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24/04/2006

Futur simple

Autrefois, l'usage était de connaître ses classiques pour pouvoir, à l'occasion, exprimer ses propres opinions à leurs lumières ; et même sans cela, il demeurait chez l'honnête homme un reliquat de culture qui lui permettait de déclamer un poème, de posséder une batterie de citations et de connaître, à défaut de les maîtriser toujours, les grandes idées des siècles précédents.

Plus récemment, on s'est entiché des écrits modernes qui étaient sensés bouleverser le savoir ancien pour le plus grand profit de l'humanité, et ce fut le triomphe des auteurs contemporains étudiés par une jeunesse avide. Elle avait la délicieuse impression de vivre l'Histoire au présent et d'y participer.

Mais bientôt, l'opulence matérielle aidant, la connaissance du présent a semblé suffire à la multitude, il fallait simplement être en connexion avec ce qui se passait dans l'immédiat pour vivre avec son époque, être "branché", "in" comme on disait et ne surtout pas avoir l'air d'être rétrograde ; jouir de l'immédiat semblait être devenu le mot d'ordre. Bien sûr, le développement des moyens de communication n'a sans doute pas été étranger au succès de ce mouvement.

Nous sommes arrivé aujourd'hui dans l'ère étrange où il faut vivre dans le futur, anticiper la prochaine mode, saisir le frémissement de ce qui sera tendance dans un mois pour être démodé le mois suivant, mais peu importe, on sera déjà passé à autre chose ; c'est la course au futile, à l'éphémère, au superficiel, car comment juger de ce qui n'a pas fait ses preuves, de ce qui n'a pas duré ? Tans pis, on continue tout de même, on pallie la qualité par la quantité, la réflexion par l'esbroufe, le travail de longue haleine par la poudre au yeux. Oublier et s'oublier sont devenu des devoirs. Des critiques se font entendre ? Demain on les aura oubliés. Quelqu'un a dit-il qu'on allait droit dans le mur ? Euh... si ce truc est tendance, pourquoi pas ?

Commentaires

bien vu

Écrit par : Blogbrailleur | 25/04/2006

Merci.

Écrit par : Pharamond | 25/04/2006

Avant c'était "cultiver son jardin" au sens figuré, maintenant, il est mieux vu de prôner le retour au jardin au sens propre pour manger ses légumes bio, que d'accroître sa culture personnelle.
Ou on n'en est pas loin en tout cas!

Écrit par : traitdejupiter | 26/04/2006

La culture personnelle ? Kezako ?

Écrit par : Pharamond | 26/04/2006

Je reste une "classique", alors ...

Écrit par : Cendrinox | 26/04/2006

Moi aussi. Je relis tout Alexandre Jardin... d'ailleurs. ;)

Écrit par : profdisaster | 27/04/2006

Oulah, quand je dis "classique", c'est vraiment classique : le jardin que je cultive est encore voltairien ... meunon, je ne suis pas si candide ...
Ben oui, je vis avec mes acquis qui datent de quand l'autre Jardin usait aussi ses jean's sur les amphis de la fac -il est de ma classe-. Donc, tous ces auteurs me sont inconnus quasiment.

Écrit par : Cendrinox | 27/04/2006

C'est bien dommage, ce sont de véritables monuments... ne pas avoir lu A. Jardin c'est, assurément, ne jamais avoir lu...

Écrit par : profdisaster | 28/04/2006

Les commentaires sont fermés.