24/05/2012
L'état sauvage
La barbarie est l'enfance des races. Elle se reconnaît à la prépondérance du corps sur l'esprit. Le barbare vit du sang et non de la pensée. Quand, au contraire, l'esprit commence à prévaloir sur le corps, c'est le règne de la civilisation qui s'annonce : règne illustre consacré par le développement des lettres, des sciences et des arts, par une activité grave et simple qui remplit la vie en l'élevant. A l'époque de décadence, le corps reprend le dessus, non plus le corps grossier du barbare, mais le corps poli, parfumé, usé, pétri d'intelligence, et, toutefois, revenu aux instincts les plus vils, instincts que l'ignorance n'excuse plus, que la vigueur n'explique pas, et qui font de l'âme ainsi tombée le repaire ignoble d'un égoïsme délicat et subtil. L'état sauvage, le dernier de tous, est le retour à la barbarie, mais à une barbarie ruinée, qui n'est plus même capable de soutenir les rudiments d'une société.
Henri-Dominique Lacordaire
Œuvres
17:43 | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Un exemple de barbarie cultivée :
http://bibliobs.nouvelobs.com/la-tendance-de-jerome-garcin/20120524.OBS6480/mais-ou-sont-les-riches-s-inquiete-renaud-camus.html
Je parle de l'auteur de l'article, bien sûr. Admirez la chute, tout en finesse.
Écrit par : Sébastien | 25/05/2012
Amalgames, fatuité, approximations, connivences avec les lecteurs boboïdes... le routine, en somme.
Écrit par : Pharamond | 27/05/2012
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