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31/05/2012

L'enfance éternelle

Barbara

L'aigle noir 

(Philippe Grimbert, un timbré adepte de la psychanalyse y a vu une allusion plus ou moins consciente des rapports incestueux que le père de la chanteuse avait eu avec elle. Il y a des explications fumeuses quelque part sur le web, je vous laisse chercher si le coeur vous en dit, ne m'en voulez pas.)

30/05/2012

Le raccourci

Mourir pour un eldorado (The Donner Party) de Ric Burns est le sinistre récit de l'expédition Donner pris dans la neige pendant l'hiver 1846-1847 alors qu'elle se rendait en Californie :


histoire de la Donner party (1) par soleillevant32bis
histoire de la Donner party (2) par soleillevant32bis
histoire de la Donner party (3) par soleillevant32bis
histoire de la Donner party (4) par soleillevant32bis
histoire de la Donner party (5 et fin) par soleillevant32bis

29/05/2012

Éternité

Un des fuyards se retourna et décocha sans viser une flèche avant de prendre les jambes à son cou. Apollinadès tomba raide mort. La flèche lui avait traversé la nuque et lui était ressortie par la bouche au moment où il se tournait pour haranguer les soldats. S’écroulant dans la poussière, ses dents se brisèrent sur cette langue de fer. Toute la scène n’avait duré qu’un instant, drame violent, ramassé en profondeur, pur comme un profil de médaille antique.

J’ai toujours pensé que la mort était une chose laide et surtout insignifiante, mais là, dans ce paysage désertique, nu, je me dis qu’elle avait du caractère, qu’elle était un achèvement grâce auquel l’homme devient une partie intégrante de l’Histoire. Je pensai à ses jeunes héros de la Grèce. Dans son sacrifice inutile, Apollinadès les avait rejoints, ainsi que Léonidas et ses Spartiates, les phalanges d’Alexandre et les légionnaires des Césars. Je le revois encore s’élancer vers la mort comme s’il courait retrouver son épouse. Ah, Apollinadès, j’envie ta vie si droite et nette, sans ornement ni artifice, toute tendue vers un seul but ! Cette existence où il n’y a rien à ajouter ni à retrancher. Quel artiste tu as fait ! Aujourd’hui, la mort t’éteint, mais tu ne t’éteins pas. Aujourd’hui, tu quittes une lumière pour une autre lumière. Les uns diront que tu es mort, les autres que tu as été tué. Mensonge. Tu as ouvert la porte de ton ombre et tu y es entré. 

Joseph Macé-Scarron

Trébizonde avant l’oubli

 

27/05/2012

Bons sauvages

Les chefs de deux villages papous étaient sur le point de faire leur premier voyage en avion. Ils avaient aidé à construire une piste de fortune dans les montagnes inaccessibles de Nouvelle-Guinée, et avaient en échange été invités à faire parti du vol par Wulf Schienfenhôvel, un éthologiste allemand qui m'a raconté cette histoire. Les deux Papous, pas du tout effrayés de monter à bord de l'avion, firent une demande curieuse ; ils voulaient que l'une des portes latérales reste ouverte. Wulf leur expliqua qu'il faisait froid là-haut, dans le ciel, et que totalement nus à l'exception de leur traditionnel étui pénien, ils mourraient de froid. Les deux hommes répondirent que cela ne faisait rien. Ensuite, ils exprimèrent le désir d'apporter avec eux quelques grosses pierres. « Pourquoi cela ? » demanda Wulf, étonné. La réponse fut que, si le pilote avait l'amabilité de faire des cercles au-dessus du village ennemi, eux-mêmes pourrait jeter des pierres par la porte ouverte de l'avion. Évidemment, on ne donna pas suite à leur requête.

À la fin de la journée, Schienfenhôvel pouvait noter dans son journal qu'il avait assisté à l'invention de la bombe par l'homme du néolithique.

Frans de Waal

De la réconciliation chez les primates

Musique (272)

Bliss

Kissing 

Flunk

Blue monday 

Pan Pan

Dust

24/05/2012

L'état sauvage

La barbarie est l'enfance des races. Elle se reconnaît à la prépondérance du corps sur l'esprit. Le barbare vit du sang et non de la pensée. Quand, au contraire, l'esprit commence à prévaloir sur le corps, c'est le règne de la civilisation qui s'annonce : règne illustre consacré par le développement des lettres, des sciences et des arts, par une activité grave et simple qui remplit la vie en l'élevant. A l'époque de décadence, le corps reprend le dessus, non plus le corps grossier du barbare, mais le corps poli, parfumé, usé, pétri d'intelligence, et, toutefois, revenu aux instincts les plus vils, instincts que l'ignorance n'excuse plus, que la vigueur n'explique pas, et qui font de l'âme ainsi tombée le repaire ignoble d'un égoïsme délicat et subtil. L'état sauvage, le dernier de tous, est le retour à la barbarie, mais à une barbarie ruinée, qui n'est plus même capable de soutenir les rudiments d'une société.

Henri-Dominique Lacordaire

Œuvres

23/05/2012

Quand le vernis s'écaille (3)

Que se passerait-il si la société s'effondrait ? Après l'Apocalypse (After Armageddon) de Stephen Kemp est un documentaire intéressant, même s'il montre une vision très américaine du problème et pas toujours transposable chez nous. Par ailleurs, je crois que nous nous ne nous en sortirerions pas mieux et que ce serait peut-être même pire pour certaines raisons : absence d'esprit pionnier, dépendance plus grande en l'état providence, éléments fédérateurs comme la religion ou la nation plus faibles etc.


Après l'Apocalypse - 1 sur 6 par antrax91--
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