28/02/2022
Pépiements (23)
Où sont donc passés ces bonnes âmes qui répétaient à l'envie que les libertés devaient être respectées quoi qu'il puisse arriver, qui prenaient systématiquement la défense du manifestant face au policier, qui prônaient la tempérance, la négociation et la paix en toutes circonstances ? Les voici zélateurs du contrôle, de la répression, de la violence et de la guerre. Il a simplement fallu pour cela que leur camp – celui du progrès et du Bien – triomphât de ses adversaires.
14:30 | Lien permanent | Commentaires (9)
27/02/2022
Un peu d'humour (20)
20:54 | Lien permanent | Commentaires (4)
26/02/2022
Musique (609)
Nexus
Flourish
13:57 | Lien permanent | Commentaires (30)
25/02/2022
Pépiements (22)
J'avoue, je ne pensais pas que la Russie envahirait l'Ukraine. Pour que Poutine prenne le risque de perdre ce qu'il a réussi à bâtir depuis qu'il est à la tête de son pays il faut croire que la menace était grande et pressante. On verra s'il est tombé dans un piège comme d'autres avant lui.
Donc, je m'étais trompé. Je crois aussi que Macron va être réélu, et là j'espère vraiment que ma prédiction s'avérera encore fausse.
20:07 | Lien permanent | Commentaires (11)
23/02/2022
Ciné-club (11)
Un chef-d’œuvre du cinéma nanardesque signé Ed Wood.: Plan 9 from Outer Space.
19:10 | Lien permanent | Commentaires (8)
Je plussoie (56)
"Reconnaissons que la repentance possède son utilité. Elle permet aux paresseux de ne pas étudier l’Histoire puisque celle-ci aura été préalablement passée au tri sélectif de la morale ! La repentance est sans fin. Un jour on demandera aux Européens de s’excuser d’avoir été les premiers à avoir eu la noblesse de se repentir."
Sylvain Tesson
"La tradition est un guide, pas un gardien de prison."
Knut Hamsun
"Quand un peuple n'ose plus défendre sa langue il est mûr pour l’esclavage."
Rémy de Gourmont
"Il ne peut y avoir de bonheur si les choses auxquelles nous croyons sont différentes de ce que nous faisons."
Freya Stark
"Il n'y a pas de plus grande joie que de connaître quelqu'un qui voit le même monde que nous. C'est apprendre que l'on n'était pas fou."
Christian Bobin
"Il y a des moments où il faut choisir entre vivre sa propre vie pleinement, entièrement, complètement, ou traîner l’existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose."
Oscar Wilde
"Les progressistes blancs battent leur coulpe pour faire leur autocritique et rester du côté des gentils, des « alliés » aux minorités, plutôt que de sembler être dans le camp des racistes. Cette servilité ne leur sera d’aucune aide ; la soumission ne paie jamais et il leur sera demandé toujours plus de contrition."
Georges Guiscard
"Il n’est pas de tyran au monde qui aime la vérité ; la vérité n’obéit pas."
Emile-Auguste Chartier dit Alain
"On ne peut pas tout avoir, disent les gens qui ont tout."
Paul Morand
"Le mal ne peut rien créer de nouveau, il ne peut que corrompre."
J. R. R. Tolkien
"La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays."
Edward Bernays
"Il n’est qu’un vrai, qu’un bon présage, c’est de défendre son pays."
Homère
"Ceux qui perdent le respect de leurs morts ont cessé d'être les dépositaires de leur héritage. Inévitablement, ils perdent donc le sens de l'obligation envers les générations futures. Le réseau d'obligations se réduit au présent."
Sir Roger Scruton
"Destin des civilisations tranquilles : elles s’enrichissent de leurs travaux, s’amollissent dans le confort et deviennent la proie d’envahisseurs étrangers."
Maurice Pinguet
"On dirait même que nous assistons à un retour des grandes processions de flagellants contemporaines de la peste noire, à la différence près que nous préférons flageller nos ancêtres plutôt que nous-mêmes."
Rémi Brague
"En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin."
