse l’un des résidents, doté d’un sens de l’autodérision rare à ce niveau de revenus.

Le bottin mondain de la Villa Montmorency compte au premier chef les grandes puissances médiatiques : Vincent Bolloré, le plus riche de la résidence, 12e fortune de France avec 4,3 milliards d’euros de patrimoine (selon Challenge), y côtoie son concurrent sur le wi-max (Internet haut débit sans fil), Xavier Niels, très discret patron du groupe Iliad (19e rang, 2,7 milliards). Niels réside juste en face d’Arnaud Lagardère, 55e fortune de France, propriétaire entre autres d’Europe 1, suivi de près par son concurrent Jean-Paul Baudecroux, patron du groupe NRJ (54e), qui a acquis trois maisons pour ses enfants.

Rien d’étonnant que la Villa Montmorency soit le repaire des tycoons français de la com’. L’Ouest parisien héberge la plupart des grands médias. Quand ça roule bien, Arnaud Lagardère se trouve ainsi à huit minutes en voiture de la rue de Presbourg, où siège son groupe. Le trajet que chaque matin Vincent Bolloré emprunte jusqu’à la tour Bolloré de Puteaux ne lui prend pas plus de quinze minutes et lui offre le plaisir de traverser une boucle de la Seine. Même durée de transport concernant Xavier Niels, dont la voiture prend la direction du 8e arrondissement. Pour Jean-Paul Baudecroux, le chemin des écoliers est plus court : 1,2 kilomètre sépare sa demeure de son fauteuil présidentiel de la rue Boileau. A peine le temps d’une page de publicité sur NRJ... On ne peut pas faire plus efficace pour ce patron, champion de l’anti-gaspi.

Entre grands des affaires, on ne se fréquente pas, sauf exception. « J’ai connu Vincent Bolloré parce que c’est mon voisin, Villa Montmorency, raconte le producteur Tarak Ben Ammar, qui y réside depuis dix ans. Je ne suis devenu son conseiller qu’après. » Ensemble, ils ont forcé la porte du conseil d’administration de Mediobanca, la boîte noire de la finance italienne. Bolloré a trouvé dans son voisinage immédiat une des clés du capitalisme transalpin car il n’ignorait pas que Tarak Ben Ammar est aussi le conseiller de Silvio Berlusconi...

Chacun chez soi.

Mais cet « affairisme de voisinage » est l’exception qui confirme la règle. Pas de vie sociale et encore moins de « fête des voisins ». Chacun chez soi et le lotissement sera bien gardé, semble la devise la mieux partagée. La discrétion est d’ailleurs vivement recommandée. A l’entrée, trois couples de concierges se relaient en journée tandis que deux gardiens exercent la surveillance de nuit. Aucun badaud n’est admis à l’entrée. Il faut montrer patte blanche, être annoncé comme à la réception d’un grand hôtel. « Après 20 heures, il arrive même que le gardien appelle le résident afin de vérifier que le visiteur est bien attendu », témoigne un habitant qui préfère garder l’anonymat afin de ne pas encourir les foudres d’une copropriété arc-boutée sur la règle du silence absolu.

Ainsi, quand les enfants de Tarak Ben Ammar, à la joie de vivre toute méditerranéenne, s’amusent un peu fort, ce sont aussitôt des voisins qui râlent... « Même quand Dominique Desseigne, le patron du groupe Lucien Barrière, fait son jogging tous les matins dans les allées de la résidence, c’est mal vu », confie un résident.

Il y a quelques mois, drame de la jalousie, le quartier fut réveillé par le tapage d’une résidente qui tambourinait à la porte de chez elle. Elle était en petite culotte et le mari cocu ne voulait pas la laisser entrer. Shocking ! Les policiers sont intervenus...

Mais le summum du dérangement fut atteint durant la campagne présidentielle. En offrant l’hospitalité au candidat Nicolas Sarkozy, Dominique Desseigne (50e fortune de France) a rendu la vie impossible à tout le quartier, dès lors placé sous une cloche policière avec tout le tintamarre que peut produire une garnison de policiers à l’affût. L’élection du candidat UMP débarrassa les habitants des nuisances policières. On respira et la quiétude regagna les lieux... un court laps de temps. Car, six mois plus tard, les allées et venues de la maréchaussée reprenaient de plus belle. Desseigne n’y était pour rien, cette fois. Nicolas Sarkozy et sa caravane policière se rendait chez Carla Bruni, laquelle avait le malheur d’habiter rue Pierre-Guérin, juste derrière la Villa Montmorency.

