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26/04/2006

Toilette

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Shang Ding

Washing in the river

Antoine

- Antoine ?
- Quoi ?
- T’en veux ?
- Non, merci.
- T’es sûr ?
- Oui, tu sais bien que j’ai arrêté.
- Bah, une ‘tite goutte ça peut pas te faire de mal...
- Non.
- Allez, une ‘tite goutte
- Putain ! fous-moi le paix ! je te dis que j’en veux pas !
- T’énerve pas...
- ...
- Une clope alors ?
- J’ai arrêté aussi, tu le sais bien.
- Merde, comment tu fais ?
- ...
- Antoine ?
- Quoi encore ?
- T’as pas froid ?
- Si, un peu.
- Tu sais, tu fais ce que tu veux bien sûr, mais tu devrais boire un coup, ça te réchaufferait... enfin, ce que j’en dis...
- Tais-toi et essaie de dormir.
- Mouais...
- ...
- Putain ! fait trop froid ! Si on changeait d’endroit ?
- Ici on est à l’abri du vent. Dors !
- C’est vrai... euh... Antoine ?
- Tu veux pas me laisser dormir, c’est ça ?
- Ben non, pourquoi tu dis ça ?
- À ton avis ?
- Excuses... je voulais te poser une dernière question et après j’te fous la paix. Juré.
- Vas-y.
- Pourquoi tu gardes ton argent ?
- Je te l’ai déjà dit cinquante fois.
- Ben... c’est qu’au début je croyais pas que t’y arriverais... Alors c’est vrai, tu vas vraiment partir ?
- Oui vraiment, j’économise encore un peu et bye bye.
- Tu me laisseras ?
- Je t’ai déjà dit, t’as qu’à faire comme moi.
- J’y arrive pas.
- C’est pas ma faute.
- Je sais.
- Bon, dors maintenant.
- Antoine ?
- Qu’est-ce qu’y a ?
- Jusqu’à ton départ on reste copains ?
- Bien sûr, pourquoi tu me demandes ça ?
- Comme ça... pour savoir.
- Si tu me laisses dormir...
- T’inquiètes, j'écrase.
- Ça marche.
- Bonne nuit, Antoine.
- Bonne nuit.

Question technique

Pourquoi je n'arrive pas à mettre de la musique sur ce blog ?

Roulez jeunesse !

Devant ma voiture, un jeune sur son scooter fait cabrer son engin pour essayer d'avancer sur une roue, et y arrive plus ou moins bien. Nous sommes en agglomération, et ne pouvant pas le doubler, je garde une certaine distance avec le cascadeur en herbe. Lors du passage au vert d'un feu, il réitère sa manoeuvre un peu trop brusquement et manque de basculer en arrière, son garde-boue  s'éparpille sur la chaussée, il met un pied à terre, retombe en avant et arrive à retrouver son équilibre de justesse. Insensible à la beauté du spectacle, je donne un coup de frein de peur de le heurter. Au carrefour suivant, avant de tourner sur la droite, il se retourne et me gratifie d'un grand sourire. Et le plus consternant, c'est que je suis persuadé que ce n'était même pas pour me narguer ou s'excuser, il avait l'air de trouver ce qui lui était arrivé tout simplement très amusant.

Le tour de France des monuments (choix absolument arbitraire) : France

1000 monuments du XXme siècle

24/04/2006

La lumière crue

Antonio Ciseri

Ecce Homo

Futur simple

Autrefois, l'usage était de connaître ses classiques pour pouvoir, à l'occasion, exprimer ses propres opinions à leurs lumières ; et même sans cela, il demeurait chez l'honnête homme un reliquat de culture qui lui permettait de déclamer un poème, de posséder une batterie de citations et de connaître, à défaut de les maîtriser toujours, les grandes idées des siècles précédents.

Plus récemment, on s'est entiché des écrits modernes qui étaient sensés bouleverser le savoir ancien pour le plus grand profit de l'humanité, et ce fut le triomphe des auteurs contemporains étudiés par une jeunesse avide. Elle avait la délicieuse impression de vivre l'Histoire au présent et d'y participer.

Mais bientôt, l'opulence matérielle aidant, la connaissance du présent a semblé suffire à la multitude, il fallait simplement être en connexion avec ce qui se passait dans l'immédiat pour vivre avec son époque, être "branché", "in" comme on disait et ne surtout pas avoir l'air d'être rétrograde ; jouir de l'immédiat semblait être devenu le mot d'ordre. Bien sûr, le développement des moyens de communication n'a sans doute pas été étranger au succès de ce mouvement.

Nous sommes arrivé aujourd'hui dans l'ère étrange où il faut vivre dans le futur, anticiper la prochaine mode, saisir le frémissement de ce qui sera tendance dans un mois pour être démodé le mois suivant, mais peu importe, on sera déjà passé à autre chose ; c'est la course au futile, à l'éphémère, au superficiel, car comment juger de ce qui n'a pas fait ses preuves, de ce qui n'a pas duré ? Tans pis, on continue tout de même, on pallie la qualité par la quantité, la réflexion par l'esbroufe, le travail de longue haleine par la poudre au yeux. Oublier et s'oublier sont devenu des devoirs. Des critiques se font entendre ? Demain on les aura oubliés. Quelqu'un a dit-il qu'on allait droit dans le mur ? Euh... si ce truc est tendance, pourquoi pas ?