Nicolas de Chamfort
"La différence entre un terroriste et un combattant de la liberté est une question de perspective : cela dépend entièrement de l’observateur et du verdict de l’histoire."
Pentti Linkola
11:19 | Lien permanent | Commentaires (2)
22/02/2022
Carte blanche (37)
Laissée à Kobus van Cleef
La première partie est ici, la deuxième ici, la troisième ici, la quatrième ici et la cinquième ici.
Crépuscule des vampyrs et continent obscur
Sixième partie
C'est peu après l'extinction des feux que surviendra le premier assaut
Hullulements sinistres, détonations multiples, feuilles trouées par les balles, et déjà vendredi agonise, frappé au ventre, le pauvre bougre
Puis le vouf vouf des mortiers qui claquent au coin de la clairière, heureusement leurs assaillants ne savent pas régler le tir
Vlang
Et preng
Font les obus en détonnant
Nos braves ont d'emblée sauté sur leurs armes et ouvrent un feu parcimonieux
En effet, où est l'adversaire, dans cette nuit africaine, tu le sais,toi l'artiste ?
On éteint le feu puis on se rue à l'ombre, des silhouettes bougent au coin, là bas, on riposte, des râles d'agonie nous répondent, enfin on s'élance, Rosalie au bout du canon, pour un corps à corps furieux
Voyez l'ardeur des garçus, toute la furia francese, à la fois Duguesclin, Bayard et d'Artagnan
En face, ça tente bien de contenir la riposte mais peine perdue
Dans cette lutte ultime, le plus légitime l'emporte
Et ce n'est pas l'autochtone
À l'issue d'un dernier tir de mortier, une fusée éclairante, on contemple le champ de bataille
Jonché de corps sombres qui se convulsent dans les lueurs mourante de la fusée qui descend au bout de son parachute ( les lecteurs auront remarqué que j'use souvent de cette image, déjà dans Ragnarok un dispositif semblable avait alerté la troupe, l'explication est simple, dans les guerres moudern'c'est l'informatique, la communication et la radio, qui font des miracles et qui alertent, et moi, je sais d'expérience que la moudernitude, ça te lâche au pire moment, autant pas compter dessus)
Les assaillants ont été repoussés mais à quel prix !
Outre Black friday qui finit de consumer sa misérable existence sous les feuilles d'un banian ( ça n'existe pas en Afrique, vous l'aurez toudsuite noté mais j'ai trouvé que ça faisait bien dans le texte), notre ami et hébergeur transitoire, le gynécologue attaché à honorer son serment d'Hypocrate jusqu'au bout, hé bien, il n'honorera plus rien
Si, la terre d'Afrique sera honorée de lui offrir le repos ultime
Il gît, là, dans la poussière, il n'a pas eu le temps de nous prendre la main ( référence évidente au chant de la légion)
Le break 404 est détruit (wreked disent les angluches), diverses estafilades et chiffreneaux marquent nos amis survivants
D'un commun accord on décide de donner une sépulture décente à nos compagnons tombés, la terre est dure, parsemée de racines noueuses, grosses comme ma cuisse mais le travail se fait au lever du soleil lorsque la température est encore basse
Le soleil se lève sur les collines du Kivu oriental, séchant la transpi sur l'échine des fossoyeurs improvisés,. ils esquissent un sourire à la facétie du kamerad Blumroch, la fosse est assez profonde pour deux, on dispose les corps, une oraison funèbre expresse, un instant de recueillement et on rebouche
Puis on s'interroge
Tout à l'heure il y a eu des coups de mortier or nous n'en avons vu aucun, comment l'expliquer ?
On se met en quête
On trouve un affût renversé, trois cadavres alentours convulsés, exsangues, une indicible terreur imprimée sur leurs faciès
Nom d'un p'tit bonhomme, que s'est il donc passé ?
Car on les a pas touché ceux là, on n'est pas allé aussi loin dans notre contre attaque
Une seule explication
Les vampyrs !
Et puis ces n'haigres de cette nuit, qui sont ils sinon des simbas ?
Des sectateurs de Lumumba ?
Allons donc !