On aurait pourtant tort de penser que ce « rupin-land », selon l’expression amusée d’un habitant, soit uniquement composé de poids lourds du compte en banque. La Villa Montmorency se décompose en cinq strates. Au sommet de la hiérarchie, les « serial acheteurs ». Trois sont clairement identifiés : Vincent Bolloré, chef de file, Tarak Ben Ammar et Georges Tranchant, ex-député RPR des Hauts-de-Seine, propriétaire des casinos Tranchant. Ceux-là possèdent plusieurs maisons-au moins trois chacun-afin d’y loger leur progéniture. En grand propriétaire terrien, Vincent Bolloré s’implique particulièrement dans la vie associative de la copropriété dont il est devenu le secrétaire général.

Stars et intouchables.

Ensuite arrive le groupe des stars de l’industrie et de la finance qui possèdent de grandes et belles maisons avec de vastes jardins : outre le clan des médias déjà mentionnés, on trouve le lunetier Alain Afflelou, Jean-Paul Bucher, ex-PDG du groupe Flo, Jean-François Roverato, PDG d’Eiffage (BTP), Alain Guillon, ancien directeur du raffinage chez Elf, Michel Derbesse, ex-numéro deux du groupe Bouygues, Marc Serrell, fondateur de Terres de charme, le pape du voyage sur mesure, et les financiers Michel Cicurel (Financière Edmond de Rothschild), Grégoire Chertock (Rothschild & Cie), Jacques d’Auvigny (Mutualité française), Jacques Tenaille d’Estais (BNP Paribas)...

La troisième strate est constituée des stars de la chanson qui ont trouvé dans ce havre de paix, sous surveillance, le moyen d’écarter les fans envahissants et les téléobjectifs des paparazzis. Là, ce sont des maisons cossues dont les jardins sont souvent plus petits. Sylvie Vartan y a établi ses quartiers depuis 1977. Elle passe pour être la « coqueluche du quartier ». Si bien que, pour lui faire plaisir, pendant des années, la boulangerie Charbon d’argent de la rue Chardon-Lagache a fabriqué des pains... en forme de Johnny ! Mylène Farmer a rejoint la Villa Montmorency pour y entretenir son mystère, tandis que Rika Zaraï s’est spécialisée dans la protection des arbres et des plantes de la « cité interdite ». Elle veille en louve au strict respect du règlement de copropriété, lequel prévoit qu’un arbre coupé doit être remplacé par un autre de la même espèce. Il n’était pas rare, avant son accident cardio-vasculaire, que l’inoubliable interprète de « Sans chemise, sans pantalon » sonne chez l’habitant pour savoir quand il comptait remplacer un arbre coupé... Rika Zaraï fait également assaut de politesse avec les nouveaux venus. « Quand je me suis installé, elle est venue me souhaiter la bienvenue », témoigne un patron de la deuxième strate. Effort d’urbanité rare qui mérite d’être salué chez ces forcenés du quant-à-soi...

Les belles-lettres fournissent un lot d’illustres anciens résidents : si l’on remonte dans le temps (voir encadré historique), Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Sarah Bernhardt, Henri Bergson, André Gide... y ont déposé leurs valises. Plus récemment, on a vu passer des stars de cinéma. Gérard Depardieu, Carole Bouquet et Isabelle Adjani, qui a occupé un appartement de 110 mètres carrés en face de la maison de Sylvie Vartan, y ont séjourné avant de repartir. Gilles Jacob, le président du Festival de Cannes, lui, y vit toujours.

Mais la « cité interdite » compte aussi ses « intouchables » : les héritiers (souvent désargentés), les « petits » acheteurs et « petits locataires » (de 2 500 à 4 000 euros de loyer) dans les petits immeubles de la propriété. On est là bien loin des nantis de la première catégorie, capable de s’offrir une maison ou un hôtel particulier pour plus de 10 millions d’euros. Alain Afflelou a mis sa maison en vente. Il en escompte 35 millions d’euros et affirme, à son voisinage, avoir refusé une offre à 30 millions d’euros... « Je doute de la réalité de cette offre car l’hôtel particulier de la résidence qui affiche 15,5 millions d’euros est invendable, lance l’un de ses copropriétaires. Il en vaut 8 ou 9, pas 15. A côté, il y a aussi une belle maison de 600 mètres carrés avec 1 hectare de jardin qui affiche un prix de 10 millions d’euros. Elle ne trouve pas preneur depuis deux ou trois ans... » C’est la crise, même pour les nantis, il faut croire.

La Villa Montmorency est donc loin d’être ce bloc monolithique que sa façade grillagée, surmontée de pointes, laisse entrevoir. Dans cette enclave, les riches côtoient de moins riches et, là encore, les différences de comportement existent. « Ce sont surtout les "héritiers" et les "petits proprios" qui rendent la Villa humaine et sympa », souligne un gros propriétaire un peu lassé du côté guindé et sécuritaire de la résidence.

Pas difficile de classer Jean-Pierre Magnier, le mari de Rika Zaraï (il est aussi son producteur) : « Je ne vois pas l’intérêt de vous parler de la Villa et des gens qui y vivent, déclare-t-il au Point . Il y a quelques années, j’ai sorti moi-même une équipe de télé qui voulait filmer quelques maisons. Et je le referai aujourd’hui, en téléphonant à la police si nécessaire. Si vous publiez une photo d’une allée ou d’une maison dans Le Point, je porterai plainte. »

Faits divers.

La sécurité, c’est justement le cheval de bataille du secrétaire général Vincent Bolloré. Depuis quelques années, des faits divers ont ébranlé les habitants. D’abord, ce fut l’assassinat, en 2003, de Simone Michaud, une dame âgée, par son employé de maison. La vieille femme fut abattue d’une balle de 22 long rifle parce qu’elle avait licencié la compagne du tueur (elle-même exécutée). En mars 2005, l’architecte Olivier-Clément Cacoub (concepteur du « Versailles de la jungle » de Mobutu), aujourd’hui décédé, a été « saucissonné » avec son épouse. Il avait 84 ans à l’époque des faits. Plusieurs dizaines de milliers d’euros et des objets de valeur lui ont été dérobés. Comment les cambrioleurs ont-ils pu pénétrer dans le sanctuaire pourtant gardé par des vigiles, ornés d’un brassard Sécurité, qui effectuent des rondes de nuit avec un chien ? Il y a deux ans, un nouveau vol a été déploré... Les caméras de surveillance n’ont pas fonctionné. Ce qui provoqua un scandale au sein de l’assemblée générale des copropriétaires.

Vincent Bolloré a donc décidé de reprendre les choses en main. Le milliardaire breton, déjà présent sur bien des fronts, entend se battre pour renforcer le nombre de gardes. Mais il se heurte à la plèbe des « petits propriétaires » qui refusent de payer davantage de charges... Les chicaneries de syndic ne sont pas seulement le lot de M. Tout-le-Monde.

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Le « château invisible »

«Quand Boufflers parut à la Cour/ On crut voir la reine d'amour/ Chacun s'empressait de lui plaire/ Et chacun l'avait à son tour. » Composée par le comte de Tressan, cette épigramme rend hommage à la comtesse de Boufflers, la première propriétaire du domaine sur lequel a été construite, au XIXe siècle, l'actuelle Villa Montmorency. Idéalement situé sur la route menant des Tuileries au château de Versailles, le domaine d'origine, d'une dizaine d'hectares, fut acheté par Mme de Boufflers en 1773. D'un esprit brillant et capricieux, la comtesse, dame d'honneur de la duchesse d'Orléans, y anima, sous Louis XVI, l'un des salons les plus en vue du royaume. Veuve et maîtresse du prince de Conti, elle jouissait d'un statut de rêve ! Trois fois par semaine, Mme de Boufflers invitait chez elle une quinzaine de personnes à souper. Rameau, Rivarol, Mme de Staël, les deux Ségur, le poète Roucher ou encore Turgot et le comte de Luxembourg devinrent des familiers du lieu, auquel un immense parc, taillé à l'anglaise, valut le surnom de « Château invisible » . A plusieurs reprises, la reine Marie-Antoinette honora le salon de sa présence. Mais l'idole de la comtesse resta toujours, sans conteste, Jean-Jacques Rousseau...

Arrêtée en janvier 1794, Mme de Boufflers-amie des Encyclopédistes-échappa de justesse à la guillotine. Après sa mort, le domaine changea de mains avant d'être racheté, en 1822, par la famille Montmorency. Trente ans plus tard, alors que le futur Napoléon III rêvait de doter Paris du premier métro urbain, les frères Pereire, grands banquiers et industriels du XIXe siècle, acquirent ce vaste terrain pour y construire la ligne de chemin de fer gare Saint-Lazare-Auteuil, exploitée jusqu'à 1985. Les reliquats du domaine de Boufflers, environ 4-5 hectares, furent ensuite vendus à la découpe !