Plutôt des membres de l'armée de Jésus Christ et des saints des derniers jours ou de la Lord army
On sait que ça pullule dans le secteur
Surtout en montagne et en forêt
Car vous vous demandez ce que sont les simbas
Je comprends votre éberluance
Et je vais vous répondre dans un moment
Enfin, les funérailles terminées,nos braves tiennent conseil
Plus question d'y aller en voiture, puisque l'épave du break achève de se consumer
On fait un inventaire des possessions restantes, bien maigres, la provende a brûlé dans la voiture, les munitions sont bien entamées toutefois on pourra s'en fournir auprès des cadavres de l'autre camp, si les calibres sont compatibles ou, au pire, utiliser leurs armes ( jamais ! me crie dans l'oreille mon subconscient habitué du continent obscur, jamais ! ces cons là n'entretiennent pas leurs flingots, ils peuvent te péter dans les doigts à tout moment, ou alors ils manquent de précision)
Le matériel de couchage est quasi intact, cartes et boussole ont disparus
Une décision s'impose
Continuer par la route ou couper court par la forêt ?
D'un commun accord, on pique à travers la broussaille, vers le nord est, repère facile, les mousses sur les troncs et une boussole saisie sur un cadavre ( probablement un chef, il a un fétiche sous forme de sexe d'albinos desséché en pendentif, c'est en tout cas comme ça que Jean Eudes identifie la chose)
Et l'anabase commence
Nous sommes loin d'être dix mille mais à nous trois nous valons autant
Que dis je, nous valons plus, infiniment plus !
Il est vrai qu'un tel périple exige des hommes de valeur, à tout moment nous sommes arrêtés par des obstacles, ravine,ravins, cascades, pentes abruptes, taillis impénétrables, heureusement que nous avons pris nos machettes, faune menaçante pas heureuse d'être débusquer au gîte ( une famille de dos argentés nous laissera cependant le passage sans se soucier de nous)
Les jours sont étouffants, les fins d'aprèm et les nuits glaciales, on est en afwique et pourtant il pleut et il fait un froid polaire, en cause, l'altitude
Et la faim, dévorante, qui ne se calme que lorsqu'ils piègent du petit gibier ( pas question de gâcher de la poudre pour remplir la cambuse)
Et la soif, qui ne s'appaise que sous les cascades ( l'eau ruissele mais, ce n'est pas le moindre des paradoxes, elle est croupie et porteuse de miasmes et de parasites, seule l'eau vive semble potable et encore)
Heureusement, la région ne manque pas de bois mort, et le soir venu,nos amis éreintés et affamés se ressourcent autour de flambées homériques ( mais il n'ont pas fait de bûcher pour les funérailles du gynécologue honoreur de serment, allez comprendre)
Peu à peu, les pentes abruptes cèdent la place à des étendues plus valonnees, moins accidentées, on voit poindre parfois des fumées domestiques que nos braves ont soin d'éviter
Jusqu'à ce brasier pas très loin, dont l'odeur de rôti humain rabattu par le vent, allerte le trio
Ils avancent donc avec précaution, sous le vent d'une fumée grasse et lourde dont les volutes les submergent peu à peu
Ce fumet de barbaque grillée leur travaille l'estomac, eux qui n'ont eu que de la viande de brousse depuis bientôt 10 jours pour tout potage, c'est indubitable, mais ils savent aussi de quelle horreur elle est le nom
C'est pourquoi ils ne sont pas surpris en avisant, au centre d'une place villageoise ( et encore, c'est à peine un hameau) une pile de cadavres finissant de se consumer dans des postures grotesques, leurs assaillants à côté écroulés après d'imposantes libations
Une sentinelle, point trop alcoolisée, se redresse, l'index sur la queue de détente, elle est aussitôt neutralisée d'un magistral coup de machette qui lui sépare la tête du tronc, pas le temps de crier ouf
À côté, des corps encore vivants mais plus pour longtemps, ce sont les femmes, violées puis éventrées par les assaillants
Détail insolite, elles portent des tatouages sur les membres et le tronc, détaillant leur état civil, pour que les proches, en tombant sur un corps non identifiable dans la cambrousse, puisse leur faire un enterrement honorable
Ouais, barbare, c'est barbare
D'un autre côté, c'est l'afwique, c'est le Kassai, le Kivu, si Cacambo était là, il dirait "c'est à ce prix que vous avez des tilifones protables en Europe" , sauf que nous ne voyons aucun puit de mine à proximité
Bref les voilà devant ce triste spectacle
On regarde si l'on peut sauver quelques unes des malheureuses encore palpitantes, il semblerait que la perte de notre honoreur de serment nous ai fait perdre la vista du Dr chouette-zair, elles défuntent sans un mot, les lèvres entrouvertes les yeux mi clos et c'est une scène poignante qui voit ces trois gaillards, hommes d'âge et d'expérience, écraser une larme sur leurs joues creusées ( oui dix jours en forêt, ça amincit son homme, même kobus le rondouillard, comme quoi....) et mal rasées
On entasse les gisantes dans une excavation sommairement creusée, que la terre vous soit légère, femmes,dites au très haut, s'il existe, que tous les hommes ne sont pas tortionnaires
Se pose maintenant la question du destin des assassins
Que faire de ces bougres, lesquels commencent à émerger des brumes de l'alcool ( et peut être aussi du méthanol, on sait comment est distillé l'arrache gueule dans ces pays)
Tiens, les lecteurs vont voter, ce sera un exemple de démocratie participative ( gag !)
La mort, c'est votre dernier prix ?
Soit
Va savoir sous quelle forme, d'ailleurs
Car les gredins paraissent bien atteints, conjonctives injectées, souffle court, sclérotiques ictèriques, ventres ballonnés, pour un peu, on aurait pitié
Infectés par divers parasites ( plasmodium falciparum, ça cogne, en dépit de l'anémie falciforme, amoebia enterocolitica, et bien d'autres,dont j'ai oublié le nom) plusieurs hépatites virales ( et non pas les patates viriles) et toxiques ( alcool, drogues et champignons), hantés par des visions d'horreur et la culpabilité, plusieurs MST aussi, tu parles d'une bande d'éclopés
C'est plus ou moins l'état dans lequel se trouvait le ramassis de canaille qui composait les grandes compagnies de la guerre de 100 ans lorsque les employeurs ne versaient pas la solde au bout de plusieurs mois de campagne
Et comment les dépêcher ?
Et pourquoi ne pas en tirer profit ?( on voit là l'esprit utilitaire de l'européen matérialiste)
Jean Eudes entreprend donc le moins comateux dans la troupe des rebelles
Il tente une approche en wolof
Puis en bambara
Incompréhension du gonze, même lorsque Blumroch lui fouaille l'oreille du canon de son arme
On interroge Jean Eudes du regard, son truc c'est plutôt l'afwique de l'ouest, pas les grands lacs, lui le kinirouanda il n'en connais que le strict minimum, de quoi se commander un burger de viande de brousse à Butaré, pas plus
On presse quand même l'enfant soldat de questions, parle, ordure, tu vas causer, petit fumier,va !
Rien, il reste hébété, l'œil dans le vide puis, pris d'un accès palustre, il grelotte,convulse et meurt
Nous v'la bien partis avec des cocos de cet acabit, tiens, autant les liquider toudsuite, de toutes façons y a rien à en tirer et puis quoi, vous feriez route avec de pareils judas qui pourraient vous flinguer dans le dos, vous égorger dans votre sommeil, vous foutre du verre pilé ou de la peau de gueurnouille tropicale dans votre caféolé ?
Là c'est kobus qui cause, deux semaines dans la forêt et le bougre perd toute humanité
Ben vas y, flingue les,te gêne pas, mais je te rappelle qu'on n'a pas des masses de cartouches
J'ai une meilleure idée, j'en tire un au sort et je le charge d'exécuter ses comparses sur la promesse de la vie sauve
Et comment tu vas lui faire piger ça ?