En mal de nature, des sculpteurs, des peintres, des écrivains, de grands commis de l'Etat et même un maître de l'ésotérisme (le docteur Gérard Encausse, surnommé Papus) décidèrent alors de construire aux portes de Paris, sur l'ancienne commune d'Auteuil, un ensemble de villas et de petits hôtels ayant chacun leur style particulier. Au 67 du boulevard du même nom, les frères Goncourt installent un « grenier » où les « parlotes » du dimanche réunissent Zola, Daudet, Barrès et le Tout-Paris littéraire. Certains étés, Victor Hugo et Sarah Bernhardt se reposent sous les allées de tilleuls et de sycomores. Quant à Gide, l'écrivain, et Bergson, le philosophe, ce sont les deux grandes hommes de la Villa Montmorency à la Belle Epoque. Un lieu qu'Amédée Fayol décrivait alors comme « une thébaïde » (1)

Séverine Cazes

 

09/11/2008

WWII (3)

Pour compléter cette note, j'ai découvert un nouveau site proposant des cartes animées sur la Campagne du Pacifique et la Guerre de Sécession. Bien sûr, c'est en anglais, mais comme disait l'autre : un dessin vaut mieux qu'un long discours. Alors quand en plus il est animé...

 

08/11/2008

Barack Obama c'est l'Ordre noir à la Maison Blanche.

 

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Désolé pour cette douteuse note d'humour noir, c'était plus fort que moi.

 

L'image ne vient pas de mes piètres compétences sur Photoshop, mais d'une publicité pour un jeu vidéo relatant l'invasion des USA par l'Allemagne nazie : Turning Point : Fall of Liberty.

Le tour de France du patrimoine (choix absolument arbitraire) : France

Quelques lieux insolites

 

« Quand je marche dans la vallée de l'ombre... »

 

 

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Henderson Cisz

Paris by night

07/11/2008

Le meilleur des mondes (4)

Quatres articles parus dans le 20 minutes d'aujourd'hui :

 

[1] Immigration Des travailleurs clandestins mènent une action collective pour être régularisés

Ils ont un CDI mais pas de papiers

« Je paie mes impôts, mes cotisations, mon loyer et ma redevance télé. Mon casier judiciaire est vierge et je n’ai rien à me reprocher. Pourtant, on refuse de me donner des papiers. » Mamadou, en France depuis 2001, n’en est pas à sa première demande de régularisation auprès de la préfecture de Gironde. Entre espoir et lassitude, il s’est présenté une fois de plus hier au guichet, avec 21 autres travailleurs sans papiers. Grâce à l’appui de l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti), 22 dossiers ont été déposés depuis juillet, mais seulement quatre ont abouti. Cette fois, chacun a également apporté avec lui un précieux sésame : un contrat de travail. Ces sans-papiers, employés dans le bâtiment la restauration, l’hôtellerie ou les services de nettoyage, espèrent ainsi obtenir une régularisation, à l’image des grévistes parisiens en février dernier. « Seize travailleurs sur les dix-huit présents sont employés dans les secteurs déficitaires de main-d’oeuvre, à Bordeaux ou dans la CUB. Avec un contrat, on espère qu’ils seront régularisés », assure Frédéric Alfos, le président de l’Asti. Anicée, arrivé du Congo il y a sept ans, travaille dans le bâtiment. Sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, il espère beaucoup de cette nouvelle démarche : « Je ne veux pas retourner dans mon pays ». Hier matin, deux travailleurs étaient même accompagnés de leur patron. Yann est venu soutenir son employé Saïd : « Je l’aide en retour, comme lui m’aide dans mon travail. Si ça peut appuyer sa demande de papiers… »

Pauline Boyer

 

La journaliste oublie de préciser qu'être en situation irrégulière est toujours interdit par la législation française, tout simplement. D'autre part, je ne sais pas comment un chef d'entreprise peut légalement engager une personne sans titre de séjour valable. Mais l'article se termine par ce petit encadré :

 

Circulaire Depuis le 7 janvier, une circulaire prévoit que les demandes de régularisation correspondant à un métier qui « connaît des difficultés de recrutement », au niveau local, pourront aboutir.

 

Nous voilà rassurés.