Jean Eudes ici présent n'en a rien tiré, même avec son demi siècle d'afwique, c'est pas tes deux semaines qui vont te donner le don des langues,t'es ni Jésus Christ ni ses apôtres
On voit par là que l'aigreur s'installe entre nos frères d'armes
Et là, pendant qu'ils tergiversent, en alignant les récalcitrants à coup de crosse sur un axe imaginaire, en hésitant sur le choix d'un exécuteur, ils entendent derrière eux "stoï!"
En se retournant avec précaution, ils avisent une troupe d'européens, sous divers uniformes, qui les braquent, eux et les simbas, avec des flingues d'anthologie ( des FAL de la FN Herstal, c'est autre chose que les petoires ex soviétiques, mais c'est comme tout, faut en prendre soin, ainsi que le disait le sergent Hartmann "mon fusil c'est mon copain....")
Merde, que faire ?
Obtempérer,pardi, que veux tu faire sinon autrement ?
C'est avec rancoeur qu'ils déposent à terre leur armement, Jean Eudes plus récalcitrant que ses compères, en cause, la valeur affective de son purdrey
Deux hommes de la troupe nouvellement arrivée se dirigent vers eux, les entravent, les bâillonnent, les aveuglent, les poussent sur un chemin boueux alors qu'ils entendent le crépitement des FAL, les nouveaux venus ont décidé de ne pas s'encombrer des enfants soldats, pas d'état d'âme chez ces hommes énigmatiques, silencieux
On chemine ainsi quelques kilomètres sur une sente irrégulière,nos amis trébuchent, entravés et aveuglés qu'ils sont, on les remet sur pied sans brutalité ni tendresse excessive, on sent bien les professionnels, toujours ce silence, enfin ils sont hissés sur le plateau d'un pickup, les chevilles attachées à un anneau fixé à demeure aux ridelles, on leur détache les mains, on leur laisse bâillons et bandeaux, puis le convoi s'ébranle
Vers quelle destination, pour quel destin ?
Vous aurez remarqué que destin et destination procèdent de la même racine
Mais le fatum de nos amis n'a rien à voir avec une étude linguistique
Le pickup s'ébranle, projettant ses passagers involontaires contre les ridelles et on s'en va cahin caha comme ça sur un chemin bosselé
La route est longue, le soleil cogne sur les crânes dégarnis des prisonniers mais c'est le moindre de leurs soucis
Parfois un nuage intercepte le soleil ou une ondée les arrose, et toujours ce silence de la part de leurs geôliers
erreur, il eut été plus judicieux de les faire arriver sur zone au couchant, liquider la sentinelle, puis se faire kébra par les est-européens dans la foulée, ensuite les faire translater dans les chemins montagneux de nuit, embarquer dans le pickup et rouler, toujours de nuit vers une destination inconnue
bref
la lune éclaire cette troupe disparate, nos amis et leurs geôliers, rudes gaillards aux traits accusés et aux visages fermés (puisqu'on conduit de nuit, les prisonniers ne peuvent pas prendre de repère, pas de bandeaux sur les yeux), un seul cosaque garde la troupe, le FAl en travers des genoux et il veille avec assiduité, espère!
pas d'évasion possible, tant tellement la présence de cet homme est palpable, de temps en temps il s'assure que les liens des chevilles n'ont pas cédés, que les baillons sont toujours en place
du travail sérieux
alors que nos héros cèdent au découragement et au sommeil, en deuxième partie de nuit, on voit poindre au loin la rosacée de l'aube
au même moment le pickup s'engage à vive allure dans une ribbine de traverse vers des bâtiments longs et plats, on entrave à nouveau les poignets, on délie les chevilles et tout ce beau monde disparaît dans l'annexe d'une mission, on distingue le crucifix au mur et le tableau noir dans la salle de classe
les prisonniers sont amenés un par un devant un baquet où ils font trois gouttes d'une urine brunâtre, les pauvres chéris, privés de boisson depuis une demi journée, puis on entrave tout ce beau monde à nouveau, on masque les fenêtres et les fentes des murs et l'attente reprend, toujours avec le grand cosaque qui ne les quitte pas du regard
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