 

[2] Prison pour le trafic de stup

La grande salle du palais de justice, habituellement utilisée pour les procès d’assises, était pleine à craquer, hier, à l’annonce du délibéré dans l’affaire du trafic de stupéfiants, où 38 prévenus étaient jugés depuis le 27 octobre. Les « meneurs » des deux réseaux (cocaïne et cannabis) ont été condamnés à des peines allant de deux à six ans de prison ferme. Le kebab où se déroulaient les grosses livraisons ne rouvrira pas : une fermeture définitive a été prononcée par les juges. Les autres prévenus ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et mise à l’épreuve « avec interdiction de fréquenter les personnes condamnées », afin d’éviter la formation d’un nouveau trafic. « C’est [une décision] assez rare », souligne Me Chenebit, l’une des avocates des 38 prévenus.

F. C.

 

L'identité des condamnés n'est pas divulguée. Mais qui donc est susceptible de tenir un kebab ?

 

[3] Les clichés toujours au programme

Une femme représentée en train de faire le ménage, un Africain en paysan pauvre, un senior en retraité sur un banc près d’une plage. Voilà quelques-uns des stéréotypes véhiculés dans les manuels scolaires, comme le dévoile une étude de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), rendue publique hier. Confiée à une équipe de chercheurs de l’université Paul-Verlaine de Metz, cette enquête porte sur vingt-neuf manuels de collège-lycée dans différentes matières (français, histoire, mathématiques…). Les chercheurs ont repéré la présence de stéréotypes renvoyant à cinq critères de discrimination (l’origine, le sexe, le handicap, l’orientation sexuelle et l’âge) dans les illustrations et les photos. Résultats des courses : « Les manuels sont plutôt le reflet de la société d’hier », résume Louis Schweitzer, le président de la Halde. Les femmes apparaissent ainsi fréquemment en mères au foyer ou exerçant des métiers peu valorisants, et les personnes issues des minorités visibles, souvent en situation de pauvreté. Quant aux personnes handicapées, elles sont rarement évoquées et, lorsque c’est le cas, « elles ne sont pas représentées dans des situations de la vie de tous les jours », indique Louis Schweitzer. Les seniors ne sont pas mieux lotis, car ils sont souvent dépeints comme inactifs et sur le déclin. Enfin l’homosexualité n’est quasiment pas traitée dans les manuels scolaires. Pour éradiquer ces clichés, qui peuvent engendrer ou nourrir des discriminations déjà existantes, la Halde a émis des recommandations aux éditeurs : « Nous les incitons à donner une image davantage en ligne avec la société d’aujourd’hui », précise Louis Schweitzer, qui souhaite également que les enseignants soient formés à la lutte contre les discriminations. Pour mesurer les progrès accomplis à la suite de cette prise de conscience collective, la Halde ambitionne de reconduire cette étude, en y incluant d’autres critères critères, comme la représentation de l’activité syndicale ou celle des religions. Les manuels du primaire pourraient aussi bientôt être passés au crible. Delphine Bancaud

 

Bon, là je ne sais plus quoi dire. Le grotesque de l'article se suffit à lui-même. Je propose tout de même une femme réalisatrice de film X, un Africain au bras d'une call-girl blanche, un senior d'origine asiatique (tant qu'on y est) faisant du surf et un homosexuel maire d'une grande ville française. Ah, j'allais oublier le petit encadré de fin d'article :

 

Réaction « Ces recommandations vont dans le bon sens », a déclaré Pascale Gélébart, du Syndicat national de l’édition, tout en assurant que les changements seraient opérés « au fur et à mesure de la refonte des manuels ».

 

Au fait, les lâches constituent-ils une minorité ?

 

[4] Amende symbolique de 30 € pour « Casse-toi pauv’con »

Trente euros la citation. Le tribunal de Laval (Mayenne) a condamné hier à une « amende de principe » de 30 € un homme qui avait brandi en août une affichette « Cassetoi pauv’con » devant la voiture de Nicolas Sarkozy, reprenant les mots prononcés par le chef de l’Etat lors d’une altercation au Salon de l’agriculture. Hervé Eon, chômeur de 56 ans et ex-élu PS, va faire appel. Le parquet avait requis 1 000 € d’amende, estimant que « lorsqu’on insulte le président, on insulte l’institution ».

 

Et quand c'est le Président qui insulte le peuple, la Nation et ''l'institution'' par son comportement, ça coûte combien ?